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Raoni Metuktire

Raoni Metuktire, de son vrai nom Ropni Metyktire, nĂ© vers 1932 au BrĂ©sil, est l'un des grands chefs du peuple kayapo vivant au cƓur du territoire indigĂšne de Capoto-Jarina, terre indigĂšne homologuĂ©e protĂ©gĂ©e sur le territoire du BrĂ©sil. Il est une figure internationale de la lutte pour la prĂ©servation de la forĂȘt amazonienne et de la culture indigĂšne.

Raoni Metuktire
Raoni Metuktire (portant son plateau labial, une tradition du peuple kayapo) en 2013.
Biographie
Naissance
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Ordre du MĂ©rite culturel (en) ()
Citoyens d'honneur de la Ville de Paris ()

Biographie

Ropni Metyktire, de son vrai nom[1] - [2], vient au monde dans l'État du Mato Grosso entre 1930 et 1934, probablement vers 1932, au cƓur de la partie brĂ©silienne de la forĂȘt amazonienne, dans un village nommĂ© Krajmopyjakare (lieu aujourd'hui appelĂ© KapĂŽt). Issu de la branche Metuktire des Kayapos, il est l'un des fils du cacique Umoro. Le peuple kayapo est nomade et son enfance est marquĂ©e par des dĂ©placements incessants et de nombreuses guerres tribales. GuidĂ© par son frĂšre Motibau, Raoni commence Ă  l'Ăąge de quinze ans Ă  installer un labret, disque de bois peint de façon cĂ©rĂ©monielle que les guerriers de sa tribu nomment botoque et portent sous la lĂšvre infĂ©rieure.

C'est en 1954 que Raoni et les autres membres de la tribu Metuktire rencontrent pour la premiÚre fois des Occidentaux. Le premier contact est effectué par l'aßné des frÚres Villas-BÎas, Orlando, célÚbres indigénistes brésiliens qui initient le jeune Raoni au portugais et le préparent à affronter l'invasion des Kuben (« les autres », « les blancs »). Peu de temps aprÚs, il devient l'ambassadeur de son peuple et fait partie d'une délégation qui rencontre le président Juscelino Kubitschek[3] et le trÚs vieux maréchal Cùndido Rondon. En 1958, il participe en tant que guide à une expédition destinée à déterminer le centre géographique du Brésil[4]. En 1964, il croise le chemin de l'ancien roi des Belges, Léopold III, alors que celui-ci est en expédition dans les réserves indigÚnes protégées du Mato Grosso.

L'inquiĂ©tude du peuple Kayapo face Ă  la dĂ©forestation est dĂ©jĂ  grande lorsqu'il devient, en 1977, le sujet d'un film documentaire de Jean-Pierre Dutilleux intitulĂ© Raoni et narrĂ© par Jacques Perrin. L'acteur Marlon Brando, alors au faĂźte de sa gloire, a acceptĂ© d'ĂȘtre filmĂ© pour la sĂ©quence d'ouverture de la version anglaise et le film Raoni est nommĂ© aux Oscars. L'intĂ©rĂȘt soudain des mĂ©dias brĂ©siliens en fait un porte-drapeau naturel de la lutte pour la prĂ©servation de la forĂȘt amazonienne, gravement mise en danger par la dĂ©forestation anarchique, l'avancĂ©e des cultures de soja et les barrages hydroĂ©lectriques.

C'est cependant aprĂšs sa rencontre avec le chanteur Sting, qui lui rend visite dans le Xingu en 1987, qu'il accĂšde Ă  une notoriĂ©tĂ© internationale. Le 12 octobre 1988, il participe avec lui, Ă  SĂŁo Paulo (BrĂ©sil), Ă  une confĂ©rence de presse de la TournĂ©e Human Rights Now! d'Amnesty International. À la suite de l'impact de cet Ă©vĂ©nement, Sting, son Ă©pouse Trudie Styler et le rĂ©alisateur belge Jean-Pierre Dutilleux deviennent les cofondateurs de la Rainforest Foundation, crĂ©Ă©e pour soutenir les projets de Raoni, dont la prioritĂ© du moment est la dĂ©marcation des territoires kayapos menacĂ©s d'invasion.

Raoni lors d'une conférence au Brésil en avril 2006.

En février 1989, Raoni est l'un des plus farouches opposants au projet de barrage de Kararao. Les télévisions du monde entier sont présentes pour recueillir ses propos à Altamira, lors d'une gigantesque assemblée de chefs restée dans les annales. Le projet de barrage sera finalement abandonné.

En , la chaßne de télévision brésilienne Globo annonce la mise en production d'un nouveau film sur le chef Raoni signé Jean-Pierre Dutilleux et Alexandre Bouchet, dans lequel le chef Kayapo retrace sa vie et ses combats en voyageant en barque à travers le Parc IndigÚne du Xingu[5].

RĂ©sultats de la campagne de 1989

Le chef Raoni en compagnie du chanteur britannique Sting Ă  Paris en avril 1989.

La tournĂ©e que Raoni entreprend avec Sting dans dix-sept pays, d'avril Ă  juin 1989, lui permet de diffuser son message Ă  l'Ă©chelle planĂ©taire. Douze Fondations forĂȘt vierge sont alors crĂ©Ă©es dans le monde avec pour objectif de rĂ©colter des fonds pour aider Ă  la crĂ©ation, dans la rĂ©gion du Rio Xingu en Amazonie, sur des territoires rĂ©partis entre les États du Mato Grosso et du ParĂĄ, d'un immense parc national. Le rĂȘve du Chef Raoni est alors d'unifier cinq territoires indigĂšnes dĂ©jĂ  dĂ©marquĂ©s (BaĂș, KaiapĂł, PanarĂĄ, KapĂŽt Jarina, BĂ djumkĂŽre) avec les territoires Mekragnotire, qui ne le sont pas encore, et le Parc indigĂšne du Xingu. Ces territoires ainsi rĂ©unis couvriraient une superficie d'environ 180 000 km2.

