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Avenue Foch (Paris)

L’avenue Foch est une avenue du 16e arrondissement de Paris.

16e arrt
Avenue Foch
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Vue depuis l'Arc de Triomphe.
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Situation
Arrondissement 16e
Quartier Chaillot
Porte-Dauphine
Début Place Charles-de-Gaulle
Fin Boulevard Lannes
Place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny
Morphologie
Longueur 1 300 m
Largeur Avec jardins : 120 m
Sans jardins : 40 m
Historique
Création 31 mars 1854
Dénomination Arrêté du 29 mars 1929
Ancien nom Avenue de l'Impératrice
Avenue du Général-Uhrich
Avenue du Bois-de-Boulogne
(Avenue du Bois)
Géocodification
Ville de Paris 3711
DGI 3696
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue Foch
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 16e arrondissement de Paris)
Avenue Foch
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Situation et accès

Cette voie commence place Charles-de-Gaulle (anciennement nommée « place de l'Étoile ») et se termine porte Dauphine (place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny). C'est une des douze avenues de l'Étoile et l'une des plus prestigieuses adresses parisiennes.

L'avenue Foch est longue de 1 300 mètres et large de 120 mètres[1] grâce aux jardins qui la bordent d'un bout à l'autre et qui en font la plus large avenue de la capitale[2]. Autre particularité, unique à Paris : ses grandes allées cavalières, situées entre la chaussée et les jardins, ne sont pas goudronnées (elles permettaient jadis aux cavaliers de rejoindre à cheval le bois de Boulogne, qui se trouve à son extrémité ouest, côté porte Dauphine).

Elle croise en son centre l'avenue de Malakoff et l'avenue Raymond-Poincaré[1].

À la porte Dauphine, le triangle qu'elle forme avec l'avenue Bugeaud et le boulevard Flandrin a reçu le nom de place du Paraguay par arrêté du [1].

Sont situés sur l'avenue, les stations de métro et de RER :

Origine du nom

Ferdinand Foch en 1921.

L'avenue tient son nom en l'honneur de Ferdinand Foch (1851-1929), maréchal de France et le généralissime de la Grande Guerre.

Historique

Avec une végétation chétive peu après sa création en 1860, l'avenue de l'Impératrice est déjà très fréquentée par les promeneurs.
L'avenue de l'Impératrice en 1862.
L'avenue vers 1920-1925.
Défilé des troupes allemandes en juin 1940.

Ouverte en 1854, elle s'est d'abord appelée « avenue de l'Impératrice » (en hommage à l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III), puis « avenue du Général-Uhrich » à la chute du Second Empire, avant de devenir « avenue du Bois-de-Boulogne » (souvent simplifié en « avenue du Bois ») en 1875[1].

Le projet original de Jacques Hittorff prévoyait une chaussée de 16 mètres et deux contre-allées. Le baron Haussmann en faisait un projet plus grandiose d'une chaussée de 1 200 mètres de longueur, de 120 mètres de largeur et d'une superficie de 144 000 m2[3].

Les jardins bordant l'avenue sont aménagés en 1855 par Adolphe Alphand. De nos jours, ils comptent environ huit cents arbres, dont le plus gros marronnier d'Inde (5,10 mètres de circonférence) et le plus vieux faux orme de Sibérie (planté en 1852) de Paris[Note 1].

À la fin du XIXe siècle, des personnalités de la haute société délaissent le centre de Paris pour faire bâtir des hôtels particuliers le long de cette nouvelle avenue : le marquis de Breteuil, le baron Étienne van Zuylen, la famille Ephrussi de Rothschild (au no 19), le dramaturge Adolphe d'Ennery (où se trouve le musée d'Ennery d'art asiatique), Anna Gould (dont le fils Howard s'y suicide en 1929) et Boni de Castellane (palais Rose) et même dans la fiction, le prince de Guermantes de Marcel Proust (À la recherche du temps perdu), qui délaisse le faubourg Saint-Germain pour l'avenue Foch. Suivent d'autres personnalités comme les artistes Claude Debussy, Georges Feydeau et Octave Mirbeau.

