Le ChĂąteau dans le ciel
Le ChĂąteau dans le ciel (怩ç©șăźćă©ăă„ăż, TenkĆ« no shiro Rapyuta, litt. « Laputa, le chĂąteau dans le ciel ») est un film d'animation japonais du studio Ghibli, rĂ©alisĂ© par Hayao Miyazaki en 1986.
Genres | Animation, fantasy, aventure |
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ThĂšmes | Magie, piraterie |
RĂ©alisateur | |
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Scénariste | |
Studio dâanimation | Studio Ghibli |
Compositeur | |
Durée | 124 min |
Sortie |
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En raison de la petite distribution que proposait le studio Ghibli à l'époque, puis du succÚs des nouveaux films (Le Voyage de Chihiro et Princesse Mononoké notamment), il n'est sorti en France qu'en 2003, soit dix-sept ans aprÚs sa sortie au Japon.
Synopsis
Des pirates du ciel, la « bande de Dora », attaquent une forteresse volante ; ils recherchent une « pierre volante » appartenant Ă une jeune fille, Sheeta (ou Shiita), retenue prisonniĂšre. Cette derniĂšre arrive Ă s'enfuir pour atterrir chez Pazu, un garçon de son Ăąge. Tous deux dĂ©couvrent qu'ils ont un point commun : Laputa, une Ăźle lĂ©gendaire flottant dans le ciel. Le pĂšre de Pazu l'avait vue de ses propres yeux mais personne ne l'avait cru, le laissant mourir de chagrin ; mais Sheeta a cette « pierre volante » qui conduit jusqu'Ă l'Ăźle. Poursuivis par les pirates et par Muska, un agent des services secrets Ă©paulĂ© par la flotte de l'armĂ©e, les deux enfants s'entraident pour y arriver avant eux. Muska veut se servir de la jeune fille pour parvenir Ă rĂ©gner sur ces terresâŠ
Fiche technique
- Titre original : 怩ç©șăźćă©ăă„ăż TenkĆ« no shiro Rapyuta
- Titre français : Le Chùteau dans le ciel
- Titre international : Laputa: Castle in the sky
- Réalisation et scénario : Hayao Miyazaki
- Musique : Joe Hisaishi
- Production : Isao Takahata
- Société de production : studio Ghibli
- Société de distribution : Buena Vista Distribution
- Pays dâorigine : Japon
- Langue originale : japonais
- Format : couleur, 16/9
- Durée : 124 minutes
- Dates de sortie :
Distribution
Voix originales
- Mayumi Tanaka : Pazu
- Keiko Yokozawa : Sheeta
- Kotoe Hatsui : Dora
- Minori Terada : Muska
- Fujio Tokita : Papy Pomme
- Ichiro Nagai : le général
- TakuzĆ Kamiyama : Charles
- Yoshito Yasuhara : Henri
- Sukekiyo Kamiyama : Louis
- Hiroshi Ito : Duffy
- Ryƫji Saikachi : PepÚre
- Machiko Washio : Okami
- Reiko Suzuki : la grand-mĂšre
- Tomomichi Nishimura : le conducteur du train
Voix françaises
- Olivier Martret : Pazu
- Manon Azem : Sheeta
- Perrette Pradier : Dora
- Pierre Tessier : Muska
- Yves Barsacq : Papy Pomme
- Benoßt Allemane : le général
- JĂ©rĂŽme Pauwels : Henri
- Pierre Laurent : Louis
- Philippe Catoire : Duffy
- William Sabatier : PepĂšre
- Maïté Monceau : Okami
- Paule Emanuele : la grand-mĂšre
- Jacques Bouanich : le conducteur du train
- Version française
- Studio de doublage : Dubbing Brothers[1]
- Direction artistique : Mathias Kozlowski
- Adaptation : Philippe Videcoq
Production
GenĂšse
Le mot « Laputa » (ă©ăă„ăż, Rapyuta) nâĂ©tait pas prĂ©sent Ă lâorigine dans les premiers titres proposĂ©s ; certains titres incluaient le nom du hĂ©ros principal, Pazu, avec une rĂ©fĂ©rence aux chĂąteaux volants, mais le besoin de trouver une accroche culturelle pour les bailleurs de fonds et les distributeurs a menĂ© Ă mentionner le nom de la citĂ© volante du roman Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift[2].
