Dysphasie
La dysphasie est un trouble central liĂ© au « dĂ©veloppement du langage oral et [elle peut] toucher les aspects rĂ©ceptifs (dĂ©coder le langage reçu) et/ou expressifs (phonologiques, lexicaux, syntaxiquesâŠ) »[1].
CIM-10 | F80.1, F80.2, R47.0 |
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CIM-9 | 438.12, 784.5 |
OMIM | 612514, 606712, 607134 et 606711 615432, 612514, 606712, 607134 et 606711 |
MeSH | D000080888 |
Mise en garde médicale
Elle peut cibler plus particuliĂšrement lâexpression (« dysphasie expressive »), la comprĂ©hension (« dysphasie de rĂ©ception ») ou les deux Ă la fois (« dysphasie mixte »). Ce trouble a des rĂ©percussions de longue durĂ©e sur la communication du sujet atteint, puisquâil sâagit dâun trouble structurel de lâapprentissage du langage, dâune anomalie du dĂ©veloppement du langage.
Le mot dysphasie a Ă©tĂ© formĂ© du prĂ©fixe dys signifiant : « mauvais, erronĂ©, difficile » et du radical grec phasis signifiant : « parole, langage ». Ătymologiquement, dysphasie signifie « mauvais langage » et/ou « parole difficile ».
On a employĂ© par le passĂ© le terme dâaudimutitĂ© (terme quĂ©bĂ©cois) pour dĂ©signer une mutitĂ© congĂ©nitale en lâabsence de surditĂ©, puis de trouble spĂ©cifique du langage oral. La dĂ©nomination internationale est aujourd'hui celle de "trouble dĂ©veloppemental du langage" ou "trouble du langage"[2] - [3].
Au QuĂ©bec, environ 3 % Ă 4 % des enfants dâĂąge prĂ©scolaire prĂ©senteraient cette pathologie tandis quâune Ă©tude belge rapporte des taux de 5 % Ă 20 % pour les enfants dâĂąge prĂ©scolaire et primaire[4]. Deux dysphasiques sur trois sont des garçons. En France, le Rapport des Enfants Ringard (RER)[5] avance le chiffre de 2 % des enfants scolarisĂ©s.
Caractéristiques
Signes révélateurs de la dysphasie
- Pendant la premiĂšre annĂ©e de sa vie, lâenfant est silencieux et il nâa pas dâactivitĂ©s dâĂ©change (par exemple, pointer son index vers des objets pour les dĂ©signer).
- à 18 mois, il ne dit pas de mots qui ont une signification comme « papa » ou « maman ».
- Ă 24 mois, il ne dit pas de phrases significatives de deux Ă quatre mots.
- Ă 3 ans, seuls ses proches le comprennent car il a un langage inintelligible ou hors du contexte. Attention : toutefois, cette caractĂ©ristique peut ĂȘtre liĂ©e Ă un simple retard de parole.
Par la suite, divers troubles sont vécus par ces jeunes
Troubles de langage
- Production verbale indistincte, discours peu structuré ;
- manque de vocabulaire ;
- lâenfant ne pose pas de questions et il est incapable dâexprimer des demandes spĂ©cifiques contrairement aux autres jeunes ;
- il comprend la signification de surface dâun discours ou dâun texte, mais il a de la difficultĂ© Ă comprendre le sens profond, les concepts abstraits ou la distinction entre ce qui est important et ce qui ne lâest pas.
SymptĂŽmes
Les enfants atteints de dysphasie commencent Ă prĂ©senter un retard de langage Ă partir de 2 Ă 5 ans[6]. MalgrĂ© leur dĂ©sir dâinteragir avec les autres, ils Ă©prouvent des difficultĂ©s Ă le faire. Souvent ils se dĂ©couragent puisque les personnes autour dâeux ont de la difficultĂ© Ă les comprendre. Ceci peut engendrer de lâisolement, de la colĂšre, une atteinte Ă lâestime de soi, etc.
Exemple de manifestations fréquentes de la dysphasie
Voici quelques manifestations fréquentes de la dysphasie :
Expressif | RĂ©ceptif |
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Discours avec hĂ©sitation / pauses | Messages compris au sens littĂ©ral (par exemple lâexpression : tombĂ© dans les pommes) |
Utilisation de mots de remplissage (par exemple : truc, chose) | Sarcasme difficilement compris |
Utilisation et organisation de sons inadĂ©quats Ă lâintĂ©rieur du mot | DifficultĂ© Ă comprendre certains types de questions : oĂč, quand comment, pourquoi, qui, quoi |
Omissions de déterminants | Notions de contraire difficilement comprises (exemples de contraires : gentil---méchant, jour----nuit, grand---petit, etc.) |
Utilisation de phrases courtes | Difficulté à comprendre une double tùche (par exemple : « Va chercher le crayon sur la table et mets-le dans ton coffre à crayon ») |
Difficulté à présenter des demandes verbales | Difficulté à comprendre les messages longs et complexes |
Difficulté à raconter des histoires / faits vécus / etc. | Mots abstraits difficilement compris |
Quelques exemples de discours dysphasique (exemples tirés d'observations faites auprÚs d'enfants entre 3 et 5 ans, à Montréal par Alexandra Suchecki dans le cadre du travail Dysphasie +) :
« Moi jâai bonbons » au lieu de dire « Moi, jâai des bonbons »
« Les loups tétombé » au lieu de dire « Les loups sont tombés »
« keskipasse » au lieu de dire « Quâest-ce qu'il se passe »
Troubles scolaires
- En classe, il a de la difficulté à comprendre les consignes ;
- il prĂ©sente des troubles dâapprentissage en lecture, en Ă©criture ou en mathĂ©matiques.
Troubles de la perception du temps
- Il se détache difficilement du moment présent ;
- il sâadapte difficilement aux changements dans la routine ;
- il présente un déficit lié au vocabulaire relatif au temps.
Troubles cognitifs
- Il développe peu de jeux symboliques ;
- il est facilement distrait, peu attentif ou il bouge beaucoup.
Troubles sociaux
- Il vit des frustrations lorsquâil cherche ses mots et quâil nây arrive pas ;
- il a aussi tendance Ă vivre de lâinsĂ©curitĂ©, Ă sâisoler, Ă rĂ©agir de façon dĂ©mesurĂ©e et Ă avoir une faible estime de soi.
