Jair Bolsonaro
Jair Messias Bolsonaro (/ÊaËiÊ bowsoËnaÉŸu/)[alpha 2], nĂ© le Ă GlicĂ©rio (Ătat de SĂŁo Paulo), est un militaire et homme d'Ătat brĂ©silien. DĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral de Rio de Janeiro pendant 28 ans pour des partis de droite conservatrice, il est prĂ©sident du BrĂ©sil du au .
Jair Bolsonaro | ||
Portrait de Jair Bolsonaro en 2019. | ||
Fonctions | ||
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Président de la république fédérative du Brésil[alpha 1] | ||
â (4 ans) |
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Ălection | 28 octobre 2018 | |
Vice-président | Hamilton Mourão | |
Gouvernement | Bolsonaro | |
Coalition | PSL-PRTB-DEM-MDB-PRB- PSC-PTB-PR-PATRI- PSD-NOVO-PODE |
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Prédécesseur | Michel Temer | |
Successeur | Luiz InĂĄcio Lula da Silva | |
Président pro tempore du Mercosur | ||
â (5 mois et 10 jours) |
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Prédécesseur | Alberto Fernåndez | |
Successeur | Mario Abdo | |
â (4 mois et 18 jours) |
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Prédécesseur | Mauricio Macri | |
Successeur | Mario Abdo | |
Député fédéral | ||
â (27 ans et 11 mois) |
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Ălection | ||
RĂ©Ă©lection | 5 octobre 2014 |
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Circonscription | Rio de Janeiro | |
Conseiller municipal de Rio de Janeiro | ||
â (2 ans) |
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Biographie | ||
Nom de naissance | Jair Messias Bolsonaro | |
Surnom | « Cavalão» (« Le Grand Cheval »)[1] - [2] « Le Trump des tropiques »[3] « O Mito » (« Le Mythe »)[4] « Bolsomito »[5] |
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Date de naissance | ||
Lieu de naissance | GlicĂ©rio (Ătat de SĂŁo Paulo, BrĂ©sil) | |
Nationalité | Brésilienne | |
Parti politique | PDC (1988-1993) PPR (1993-1995) PPB (1995-2003) PTB (2003-2005) PP (2005-2016) PSC (2016-2018) PSL (2018-2019) APB (2019-2021) PL (depuis 2021) |
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Conjoint | Michelle Reinaldo (depuis 2013) | |
Enfants | FlĂĄvio Bolsonaro Carlos Bolsonaro Eduardo Bolsonaro |
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DiplÎmé de | Académie militaire d'Agulhas Negras | |
Profession | Militaire (capitaine ) | |
Religion | Catholicisme | |
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Présidents de la république fédérative du Brésil | ||
Militaire de profession, il sâĂ©lĂšve rapidement au grade de capitaine d'artillerie de l'armĂ©e de terre. Ă la fin des annĂ©es 1980, en raison de conflits avec sa hiĂ©rarchie, il devient militaire de rĂ©serve.
EntrĂ© en politique, il est Ă©lu conseiller municipal de Rio de Janeiro en 1988 et dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral pour Rio en 1990, sous lâĂ©tiquette du Parti dĂ©mocrate chrĂ©tien (PDC). Il siĂšge constamment sur les bancs de la Chambre des dĂ©putĂ©s jusqu'en 2019, avec le soutien successif de plusieurs partis de droite (PPR, PPB, PTB, PP, PSC).
Ses propos sexistes, homophobes et racistes, ainsi que sa nostalgie pour la dictature militaire de 1964-1985, lui valent d'ĂȘtre classĂ© Ă l'extrĂȘme droite de l'Ă©chiquier politique. Jusqu'Ă sa candidature prĂ©sidentielle de 2018, il est perçu comme une figure politique isolĂ©e, sa notoriĂ©tĂ© tenant alors essentiellement Ă ses propos polĂ©miques.
Candidat du Parti social-libĂ©ral (PSL) Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2018, il devient favori aprĂšs l'emprisonnement de l'ancien prĂ©sident de gauche Luiz InĂĄcio Lula da Silva, alors en tĂȘte des sondages. Victime pendant la campagne d'une tentative dâassassinat de la part d'un dĂ©sĂ©quilibrĂ©, il Ă©chappe de peu Ă la mort, ce qui renforce sa popularitĂ©. Il est Ă©lu au second tour avec 55,1 % des voix face Ă Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT). Il succĂšde Ă Michel Temer, avec Hamilton MourĂŁo comme vice-prĂ©sident.
CommencĂ© par des dĂ©cisions controversĂ©es au sujet du climat et de la rĂ©forme des universitĂ©s, son mandat est marquĂ© par la pandĂ©mie de Covid-19, durant laquelle il prend des dĂ©cisions critiquĂ©es et tient des propos jugĂ©s complotistes, et par le remplacement du programme social Bolsa FamĂlia par celui d'AuxĂlio Brasil (pt). AccusĂ© par des associations dâĂȘtre responsable dâun gĂ©nocide des peuples autochtones et dâavoir accĂ©lĂ©rĂ© la destruction de la forĂȘt amazonienne, il est visĂ© par des plaintes Ă la Cour pĂ©nale internationale. Ă plusieurs reprises, il est hospitalisĂ© en raison des suites de sa tentative d'assassinat de 2018.
