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Tijuana

Tijuana est une ville mexicaine de l'État de Basse-Californie et le chef-lieu de la municipalité du même nom. Elle est surnommée TJ.

Tijuana
Blason de Tijuana
HĂ©raldique
Tijuana
Administration
Pays Drapeau du Mexique Mexique
État Basse-Californie
Code postal 22000
Fuseau horaire UTC -8
Indicatif (+52) 664
DĂ©mographie
Gentilé Tijuanense
Population 1 286 187 hab.[1] (2005)
DensitĂ© 1 463 hab./km2
Population de l'agglomĂ©ration 1 410 687 hab.
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 32° 31′ 42″ nord, 117° 01′ 15″ ouest
Altitude 20 m
Superficie 87 920 ha = 879,2 km2 [2]
Divers
Fondation 1889
Localisation
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Tijuana
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Tijuana
Liens
Site web www.tijuana.gob.mx

    GĂ©ographie

    La ville est située dans le Nord-Ouest du Mexique, près de la frontière américaine ; elle est limitrophe au nord du comté de San Diego en Californie. Tijuana est bordée par Playas de Rosarito, qui était autrefois un de ses quartiers, mais qui est devenue indépendante entre 1999 et 2000. Le recensement de 2005 indiquait 1,6 million d'habitants, en incluant Tecate, mais le nombre est contesté, notamment en raison du fait que la ville accueille de nombreuses personnes sans logis et est un point de passage important des émigrants clandestins vers les États-Unis.

    Comme une grande partie de la Californie voisine, Tijuana bénéficie d'un climat méditerranéen.

    • Un site accidentĂ©, escarpĂ© et fragile gĂ©ologiquement
    La ville est construite sur le lit inférieur de la vallée du Río Tijuana, au nord-ouest du barrage Abelardo L. Rodríguez. Ce réservoir se situe au contact de deux paysages opposés. Une gorge avec des pentes abruptes en amont et un remplissage alluvial plat, relativement large, où ont eu lieu les premiers établissements. Ces surfaces alluviales composées de plusieurs générations de terrasses s’élargissent rapidement aux États-Unis, où la rivière débouche sur un estuaire avec plusieurs bras terminaux. De chaque côté de la vallée reposent deux ensembles physiquement opposés. Au nord-ouest, s’étend un plateau tabulaire monotone, avec une superficie horizontale sans accident, à 150 mètres d'altitude, connu sous le nom de « Mesa de Otay ». Ce relief domine les vallées alentour par des escarpements sinueux, avec des pentes prononcées, et est fracturé sur ses bords par de petits canyons, la majorité sans écoulements durant la majeure partie de l’année. Au contraire, la région sud-ouest est caractérisée par un paysage très accidenté, hétérogène, avec très peu de surfaces planes, où les interfluves disséqués sont séparés par des canyons (Los Laureles ou El Matadero par exemple). Les formations géologiques sont identiques à celles de la Mesa de Otay, mais elles ont ici subi une tectonique très active qui a favorisé postérieurement une dissection avancée. La ville s’étend aussi sur d’autres reliefs locaux :

    - À l’ouest, Playas se situe sur une terrasse marine élevée de relief plat ;

    - Sur la partie orientale, délimitée par la rivière Alamar au nord le Cerro Colorado (500 m) à l’ouest et la rivière Matanuco au sud, s’étend la zone de croissance récente de Florido-Mariano Matamoros. Le relief est intermédiaire avec une juxtaposition de surfaces ondulées provenant de dissections inégalement avancées, de remplissages alluviaux ou de colluvions relevés. En ce qui concerne la stratigraphie, Tijuana est situé sur un remplissage sédimentaire détritique pliocuaternaire connu sous le nom de formation San Diego, composé de deux strates :

    - La strate inférieure (San Diego inférieur), de couleur blanche ou jaunâtre se compose d’une alternance de couches minces de grès fins, limolites localement argileuses, et des lentilles caillouteuses peu cohérentes et avec des comportements divers face aux infiltrations d’eau. C’est sur ces zones que se développent fréquemment des mouvements (relativement lents) en masse par glissement, rotation ou solifluxion.

