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Violence féminine

La violence féminine inclut toutes les formes de violence perpétrée par des femmes en tant qu'auteures principales. Elle peut s'exercer envers leur conjoint ou conjointe, leurs enfants ou des tiers. Ce type de violence constitue un champ de recherche à part entiÚre depuis la reconnaissance accordée aux études de genre[1].

Femme frappant son mari, par Albrecht DĂŒrer au XVIIe siĂšcle.

Formes de violence féminine

DĂ©linquance des adolescentes

D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la dĂ©linquance des adolescentes est moins importante que celle des adolescents. Cependant, dans les annĂ©es 2000, une Ă©volution a Ă©tĂ© remarquĂ©e[2]. AntĂ©rieurement, la violence des jeunes femmes se manifestait plus souvent par rĂ©action Ă  un traumatisme ou dans le cadre d'une opposition familiale, alors qu’aujourd’hui, elle se rapproche plus de celle des hommes (recours Ă  la violence dans les relations humaines, qui peut aller jusqu'Ă  des actes de barbarie). Cette dĂ©linquance serait en expansion mĂȘme si elle reste faible. En 2004, selon l’ONDRP, des filles mineures Ă©taient mises en cause dans 4 200 atteintes aux personnes, contre 7 500 en 2009, soit une augmentation de 83,7 %[2]. Dans la mĂȘme pĂ©riode, « le nombre de filles mises en cause pour des violences physiques non crapuleuses, comme les coups et blessures volontaires, a doublĂ© »[2] mais ces jeunes femmes sont surtout impliquĂ©es dans des « atteintes aux biens »[2]. Si les femmes commettent moins de violences, y compris sexuelles que les hommes, M. Damien Mulliez, directeur adjoint de la Protection judiciaire de la jeunesse au ministĂšre de la Justice, s'inquiĂšte cependant de l’augmentation « des actes d'agression Ă  caractĂšre sexuel »[3].

Violences conjugales

Dans une Ă©tude de 1980 de cet auteur (Behind Closed Doors - Violence in The American Family), comprenant une enquĂȘte de victimisation, Strauss, Gelles et Steinmetz affirment que les femmes commettent la moitiĂ© des violences physiques domestiques[4].

Si le taux d'agression est Ă©quivalent, concluent-ils, les hommes causent plus de dommages directs aux femmes, mais les femmes qui utilisent des armes peuvent provoquer des blessures plus graves. Suzanne Steinmetz Ă©crit[4] : « Le crime le plus sous-estimĂ© n'est pas la femme battue, mais le mari battu. ». Une recherche de John Archer publiĂ©e en 2000 dans le Psychological Bulletin, Vol 126(5), tendrait Ă  indiquer que dans les relations conjugales, la femme serait lĂ©gĂšrement plus agressive que l'homme dans le conflit mĂȘme si, en consĂ©quence, c'est elle qui subit le plus de blessures physiques[5] - [6].

Concernant les couples homosexuels, les rĂ©sultats de l'ESG 2004 conduite par Statistiques Canada rĂ©vĂšlent que « 15 % des gais et lesbiennes et 28 % des bisexuels, ont dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© victimes de violence conjugale au cours de l’annĂ©e 2004 par rapport Ă  7 % des hĂ©tĂ©rosexuels »[7]. Les rĂ©sultats de l'ESG 2009 confirment cette tendance et montrent que les personnes canadiennes s'identifiant comme gays ou lesbiennes avaient deux fois plus de chances de dĂ©clarer avoir Ă©tĂ© victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire amoureux que les personnes s'identifiant comme hĂ©tĂ©rosexuelles[8]. Des donnĂ©es amĂ©ricaines[9] - [10] - [11] montrent Ă©galement que les personnes s'identifiant comme gays, lesbiennes ou bisexuelles avaient plus de risques que les hĂ©tĂ©rosexuels de se dire victimes de violence sexuelle domestique au cours de leur vie.