Alors quâil est candidat pour un second mandat en 2022 avec cette fois lâinvestiture du Parti libĂ©ral (PL), il est battu lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle la plus serrĂ©e de lâhistoire du BrĂ©sil, recueillant 49,1 % des voix exprimĂ©es face Ă lâancien prĂ©sident Luiz InĂĄcio Lula da Silva (PT). Cependant, aux Ă©lections parlementaires, son parti obtient le plus dâĂ©lus au CongrĂšs national. Deux jours avant la fin de sa prĂ©sidence, il quitte le BrĂ©sil pour les Ătats-Unis et nâassiste pas Ă lâinvestiture de son successeur ; par la suite, il est conspuĂ© lors de l'invasion de la place des Trois Pouvoirs. En juin de la mĂȘme annĂ©e, il est condamnĂ© Ă huit ans d'inĂ©ligibilitĂ© par le Tribunal supĂ©rieur Ă©lectoral (TSE).
Situation personnelle
Origines et enfance
Ses parents, Percy Geraldo Bolsonaro â dentiste de profession â et Olinda Bonturi â femme au foyer â, sont des descendants d'immigrĂ©s italiens (VĂ©nĂ©tie) et allemands[6] - [7] - [8]. Il grandit au sein dâune famille catholique avec ses cinq frĂšres et sĆurs Ă Eldorado, une petite ville pauvre de la vallĂ©e de Ribeira, dans l'Ătat de SĂŁo Paulo.
CarriĂšre militaire
Jair Bolsonaro s'intéresse à l'armée dÚs l'ùge de quinze ans[9].
En 1970, alors que l'armĂ©e traque le dĂ©serteur et guĂ©rillero Carlos Lamarca, il guide les militaires dans cette rĂ©gion qu'il connaĂźt bien. En rĂ©compense, un soldat lui donne un bulletin pour s'inscrire Ă lâĂ©cole des cadets[10]. Ă la fin de sa scolaritĂ© Ă l'Ă©cole secondaire, il est reçu Ă l'Ăcole prĂ©paratoire des cadets de l'armĂ©e de terre. Il est ensuite formĂ© Ă l'AcadĂ©mie militaire d'Agulhas Negras â la principale Ă©cole militaire du pays â, dont il sort diplĂŽmĂ© comme sous-lieutenant d'artillerie en 1977, pendant la dictature militaire.
Servant d'abord comme soldat, il s'élÚve jusqu'au grade de capitaine d'artillerie de l'armée de terre. Connu pour sa force physique, il est surnommé « Cavalão » (« le grand cheval »)[1] - [2].
Le , il est renvoyĂ© de l'armĂ©e Ă la suite de sa participation prĂ©sumĂ©e Ă un projet consistant Ă faire exploser des bombes de faible puissance dans les toilettes de casernes. Cependant le Tribunal suprĂȘme militaire l'acquitte de ces accusations le [11]. Jair Bolsonaro devient alors militaire de rĂ©serve.
Vie privée
Jair Bolsonaro a été marié trois fois et a cinq enfants.
Avec sa premiĂšre femme, RogĂ©ria Nantes Nunes Braga, il est le pĂšre de FlĂĄvio Bolsonaro (sĂ©nateur pour Rio de Janeiro), de Carlos Bolsonaro (conseiller municipal de la ville de Rio de Janeiro) et d'Eduardo Bolsonaro (dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral pour l'Ătat de SĂŁo Paulo). Il Ă©pouse ensuite Ana Cristina Valle, Ă©vangĂ©lique, avec qui il a un autre fils, Renan[12] - [13]. En 2007, il rencontre Michelle Reinaldo, de confession Ă©vangĂ©lique, avec qui il se marie en 2013 ; le couple a une fille, Laura[14] - [15].
Il est de confession catholique[8]. En 2016, lors d'un voyage en Israël, il se fait baptiser symboliquement dans le Jourdain, selon le rite évangélique[16].
En 2019, son fils FlĂĄvio fait l'objet d'une enquĂȘte pour corruption[17]. LâenquĂȘte note aussi des transferts en chĂšques dont lâun aurait bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă Michelle Bolsonaro[18].
Ascension politique
DĂ©buts
En 1986, alors qu'il a le grade de capitaine, il accorde au magazine Veja un entretien dans lequel il critique le faible niveau des salaires des militaires et les restrictions budgĂ©taires imposĂ©es Ă lâarmĂ©e[19]. Ses propos lui sont reprochĂ©s par sa hiĂ©rarchie et lui valent quinze jours dâemprisonnement. Il reçoit cependant le soutien de collĂšgues et de femmes de militaires[20].
Il se fait élire en 1988 conseiller municipal de la ville de Rio de Janeiro[21] pour le Parti démocrate chrétien (PDC).
Ălections
En 1990, il est élu député fédéral à Rio de Janeiro avec le soutien du PDC. Constamment réélu depuis, il adhÚre successivement à plusieurs partis centristes ou de droite, une transhumance partisane courante au Brésil[10] : Parti progressiste réformateur (PPR), Parti progressiste brésilien (PPB), Parti travailliste brésilien (PTB), Parti progressiste (PP, successeur du PPB), Parti social-chrétien (PSC). En 2014, avec 465 000 voix, il est le mieux élu des 46 députés pour Rio de Janeiro[22].