    - La strate supérieure (San Diego supérieur), plus fine, est constituée de dépôts plus détritiques et de granulométrie plus grossière : grès tendres, couches de galets roulés, conglomérats peu cimentés de couleur rougeâtre. Les pentes localisées sur ces matériaux sont en permanence sujettes à des éboulements isolés. Si la cohésion interne est fragile ou si le support inférieur est affaibli, il peut se produire de grands glissements parfois catastrophiques.

    La majorité des reliefs développés sur ces formations, principalement au sud du Río Tijuana, sont très escarpés et donc sujets à mouvements. Les pluies peuvent évidemment modifier ce fragile équilibre, mais dans le cas d’un hypothétique tremblement de terre, il faudra aussi compter sur une possible liquéfaction de la vallée alluviale où est situé le CBD, et sur le jeu des failles secondaires qui sont très nombreuses à Tijuana. La carte des risques de glissement de terrain et de liquéfaction ne prend pas en compte ce dernier paramètre, mais illustre bien la superficie soumise à ces risques.

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    Climat

    La frontière entre San Diego et Tijuana est la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
    • Un climat agrĂ©able, mais un manque d’eau peu propice Ă  l’urbanisation
    La rĂ©gion de la plaine cĂ´tière occidentale de Basse Californie oĂą se situe Tijuana est la seule rĂ©gion du Mexique qui bĂ©nĂ©ficie d’un climat de type mĂ©diterranĂ©en. Mais techniquement reste un climat plutĂ´t semi-aride sec dĂ» aux prĂ©cipitations moyennes annuelles de l’ordre de 240 mm (sĂ©ries 1950-1998) rĂ©parties entre novembre et avril et qui sont infĂ©rieures Ă  380 mm, l'ordre minimale pour dĂ©finir le climat mĂ©diterranĂ©en propre. La vĂ©gĂ©tation locale est essentiellement du chaparral, l’équivalent du maquis dans le bassin mĂ©diterranĂ©en, oĂą les espèces locales arbustives et broussailleuses comme les manzanitas (arctostaphylo), chamise (adenostoma) ou matorral cĂ´tier (artemisia) sont très inflammables. MalgrĂ© sa position très septentrionale, la pluviomĂ©trie rĂ©gionale est modifiĂ©e par le phĂ©nomène du Niño. Ainsi les 9 annĂ©es recensĂ©es « Ă  Niño » ont reçu une moyenne de 361,3 mm, ce qui laisse une pluviomĂ©trie moyenne annuelle de seulement 206,9 mm pour les quarante annĂ©es restantes d’enregistrements. Les annĂ©es « Ă  Niño » sont donc gĂ©nĂ©ralement bĂ©nĂ©fiques pour l’approvisionnement local en eau ; ce fut, par exemple le cas de l’hiver 1997-1998 avec une pluviomĂ©trie totale de 579,4 mm ; les statistiques montrent de plus que ces quantitĂ©s supplĂ©mentaires ne riment pas forcĂ©ment avec de fortes intensitĂ©s de pluviomĂ©trie.

    Avec des aquifères de faibles capacités (seulement 5 % de l’eau provient de puits), l’approvisionnement en eau de la ville dépend surtout de deux sources : le barrage Abelardo L. Rodríguez construit dans les années 1930, d’une capacité totale de 137 millions de m3, mais l’irrégularité des pluies en font des sources peu stables ; en effet, il ne se remplit en moyenne que tous les dix ans. Ce réservoir représente approximativement 15 % de l’alimentation en eau. La véritable source d’approvisionnement se trouve à plus de 200 km, c’est le Río Colorado, qui par l’intermédiaire d’un aqueduc magistral, puisqu’il franchit une dénivelée de près de 1 000 mètres, représente environ 80 % de la ressource en eau. Entre mars et juin 1997, cette proportion est montée jusqu’à 92,32 %.

    En 1996, la municipalité consomma environ 83 millions de m3 répartie à 71 % pour l’habitat et 24 % pour l’industrie. Cela représente une moyenne générale de 211 litres par jour par habitant, c’est près de 4 fois moins que la consommation des voisins américains du comté de San Diego.