C'est en 1993, Ă  la suite de l'engouement suscitĂ© par son tour du monde, que les territoires Mekragnotire sont dĂ©marquĂ©s et les territoires indigĂšnes du Xingu unifiĂ©s. Ceux-ci constituent aujourd'hui la plus grande rĂ©serve de forĂȘts tropicales de la planĂšte.

Autre rĂ©sultat concret de cette premiĂšre campagne internationale de Raoni, le dĂ©blocage par le G7 de fonds pour la dĂ©marcation de toutes les rĂ©serves indigĂšnes du BrĂ©sil, mĂȘme si ce projet n'est pas encore achevĂ© Ă  ce jour.

Au-delĂ  de ces rĂ©sultats, l'un des succĂšs les plus remarquables de la campagne de 1989 est une prise de conscience par le grand public de la nĂ©cessitĂ© de protĂ©ger la forĂȘt amazonienne et ses populations autochtones. Le prĂ©sident François Mitterrand sera le premier Ă  soutenir l'initiative de Raoni, bientĂŽt suivi par Jacques Chirac, le roi d'Espagne, le prince Charles, l'empereur du Japon[6] et le pape Jean-Paul II, parmi beaucoup d'autres.

Quant à la déforestation, loin d'avoir été enrayée, elle se poursuit de plus belle dans les zones non protégées, menaçant à nouveau celles qui le sont déjà.

Ambassadeur international de la lutte pour la prĂ©servation de la forĂȘt et des peuples amazoniens

Raoni et le prĂ©sident de la RĂ©publique Jacques Chirac en mai 2000 au palais de l'ÉlysĂ©e.

Devenu l'ambassadeur du combat pour la protection de la forĂȘt amazonienne et au-delĂ  de celui de la protection de l'environnement de tout peuple indigĂšne, Raoni Metuktire a depuis 1989 effectuĂ© de nombreux autres voyages Ă  travers le monde, comme chez les Innus de la CĂŽte-Nord du QuĂ©bec en aoĂ»t 2001 ou au Japon, en mai 2007. C'est cependant principalement en Europe que son message semble recevoir le plus d'Ă©cho. Il revient ainsi en France en 2000, 2001 et 2003, oĂč il reçoit le soutien actif du prĂ©sident Jacques Chirac.

Les différents peuples indigÚnes de la région du Xingu, dont Raoni est sans aucun doute le plus célÚbre représentant, luttent avec acharnement pour préserver des us et coutumes transmis de façon orale depuis la nuit des temps. Ces tribus étaient isolées depuis plusieurs millénaires au moment de leur découverte au vingtiÚme siÚcle. Raoni a franchi ce gouffre immense durant sa seule existence, en parvenant à conserver stoïcisme, distance et dignité. Il rencontre réguliÚrement les grands de ce monde mais vit dans une simple hutte et ne possÚde rien. Les cadeaux qu'on lui fait sont systématiquement redistribués.

Lors de ses interventions médiatiques, on le voit presque toujours coiffé d'une couronne de plumes jaunes et paré de boucles d'oreilles et collier kayapos. Le cacique Raoni est immédiatement reconnaissable au labret traditionnel qui lui distend la lÚvre inférieure et qu'il arbore avec grande fierté. Les générations suivantes n'ayant pas conservé cette coutume, le chef est l'un des tout derniers hommes à plateaux connus au monde.

Le 7 novembre 2007, Gilberto Gil, alors ministre de la culture du président Lula da Silva, lui remet l'ordre du mérite culturel[7].

Le cacique Raoni est fait citoyen d'honneur de la Ville de Paris par Bertrand Delanoë le 27 septembre 2011[8] et de la ville de Bordeaux le 4 septembre 2019[9].

Il est l'une des premiÚres personnalités internationales à demander, dÚs novembre 2013, la reconnaissance internationale du crime d'écocide[10].

Il est également lauréat, en 2014, de la premiÚre édition du Prix du Public pour la Paix[11].

En novembre 2015, il participe Ă  la COP21[12] (Ă  Paris) et en novembre 2017, Ă  la COP23[13] (Ă  Bonn, en Allemagne).

En février 2017, il est la vedette du défilé « Xingu » de l'école de samba Imperatriz Leopoldinense à l'occasion du Carnaval de Rio, pendant lequel il défile posté à la proue d'un char impressionnant à son effigie[14].

Le , le cacique Raoni dĂ©pose plainte contre Jair Bolsonaro devant la Cour pĂ©nale internationale par l'intermĂ©diaire de l'avocat français William Bourdon. Il accuse le prĂ©sident brĂ©silien de meurtres, d’extermination et de mise en esclavage des autochtones de l’Amazonie[15].

En , le cacique Raoni lance un appel Ă  l'aide pour sa « derniĂšre mission ». Il souhaite la reconnaissance et la dĂ©limitation de la terre indigĂšne Kapot-Nhinore, celle oĂč repose ses ancĂȘtres[16].

InterviewĂ© par Paris Match en , il envisage, Ă  91 ans de reprendre la route pour dĂ©fendre sa cause : « Tous ces gens, avec l’aide du gouvernement actuel, ont dĂ©jĂ  prĂ©vu de tout dĂ©boiser. Mais je ne les laisserai pas faire (...) Donc, je vais continuer Ă  me battre et nous devons rĂ©flĂ©chir avec nos amis pour planifier une nouvelle campagne. »[17].

Le cacique Raoni contre le complexe de barrages de Belo Monte

Raoni place des droits de l'homme au Trocadéro de Paris, tenant la pétition internationale contre le barrage de Belo Monte, qu'il a lancée avec d'autres chefs indiens kayapos.

