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Infanticide

Un infanticide est par définition l'acte de tuer un enfant, plus particuliÚrement un nouveau-né dans l'usage du terme, comportement présent chez plusieurs espÚces animales dont les hominidés. Le terme sert aussi à désigner en français le coupable d'un tel acte.

Médée tuant un de ses fils (mythologie grecque), amphore,

Vocabulaire

  • Le filicide, qui vient du latin filius (fils), est le meurtre par un pĂšre ou une mĂšre de son propre enfant. Il peut Ă©galement dĂ©signer le meurtrier. Dans certaines cultures, il arrive parfois Ă  un parent d'assassiner sa fille lorsque l'on considĂšre qu'elle a dĂ©shonorĂ© sa famille (voir crime d'honneur). Le cas de Marie Noe et celui de la mĂšre amĂ©ricaine Andrea Yates sont tous les deux des exemples de filicide.
  • Le nĂ©onaticide dĂ©signe l'homicide d'un enfant nĂ© depuis moins de 24 heures.

Droit

Au Canada

En droit pĂ©nal canadien, l'article 233 du Code criminel dĂ©finit le crime d'infanticide comme Ă©tant autre chose qu'un meurtre, il survient lorsque la mĂšre d'un enfant « par un acte ou une omission volontaire, elle cause la mort de son enfant nouveau-nĂ©, si au moment de l’acte ou de l’omission elle n’est pas complĂštement remise d’avoir donnĂ© naissance Ă  l’enfant et si, de ce fait ou par suite de la lactation consĂ©cutive Ă  la naissance de l’enfant, son esprit est alors dĂ©sĂ©quilibrĂ© »[1]. L'article 222 C.cr. le classifie dans la catĂ©gorie des homicides coupables au mĂȘme titre que les meurtres et les homicides involontaires coupables[2].

En France

En France, l'infanticide est un crime défini à l'article 221-4 alinéas 1, 3 et 4ter du code pénal. Il est passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

Aux États-Unis

Aux États-Unis, l'infanticide est considĂ©rĂ© comme un homicide volontaire avec prĂ©mĂ©ditation, il peut s'agir d'enlĂšvements d'enfants ou de maltraitance sur mineur, les assassins sont en grande majoritĂ© les parents, ou des tueurs d'enfants en sĂ©rie. Cet acte est passible de la peine de mort ou de la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©. Plusieurs affaires sont connues telles que :

  • Timothy Ray Jones Jr. : PĂšre de famille condamnĂ© Ă  mort en 2019 pour avoir tuĂ© ses cinq enfants[3]
  • Meurtre de la famille Watts
  • L'affaire du petit Gabriel Fernandez (en) : Gabriel Fernandez nĂ© le et mort le Ă  l'hĂŽpital pour enfants de Los Angeles (en) est une affaire criminelle amĂ©ricaine, la victime Ă©tait un garçon qui a Ă©tĂ© torturĂ©, maltraitĂ© et battu jusqu'Ă  sa mort le , ses auteurs, Pearl Fernandez et Isauro Aguirre avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s deux jours avant et accusĂ©s de tentative de meurtre mais Ă  la mort de l'enfant, les deux parents ont Ă©tĂ© inculpĂ©s d'homicide volontaire. Concernant les procĂšs et les peines, Isauro Aguirre a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© coupable le et a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort le , il attend son exĂ©cution dans le couloir de la mort dans la Prison d'État de San Quentin, Pearl Fernandez a de son cĂŽtĂ© plaidĂ© coupable le et a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© sans possibilitĂ© de remise en libertĂ© conditionnelle[4] - [5] - [6].

Certaines affaires de ces infanticides sont souvent liées au jeu vidéo, notamment :

  • Alexandra Tobias, nĂ©e le , condamnĂ©e Ă  cinquante annĂ©es de prison pour avoir secouĂ© et tuĂ© son bĂ©bĂ© de trois mois le Ă  cause de FarmVille[7] - [8].
  • Tyrone Spellman, condamnĂ© Ă  quarante-sept ans de prison pour le meurtre de son bĂ©bĂ© aprĂšs que ce dernier ai endommagĂ© la Xbox 360 de son pĂšre[9] - [10].

Histoire

GrĂšce antique

En GrĂšce antique, la brephoctonia (ÎČÏÎ”Ï†ÎżÎșÏ„ÎżÎœÎŻÎ± en alphabet grec) dĂ©signait le meurtre d'un enfant en bas Ăąge commis soit par un de ses parents soit par une personne responsable de l'enfant. L'infanticide Ă©tait considĂ©rĂ© comme un homicide. SouillĂ© par son acte, le criminel devenait un excommuniĂ© (Ï€ÏÎżÏƒÏ„ÏÏŒÏ€Î±ÎčÎżÏ‚, en alphabet latin prostropaios ou Î±Î»ÎŹÏƒÏ„Ï‰Ï, en alphabet latin alastor) forcĂ© d'aller se purifier Ă  l'Ă©tranger. La loi condamnait alors son auteur Ă  l'exil et lui interdisait d'assister aux funĂ©railles de sa victime[11]. L'infanticide Ă©tait pratiquĂ© Ă  Sparte sur les jeunes garçons qui semblaient incapables de dĂ©fendre la citĂ©[11].