Exercice de la fonction
à la Chambre des députés, il dépose prÚs de 200 propositions de loi et un amendement constitutionnel ; cependant, ceux-ci sont quasiment tous rejetés[23]. Réputé mauvais orateur, il ne pÚse guÚre dans la vie parlementaire du pays et reste une personnalité politique discrÚte, ce qui lui permettra, lors de la campagne présidentielle de 2018, d'apparaßtre comme un homme neuf au sein de la classe politique[10] - [24].
Destitution de Dilma Roussef
Il se prononce en 2016 pour la destitution de Dilma Rousseff, dĂ©diant son vote au colonel Ustra, qui a torturĂ© celle-ci en 1970[24]. En octobre de la mĂȘme annĂ©e, il vote en faveur de l'amendement constitutionnel « PEC-241 (pt) », dĂ©fendu par le nouveau gouvernement et qui vise Ă plafonner les dĂ©penses publiques sur vingt ans[25].
Fin de mandat
En , il quitte le Parti social-chrétien pour le Parti social-libéral (PSL). AprÚs son adhésion, le mouvement libéral des Livres (en) quitte le PSL, qui adopte dÚs lors des positions plus conservatrices.
Ălection prĂ©sidentielle de 2018
DĂ©buts de campagne
DĂ©signĂ© candidat du PSL Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2018, Jair Bolsonaro prend pour collistier Ă la vice-prĂ©sidence le gĂ©nĂ©ral Ă la retraite Hamilton MourĂŁo. AprĂšs l'invalidation de la candidature de l'ancien prĂ©sident Lula da Silva, Jair Bolsonaro prend la tĂȘte des sondages en vue du premier tour de l'Ă©lection[26].
Faisant notamment campagne contre lâinsĂ©curitĂ© et la corruption, il bĂ©nĂ©ficie du ressentiment de la population vis-Ă -vis de la classe politique traditionnelle, la violence et la crise Ă©conomique ayant plongĂ© des millions de BrĂ©siliens dans la misĂšre[27] - [28] - [29]. Alors que la plupart de la classe politique est poursuivie pour des dĂ©lits financiers, il nâest mis en cause dans aucune affaire, ce qui lui permet de bĂ©nĂ©ficier dâune image de probitĂ©[30] - [31]. Son principal conseiller Ă©conomique est toutefois soupçonnĂ© par la justice de fraude[32]. Par son style et ses prises de position, Jair Bolsonaro est parfois comparĂ© au prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump[24] - [33] - [34]. Le spĂ©cialiste de lâAmĂ©rique du Sud Christophe Ventura souligne que « Le rejet trĂšs fort de la politique en gĂ©nĂ©ral par la population crĂ©e une sorte de trumpisme brĂ©silien. Jair Bolsonaro capte ces ressentiments et se transforme en candidat anti-systĂšme, ce qu'il n'est pourtant pas du tout »[35]. Nicolas Lebourg estime que si ce rapprochement peut ĂȘtre pertinent en ce que Jair Bolsonaro se montre « transgressif, sexiste, ordurier et fier de lâĂȘtre », il est plus pertinent de le rapprocher des extrĂȘmes droites europĂ©ennes compte tenu de l'influence qu'elles ont eue sur l'extrĂȘme droite brĂ©silienne ; il met Ă©galement en avant son appartenance Ă la « nouvelle droite » brĂ©silienne qui « a aussi une dynamique liĂ©e Ă ses fondamentaux locaux : autoritarisme, catholicisme ou anticommunisme obsessionnel »[36].
Tentative d'assassinat
Le , Jair Bolsonaro est poignardĂ© alors quâil tient un meeting Ă Juiz de Fora[37]. HospitalisĂ© dans un Ă©tat critique â les mĂ©decins constatent plusieurs perforations de son intestin grĂȘle et la perte de 2,5 litres de sang â, il subit trois opĂ©rations chirurgicales[38] - [39] - [40] - [41]. Son agresseur, AdĂ©lio Bispo de Oliveira, est un ancien militant du Parti socialisme et libertĂ© qui affirme avoir agi « sur l'ordre de Dieu » pour « des motifs politiques, religieux, et Ă©galement en raison des prĂ©jugĂ©s que montre Bolsonaro Ă chaque fois quâil parle de race, de religion et des femmes »[42] - [43] - [44]. Cette tentative d'assassinat intervient dans un climat de tensions inĂ©dit pour une Ă©lection prĂ©sidentielle[45] - [46] ; Jair Bolsonaro avait auparavant lui-mĂȘme refusĂ© de condamner une attaque contre la caravane de campagne de Lula et avait appelĂ© Ă mitrailler des militants de gauche[46] - [47] - [48]. Il quitte l'hĂŽpital le pour poursuivre sa convalescence et sa campagne Ă son domicile[49]. Le , son agresseur, considĂ©rĂ© comme dangereux et ayant promis s'il le pouvait d'agresser Jair Bolsonaro et l'ancien prĂ©sident Michel Temer, est dĂ©clarĂ© irresponsable mais internĂ© dans une prison fĂ©dĂ©rale pour des soins psychiatriques[50].