Canada

Plusieurs enquĂȘtes de victimation vont dans le sens de l'Ă©quivalence quantitative des violences conjugales. Pour le Canada, c'est le cas de l’ESG, menĂ©e en 1999[12] et en 2004[13].

France

En France, un certain nombre de violences graves perpétrées contre les pÚres par les mÚres dans les couples en situation de divorce ne sont pas comptabilisées comme « violences conjugales » physiques. Il s'agit notamment, selon les associations pour les droits des pÚres, des fausses accusations de violences physiques ou sexuelles à l'encontre des enfants, du délit de non-représentation des enfants trÚs peu sanctionné en France lorsqu'il est le fait d'une mÚre, de l'aliénation parentale des enfants, des déménagements à longue distance rendant difficiles le droit de visite du pÚre[14].

Canada

Une étude canadienne, menée en 2001 par le ministÚre de la Santé canadien[15], utilisant la définition de l'OMS, donne les suivants concernant les cas de maltraitances d'enfants en milieu familial :

  • Violence physique 31 %
  • Abus sexuel 10 %
  • NĂ©gligences 40 %
  • Violence psychologique 19 %

Les auteurs de l’ensemble de ces violences sont :

  • MĂšre biologique 61 %
  • PĂšre biologique 38 %
  • Beau-pĂšre 9 %
  • Belle-mĂšre 3 %
  • Famille d’accueil 1 %
  • Autre membre de la famille 7 %

(total supĂ©rieur Ă  100 % car un acte de maltraitance peut-ĂȘtre pratiquĂ© Ă  la fois par le pĂšre et la mĂšre biologique, le beau-pĂšre et la mĂšre biologique, etc.).

Dans les cas d’abus sexuel, les pĂšres sont impliquĂ©s dans 15 % des enquĂȘtes ouvertes. Sur l’ensemble de ces enquĂȘtes le pourcentage des plaintes se distribue selon la ventilation suivante :

  • CorroborĂ©es 20 %
  • PrĂ©sumĂ©es 20 %
  • Non corroborĂ©es 60 %

La mĂȘme annĂ©e, pour le mĂȘme type d'Ă©tudes, les rĂ©sultats obtenus aux États-Unis sont presque identiques (Ă  ± 2 % prĂšs). Toujours sur le sol amĂ©ricain, le pourcentage d’infanticide quant Ă  lui reprĂ©sentait un taux de 1,62 pour 100 000. Les auteurs de ces infanticides se rĂ©partissaient comme suit :

  • MĂšre seule 32 %
  • PĂšre seul 11 %
  • Les deux parents 21 %
  • MĂšre avec une autre personne que le pĂšre 16 %
  • PĂšre avec une autre personne que la mĂšre 1 %
  • Autre membre de la famille 5 %
  • Famille d’accueil 6 %
  • Autre proche 6 %
  • Inconnu 2 %

États-Unis

Une Ă©tude de 2012 Ă©tabli que 20 % des agressions sexuelles sur enfants sont le fait de femmes[16].

France

Une étude de 2015 de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales basée sur l'exploitation des données du casier judiciaire a établi que 70 % des meurtres d'enfant sur la période de 1996-2015 ont été perpétrés par une femme, et que dans 72 % des cas l'enfant victime avait un lien familial avec son bourreau[17]. Le psychologue Mickael Morvelli précise que la part plus importante de femmes dans les interactions avec l'enfant serait responsable de cette surreprésentation. Cela concerne environ 57 mineurs par an d'aprÚs les chiffres de l'ONDRP, en baisse depuis une meilleure prise en charge des mÚres aprÚs l'accouchement[17].

