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Hasard

Le hasard est le principe déclencheur d'événements non liés à une cause[1] connue. Il peut être synonyme de l'« imprévisibilité », de l'« imprédictibilité », de fortune ou de destin[2].

Les jeux de dés sont des symboles du hasard (jeux de hasard).

Étymologie

On attribue l'origine du mot hasard à l'arabe « az-zahr, الزهر » signifiant à l'origine « dés »[3] et ayant pris la signification de « chance », car il désigna jusqu'au XIIe siècle un jeu de dés, mais aussi par métaphore tous les domaines relevant de la « science de la Chance » (Averroès). Cependant, le Trésor de la langue française signale que le terme « az-zahr » dans le sens de « dé à jouer » est relativement moderne et propose l'étymologie « yasara » (« jouer aux dés ») dont l'existence est attestée en arabe classique[4].

Le mot se charge de nouvelles significations, et notamment de celle de « danger ». Déjà perceptible dans le mot « hasardeux », ce nouveau sens est devenu le noyau sémantique de l'anglais « hazard ».

Tentatives de définition

Aristote

Voici la définition qu'Aristote donne du hasard : « il y a une foule de choses qui se produisent et qui sont par l’effet du hasard et spontanément », mais il affirme que « le hasard, ni rien de ce qui vient du hasard ne peut être la cause des choses qui sont nécessairement et toujours ou des choses qui arrivent dans la plupart des cas »[5].

En d'autres termes, pour Aristote, le hasard ne peut provenir que du hasard.

Cournot

Il est intéressant de mettre cette définition en parallèle avec celle que donne Cournot au XIXe siècle, qui définissait le hasard, dans une proposition devenue célèbre, comme la « rencontre de deux séries causales indépendantes ». Pour lui, les événements en eux-mêmes sont supposés tout à fait déterminés quant à leur cause et à leur effet (il définit le concept de série causale[6]) ; c’est de leur rencontre imprévisible, de l’intrusion d’une nouvelle causalité indépendante dans le déroulement d’un processus que naît le hasard. Par exemple :

  • si la pluie a fait des dĂ©gâts au toit d'une maison, et que de fil en aiguille, de cause Ă  effet, une tuile vient Ă  s'en dĂ©tacher, on se trouve dans une « sĂ©rie causale » ;
  • s’il se met Ă  faire beau (« Après la pluie, le beau temps »), et que je dĂ©cide de partir me promener, on se trouve dans une autre sĂ©rie, une autre « histoire » ;
  • si je prends la tuile sur le coin de la tĂŞte, c'est que le hasard a fait se rencontrer deux processus qui tout d'un coup concordent et dans le temps et dans l'espace.

Cette définition du hasard est à relier à la théorie du chaos qui traite de systèmes totalement déterministes mais qui ont néanmoins un comportement chaotique qui peut s'interpréter comme du hasard.

Bergson

Henri Bergson, quant à lui, reprend la définition proposée par Cournot, mais avance l’idée que pour un homme « l’enchaînement mécanique des causes et des effets » ne prend le nom de hasard que s’il s’y sent impliqué. Ainsi, la chute d’une tuile aux pieds d’un passant relève du hasard. Il en sera de même si, au détour d’une rue, je rencontre une personne à qui j’avais justement l’intention de parler.

« Il n’y a de hasard que parce qu’un intérêt humain est en jeu et parce que les choses se sont passées comme si l’homme avait été pris en considération, soit en vue de lui rendre service, soit plutôt avec l’intention de lui nuire. […] Vous ne voyez plus que du mécanisme, le hasard s’évanouit. Pour qu’il intervienne, il faut que, l’effet ayant une signification humaine, cette signification rejaillisse sur la cause et la colore, pour ainsi dire, d’humanité. Le hasard est donc le mécanisme se comportant comme s’il avait une intention »[7].

Lorsque les causes du hasard sont vues comme relevant de lois prédéterminées et immuables, on parlera de "destin". La chaîne des événements déterminés par le destin, qu’on peut appeler les hasards de la vie – prend le nom de "destinée".

Un enchaînement malheureux de hasards apparents devient la "fatalité." Ce sera précisément le cas si la tuile déjà mentionnée assomme ou a fortiori tue notre passant.

