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Pierre-François-Xavier de Charlevoix

Pierre François-Xavier de Charlevoix, né à Saint-Quentin le et mort le à La Flèche, est un historien jésuite, professeur et voyageur français du XVIIIe siècle.

Pierre François Xavier de Charlevoix
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
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Ordre religieux
signature de Pierre François Xavier de Charlevoix
Signature

Biographie

Jeunesse et Ă©ducation

Charlevoix naît à Saint-Quentin le 30 [1]. Son père est François de Charlevoix, substitut du procureur du roi, et sa mère Antoinette Forestier[2].

Il étudie d'abord au collège des Bons-Enfants à Saint-Quentin à compter de 1692 puis, le , il entre chez les Jésuites à Paris. Il est diacre lorsqu'on l'envoie enseigner la grammaire au collège des Jésuites de Québec[2].

Premier voyage en Amérique (1705-1709)

De 1705 à 1709, il enseigne la grammaire au Collège des Jésuites de Québec (prédécesseur de l'actuel Collège Saint-Charles-Garnier), au Canada[2].

PrĂŞtre, professeur et historien

Rentré en France, il complète ses études de philosophie et de théologie et est ordonné prêtre vers 1713. À la suite de l'obtention de sa prêtrise, il enseigne les humanités et la philosophie au collège Louis-le-Grand à Paris[2].

En 1715, il publie un travail sur l’établissement et le progrès de l’Église catholique au Japon, en y ajoutant des notes étendues sur les manières, coutumes, et costumes des habitants, sur l’Empire et sa situation politique générale, et sur la topographie et histoire naturelle de la région. Il s'agit plus précisément d'une édition revue et augmentée d’un ouvrage publié en 1689 Jean Crasset[2].

Second voyage en Amérique (1720-1722)

Gravure représentant une carte du Michigan en Nouvelle-France par Guillaume Delisle en 1718.
On peut repérer la Baie des Puans et Miſsilimakinac sur cette carte de la Nouvelle-France par Guillaume Delisle en .

En juillet 1720, il s’embarque sur le Chameau à La Rochelle, mandaté par le duc d'Orléans pour une mission en Amérique septentrionale. Arrivé à Québec vers la fin de septembre, il navigue sur le fleuve Saint-Laurent et sur les lacs jusqu’à Michillimakinac, d’où il fait une excursion jusqu’au fond de la baie des Puants, puis il longe la rive orientale du lac Michigan, dans l’intention de gagner la rivière des Illinois par celle de Chicago ; mais le peu de profondeur de l’eau le force à remonter la rivière Saint-Joseph et à gagner les sources du Theakiki, dont les eaux tombent dans la rivière des Illinois, qui va se joindre au Mississippi[2].

Il descend ce fleuve jusqu’à son embouchure et visite le pays des Illinois. Le navire sur lequel il s’est embarqué, pour aller de là à Saint-Domingue, fait naufrage à l’entrée du canal de Bahama ; l’équipage se disperse ; Charlevoix et ses compagnons reviennent au Mississippi, en longeant la côte de la Floride[2].

Son second périple pour aller à Saint-Domingue est plus heureux. Il arrive dans cette colonie au commencement de septembre 1722, en repart à la fin du même mois, et aborde au Havre le 24 décembre[2].

Historien du Nouveau-Monde

Charlevoix fait un voyage en Italie, et continue à remplir différents emplois dans son ordre. Jusqu'à la fin de sa vie, il consacrera beaucoup de temps à différents travaux d'historien et à la rédaction d'articles dans les Mémoires de Trévoux, un journal mensuel de bibliographie, histoire, et science[2].

En 1724, il publie La Vie de la Mère Marie de l'Incarnation. En 1730, il publie l’Histoire de l’île de Saint-Domingue. En 1744, il publie l’Histoire de la Nouvelle-France, d’après l’étude de différents auteurs et d’après ses observations personnelles, constituant ainsi l’ouvrage le plus complet sur l’histoire et la géographie de cette colonie française. En 1756, il publie une Histoire du Paraguay[2].

Fin de vie

Sa mort survient le à La Flèche, l’empêchant de poursuivre son Histoire de la Nouvelle-France au-delà de 1736.

HĂ©ritage

Au Québec, le plus ancien toponyme relié à Pierre-François-Xavier de Charlevoix est celui de l'ancienne circonscription électorale de Charlevoix, nommée ainsi en 1855[3], même si dans l'ouvrage Histoire et description générale de la Nouvelle France, il ne fait à peine référence à cette région située en aval de la ville de Québec : tout au plus il mentionne les grands pins rouges de Baie-Saint-Paul « qui ne cassent jamais » ainsi que l'île aux Coudres avoisinante[4]. Éventuellement, la région naturelle et culturelle où était située cette circonscription va recevoir le même nom : la « région de Charlevoix », ainsi que d'autres toponymes régionaux (voir Charlevoix (homonymie)). À Montréal, la rue Charlevoix, a laquelle on doit le nom de la station de métro Charlevoix, rappelle également sa mémoire. Ailleurs à travers la province, les villes de Québec, Laval, Gatineau, Longueuil, Sherbrooke, Trois-Rivières, Repentigny, Granby, Boucherville, Boisbriand, Kirkland, Mont-Saint-Hilaire, Saint-Charles-Borromée, Bromont, La Pêche et La Malbaie ont aussi nommé une rue en son honneur.