Le Service national d'accueil tĂ©lĂ©phonique pour l'enfance en danger (SNATED, dit aussi « 119 », anciennement SNATEM[18]) publie des statistiques trĂšs fiables. En effet, cet organisme, qui reçoit chaque annĂ©e 700 000 appels lui signalant des maltraitances, procĂšde Ă  des vĂ©rifications, et ne procĂšde Ă  des « transmissions » aux Conseils gĂ©nĂ©raux que pour les cas les plus crĂ©dibles, exigeant un suivi social et judiciaire : environ 9 000 par an. Dans son rapport 2006, les statistiques sur les « transmissions », qui confirment celles des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, Ă©tablissent que les auteurs des mauvais traitements signalĂ©s sont, en pourcentage : la mĂšre (52,3 %), le pĂšre (29,6 %), le beau-pĂšre (7,8 %), les autres catĂ©gories Ă©tant toutes Ă  moins de 2 %. Et par sexe : des femmes (56,3 %), des hommes (43,2 %), les autres cas n'Ă©tant pas dĂ©finis. Ces chiffres sont toutefois Ă  mettre en regard du temps passĂ© Ă  s'occuper de l'enfant, ce qui pourrait expliquer le fort pourcentage de femmes prĂ©sumĂ©es auteures de mises en danger de l'enfant, d'aprĂšs l'Ă©tude annuelle relative aux appels du SNATED en 2017[19]. À l'inverse, lorsque le contact est Ă©quilibrĂ© entre femmes et hommes, dans les rĂ©seaux d'amis, la fratrie ou les beaux-parents, les pourcentages d'hommes auteurs de violences est plus Ă©levĂ© (72,3 %, 70,3 % et 75,3 %, respectivement). Les violences (donc hors nĂ©gligence, Ă©ducation dĂ©faillante et catĂ©gories similaires) psychologiques, physiques ou sexuelles sont exercĂ©es Ă  48,1 %, 53,0 et 76,8 %, respectivement, par des hommes, et Ă  51,6 %, 46,5 % et 22,0 % par des femmes, selon cette mĂȘme Ă©tude.

Nazisme

De nombreux auteurs, dont des féministes, se sont interrogés sur le rÎle des femmes dans le nazisme. Dans Les femmes et le nazisme, sous la direction de Liliane Kandel, des historiennes, féministes s'interrogent[20] :

« [...] Le nazisme Ă©tait-il seulement une "maladie d'hommes" ? Les femmes sont-elles, toujours, du "bon cĂŽtĂ©" de l'histoire ? Les opprimĂ©s sont-ils structurellement innocents ? (...) N'y a-t-il pas paralysie d'une certaine pensĂ©e de gauche - et fĂ©ministe - face au crime de masse (indiffĂ©rent au genre), face aux situations de violence extrĂȘme, face enfin aux entreprises totalitaires ? Beaucoup des problĂšmes et des malaises qu'ont suscitĂ©s cette confrontation entre l'historiographie des femmes et celle du national-socialisme se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©s et radicalisĂ©s »

Claudia Koonz dit, dans Les mĂšres-patrie du IIIe Reich : les femmes et le nazisme[21] :

« [...] les femmes, qui ont soutenu Hitler et qui ont permis que la dictature, la guerre et le gĂ©nocide existent, sont tombĂ©es dans les oubliettes de l'Histoire. Les femmes ne sont pas considĂ©rĂ©es comme des acteurs historiques, on se les imagine plutĂŽt comme une masse confuse d'Eva Braun, d'oĂč se dĂ©tachent, ici ou lĂ , une Leni Riefenstahl ou une Irma Griese (la "chienne d'Auschwitz"). Les femmes constituent pourtant la toile de fond permanente sur laquelle les hommes nazis ont Ă©crit l'Histoire ; le mĂ©pris des nazis pour celles-ci Ă©tait tellement flagrant qu'il serait tentant de donner Ă  ces derniĂšres une sorte d'absolution, de croire qu'elles assistĂšrent impuissantes Ă  la montĂ©e du racisme et de la violence. [...] Si la responsabilitĂ© du stade ultime de la "solution finale" appartient Ă  Himmler, des femmes et des hommes ordinaires se chargĂšrent de livrer les victimes Ă  la Gestapo. »

Irak

La soldate américaine Lynndie England photographiée dans la prison d'Abou Ghraib. Elle ne fut pas la seule femme à se livrer à ces pratiques.