Les enfants ne sont pas les seuls Ă ĂȘtre touchĂ©s. La dysphasie Ă©tant un trouble structurel, il est acquis depuis la naissance et reste tout au long de la vie.
Classification des différents types de dysphasie
La classification ci-dessous est celle proposée par Isabelle Rapin et Doris A. Allen[7]. Elle fait référence dans le domaine des troubles développementaux du langage.
Syndrome phonologique-syntaxique (la forme de dysphasie la plus fréquente)
L'enfant a un langage dĂ©ficitaire avec de grosses difficultĂ©s d'expression et des difficultĂ©s de comprĂ©hension moindres. Le trouble premier est phonologique : lâenfant est difficilement intelligible et câest cette phonologie dĂ©ficiente qui masque les difficultĂ©s syntaxiques sous-jacentes. Il souffre donc Ă©galement dâagrammatisme : son langage est tĂ©lĂ©graphique, peu ou pas dâutilisation des pronoms (je, tu, ilâŠ), les conjonctions de coordination ne sont pas utilisĂ©es. Le temps verbal est inappropriĂ©, mais lâenfant conserve une conscience syntaxique : il est capable de distinguer une phrase correcte grammaticalement dâune autre incorrecte. Il nâa pas ou peu de manque de mots, mais son stock lexical est rĂ©duit, sans quâil nâait de rĂ©el problĂšme pour accĂ©der Ă celui-ci. Il prĂ©sente Ă©galement une hypospontanĂ©ĂŻtĂ© verbale. Une dysgraphie est possible, avec une motricitĂ© manuelle gĂ©nĂ©ralement dĂ©ficiente.
Dysphasie de production phonologique
Cette dysphasie ressemble Ă la premiĂšre par son trouble phonologique, mais qui se rapporte plutĂŽt Ă ses difficultĂ©s de rĂ©gulation. La fluence de la parole est conservĂ©e mais lâintelligibilitĂ© est trĂšs mauvaise. Lâenfant procĂšde par stratĂ©gies dâapproches pour produire et associer les bons phonĂšmes des mots. Son langage automatique est souvent bien meilleur que celui obtenu en situation dirigĂ©e (dissociation automatico-volontaire). Il prĂ©sente un manque du mot et est dyssyntaxique. Alors que dans le syndrome phonologique syntaxique, on a un enfant qui nâemploie pas les morphĂšmes grammaticaux, ici, lâenfant ne sait pas les agencer dans sa phrase. Il prĂ©sente Ă©galement de grosses difficultĂ©s dans la chronologie du rĂ©cit.
Agnosie auditivo-verbale, ou dysphasie réceptive
Câest une des formes les plus graves de la dysphasie. Il est alors impossible Ă lâenfant qui souffre de ce trouble de reconnaĂźtre un objet ou un lieu par le son qui le caractĂ©rise, tel que le bruit de lâeau, le son caractĂ©ristique dâune ambiance telle quâune rue animĂ©e, le bruit dâun avion, etc. Cette dysphasie sâappelle « surditĂ© verbale » lorsquâelle est particuliĂšre aux sons.
Lexicale-syntaxique ou dysphasie de type mnésique
Lâenfant Ă©prouve de grosses difficultĂ©s Ă sâexprimer du fait que son stock lexical est dĂ©ficitaire, trĂšs pauvre pour son Ăąge. Il a un gros manque de mots. On parle de trouble du contrĂŽle sĂ©mantique. Les notions dâespace et de temps sont difficilement maĂźtrisĂ©es : difficultĂ© Ă se rappeler lâordre des jours dans la semaine, ce que lâon fait tel ou tel jour. Il prĂ©sente donc aussi de grosses difficultĂ©s dans la construction dâun rĂ©cit et les difficultĂ©s de comprĂ©hension augmentent avec la longueur du texte. Pour sâexprimer, lâenfant utilisera des phrases courtes, genre « sujet-verbe-complĂ©ment ». Tous les petits vocables qui ne sont pas Ă©vocateurs pour lâenfant sont Ă©cartĂ©s de ses phrases. LâinformativitĂ© de son discours est pauvre.
SĂ©mantique-pragmatique
Le syndrome sémantique pragmatique constituait autrefois une catégorie nosologique à part. D'aprÚs Laurent Mottron, il a été rejeté par l'association américaine de psychiatrie, mais également par celle de pédiatrie et celle de neurologie en 1999, pour cause de chevauchement avec les critÚres diagnostiques des troubles envahissants du développement, en particulier du syndrome d'Asperger. Cela a conduit à l'abandon de ce diagnostic dans la pratique clinique au Québec[8], et à son emploi en tant que caractérisation d'une forme de dysphasie en France. Par la suite, ce diagnostic a été réintégré dans le DSM-5 sous le nom de « Trouble pragmatique du langage ».
Il s'agit d'un trouble de la formulation. Lâenfant tend Ă utiliser le vocable de maniĂšre rigide, plaquĂ©e, et souvent inadaptĂ©e Ă la situation. De ce fait, il a du mal Ă comprendre les instructions qui lui sont donnĂ©es. Une phrase longue et complexe sera mal interprĂ©tĂ©e. Lâenfant ne retient que les termes les plus Ă©vocateurs pour formuler une rĂ©ponse, laquelle ne sera pas toujours en adĂ©quation avec le contexte. Le contact visuel est fuyant. On parle de cocktail party syndrom pour dĂ©noter lâincohĂ©rence de ses Ă©noncĂ©s qui passent du coq-Ă -lâĂąne sans lien apparent.
Préventions
Une prise en charge prĂ©coce permet souvent d'amĂ©liorer le langage et dâaider lâenfant. Les parents peuvent dĂ©jĂ dĂ©celer des anomalies du langage chez leur bĂ©bĂ© comme la difficultĂ© Ă traiter et Ă©mettre peu de son comparativement Ă dâautres bĂ©bĂ©s du mĂȘme Ăąge. (citation directe de Madame Tessier, directrice de lâassociation Dysphasie). Cependant comme le retard nâest pas nĂ©cessairement important Ă ce stade, la plupart des parents attendent quelques annĂ©es avant dâavoir une premiĂšre consultation.
