Parti libéral mexicain
Le Parti libĂ©ral mexicain (Partido Liberal Mexicano) ou PLM est un parti anarchiste fondĂ© en 1906 par Ricardo Flores MagĂłn et son frère Enrique ainsi que par Juan Sarabia, Antonio I. Villarreal, Librado Rivera, Manuel Sarabia, RosalĂo Bustamante, en opposition au gouvernement de Porfirio DĂaz. Le parti a disparu en 1927.
Parti libéral mexicain Partido liberal mexicano | ||
Idéologie | Anarchisme Communisme |
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Objectifs | Renversement du Porfiriat RĂ©volution sociale au Mexique |
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Fondation | ||
Date de formation | ||
Pays d'origine | Mexique | |
Date de dissolution | ||
Actions | ||
Mode opératoire | Propagande, grève, insurrection | |
Symbole | ||
Emblème | ||
Histoire
Précédents
En , convoquĂ© par Camilo Arriaga, est inaugurĂ© le Congrès libĂ©ral Ă San Luis PotosĂ, au cours duquel des reprĂ©sentants de quatorze États mexicains exigent une rĂ©forme constitutionnelle. Cette mĂŞme annĂ©e, le , Arriaga lance une initiative pour former un Parti libĂ©ral, qui Ă©choue.
En 1901, des dizaines de clubs libĂ©raux sont crĂ©Ă©s Ă travers le pays. Le , Ă San Luis PotosĂ, une tentative de formation de la "ConfĂ©dĂ©ration des cercles libĂ©raux" a lieu mais l'annĂ©e suivante, ses fondateurs sont arrĂŞtĂ©s. Porfirio DĂaz rĂ©prime sĂ©vèrement toute opposition et en 1902, il est rĂ©Ă©lu prĂ©sident du Mexique pour la troisième fois.
En 1904, la persĂ©cution policière du gouvernement DĂaz force la plupart de ses opposants politiques Ă se rĂ©fugier Ă l'Ă©tranger. En mĂŞme temps, les divergences politiques entre les libĂ©raux s'accentuent. Un groupe, dirigĂ© par Camilo Arriaga, s'exile Ă San Antonio, au Texas, et un autre, dirigĂ© par Ricardo Flores MagĂłn, dans la ville frontalière de Laredo.
Création
Le , à Saint-Louis, dans le Missouri, le groupe des frères Flores Magón rédigea le manifeste et forme la Junte organisatrice du Parti libéral mexicain. Les tâches de ce comité d'organisation consistaient à convoquer et à articuler toutes les forces d'opposition pour préparer la lutte contre Porfirio Diaz.
Le programme de 1906
Le , le Parti libéral mexicain publie son « manifeste-programme »[1] diffusé à 500 000 exemplaires[2]. Une partie de ces tracts fut envoyée en Europe et aux États-Unis :
- Dans les Ă©coles primaires, le travail manuel devra ĂŞtre obligatoire ;
- Les maîtres de l'enseignement primaire devront être mieux payés ;
- Les ejidos et des terres en friches seront restituées aux paysans ;
- Fondation d'une banque agricole ;
- Les étrangers ne pourront acquérir des biens immobiliers, sauf s'ils acquièrent la nationalité mexicaine ;
- La journée de travail sera de huit heures et le travail des jeunes enfants sera interdit ;
- Un salaire minimum devra être fixé, tant à la ville qu'à la campagne ;
- Le repos dominical sera considéré comme obligatoire ;
- Les magasins de vente (tiendas de raya) seront abolis sur tout le territoire ;
- Il devra être accordé des pensions de retraite et des indemnités pour les accidents de travail ;
- Une loi devra être édictée pour garantir les droits des travailleurs ;
- La race indigène devra être protégée.
Ces principes font aujourd'hui partie de la législation mexicaine[3].
Activités du PLM
Avant la RĂ©volution mexicaine, le PLM est le premier et le plus puissant mouvement d’opposition au gouvernement de Porfirio DĂaz, et ce, malgrĂ© les difficultĂ©s de l’exil. Tant par la propagande de RegeneraciĂłn, hebdomadaire dont la parution atteint, Ă certaines Ă©poques, les vingt et un mille exemplaires, que par l’agitation provoquĂ©e par les soulèvements armĂ©s et les grèves, il participe Ă l’affaiblissement du rĂ©gime en crĂ©ant un climat d’instabilitĂ©, propice Ă l’émergence d’autres mouvements contestataires[4].