Un exemple contemporain a Ă©tĂ© fortement mĂ©diatisĂ©, celui de Lynndie England, une rĂ©serviste de l'ArmĂ©e amĂ©ricaine. Celle-ci a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă  la prison en raison des sĂ©vices qu'elle a perpĂ©trĂ©s dans la prison d'Abou Ghraib Ă  Bagdad lors de l'occupation de l'Irak. Ses agissements et son procĂšs ont rĂ©guliĂšrement fait la une des mĂ©dias aux États-Unis. Elle a Ă©tĂ© condamnĂ©e le Ă  trois ans de prison pour mauvais traitements sur des dĂ©tenus irakiens et a Ă©tĂ© radiĂ©e de l'armĂ©e.

Tueuses en série

Est considĂ©rĂ©e comme une tueuse en sĂ©rie une meurtriĂšre rĂ©cidiviste qui a commis au moins trois meurtres, un intervalle de temps — de quelques jours Ă  plusieurs annĂ©es — sĂ©parant chacun de ces meurtres. Une tueuse en sĂ©rie est une psychopathe qui se caractĂ©rise par sa boulimie de meurtres, par le plaisir qu'elle tire de ses actes et par un sentiment de supĂ©rioritĂ© qui l'amĂšne Ă  penser qu'elle ne sera jamais prise.

La tueuse en sĂ©rie ne tue pas par idĂ©ologie (mĂȘme si elle peut parfois sĂ©lectionner ses victimes sur des critĂšres ethniques, religieux ou sexuels), par fanatisme ou par appĂąt du gain. Le moteur de la tueuse en sĂ©rie est le sentiment de toute-puissance que lui procurent ses crimes.

Au regard de cette définition, les terroristes, les criminelles de guerre, les tueuses de masse, les spree killers, les tueuses passionnelles ou les tueuses à gages ne sont pas considérées comme étant des tueuses en série.

Parmi les tueuses en série connues il y a :

Approches thérapeutiques

Difficulté à sortir du tabou

Selon les auteurs du dossier « De victimes à folles »[22], il existe une résistance à aborder ce problÚme :

« [...] C'est un sujet tabou, une femme est plutÎt perçue comme protectrice et aimante. Celles que nous recevons sont capables de coups et de bris d'objets. Elles ne vivent pas forcément dans la précarité. Elles ont toutes subi des violences pendant leur enfance[23]. »

Selon la criminologue Sylvie Frigon, les féministes nient la violence des femmes, laquelle crée un malaise tous genres confondus.

« [...] Certaines de mes collĂšgues fĂ©ministes, activistes et praticiennes, ne veulent pas toucher Ă  cela. Elles disent que d’en parler rend le phĂ©nomĂšne plus important. Une fĂ©ministe connue m’a dit : “Vos femmes violentes nous font peur.” D’autres ne veulent pas se renseigner sur le sujet, car elles disent que c’est marginal »

Selon Manon Monastesse, coordonnatrice Ă  la Table de concertation en violence conjugale et agressions Ă  caractĂšre sexuel de Laval :

« En fait, il y a une difficultĂ© Ă  parler des femmes violentes, mĂȘme dans les milieux d’intervention, parce qu’on craint que cela soit rĂ©cupĂ©rĂ© par d’autres groupes »)[24] »

Selon Julien FĂ©lix et Marie Huret :

