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HĂ´tel de Choiseul (Paris)

L'hôtel de Choiseul, initialement Hôtel Crozat de la rue de Richelieu — qui ne doit pas être confondu avec l'hôtel Crozat de la place Vendôme est un ancien hôtel particulier parisien bâti au début du XVIIIe siècle par l'architecte Jean-Sylvain Cartaud pour le financier Pierre Crozat et démoli pour faire place à un lotissement au centre duquel fut élevée, en 1783, le théâtre dit première salle Favart.

HĂ´tel de Choiseul
Localisation
Localisation
Coordonnées
48° 52′ 15″ N, 2° 20′ 19″ E
Architecture
Type
Architecte
Créateur
Carte

Situé rue de Richelieu (9e arrondissement) aux actuels numéros 91-93, l'hôtel particulier de Pierre Crozat occupait l'espace compris entre l'actuelle rue Saint-Marc et les anciens remparts de Paris et s'étendait dans sa profondeur jusqu'à l'actuelle rue de Gramont[1], avec de très vastes jardins au-delà des remparts.

Historique

Louis XIV décide en 1670 de faire de Paris une ville ouverte et de construire une large chaussée plantée d'arbres, les actuels grands boulevards, à la place des anciennes fortifications. La partie de ce « Nouveau Cours » correspondant aux actuels boulevards de la Madeleine, des Capucines, des Italiens, Montmartre et Poissonnière est tracée en avant de l'ancienne enceinte des Fossés Jaunes qui est progressivement rasée, la porte Richelieu étant détruite en 1701, libérant un espace pour de nouvelles constructions.

L'hĂ´tel Crozat de la rue de Richelieu

Le financier, collectionneur et mécène Pierre Crozat (1661-1740), l'une des premières fortunes de France, fait alors l'acquisition de terrains pour se faire construire un hôtel particulier, à l'instar de son frère aîné Antoine Crozat (1655-1738), propriétaire de l'hôtel Crozat de la place Vendôme[Note 1]. Sa demeure est construite en 1706 par l'architecte Jean-Sylvain Cartaud aux actuels numéros 91/93 de la rue de Richelieu, ainsi prolongée, avec des jardins s'étendant au-delà des remparts de Paris[2], puisque le potager était accessible au moyen d'un passage souterrain sous le boulevard.

La galerie du rez-de-chaussée, côté jardin, constitue alors la plus belle pièce de l'Hôtel. Son plafond est peint par Charles de La Fosse, qui loge dans le bâtiment avec sa famille. Il meurt d'ailleurs en 1716 dans son appartement du premier étage de la rue Richelieu.

L'hĂ´tel de Choiseul

L'hôtel Crozat fut ensuite la propriété du duc Étienne-François de Choiseul, qui en était devenu propriétaire par son mariage avec la petite-fille de Pierre, Louise-Honorine Crozat, fille de Louis-François Crozat, marquis du Châtel.

Une autre propriété des Crozat, longeant la parcelle étroite qui liait la rue du Faubourg-Saint-Honoré à l'avenue des Champs-Élysées, est vendue à Louis-Marie Colignon, architecte du Roi, en 1765, pour bâtir l'hôtel de La Vaupalière.

Ensuite, obligé de vendre par parcelles pour lotissements le jardin de l'hôtel, puis le bâtiment lui-même, Étienne-François de Choiseul s'est installé dans l'hôtel Bouret-Laborde, où il a fini ses jours. La vente a été effectuée par son ami le banquier Jean-Joseph de Laborde[1].

Un lotissement est créé sur le terrain de l'ancien hôtel Croizat où est construit une salle de théâtre, l'opéra comique et sont ouvertes les rues d'Amboise, Favart, Grétry et Marivaux et un tronçon de la rue Saint-Marc.

  • SchĂ©ma de la cour intĂ©rieure de l'HĂ´tel Crozat, rue de Richelieu, vers 1710.
    Schéma de la cour intérieure de l'Hôtel Crozat, rue de Richelieu, vers 1710.
  • Essai de restitution du volume intĂ©rieur de la Galerie de l'HĂ´tel Crozat, rue de Richelieu, vers 1710. Le plafond a Ă©tĂ© peint par Charles de La Fosse.
    Essai de restitution du volume intérieur de la Galerie de l'Hôtel Crozat, rue de Richelieu, vers 1710. Le plafond a été peint par Charles de La Fosse.
  • Concert Ă  l'HĂ´tel Crozat, c. 1720, peinture de Nicolas Lancret (Alte Pinakothek, Munich). La scène ne peut se dĂ©rouler que dans la galerie de l'HĂ´tel.
    Concert à l'Hôtel Crozat, c. 1720, peinture de Nicolas Lancret (Alte Pinakothek, Munich). La scène ne peut se dérouler que dans la galerie de l'Hôtel.
  • Restitution du cĂ´tĂ© jardin de l'HĂ´tel Crozat, sis rue de Richelieu, vers 1710.
    Restitution du côté jardin de l'Hôtel Crozat, sis rue de Richelieu, vers 1710.
  • Vue de l'HĂ´tel Crozat depuis le bout du parterre, vers 1710.
    Vue de l'HĂ´tel Crozat depuis le bout du parterre, vers 1710.
  • Vue depuis le bout du parterre nord de l'HĂ´tel Crozat, vers 1710.
    Vue depuis le bout du parterre nord de l'HĂ´tel Crozat, vers 1710.

Notes et références

Notes

  1. L'ancien hôtel Crozat de la place Vendôme (no 17), loué depuis 1910 par l'hôtel palace Le Ritz voisin (no 15) en a été définitivement annexé après son achat, en 1998, par Mohamed Al-Fayed, propriétaire de cet établissement hôtelier.

Références

  1. Édouard Fournier, Paris démoli, Aubry, 1855, p. 294.
  2. Édouard Fournier, op. cit., p. 249.
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