Pour savoir auprĂšs d'un spĂ©cialiste si un enfant souffre dâun des troubles de « dys », il faut aller voir un orthophoniste. Une vĂ©rification de lâaudition et de la vision est aussi faite pour savoir sâil ne sâagit pas de la source du problĂšme. Lâorthophoniste effectue un bilan de langage mais « il ne sera pas toujours possible de poser clairement un diagnostic dĂšs le premier bilan. »[9] Ce bilan peut-ĂȘtre effectuĂ© avant 4 ans. AprĂšs 3 ans, la rĂ©Ă©ducation individuelle peut sâenvisager. AprĂšs le bilan, il y a « soit rĂ©Ă©ducation sur un temps donnĂ© »[9], « soit consultation chez un mĂ©decin spĂ©cialisĂ© [âŠ] pour des examens complĂ©mentaires. » [9] Toutefois, un entretien avec un psychologue est nĂ©cessaire pour savoir sâil existe des troubles du comportement et/ou de la personnalitĂ© et si lâenfant nâa pas de problĂšmes psychiques pour savoir sâil aura des difficultĂ©s avec la rĂ©Ă©ducation.
Conseils
Voici quelques conseils à suivre en présence de personnes dysphasiques :
1) | Utiliser des supports visuels (pictogrammes, gestes) |
2) | Faire de courtes phrases |
3) | SĂ©parer vos demandes; une consigne Ă la fois |
4) | Regarder lâenfant dans les yeux lorsque vous lui parlez |
5) | Reformuler des phrases non comprises autrement |
6) | Parler lentement, clairement, en articulant |
7) | Demander Ă lâenfant sâil a compris |
8) | Prévoir des activités de courte durée |
9) | Alterner les activitĂ©s verbales avec dâautres types dâactivitĂ©s (ex. jeux de motricitĂ©, collation, etc.). |
10) | Donner une récompense aprÚs une tùche (par exemple : Bravo !, Super !, autocollants) |
Causes de la pathologie
Les causes de lâatteinte dysphasique sont encore mal connues. Parmi celles qui sont retenues frĂ©quemment, nous pouvons citer certains facteurs gĂ©nĂ©tiques (environ trois fois plus de garçons atteints que de filles) neurobiologiques, Ă©pilepsie partielle et certaines anomalies neurodĂ©veloppementales.
La dysphasie est un trouble du langage indépendant de toute autre pathologie. On ne doit pas confondre les symptÎmes dysphasiques avec ceux de la déficience intellectuelle, du manque de stimulation, etc.[10]
Les causes exactes de la dysphasie ne sont pas toujours claires. Il y aurait cependant deux principales hypothĂšses, selon que la cause soit gĂ©nĂ©tique ou neurobiologique (particularitĂ©s dans le fonctionnement cĂ©rĂ©bral). Deux Ă©tudes prĂ©sentent des rĂ©sultats contradictoires. Dans la premiĂšre, Rosenberger & Hier (1980), ne dĂ©tectent aucune lĂ©sion cĂ©rĂ©brale, mais plutĂŽt une asymĂ©trie cĂ©rĂ©brale anormale entre les sujets de lâĂ©tude. Une seconde Ă©tude de Caparulo, Cohen, Rothman, Young, Katz, Shaywitz & Shaywitz (1981) contredit les rĂ©sultats de Rosemberger & Hier. Ces chercheurs ont trouvĂ© une anormalitĂ© cĂ©rĂ©brale chez 6 des 16 sujets. Les contradictions entre les rĂ©sultats des chercheurs pourraient dĂ©couler dâune diffĂ©rence dans la nature et la sĂ©vĂ©ritĂ© du trouble.
Les apprentissages scolaires
Les jeunes sujets Ă la dysphasie devraient thĂ©oriquement pouvoir poursuivre leur scolaritĂ© en milieu ordinaire, avec des adaptations pĂ©dagogiques, parfois une aide humaine telle qu'une Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS), de membres des rĂ©seaux dâaides spĂ©cialisĂ©es aux Ă©lĂšves en difficultĂ© en Ă©cole publique (RASED) et l'aide de rĂ©Ă©ducateurs : l'orthophonie est essentielle, la psychomotricitĂ©, l'ergothĂ©rapie, le soutien psychologique peuvent Ă©galement se rĂ©vĂ©ler intĂ©ressants. Si la dysphasie est importante et le maintien en milieu ordinaire trop difficile et douloureux pour l'enfant, une scolarisation en milieu adaptĂ© peut ĂȘtre envisagĂ©e dans une classe ULIS[11]. L'enfant aura dans ces Ă©coles intĂ©grĂ©es la possibilitĂ© de suivre un enseignement adaptĂ© et de suivre des rĂ©Ă©ducations sur place.
En plus de la rĂ©Ă©ducation orthophonique et si l'enfant prĂ©sente des difficultĂ©s spatiotemporelles, des sĂ©ances de psychomotricitĂ© peuvent ĂȘtre conseillĂ©es.
Pour les enfants ayant de grandes difficultĂ©s, deux projets leur sont proposĂ©s : "le PPS (Projet personnalisĂ© de scolarisation) et le PAI (Projet dâaccueil individualisĂ©). Le PPS prĂ©voit les modalitĂ©s de dĂ©roulement de la scolaritĂ©, assorties des amĂ©nagements nĂ©cessaires, coordonnĂ©es avec lâensemble des actions utiles pour rĂ©pondre aux besoins particuliers de lâĂ©lĂšve"[12]
Lâenfant ou les parents peuvent le demander en faisant une Ă©valuation par la MDPH (Maison dĂ©partementale de personnes handicapĂ©es). Chaque "acteur contribuant Ă la scolarisation de lâĂ©lĂšve et Ă son accompagnement"[12] Ă©crit dans un carnet de route qui permet "dâassurer la cohĂ©rence et la continuitĂ© du parcours scolaire."[12] Le PAI est lĂ pour faciliter la scolarisation. Il se demande auprĂšs du mĂ©decin de lâĂducation nationale ou auprĂšs des services de la PMI (Protection maternelle et infantile). Il sert Ă organiser la journĂ©e de lâenfant dans lâĂ©tablissement, permet Ă lâenfant quand il est absent ou hospitalisĂ© dâavoir ses cours, et de prĂ©ciser le protocole de premier soin Ă pratiquer en cas de nĂ©cessitĂ©.
Si lâenfant ne bĂ©nĂ©ficie pas de ces projets, il est tout de mĂȘme nĂ©cessaire de discuter de ses difficultĂ©s avec lâenseignant qui pourra adapter ses cours, son enseignement.