Rome antique

Le droit romain ne disposait pas de terme technique propre pour dĂ©signer l'infanticide. Infanticidium et infanticida, qui sont les racines Ă©tymologiques du mot en français, sont des termes qui viennent du bas latin. À Rome, on ne conservait en gĂ©nĂ©ral que la fille aĂźnĂ©e. La mention de deux filles dans une famille romaine est tout Ă  fait exceptionnelle. « Tous les juristes ont relevĂ© ce qu’on appelle la disparition forcĂ©e des cadettes[12] ». Les filles non dĂ©sirĂ©es Ă©taient tuĂ©es ou Ă©taient exposĂ©es, c'est-Ă -dire abandonnĂ©es dans la rue ou Ă  la dĂ©charge publique. Elles mouraient ou Ă©taient recueillies par des marchands d'esclaves[13]. Chez les garçons, l'infanticide Ă©tait pratiquĂ© s'il Ă©tait chĂ©tif ou victime d’une malformation. L'exposition des garçons Ă©tait moins frĂ©quente que celle des filles mais Ă©tait Ă©galement possible lorsque la famille Ă©tait considĂ©rĂ©e comme trop nombreuse (les Romains privilĂ©giaient, semble-t-il, les familles de trois enfants)[13]. Sous l'Empire Romain, les Germains, Égyptiens et Juifs Ă©levaient tous leurs enfants, contrairement aux pratiques romaines[13].

Ce n’est qu’à la fin du IVe siĂšcle que le droit de vie et mort sur ses enfants est retirĂ© au pater familias.

En ce qui concerne la vie du nouveau-nĂ©, les mondes grec et romain, comme le rapporte Robert Étienne[14], n’en ont jamais fait grand cas. « La mĂ©decine antique semble avoir fait peu de cas de la vie du nouveau-nĂ©. Hippocrate pose comme naturelle la question de savoir « quels enfants il convient d'Ă©lever ». Soranos, sans s'Ă©mouvoir, dĂ©finit la puĂ©riculture comme l'art de dĂ©cider « quels sont les nouveau-nĂ©s qui mĂ©ritent qu'on les Ă©lĂšve ». Cette impitoyable sĂ©lection ne caractĂ©rise pas seulement une attitude scientifique, mais Ă©galement celle d'une sociĂ©tĂ© tout entiĂšre. En effet, CicĂ©ron, que l'on ne peut accuser d'inhumanitĂ©, pensait que la mort d'un enfant se supporte aequo animo (d'une Ăąme Ă©gale). SĂ©nĂšque jugeait raisonnable la noyade des enfants dĂ©biles et faibles. Tacite qualifie d'excentrique la coutume des Juifs Ă  ne vouloir supprimer aucun nourrisson ; et quand Justin Ă©voque le respect des chrĂ©tiens pour la vie de l'enfant il prĂ©cise : « fĂ»t-il nouveau-nĂ© ». »

Allemagne (1500-1800)

Il est difficile d'estimer précisément la fréquence des infanticides à l'époque moderne en Allemagne, car ils étaient souvent le résultat de grossesses cachées et les parturientes accouchaient dans des espaces privés[15]. Les plus basses estimations publiées indiquent qu'un infanticide sur 100 000 naissances avait lieu, quand les plus hautes l'estiment à un cas sur 50 000 naissances[16].

Les enfants Ă©taient souvent assassinĂ©s par strangulation Ă  mains nues ou par Ă©touffement Ă  l'aide de draps. Plus rares Ă©taient les causes suivantes de dĂ©cĂšs : Ă©tranglement avec une corde, poignardĂ© avec un objet tranchant dans la rĂ©gion de la poitrine et du ventre, violences contre la tĂȘte et le corps, pressions sur le crĂąne mou, saignement du cordon ombilical induit par la nĂ©gligence de le ligaturer[17].

L'infanticide pouvait ĂȘtre caractĂ©risĂ© par une action ou une omission et se produire pendant ou aprĂšs l'accouchement[18].

Profil des auteurs d'infanticide

La plupart des femmes qui commettaient un infanticide Ă©taient des domestiques, ĂągĂ©es d’une vingtaine Ă  une trentaine d’annĂ©es. La plupart avaient une bonne rĂ©putation et n’avaient souvent jamais commis d’autres infractions. Les pĂšres des enfants tuĂ©s Ă©taient souvent des soldats, des servants et des compagnons[19].

Perception sociétale et juridique des auteurs de l'infanticide

L’infanticide devient un dĂ©lit genrĂ© avec la Constitutio Criminalis Carolina (1532). En effet, l’article 131 disposait spĂ©cifiquement que seules les femmes pouvaient ĂȘtre rendues coupables d’infanticide[20].

Les tribunaux sĂ©culiers qui jugeaient les femmes traduites en justice pour infanticide considĂ©raient les femmes mariĂ©es comme immorales, monstrueuses et folles[21] tandis qu’ils estimaient les femmes cĂ©libataires comme sĂ©duites et abandonnĂ©es et avaient tendance, de ce fait, Ă  plus les excuser[22].

À l’époque des temps modernes, une grossesse hors-mariage signifiait la perte de la virginitĂ© et par consĂ©quent des chances rĂ©duites de se marier, ainsi qu’une dĂ©pendance plus forte Ă  la communautĂ©. On parle de la « perte du capital minimum symbolique et matĂ©riel » (symbolische und materielle Minuskapital)[23].