Au Michigan (États-Unis), le county de Charlevoix, qui a donné son nom à la ville de Charlevoix et au Lac Charlevoix (en), est également nommé d'après lui.

Publications

  • Histoire de L’Isle Espagnole Ou de S. Domingue. Ecrite Particulierement Sur Des Memoires Manuscrits du P. Jean- Baptiste de Pers, Jesuite, missionnaire A Saint-Domingue, & Sur Les Pieces Originales, Qui Se Conservent Au Depot de La Marine, Paris, 1730–1731. 2 vol., Amsterdam, L’HonorĂ©, 1733 ; texte sur Gallica : tome 1 ; tome 2
    Il s’agit de l’une des meilleures descriptions anciennes de Saint-Domingue. Charlevoix l’a composée sur les mémoires manuscrits que lui avait envoyés le Père Jean-Baptiste le Pers, qui habitait cette île depuis plus de vingt-cinq ans, et sur les pièces conservées en France au dépôt de, la marine. Cet ouvrage, enrichi de cartes de d’Anville, ne contient que ce qui concerne l’histoire civile et militaire de cette île ; il y est aussi question des premières découvertes des Espagnols dans les différentes parties de l’Amérique.
  • Histoire du Japon ou l’on trouvera tout ce qu’on a pu apprendre de la nature & des productions du Pays, du caractere & des Coutumes es Habitants, du Gouvernment & du Commerce, des Revolutions arrivees dans l’Empire & dan la Religion; & l’examen de tous les Auteurs, qui ont Ă©crit fur le meme sujet. Rouen, 1715 en 3 volumes. 1736 en 2 volumes, puis 9 volumes et encore rĂ©visĂ© en 6 volume en 1754. Paris, Rollin, 1754, 6 vol.
    C’est la dernière « nouvelle édition », sa dernière version du travail, revue, corrigée, augmentée et réarrangée par l’auteur dans un ordre plus logique que les éditions antérieures. Elle sera publiée simultanément par plusieurs maisons à Paris. À la fin on trouve une bibliographie de tous les travaux sur le Japon publiés jusqu’à cette époque.
  • Histoire et description gĂ©nĂ©rale de la Nouvelle France, avec le Journal historique d’un voyage fait par ordre du roi dans l’AmĂ©rique septentrionale. 1722. Nyon, Paris. 1744. 3 tomes. Texte sur Gallica : tome 1, tome 2, tome 3 (Journal adressĂ© Ă  Madame la duchesse de Lesdiguières)
    Elle est illustrée de 44 planches gravées de botanique et de 28 cartes dressées par Nicolas Bellin ; cartes de la Louisiane, de l’Acadie, de la baie de Hudson, des lacs du Canada. Les deux premiers volumes renferment l’histoire de tous les établissements français dans l’Amérique septentrionale, le 3e, le journal du voyage de l’auteur, qui y a suivi une singulière méthode, en l’entremêlant de récits sur les mœurs des Amérindiens. On y trouve, à part, l’histoire des plantes principales de l’Amérique septentrionale. Le 4e volume a une partie consacrée à la Description des plantes principales de l’Amérique septentrionale[5]. L’ouvrage est terminé par un projet de corps d’histoire du Nouveau-Monde, par les fastes chronologiques de l’Amérique, et par une notice raisonnée et critique sur les différents auteurs qui ont servi à la composition du livre.
  • La Vie de la mère Marie de l’Incarnation. Paris, Antoine-Claude Briasson. 1724.
  • Histoire Du Paraguay. Paris, Desaint & Saillant, 1756.
  • Histoire de l’établissement, des progrès et de la dĂ©cadence du Christianisme dans l’empire du Japon. Louvain, Vanlinthout et Vanderzande, 1828–1829. 2 vol.
    Cet ouvrage, enrichi de cartes et figures, renferme ce que l’ouvrage de Kempfer contient de plus intéressant. Charlevoix y a ajouté des documents tirés des manuscrits et des relations des missionnaires de son ordre. L’impartialité ne guide pas non plus toujours la plume de l’auteur et les détails où il entre sur les affaires des missions dans cet empire sont trop multipliés. On trouve à la fin une bibliographie raisonnée de tous les ouvrages publiés jusqu’alors sur le Japon.

Notes et références

  1. L'acte de baptême est conservé aux Archives départementales de l'Aisne à Laon. Il a été découvert très récemment par le généalogiste Olivier Colin.
  2. David M. Hayne, « CHARLEVOIX, PIERRE-FRANÇOIS-XAVIER DE », Dictionnaire biographique du Canada, vol. Volume III (1741-1770),‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Normand Perron et Serge Gauthier, « Charlevoix, une histoire de regards », Histoire Québec, vol. 9, no 1,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  4. Normand Perron et Serge Gauthier, Histoire de Charlevoix, Sainte-Foy (Québec), Institut québécois de recherche sur la culture, , 387 p. (ISBN 2-89224-304-1), p. 51.
  5. Joseph-Clovis-Kemner Laflamme dit qu'il a identifié 98 espèces de plantes : « Michel Sarrazin, matériaux pour servir à l'histoire de la science en Canada », dans Délibérations et mémoires de la Société royale du Canada pour l'année 1887, 1888, p. 2.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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