Les services d'accompagnement au Canada (dysphasie)
Au Canada (Ă MontrĂ©al et plus prĂ©cisĂ©ment Ă Laval), il existe une association pour la dysphasie (Association Dysphasie+) qui offre un soutien aux personnes dysphasiques, dyspraxiques, ou qui ont des troubles primaires du langage (ou autres handicaps du mĂȘme type) ainsi quâĂ leur entourage. Le but de cette association est de favoriser une meilleure connaissance de la dysphasie en plus dâanimer des ateliers interactifs adaptĂ©s aux groupes dâĂąge et, enfin, de stimuler le langage chez ceux-ci. Les activitĂ©s, qui prennent diffĂ©rentes formes, permettent dâobserver les habiletĂ©s des enfants, adolescents ou adultes sous diffĂ©rents angles : langage, autonomie, interaction socioaffective, Ă©veil musical, comment agir en sociĂ©tĂ© (puisque les dĂ©codages sociaux chez ces personnes sont parfois difficiles), etc. Lâassociation Dysphasie+ est un trĂšs bon exemple de programme de prĂ©vention et de stimulation langagiĂšre que les parents peuvent offrir Ă leurs enfants dĂšs lâĂąge de 2 ans[13]. La rĂ©adaptation peut favoriser un meilleur dĂ©veloppement et fournir des techniques Ă lâenfant qui veut communiquer ainsi quâaux parents. Lâassociation offre en plus une formation aux intervenants des Ă©coles ou milieux de garde ou tout autre endroit pouvant accueillir des personnes atteintes de dysphasie afin de faciliter leur intĂ©gration.
Toujours au Canada mais dans la région de la Ville de Québec, existe une autre association, celle de Dysphasie Québec. Association pour venir en aide et soutien aux parents d'enfants dysphasiques ainsi qu;'aux adolescents et jeunes adultes dysphasiques, elle peut offrir des séances d'information dans les écoles, les employeurs, professionnels de la santé.
Les services d'accompagnement médico-social de type SSEFIS ou SESSAD (France)
Les interventions des professionnels de ces services peuvent avoir lieu dans les locaux de ces services ou par des visites Ă domicile. Un service de soutien Ă lâĂ©ducation familiale et Ă lâintĂ©gration scolaire (SSEFIS) est Ă destination d'enfants de plus de 3 ans qui suivent une scolaritĂ© Ă lâĂ©cole ordinaire ainsi que pour des enfants de 3 Ă 6 ans qui ne peuvent bĂ©nĂ©ficier dâune telle scolaritĂ©. Le SSEFIS effectue lâensemble des prises en charge dĂ©finies Ă lâarticle 2 des annexes XXIV Quater :
- accompagnement de la famille et de lâentourage habituel de lâenfant dans l'apprentissage des moyens de communication ;
- surveillance médicale réguliÚre, générale du handicap ;
- éveil et développement de la communication ;
- enseignement et soutien pour lâacquisition des connaissances dâun niveau culturel optimum ;
- actions tendant Ă dĂ©velopper la personnalitĂ© et lâinsertion sociale.
Le SSEFIS sâappuie sur une Ă©quipe pluridisciplinaire. Les orientations vers cette structure se font Ă travers la MDPH.
Pistes pédagogiques
Problématique
La dysphasie est un trouble de lâapprentissage qui entrave le dĂ©veloppement des compĂ©tences liĂ©es au âParler - Ecouterâ.
Trop dâenseignants, de parents ne sont pas au courant des possibilitĂ©s dâaction face Ă ces soucis dâapprentissage. Cela les laisse alors dans une situation dâincapacitĂ© face Ă des enfants atteints de dysphasie.Il existe nĂ©anmoins des pistes concrĂštes pour aider un enseignant Ă travailler les aptitudes langagiĂšres dâun Ă©lĂšve prĂ©sentant des troubles.
Objectifs
La dysphasie affecte un grand nombre de facultĂ©s liĂ©es Ă lâexpression orale et Ă la comprĂ©hension.
Au niveau de lâexpression, ces difficultĂ©s peuvent apparaĂźtre :
- remettre les mots dans lâordre ;
- prononcer les mots composĂ©s dâun prĂ©fixe et/ou dâun suffixe (« en-chante-ment ») ;
- respecter le contexte dâĂ©change lors dâune conversation ;
- trouver le terme qui dĂ©finit une catĂ©gorie (fruit / animauxâŠ) ;
- utiliser un langage adéquat dans des situations variées ;
- raconter une histoire, un événement en respectant la chronologie.
Au niveau de la compréhension, ces difficultés peuvent apparaßtre :
- discriminer les sons ;
- se focaliser sur un message oral et le comprendre ;
- comprendre et réaliser des consignes complexes ;
- apprĂ©hender lâimplicite, lâhumour et le second degrĂ© ;
- s'aider du contexte pour comprendre un nouveau terme.
Lâobjectif est de proposer un Ă©quipement informatique enrichi dâoutils numĂ©riques (Logiciels, applications, ressources en ligne) pour pallier les difficultĂ©s liĂ©es Ă lâatteinte des compĂ©tences dans le domaine de lâĂ©laboration de significations. Un enseignement sans adaptations ni diffĂ©renciation entraĂźne, entre autres, une fatigabilitĂ© importante, câest pourquoi il est indispensable dâaider au mieux les Ă©lĂšves prĂ©sentant un trouble dysphasique.
Les différentes compétences, que nous avons choisi de cibler, liées à ce domaine dans les socles des compétences[14] du MinistÚre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sont :
- dégager, présenter des informations explicites et implicites ;
- vérifier des hypothÚses émises personnellement ou proposées ;
- gérer le sens global du message et reformuler les informations.
L'Ă©quipement informatique "Ordyslexie"
Certains Ă©lĂšves prĂ©sentant troubles « DYS », comme la dysphasie, nĂ©cessitent une assistance technique (logiciels et Ă©quipements) et/ou une assistance humaine pour rĂ©ussir leurs Ă©tudes et leur vie sociale en maintenant une certaine autonomie dans un souci dâestime de soi (Najjar, 2014)[15].
LâOrdyslexie est une solution informatique efficace. Câest le concept de lâordinateur-cartable. Cet « kit » se compose dâun ordinateur magnĂ©totactile Ă stylet, du logiciel OneNote et dâun scanner Ă main.
Plus aucun cahier !