Poursuite de la campagne
L'Ă©lectorat de Jair Bolsonaro comprend principalement des membres des classes moyennes et supĂ©rieures, des jeunes, et des habitants du Sud[51] - [52] - [53]. Il est particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© des propriĂ©taires terriens et des industriels[51] - [52]. Selon l'universitaire RaphaĂ«l Gutmann, « ses diffĂ©rents soutiens rĂ©vĂšlent un programme « libĂ©ral-conservateur » hybride, composĂ© de capitalisme, de nationalisme, dâautoritarisme et de fondamentalisme religieux »[21]. D'abord surtout favorables Ă Geraldo Alckmin, les marchĂ©s financiers se rallient progressivement Ă sa candidature en raison de la montĂ©e des intentions de vote en sa faveur et de son programme Ă©conomique[54] - [32]. Il reçoit Ă©galement le soutien de personnalitĂ©s comme Ronaldinho, Lucas Moura, Rivaldo, Marcelo Filho, Cafu, Felipe Melo, JĂĄdson, JosĂ© Aldo ou Gusttavo Lima[55] - [56] - [57] - [58] - [59]. Neymar (PSG) et Gabriel Jesus (Manchester City), s'ils n'ont pas explicitement soutenu Jair Bolsonaro durant la campagne, ont eux rĂ©agi positivement Ă des publications sur les rĂ©seaux sociaux appelant Ă voter pour lui, notamment une publication Instagram dâAlan Patrick du Shaktar Donetsk[60].
Les objectifs et les stratégies de communication durant la campagne
Afin de mener Ă bien sa campagne Ă©lectorale en 2018, Jair Bolsonaro sâest appuyĂ© sur les mĂ©dias sociaux pour contacter sa base Ă©lectorale[61]. Cette stratĂ©gie lui a permis de dĂ©velopper un aspect plus humain et de crĂ©er une relation avec ses Ă©lecteurs que lâon pourrait apparenter Ă une relation entre une cĂ©lĂ©britĂ© et ses fans comme le remarque Viscardi[62]. Anthropology News va encore plus loin en intitulant leur volume 61 "Lorsque les Ă©lecteurs brĂ©siliens deviennent des abonnĂ©s"[63]. Cette vision est exactement celle que Jair Bolsonaro a souhaitĂ© dĂ©velopper lors de ces Ă©lections prĂ©sidentielles et il y est parvenu grĂące Ă plusieurs moyens mis en place.
Les moyens mis en place sur les réseaux sociaux
Cette stratĂ©gie de communication sâest rĂ©vĂ©lĂ©e sous plusieurs formes. Dâabord, Le Monde Ă©voque la « stratĂ©gie discursive consistant Ă construire une dualitĂ© idĂ©ologique entre le « nous » et le « eux ». »[61]. Jair Bolsonaro insiste vraiment sur la frontiĂšre entre les « hommes communs », les « bons citoyens », reprĂ©sentĂ©s par le « nous » et les Ă©trangers, les opposants, les ennemis de la patrie, reprĂ©sentĂ©s par le « eux ». Afin dâaccentuer sa proximitĂ© avec son auditoire, Jair Bolsonaro utilise un langage non-conventionnel, plutĂŽt franc, et scandaleux. Il est connu pour tenir un discours haineux envers les peuples indigĂšnes et noirs[61] ce qui fait sensation sur les mĂ©dias sociaux et lui offre une large visibilitĂ©. De plus, en Ă©tudiant 1100 tweets publiĂ©s par Jair Bolsonaro durant la campagne Ă©lectorale, Viscardi en a relevĂ© 69 contenant les mots « fake news », « vĂ©ritĂ© » ou « mensonge »[62]. Jair Bolsonaro utilise donc les rĂ©seaux sociaux Ă trĂšs haute frĂ©quence et diffuse beaucoup dâinformations quâil modifie souvent en sa faveur. Mais au lieu de crĂ©er de la mĂ©fiance, cette stratĂ©gie installe plutĂŽt une confiance entre le candidat et les Ă©lecteurs. Jair Bolsonaro rĂ©pond en personne Ă ses abonnĂ©s, qui sont par la mĂȘme occasion, ses potentiels Ă©lecteurs, ce qui lui permet de faire preuve dâune certaine authenticitĂ© et de tisser des liens plus proches que par le biais des mĂ©dias plus formels comme la tĂ©lĂ©vision ou la radio par exemple. Dâailleurs pendant la pĂ©riode Ă©lectorale, « les mĂ©dias traditionnels ont perdu le monopole du flux dâinformation »[64]. Les citoyens portaient moins dâintĂ©rĂȘt aux sources dâinformation plus formelles quâaux messages partagĂ©s par Jair Bolsonaro et une dĂ©fiance grandissante de la population brĂ©silienne envers les canaux informationnels traditionnels est apparue.
Enfin, il est important de mentionner le cas des groupes WhatsApp qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour servir une propagande « pro-Bolsonaro » lors de la campagne. PremiĂšrement, environ 120 millions de BrĂ©siliens utilisent WhatsApp en 2018, ce qui reprĂ©sente prĂšs de deux tiers de la population. Câest donc une plateforme qui regroupe la majeure partie de la population et qui est parfaite pour diffuser des informations. Ainsi, des donnĂ©es personnelles ont Ă©tĂ© vendues aux candidats pour ajouter les utilisateurs de WhatsApp sur des groupes dans lesquels Ă©taient envoyĂ©s des vidĂ©os, des memes ou des messages critiquant Haddad ou idĂ©alisant Bolsonaro. Certains individus se retrouvaient dans une dizaine de groupes en mĂȘme temps et recevaient des centaines de messages par jour[65].