Dans une interview accordĂ©e Ă  TF1 et diffusĂ©e Ă  l'occasion de sa tournĂ©e europĂ©enne (France, Belgique, Suisse, Monaco, Luxembourg) en mai 2010, Raoni dĂ©clare la guerre au projet de barrage de Belo Monte, qui menace les territoires indigĂšnes situĂ©s sur les rives du fleuve XingĂș dans l'État du ParĂĄ au BrĂ©sil et rĂ©affirme sa dĂ©termination Ă  protĂ©ger la forĂȘt amazonienne d'un dĂ©sastre majeur : « J'ai demandĂ© Ă  mes guerriers de se prĂ©parer Ă  la guerre, j'en ai parlĂ© aussi aux tribus du Haut XingĂș. Nous ne nous laisserons pas faire. »[18].

Lors de ce mĂȘme voyage, pendant lequel il assure Ă©galement la promotion du livre de Jean-Pierre Dutilleux Raoni, mĂ©moires d'un chef indien[19], le cacique Raoni est reçu par l'ancien prĂ©sident français Jacques Chirac qui accepte de parrainer[20] (par le biais de la Fondation Chirac) l'Institut Raoni, un organisme brĂ©silien que le chef amazonien a crĂ©Ă© en 2001 avec son soutien dont l'objet est de prĂ©server la culture de son peuple et la biodiversitĂ© de la forĂȘt[21]. Il sera Ă©galement reçu lors de ce voyage par le Prince Albert II de Monaco, trĂšs engagĂ© dans la protection de la nature, mais pas par le prĂ©sident Nicolas Sarkozy, qu'il avait pourtant formellement invitĂ© en septembre 2009 lors de sa visite officielle au BrĂ©sil[22].

Le 1er juin 2011, l’Institut brĂ©silien de l’Environnement (IBAMA), dernier rempart Ă  la rĂ©alisation du barrage de Belo Monte, dĂ©livre la licence au consortium d’entreprises brĂ©siliennes Norte Energia. Cette information est reprise par les mĂ©dias et rĂ©seaux sociaux du monde entier accompagnĂ©e d'une photo de Raoni en larmes, la lĂ©gende prĂ©cisant que ses pleurs ont Ă©tĂ© provoquĂ©s par l'annonce de la validation dĂ©finitive du barrage de Belo Monte. La photo, prise au moment d'un pleur traditionnel de retrouvailles, a en fait Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©e[23]. IndignĂ©, le chef dĂ©ment formellement sur son site officiel : « Je n'ai pas pleurĂ© Ă  cause de l’autorisation de construction et le dĂ©but des travaux sur le chantier de Belo Monte. Tant que je vivrai, je continuerai Ă  me battre contre cette construction (...) C’est la prĂ©sidente Dilma qui pleurera, pas moi. Je veux savoir qui a donnĂ© cette photo et propagĂ© cette fausse information (...) Il faudra que la prĂ©sidente Dilma me tue face au Palais du Planalto. LĂ , seulement, vous pourrez construire le barrage de Belo Monte[24]. »

En septembre 2011, lors d'un nouveau voyage en France organisĂ© par Jean-Pierre Dutilleux, prĂ©sident d'honneur de l'Association pour la ForĂȘt Vierge[25], le cacique Raoni semble pris au piĂšge d'une intrigue politico-financiĂšre, comme le rĂ©vĂšle la revue de l'antenne française de l'ONG Survival[26]. On le dit mĂȘme « otage des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques français en Amazonie ». Selon Survival, il est alors « muselĂ© par Dutilleux dans toutes ses apparitions publiques et littĂ©ralement tenu sous contrĂŽle et Ă  distance des journalistes et des militants dans ses dĂ©placements ». Le journal Metro s'Ă©tonne mĂȘme de son "Ă©trange silence"[27]. Il ne peut finalement honorer qu’un seul Ă©vĂ©nement officiel sur le territoire français : sa dĂ©coration par le Maire de Paris en tant que citoyen d’honneur de la ville. Toute mention au barrage de Belo Monte a disparu du discours de Bertrand DelanoĂ« et de celui du cacique Raoni pendant la cĂ©rĂ©monie, alors que l'annonce officielle de l'Ă©vĂ©nement, en faisait largement mention et que la pĂ©tition du chef contre le barrage rencontre un grand succĂšs en France. En 2012, il sera affirmĂ© dans le film documentaire brĂ©silien Belo Monte, AnĂșncio de uma Guerra[28], rĂ©alisĂ© par AndrĂ© d'Elia, que l'Association ForĂȘt Vierge de Jean-Pierre Dutilleux a retenu "en otage" le chef Raoni et ses deux accompagnants indigĂšnes, alors que ceux-ci Ă©taient venus militer en Europe en septembre 2011 contre le barrage de Belo Monte, Ă  la construction duquel des entreprises françaises sont associĂ©es[29]. Dans une sĂ©quence, le chef Raoni confirme que Jean-Pierre Dutilleux « ne permettait Ă  personne de s'approcher prĂšs de moi » et montre un recueil de signatures de sa pĂ©tition contre Belo Monte[30] dont Dutilleux et son Ă©quipe, affirme-t-il, auraient tentĂ© d'empĂȘcher la remise. Il est Ă©galement affirmĂ© que la mĂȘme Ă©quipe aurait tentĂ© d'Ă©changer le silence du chef Raoni sur les mĂ©faits du projet Belo Monte contre une promesse que soient tracĂ©es les frontiĂšres d'un territoire de son peuple.

En conclusion de son voyage en France de septembre 2011, le chef Raoni parvient tout de mĂȘme Ă  se rendre le 30 septembre 2011 au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, Ă  GenĂšve, grĂące Ă  son comitĂ© de soutien, fondĂ© par le rĂ©alisateur Gert-Peter Bruch et la juriste ValĂ©rie Cabanes, et Ă  la SociĂ©tĂ© pour les peuples menacĂ©s – Suisse[31]. Il y dĂ©nonce le dĂ©marrage du chantier du barrage de Belo Monte, en violation du droit Ă  la consultation prĂ©alable, libre et Ă©clairĂ©e, telle que dĂ©finie dans la Convention 169 de l’OIT, dont le BrĂ©sil est signataire.