Les femmes accusĂ©es d’infanticide Ă©taient doublement jugĂ©es : par les juges et par leur village, oĂč elles Ă©taient accusĂ©es d’avoir enfreint les bonnes mƓurs et de s’ĂȘtre Ă©panchĂ©es dans la luxure[24].

Causes possibles de l'infanticide

La seule sexualitĂ© lĂ©gitimĂ©e Ă  l’époque des temps modernes Ă©tait celle qui servait Ă  la procrĂ©ation. Toute sexualitĂ© en dehors de ce but Ă©tait proscrite et poursuivie Ă  l’aide d’amendes et de peines publiques infligĂ©es par l’Église[25]. Dans la pratique, on relĂšve que les relations sexuelles hors mariage Ă©taient trĂšs pratiquĂ©es dans les classes sociales populaires et qu’elles Ă©taient souvent assorties de fiançailles[26].

La publicitĂ© de ces peines ayant pour but d’humilier les femmes cĂ©libataires qui s’en Ă©taient rendues coupables et d’effrayer les femmes mariĂ©es qui seraient tentĂ©es, elles Ă©taient souvent la cause des infanticides, puisque les mĂšres tentaient de cacher une sexualitĂ© prohibĂ©e en tuant leur progĂ©niture[25].

La pauvretĂ© Ă©tait rarement le motif principal qui poussait les femmes Ă  passer Ă  l’action (un enfant sur 100 qui se trouvait avec une mĂšre en situation Ă©conomique difficile Ă©tait tuĂ© dans la seconde moitiĂ© du 18e siĂšcle)[27].

Si une domestique se trouvait enceinte, les maĂźtres pouvaient rompre le contrat de travail sur le seul motif de la grossesse, conduisant ces femmes renvoyĂ©es Ă  une situation prĂ©caire d’une durĂ©e indĂ©terminĂ©e[28].

De plus, les enfants qui naissaient de ces relations hors-mariage Ă©tait discriminĂ©s par rapport aux enfants lĂ©gitimes. Par exemple, ils ne pouvaient pas percevoir d’hĂ©ritage[29].

Procédure

Lorsque le cadavre d’un nourrisson Ă©tait trouvĂ©, le crime Ă©tait rendu public. Le chef de la commune ou un membre du conseil municipal (dans les grandes villes) Ă©tait informĂ©. Il se rendait alors sur le lieu de la dĂ©couverte du corps, accompagnĂ© d’une sage-femme ou d’un chirurgien. L’état du corps du nouveau-nĂ© et du linge (car les cadavres de nourrissons Ă©taient souvent enveloppĂ©s dedans) Ă©taient consignĂ©s dans un procĂšs-verbal. Le lieu de la dĂ©couverte du crime Ă©tait rarement le lieu oĂč le crime avait Ă©tĂ© commis[24].

À la fin du 17e siĂšcle, la « docimasie pulmonaire » (docimasia pulmonum hydrostatica) est utilisĂ©e[30]. Cette technique d’autopsie consistait Ă  plonger les poumons du nourrisson retrouvĂ© mort dans de l’eau. Si les poumons flottaient, alors l’enfant avait vĂ©cu aprĂšs sa naissance. Si les poumons coulaient, cela signifiait que l’enfant Ă©tait mort-nĂ©[31].

La personne accusĂ©e pouvait ĂȘtre placĂ©e en dĂ©tention provisoire pour rassembler des indices[32]. Si un Ă©lĂ©ment des articles 35 et 36 de la Constitutio Criminalis Carolina[33] instaurait un doute (des changements d’humeur ou du physique, des traces sur les vĂȘtements ou sur le linge de lit, des examens corporels constatant du lait coulant de la poitrine) et que l’accusĂ©e continuait de nier, alors un jugement pouvait ĂȘtre rendu par une instance supĂ©rieure, constituĂ©e d’experts judiciaires, afin que le recours Ă  la torture soit autorisĂ©[18]. Les experts se prononçaient alors sur la suffisance des indices apportĂ©s, et la capacitĂ© de l’accusĂ©e Ă  supporter la torture[33].

La femme soupçonnĂ©e d’avoir commis un infanticide ne pouvait donc ĂȘtre torturĂ©e que sur la base et l’établissement des indices Ă©noncĂ©s aux articles 35 et 36 de la Constitutio Criminalis Carolina. Ce sont les aveux obtenus par la torture qui faisaient office de preuve, et non les indices[34]. Le recours Ă  la torture pour prouver l’infanticide Ă©tait lĂ©galement autorisĂ© par l’article 131 de la Constitutio Criminalis Carolina[33].

Le seul indice qui pouvait faire office de preuve concernait deux tĂ©moins oculaires voyant le crime se produire. Ce mode de preuve n’a jamais Ă©tĂ© utilisĂ©, puisque cela rendait les tĂ©moins coupables de complicitĂ©[32].

Défenses utilisées par les accusées

Pour se dĂ©fendre, les femmes avaient recours Ă  plusieurs stratĂ©gies. À la fin du 17e siĂšcle, elles sont autorisĂ©es Ă  ĂȘtre assistĂ©es par un avocat, qui leur Ă©vitait souvent la peine de mort, mais pas la peine de rĂ©clusion criminelle[32].