Cette information est dâautant plus importante lorsque lâon sait quâau BrĂ©sil, 67% de la population utilise les rĂ©seaux sociaux en prioritĂ© pour chercher des informations[64]. De plus, en octobre 2018, avant le second tour, 66% disent avoir utilisĂ© Facebook ou WhatsApp pour sâinformer sur les Ă©lections mais ces deux plateformes-ci sont extrĂȘmement propices Ă la circulation de fake news en particulier en pĂ©riode Ă©lectorale[64]. La dĂ©sinformation rĂ©gnait donc dans tout le pays et il a alors Ă©tĂ© plus facile pour Bolsonaro de construire et de diffuser sa propre vĂ©ritĂ©[62].
Victoire au second tour
Le , il arrive en tĂȘte du premier tour avec 46,03 %, soit un score plus important quâannoncĂ© par les sondages. Dans le mĂȘme temps, les Ă©lections parlementaires voient le PSL devenir la deuxiĂšme force en termes dâĂ©lus et la premiĂšre en nombre de voix[66] - [67]. Dans lâentre-deux-tours, Jair Bolsonaro modĂšre quelque peu son discours, notamment sur les questions Ă©conomiques[68]. Comme au premier tour, il refuse de participer Ă des dĂ©bats, invoquant les consignes de ses mĂ©decins puis des raisons stratĂ©giques[69] - [70].
Au second tour, le , Jair Bolsonaro obtient 55,13 % (57,8 millions de voix) face au candidat du Parti des travailleurs (PT), Fernando Haddad (47,0 millions, 44,87 %)[71].
Président de la République
Investiture et débuts
Son investiture Ă la prĂ©sidence de la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative du BrĂ©sil se dĂ©roule le [72]. Il constitue le lendemain un gouvernement resserrĂ©, composĂ© de vingt hommes et deux femmes, et comprenant des militaires, des nostalgiques de la dictature, des Ă©vangĂ©liques et climatosceptiques, avec une personnalitĂ© dominante cumulant cinq portefeuilles de ministres (Ăconomie, Finances, Industrie, Commerce et Planification), Paulo Guedes[73]. Plus de 3 000 militaires composent son administration, dont neuf des 22 ministres et le vice-prĂ©sident, Hamilton MourĂŁo[74].
Il est rĂ©opĂ©rĂ© fin pour retirer une poche de colostomie[75]. Son hospitalisation dure deux semaines en raison de complications post-opĂ©ratoires[76]. Il est de nouveau opĂ©rĂ© en septembre de la mĂȘme annĂ©e[77].
Ă ses dĂ©buts, il bĂ©nĂ©fice de 75 % d'opinions favorables[78]. Mais il doit composer avec un CongrĂšs oĂč son parti est minoritaire[79].
PremiÚres mesures et politique intérieure
Sa premiĂšre mesure est d'augmenter de 4,6 % le salaire mensuel minimum, une mesure qui concerne 50 millions de BrĂ©siliens[80]. La revalorisation automatique du salaire minimum, mise en place par Lula en 2007, est ensuite supprimĂ©e[81]. Il accorde Ă©galement un treiziĂšme mois aux 14 millions de familles bĂ©nĂ©ficiant du programme social Bolsa FamĂlia[82], qu'il remplace par le programme AuxĂlio Brasil (pt) Ă la fin de l'annĂ©e 2021[83].
Le , il demande au ministre de la DĂ©fense d'organiser les commĂ©morations du putsch du 31 mars 1964, qu'il ne considĂšre pas comme un coup d'Ătat militaire, levant ainsi l'interdiction faite aux militaires par Dilma Rousseff en 2011[84]. Le suivant, il signe un dĂ©cret qui donne la possibilitĂ© Ă 25 professions de porter des armes. Alors que la loi Ă©tait auparavant trĂšs restrictive, un BrĂ©silien sur dix peut dĂ©sormais acheter une arme lĂ©gĂšre librement[85]. Le , il rĂ©voque les deux dĂ©crets instituant la mesure, aprĂšs l'opposition du SĂ©nat et le dĂ©pĂŽt d'un recours devant le Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral[86].
Des manifestations d'Ă©tudiants et d'enseignants rĂ©unissent 1,5 million de personnes le â un nombre record depuis le mouvement protestataire de 2013 â contre son projet de baisse des dotations pour les universitĂ©s[87]. En rĂ©action, le chef de lâĂtat les qualifie d'« idiots utiles »[88]. D'aprĂšs Le Monde, le gouvernement de Jair Bolsonaro veut « Ă©liminer tout supposĂ© endoctrinement gauchiste des Ă©lĂšves dans les salles de classe »[89]. Il souhaite Ă©galement sâattaquer aux filiĂšres de philosophie, sciences sociales, et littĂ©rature, et implanter davantage dâĂ©coles civiques-militaires[90]. Une nouvelle manifestation a lieu le [91]. En , il fait face Ă une grĂšve gĂ©nĂ©rale dans le contexte de la Copa AmĂ©rica 2019[92]. En 2019, la moitiĂ© du budget allouĂ© aux sciences est gelĂ©e[93].
