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Élections en Belgique

Les élections en Belgique sont organisées pour que les citoyens puissent désigner leurs représentants aux différents niveaux du pouvoir.

Élections en Belgique
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En Belgique, il existe six niveaux de pouvoir : communal, provincial, rĂ©gional, communautaire, fĂ©dĂ©ral et europĂ©en (pour un total de 538 parlementaires). Dans tous les cas, le scrutin est proportionnel et conduit donc Ă  une majoritĂ© de coalition. (Le SĂ©nat n'est plus Ă©lu directement.)

Tout Belge âgĂ© de 18 ans ou plus est obligĂ© de voter (Ă  moins d’être dĂ©chu de ses droits politiques) ; les Belges rĂ©sidant Ă  l’étranger ou, pour les Ă©lections communales, certains Ă©trangers rĂ©sidant en Belgique n’y sont tenus que s’ils se sont inscrits en tant qu’électeurs. La demande de vote par procuration est possible jusqu’à la veille du scrutin. Voir Droit de vote en Belgique.

En 2018 ont eu lieu les Ă©lections communales et provinciales. En 2019 ont eu lieu toutes les Ă©lections parlementaires : fĂ©dĂ©rales, rĂ©gionales et europĂ©ennes.

Système électoral belge

La répartition des sièges se fait selon la méthode d’Hondt appliquée au résultat des listes, par circonscription électorale. Au sein d’un même parti, les sièges sont répartis en fonction de la popularité des candidats (votes préférentiels + votes dévolutifs).

Les circonscriptions parlementaires sont les provinces pour la Chambre et pour le parlement flamand (plus Bruxelles). Elles sont plus petites pour l'Ă©lection du parlement wallon.

L’arrondissement de BHV s’étendait sur la Région de Bruxelles-Capitale et une partie de la Région flamande (Hal-Vilvorde). À partir de 2014, la circonscription de Bruxelles est, avec le canton électoral de Rhode-Saint-Genèse, la seule circonscription bilingue français-néerlandais. L’arrondissement de Verviers comprend également les communes formant la Communauté germanophone et est donc, de facto, bilingue français-allemand.

La durée des mandats varie selon le type d’élection :

  • Depuis 2014, les Ă©lections fĂ©dĂ©rales (Chambre) ont lieu tous les cinq ans, en mĂŞme temps que les Ă©lections europĂ©ennes[1]. Avant 2014, les mandats avaient une durĂ©e de quatre ans, sauf Ă©lections anticipĂ©es en cas de dissolution.
  • Les Ă©lections rĂ©gionales et europĂ©ennes ont lieu tous les cinq ans, sans possibilitĂ© d’élections anticipĂ©es.
  • Les Ă©lections communales et provinciales ont lieu tous les six ans, sans possibilitĂ© d’élections anticipĂ©es.

Deux types de vote existent : soit voter pour un ou plusieurs candidats d’une mĂŞme liste, soit voter pour un parti. Dans ce dernier cas, les voix obtenues pour le parti sont rĂ©parties entre les candidats, en tenant compte de leur ordre sur la liste et au pro rata des votes qu’ils leur manquent pour ĂŞtre Ă©lu. Les candidats en dĂ©but de liste sont ainsi « privilĂ©giĂ©s Â».

Le vote électronique n’est pas obligatoire, et laissé à l’appréciation des communes. Le débat à ce sujet est toujours ouvert.

Un seuil électoral de 5 % a été décidé le et mis en place progressivement. Il apparaît aux élections fédérales de 2003, puis aux élections régionales de 2009[2]. Vu la taille des circonscriptions fédérales, le seuil légal de 5 % est inférieur au seuil naturel théorique sauf pour la circonscription d’Anvers (4,16 %), seule circonscription à compter plus de 20 élus. Le seuil naturel effectif (qui tient compte de la répartition des voix entre les différentes listes) est quant à lui inférieur à 5 % dans 3 circonscriptions : Anvers (3,66 %), Flandre-Orientale (4,45 %) et Hainaut (4,88 %).