« [...] les hommes maltraitĂ©s sont moins rares qu'on ne le croit. Car le sujet reste tabou et les victimes prĂ©fĂšrent se cacher. MĂȘme si Sylvie n'Ă©tait pas un cordon-bleu, elle adorait parler cuisine au tĂ©lĂ©phone avec ses copines : "Je vais lui couper les couilles avec un couteau et en faire de la compote." Ce soir-lĂ , Yvan surprend le coup de fil. Ses genoux flageolent. Le plat du jour, c'est lui. A 6 heures du matin, le mari s'enfuit de la maison. "Une nuit de plus, dit-il, et j'y passais." Il s'est accrochĂ© huit ans Ă  cause des enfants. Huit ans Ă  encaisser les gifles et les griffes de son Ă©pouse : elle jetait la vaisselle, lui lacĂ©rait le visage avec ses ongles, brandissait un couteau, persuadĂ©e qu'il la trompait. Lui se taisait, lui l'aimait. À l'aube, Yvan s'est dĂ©cidĂ© et s'est rĂ©fugiĂ© Ă  l'ArmĂ©e du salut. "J'Ă©tais en total dĂ©sarroi, je ne pouvais pas emmener mes enfants, soupire-t-il. Les foyers d'accueil pour hommes battus, ça n'existe pas."[25] »

Approche jungienne

L’anima et l'animus sont des concepts propres Ă  la psychanalyse jungienne, nommĂ©e psychologie analytique[26].

Eliane Jung-Fliegans, psychologue clinicienne, par exemple, au travers d'une approche de psychologie analytique, s'est intĂ©ressĂ©e aux comportements rĂ©currents des femmes violentes, dans une perspective essentialiste « car envisager une fĂ©minitĂ© Ă©panouie et libĂ©rĂ©e oĂč chaque sexe manifeste son originalitĂ© en respectant l’autre est rĂ©volutionnaire. Pour ne pas bouger nos croyances sommes-nous condamnĂ©s Ă  la « guerre des sexes » rĂ©ponse automatique Ă  l’inacceptable diffĂ©rence ? »[27]

Pour cela, explique-t-elle, il faut se connaĂźtre et se prendre en charge[27] :

« [...] La femme doit veiller sur son animus, sur sa nature. Si elle prend conscience de ses aspects nĂ©gatifs et de l’influence qu’il exerce sur elle, elle peut affronter sa rĂ©alitĂ© au lieu d’en ĂȘtre possĂ©dĂ©e. L’animus devient alors un compagnon intĂ©rieur qui transmet les qualitĂ©s masculines d’initiative, de courage, d’objectivitĂ© et de sagesse spirituelle. Il exprime 4 stades de dĂ©veloppement psychique :

  • comme personnification de la simple force physique,
  • comme esprit d’initiative, capacitĂ© d’agir et d’organiser,
  • sous les traits de l’enseignant ou du prĂȘtre, oĂč il tĂ©moigne de l’enseignement verbal,
  • comme pensĂ©e mĂ©taphysique mĂ©diatrice de l’expĂ©rience religieuse qui donne un sens nouveau Ă  la vie. »

Annick de Souzenelle, elle aussi psychologue jungienne, souligne que :

« [...] si la rigueur fĂ©minine n’épouse pas la misĂ©ricorde masculine, elle est duretĂ© et peut devenir cruautĂ© [...] »

Cette vision essentialiste de l'ùme des femmes, l'animus et son versant agressif ont été définis par Jung. Cette part masculine de la femme qui est insupportable chez la femme blessée, sous emprise, dans un cercle de la violence est l'équivalent de la féminité que certains hommes n'arrivent pas à assumer. Jung le nomme Animus pour la femme et Anima pour l'homme.

Selon MarlĂšne Frich, psychologue clinicienne, dans Violences conjugales, comment en sortir ? :

« [...] Ce qui peut aider ces couples ou ces sujets Ă  sortir de cette problĂ©matique est un travail psychique qui leur permettra de quitter la violence fusionnelle qui annihile, dĂ©truit, tue, pour accĂ©der au conflit positif, Ă  une forme d’agressivitĂ© crĂ©atrice et gĂ©nĂ©ratrice de la pensĂ©e et de l’individualisation. »[28] »

Prises en charge institutionnelles des femmes violentes

Certains pays se sont dotés de centres, cliniques spécialisées ou d'association proposant une prise en charge thérapeutique.