Il est à l’origine d’à peu près toutes les tentatives insurrectionnelles qui ont lieu, entre 1906 et 1909, pour renverser le gouvernement.
Le PLM, organisation dirigĂ©e par des libertaires, participe Ă la crĂ©ation du mouvement ouvrier organisĂ©, bien avant l’introduction du marxisme au Mexique. Il agit alors comme une force structurante, et ses revendications servent de base idĂ©ologique Ă celles formulĂ©es avant, pendant et mĂŞme après la rĂ©volution par les travailleurs. Les grèves, fruit, entre autres, du travail du parti, permettent au prolĂ©tariat de prendre conscience des vraies causes de sa misère : une exploitation effrĂ©nĂ©e, soutenue par un rĂ©gime qui la considère indispensable au dĂ©veloppement du pays. Le surgissement d’une forte opposition de la classe ouvrière naissante est d’ailleurs un autre Ă©lĂ©ment contribuant Ă la dĂ©stabilisation du rĂ©gime de Porfirio DĂaz[4].
Vers 1908, le PLM compte environ 70 groupes, dont une trentaine de groupes armés[5].
Le PLM dans la RĂ©volution
De février à , il contrôle avec l'aide d'une centaine d'internationalistes armés membres du syndicat Industrial Workers of the World (Travailleurs Industriels du monde), une partie du district nord du territoire de Basse Californie, et notamment les bourgades de Tijuana (100 habitants) Mexicali,(300 habitants) et Tecate[6].
Pendant la guerre civile, par son attitude idéologique et révolutionnaire, le PLM contribue à radicaliser les événements et à orienter, en partie, la révolution vers ses propres perspectives. Les revendications ouvrières et paysannes qu’il exprime sont alors intégrées à de nombreux manifestes et programmes émanant des autres camps[4].
Le programme de 1911
Le , Regeneración publie le nouveau manifeste-programme du PLM, dont le contenu est foncièrement anarchiste-communiste, même si le mot n'est pas employé. L'évolution idéologique de la direction du PLM est ainsi entérinée[7].
Le PLM est soutenu par les syndicalistes révolutionnaires de l’Industrial Workers of the World, Emma Goldman, Voltairine de Cleyre[5] et l'écrivain féministe mexicain Andrea Villarreal en exil au Texas.
Bibliographie
- Ricardo Flores Magón, Itinéraire : une vie, une pensée, no 9/10, 1er semestre 1992, 104 pages, couverture en ligne, présentation en ligne, notice.
- Pier Francesco Zarcone, Les anarchistes dans la révolution mexicaine, Anarkismo, , texte intégral en espagnol, traduction en français.
- (en) Ricardo Flores MagĂłn, Dreams of Freedom : A Ricardo Flores MagĂłn Reader, AK Press, 2005, (ISBN 1904859240)
- (es) Javier Torres Pares, La revolucion sin frontera: El Partido Liberal Mexicano y las relaciones entre el movimiento obrero de Mexico y el de Estados Unidos, 1900-1923, Ediciones y Distribuciones Hispanicas, 1990, (ISBN 9683610994)
- (es) Juan Gomez-Quinones, Sembradores: Ricardo Flores Magon y el Partido Liberal Mexicano: A Eulogy and Critique, 1973, Chicano Studies Center Publications, (ISBN 0895510103)
Liens externes
- Manifeste du Parti libéral mexicain du 23 septembre 1911, entérinant l'évolution anarchiste-communiste de l'organisation.
Articles connexes
Référence
- Texte intégral du manifeste-programme, Jesus Silva Herzog, La Révolution mexicaine, FM/petite collection Maspero, Paris, 1977, (ISBN 2-7071-0191-5), page 54.
- OLT, « Ricardo Flores Magón », sur labouchedefer.free.fr, .
- Ricardo Flores Magón, Itinéraire, Une vie une pensée, n°9/10, 1992, présentation en ligne.
- David Doillon, Ricardo Flores Magón et le magonisme : itinéraire et trajectoire, À contretemps, n°22, janvier 2006, texte intégral.
- Michel Antony, Utopie : anarchistes et libertaires, 1995, 377 pages, texte intégral, lire en ligne.
- Pier Francesco Zarcone, Les anarchistes dans la révolution mexicaine, Anarkismo, 3 mars 2005, texte intégral en espagnol, traduction en français.
- « Le Manifeste du PLM du 23 septembre 1911 », Alternative libertaire, (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mexican Liberal Party » (voir la liste des auteurs).