Lâusage de lâOrdyslexie permet aux Ă©lĂšves dâeffectuer les tĂąches Ă partir dâexercices numĂ©risĂ©s. Ils ne doivent pas Ă©crire ce qui enlĂšve lâeffet « double-tĂąche» et Ă©vite ainsi la surcharge cognitive.
OneNote sert de plateforme-support. Les documents papiers distribuĂ©s peuvent ĂȘtre scannĂ©s et collĂ©s dans le cours numĂ©rique. Ils peuvent Ă©galement prendre des notes avec lâutilisation du clavier.
Cela permet un gain de temps considĂ©rable, Ă©vite la perte de feuilles, facilite lâorganisation. Aussi, un correcteur automatique, un dictionnaire, ... sont disponibles sur lâordinateur.
Lâenfant Ă©quipĂ© de ce systĂšme bĂ©nĂ©ficie dâaide efficace et reprend non seulement confiance en lui mais aussi le goĂ»t de lâĂ©cole.
Les chercheurs observent que le niveau dâattention et de concentration est plus Ă©levĂ© chez les Ă©lĂšves « DYS » Ă©quipĂ©s de lâOrdyslexie que les autres Ă©lĂšves ne prĂ©sentant pas de troubles « dys ».
Les chercheurs tentent de mesurer lâimpact de lâutilisation de cet outil sur des variables dĂ©pendantes telles que :
- Autonomie Ă lâapprentissage.
- Estime de soi.
- Rapport de lâĂ©lĂšve avec la tĂąche scolaire.
- Autonomisation scolaire (empowerment).
L'album-Ă©cho et l'Ordyslexie
Romain et Roubaud (2013)[16] ont observĂ© un ensemble dâactivitĂ©s qui stimulent la parole de lâenfant. Parmi celles-ci, on retrouve lâalbum-Ă©cho (Boisseau, 2005)[17]. Cette activitĂ© permet de travailler les trois compĂ©tences ciblĂ©es dans ce travail.
Objectif : proposer un soutien individuel Ă un Ă©lĂšve prĂ©sentant des difficultĂ©s langagiĂšres par la crĂ©ation dâun album-Ă©cho (album photographique dans lequel lâenfant est lâacteur principal) dans le but de le prĂ©senter oralement Ă lâensemble de ses pairs.
Public ciblé : enfants dÚs 5 ans
Scénario :
Prise de photographies
Lors dâune activitĂ© lambda, lâenseignant photographie lâĂ©lĂšve prĂ©sentant des troubles du dĂ©veloppement langagier en activitĂ©.
Atelier individuel
Lors dâun atelier individuel, lâenseignant lui prĂ©sente les photographies quâil a prises et lui propose dâen sĂ©lectionner cinq ou six pour composer un album.
Remise en ordre chronologique
LâĂ©tape suivante consiste Ă remettre les photographies choisies dans lâordre chronologique du dĂ©roulement de lâactivitĂ©. A lâaide de son scanner Ă main, lâenfant insĂšre les photographies remises dans lâordre chronologique dans son Ordyslexie et crĂ©Ă©e un document OneNote (Une page par photo).
DĂ©couverte de lâalbum
Lors dâune seconde sĂ©ance en atelier individuel, lâenseignant reprend lâalbum rĂ©alisĂ© et demande Ă lâenfant dâobserver lâalbum et de cibler son attention sur lâensemble des dĂ©tails prĂ©sents sur les diffĂ©rentes photographies.
Production de phrases
Tout en regardant lâalbum, lâenseignant incite lâenfant Ă parler en utilisant la premiĂšre personne (je), dâoĂč le nom dâalbum-Ă©cho. Pour chaque photographie de lâalbum, une phrase est crĂ©Ă©e. Chaque phrase est construite en interaction et constitue donc une trace Ă©crite de lâoral produit antĂ©rieurement. Ces interactions continuelles entre lâenseignant et lâenfant permettent dâamĂ©liorer les compĂ©tences syntaxiques et lexicales de lâenfant prĂ©sentant des troubles de lâactivitĂ© langagiĂšre.
PrĂ©sentation de lâalbum Ă la classe
Le but de cette activitĂ© est de prĂ©senter lâalbum-Ă©cho crĂ©Ă© Ă des petits groupes de pairs pour enfin arriver Ă le prĂ©senter Ă lâensemble de la classe.
Plus-values :
- Lâutilisation des photographies au format numĂ©rique sur lâOrdyslexie permet de profiter de la fonction zoom pour apprĂ©hender au mieux tous les dĂ©tails prĂ©sents.
- La crĂ©ation dâun album numĂ©rique permettra de le projeter sur un tableau blanc interactif ou par le biais dâun projecteur (meilleure visibilitĂ© pour lâensemble des pairs).
- LâactivitĂ© permet la culture de lâoral, la reformulation, la verbalisation.
- Lâenfant reçoit des feedbacks en temps rĂ©el sur son activitĂ©.
- LâactivitĂ© permet aussi dâenrichir son vocabulaire.
Ăvaluation possible de lâactivitĂ© :
Ăvaluation formative : lors de la narration de lâalbum par petits groupes, demander aux autres Ă©lĂšves de reformuler, de rĂ©pĂ©ter lâhistoire racontĂ©e par lâĂ©lĂšve prĂ©sentant des troubles langagiers. Lâobjectif est atteint si la rĂ©pĂ©tition de l'histoire est fidĂšle Ă ce qui a Ă©tĂ© racontĂ©. Si ce nâest pas le cas, lâenfant pourra retourner en atelier individuel avec son enseignant afin de pallier les lacunes de sa narration.
Ăvaluation sommative : lors de la narration de lâalbum Ă lâensemble de la classe, demander aux autres Ă©lĂšves de reformuler, synthĂ©tiser les propos tenus par le narrateur et proposer, dans un second temps, une Ă©valuation de type question Ă choix multiples au cours de laquelle le pair devra choisir la phrase correspondant Ă ce qui a Ă©tĂ© dit.
GraphoLearn
GraphoLearn est une application dâaide Ă lâapprentissage de la lecture. Richardson & Lyytinen (2014) expliquent que âGrapholearn est un logiciel dâentraĂźnement audiovisuel Ă la lecture, basĂ© sur la prĂ©sentation simultanĂ©e de stimuli auditifs et de choix orthographiquesâ (CitĂ©s par Lassault & Ziegler, 2018)[18]. La version française de cette application a de plus Ă©tĂ© validĂ©e par la communautĂ© scientifique.