Influences
Miyazaki s'est inspiré du troisiÚme des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, « Voyage à Laputa »[3]. Dans ce récit, Laputa était le nom d'une ßle volante, dont les habitants ont perdu tout sens commun, à force d'abuser de philosophie spéculative[2].
DâaprĂšs Helen McCarthy, lâintĂ©rĂȘt de Miyazaki pour la littĂ©rature apparaĂźt clairement dans la quĂȘte du ChĂąteau dans le ciel, oĂč les deux hĂ©ros sont arrachĂ©s de leur quiĂ©tude par des forces qui dĂ©passent leur entendement et doivent Ă©voluer et grandir pour prendre le contrĂŽle de leur destinĂ©e, rappellent celui de L'Ăle au trĂ©sor[3].
Pour la rĂ©alisation du ChĂąteau dans le ciel, Miyazaki a Ă©tĂ© fortement influencĂ© par un voyage effectuĂ© au Pays de Galles en 1985, peu aprĂšs la pĂ©riode de grĂšve des mineurs britanniques[3] - [4]. Dans une interview de 1999, le rĂ©alisateur raconte son admiration pour la communautĂ© des mineurs se battant jusquâĂ la fin pour la sauvegarde de leur travail et de leurs communautĂ©s ; câest pour ça quâil a souhaitĂ© faire de son hĂ©ros un jeune mineur intĂ©grĂ© Ă une communautĂ© soudĂ©e, peu avant la fermeture des mines[5]. Durant ce mĂȘme voyage, il a Ă©tĂ© Ă©galement impressionnĂ© par les restes dâune industrie abandonnĂ©e par lâhomme, lui rappelant lâaccident du LZ 129 Hindenburg[6].
En ce qui concerne l'architecture de l'Ăźle volante, constituĂ©e dâune rangĂ©e de trois remparts de diamĂštres dĂ©croissants, dâune citadelle surmontĂ©e dâun gigantesque arbre, et dâun dĂŽme retournĂ© dessous, prĂ©servant les secrets les plus sombres de lâancienne civilisation, Miyazaki a Ă©tĂ© influencĂ© par la reprĂ©sentation de la Tour de Babel de 1563 par Pieter Brueghel l'Ancien, par les dĂ©cors du film Metropolis de Fritz Lang, rĂ©alisĂ© en 1927, et par les illustrations dâAlan Lee de la citĂ© de Minas Tirith pour Le Seigneur des anneaux[7].
Les robots, gardiens du chĂąteau, sont directement inspirĂ©s de la machine dans Le Roi et l'Oiseau, film d'animation français dont Miyazaki a toujours Ă©tĂ© un grand admirateur. Miyazaki Ă©tait plus particuliĂšrement passionnĂ© par le "brouillon" du Roi et l'oiseau, Ă savoir La BergĂšre et le ramoneur, rĂ©alisĂ© par Paul Grimault en 1952. L'une des scĂšnes de ce film a probablement influencĂ© la sĂ©quence du ChĂąteau dans le ciel oĂč le robot issu de la technologie de Laputa dĂ©truit la forteresse dans laquelle il est retenu prisonnier par Muska : il s'agit de la sĂ©quence oĂč le robot gĂ©ant programmĂ© pour protĂ©ger la jeune fille, pilotĂ© par l'oiseau, rĂ©duit en cendres la citĂ© du roi orgueilleux. Ă l'instar de ce qui arrive Ă Laputa, c'est le progrĂšs technique et scientifique qui cause la perte du royaume. Chez Grimault comme chez Miyazaki, les robots permettent de tĂ©moigner d'une civilisation disparue et de prendre soin des espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales, loin de la mission destructrice pour laquelle ils avaient Ă©tĂ© programmĂ©s[8].