À la suite des Ă©vĂ©nements de septembre 2011, le cacique Raoni se rapproche de PlanĂšte Amazone[32], nouvellement crĂ©Ă©e, qui portera dĂ©sormais la lutte contre le barrage de Belo Monte et ses autres combats Ă  l'international. Le 18 juin 2012, PlanĂšte Amazone lui remet devant la presse internationale les 350 000 signatures de sa pĂ©tition lors du sommet de Rio+20[33]. Le chef kayapo doit ensuite remettre lui-mĂȘme cette pĂ©tition au prĂ©sident français François Hollande, qui, nouvellement Ă©lu, a tenu Ă  le rencontrer, mais il rate son rendez-vous[34]. PlanĂšte Amazone remet cependant au prĂ©sident Hollande, au nom du chef Raoni, un appel demandant le dĂ©sengagement de la France et de ses entreprises « des projets industriels qui porteraient atteinte au droit de l'environnement et aux droits de l'homme »[35].

Le 29 aoĂ»t 2013 est mis en ligne sur le site du cacique Raoni la traduction intĂ©grale d'un document prĂ©sentant Ă  Dilma Rousseff des revendications des peuples indigĂšnes du BrĂ©sil, document qu'elle a signĂ©, ainsi qu'un message vidĂ©o dans lequel le cacique Raoni s'adresse Ă  tous les dirigeants du monde pour qu'ils le soutiennent dans sa dĂ©marche et s'opposent au projet de barrage de Belo Monte dans le but de prĂ©server la forĂȘt amazonienne[36].

Pour son combat contre le barrage de Belo Monte, le chef Raoni, a reçu le soutien de personnalités telles que Cali, Bernard Lavilliers, Vincent Cassel, Jan Kounen, Hugues Aufray, Abd al Malik, Pierre Richard, Nicolas Hulot, Paul Watson (Sea Shepherd), Jacques Weber, Marion Cotillard, Rémi Gaillard[37], Sting, James Cameron, Sigourney Weaver et Arnold Schwarzenegger[38], la plupart ayant signé sa pétition internationale[39] contre le barrage de Belo Monte lancée en juin 2010 sur son site officiel.

Tournées européennes « Urgence Amazonie » et « S.O.S. Amazonia »

Le cacique Raoni Metuktire et son neveu Megaron Txucarramãe le 9 juin 2014 à Londres pendant leur campagne européenne S.O.S. AmazÎnia Tour.

Du 29 novembre au 16 dĂ©cembre 2012, PlanĂšte Amazone organise une tournĂ©e europĂ©enne (France, Suisse, Pays-Bas) intitulĂ©e « Urgence Amazonie »[40] pour le cacique Raoni, avec le soutien de Nicolas Hulot[41]. La dĂ©lĂ©gation rencontre en France le prĂ©sident François Hollande[42], Jacques Chirac, Jean-Pierre Bel (prĂ©sident du SĂ©nat), JoĂ«l LabbĂ© (sĂ©nateur du Morbihan), GeneviĂšve Gaillard (maire de Niort)[43], Jean-Paul Delevoye (prĂ©sident du CESE) et JosĂ© Manuel Barroso (prĂ©sident de la Commission europĂ©enne), parmi beaucoup d'autres personnalitĂ©s. La dĂ©lĂ©gation se rend Ă©galement au Parlement europĂ©en afin de demander l'aide de l'Union europĂ©enne pour la prĂ©servation de la forĂȘt amazonienne[44]. L'un des buts affichĂ©s de cette campagne qui rappelle le lien entre le consommateur europĂ©en et la dĂ©forestation est de collecter les fonds nĂ©cessaires au financement d’un projet de construction du futur poste de surveillance du territoire indigĂšne non dĂ©marquĂ© de Kapot-Nhinore, dĂ©jĂ  grignotĂ© par des exploitations agricoles et de bĂ©tail[45]. Le 25 dĂ©cembre 2012, le cacique Raoni et le directeur de son Institut annoncent que la collecte de fonds a Ă©tĂ© un succĂšs et que le projet sera finalisĂ© en avril 2013[46].

En juillet 2018, le public apprend cependant par voie de presse[47] que le projet n'a pas été réalisé et que PlanÚte Amazone qui déclare garder sa confiance au cacique Raoni a cessé sa collaboration avec son Institut : « Il nous a fallu quatre ans et demi pour obtenir [...] un rapport tout à fait insatisfaisant, sans aucun relevé de dépenses », écrit l'association.

PlanĂšte Amazone organise une seconde tournĂ©e europĂ©enne (France, Monaco, Angleterre et NorvĂšge) pour le cacique Raoni, le “S.O.S. AmazĂŽnia Tour”[48] en juin 2014, alors que le BrĂ©sil lance la Coupe du monde de football. Le 3 juin, une soirĂ©e spĂ©ciale est organisĂ©e au CESE pour cĂ©lĂ©brer le 25e anniversaire de sa tournĂ©e mondiale avec le chanteur Sting[49]. Le 4 juin, le cacique Raoni est saluĂ© dans l’hĂ©micycle de l'AssemblĂ©e nationale par l'ensemble des dĂ©putĂ©s et membres du gouvernement prĂ©sents, grĂące au soutien du dĂ©putĂ© Jean-Louis RoumĂ©gas[50]. Le 5 juin, le cacique Raoni cĂ©lĂšbre la journĂ©e mondiale de l'environnement accompagnĂ© de 300 enfants au TrocadĂ©ro, avec lesquels il forme une main verte gĂ©ante appelant Ă  la protection de l'Amazonie.