Associations

L'association suisse romande Face Ă  Face propose une prise en charge par l'Ă©coute et la parole aux femmes et aux adolescentes ayant des comportements violents.

« C'est un sujet tabou, une femme est plutÎt perçue comme protectrice et aimante. Celles que nous recevons sont capables de coups et de bris d'objets. Elles ne vivent pas forcément dans la précarité. Elles ont toutes subi des violences pendant leur enfance. » - Témoignage[29] de Claudine Gachet, directrice de Face à face, un centre pilote créé en 2001, à GenÚve, pour aider les femmes violentes.

Cliniques et centres

La clinique du groupe Option de Montréal effectue des prises en charge des femmes ayant des comportements violents.

À QuĂ©bec, Le centre Expansion-Femmes a, par exemple, Ă©tĂ© l'un des pionniers dans ce domaine : « Si la violence fĂ©minine est levĂ©e, aujourd'hui les femmes ayant des comportements violents ont un endroit pour recevoir de l'aide depuis 1996. »[30]

Originellement, Expansion-Femmes, proposait principalement de l'hébergement spécialisé pour les femmes contrevenantes et est accrédité par les services correctionnels québécois (SCQ) et canadien (SCC). Toutefois, le centre offre aujourd'hui des possibilités d'accueil et d'écoute, par des femmes dont certaines sont d'anciennes auteures de violences.

Ateliers d'aide

La Maison de la Famille de Québec a mis en place un « atelier pour les Femmes et leur agressivité au Québec ».

Sa brochure de présentation indique que « [...] La violence féminine existe. Souvent dissimulée, elle a mauvaise presse. Elle se manifeste sous diverses formes ; verbale, physique ou refoulée, elle « frappe » toujours ! Si vous éprouvez le besoin d'en parler, de rencontrer d'autres femmes comme vous et de sortir de votre isolement, un atelier s'intitulant 'La Femme et son agressivité' vous est offert [...] »