Les machines volantes prĂ©sentes dans le film (Goliath, « flaptĂšres » des pirates de Dora, sans oublier le chĂąteau lui-mĂȘme et la dĂ©bauche d'engins volants du gĂ©nĂ©rique d'entrĂ©e) sont une des marques de Miyazaki, grand passionnĂ© d'aĂ©ronautique. Son pĂšre Ă©tait en effet directeur d'une sociĂ©tĂ© liĂ©e aux aĂ©ronefs : elle fabriquait des piĂšces de queue pour les chasseurs japonais de la Seconde Guerre mondiale, les fameux « ZĂ©ros ».
Musique
Ce film signe la deuxiÚme collaboration entre Hayao Miyazaki à la réalisation et Joe Hisaishi pour la bande originale, aprÚs NausicaÀ de la vallée du vent. La musique symphonique (accompagnée fréquemment d'un piano) de Hisaishi joue un rÎle important dans le film, particuliÚrement dans certaines scÚnes : la découverte de Laputa, d'un calme immense aprÚs les scÚnes précédentes, plus mouvementées, doit sa sensation de plénitude au thÚme musical qui y est lié. La bande originale du film de 1986 dure environ 60 minutes, comprend quatorze pistes et inclut de la musique électronique.
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En 1998, pour préparer la version anglophone du film, les studios Disney demandent à Joe Hisaishi de composer une bande originale plus longue (90 minutes) et orchestrale, ce qu'il fait. Cette version symphonique comprend 23 pistes.
1999 : The Castle in the Sky - USA (Alion International Records)
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Sortie, promotion, adaptations
Lorsque Disney a sorti une adaptation du film en 1999, sâest posĂ©e la question de la traduction du titre, notamment pour ne pas choquer la communautĂ© hispanique et latino-amĂ©ricaine aux Ătats-Unis[9]. Le problĂšme a Ă©tĂ© rĂ©solu en ne gardant que la premiĂšre partie du titre[2].
Accueil
Pays ou rĂ©gion | Box-office | Date d'arrĂȘt du box-office | Nombre de semaines |
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France | 615 374 entrées[10] | 4
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Lors de sa sortie en salle au Japon, le film nâa pas fait aussi bien que son prĂ©dĂ©cesseur, NausicaĂ€ de la vallĂ©e du vent, ne permettant de gagner quâenvirons 2,5 millions de dollars[2]. Cependant, le film est loin dâavoir Ă©tĂ© un Ă©chec, ayant attirĂ© 800 000 personnes et Ă©tĂ© le film dâanimation ayant eu le plus de succĂšs au Japon lâannĂ©e de sa sortie[9]. Le mĂ©lange des thĂšmes action-aventure et techno-Ă©cologie a depuis permis Ă lâĆuvre de gagner ses galons de film culte[2].
Analyse
Helen McCarthy remarque que Le ChĂąteau dans le ciel est une illustration de la mĂ©fiance de Miyazaki envers la science et la technologie en tant que vecteurs de progrĂšs ; dans ses productions, plus le niveau de contrĂŽle sur la technologie est grand, plus la violence, la cupiditĂ© et lâinjustice qui lâaccompagnent sont prĂ©sentes[11]. Cependant, il ne sâagit pas dâune critique de la technologie en elle-mĂȘme, mais de lâincapacitĂ© pour lâhomme Ă lâutiliser sagement[11].