En , à l'occasion de leur visite en France, le tsar Nicolas II et son épouse Alexandra arrivent gare de Passy-la-Muette, située le long du jardin. Le cortège traverse ensuite le jardin du Ranelagh et le bois de Boulogne, jusqu'à la porte Dauphine, empruntant ensuite l'avenue du Bois (actuelle avenue Foch), le trajet devant les conduire à l'ambassade de Russie[4] - [5].

Durant le bombardement du 30 janvier 1918 de la Première Guerre mondiale, le no 19 de l'« avenue du Bois-de-Boulogne » est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands[6].

Au XXe siècle, s'y installent des personnalités mondaines ou du monde du spectacle comme Jacques Dutronc et Françoise Hardy, Maria Callas et Aristote Onassis, Rainier III et Grace de Monaco, Arthur Rubinstein, Fernandel, Marcel Pagnol, Gérard de Villiers, Loris Azzaro, Daniel Hechter ou des chefs d'État moyen-orientaux (le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud) ou africains (Mobutu). Que le lieu soit dépourvu de commerces et d'activité ne dérange pas les résidents fortunés, qui en prisent le calme[7].

L'avenue prend son nom actuel par l’arrêté du [1].

Sous l'occupation allemande de Paris, l'endroit est surnommé « avenue Boche », les forces allemandes réquisitionnant plusieurs immeubles. Un officier gradé s'installe au palais Rose, au no 31 bis se trouvent les Affaires juives et au no 84, il y a la Gestapo (où Pierre Brossolette est torturé)[7]. Une pelouse de l'avenue porte depuis le nom de ce résistant, pour lui rendre hommage.

Le , le producteur de cinéma et éditeur Gérard Lebovici est assassiné dans un parking de l'avenue Foch[7].

En , un projet présenté par la candidate PS à la mairie de Paris Anne Hidalgo propose de créer une coulée verte dans la partie ouest de l'avenue et de construire sur la moitié est de vastes immeubles de commerces, logements et bureaux, grâce à la suppression de la voie de circulation centrale[8] - [9]. La circulation automobile doit se faire alors sur les contre-allées. Une association de riverains se constitue pour s'opposer au projet, son président dénonce la pollution automobile et les bouchons se concentrant alors juste sous les fenêtres des habitants[7]. Le maire du 16e arrondissement, Claude Goasguen, juge pour sa part le projet « abracadabrantesque ». Ce projet donne lieu à une polémique dont l'un des promoteurs concernés est lié à la gauche et cité dans l'affaire de la MNEF[10].

À l'approche du bois de Boulogne, l'avenue Foch a longtemps vu déborder sur ses allées les activités de prostitution qui s'y déroulent (côté porte Dauphine, les échangistes et les homosexuels ; sur le côté pair de l'avenue, la prostitution de luxe). Le phénomène diminue à partir des années 2000, sous l'action conjuguée de Nicolas Sarkozy et du maire de Paris Bertrand Delanoë, ainsi qu'avec le développement des sites web spécialisés[7].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Immeubles no 2 et 2bis.
Plaque au no 7.

Durant les années 1960-1970, de nombreux hôtels particuliers qui bordaient l'avenue sont détruits pour faire place à des immeubles modernes. Plusieurs ont néanmoins subsisté, comme au no 19 (ambassade d'Angola), au no 72 (résidence parisienne privée du prince sultan Ben Abdul Aziz) et au no 42, où Teodoro Nguema Obiang Mangué, surnommé Teodorin, possédait également un hôtel particulier (confisqué en 2021 par la justice).

Bâtiments détruits

Façade du palais Rose lors de sa destruction.

Dans la culture

  • Tout le roman Les Années Foch, de Jean-Pierre Montal (Pierre-Guillaume de Roux, 2015[71]), se déroule dans les contre-allées de l'avenue Foch, dans les années 1990, 2010 et 2020.
  • Plusieurs personnages de l'écrivain Marcel Proust fréquentent l'avenue : sur le conseil de Charles Swann, Odette y fait régulièrement son footing car c'est un endroit chic, où il faut être vu. Après la guerre, l'avenue devient l'adresse du prince de Guermantes[72].
  • En 1950, Maurice Chevalier interprète une chanson intitulée Sur l'avenue Foch[7].

Notes et références

Notes

  1. Plaque informative à l'entrée des jardins.
  2. Certains ont démenti par la suite, comme le milliardaire américain Bill Gates, s'être rendus avenue Foch.