Notes et références

  1. La violence des femmes : un champ de recherche en plein essor, par Coline Cardi et GeneviĂšve Pruvost, sur Champ PĂ©nal.
  2. Les filles mineures de plus en plus violentes - Libération, 5 octobre 2010
  3. Rapport d'activité pour l'année 2009 et compte rendu des travaux de cette délégation sur le thÚme « Les femmes dans les lieux de privation de liberté » - Site du Sénat français.
  4. Behind Closed Doors: Violence in the American Family Par Murray Arnold Straus, Richard J. Gelles, Suzanne K. Steinmetz, Transaction Publishers, 1980, p. XXIII.
  5. Are women really more aggressive than men in intimate relationships ? Comment on Archer.
  6. Sex differences in aggression between heterosexual partners: A meta-analytic review.
  7. REZO (2010) Violence conjugale chez les gais: des statistiques alarmantes (consulté le 31 décembre 2012)
  8. INSP (2010) Trousse Média sur la violence conjugale (consulté le 31 décembre 2012)
  9. Walters, Mikel L.; Chen, Jieru; Breiding, Matthew J. (janvier 2013). National Intimate Partner and Sexual Violence Survey: An overview of 2010 findings on victimization by sexual orientation.cdc.gov (Centers for Disease Control and Prevention). (visité le 22 février 2016)
  10. (en) Badenes-Ribera L., Frias-Navarro, D. ; Bonilla-Campos, A.; Pons-Salvador, G.; and Monterde-i-Bort, H., « Intimate partner violence in self-identified lesbians: a meta-analysis of its prevalence », Sexuality Research and Social Policy, 12(1),‎ , p. 47–59
  11. (en) Messinger A. M., « Invisible victims: same-sex IPV in the national violence against women survey. », Journal of Interpersonal Violence, vol. 26, no. 11,‎ , p. 2228–2243
  12. La violence conjugale en 1999. Denis Laroche. Bulletin de l’Institut de la statistique du Canada, fĂ©vrier 2002, volume 6, numĂ©ro 2 (page 6).
  13. Contexte et conséquences de la violence conjugale envers les hommes et les femmes au Canada en 2004. Denis Laroche. Institut de la statistique du Québec, 2007.
  14. Article de l'association SOS-Papa d'aprĂšs une Ă©tude de l'Insee et de l'INED.
  15. « Étude canadienne sur l'incidence des signalements de cas de violence et de nĂ©gligence envers les enfants »
  16. « Agresseuses sexuelles, un sujet encore tabou », sur Madame Figaro, (consulté le ).
  17. Thibaut Chevillard, « Pourquoi les meurtres d'enfants sont-ils majoritairement commis par des femmes? », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. AllÎ 119 - Service National d'Accueil Téléphonique pour l'Enfance en Danger - Protection de l'enfance - Enfant maltraité - Mineurs en danger
  19. https://www.allo119.gouv.fr/sites/default/files/upload/content/activite/etudestat_2017-def131118_web.pdf
  20. Les Femmes et le nazisme, Liliane Kandel (dir.) - PrĂ©face d'Élisabeth de Fontenay - Paris, Éditions Odile Jacob, 2004
  21. Les mĂšres-patrie du IIIe Reich : les femmes et le nazisme, Ă©d. Lieu Commun, 1989
  22. Gazette des femmes, Vol. 27, no 3, novembre-décembre 2005, p. 22-28 (Québec)
  23. Claudine Gachet, présidente de Face à face, un centre pilote créé en 2001, à GenÚve, pour aider les femmes violentes dans L'Express (France) du 25 avril 2005, par Julien Félix, Marie Huret.
  24. « De victimes à folles », la Gazette des femmes, Vol. 27, no 3, novembre-décembre 2005, p. 22-28 (Québec)
  25. « Des maris battus », L'Express (France) du 25 avril 2005, par Julien Félix, Marie Huret
  26. « [...] L'anima est fĂ©minine ; elle est uniquement une formation de la psychĂ© masculine et elle est une figure qui compense le conscient masculin. Chez la femme, Ă  l'inverse, l'Ă©lĂ©ment de compensation revĂȘt un caractĂšre masculin, et c'est pourquoi je l'ai appelĂ© l'animus. Si, dĂ©jĂ , dĂ©crire ce qu'il faut entendre par anima ne constitue pas prĂ©cisĂ©ment une tĂąche aisĂ©e, il est certain que les difficultĂ©s augmentent quand il s'agit de dĂ©crire la psychologie de l'animus [...] Le fait qu'un homme attribue naĂŻvement Ă  son Moi les rĂ©actions de son anima, sans mĂȘme ĂȘtre effleurĂ© par l'idĂ©e qu'il est impossible pour quiconque de s'identifier valablement Ă  un complexe autonome, ce fait qui est un malentendu se retrouve dans la psychologie fĂ©minine dans une mesure, si faire se peut, plus grande encore. [...] Pour dĂ©crire en bref ce qui fait la diffĂ©rence entre l'homme et la femme Ă  ce point de vue, ce qui caractĂ©rise l'animus en face de l'anima est : alors que l'anima est la source d'humeurs et de caprices, l'animus, lui, est la source d'opinions ; et de mĂȘme que les sautes d'humeur de l'homme procĂšdent d'arriĂšre-plans obscurs, les opinions acerbes et magistrales de la femme reposent tout autant sur des prĂ©jugĂ©s inconscients et des a priori. »
    C.G. Jung " Dialectique du moi et de l'inconscient ", Idées / Gallimard, 1973 p 179 et 181.
  27. Eliane Jung-Fliegans, Violence au féminin et sexualité
  28. MarlĂšne Frich, psychologue clinicienne, dans Violences conjugales, comment en sortir ?, Ă©ditions Lien social, 2003
  29. L'Express (France) du 25 avril 2005, article de Julien FĂ©lix et Marie Huret
  30. Avoir le dessus sur l'agressivité - Expansion-Femmes de Québec