Élections communales

La circonscription se limite naturellement à la commune elle-même. On détermine le nombre de conseillers communaux à élire en fonction de la population de la commune au premier janvier de l’année précédant l’élection. La méthode de répartition des votes en siège utilisée n'est pas la méthode d'Hondt, mais bien la méthode Impériali.

Du ressort des Régions, les élections communales diffèrent ainsi selon la Région où l’on se trouve. Ainsi, en Wallonie, le bourgmestre est obligatoirement (sauf s’il se désiste) le candidat le plus populaire du parti le plus populaire formant la majorité.

Les étrangers (également non européens) y ont le droit de vote (loi du ).

Pour ĂŞtre Ă©lecteur :

  • ĂŠtre inscrit au registre de la population de la commune au 1er aoĂ»t de l’annĂ©e d’élections et
    • ĂŠtre citoyen belge de 18 ans ou plus
    • ou ĂŞtre ressortissant de l’Union EuropĂ©enne, avoir 18 ans ou plus et ĂŞtre inscrit au registre des Ă©lecteurs de la commune
    • ou ĂŞtre ressortissant hors-UE, avoir 18 ans ou plus, ĂŞtre inscrit au registre des Ă©lecteurs de la commune et avoir Ă©tabli sa rĂ©sidence principale en Belgique, sur base d’un titre de sĂ©jour lĂ©gal, de manière ininterrompue pendant les 5 ans prĂ©cĂ©dent l’inscription au registre.

Pour ĂŞtre candidat :

  • ĂŠtre belge au plus tard au moment du dĂ©pĂ´t de sa candidature et avoir 18 ans ou plus.
  • ou ĂŞtre ressortissant de l’Union EuropĂ©enne, avoir 18 ans ou plus et ĂŞtre inscrit au registre des Ă©lecteurs de la commune (obligation de la directive europĂ©enne 94/80/CE).

Non Ă©ligible :

  • Le Gouverneur de province, Ă  sa sortie de fonction, ne peut ĂŞtre candidat les deux annĂ©es qui suivent.

Élections provinciales

La circonscription électorale pour la province est le district. Il s’agit d’une subdivision des arrondissements administratifs présentés ci-avant. Une liste complète par province est disponible ici. On détermine le nombre de conseillers provinciaux à élire en fonction de la population de la province au premier janvier de l’année précédant l’élection.

Conditions pour ĂŞtre Ă©lecteur

  • ĂŠtre inscrit au registre de la population de la commune appartenant Ă  la province visĂ©e au 1er aoĂ»t de l’annĂ©e d’élections ET
  • ĂŠtre citoyen belge de 18 ans ou plus

Conditions pour ĂŞtre candidat

  • ĂŠtre belge au plus tard au moment du dĂ©pĂ´t de sa candidature et avoir 18 ans ou plus.
inégibilité
  • Le Gouverneur de province, Ă  sa sortie de fonction, ne peut ĂŞtre candidat les deux annĂ©es qui suivent.
  • Les parlementaires, les sĂ©nateurs, les eurodĂ©putĂ©s et les membres d’un parlement rĂ©gional ou communautaire
  • Les secrĂ©taires d’État, les ministres (tant fĂ©dĂ©raux, que rĂ©gionaux et communautaires) et les membres des commissaires europĂ©ens

Élections régionales

  • Le Parlement de Wallonie compte 75 sièges (il n’y a pas de quota spĂ©cifique pour les germanophones) ;

Les circonscriptions wallonnes sont les suivantes (depuis 2018) :


  • Le Parlement bruxellois compte 89 sièges :
    • 72 francophones,
    • 17 nĂ©erlandophones ;

Les 17 mandataires nĂ©erlandophones ont le mĂŞme poids politique que les 72 francophones (la coalition au pouvoir doit donc former une majoritĂ© dans les deux groupes linguistiques).

  • Le Parlement flamand a quant Ă  lui Ă©tĂ© dissous dans la CommunautĂ© flamande (voir plus bas).

Élections communautaires

Répartition des 124 sièges du Parlement flamand.