Cette tournĂ©e permet de semer les graines du projet d’une Alliance des Gardiens de MĂšre Nature auprĂšs de diverses personnalitĂ©s et autoritĂ©s : le prince de Galles, le prince Albert II de Monaco, le roi Harald V de NorvĂšge, Claude Bartolone (prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale), l'ancien Premier ministre Michel Rocard et les artistes Bernard Lavilliers et Pierre Richard.

Le spot du S.O.S. AmazĂŽnia Tour[51], qui reçoit la participation de Bernard Lavilliers et de Paul Watson, lance l’opĂ©ration ‘S.O.S. AmazĂŽnia – Stop Belo Monte!’[52], appelant les citoyens Ă  diffuser sous de multiples formes les symboles de lutte indigĂšne : une main verte pour la forĂȘt, une main rouge pour les peuples qui veillent sur elle.

L'Alliance des Gardiens de MĂšre Nature

Le 2 dĂ©cembre 2015, pendant la COP21, le cacique Raoni Metuktire remet au prĂ©sident français François Hollande les 17 premiĂšres propositions de l'Alliance des Gardiens de MĂšre Nature, sous l'Ɠil de Nicolas Hulot.

En novembre et décembre 2015, le cacique Raoni participe à la COP 21 pour lancer officiellement avec PlanÚte Amazone un nouveau mouvement en faveur de la paix, de la justice climatique et des générations futures notamment à travers un appel à une large reconnaissance des droits de la nature : l'Alliance des Gardiens de MÚre Nature[53]. Le 28 novembre 2015, une soixantaine de représentants autochtones et d'écologistes (dont Paul Watson, Tom Goldtooth, Mindahi Bastida et Marishöri Najashi) venus du monde entier, se réunissent en assemblée constitutive de l'Alliance des Gardiens de MÚre Nature et rédigent une déclaration contenant 17 propositions « pour la préservation du climat et des générations futures »[54]. Cette déclaration est remise par le cacique Raoni le 29 novembre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon et le 2 décembre au président François Hollande[55], avec le soutien de Nicolas Hulot.

Quelques mois plus tard, le 21 juin 2016, est lancĂ©e Ă  partir d'un appel au rassemblement du cacique Raoni, une campagne au financement participatif de PlanĂšte Amazone (« Rejoignez les Gardiens de la Terre »[56]), afin de financer la tenue au BrĂ©sil d’une grande assemblĂ©e rĂ©unissant 200 reprĂ©sentants indigĂšnes et environnementalistes du monde entier. Cette campagne, Ă  laquelle participent Pierre Richard, Bernard Lavilliers, Nicolas Hulot, Paul Watson et Hugues Aufray, rencontre un franc succĂšs sur les rĂ©seaux sociaux et permet de lever 222 791 â‚Ź, ce qui constitue un record sur la plateforme HelloAsso.

GrĂące Ă  ces fonds, se tient du 11 au 16 octobre 2017 Ă  Brasilia la premiĂšre Grande AssemblĂ©e internationale de l'Alliance des Gardiens de MĂšre Nature[57]. PrĂšs de 80 peuples (Kayapo, MasaĂŻ, Maori, Otomi, Saami, Dayak, Yanomami, Navajo, Mapuche, Ashaninka, Kichwa, Papou, Kanak...) venus de 30 pays et cinq continents, sont reprĂ©sentĂ©s. Avec le soutien de leurs alliĂ©s, ils rĂ©digent et adoptent la DĂ©claration de l'Alliance Gardiens et Enfants de l'Alliance des Gardiens de la Terre MĂšre »[58], Ă  partir de laquelle l’Alliance compte dĂ©velopper des stratĂ©gies et projets inspirants.

Mai 2019, rencontre avec le président Macron et le pape François

En mai 2019, trente ans aprĂšs son tour du monde avec le chanteur Sting, le cacique Raoni part pour une nouvelle tournĂ©e europĂ©enne qui fait Ă©tape en France, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, Ă  Monaco, en Italie et au Vatican[59]. Selon l'organisateur, Jean-Pierre Dutilleux, prĂ©sident d'honneur de l'Association pour la forĂȘt vierge, cette tournĂ©e a pour objectif de collecter 1 million d'euros afin de dĂ©marquer de nouveaux territoires kayapo, 15 millions d'euros pour crĂ©er un Institut Xingu "au cƓur de la rĂ©serve indigĂšne" et de promouvoir le livre Raoni, mon dernier voyage[60].

Le cacique Raoni est notamment reçu par le président Macron[61] et le pape François[62].

Le 24 mai, le chef Raoni monte les marches du festival de Cannes[63] avec Jean-Pierre Dutilleux. Le mĂȘme jour, Le Monde publie un reportage Ă  charge sur le cinĂ©aste et compagnon de route du chef kayapo, qui revient sur 40 annĂ©es de relations tumultueuses et interroge sur la tournĂ©e en cours[64]. Le quotidien s'Ă©tonne du dĂ©pĂŽt par l'Association pour la ForĂȘt Vierge de la marque Raoni pour plus d'une centaine de produits, que Jean-Pierre Dutilleux justifie comme une dĂ©marche visant Ă  « protĂ©ger son nom ». ParallĂšlement, Megaron, le neveu du chef Raoni affirme Ă  propos de Dutilleux : « il ne nous a pas prĂ©sentĂ© le projet de cette campagne. Nous nous inquiĂ©tons pour l’image et le nom du chef Raoni »[65]. La dĂ©putĂ© France Insoumise Mathilde Panot interroge quant Ă  elle le gouvernement « sur les possibilitĂ©s d’un abus de confiance de ce chef indigĂšne Ă  la renommĂ©e internationale et Ă  l’ñge avancĂ© »[65] - [66].