Annexes

Ouvrages universitaires

  • M-È. Bourgoin, Fonctionnement et efficacitĂ© du programme Temps d'ArrĂȘt : Le point de vue des participantes, mĂ©moire de maĂźtrise inĂ©dit, UniversitĂ© Laval : Sainte-Foy, 2004
  • Cliche, P. (1998). La Violence fĂ©minine. Essai de maĂźtrise inĂ©dit. UniversitĂ© Laval : Sainte-Foy
  • M-M. Rousseau, L'Inceste maternel : Fantasme ou RĂ©alitĂ©, MĂ©moire de maĂźtrise inĂ©dit, UniversitĂ© Laurentienne, 2003

RĂ©cits

  • John Goetelen, La Femme est-elle vraiment l'avenir de l'homme ?, Marco Pietteur, 2006

TĂ©moignages

Essais et divers

  • MichĂšle Agrapart-Delmas, Femmes fatales, les criminelles approchĂ©es par un expert, Max Milo, 2009
  • Anne Besnier, La Violence fĂ©minine, du vĂ©cu au transmis, L'Harmattan, 2004.
  • L. Bonenfant, Sans voix, Sans visage, VidĂ©o-Femmes, 2004
  • L. Bouchard, La Violence fĂ©minine chez une clientĂšle non-judiciarisĂ©e, Expansion-Femmes de QuĂ©bec, 2002
  • Cliche, P. (2000). La Violence fĂ©minine mythe ou rĂ©alitĂ©. L'Intervenant, 16 (3).
  • Cliche, P. (2000). La Violence fĂ©minine : rĂ©alitĂ© controversĂ©e. ComitĂ© des intervenants du rĂ©seau correctionnel de QuĂ©bec (CIRCQ), 17 (2), 13-14.
  • DĂ©carie, S. (2002). Ces Femmes violentes. Madame, pp.16-26.
  • Yvon Dallaire, La Violence faite aux hommes. Une rĂ©alitĂ© tabou et complexe, QuĂ©bec, 2002 Éd. Option SantĂ©
  • CĂ©cile Dauphin, Arlette Farge (sous la dir. de), De la violence et des femmes, Albin Michel, 1997 Clio
  • J. Dufresne, La Violence fĂ©minine, au-delĂ  du mythe, Le Soleil, 26 aoĂ»t 2001
  • Claudia Koonz, Les mĂšres-patrie du IIIe Reich - Les femmes et le nazisme, Lieu Commun, 1989 Érudit [PDF]
  • S. Morin, Maman ne te fera plus aucun mal, DerniĂšre heure, pp. 29-33, 2003
  • Avanti CinĂ©-vidĂ©o, Le Monde est sexe, Canal vie, 2005
  • Christine Bard, Les Filles de Marianne. Histoire des fĂ©minismes 1914-1940, Paris, Fayard, 1995
  • Élisabeth Badinter, Fausse route, Odile Jacob, Paris, 2003
  • (en) Philip Cook, Abused men
  • Madeira Virginie. J'ai menti. Stock, 2006
  • Poiret Anne, L'Ultime Tabou - Femmes pĂ©dophiles Femmes incestueuses, Patrick Robin, 2006
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Articles connexes

Liens externes

  • Face Ă  Face : association francophone basĂ©e Ă  GenĂšve (Suisse), pour la prise en charge et l'accompagnement des femmes et des adolescentes ayant des comportements violents
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