Le hasard dans les sciences

Si on tient compte du point de vue déterministe des sciences de la nature, tout phénomène a une cause déterministe. Les seuls cas où ceci n'est pas vérifié, sont :

  • les phĂ©nomènes issus directement ou indirectement d'un phĂ©nomène quantique, qui sont donc fondamentalement non dĂ©terministes (c'est typiquement le cas des dĂ©sintĂ©grations nuclĂ©aires, et des ondes Ă©lectromagnĂ©tiques) ;
  • les systèmes prĂ©sentant un ou plusieurs points de bifurcation. Le système est alors parfaitement dĂ©terministe, dans l'absolu, mais le manque de prĂ©cision dans la connaissance (la mesure) de l'Ă©tat prĂ©sent du système rend impossible la prĂ©diction de son comportement futur, en pratique. Ce genre de système est appelĂ© chaotique. Par exemple : le mouvement, ou la sortie des boules du Loto. Leur mouvement est totalement dĂ©terministe, calculable par les lois de Newton, si l'on connaĂ®t avec grande prĂ©cision leurs positions et vitesses initiales. Cependant, une erreur mĂŞme minuscule dans la mesure d'une seule position d'une des boules s'amplifie et produit une erreur Ă©norme dans la prĂ©diction de la position des boules après 1 minute d'agitation, rendant la prĂ©diction des boules sortantes et de leur ordre, pratiquement impossible.
  • Sont Ă©galement parfois considĂ©rĂ©s comme « hasardeux » les systèmes dynamiques dont le niveau de complexitĂ© est tel que l'esprit humain ne peut en dĂ©terminer le devenir. Par exemple, la croissance d'une plante, en environnement contrĂ´lĂ©, est thĂ©oriquement dĂ©terministe (les molĂ©cules suivent des lois dĂ©terministes). Cependant il faudrait avoir Ă  disposition une connaissance complète du modèle de dĂ©veloppement de la plante si dĂ©taillĂ©, qu'il paraĂ®t impossible de prĂ©dire la forme exacte de la plante, au micromètre près, sur plusieurs semaines.

On voit que dans les deux derniers cas, la notion de hasard dépend de l'information disponible à la personne qui juge du caractère "hasardeux" d'une situation donnée. Les avancées en science laissent de moins en moins de place au hasard (par exemple, la météo du lendemain n'est plus considérée comme un phénomène aléatoire, alors qu'au Moyen Âge, on l'attribuait probablement au hasard ou bien à la volonté divine).

Cependant, l'évolution d'un système ne peut-être parfaitement déterminée que si tous les facteurs sont calculés avec une précision infinie. À défaut, on parle alors de probabilité, permettant alors de prédire avec la plus grande précision possible la possibilité que ledit système puisse évoluer d'une certaine manière (passer par un point précis, à un instant précis, atteindre son but dans un temps donné précis, etc.). Le déterminisme n'est pas annihilé mais se trouve alors « limité ».

Le hasard dans différents domaines scientifiques

Selon Nicolas Gauvrit[8], les domaines qui, en mathématiques, peuvent nous apprendre quelque chose sur le hasard sont :

  • En thĂ©orie des probabilitĂ©s et en statistique, on parle de variables alĂ©atoires, c'est-Ă -dire de distributions de probabilitĂ©. Dans les matrices alĂ©atoires, les nombres rangĂ©s en ligne et colonnes sont tirĂ©s au hasard. Plusieurs propriĂ©tĂ©s statistiques universelles ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes, les mĂŞmes quel que soit le type de hasard utilisĂ©. Les matrices alĂ©atoires se retrouvent dans quantitĂ© de situations du quotidien (temps d'attente de la rame du mĂ©tro, tsunamis, cours de bourse, etc.) et se sont rĂ©vĂ©lĂ©es fĂ©condes en mathĂ©matiques (nombres premiers), en biologie (forme des protĂ©ines) et en physique thĂ©orique (niveaux d'Ă©nergie des noyaux atomiques, conduction Ă©lectronique, etc.)[9]

Les sciences exactes sont celles qui cherchent à réduire le plus l'effet de hasard.

  • En informatique, le terme « hasard » peut paraĂ®tre assez incongru, mais lorsque l'on parle de « hasard », on veut surtout parler de gĂ©nĂ©ration de nombres « pseudo-alĂ©atoires » : la logique qui les sous-tend est supposĂ©e suffisamment Ă©loignĂ©e du problème oĂą on les injecte pour ne pas se distinguer d'une suite « rĂ©ellement » alĂ©atoire.
  • En mathĂ©matiques, les dĂ©cimales de pi n'ont rien d'alĂ©atoire, mais la distribution des chiffres ou des groupes consĂ©cutifs de N chiffres de ses dĂ©cimales ont cependant les caractĂ©ristiques d'un phĂ©nomène alĂ©atoire.

Les systèmes chaotiques et hasardeux régissent un grand nombre de phénomènes naturels.

