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SĂ©nat (Belgique)

Le Sénat (en néerlandais : Senaat ; en allemand : Senat) est une des deux chambres du Parlement fédéral belge – l'autre étant la Chambre des représentants. Il siège au palais de la Nation.

SĂ©nat
(nl) Senaat
(de) Senat

LĂ©gislature 2019-2024

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Emblème du Sénat.
Présentation
Type Chambre haute
Corps Parlement fédéral belge
Création
Lieu Bruxelles
Durée du mandat 5 ans
Présidence
Présidente Stephanie D'Hose (Open Vld)
Élection
Structure
Membres 60 sénateurs
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Composition actuelle.
Groupes politiques

Gouvernement (37)

Opposition (23)

Élection
Système électoral

Scrutin indirect :

Dernier scrutin 26 mai 2019[N 1]

Palais de la Nation

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Photographie du lieu de réunion.

Histoire

Ă€ l'origine, l'existence d'un SĂ©nat correspond Ă  une conception du pouvoir dans laquelle une telle institution constitue un contrepoids conservateur Ă  la Chambre des reprĂ©sentants. Pour ĂŞtre Ă©ligible, il fallait ĂŞtre âgĂ© de 40 ans et payer 1 000 florins (c'est-Ă -dire 2 116 francs de l'Ă©poque) d'impĂ´t, ce qui signifie que dans les annĂ©es 1830, seules 400 personnes pouvaient ĂŞtre Ă©lues[1]. Dans la pratique, pendant longtemps il ne se trouva personne dans la province du Luxembourg pour atteindre ce seuil très Ă©levĂ©. Lors de l'Ă©laboration de la constitution, le Congrès national avait cependant prĂ©vu un nombre minimum d'Ă©ligibles (un par 6 000 habitants pour chaque province), en recourant aux personnes les plus fortunĂ©es de la province. Les sĂ©nateurs Ă©taient Ă©lus pour huit ans. Les Ă©lections avaient lieu tous les 4 ans et concernaient la moitiĂ© des sĂ©nateurs.

Composition

Jusqu'en 1995, le Sénat comptait 184 sénateurs, dont 106 élus directs, 52 issus des conseils provinciaux et 26 cooptés. Entre 1995 et 2014, l'assemblée comprenait 71 sénateurs, sans compter les sénateurs de droit : jusqu'en 2014, les enfants du Roi (ou, à leur défaut, par l'article 72, les descendants belges de la branche de la famille royale appelée à régner[2]) pouvaient devenir membres de l'assemblée. Ils devaient avoir 18 ans et avoir prêté serment devant le Sénat. Cette disposition est abrogée en 2010 et prend effet à partir du renouvellement intégral du Sénat[3] le .

À la suite de la réforme de l'État de 2012 et à partir des élections législatives fédérales belges de 2014, le Sénat compte 60 membres, représentant pour la plupart les parlements des entités fédérées. Les parlements de Communauté et de Région envoient ainsi un total de 50 membres sur la base de leurs résultats électoraux. Ces sénateurs de Communautés et de Région cooptent ensuite 10 sénateurs sur la base des résultats électoraux obtenus à la Chambre des représentants.

Les 60 sénateurs se répartissent[4] comme suit :

  • 50 sĂ©nateurs issus des entitĂ©s fĂ©dĂ©rĂ©es. Leur rĂ©partition entre partis politiques se fait sur base des rĂ©sultats Ă©lectoraux obtenus par ces partis lors des Ă©lections rĂ©gionales et communautaires.
  • 10 sĂ©nateurs cooptĂ©s : 6 nĂ©erlandophones cooptĂ©s par les 29 sĂ©nateurs nĂ©erlandophones et 4 sĂ©nateurs cooptĂ©s par les 20 sĂ©nateurs francophones. Ces 10 sĂ©nateurs sont rĂ©partis entre les partis politiques en fonction des chiffres Ă©lectoraux obtenus par ces partis lors de l'Ă©lection des dĂ©putĂ©s Ă  la Chambre des reprĂ©sentants.