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    • Des risques rĂ©els
    Depuis le dernier tremblement de terre de magnitude 5.8 survenu au sud-est de San Diego en 1884, on observe une relative tranquillité sismique autour de Tijuana. La ville est pourtant située à proximité d’une région de failles très actives dont la plus connue est certainement celle de San Andreas qui sépare inéluctablement la Californie du continent américain. Dans le sud de la Californie, les grands accidents nommés San Jacinto et Elsinore se situent à environ 100 km de Tijuana, mais les accidents locaux ne sont pas pour autant négligeables. Au moins trois ensembles connaissent une activité sismique enregistrée : au sud-est, le système San Miguel-Calabazas-Vallecitos, au nord la faille de La Nación et à l’ouest, celle de Silverstrand le long de la côte. De plus, bien qu’aucune expression superficielle de faille importante n’ait été prouvée, il est possible que la vallée inférieure du Río Tijuana soit la continuité entre les deux premiers systèmes cités.

    Les évènements pluvieux intenses jouent un rôle important dans le déclenchement de catastrophes. Les registres de pluie journalière de ces cinquante dernières années montrent que seulement 24 journées ont dépassé le seuil de 40 mm, limite à laquelle des problèmes sont susceptibles de se produire, c’est presque une fois tous les deux ans!

    Depuis sa création, la ville se trouve dans une situation très vulnérable. La zone centrale, actuellement protégée des crues par un énorme et peu esthétique canal à ciel ouvert, fut ainsi inondée à maintes reprises dans la première moitié de ce siècle. Les incidents les plus graves sont cependant recensés dans ce dernier quart du siècle en 1978, 1983, 1993 et 1998. Cela se traduit physiquement par des inondations, dépôts sédimentaires, et divers types de glissements de terrain.

    Le mois de janvier 1993 est le plus catastrophique de l’histoire de la ville. À la suite d'une dépression tropicale provenant des îles d’Hawaii, la ville reçoit une pluviométrie record de 87 mm le 6 janvier, avec un cumul de 315 mm pour tout le mois. Le résultat est désastreux : plus de 40 morts et 10 000 sans-abri, la ville est paralysée pendant plusieurs semaines. La croissance démographique intense dépasse largement la mise en place progressive d’infrastructures hydrauliques d’importance variable, et la ville reste à l’aube du XXIe siècle très fragile face à ce type d’aléas.

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    Économie

    Centre touristique important, proche des grandes villes de Californie, Tijuana dispose de nombreuses maquiladoras (ateliers d'assemblage en sous-traitance pour les États-Unis), surtout dans les domaines de l'automobile, et de l'électronique.

    Les années 1920 ont profondément modifié Tijuana avec la prohibition aux États-Unis. De nombreux Américains passaient la frontière pour boire et jouer en toute légalité. Des casinos géants ouvrirent, comme Agua Caliente. Caesar Cardini a dirigé quelques restaurants dans la ville pendant cette période, comme l'actuel hôtel Caesar's (également appelé Caesar's Palace) sur la rue principale Avenida Revolución.

    Les Ă©vènements internationaux des annĂ©es suivantes ont eu des rĂ©percussions profondes sur la ville. Le tourisme a augmentĂ© de manière significative grâce aux innombrables AmĂ©ricains venant Ă  Tijuana pour sa vie nocturne. En outre, un grand nombre de Mexicains venant de tout le pays ont commencĂ© Ă  s'y installer, triplant sa population. Entre 1940 et 1950, la ville est passĂ©e de 21 971 Ă  65 364 habitants.

    La vie nocturne et le tourisme ont commencé à diminuer dans les années 1950 ; la ville se mit alors à chercher à attirer une clientèle plus familiale.