Les sciences humaines et sociales comportent une forte part de hasard :

  • en Ă©conomie, le manque de prĂ©visions fiables montre que cela dĂ©pend du hasard ;
  • en sociologie, les sondages se font sur des personnes tirĂ©es au hasard ;
  • en psychologie, la thĂ©orie dite des « probabilitĂ©s subjectives » Ă©tudie la manière dont nous percevons le hasard.
Moyens d'appréhender le hasard
  • Plus on considère un grand nombre d'expĂ©riences ou des Ă©chantillons importants, plus on rĂ©duit l'effet de hasard. Par exemple, quand on lance une pièce Ă©quilibrĂ©e, plus on rĂ©alise de lancers, plus il est probable que le nombre (« relatif au nombre total de lancer ») de piles obtenus soit proche du nombre de faces (par exemple, pour 1000 lancers, la probabilitĂ© que la diffĂ©rence entre ces deux valeurs soit moins de 20 est 49 %[11] ; alors que pour 10 000 lancers, la probabilitĂ© que la diffĂ©rence entre ces deux valeurs soit moins de 200 (ce qui est Ă©quivalent Ă  20 pour 1000) est 96 %[12]). En termes mathĂ©matiques, ces rĂ©sultats sont donnĂ©s par la loi des grands nombres, par exemple.

Formalisation du hasard

Scientifiquement, l’acquisition des possibilités de traitement des grands nombres a permis d’étudier les conditions de l’apparition et du développement des formes de hasard :

On y trouve un écho de la philosophie de Démocrite, selon laquelle « Tout ce qui existe est le fruit du hasard et de la nécessité ».

Le hasard du mouvement et de la rencontre des atomes les uns avec les autres, déjà exposé chez Démocrite, sera revisité par la mécanique quantique, pour laquelle le hasard ne peut se définir que là où il y a un observateur (les fonctions d'onde sont en effet parfaitement déterminées ; seule leur « réalisation » est aléatoire).

  • Il importe de ne pas confondre le chaos et le hasard : le comportement erratique de systèmes rĂ©sulte d’un enchevĂŞtrement de sĂ©ries causales engendrant des conflits d’actions, qui semblent indĂ©pendantes car trop complexes pour ĂŞtre analysĂ©es. Le hasard, lui, exprime simplement une absence d'information, que celle-ci puisse exister ou non. NĂ©anmoins, les systèmes chaotiques sont couramment utilisĂ©s dans les gĂ©nĂ©rateurs de hasard.
  • La complexitĂ© n’intervient pas non plus en tant que telle : on peut crĂ©er nombre de modèles extrĂŞmement simples, et qui obĂ©issent pourtant Ă  un processus imprĂ©visible, ou dont le comportement paraĂ®t dĂ©concertant (voir Fourmi de Langton). Une fonction d’émergence se manifeste souvent dans les systèmes complexes observĂ©s, et a suggĂ©rĂ© la notion d'auto-organisation.

Le hasard peut souvent être transcrit en lois probabilistes. Probabilités et statistiques permettent une plus fine observation du monde et donc des projections plus rigoureuses dans l’avenir.

Mais une distinction fondamentale doit être faite quant aux différentes formes de hasard : comme le montre Mandelbrot dans Hasard, fractales et finance[13], il existe deux types de hasard, le hasard « bénin » et le hasard « sauvage ». Pour le hasard bénin, quand le nombre d'observations augmente, les fluctuations sont de moins en moins importantes (c'est la loi des grands nombres), la loi est gaussienne (c'est le théorème central limite) et le présent est indépendant du passé suffisamment éloigné[14]. Le hasard « sauvage » est très différent puisqu'il correspond à des lois où une simple observation peut changer une moyenne faite de plusieurs milliers d'observations, il rend compte des évènements « catastrophiques » ou « pathologiques ».

« [le hasard sauvage] est très vilain, car il ne permet pas de raisonner en termes de moyennes. Si vous prenez dix villes de France au hasard et si vous ratez Paris, Lyon et Marseille, vous allez faire chuter la taille moyenne dans votre échantillon. Si vous prenez dix villes, dont Paris et neuf villages, la moyenne n'autorise aucune conclusion sur les populations de villes tirées au hasard. » (B. Mandelbrot[15])

Cette différence montre que l'inférence statistique, c'est-à-dire le fait de déduire d'un échantillon de données de l'information sur le processus qui génère cet échantillon, est une opération éminemment complexe en statistique inférentielle.

Utilité et utilisation du hasard

On utilise le hasard afin de simplifier les analyses, mais pas seulement : de nombreux phénomènes réels étant imprévisibles, on a besoin de savoir utiliser le hasard si on veut les copier ; c'est notamment le cas pour les simulations.

Les théories des jeux prennent en compte le hasard. Celle des jeux « économiques », de John von Neumann et d'Oskar Morgenstern, montre que les stratégies optimales pour contrer un adversaire sont parfois des stratégies mixtes : il est difficile de prévoir vos mouvements si vous les tirez au hasard, mais encore faut-il effectuer ce tirage d'une façon optimale pour vous et le moins favorable possible pour votre adversaire. Voir Point selle.