Références

  1. « Dénomination : Avenue Foch », sur Nomenclature officielle des voies (consulté le ).
  2. « Voirie : chiffres clés », sur Mairie de Paris (version du 7 octobre 2012 sur Internet Archive).
  3. Henri Corbel, Petite histoire du bois de Boulogne, Albin Michel, 1931, p. 120.
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue du Ranelagh », p. 318.
  5. « Le Pays : journal des volontés de la France », sur Gallica, (consulté le ).
  6. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  7. Vanina Prélat L'Hermitier et Jean-Baptiste Roques, « Splendeurs et misères de l'avenue Foch », Vanity Fair, no 38, août 2016, p. 96-103.
  8. « Paris : un projet de coulée verte sur l'avenue Foch », lemonde.fr (consulté le 19 janvier 2014).
  9. « Paris : l'avenue Foch pourrait radicalement changer de visage », sur Le Figaro, (consulté le ).
  10. François Labrouillère et David Le Bailly, « Des anciens de la Mnef à l'assaut de l'avenue Foch », Paris Match, 21 janvier 2014.
  11. Patrick Mahé, « Gérard de Villiers, l'aventure est finie », Paris Match, semaine du 7 au 13 novembre 2013, p. 68-73.
  12. « Cinéma Terminal Foch à Paris », salles-cinema.com, 11 septembre 2021.
  13. « 9, avenue Foch », sur pss-archi.eu.
  14. Arnaud Leparmentier, « Jeffrey Epstein, itinéraire d'un prédateur sexuel », Le Monde, 20 août 2019.
  15. « Salle de massage, photos de jeunes filles, pièces vastes et luxueuses… À quoi ressemblait l'appartement parisien de Jeffrey Epstein ? », francetvinfo.fr, 5 octobre 2019.
  16. Théo Hetsch, « Dans l'appartement parisien d'Epstein : massages, dîners mondains et photos de jeunes filles… », sur franceinter.fr, 4 octobre 2019.
  17. « Legaciones y Oficinas de Pasaportes », La Semaine à Paris, 21 novembre 1924, p. IV, sur Gallica.
  18. « Hotel Blumenthal-Montmorency, Paris », tdclassicist.blogspot.com, 28 août 2013.
  19. Gérard Rousset-Charny, Les Palais parisiens de la Belle Époque, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, 1990, p. 146-149.
  20. Andrée Bachoud et Genevieve Dreyfus-Armand, « Des Espagnols aussi divers que nombreux, Paris 1945-1975 », in Antoine Marès et Pierre Milza : Le Paris des étrangers depuis 1945, Paris, éditions de la Sorbonne, 1995, p. 55-76.
  21. Luc Mathieu, « Rifaat al-Assad mis en examen », Libération, 28 juin 2016.
  22. Benjamin Barthe, « La justice française condamne Rifaat Al-Assad, bourreau syrien en exil », Le Monde, 18 juin 2020.
  23. « Square Henry-Bataille », sur paris.fr (consulté le ).
  24. Protections patrimoniales, 16e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 340 à 432.
  25. « Biens mal acquis : le fils du président Obiang proteste contre la saisie dans son hôtel particulier », Le Monde, 15 février 2012.
  26. « Biens mal acquis : Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale, définitivement condamné par la justice française », Le Monde, 28 juillet 2021.
  27. « Le retour à Paris du Président du Conseil et de Mme Doumergue », L'Intransigeant, 5 avril 1934, sur RetroNews.
  28. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 483.
  29. Catherine Venot, Fernandel : Maria Callas l'a rendu fou !, France Dimanche, , https://www.francedimanche.fr/actualites/fernandel-maria-callas-l-a-rendu-fou.
  30. « 53, avenue Foch », sur pss.archi.eu.
  31. L'Intransigeant, 4e colonne, 9 mai 1929, sur Gallica.
  32. Max Schiavon, Gamelin, 2021.
  33. Pierre Le Goyet, Le mystère Gamelin, 1975.
  34. (en) Mary Frances Coasy, Georges and Pauline Vanier: Portrait of a Couple, 2011, p. 142.
  35. « Collision d'autos », Paris-midi, 25 septembre 1933, sur Gallica.