Les femmes accusĂ©es d’infanticide utilisĂšrent souvent l’argument de la prĂ©cipitation et de la surprise qui seraient causĂ©es par une date d’accouchement imprĂ©vue et une naissance rapide[35]. En ce qui concerne l’aspect mĂ©dico-lĂ©gal de la viabilitĂ© du nourrisson Ă  sa naissance, la femme accusĂ©e d’avoir tuĂ© son nourrisson devait apporter la preuve que ce n’était pas elle qui l’avait tuĂ©[18].

Les nullipares arguaient quant Ă  elles ne pas savoir que le bĂ©bĂ© se viderait de son sang si elles ne clampaient pas le cordon ombilical[32]. L’impuissance de la parturiente et l’anesthĂ©sie qui entraĂźne l’infanticide par nĂ©gligence comme dĂ©fenses furent Ă©galement invoquĂ©es[36].

Peines prévues

L’article 131 de la Constitutio Criminalis Carolina punissait l’infanticide par la peine classique rĂ©servĂ©e aux femmes : la noyade. Si le crime Ă©tait souvent commis dans les lieux concernĂ©s, alors c’étaient des peines corporelles plus anciennes qui Ă©taient appliquĂ©es (enterrement et empalement, section des membres avec une pince chauffĂ©e Ă  blanc avant de procĂ©der Ă  la noyade). La dĂ©cision Ă©tait prise suivant l’avis des experts juridiques[33].

Quelques rares rĂ©gions pratiquaient encore la peine du sac[37]. Cette peine consistait Ă  fouetter la condamnĂ©e et Ă  l’enfermer dans un sac en cuir avec un chien, un singe, un coq et une vipĂšre, puis Ă  jeter le sac dans l’eau[38].

Les attĂ©nuations de peine possibles, rarement utilisĂ©es, Ă©taient : la jeunesse, la simplicitĂ© de l’auteur du crime, la promesse de mariage non tenue, la position sociale des parents ou bien la dĂ©tresse sociale de l’accusĂ©e[32].

Quelques cas de sages-femmes qui auraient normalement dĂ» relever du crime d’infanticide ont Ă©tĂ© jugĂ©s sous le crime de sorcellerie[39]. Des femmes qui ne rĂ©vĂ©laient pas l’identitĂ© du pĂšre, mĂȘme aprĂšs avoir Ă©tĂ© torturĂ©es, Ă©taient considĂ©rĂ©es par les juges comme Ă©tant victimes des agissements du diable qui aurait Ă©tĂ© Ă  l’Ɠuvre dans la conception ou la mort de l’enfant[16].

Si les faits caractĂ©ristiques de l’infanticide n’étaient pas rĂ©unis alors le juge pouvait demander conseil Ă  une juridiction supĂ©rieure. Une condamnation Ă  une poena extraordinaria Ă©tait alors possible, quand le lien de causalitĂ© ou la volontĂ© n’étaient pas Ă©tablis[40]. Par exemple, cela pouvait ĂȘtre l’expulsion[37].

Inde et Chine

AprĂšs avoir Ă©tĂ© frĂ©quent durant des siĂšcles en Inde et en Chine, l'infanticide des filles reste pratiquĂ© aujourd'hui, mais de maniĂšre un peu plus marginale qu'autrefois, dans ces deux pays. La naissance d’une fille est en effet considĂ©rĂ©e comme une honte, et en Inde, elle est considĂ©rĂ©e comme un dĂ©sastre financier, puisque ses parents doivent, pour la marier, payer une si forte dot qu'elle ruine la famille ou l'endette durant des annĂ©es. Depuis les annĂ©es 1980, les parents sĂ©lectionnent donc les naissances par l’échographie au quatriĂšme mois de grossesse, particuliĂšrement dans les villes, et pratiquent l’avortement, afin de ne donner le jour qu'Ă  des garçons[41]. À cette Ă©poque, la publicitĂ© d'un groupe de cliniques privĂ©es indiennes Ă©tait : « DĂ©penser 5 000 roupies (79 euros) maintenant vous Ă©vitera 500 000 roupies (8 000 euros) dans 20 ans »[41]. MalgrĂ© la lĂ©gislation de 1961 qui interdit la pratique de la dot (que les dĂ©putĂ©s indiens appliquent toujours dans leur famille), l’infanticide postnatal n’a pas totalement disparu : aujourd’hui, dans les campagnes de l'Inde, on retrouve encore des bĂ©bĂ©s filles empoisonnĂ©es ou Ă©touffĂ©es. En outre, les nĂ©gligences dont elles sont l’objet (manque de soins et de nourriture) expliquent que les fillettes d'Asie ont une mortalitĂ© infantile bien supĂ©rieure Ă  celle des garçons[42] - [43].

Il résulte d'ailleurs que dans ces deux pays[44] mais aussi au Pakistan, au Bangladesh, en Afghanistan, à Taïwan, en Corée du Sud, au Népal, au Vietnam, en Azerbaïdjan, en Géorgie et en Arménie, il manque plusieurs millions de filles et il n'y a plus assez de jeunes filles à épouser à cause de ce déséquilibre démographique[41]. Il existe des villages entiers d'hommes célibataires ; les jeunes hommes sont donc obligés de trouver leur future épouse à l'extérieur des frontiÚres - ou les acheter à des trafiquants[41] - [44].