Au cƓur d'une crise diplomatique France / BrĂ©sil

Emmanuel Macron et Jair Bolsonaro au sommet du G20 Ă  Osaka (Japon) - le 28 juin 2019
Emmanuel Macron et Jair Bolsonaro au sommet du G20 Ă  Osaka (Japon) - le 28 juin 2019

Le 4 juillet 2019, quelques jours aprÚs la premiÚre rencontre entre Emmanuel Macron et Jair Bolsonaro (intervenue le 27 juin 2019 à Osaka en marge du sommet du G20[67]), le président brésilien affirme, lors de son traditionnel petit déjeuner filmé avec des parlementaires, que son homologue français lui a proposé un rendez-vous à trois avec le cacique Raoni. Il déclare : « Je lui ai fermement répondu non », et ajoute à propos du chef kayapo : « je ne le reconnais pas en tant qu'autorité »[68]. Deux jours avant la provocation de Jair Bolsonaro, Emmanuel Macron avait menacé de boycott par la France l'accord de libre-échange entre le Mercosul et l'Union européenne en cas de retrait du Brésil de l'accord de Paris sur le climat.

Le 23 aoĂ»t 2019, alors que les feux[69] ravagent la forĂȘt amazonienne, le cacique Raoni appelle la communautĂ© internationale Ă  faire pression « pour que le peuple brĂ©silien fasse partir Bolsonaro et que le CongrĂšs vote sa destitution ». Il considĂšre que le prĂ©sident brĂ©silien a une responsabilitĂ© directe sur l'augmentation des incendies, et dit, Ă  propos de ceux qui en sont Ă  l'origine : « ils se lĂąchent tous car sa parole les pousse Ă  dĂ©truire la forĂȘt beaucoup plus vite »[70]. Le 26 aoĂ»t, alors qu'il est sur le point d'ĂȘtre reçu par Emmanuel Macron en marge du G7 de Biarritz, France Inter rĂ©vĂšle une vidĂ©o[71] dans laquelle il rĂ©pond Ă  propos de Jair Bolsonaro : « on dirait qu'il n'est toujours pas adulte, voilĂ  pourquoi il ne veut pas me rencontrer ».

Le 7 septembre 2019, le cacique Raoni est l'invitĂ© spĂ©cial Ă  Bordeaux d'un meeting de La RĂ©publique en marche et rencontre Ă  huis clos le Premier ministre français Édouard Philippe ainsi que plusieurs ministres et cadres du parti[72]. AprĂšs la publication de photos des rencontres sur Twitter, le Huffington Post dĂ©nonce un exercice de communication proche du copier-coller, tandis que le secrĂ©taire national d'Europe Écologie Les Verts, David Cormand, considĂšre comme cynique et obscĂšne que le Premier ministre affiche sa proximitĂ© avec le cacique Raoni sans « interrompre les politiques de destruction de l'Amazonie contre lesquelles [il] lutte », rappelant que son gouvernement soutient en Guyane des projets d'exploitation miniĂšre.

Le cacique Raoni rapporte son Ă©change avec « les gens du gouvernement français » dans une interview accordĂ©e au Monde. Se disant fatiguĂ© des promesses qui n'aboutissent pas[73], il se plaint du retard d'un soutien financier attendu — d'1 million d'euros garanti par le prĂ©sident Macron en mai 2019, prĂ©vu avec un dĂ©lai d'un mois — pour renforcer la dĂ©marcation de son territoire.

Lors de son premier discours Ă  l'assemblĂ©e GĂ©nĂ©rale de l'ONU, le 24 septembre 2019, Jair Bolsonaro s'en prend violemment au prĂ©sident français (sans le nommer) et au cacique Raoni[74], qu'il nomme et dont il affirme qu'il est instrumentalisĂ© par des gouvernements Ă©trangers « pour faire avancer leurs intĂ©rĂȘts en Amazonie ».

En , Jair Bolsonaro Ă©lĂšve Ysani Kalapalo au rang de reprĂ©sentante quasi officielle des peuples autochtones du BrĂ©sil, ce que lui reproche notamment Watatakalu Yawalapiti, dĂ©fenseuse de l'Amazonie. QualifiĂ©e par la presse comme « l'Indienne de Bolsonaro », cette «  Indienne de droite » ou « indigĂšne du XXIe siĂšcle », comme elle aime Ă  s’appeler, n'est en rĂ©alitĂ© qu’une youtubeuse de profession[75] - [76].

Manifeste de Piaraçu et confinement

Le , le chef Raoni rĂ©unit dans le village de Piaraçu, situĂ© en pleine forĂȘt le long du fleuve Xingu, prĂšs de 600 indigĂšnes pour dĂ©noncer Ă  travers un manifeste le prĂ©sident Bolsonaro et sa politique « de gĂ©nocide, ethnocide et Ă©cocide »[77].

Face à l'arrivée de la pandémie de covid-19 au Brésil, il lance le 26 avril 2020 un appel à soutenir son peuple et d'autres peuples indigÚnes dans les domaines de l'alimentaire, de l'hygiÚne et des médicaments[78]. Dans son appel sous forme de message vidéo, relayé par l'ONG PlanÚte Amazone (qui orchestre la campagne de dons), il demande également de l'aide au président français Emmanuel Macron et à Nicolas Hulot[79].

Dans un entretien vidéo donné à l'AFP et paru le 5 juin 2020, il accuse le président Bolsonaro de profiter de la situation provoquée par le coronavirus contre les indigÚnes, alors qu'il annonce vouloir rester confiné dans son village jusqu'à la fin de la pandémie. Il s'oppose aussi à une ordonnance de la FUNAI avec effet immédiat, qui permet le démantÚlement de 237 terres indigÚnes n'ayant pas encore été délimitées par décret présidentiel : « la FUNAI appartient aux Indiens. Elle ne peut pas parler contre nous. »[80].

Le , la presse annonce le décÚs de l'épouse du cacique Raoni, Bekwyka, d'une attaque cérébrale et d'une crise cardiaque[81].