    Étapes de développement

    La ville, où le dollar est une monnaie d’échange courante, est depuis de nombreuses années orientée et guidée par l’économie californienne. Ainsi les répercussions directes de l’économie mexicaine arrivent largement amoindries, mais par contre, les hauts et bas de la Californie et des États-Unis se font rapidement sentir. Parmi les évènements majeurs, on retiendra les suivants :
    • a) La loi Volstead (1920-1933), plus connue sous le nom gĂ©nĂ©rique de la prohibition, interdit aux États-Unis la production et vente de boissons alcoolisĂ©es. Cela se reflète par le dĂ©veloppement de nĂ©goces florissants du cĂ´tĂ© mexicain de la frontière. Ă€ Tijuana en particulier, les entrepreneurs amĂ©ricains, rapidement relayĂ©s par des tenanciers locaux, profitent de l’aubaine pour crĂ©er une sĂ©rie de commerces plus ou moins licites. Tijuana se voit alors envahie par les bars, magasins de spiritueux, maisons de prostitution, etc. Les financements de la mafia nord-amĂ©ricaine permettent en 1929 la construction du plus grand complexe touristique du Mexique. Ce « Las Vegas » d’avant l’heure s’appelle Agua Caliente, il comprend tous les ingrĂ©dients du succès : casino, hippodrome, thermes, etc., et reçoit les grandes stars du show-business lors de son Ă©poque la plus fastueuse. Le prĂ©sident Cárdenas met fin Ă  cette Ă©poque dorĂ©e lorsqu’il dĂ©clare la fermeture de toutes les maisons de jeux dans le pays. Le site sera occupĂ© plus tard par un centre scolaire qui prendra le nom de l’illustre prĂ©sident. Ă€ la fin de la prohibition en 1933, la grande majoritĂ© des commerces traverse la frontière dans l’autre sens, et laisse un fort taux de chĂ´mage.
    • b) La crise Ă©conomique qui commence par le krach de Wall Street en 1929, provoque l’expulsion d’un bon nombre de travailleurs mexicains.
    • c) Le programme bracero (1942-1964) marque le deuxième boom pour la ville. L’entrĂ©e dans la Seconde Guerre mondiale des États-Unis provoque un manque de main-d’œuvre dans l’agriculture. Ă€ San Diego en particulier, la construction de la base militaire qui servira de dĂ©part Ă  la campagne du Pacifique doit commencer. Ă€ peine dix après la Grande DĂ©pression, les États-Unis pensent Ă  rappeler les travailleurs qu’ils viennent d’expulser. Après accord avec le gouvernement mexicain, le programme bracero est mis en route. Les travailleurs sont embauchĂ©s au Mexique ; leur salaire, tâche et durĂ©e de sĂ©jour sont fixĂ©s Ă  l’avance. Ce programme cause des rĂ©sultats inespĂ©rĂ©s de part et d’autre de la frontière. C’est d’abord un afflux Ă©norme de personnes (plus de 5 millions de personnes sont entrĂ©es aux États-Unis entre 1942 et 1964 sur toute la frontière), mais aussi le dĂ©but d’une forte immigration illĂ©gale encore amplifiĂ©e par les refoulĂ©s du programme bracero. La convention qui ne considĂ©rait que les hommes sĂ©pare de nombreuses familles Ă  la frontière –en gĂ©nĂ©ral jusqu’à ce que la famille passe elle aussi del otro lado ("de l'autre cĂ´tĂ©"). Ă€ Tijuana, ce programme dĂ©clenche une Ă©norme croissance dĂ©mographique appuyĂ©e par un Ă©panouissement industriel en relation avec la zone de libre-Ă©change qui est en place depuis 1933. La prospĂ©ritĂ© post-guerre mondiale puis le nouveau conflit de la guerre de CorĂ©e (1950-1953) permettront d’allonger la durĂ©e du programme, mais comme lors de la Grande DĂ©pression, l’histoire va se rĂ©pĂ©ter. La faiblesse du marchĂ© de l’emploi provoque la fin de l’accord et l’expulsion de milliers de travailleurs mexicains qui n’ont, tout d’un coup, plus leur place dans le pays. Les villes frontières, principaux rĂ©cepteurs sont dans l’incapacitĂ© d’incorporer dans leur Ă©conomie ce dĂ©barquement considĂ©rable de population.
    • d) Le gouvernement mexicain doit rĂ©pondre Ă  cette crise frontalière Ă  laquelle il a, en un sens, participĂ©. Le Programme National Frontalier (PRONAF) qui doit obtenir l’intĂ©gration Ă©conomique de la frontière au reste du pays est lancĂ© en 1961, mais c’est un semi-Ă©chec. Il est remplacĂ© en 1965 par le Programme d’Industrialisation Frontalier (PIF) qui propose de stimuler l’industrie d’assemblage (les maquiladoras) en profitant de la main d’œuvre disponible. Ce programme qui se perpĂ©tue jusqu’en 2001 est d’une importance fondamentale dans l’essor des villes frontalières. Les objectifs dĂ©clarĂ©s du programme sont de crĂ©er des emplois, Ă©lever le niveau de vie de la population, former une main d’œuvre qualifiĂ©e, et incorporer les produits bruts nationaux aux processus industriels. Si le premier objectif dĂ©passe toutes les espĂ©rances, les trois autres obtiennent des rĂ©sultats plus contrastĂ©s. Les mĂ©canismes de la maquiladora sont a priori simples : le programme autorise les zones de libre-Ă©change (duty-free) Ă  importer des matĂ©riaux bruts et des capitaux sans restrictions, ainsi que la crĂ©ation d’entreprises avec des capitaux 100 % Ă©trangers, dans la mesure oĂą ils sont rĂ©exportĂ©s. La position stratĂ©gique des villes frontières, oĂą les coĂ»ts logistiques sont encore amoindris, provoque une Ă©closion immĂ©diate des maquiladoras.
    • e) L'ALENA et autres traitĂ©s de libre-Ă©change.