Chez les Indiens d'Amazonie

Dans plusieurs tribus amazoniennes telles que les Suruuarras ou les Yanomami, l'infanticide des individus trĂšs faibles ou mal formĂ©s est considĂ©rĂ© comme un moyen d'Ă©viter Ă  la communautĂ© de porter le poids de membres vus comme trĂšs peu utiles Ă  la vie du groupe. Chez les Suruuarras, l'exĂ©cution doit ĂȘtre effectuĂ©e par les parents. Aujourd'hui, certains dĂ©fendent cette pratique au nom de la culture indienne contre l'imposition de valeurs Ă©trangĂšres Ă  ces croyances, Ă  ce mode de vie et Ă  cette cosmologie. Plusieurs dĂ©putĂ©s du gouvernement brĂ©silien, ainsi que des membres d'organisations reprĂ©sentant des ethnies indiennes, voudraient la voir interdire[45]. Cette pratique a tendance Ă  se rarĂ©fier spontanĂ©ment au fur et Ă  mesure que les tribus entrent en contact avec l'extĂ©rieur et on peut la considĂ©rer actuellement comme marginale[46].

Infanticide rituel involontaire

Dans de nombreuses cultures, les rites d'entrĂ©e dans la communautĂ© ou de passage Ă  l'Ăąge « adulte » (souvent avant 18 ans), mĂȘme destinĂ©s Ă  bĂ©nir ou protĂ©ger, peuvent avoir des consĂ©quences dramatiques voire mortelles lorsqu'ils sont effectuĂ©s dans des conditions d'hygiĂšnes dĂ©plorables. En particulier les scarifications, circoncisions, excisions avec des instruments de fortune non stĂ©rilisĂ©s et utilisĂ©s sur plusieurs sujets de suite sont sources d'hĂ©morragie, choc neurogĂ©nique ou infection grave pouvant entraĂźner la mort[47].

Dans une moindre mesure, l'immersion de nourrissons dans de l'eau polluée (chimiquement ou biologiquement) représente un risque de diarrhée suivies de déshydratation en absence de traitement et des transes mystiques peuvent nécessiter l'usage de psychotropes potentiellement toxiques.

Mythes et légendes

L'infanticide, sous forme de sacrifice, est un thÚme récurrent. L'enfant sacrifié est parfois volontaire ou sauvé par une intervention divine le remplaçant par un animal (ex : Isaac et Iphigénie).

Bible

Pour Ă©prouver son obĂ©issance, Dieu ordonne Ă  Abraham d'emmener son fils Isaac sur le mont Moriah et d'apporter un couteau. Un ange arrĂȘte de justesse la main d'Abraham, lui disant de ne pas lever la main contre son fils - un bĂ©lier servira de substitut (GenĂšse 22). On ne peut Ă  proprement parler d'infanticide dans le cas d'Isaac du fait qu'il avait 37 ans, qu'il Ă©tait volontaire et qu'il n'y a pas eu d'infanticide. La tradition juive ne l'appelle pas le « sacrifice d'Abraham ou d'Isaac » mais la « ligature d'Isaac » car le fils d'Abraham y est liĂ© puis dĂ©liĂ©[48]

En effet, cette scÚne biblique est fréquemment interprétée comme représentative de l'interdit d'attenter à la vie de ses enfants.

L'infanticide des premiers-nĂ©s d’Égypte par un ange (cependant, la Torah prĂ©cise textuellement que Dieu est intervenu personnellement et n'a pas chargĂ© l'ange de la mort) pour briser Pharaon dont le fils meurt aussi (Exode 12:29-36).

La consécration du premier-né (Behora) est ordonnée dans la Loi : Tu me donneras le premier-né de tes fils (Ex 22.29). Depuis, tous les premiers-nés juifs mùles appartiennent à Dieu et rachetés lors d'une cérémonie (Pidyon haBen), par leur pÚre.

Le vƓu de JephtĂ© d'offrir en holocauste, en cas de victoire, la premiĂšre personne qui viendrait Ă  sa rencontre : Sa fille unique accourt la premiĂšre au-devant de lui (Livre des Juges 10, 11, 12). NĂ©anmoins, le terme d'« holocauste » doit ĂȘtre entendu comme offrande (Korban). En effet, sa fille sera simplement consacrĂ©e au service divin, Ă  l'instar du prophĂšte Samuel qui avait Ă©tĂ© dĂ©vouĂ© au service du Temple par sa mĂšre Hanna en contrepartie de ses priĂšres pour avoir un enfant.

Selon la Bible, les Ammonites sacrifient leurs enfants à Moloch (Jérémie 32.35, Lévitique 18:21; 20:2-5; 2Rois 23:10).

Le Massacre des Innocents : Hérode craignant que le futur « Roi des Juifs » n'usurpe son trÎne ordonne la mise mort de tous les enfants de moins de deux ans dans la région de Bethléem (Matthieu 2:16-18)

MalgrĂ© cette Ă©vocation courante de l'infanticide dans la Bible, mĂȘme quand la conquĂȘte semble tourner Ă  la purification ethnique, femme et enfants doivent ĂȘtre Ă©pargnĂ©s : « et quand l’Éternel, ton Dieu, la livrera en ta main, tu frapperas tous les mĂąles par le tranchant de l’épĂ©e ; mais les femmes et les enfants, et le bĂ©tail, et tout ce qui sera dans la ville, tout son butin, tu le pilleras pour toi ; et tu mangeras le butin de tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, t’aura donnĂ©. » (DeutĂ©ronome 20.13 et 14).