Proche de l'industrie agroalimentaire, le gouvernement permet à celle-ci d'accaparer davantage de terres, au détriment des communautés indigÚnes et de la protection de l'environnement. Les conflits concernant la possession des terres se multiplient (135 personnes tuées en 2019, soit une hausse de 141 % des assassinats en rapport avec ces conflits par rapport à 2016) et la déforestation augmente de 85 % en 2019 par rapport à l'année précédente[94].
Il conduit une politique d'austérité qui est favorablement accueillie par les marchés, faisant notamment voter une réforme des retraites en 2019, année qui voit l'économie se redresser[95]. Un projet de loi visant à accroitre l'indépendance de la Banque centrale est également défendu par le gouvernement[82].
Le gouvernement annonce en juillet 2019 un « ambitieux » programme de privatisation dâentreprises publiques, citant dix-sept sociĂ©tĂ©s, des services postaux aux banques, en passant par la loterie et la Maison de la monnaie (chargĂ©e dâimprimer les billets), ou encore Electrobras (le plus important producteur dâĂ©lectricitĂ© dâAmĂ©rique latine) et le port de Santos (le plus grand port dâAmĂ©rique latine). Il engage Ă©galement la privatisation de certaines activitĂ©s de la compagnie pĂ©troliĂšre Petrobras[96].
Il dĂ©cide dâaccĂ©lĂ©rer la mise en vente de nouveaux pesticides, comme le demande l'agrobusiness. Au cours de ses trois premiers mois d'exercice, son gouvernement a approuvĂ© la mise sur le marchĂ© de 121 nouveaux pesticides[97]. En 2022, une nouvelle loi assouplit la rĂ©glementation des pesticides[98].
Il signe en fĂ©vrier 2022 un dĂ©cret visant Ă dĂ©velopper lâorpaillage, notamment en Amazonie, soulignant que cette activitĂ© permet Ă des personnes dĂ©favorisĂ©es de sortir de la pauvretĂ©. Elle est cependant contestĂ©e en raison de ses consĂ©quences sur la dĂ©forestation et la pollution des cours d'eau[99].
Pandémie de Covid-19
En , alors que la pandĂ©mie de Covid-19 commence Ă inquiĂ©ter de nombreux gouvernements Ă©trangers, qui prennent des mesures en consĂ©quence, Jair Bolsonaro se dĂ©marque en affichant son scepticisme et appelle maires et gouverneurs Ă revenir sur les restrictions qu'ils ont introduites pour freiner la propagation du virus au BrĂ©sil[100]. Il ne respecte pas les consignes de confinement prises par son gouvernement, affirme que son pays « ne peut pas s'arrĂȘter » au niveau Ă©conomique, encourage les BrĂ©siliens Ă sortir et ses partisans Ă manifester et, face Ă la hausse du nombre de morts, se dit incapable de produire un « miracle », suscitant l'indignation de mĂ©dias et gouverneurs qui mettent en cause sa responsabilitĂ©, son manque d'empathie envers les victimes et son absence sur le terrain alors que les hĂŽpitaux sont dĂ©bordĂ©s[101] - [102]. Il appelle les plus de 65 ans Ă rester confinĂ©s[101], tout en ajoutant que la plupart des gens â y compris lui-mĂȘme â n'ont rien Ă craindre[100]. Il propose un jeĂ»ne religieux national pour conjurer le virus[103], ainsi que l'administration dĂšs les premiers symptĂŽmes du traitement Ă base de chloroquine, suivant ainsi l'Ordre des mĂ©decins, dont la dĂ©cision est trĂšs contestĂ©e, et allant Ă l'encontre de l'avis du ministre de la SantĂ©, Nelson Teich[104]. En , l'Association brĂ©silienne des juristes pour la dĂ©mocratie (ABJD), reprĂ©sentĂ©e par les avocats Ricardo Franco Pinto (Espagne) et Charles Kurmay[105] (Ătats-Unis), dĂ©pose une plainte contre Jair Bolsonaro devant la Cour PĂ©nale Internationale de La Haye, pour crimes contre lâhumanitĂ©[106]. L'association pointe l'attitude « totalement irresponsable » du chef dâEtat brĂ©silien, Ă travers ses dĂ©clarations incitant Ă la fin de l'isolement social ». Pour l'ABJD, Jair Bolsonaro se rend coupable d'un crime d'Ă©pidĂ©mie, en rĂ©fĂ©rence Ă l'article 267 du Code pĂ©nal brĂ©silien et Ă la loi no 8072/1990 qui qualifie les crimes odieux ». De surcroĂźt, il transgresse la loi no 13.979 du , qui traite spĂ©cifiquement de l'urgence du Covid-19. Enfin, l'ABJD confirme la lĂ©gitimitĂ© de la Cour PĂ©nale Internationale dans l'Ă©tude de la plainte. Le gouvernement lance une campagne officielle « Le BrĂ©sil ne peut s'arrĂȘter » que le Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral fait annuler[103]. Le , la publication mĂ©dicale The Lancet prĂ©sente Jair Bolsonaro comme « la plus grande menace Ă la rĂ©ponse du BrĂ©sil Ă la pandĂ©mie », dans un Ă©ditorial inhabituel[104]. En , des membres du personnel de santĂ© au BrĂ©sil demandent une enquĂȘte Ă la Cour pĂ©nale internationale pour « crime contre lâhumanitĂ© » contre Jair Bolsonaro, en raison de sa gestion de la pandĂ©mie de Covid-19[107]. Lors de cette mĂȘme pĂ©riode, il exerce son droit de veto pour supprimer 16 articles d'une loi adoptĂ©e par le parlement qui auraient notamment obligĂ© le gouvernement Ă assurer aux indigĂšnes l'accĂšs Ă l'eau potable, Ă des lits de soins intensifs spĂ©cialement rĂ©servĂ©s pour eux, et la distribution gratuite de produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©[108].