    La dernière dĂ©cennie du siècle est marquĂ©e par l’entrĂ©e du Mexique dans de nombreux marchĂ©s de libre-Ă©change, le plus connu d’entre eux Ă©tant l'ALENA. Après l’adhĂ©sion au GATT en 1986, le marchĂ© tripartite Canada – États-Unis - Mexique prend effet le 1er janvier 1994. Cinq ans après, bien que les diffĂ©rents ministères de l’économie clament la dynamisation des Ă©changes, l’augmentation du commerce, et la crĂ©ation d’emploi, les critiques fusent aussi de part et d’autre surtout en ce qui concerne des inquiĂ©tudes environnementales et une rĂ©partition de la crĂ©ation d’emploi qui serait dĂ©favorable aux États-Unis. L’accord est effectivement en train de produire des changements rapides, l’inclusion de la force de travail mexicaine environ 10 fois moins chère que dans les deux autres pays n’est certainement pas des moindres. C’est ainsi que les usines d’assemblage envahissent maintenant le reste du Mexique, Ă  la recherche d’une main-d’œuvre encore meilleur marchĂ© dans le centre du [Mexique. Dans la zone de la frontière, ces industries n’ont pourtant pas diminuĂ©. Ă€ Tijuana, leur nombre a, au contraire, augmentĂ© de 40 % entre 1994 et 1998, le nombre d’employĂ©s ayant lui doublĂ© depuis 1992. Comment expliquer ce boom alors qu’à partir de 2001, l'ALENA traitera les maquiladoras tout comme les autres industries ? En 2001, toutes les compagnies d’AmĂ©rique du Nord devront en effet se conformer au marchĂ© libre. En attendant la date butoir, les compagnies asiatiques se sont ruĂ©es sur la possibilitĂ© de s’installer sur le marchĂ© amĂ©ricain (le marchĂ© mexicain n’étant pas un vĂ©ritable objectif) tout en profitant des faibles coĂ»ts de production. Les entreprises Sony et Sanyo occupent ainsi plus de 10 000 employĂ©s Ă  elles deux.

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    Criminalité

    Les cartels liés au trafic de drogue sont légion dans la ville et l'axe Tijuana-San Diego constitue avec l'axe Ciudad Juarez-El Paso, le principal point de passage des drogues à la frontière mexicano-américaine.