Coran

Dans le Coran, la scĂšne biblique entre Abraham et son fils est reprise (arabe ۰ۭۚ Dhabih) mais le nom de l'enfant n'y Ă©tant pas prĂ©cisĂ©, les exĂ©gĂštes musulmans considĂšrent qu'il ne s'agit plus d'Isaac mais d'IsmaĂ«l. Dans ce livre sacrĂ©, l'infanticide pour cause de pauvretĂ© est condamnĂ© : " Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvretĂ©", Sourate 6 verset 151. On retrouve cette phrase dans la sourate 17 verset 31 : "et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvretĂ© ; c'est Nous qui attribuons leurs subsistance ; comme Ă  vous. Les tuer, c'est vraiment un Ă©norme pĂȘchĂ©".

Mythologie grecque

  • Le sacrifice d'IphigĂ©nie fille d'Agamemnon pour obtenir un vent favorable et apaiser ArtĂ©mis. Au moment du sacrifice, ArtĂ©mis l'aurait, suivant certains Ă©crits, remplacĂ©e in extremis par une biche, afin de la prĂ©server de la folie des hommes, et en aurait fait la prĂȘtresse de son temple en Tauride (Illiade).
  • Ouranos et GaĂŻa avertissent Cronos qu'il sera dĂ©trĂŽnĂ© par son propre fils. Cronos dĂ©vore chacun de ses enfants au fur et Ă  mesure qu'ils naissent. Toutefois, ceci ne semble pas suffire Ă  les tuer puisqu'il les vomira vivant.
  • Priam, le roi de Troie, met Ă  mort Cilla enceinte de son fils, de crainte d'un mauvais oracle sur le destin de sa patrie et de sa ville[49].

Autres exemples : Procné ou Médée qui tuent leurs enfants non pas pour un sacrifice mais en représailles contre leur époux, le pÚre de ces enfants.

Mythologie nordique

  • Les enfants de Völsungr sont entravĂ©s et chaque nuit, donnĂ©s Ă  dĂ©vorer l'un aprĂšs l'autre Ă  une louve. La dixiĂšme nuit, SignĂœ fait enduire de miel le visage de Sigmund et celui-ci parvient Ă  vaincre l'animal qui le lĂšche en lui arrachant la langue (Völsunga saga, Cycle de Sigmundr).
  • Gudrun tue Erp et Eitil, ses fils qu'elle a eus d'Atli, lui en sert les cƓurs Ă  manger et lui fait boire leur sang dans des gobelets faits avec leurs crĂąnes (Edda PoĂ©tique, AtlakviĂ°a 39—40).

Pratiques homicides au XXe siĂšcle et XXIe siĂšcle

Préalables et complicités

En France, une étude de 2015 de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales basée sur l'exploitation des données du Casier judiciaire a établi que 70 % des personnes condamnées pour un homicide sur une personne de moins de 15 ans sur la période de 1996-2015 sont des femmes, et que dans 72 % des cas, l'enfant victime avait un lien familial avec son bourreau[50].

Mais une étude de 2018, menée par l'Inspection générale des affaires sociales, l'Inspection générale de la justice et l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche, concernant la période 2012-2016 et portant sur les morts violentes d'enfants mineurs de moins de 18 ans, incluant le syndrome du bébé secoué (SBS) qui est en majorité le fait d'hommes, montre une certaine parité dans le genre des auteurs présumés : 50 % sont des femmes, 42 % des hommes, ou bien en majorité des hommes pour les conjoints et conjointes (8 %)[51].

Certaines catĂ©gories d'infanticides sont trĂšs genrĂ©es, le SBS est souvent le fait des pĂšres (57%) et la majoritĂ© des nĂ©onaticides ont pour autrice une femme (88%)[51], souvent sa mĂšre[52]. Elle peut avoir un complice ; ou il peut ĂȘtre le fait de toute autre personne ayant le mĂȘme bĂ©nĂ©fice au crime, tel que la sauvegarde de la rĂ©putation : le pĂšre de l'enfant ; la grand-mĂšre ou tout maĂźtre de la maison. Le crime peut ĂȘtre commis contre la volontĂ© de la mĂšre, et en son absence. Dans ces diffĂ©rentes situations, il peut avoir Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©, Ă  l'instigation de la mĂšre ou d'un autre, de violences ou pratiques Ă  finalitĂ© abortive. La complicitĂ© peut porter sur la dissimulation des preuves, notamment l'Ă©limination du cadavre. Comme pour tout crime, une rĂ©cidive est possible, Ă©ventuellement dans l'intervalle de naissances normales.

En cas de dĂ©ni de grossesse, si la femme est en quelque sorte « surprise » par l'arrivĂ©e de son enfant, l'intention criminelle peut naĂźtre au dernier moment quand la rĂ©alitĂ© de l'enfant ne peut plus ĂȘtre davantage niĂ©e. Dans des contextes de promiscuitĂ© familiale, les cris de l'enfant peuvent produire une brusque panique qui contraint la mĂšre Ă  le faire taire et en mĂȘme temps Ă  lui enlever la vie[53].

Procédés

Les mĂšres causent la mort de l'enfant le plus souvent par quelque forme de violence, majoritairement celles provoquant l'asphyxie, mais elles peuvent en ĂȘtre jugĂ©es aussi responsable par un dĂ©faut de soin, absence de ligature du cordon ombilical, exposition aux intempĂ©ries[53].