Public ciblé : enfants dÚs 5 ans
Objectifs :
- Apprendre le lien systĂ©matique entre graphĂšme et phonĂšme qui est Ă la base du dĂ©codage et est indispensable lâapprentissage de la lecture (Ziegler & Goswami, 2005).
- Par la répétition, automatiser le processus nécessaire à la reconnaissance instantanée de mots.
Scénario envisageable :
Le jeu prĂ©sentĂ© ci-aprĂšs peut se faire en complĂ©ment dâautres activitĂ©s ou lors de phases dâoccupation en classe. Il sâagit dâune adaptation de lâusage normalement individuel de lâapplication.
Plusieurs sĂ©quences rĂ©guliĂšres peuvent ĂȘtre effectuĂ©es puisque le jeu progresse en fonction des rĂ©ponses des apprenants.
Création de groupes
LâactivitĂ© doit se dĂ©rouler par groupes de deux Ă©lĂšves. LâĂ©lĂšve prĂ©sentant un trouble dysphasique porte un casque, lâautre tient la tablette.
DĂ©roulement du jeu
Lâenfant dysphasique va entendre les consignes, les lettres, les sons, les mots dictĂ©s par le logiciel. LâidĂ©e est que ce dernier les rĂ©pĂšte Ă son pair afin quâil puisse progresser dans lâactivitĂ©.
Plus-values :
- DĂ©veloppement de la collaboration entre pairs sous forme de jeu.
- Mobilisation et exercisation des trois compétences ciblées par ce travail.
Ăvaluation possible de lâactivitĂ© :
- Lâavancement au sein des niveaux permet de juger de lâefficacitĂ© des interventions entre les groupes.
- Le nombre dâĂ©toiles reçues Ă chaque niveau permet de juger la qualitĂ© des interactions entre les pairs.
Bloups
Bloups est une application crĂ©Ă©e par une orthopĂ©dagogue, Anne Lussier, qui respecte les Ă©tapes dâapprentissage de la lecture syllabique : lecture de syllabes (simples, complexesâŠ), lecture de mots (simples, complexes et irrĂ©guliers). Elle sâadresse Ă des enfants ayant des niveaux de lecture dĂ©butants et intermĂ©diaires mais est aussi recommandĂ©e pour les enfants prĂ©sentant des troubles en lecture.
Lâavantage de ce logiciel est quâil est possible, pour lâadulte, de dĂ©bloquer un certain niveau en regard des difficultĂ©s prĂ©sentĂ©es par un apprenant.
Sur le mĂȘme principe que GraphoLearn, le logiciel parle et lâenfant doit reconnaĂźtre, la discrimination auditive est travaillĂ©e.
Public ciblé : enfants dÚs 5 ans
Objectif : apprendre le lien systématique entre graphÚme et phonÚme qui est à la base du décodage.
Scénario envisageable :
Pour le développement des compétences en savoir parler/écouter, une adaptation est nécessaire.
Lâenfant tient la tablette et est accompagnĂ© de son enseignant. Il est demandĂ© Ă lâenfant, outre le fait de sĂ©lectionner les Ă©lĂ©ments dictĂ©s, de les rĂ©pĂ©ter avant de jouer.
La prĂ©sence de lâenseignant permet dâajuster les Ă©ventuelles lacunes dans la prononciation et la reconnaissance des Ă©lĂ©ments dictĂ©s.
LâactivitĂ© peut se jouer Ă©galement avec un pair plus avancĂ©, qui sera alors son tuteur dans le cadre de cette activitĂ©.
Ăvaluation possible de lâactivitĂ© :
- LâĂ©valuation est laissĂ©e Ă lâenseignant : sur 10 Ă©lĂ©ments, si 8 sont correctement Ă©noncĂ©s et reconnus, on peut considĂ©rer lâactivitĂ© rĂ©ussie.
- Lâavancement au sein des diffĂ©rents niveaux peut constituer une Ă©valuation des acquis.
Plus-values :
- Cette application se présente sous forme de jeu.
- Elle permet le choix du niveau en fonction des difficultĂ©s rencontrĂ©es par lâapprenant.
Time's up ! Family
Le Timeâs up! Family, version numĂ©rique disponible sur tablette et smartphone, est un jeu dâĂ©quipe, qui permet de travailler le vocabulaire et lâexpression orale. Il sâagit dâune adaptation numĂ©rique du cĂ©lĂšbre jeu Time's up!.
Public ciblé : enfants dÚs 7 ans
Scénario envisageable :
Deux Ă©quipes sont formĂ©es, lâactivitĂ© se joue en trois Ă©tapes :
- Un des joueurs dispose de 40 secondes pour faire deviner le plus de mots Ă son Ă©quipe. Lorsque la manche est lancĂ©e, il peut dire ce quâil veut sauf : prononcer des mots de la mĂȘme famille, prononcer des mots qui âsonnent pareilâ, traduire le mot dans une langue Ă©trangĂšre, Ă©peler le mot.
- Cette partie de lâactivitĂ© est identique Ă la prĂ©cĂ©dente, mais le joueur qui doit faire deviner les mots ne peut prononcer quâun seul mot et les rĂ©pondants ne peuvent proposer quâune solution.
- Cette derniĂšre partie consiste Ă mimer les mots, fredonner, faire des bruitages mais le joueur nâa plus le droit de parler. Cette partie du jeu est plus axĂ©e sur la comprĂ©hension du vocabulaire et la capacitĂ© Ă lier action et vocable.
Ăvaluation possible de lâactivitĂ© :
- Lâenseignant qui supervise le jeu peut lui-mĂȘme juger de la qualitĂ© des Ă©changes entre les joueurs. Il peut estimer que, si un enfant prĂ©sentant un trouble dysphasique, a pu faire deviner trois mots en 40 secondes, cela reprĂ©sente un rĂ©sultat encourageant.
- Lâapplication compte elle-mĂȘme les points, lâĂ©quipe gagnante est celle qui a obtenu le plus de points.
Plus-values :
- Lâapplication permet de passer les mots qui peuvent paraĂźtre impossibles Ă faire deviner (IncomprĂ©hension du vocabulaire, difficultĂ© de trouver des synonymes, des explicationsâŠ)
- Lâaspect ludique est un avantage auprĂšs dâenfants prĂ©sentant un trouble dysphasique.