  36. « Mme Pierre Wertheimer est victime d'un accident d'auto », Le Journal, 9 juin 1934, sur RetroNews.
  37. « Histoire du musée d'Ennery », Musée national des arts asiatiques Guimet.
  38. « Le musée d'Ennery », La Vie illustrée, 13 avril 1899, sur bibliotheques-specialisees.paris.fr.
  39. « M. Vincent Auriol a inauguré le nouveau Musée arménien », Paris-presse, L’Intransigeant, 10 octobre 1953, sur retronews.fr.
  40. « Cote LH/84/31 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  41. « Prince, son histoire d'amour avec Paris », Le Journal du dimanche, 24 avril 2016.
  42. Jean-Marc Larbodière, L'Architecture de Paris des origines à aujourd'hui, Les Essentiels du patrimoine, Massin, 2015 (ISBN 978-2-7072-0915-3).
  43. « Donation de la princesse Louis de Croÿ ».
  44. Le Figaro, 30 août 1932, sur retronews.fr.
  45. Paris-Hachette, 1er janvier 1897, sur retronews.fr.
  46. Le Matin : derniers télégrammes de la nuit, 24 novembre 1931, sur gallica.bnf.fr.
  47. « Lieux de mémoire américains à Paris », sur usembassy.gov (consulté le ).
  48. (en) Steven Lehrer, Wartimes in Paris, 1939-1945, SF Tafel Publishers, New York, 2013.
  49. Alain Dautriat, Sur les murs de Paris… Guide des plaques commémoratives, Éditions l'Inventaire et Jazz Éditions, Paris, 1999 (ISBN 2-910-490-20-3).
  50. Aziz Zemouri, « Paris, la vie rêvée des émirs », Le Point, 21 octobre 2016.
  51. Aude Bariéty, « Paris : une princesse saoudienne condamnée à dix mois de prison avec sursis », Le Figaro, 12 septembre 2019.
  52. Le Matin, 23 décembre 1934, sur retronews.fr.
  53. Larry Collins, Fortitude, Robert Laffont, Paris, 1985, p. 84.
  54. « Demeures d'Octave Mirbeau », Dictionnaire Octave Mirbeau.
  55. Ève Ruggieri, La Callas, Michel Lafon, 2017 (ISBN 978-2749933399).
  56. David Bensoussan, « Immobilier : à qui appartient l'avenue Foch ? », Challenges, 11 juillet 2014.
  57. Aude Terray, Les derniers jours de Drieu la Rochelle (6 août 1944 - 15 mars 1945) , Grasset, 2016 (ISBN 978-2-246-85504-0).
  58. Sites et monuments, 1979.
  59. Laurent Izard, La France vendue à la découpe, L'Artilleur, 2019 (ISBN 978-2-81000-859-9).
  60. Demandes de permis de construire parisiens, volume 6, Archives départementales de Paris.
  61. « Échos et nouvelles », Le Parisien, 16 novembre 1897, sur RetroNews.
  62. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Avenue Foch », p. 532-533.
  63. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Avenue Raymond-Poincaré », p. 322.
  64. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue de Lasteyrie », p. 24.
  65. Paris-soir, 27 juin 1933, sur retronews.fr.
  66. Gazette de Lausanne (d'après Le Gaulois) du 24.
  67. Anna Madœuf, Divertissements et loisirs dans les sociétés urbaines à l’époque moderne et contemporaine, Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  68. (en) Lucy Paquette, The Hammock: A novel based on the true story of French painter James Tissot, 2012.
  69. (en) Il en existe une photographie reproduite dans le catalogue de l'exposition « James Tissot: Fashion and Faith » (12 octobre 2019 - 9 février 2020), organisée par le California Palace of the Legion of Honor, San Francisco.
  70. Sommier des biens immobiliers (1879), DQ18 900, Archives départementales de Paris.
  71. (ISBN 978-2363711298).
  72. Michel Erman, Le bottin des lieux proustiens, La Table Ronde, 2011.

Voir aussi

Bibliographie

Presse

  • David Bensoussan, « Avenue Foch, une artère hors norme », Challenges, no 397, , p. 80 à 83 (ISSN 0751-4417).

Articles connexes

Liens externes

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