    La hausse des tensions liées au passage de la drogue, à la suite des renforcements douaniers à la frontière américaine, depuis les années 1990 et la guerre de rivalité que se livrent les gangs entre eux et avec la police conduit à de nombreux assassinats et attentats...

    Ainsi, de 1992 à 2001, Tijuana fut considérée comme la ville la plus violente du Monde, avec le plus haut taux de meurtres par habitant.

    Il s'ensuit une période de très relative baisse de la criminalité entre 2001 et 2005 (due à l'arrestation de chefs de cartels locaux entre 2001 et 2004, de 4 dignitaires de l'armée corrompus et liés au trafic en 2003...) observable grâce à une politique musclée de combat contre la corruption sous le gouvernement Vicente Fox et à une coopération plus fructueuse (bien qu'imparfaite) entre les autorités mexicaine et américaine.

    Depuis 2005 cependant, sous le contre-coup de la politique révisionniste de George W. Bush et de la perte de vitesse du gouvernement Fox, liée à des luttes fratricides avec son adversaire Felipe Calderón (qui lui succède en 2006), les taux de criminalité ont de nouveau explosé devenant même supérieurs à ceux des années 90 à partir de 2008.

    Tijuana est aujourd'hui la ville la plus violente au monde, devant sa rivale Ciudad Juarez. En 2008, on recense entre 5 300 et 5 500 meurtres liés à l'activité des cartels dans la ville.

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    Une Ă©tude du Conseil citoyen pour la sĂ©curitĂ© publique et la justice pĂ©nale (CCSPJP) a qualifiĂ© Tijuana de ville la plus dangereuse du monde en 2019, avec un taux de 134 homicides pour 100 000 habitants, c'est-Ă -dire le plus fort taux d'homicides relatif Ă  la population d'une ville relevĂ© dans le monde cette annĂ©e-lĂ [3]. De plus, avec 2 367 meurtres recensĂ©s, c'est la ville d'AmĂ©rique et la deuxième ville au monde Ă  enregistrer le plus d'homicides en nombre absolu en 2019 (derrière Le Cap en Afrique du Sud qui a connu 3 065 meurtres la mĂŞme annĂ©e)[4].

    Musique

    Tijuana est un haut lieu musical. C'est ici que Carlos Santana découvre la guitare, Herb Alpert joue avec les Tijuana Brass, et c'est aussi à Tijuana que naît un des groupes les plus représentatifs du narco-corrido, Los Tucanes de Tijuana.

    Charles Mingus enregistrera un album à la suite d'un séjour dans la ville intitulé Tijuana Moods[5].

    Chose inédite au Mexique, à la fin des années 1980, début des années 1990, le club Iguanas faisait monter sur scène les plus fameux groupes pops de l'époque comme Nirvana, The Charlatans ou Jane's Addiction.

    Durant les années 1990, Tijuana donne le jour au mouvement NORTEC, mélange de musique électronique et de musique traditionnelle du nord du Mexique.

    Ses nombreuses discothèques et fameux deejays drainent une abondante population festive du nord de la frontière. Manu Chao, pour sa part, se montre très inspiré par Tijuana qu'il visite à plusieurs reprises, et à laquelle il dédie une chanson très éloquente en 1998.

    Dans les années 2010, un groupe de rock suisse porte le nom de The Rebels of Tijuana.

    Personnalités célèbres

    Religion

    Notes et références

    1. (es) Instituto Nacional de EstadĂ­stica y GeografĂ­a (INEGI), Principales resultados por localidad 2005 (ITER)
    2. (es) Enciclopedia de los Municipios de MĂ©xico
    3. (es) Vianey Pichardo, « Seis ciudades mexicanas, en el top 10 de las más violentas del mundo », sur unotv.com, (consulté le )
    4. (es) Consejo Ciudadano para la Seguridad Pública y la Justicia Penal, « Boletín Ranking 2019 de las 50 ciudades más violentas del mundo », sur seguridadjusticiaypaz.org.mx, (consulté le )
    5. « Tijuana Moods - Charles Mingus / Songs, Reviews, Credits / AllMusic », sur AllMusic (consulté le ).

    Voir aussi

    Liens externes

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