Tous les dimanches Ă partir du , il participe, souvent sans porter de masque[109], Ă des manifestations de soutien Ă son Ă©gard et d'opposition aux mesures de confinement, qui demandent Ă©galement la fermeture du CongrĂšs et du Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral ; Alexandre de Moraes, juge du Tribunal suprĂȘme, demande une enquĂȘte pour dĂ©terminer si des actes « criminels » ont Ă©tĂ© commis lors d'une d'entre elles[110] - [111] - [74]. Le , Twitter supprime deux tweets provenant du compte officiel du prĂ©sident brĂ©silien, car remettre en cause le confinement contrevient au rĂšglement du rĂ©seau social[112]. Le , Ă la suite dâune requĂȘte dĂ©posĂ©e par un avocat, le juge Renato Borelli dĂ©cide quâune amende de 2 000 rĂ©als sera infligĂ©e Ă Jair Bolsonaro et Ă ses collaborateurs sâils apparaissent Ă nouveau en public sans le masque exigĂ© par un dĂ©cret en vigueur dans le District fĂ©dĂ©ral, alors que celui-ci est obligatoire depuis plusieurs semaines dans la plupart des rĂ©gions du BrĂ©sil[109]. En , Mediapart relĂšve qu'« Ă lâimage de leur leader, ces partisans, peu nombreux, se radicalisent de plus en plus : certains appellent Ă une guerre civile et des dĂ©putĂ©s alliĂ©s du prĂ©sident menacent les opposants »[74].
Dans une adresse tĂ©lĂ©visĂ©e Ă la nation, le , son discours change de tonalitĂ© : il Ă©voque le « plus grand dĂ©fi de notre gĂ©nĂ©ration », affirme que « [sa] prĂ©occupation a toujours Ă©tĂ© de sauver des vies », et « rĂ©affirme lâimportance de la collaboration et la nĂ©cessaire union de tous, dans un grand pacte pour la prĂ©servation de la vie »[113]. Le , il retrouve cependant ses accents habituels, traitant la presse de « vautour » et affirmant que « le BrĂ©sil ne peut pas supporter de rester deux ou trois mois Ă l'arrĂȘt »[113].
Dans sa gestion de la crise, il s'aliĂšne la quasi-totalitĂ© des gouverneurs du pays ainsi qu'une majoritĂ© d'Ă©lus du CongrĂšs ; l'armĂ©e prend Ă©galement ses distances avec lui[113] - [114]. Son ministre de la SantĂ©, Luiz Henrique Mandetta, populaire, adopte des positions diamĂ©tralement opposĂ©es aux siennes[114]. Alors qu'il en est dans un premier temps empĂȘchĂ© par l'Ă©tat-major de l'armĂ©e[103], Jair Bolsonaro le congĂ©die mi-avril[115]. Quelques jours plus tard, Sergio Moro, ministre de la Justice et autre poids lourd du gouvernement, dĂ©missionne Ă son tour en dĂ©nonçant « des interfĂ©rences politiques au sein de la police fĂ©dĂ©rale » alors que Jair Bolsonaro cherche Ă limoger MaurĂcio Valeixo, le directeur de la police fĂ©dĂ©rale qui mĂšne des enquĂȘtes sur FlĂĄvio et Carlos Bolsonaro[116]. Mediapart indique que « depuis plusieurs semaines, SĂ©rgio Moro critiquait en interne la gestion ubuesque de la crise du coronavirus par Jair Bolsonaro, mais l'origine des tensions entre les deux hommes est plus ancienne »[116]. Ă la suite des accusations de SĂ©rgio Moro, le procureur gĂ©nĂ©ral de la RĂ©publique demande l'instauration d'une enquĂȘte auprĂšs du Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral[116]. L'enquĂȘte est ouverte le [117]. Selon Mediapart, il s'agit de « la plus grave crise que traverse son administration, qui pourtant les collectionne »[116].