Il ne peut y avoir plus de deux tiers de sénateurs du même sexe, soit au moins 20 hommes et 20 femmes.

Compétences

Avant la révision de la Constitution en 1993, la Chambre des représentants et le Sénat avaient les mêmes pouvoirs et une loi devait être votée et adoptée dans les deux assemblées, les sénateurs étant en moyenne plus âgés (âge minimal : 40 ans) et plus expérimentés que les députés (âge minimal : 25 ans).

Depuis 1993, ce n'est plus le cas. Le Sénat exerce encore certaines compétences sur un pied d'égalité avec la Chambre dans un nombre limité de matières, réparties en 3 grands domaines : le domaine institutionnel, le domaine international et le domaine juridictionnel. On parle à cet égard de bicaméralisme intégral ou parfait (article 77 de la Constitution).

Dans les autres domaines il peut encore discuter de la loi et proposer des modifications mais c'est à la Chambre des représentants qu'appartient le pouvoir du dernier mot. On parle alors de bicaméralisme virtuel ou imparfait (article 78 de la Constitution).

Enfin, il existe quelques matières où seule la Chambre est compétente. Ces matières sont énumérées à l'article 74 de la Constitution, il s'agit des lois de budgets et des lois de comptes, de la fixation du contingent de l'armée, des règles relatives à la responsabilité civile et pénale des ministres fédéraux et l'octroi des naturalisations.

La deuxième phase de la sixième réforme de l'État votée le prévoit une nouvelle diminution des compétences sénatoriales après les élections fédérales et fédérées du . La catégorie résiduaire - jusqu'alors celle des lois bicamérales virtuelles - devient celle des lois monocamérales pour lesquelles la Chambre des représentants est seule compétente à l'exclusion du Sénat (art. 74 de la Constitution). Les lois bicamérales virtuelles ont ainsi été limitativement énumérées et a fortiori réduites (art. 78 de la Constitution) et les lois bicamérales intégrales ont elles aussi été réduites (art. 77 de la Constitution). Ainsi, le Sénat reste compétent sur pied d'égalité avec la Chambre principalement pour tout ce qui concerne la forme de l'État. Toutefois, pour le reste, un Gouvernement ne doit plus disposer de majorité au Sénat s'il ne veut pas de réforme de l'État étant donné la réduction des compétences sénatoriales. Cette diminution du travail des sénateurs s'accompagne d'une diminution des séances, prévues à huit par an dans le règlement de Haute Assemblée. Par ailleurs, le Sénat est désormais, en vertu de la Constitution révisée le , un « organe non permanent ».

FĂ©minisation

En 1921, Marie Janson devient la première femme sénatrice de l'histoire de la Belgique.

Notes et références

Notes

  1. Pas d'élection directe, mais l'élection de la Chambre détermine l'attribution des postes de sénateurs cooptés.

Références

  1. Pascal Delwit, La vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Éditions de l'université de Bruxelles, 2010, 2e éd., p. 20
  2. Laureys et al. 1999, p. 295
  3. www.senate.be
  4. voir : note du SĂ©nat Ă  ce sujet

Voir aussi

Bibliographie

  • C. Istasse, "Quel devenir pour le SĂ©nat ? Premier bilan", Les @nalyses du CRISP en ligne, 2015
  • A. Gerlache, J. Vande Lanotte, M. Uyttendaele, La Belgique pour dĂ©butants - Le labyrinthe belge : guide pratique, Ă©d. La Charte, 2000 (ISBN 2-87403-062-7)
  • VĂ©ronique Laureys, Marc Van den Wijngaert, Luc François, Emmanuel Gerard, Jean-Pierre Nandrin et Jean Stengers, L'histoire du SĂ©nat de Belgique. De 1831 Ă  1995, Racine,
  • VĂ©ronique Laureys, Mark Van den Wijngaert, Jan Velaers (eds), Anne-Emmanuelle Bourgaux, Luc François, Emmanuel Gerard, Jean-Pierre Nandrin, Jean Stengers, Gert Van der biesen, Le SĂ©nat de Belgique, une histoire, Racine, 2016, 552 p.

Articles connexes

Liens externes

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