Outre l'asphyxie, l'enfant peut dĂ©cĂ©der par brĂ»lure ou par des coups, le plus souvent au cou et Ă  la tĂȘte. Les asphyxies sont elles-mĂȘmes causĂ©es par une occlusion des cavitĂ©s nasales et buccales, sous diverses formes, ou par strangulation ; par immersion ou enfouissement[53].

Zoologie

Dans le rĂšgne animal, l'infanticide est relativement courant de la part des mĂąles, en particulier dans les espĂšces polygynes. Ce comportement s'explique par la thĂ©orie de l'Ă©volution : le mĂąle s'assure par ce biais que les enfants dont il aura la charge sont bien ses descendants. Dans les espĂšces strictement polygynes dans lesquelles les femelles se reproduisent avec un seul mĂąle dit mĂąle dominant, ou mĂąle alpha, il arrive souvent que, lorsque ce mĂąle est dĂ©trĂŽnĂ© par un autre mĂąle Ă  la tĂȘte du groupe, ce dernier tue les petits du groupe qu'il rejoint. Ces infanticides peuvent ĂȘtre l'occasion de combats entre les mĂšres du groupe et le nouveau mĂąle dominant, mais le mĂąle (souvent plus fort) l'emporte gĂ©nĂ©ralement.

La thĂ©orie de l'Ă©volution pourrait expliquer ce comportement : en effet, l'Ă©volution favoriserait les individus engendrant le maximum de descendants. Or, les femelles qui Ă©lĂšvent un petit ne sont en gĂ©nĂ©ral pas sexuellement rĂ©ceptives. Pour pouvoir se reproduire pendant qu'il a le statut de mĂąle dominant, le mĂąle va donc tuer les petits des femelles du groupe. N'Ă©tant plus occupĂ©es par l'Ă©ducation de leur(s) jeune(s), celles-ci redeviennent fĂ©condables et retrouvent un Ɠstrus permettant au mĂąle de s'accoupler avec elles et ainsi de transmettre ses gĂšnes Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante. C'est l'un des exemples biologiques de la guerre des sexes ou conflit sexuel. À l'inverse, une fois qu'il s'est assurĂ© qu'il est le pĂšre des petits du groupe, le mĂąle dominant aura tendance Ă  les protĂ©ger des attaques des autres prĂ©dateurs. Cependant, l'infanticide de la part des femelles existe aussi. D'une part, celles-ci peuvent tuer un jeune mal-formĂ© ou malade afin de ne pas mettre en danger la vie des autres jeunes de la portĂ©e ; d'autre part, lors des combats entre groupes rivaux, les femelles et les mĂąles n'hĂ©sitent pas Ă  tuer les petits de leurs adversaires. En fait, l'infanticide a Ă©tĂ© documentĂ© chez de trĂšs nombreuses espĂšces depuis les primates (chimpanzĂ©s, gorilles), les carnivores (putois, lions), les zĂšbres, jusqu'aux Ă©cureuils terrestres amĂ©ricains, grenouilles, crapauds, grands dauphins[54] et aux corneilles, aux goĂ©lands etc. NĂ©anmoins, le comportement de certains mĂąles tueurs reste encore sujet Ă  controverse et pourrait aussi rĂ©sulter du conflit sexuel.