Le suivant, Ă  la suite d’un affaiblissement gĂ©nĂ©ral de son Ă©tat de santĂ©, le cacique Raoni est Ă©vacuĂ© par avion de son village de Metuktire vers une clinique de ColĂ­der, dans l’État du Mato Grosso. Alors que le nombre d'indigĂšnes ayant contractĂ© la Covid-19 augmente et qu'un autre chef kayapo, Paulinho Paiakan, est dĂ©cĂ©dĂ© des suites de la maladie en juin[82], le cacique est rapidement testĂ© et le rĂ©sultat se rĂ©vĂšle nĂ©gatif[83]. Deux jours aprĂšs, le 18 juillet, le cacique Raoni est transfĂ©rĂ© « avec une certaine urgence » vers un Ă©tablissement plus moderne Ă  Sinop, l'hĂŽpital Santa InĂȘs, qui indique que l'aggravation de son Ă©tat de santĂ© serait probablement due Ă  « une hĂ©morragie digestive »[84] - [85]. SoignĂ© pour des ulcĂšres gastriques et intestinaux, le chef Raoni obtient la permission de quitter l'hĂŽpital et retourne dans son village le 25 juillet suivant[86].

Le , Raoni Metuktire est de nouveau admis Ă  l'hĂŽpital de Sinop, en raison d’altĂ©rations du taux de leucocytes dans son sang et de symptĂŽmes de pneumonie. Le diagnostic de Covid-19 est annoncĂ© dans le bulletin mĂ©dical de l'hĂŽpital, qui fait Ă©galement Ă©tat d'une « inflammation cardiaque » pour laquelle de nouveaux examens doivent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s[87]. Le , aprĂšs avoir suivi un traitement suivant le protocole de l'hĂŽpital, il est autorisĂ© Ă  quitter l’établissement[88] - [89].

Annexes

Bibliographie

  • Raoni : mĂ©moires d'un chef indien, Jean-Pierre Dutilleux, prĂ©face de Jacques Chirac, Éditions du Rocher, 2010
  • La FĂȘte indienne, souvenirs d'un voyage chez les indiens du Haut-Xingu de LĂ©opold III, Hachette, 1967
  • PlanĂšte Amazone, par la rĂ©daction de TF1, TF1 Ă©ditions, 1989
  • Amazonie, lutte pour la vie, de Sting et Jean-Pierre Dutilleux, Jean-Claude LattĂšs, 1989
  • Brasil !, bande-dessinĂ©e de Sergio Macedo retraçant le combat du chef Raoni, Le Vaisseau d'Argent, 1989
  • Raoni : le tour du monde en 60 jours d'un indien, de Patrick MahĂ© et Jean-Pierre Dutilleux, Éditions no 1, 1989
  • Le Peuple de Raoni (catalogue d'exposition), de Gustaaf Verswijver, MusĂ©e d'ethnographie de GenĂšve, 1992
  • Raoni et le monde premier, de Jean-Pierre Dutilleux, Au mĂȘme titre, 2000
  • La Grande Revanche : Les AmĂ©rindiens Ă  la reconquĂȘte de leur destin, de Julie Pacorel et Jean-Baptiste Mouttet, 2013
  • I have a dream : un nouveau monde se dessine[90] de Reporters d'espoirs, Éditions Steinkis, 2013
  • Mon Dernier Voyage, avec Jean-Pierre Dutilleux, Ă©d. Arthaud, 2019

Filmographie

Documentaire
Fiction
  • Le Jaguar, de Francis Veber, 1996 - le personnage de WanĂč est largement inspirĂ© du chef Raoni.
  • CharitĂ© Biz'ness, de Pierre Jamin et Thierry Barthes, 1997 - Elie Semoun et SmaĂŻn interprĂštent deux dĂ©linquants qui utilisent la cause de Raoni et Sting pour dĂ©tourner de l'argent.
  • Avatar, de James Cameron, 2009 - le rĂ©alisateur canadien affirme que le combat des Kayapo pour sauver leur environnement, et particuliĂšrement celui du chef Raoni dont il soutient les actions contre le barrage de Belo Monte, est l'une des inspirations de son film.