La compréhension et la maîtrise des jeux de hasard nécessitent quant à elles une bonne modélisation du hasard.

Les méthodes de calculs numériques basées sur le hasard sont nommées « Méthodes de Monte-Carlo ».

MĂ©thodes de Monte-Carlo

Ces méthodes utilisent des nombres aléatoires pour simuler des situations, calculer des intégrales ou résoudre des équations aux dérivées partielles.

Les méthodes de Monte-Carlo sont particulièrement utilisées en physique, où l'on calcule des algorithmes qui permettent ensuite d'analyser des résultats d'expériences.

Génération de hasard

Puisqu'on utilise le hasard, il serait plus pratique de pouvoir directement le produire, ceci à des fins d'efficacité. Pour cela, on peut par exemple utiliser :

  • des phĂ©nomènes imprĂ©visibles : dĂ©s, roulette, loto ;
  • des opĂ©rations mathĂ©matiques imprĂ©visibles Ă  l'intĂ©rieur d'algorithmes : division euclidienne, congruence, carrĂ© ;
  • des processus physiques : radioactivitĂ©, Ă©clair, bruit, lame semi-rĂ©flĂ©chissante...

À l'exception des phénomènes basés sur des phénomènes quantiques, ces méthodes ne génèrent qu'un pseudo-hasard, presque indéterminable, ou seulement partiellement indéterminable.


Bibliographie

  • Jacques Monod, Le Hasard et la NĂ©cessitĂ© : Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », , 256 p. (ISBN 978-2-08-121810-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-Michel MaldamĂ©, o.p., « Hasard et Providence », Laval thĂ©ologique et philosophique, vol. 61, no 3,‎ , p. 539-551 (lire en ligne)
  • Jean-Paul Delahaye, Information, complexitĂ© et hasard [dĂ©tail des Ă©ditions]
  • David Ruelle, Hasard et chaos, Paris, O. Jacob, , 244 p. (ISBN 978-2-7381-2388-6, OCLC 690793640).
  • RĂ©my Lestienne, Le hasard crĂ©ateur, Paris, Éd. la DĂ©couverte, coll. « Sciences et sociĂ©tĂ© / DĂ©couverte », , 286 p. (ISBN 978-2-7071-2191-2, OCLC 695543122).
  • Bernard Courtebras (ill. Nicolas Dahan), MathĂ©matiser le hasard : une histoire du calcul des probabilitĂ©s, Paris, Vuibert, coll. « Culture scientifique », , 209 p. (ISBN 978-2-7117-4036-9, OCLC 427544914).
  • Nassim Nicholas Taleb (trad. de l'anglais par Christine Rimoldy), Le cygne noir : la puissance de l'imprĂ©visible [« The black swan : the impact of the highly improbable »], Paris, Les Belles lettres, , 496 p. (ISBN 978-2-251-44348-5, OCLC 319956174).
  • Marcel Charles Desban, Les portes de la crĂ©ation : Ă©loge du hasard, Milon-la-Chapelle, H & D, coll. « Champ du savoir » (no 1), , 190 p. (ISBN 978-2-914266-11-6, OCLC 326516137).
  • Nicolas Gauvrit, Vous avez dit hasard? : entre mathĂ©matiques et psychologie, Paris, Belin pour la Science, coll. « Bibliothèque scientifique », , 239 p. (ISBN 978-2-7011-4622-5, OCLC 315132568).

Notes et références

  1. https://fr.wiktionary.org/wiki/hasard
  2. www.larousse.fr/dictionnaires/français/_hasard
  3. Le Petit Robert. Dictionnaire de la langue française, 1987.
  4. Étymologie de hasard, CNRTL.
  5. Aristote, Leçons de Physique
  6. Etienne Klein « Comment définir le hasard ? », sur radiofrance.fr
  7. Henri Bergson, Les Deux sources de la morale et de la religion, Paris, Presses Universitaires de France, , 340 p., p. 154-155
  8. Vous avez dit hasard ? Entre mathématiques et psychologie
  9. Bertrand Eynard, « L'universalité des matrices aléatoires », Pour la Science, no 487,‎ , p. 34-44 (ISSN 0153-4092).
  10. cf. Jacques Monod, Le Hasard et la Nécessité.
  11. B. Mandelbrot, Hasard, fractales et finance, Champs Flammarion, 1997
  12. Les modèles fractales en finance, bulletin de la banque de France, no 183.
  13. Extrait d'interview de B. Mandelbrot publié dans Libération en 1998.

Voir aussi

Articles connexes

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