Le philosophe Ăric Dufour, dans son ouvrage Le cinĂ©ma de science-fiction (paru chez Armand Colin en 2012), considĂšre Le ChĂąteau dans le ciel comme une illustration du style steampunk (le steampunk renvoie Ă un imaginaire visuel de lâAngleterre industrielle de la fin du XIXe siĂšcle). Selon lui, le film de Miyazaki ne fait aucune rĂ©fĂ©rence Ă lâHistoire mais introduit Laputa, une Ăźle cĂ©leste fictive : il met en scĂšne un futur tel quâil a pu ĂȘtre conçu et rĂȘvĂ© dans lâimaginaire de la rĂ©volution industrielle[12]. Le ChĂąteau dans le ciel sâouvre sur des reprĂ©sentations de vieilles machines avant de faire apparaĂźtre lâusine dâextraction de charbon et ses machines Ă vapeur, et les premiers moyens de locomotion et de communication (le tĂ©lĂ©phone, lâautomobile). Ces machines ont une caractĂ©ristique insolite, qui a pour consĂ©quence que le monde duquel elles sont issues fait rĂ©fĂ©rence au nĂŽtre mais avec une nĂ©gation de sa technologie[13] : par exemple, quand les pirates de Dora sâenvolent aprĂšs quâon les a vu remonter Ă la main leurs machines volantes, Ă. Dufour suggĂšre l'Ă©tonnement dont peut faire preuve le spectateur devant la diffĂ©rence entre la technologie rudimentaire quâils utilisent et les performances de leurs machines. Le film de Miyazaki plonge le spectateur dans un monde oĂč la technologie, aussi vieillotte quâelle puisse ĂȘtre, nâen a pas moins des rĂ©sultats comparables â voire meilleurs â Ă ceux dâune technologie plus moderne[13]. Ce que dĂ©crit ici le steampunk, ce sont donc les rĂ©sultats impossibles et inconcevables dâune technologie qui nâen est pas moins prĂ©sentĂ©e comme si elle pouvait les produire[14].
Distinctions
- 1987 : Prix Mainichi NoburĆ Ćfuji 1986 pour Hayao Miyazaki, son Ă©quipe et la sociĂ©tĂ© Tokuma Shoten.
Bibliographie
- RaphaĂ«l Colson et GaĂ«l RĂ©gner, Hayao Miyazaki : Cartographie dâun univers, Lyon, Les Moutons Ă©lectriques, , 364 p. (ISBN 978-2-915793-84-0, prĂ©sentation en ligne)
- (en) Helen McCarthy, Hayao Miyazaki : Master of Japanese Animation : Films, Themes, Artistry, Berkeley (Calif.), Stone Bridge Press, , 240 p. (ISBN 1-880656-41-8 et 978-1-8806-5641-9, lire en ligne)
- (en) Dani Cavallaro, The Anime Art of Hayao Miyazaki, Jefferson, McFarland & Company, , 212 p. (ISBN 978-0-7864-2369-9, lire en ligne)
- (en) Hayao Miyazaki, Starting Point : 1979-1996, VIZ Media, , 500 p. (ISBN 978-1-4215-0594-7, lire en ligne)
- Ăric Dufour, Le cinĂ©ma de science-fiction : Histoire et philosophie, Paris, Armand Colin, coll. « CinĂ©ma-arts visuels », , 270 p. (ISBN 978-2-200-27033-9, OCLC 758739856)
Notes et références
Notes
Références
- « Le Chùteau dans le Ciel », sur planete-jeunesse.com (consulté le ).
- (en) Hayao Miyazaki: Master of Japanese Animation : Films, Themes, Artistry, p. 97
- (en) Hayao Miyazaki: Master of Japanese Animation : Films, Themes, Artistry, p. 94
- (en) The Anime Art of Hayao Miyazaki, p. 61
- (en) Hayao Miyazaki: Master of Japanese Animation : Films, Themes, Artistry, p. 95-97
- (en) Hayao Miyazaki: Master of Japanese Animation : Films, Themes, Artistry, p. 95-96
- (en) The Anime Art of Hayao Miyazaki, p. 59
- JĂ©rĂŽme LautĂ©, Hayao Miyazaki : L'enfance de l'art, vol. 45, Ăclipses, , 160 p., p. 27.
- (en) The Anime Art of Hayao Miyazaki, p. 58
- « Box Office France », sur Allociné (consulté le )
- (en) Hayao Miyazaki: Master of Japanese Animation : Films, Themes, Artistry, p. 94-95
- Le cinéma de science-fiction, p. 164.
- Le cinéma de science-fiction, p. 165.
- Le cinéma de science-fiction, p. 166.
Annexes
Liens externes
- Sites officiels : (en) movies.disney.com/castle-in-the-sky et (ja) www.ghibli.jp/works/laputa
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- CinémathÚque québécoise
- (en) AllMovie
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (ja) Japanese Movie Database
- (en) LUMIERE
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Oscars du cinéma
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- (en) Metacritic
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- sur Buta Connection
- (en) Le chĂąteau dans le ciel sur Nausicaa.net