Références

  1. (pt-BR) Jornal GGN, « Raoni Metuktire, um gigante entre predadores, por Jaqueline Morelo », sur GGN, (consulté le )
  2. « LE CACIQUE RAONI : LA FORÊT POUR COMBAT (CommuniquĂ© et VidĂ©o) », sur raoni.com (consultĂ© le )
  3. Article de la version en ligne du journal Folha de S. Paulo dans lequel le cacique Raoni mentionne sa rencontre avec Juscelino Kubitschek
  4. article de Globo sur le documentaire Coração do Brasil qui refait 50 ans plus tard l'expédition ayant permis de localiser le centre géographique du Brésil
  5. (pt-BR) « Documentårios resgatam a cultura brasileira », sur Globo Filmes (consulté le )
  6. http://raoni.fr/documents/article-paris-match-29-04-2010.pdf
  7. article de iteia sur la cérémonie de l'ordre du mérite culturel du 07/11/2007
  8. (pt) « Cacique Raoni recebe o título de cidadão honorårio de Paris », sur https://oglobo.globo.com,
  9. « Bordeaux : Le chef amazonien Raoni en tĂȘte d’affiche du festival Climax », sur www.20minutes.fr,
  10. vidéo du Parisien du 11/12/2015, "Cop21 : le chef Raoni réclame la reconnaissance des crimes contre l'environnement"
  11. hommage au cacique Raoni Ă  l'occasion de sa victoire du Prix public pour la Paix
  12. article de France Info
  13. article du mouvement Uma Gota no Oceano mentionnant la présence du cacique Raoni à la COP23
  14. reportage publiĂ© sur la version en ligne du quotidien La DĂ©pĂȘche
  15. « BrĂ©sil : le chef indigĂšne Raoni porte plainte contre Jair Bolsonaro pour crimes contre l’humanitĂ© », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  16. « Brésil: la "derniÚre mission" de Raoni pour sauver l'Amazonie », sur LExpress.fr, (consulté le )
  17. Paris Match, « Raoni : «Mitterrand nous a beaucoup aidés, Chirac était un vrai ami, Macron aussi» », sur parismatch.com (consulté le )
  18. France 24, 2 mai 2010 : « Le chef indien Raoni « prĂȘt Ă  la guerre » contre le barrage de Belo Monte au BrĂ©sil ».
  19. « Le combat d'une vie », Cultur Club — La Terre vue du sol.
  20. article sur le site de la Fondation Chirac
  21. présentation de l'Institut Raoni sur le site Equator Initiative
  22. http://raoni.com/actualites-613.php description des relations diplomatiques du cacique Raoni avec les autorités françaises
  23. décryptage des Observateurs de France 24 sur la photo détournée du cacique Raoni en pleurs.
  24. « La colÚre de Raoni », site officiel du chef Raoni, 6 juin 2011.
  25. prĂ©sentation de l'Association pour la ForĂȘt Vierge sur son site officiel
  26. article de Valérie Cabanes paru dans le bulletin de Survival France, tel que reproduit sur raoni.com
  27. article paru dans l'Ă©dition du 20 septembre 2011 du journal Metro (voir page 10)
  28. film intégral en V.O. sous-titrée anglais sur la page vimeo du producteur Cinedelia
  29. article d'Olivier Petitjean sur le site multinationales.org détaillant le rÎle des entreprises Alstom et GDF Suez dans le projet Belo Monte
  30. pétition du chef Raoni contre le barrage Belo Monte sur le site raoni.com
  31. visite à l'ONU de GenÚve du cacique Raoni relatée sur le site raoni.com
  32. historique de PlanĂšte Amazone sur le site officiel de l'association
  33. article du journal 20 Minutes
  34. vidéo du cacique Raoni à l'attention du président Hollande relayée par rtl.fr à la suite de son rendez-vous manqué à Rio20
  35. article du site raoni.com reproduisant le texte de l'Appel au président de la République
  36. http://raoni.com/actualites-751.php vidéo du cacique Raoni publiée sur le compte youtube de PlanÚte Amazone
  37. Liste des personnalités ayant signé la pétition: Cali, Bernard Lavilliers, Jan Kounen, Hugues Aufray, Jacques Weber, Renan Luce, Pierre Richard, Abd Al Malik, Vincent Cassel, Jacque Perrin, Nicolas Hulot, Danielle Mitterrand, Alan Stivell, Claire Keim, Mino Cinelu, Nicolas Vanier, Eva Joly, Remi Gaillard, Marion Cotillard, le groupe Tryo, Vahina Giocante, Christiane Taubira, Edgar Morin, Bianca Jagger
  38. vidéo d'un voyage de James Cameron et Arnold Schwarzenegger en terre Kayapo amazonwatch.org, 26 mars 2011.
  39. PĂ©tition internationale du Chef Raoni et des reprĂ©sentants des peuples indigĂšnes du XingĂč (BrĂ©sil) contre le projet de barrage de Belo Monte, site officiel du chef Raoni
  40. article de l'édition en ligne de Paris Match faisant le point sur la tournée "Urgence Amazonie"
  41. article du quotidien 20 Minutes : "Pour Nicolas Hulot, le chef indien Raoni mérite le prix Nobel de la Paix"
  42. article du quotidien 20 Minutes relatant la rencontre entre François Hollande et le cacique Raoni
  43. article du quotidien La Nouvelle République relatant le soutien financier apporté au cacique Raoni par la ville de Niort
  44. « Le chef indien Raoni demande l’aide de l’UE pour protĂ©ger la forĂȘt amazonienne », sur maxisciences.com, (consultĂ© le ).
  45. article sur raoni.com détaillant la tournée "Urgence Amazonie"
  46. article sur raoni.com contenant la lettre de remerciements adressée par le cacique Raoni et le directeur de son Institut aux donateurs de la tournée "Urgence Amazonie".
  47. article de la Nouvelle RĂ©publique du 25 juillet 2018.
  48. article du site Le Podcast Journal
  49. article de France Culture
  50. vidéo reportage de PlanÚte Amazone sur l'invitation du cacique Raoni à l'Assemblée nationale.
  51. présentation du spot de PlanÚte Amazone sur raoni.com.
  52. dĂ©tails de l'opĂ©ration ‘S.O.S. AmazĂŽnia – Stop Belo Monte!’ sur raoni.com
  53. brochure de lancement de l'Alliance des Gardiens de MĂšre Nature.
  54. Propositions et recommandations de l’Alliance des Gardiens de MĂšre Nature aux États et Ă  la communautĂ© internationale pour la prĂ©servation du climat et des gĂ©nĂ©rations futures.
  55. relation de l'ONG brésilienne ISA sur la remise de la déclaration de l'Alliance des Gardiens de MÚre Nature à François Hollande par le cacique Raoni.
  56. appel de fonds de PlanĂšte Amazone "Rejoignez les Gardiens de la Terre" sur la plateforme HelloAsso.
  57. reportage sur la Grande Assemblée de l'Alliance des Gardiens de MÚre Nature dans le magazine Kaizen.
  58. texte intĂ©gral de la DĂ©claration de l'Alliance Gardiens et Enfants de l’Alliance des Gardiens de la Terre MĂšre sur le site officiel de l'Alliance des Gardiens de MĂšre Nature.
  59. Par Antoine Limoge avec AFPLe 14 mai 2019 à 22h59, « Amazonie : le légendaire chef brésilien Raoni reçu par Macron jeudi », sur leparisien.fr, (consulté le )
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  91. teaser du film sur youtube
  92. fiche du film sur le site du Royal Anthropological Institute (en)
  93. extrait sur le site des Ă©ditions Montparnasse
  94. film complet sur youtube
  95. fiche du film, diffusé le 6 août 2012 sur France 3
  96. fiche du film sur le site AlloCiné

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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