Le livre sonore
Lâenregistrement dâun livre numĂ©rique sonore, grĂące Ă lâapplication Book Creator, permet de dĂ©velopper les trois compĂ©tences ciblĂ©es par ce travail. Lâapplication permet de combiner du texte, des images et de lâaudio et cette activitĂ© peut sâinscrire dans un projet de classe.
Plus dâinformations sur le site officiel de lâapplication : https://bookcreator.com/[19]
Public ciblé : enfants dÚs 7 ans
Objectifs :
- DĂ©velopper lâimagination
- Collaborer avec ses pairs
- Raconter une histoire oralement
- Se repérer dans la chronologie du récit
- Mobiliser le vocabulaire du récit
Scénario possible :
CrĂ©ation dâune histoire par les apprenants
Cette partie de lâactivitĂ© permet de dĂ©velopper lâimaginaire, la collaboration entre les Ă©lĂšves. Le dĂ©roulement de cette phase peut se faire
- de maniĂšre individuelle en imposant des contraintes (lieu, Ă©poque, personnagesâŠ)
- en ateliers : chaque atelier permet de sâoccuper dâun aspect de lâhistoire (Personnages, Ă©poque, lieuâŠ).
- en ateliers : aprĂšs avoir dĂ©fini des contraintes comme le lieu, lâĂ©poque et les personnages, le travail en ateliers permettra de construire lâhistoire sur base du schĂ©ma narratif, par exemple.
RĂ©alisation du support visuel
AprĂšs avoir rĂ©digĂ© lâhistoire, les Ă©lĂšves vont en choisir des scĂšnes clĂ©s et les reproduire pour les photographier Ă lâaide dâun appareil photo numĂ©rique, dâune tablette ou de tout outil numĂ©rique permettant la photographie.
RĂ©alisation du support audio
Lâenregistrement numĂ©rique de lâhistoire peut commencer. lâĂ©lĂšve qui lit dispose du support Ă©crit rĂ©alisĂ© Ă la premiĂšre Ă©tape de cette activitĂ©.
RĂ©alisation du livre sonore avec Book Creator.
Avec lâaide et sous la supervision de lâenseignant, le livre sonore peut dĂ©sormais ĂȘtre construit par les Ă©lĂšves.
Plus-values :
- LâactivitĂ© sâinscrit dans un projet pĂ©dagogique.
- Elle permet de mobiliser un grand nombre de compétences, dont celles ciblées par ce travail.
- Elle développe la collaboration et la coopération entre les pairs.
- Elle permet la manipulation dâun matĂ©riel riche et variĂ© (numĂ©rique ou non).
Ăvaluation possible :
- LâĂ©valuation est faite par lâenseignant qui juge la qualitĂ© du produit fini Ă lâaide dâune grille dâĂ©valuation critĂ©riĂ©e (individuelle ou collective).
- LâĂ©valuation se fait par des pairs dâautres classes lorsque le livre est prĂ©sentĂ©. Un questionnaire permettant de juger dâune part la comprĂ©hension de lâhistoire et dâautre part la qualitĂ© du rĂ©cit rendra possible une Ă©valuation complĂšte.
Utiliser l'outil numérique pour apprendre une poésie
Cette activitĂ© permet de sâenregistrer Ă lâaide dâun outil numĂ©rique pour apprendre une poĂ©sie de maniĂšre autonome.
Objectif : mĂ©moriser, mettre en voix et rĂ©citer des textes de poĂ©sie en utilisant des outils numĂ©riques dâenregistrement.
Public ciblé : enfants dÚs 6 ans
ScĂ©nario envisageable de lâactivitĂ© :
Présentation de la poésie aux élÚves
Explication de la mĂ©thodologie Ă suivre pour lâapprentissage :
- Lecture de la poésie
- Utilisation des outils pour sâenregistrer
- Utilisation des outils pour la lecture, la répétition des séquences enregistrées
- Apprentissage autonome : lâenfant sâĂ©coute, rĂ©pĂšte son texte et recommence autant de fois que nĂ©cessaire.
Récitation de la poésie en face du groupe classe
Ăvaluation possible :
Ăvaluation formative : lâenseignant assiste les Ă©lĂšves prĂ©sentant des troubles et les guide en leur donnant des feedbacks rĂ©guliers.
Ăvaluation sommative : une grille dâĂ©valuation critĂ©risĂ©e permettra de juger lâapprentissage sous ses diffĂ©rents aspects.
Plus-values :
- LâactivitĂ© permet le travail de lâoral.
- Elle permet lâautonomie : lâauto-Ă©valuation et lâauto-apprentissage.
Le site internet dys-positif.fr
Ă destination des parents,des enseignants ou des professionnels des troubles des apprentissages, le site internet dys-positif.fr[20] est un site spĂ©cifiquement orientĂ© vers les troubles de lâapprentissage.
Sur la page dédiée à la dysphasie, vous pourrez trouver ces différents points plus théoriques :
- Comment traiter et appréhender la dysphasie ?
- Fleurs de Bach et enfants dysphasiques
- La prise en charge du trouble de la parole au secondaire : ULIS & SEGPA
- La dysphasie Ă lâĂ©cole primaire
- Dysphasie sévÚre : comment gérer ?
- Trouble du langage oral : les aménagements scolaires adaptés
- RepĂ©rer la dysphasie : les signaux dâalerte
- Scolarité : comment aider un enfant dysphasique
- La dysphasie chez lâenfant : diagnostic et traitements
- Comment repérer les symptÎmes de la dysphasie ?
AprĂšs une inscription, vous pourrez avoir accĂšs Ă des ressources (fiches Ă tĂ©lĂ©charger, exercices en ligne) destinĂ©es aux Ă©lĂšves prĂ©sentant des troubles de lâapprentissage.
Le site inshea.fr
Le site inshea.fr [21](Institut National SupĂ©rieur de formation et de recherche pour lâĂ©ducation des jeunes HandicapĂ©s et les Enseignements AdaptĂ©s) propose une liste assez complĂšte dâamĂ©nagements Ă mettre en place pour un enfant atteint de dysphasie. Cette liste est divisĂ©e en diverses catĂ©gories : communication, lecture, Ă©criture, organisation, mathĂ©matiques et Ă©valuation.
Le site propose également des liens vers différentes monographies traitant du sujet.