Les circonscriptions flamandes sont les suivantes :

  • Anvers (33)
  • Brabant flamand (20)
  • Flandre-Occidentale (22)
  • Flandre-Orientale (27)
  • Limbourg (16)
  • Ressortissants MBCF (Bruxellois nĂ©erlandophones) (6)

Élections fédérales (Chambre des représentants)

Les 150 dĂ©putĂ©s de la chambre des reprĂ©sentants (Parlement fĂ©dĂ©ral) sont Ă©lus au suffrage universel direct Ă  la reprĂ©sentation proportionnelle selon la mĂ©thode « d'Hondt Â» : le vote prĂ©fĂ©rentiel dans le cadre d’une mĂŞme liste est possible. Le nombre de sièges de chaque circonscription est proportionnel au chiffre de la population de celle-ci. Ce chiffre de la population de chaque circonscription Ă©lectorale est dĂ©terminĂ© tous les 10 ans par un recensement[3].

En , les sièges sont rĂ©partis selon les 11 circonscriptions suivantes :

Flandre (total : 87)

  • Anvers (24)
  • Flandre orientale (20)
  • Flandre occidentale (16)
  • Brabant flamand (15)
  • Limbourg (12)

Wallonie (total : 48)

  • Hainaut (18)
  • Liège (15)
  • Namur (6)
  • Brabant wallon (5)
  • Luxembourg (4)

Bruxelles (total : 15)

Élections fédérales (Sénat)

De 1995 Ă  2014, il existe 4 mĂ©thodes pour obtenir l’un des 74 sièges du SĂ©nat :

  • 40 sĂ©nateurs Ă©lus au suffrage universel direct Ă  la reprĂ©sentation proportionnelle selon la mĂ©thode d’Hondt (le vote prĂ©fĂ©rentiel dans le cadre d’une mĂŞme liste est possible), par deux collèges Ă©lectoraux:
    • 25 sièges dans le collège Ă©lectoral nĂ©erlandais (5 provinces flamandes + BHV)
    • 15 sièges dans le collège Ă©lectoral français (5 provinces wallonnes + BHV)

Les électeurs de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) décident s’ils votent pour une liste francophone ou une liste néerlandophone. Il y avait donc trois circonscriptions électorales (flamande, wallonne et BHV) mais seulement deux collèges électoraux. Les électeurs de la circonscription de BHV sont rattachés à l’un de ces deux collèges par leurs votes pour une liste francophone ou néerlandophone.

  • Les parlements de CommunautĂ© dĂ©signent des sĂ©nateurs de CommunautĂ© parmi leurs dĂ©putĂ©s :
    • le Parlement flamand 10
    • le Parlement de la CommunautĂ© française 10
    • le Parlement de la CommunautĂ© germanophone 1
  • Les sĂ©nateurs ci-dessus dĂ©signent des sĂ©nateurs par cooptation :
    • 6 nĂ©erlandophones
    • 4 francophones

La désignation des sénateurs de communauté par les Conseils flamand et wallon, ainsi que celle des sénateurs cooptés se fera au prorata du score des listes à l’élection sénatoriale directe qui vient de se tenir. Par l’application de la clé d’Hondt, en fonction des voix obtenues, on répartit entre les formations les 25 resp. 15 sénateurs à élire directement. Puis on continue le calcul pour savoir de quels partis seront les 10 resp. 10 sénateurs de communauté. On termine enfin le travail par la répartition des 6 resp. 4 sénateurs cooptés. L’électeur décide du nombre de sénateurs, mais le sénat des personnes siégeant. Ainsi, les sénateurs de communauté et cooptés ne peuvent être élus que si leur liste a déjà un sénateur élu directement. Pour les sénateurs de communauté, il faut que la liste soit représentée dans le Conseil communautaire de la langue correspondante.[4] Le sénateur de la communauté germanophone est élu au scrutin majoritaire uninominal par les membres du Parlement de la Communauté germanophone.

  • Les princes royaux (au nombre de trois jusqu’à l’abdication d’Albert II) sont sĂ©nateurs de droit, sans droit de vote.

Critique

Au niveau fĂ©dĂ©ral, que ce soit pour le Parlement ou le SĂ©nat, un candidat est soit inscrit dans un arrondissement flamand, soit dans un arrondissement francophone (exceptĂ© dans les cas de Bruxelles et du canton de Rhode-Saint-Genèse). Un ministre ou un dĂ©putĂ© belge n’est donc responsable de ses actes que devant « sa Â» CommunautĂ©. La logique des Ă©lections en Belgique veut qu’il y a un deuxième tour qui se fait par les majoritĂ©s Ă  la proportionnelle.