Notes et références

  1. Code criminel, LRC 1985, c C-46, art 233, <https://canlii.ca/t/ckjd#art233>, consulté le 2022-06-23
  2. Code criminel, LRC 1985, c C-46, art 222, <https://canlii.ca/t/ckjd#art222>, consulté le 2022-06-23
  3. (en) « South Carolina father Timothy Jones Jr. found guilty of killing his 5 kids »
  4. Paris Match, « La mÚre du petit Gabriel Fernandez, torturé à mort à 8 ans, demande un nouveau jugement »,
  5. Paris Match, « La tragédie frappe à nouveau la famille du petit Gabriel Fernandez, torturé à mort »,
  6. Yahoo News, « La mÚre du petit Gabriel Fernandez, torturé à mort à 8 ans, demande un nouveau jugement »,
  7. « Ne pouvant jouer à Farmville, elle décide de tuer son bébé », 20 Minutes, (consulté le )
  8. (en) « FarmVille Playing Mom Admits She Killed Infant Who Interrupted Facebook Game », CBS News,
  9. « Un bébé battu à mort pour avoir endommagé une Xbox 360 » (consulté le )
  10. (en) « Tyrone Spellman jailed for killing his baby », The Times (consulté le )
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  12. RĂ©gine Pernoud, La femme au temps des cathĂ©drales, Paris, Éd. Stock, 1980, p. 22.
  13. AriĂšs 1999, p. 21-23.
  14. Robert Étienne, « La Conscience mĂ©dicale antique et la vie des enfants », Annales de dĂ©mographie historique, 1973, numĂ©ro consacrĂ© Ă  Enfant et SociĂ©tĂ©.
  15. (de) Otto Ulbricht, Kindsmord und AufklĂ€rung in Deutschland, MĂŒnchen, Oldenbourg, , p. 177.
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  17. (de) Frank HĂ€ĂŸler (dir.), GĂŒnther HĂ€ĂŸler, Renate Schepker (dir.) et Detlef SchlĂ€fke (dir.), Kindstötung in der Rechtsgeschichte, in : Kindstod und Kindstötung, Berlin, Medizinisch Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, , p. 46.
  18. (de) Otto Ulbricht et Ute Gerhard (dir.), Kindsmord in der FrĂŒhen Neuzeit, in : Frauen in der Geschichte des Rechts, MĂŒnchen, Beck, , p. 236.
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  21. Francesca Arena, Trouble dans la maternité : Pour une histoire des folies puerpérales. XVIIIe-XXe siÚcles., Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , p. 55.
  22. Francesca Arena, Trouble dans la maternité : Pour une histoire des folies puerpérales. XVIIIe-XXe siÚcles., Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , p. 53.
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  27. (de) Otto Ulbricht et Ute Gerhard (dir.), Kindsmord in der FrĂŒhen Neuzeit, in : Frauen in der Geschichte des Rechts, MĂŒnchen, Beck, , p. 243.
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  29. (de) Otto Ulbricht, Kindsmord und AufklĂ€rung in Deutschland, MĂŒnchen, Oldenbourg, , p. 95.
  30. (de) GĂŒnther HĂ€ĂŸler, Frank HĂ€ĂŸler (dir.), Renate Schepker (dir.) et Detlef SchlĂ€fke (dir.), Kindstötung in der Rechtsgeschichte, in : Kindstod und Kindstötung, Berlin, Medizinisch Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, , p. 46.
  31. (de) Otto Ulbricht et Ute Gerhard (dir.), Kindsmord in der FrĂŒhen Neuzeit, in : Frauen in der Geschichte des Rechts, MĂŒnchen, Beck, , p. 238.
  32. (de) GĂŒnther HĂ€ĂŸler, Frank HĂ€ĂŸler (dir.), Renate Schepker (dir.) et Detlef SchlĂ€fke, Kindstötung in der Rechtsgeschichte, in : Kindstod und Kindstötung, Berlin, Medizinisch Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, , p. 47.
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  34. (de) Helga Schnabel-SchĂŒle et Ute Gerhard (dir.), Frauen im Strafrecht vom 16. bis zum 18. Jahrhundert, in : Frauen in der Geschichte des Rechts, MĂŒnchen, Beck, , p. 191.
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  40. (de) GĂŒnther HĂ€ĂŸler, Frank HĂ€ĂŸler (dir.), Renate Schepker (dir.) et Detlef SchlĂ€fke, Kindstötung in der Rechtsgeschichte, in : Kindstod und Kindstötung, Berlin, Medizinisch Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, , p. 49.
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  52. Érudit | SMQ v28 n2 2003 : DubĂ© : Cinq cas de nĂ©onaticide au QuĂ©bec.
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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Francesca Arena, Trouble dans la maternitĂ©. Pour une histoire des folies puerpĂ©rales. XVIIIe-XXe siĂšcles, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2020.
  • Isabelle AttanĂ© (dir.), La Chine au seuil du XXIe siĂšcle. Questions de population, questions de sociĂ©tĂ©, Paris, INED, 2002, XXXVI et 602 p. Lire en ligne
  • Jean-Marie Carbasse, Histoire du droit pĂ©nal et de la justice criminelle, Paris, Presses universitaires de France, 2014.
  • Frank HĂ€ĂŸler, GĂŒnther HĂ€ĂŸler, Kindstötung in der Rechtsgeschichte, in : Kindstod und Kindstötung, hrsg. von Frank HĂ€ĂŸler, Renate Schepker, Detlef SchlĂ€fke, Berlin, Medizinisch Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, 2008.
  • MarylĂšne Lieber, Tania Angeloff et al., Chinoises au XXIe siĂšcle : Ruptures et continuitĂ©s, Paris, La DĂ©couverte, coll. « Recherches », , 284 p. (ISBN 978-2-7071-7155-9, lire en ligne), Renate Schepker, Detlef SchlĂ€fke, Berlin, 2008..
  • Philippe AriĂšs (dir.), Georges Duby (dir.), Peter Brown, Évelyne Patlagean, Michel Rouche, Yvon ThĂ©bert et Paul Veyne, Histoire de la vie privĂ©e, vol. 1 : De L'Empire Romain Ă  l'an mil, Paris, Seuil, , 670 p. (ISBN 978-2-02-036417-1). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Gustav Radbruch, Die Peinliche Gerichtsordnung Kaiser Karls V. von 1532, 6. Auflage, hrsg. von Arthur Kaufmann, Stuttgart, 1984.
  • Helga Schnabel-SchĂŒle, Frauen im Strafrecht vom 16. bis zum 18. Jahrhundert, in : Frauen in der Geschichte des Rechts, hrsg. von Ute Gerhard, MĂŒnchen, Beck, 1997.
  • Annick Tillier, Marie Vaillant : Histoire tragique d'une infanticide en Bretagne, Larousse, , 191 p. (ISBN 978-2-03-584593-1 et 2-03-584593-9)
  • Ouvrage collectif, RĂ©flexions autour d'un tabou : l'infanticide, Cambourakis, 2015, p. 126.
  • Otto Ulbricht, Kindsmord in der FrĂŒhen Neuzeit, in : Frauen in der Geschichte des Rechts, hrsg. von Ute Gerhard, MĂŒnchen, Beck, 1997.
  • Otto Ulbricht, Kindsmord und AufklĂ€rung in Deutschland, MĂŒnchen, Bd. 18, Oldenbourg, 1990.

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