Le site logicieleducatif.fr
Le site logicieleducatif.fr[22] recense une liste dâapplications en ligne sur le thĂšme de la PlanĂšte des Alphas. Des versions tĂ©lĂ©chargeables des jeux proposĂ©s sur le site sont Ă©galement accessibles pour tablettes.
Les applications proposĂ©es se basent sur le mĂȘme principe que GraphoLearn ou Bloups : Ă la suite d'une histoire dâintroduction, des syllabes, des mots sont dictĂ©s, lâenfant doit, par exemple, les Ă©crire Ă lâaide des personnages Alphas reprĂ©sentant les lettres pour conjurer un sort.
Outre cette liste, le site propose Ă©galement dâautres applications en lecture comprĂ©hension, en orthographe, en vocabulaire, en grammaire et conjugaison et en confusion de sons. De plus, un volet entier dĂ©diĂ© aux diffĂ©rentes branches du domaine mathĂ©matique est disponible.
Le lecteur MĂ©dialexie[23]
Le lecteur MĂ©dialexie permet de lire oralement des textes Ă©crits Ă lâaide dâune synthĂšse de la parole.
La lecture des textes se fait avec une voix dâhomme en haute dĂ©finition.
Outre la lecture de textes, Médialexie permet les éléments suivants :
- Entendre lâĂ©cho de chaque lettre, mot, phrase que lâon tape sur lâĂ©cran.
- Visualiser les syllabes dâun mot Ă lâaide de diffĂ©rentes couleurs.
- Personnaliser lâaffichage des textes (fond, couleurs, taille de policeâŠ)
- Utiliser lâoutil du traitement de texte simplifiĂ©.
- Se repérer facilement dans un texte grùce au mode repÚre.
Le code QR pour aider à la compréhension
Lâutilisation de codes QR va permettre Ă lâenseignant dâaugmenter le contenu de ses cours. En effet, Ryckebush (2008[24]) conseille aux enseignants de sâappuyer sur des dessins, des schĂ©mas pour favoriser la comprĂ©hension de lâenfant dysphasique. Outre, le renvoi vers des dessins ou des schĂ©mas, le code QR peut Ă©galement renvoyer vers des capsules vidĂ©o explicatives, des jeux et des exercices en ligne. Cela ajoutera un aspect ludique aux activitĂ©s traditionnelles.
Notes et références
- Fédération Française des DYS, « Dysphasie | Fédération Française des Dys », sur www.ffdys.com (consulté le )
- « Le trouble développemental du langage (TDL) »
- Chantale Breault et al., « Le trouble dĂ©veloppemental du langage (TDL) : mise Ă jour interdisciplinaire », Neuropsychologie clinique et appliquĂ©e,â , p. 64-81 (lire en ligne)
- Anne Van Hout, 1989
- Rapport Ringard
- « Centre de Réadaptation Marie-Enfant du CHU Sainte-Justine »
- Rapin, I., & Allen, D.A. (1983). Developmental language disorders: Nosologic considerations. In: U. Kirk (Ed.), Neuropsychology of language, reading and spelling. San Diego, CA: Academic Press.
- Laurent Mottron, L'autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans dĂ©ficience intellectuelle, Sprimont, Ăditions Mardaga, coll. « Pratiques psychologiques: Cognition, Ă©motion et santĂ© », , 235 p. (ISBN 2-87009-869-3 et 9782870098691, lire en ligne), p. 62.
- Administrator, « dysphasie.org - Précisez le diagnostic », sur dysphasie.org (consulté le )
- « Dysphasie Québec »
- Fédération Française des DYS, « Aides pour les enfants, adolescents et jeunes adultes | Fédération Française des Dys : Dyslexie, dysorthographie, dysphasie, dyspraxie, troubles mnésiques, dyscalculie. », sur www.ffdys.com (consulté le )
- Direction gĂ©nĂ©rale de lâEnseignement scolaire, « Scolariser les Ă©lĂšves autistes ou prĂ©sentant des troubles envahissants du dĂ©veloppement »,
- Directrice de Dysphasie +, Madame Tessier, « Association Dysphasie + »
- « Enseignement.be - Référentiels de compétences - Les Socles de compétences », sur www.enseignement.be (consulté le )
- Noha Najjar, « Troubles Dys : une solution compensatoire numĂ©rique efficace au service des activitĂ©s d'apprentissage », La nouvelle revue de l'adaptation et de la scolarisation, vol. 65, no 1,â , p. 257 (ISSN 1957-0341 et 2426-6248, DOI 10.3917/nras.065.0257, lire en ligne, consultĂ© le )
- Christina Romain et Marie-NoĂ«lle Roubaud, « Un observatoire des pratiques enseignantes en maternelle : vers une typologie dâactivitĂ©s stimulant la parole de lâenfant », Revue des sciences de lâĂ©ducation, vol. 39, no 2,â , p. 273â293 (ISSN 1705-0065, DOI https://doi.org/10.7202/1025228ar, lire en ligne, consultĂ© le )
- Editions Retz, « Les albums échos (+ DVD) », sur Les Editions Retz (consulté le )
- Julie Lassault et Johannes Christoph Ziegler, « Les outils numĂ©riques dâaide Ă lâapprentissage de la lecture », Langue française, vol. 199, no 3,â , p. 111 (ISSN 0023-8368 et 1957-7982, DOI 10.3917/lf.199.0111, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en-US) « Book Creator â bring creativity to your classroom », sur Book Creator app, (consultĂ© le )
- « Dysphasie », sur DYS-POSITIF (consulté le )
- « Aménagements pour un élÚve dysphasique | INSHEA », sur inshea.fr (consulté le )
- « jeux de lecture (sons) », sur www.logicieleducatif.fr (consulté le )
- « Médialexie France », sur www.medialexie.com (consulté le )
- Ryckebush CĂ©line, « A l'Ă©cole aussi, Ă chacun sa dysphasie », Recherches,â , p. 19-28 (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- C.-L. GĂ©rard, V. Brun, Les dysphasies, Ăditions Masson 2003 (ISBN 2-29-401269-0)
- Melnitzky, D. (2004). L'ĂlĂšve ayant une dysphasie, communication prĂ©sentĂ©e dans le cadre du cours Psychologie de l'Ăducation, UniversitĂ© de MontrĂ©al, MontrĂ©al.
- Laurent Danon-Boileau, Les troubles du langage et de la communication chez l'enfant, PUF 2004 (ISBN 978-2-13-054504-0)