En 2007, Guy Verhofstadt a par exemple commencĂ© sa campagne Ă©lectorale en Ă©ditant un livre rĂ©sumant ses 8 annĂ©es en tant que premier ministre, mais ce livre a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© en nĂ©erlandais seulement, disponible seulement en Flandre et Ă  Bruxelles.

Ainsi, même un candidat premier ministre est peu tenté de faire campagne électorale dans l’autre communauté, puisque ces électeurs ne peuvent pas voter pour lui. Or s’il est élu, il sera bien premier ministre de tous les Belges. Pour pallier ce problème, l’idée d’une circonscription fédérale pour les élections fédérales a été lancée.

Impact de la 6e Réforme de l’État (2012) La sixième réforme de l’État convenue entre huit partis politiques autour du formateur Elio di Rupo en prévoit que le Sénat sera composé de 60 sénateurs après les élections législatives fédérales belges de 2014 :

Élections européennes

Au Parlement europĂ©en, la Belgique dispose de 21 sièges : 12 pour le Collège nĂ©erlandophone, 8 pour le Collège francophone et 1 pour le Collège germanophone.

Pour les élections européennes, la Belgique prévoit donc 3 collèges électoraux (qui recoupent globalement les 3 communautés), mais recense 4 circonscriptions électorales au niveau européen (qui correspondent aux 4 régions linguistiques)[5].

Les circonscriptions

Les collèges

  • Collège nĂ©erlandophone : votes Ă©mis dans la circonscription de la rĂ©gion flamande (Ă  l’exclusion des votes francophones du Canton de Rhode-Saint-Genèse), ainsi que les votes nĂ©erlandophones de Bruxelles.
  • Collège francophone : votes Ă©mis dans la circonscription de la rĂ©gion de langue française, ainsi que les votes francophones de Bruxelles et du canton de Rhode-Saint-Genèse.
  • Collège germanophone : votes Ă©mis dans la circonscription germanophone.

Listes des dernières élections en Belgique

Critique

La fĂ©dĂ©ralisation de la Belgique a conduit Ă  une multiplication des niveaux de pouvoirs et ce d’autant plus que la durĂ©e des mandats varie de 4[6] Ă  6 ans. Ainsi, les partis sont en moyenne une annĂ©e sur deux en campagne Ă©lectorale, ce pourquoi certains plaident pour coupler les Ă©lections rĂ©gionales et fĂ©dĂ©rales. De 1994 Ă  2012 (18 ans), les Belges ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  voter 11 fois.

Toutefois, dans ce cas de figure, un parti pourrait se retrouver dans la majorité fédérale et dans l’opposition régionale. Ce qui compliquerait davantage la formation d’un quelconque gouvernement ou inciterait les partis à imposer les mêmes majorités à tous les niveaux de pouvoir, au détriment du choix des électeurs. On notera cependant que ce choix d’isoler les scrutins pour les différents niveaux de pouvoirs permet aux électeurs d’avoir une vision plus claire des différentes entités et du fédéralisme belge. La plupart des États fédéraux organisent, en effet, des élections distinctes. Les enjeux et les compétences n’étant pas les mêmes, les citoyens ont ainsi la possibilité d’opérer leurs choix pour chaque niveau de pouvoir.

Notes et références

  1. Constitution belge, article 65, http://www.senate.be/doc/const_fr.html#art65
  2. L'instauration et les effets du seuil électoral de 5 %, François Onclin, Courrier hebdomadaire du CRISP, 2009/36 (n° 2041-2042), pages 5 à 72
  3. Fiche info parlementaire n°09.00, Chambre des représentants de Belgique
  4. Code Ă©lectoral
  5. Loi du 23 mars 1989 relative Ă  l’élection du Parlement europĂ©en, art. 9 et art. 10, § 1er.
  6. Jusqu’aux élections de 2014, où une réforme fait passer la durée des législatures fédérales de 4 à 5 ans

Voir aussi

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