AprĂšs seulement 27 jours en poste, pendant lesquels le nombre de dĂ©cĂšs dus au Covid-19 a Ă©tĂ© multipliĂ© par huit, le nouveau ministre de la SantĂ©, Nelson Teich, dĂ©missionne Ă son tour, le : LibĂ©ration indique que « Nelson Teich a refusĂ© de suivre le leader dâextrĂȘme droite dans son dĂ©ni de la gravitĂ© de la pandĂ©mie et sa vĂ©ritable obsession pour la chloroquine, la cure miracle Ă lâentendre »[104]. AprĂšs ce dĂ©part et sous la pression de Jair Bolsonaro, le ministĂšre de la SantĂ© recommande finalement l'usage de chloroquine et d'hydroxychloroquine pour les patients lĂ©gĂšrement atteints par la Covid-19, alors qu'il Ă©tait jusqu'alors rĂ©servĂ© aux cas graves, comme dans la plupart des grands pays touchĂ©s[118]. Jair Bolsonaro annonce dans le mĂȘme temps que le ministre de la SantĂ© par intĂ©rim, Eduardo Pazuello, un gĂ©nĂ©ral d'active, devrait « rester longtemps » Ă son poste[118]. Une trentaine de demandes en destitution le concernant sont dĂ©posĂ©es au Parlement[119] - [74]. Le , Regina Duarte, ministre de la Culture, devient le quatriĂšme membre du gouvernement Ă quitter celui-ci en un peu plus d'un mois, ce qui s'expliquerait par son refus d'entreprendre la croisade culturelle contre les idĂ©es de gauche voulue par Jair Bolsonaro[120]. En , Jair Bolsonaro remplace pour la troisiĂšme fois son ministre de la SantĂ© en nommant le cardiologue Marcelo Queiroga, dĂ©fenseur de la distanciation sociale[121]. Il modĂšre par ailleurs son discours sur la vaccination, reconnaissant son importance aprĂšs l'avoir longtemps dĂ©criĂ©e[121].
Jair Bolsonaro demeure soutenu par ses trois fils, le ministre de l'Ăconomie Paulo Guedes, des entrepreneurs influents dont Paulo Skaf, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration des Industries de lâĂtat de SĂŁo Paulo, et les Ăglises Ă©vangĂ©liques, dont les pasteurs minimisent la pandĂ©mie, critiquent les mesures dâisolement social et demandent l'ouverture des lieux de culte[113] - [114] - [103]. Ă leur demande, Jair Bolsonaro a, par dĂ©cret, inclus les activitĂ©s religieuses parmi les activitĂ©s essentielles Ă prĂ©server durant la pandĂ©mie[103]. Les membres des forces de police militaire lui sont Ă©galement massivement favorables[74]. Fin , un tiers des BrĂ©siliens lui maintiennent leur soutien, soit un niveau Ă©quivalent Ă celui de [122]. Alors que la popularitĂ© de Jair Bolsonaro est en baisse, l'opposition reste divisĂ©e et l'idĂ©e d'un front commun ne fait pas l'unanimitĂ©[74]. Sa popularitĂ© remonte progressivement et s'accroĂźt durant l'Ă©tĂ© au-delĂ du traditionnel noyau dur de l'extrĂȘme droite. Il bĂ©nĂ©ficie notamment dâune bonne cote auprĂšs des Ă©lecteurs bĂ©nĂ©ficiant de son aide dâurgence de 600 rĂ©aux (100 euros)[123].
Le , alors que le BrĂ©sil est le pays le plus touchĂ© par la pandĂ©mie derriĂšre les Ătats-Unis, Jair Bolsonaro annonce lors d'un entretien tĂ©lĂ©visĂ© avoir Ă©tĂ© testĂ© positif au Covid-19[124]. Ă la fin du mois, il dĂ©clare que les BrĂ©siliens seraient probablement tous infectĂ©s par le virus[125].
Fin , il procĂšde Ă un important remaniement gouvernemental avec six changements de ministres, Ă des portefeuilles de premier plan : Ernesto AraĂșjo, prĂ©sentĂ© par 20 Minutes comme « l'un des membres les plus exaltĂ©s de l'« aile idĂ©ologique » du gouvernement Bolsonaro », quitte notamment les Affaires Ă©trangĂšres, critiquĂ© pour avoir entravĂ© l'importation de vaccins en raison de ses mauvaises relations avec la Chine[126]. Ce remaniement acte le rapprochement avec le CentrĂŁo, groupe informel de parlementaires centristes qui monnaient leur soutien en Ă©change de postes importants[126]. En rĂ©action au dĂ©part du gouvernement de Fernando Azevedo e Silva, gĂ©nĂ©ral respectĂ© et influent, les trois principaux chefs de l'armĂ©e dĂ©missionnent, ce qui est une premiĂšre dans l'histoire du BrĂ©sil[127]. Le , le Tribunal supĂ©rieur Ă©lectoral (TSE) ouvre une enquĂȘte sur Jair Bolsonaro en raison de ses attaques rĂ©pĂ©tĂ©es et sans preuves sur la lĂ©gitimitĂ© du systĂšme de vote Ă©lectronique du pays, en place depuis 1996. L'enquĂȘte du TSE doit dĂ©terminer si le prĂ©sident brĂ©silien a commis des dĂ©lits « d'abus de pouvoir Ă©conomique et politique, d'utilisation abusive des mĂ©dias, de corruption, de fraude, de veto d'agents publics et de propagande extemporanĂ©e »[128].
Relations internationales
La politique extĂ©rieure de Jair Bolsonaro se traduit principalement par un alignement vis-Ă -vis des Ătats-Unis. Lâhomme politique choisi comme ministre des Affaires Ă©trangĂšres Ernesto AraĂșjo afin de faciliter ce rapprochement, celui-ci ayant auparavant travaillĂ© pour le DĂ©partement brĂ©silien pour les Ătats-Unis, le Canada et les affaires interamĂ©ricaines[129]. En aoĂ»t 2019, le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump a dĂ©signĂ© le BrĂ©sil «âalliĂ© privilĂ©giĂ© hors OTANâ»[130] permettant au pays sud-amĂ©ricain de devenir un alliĂ© militaire stratĂ©gique des Ătats-Unis, facilitant ainsi la coopĂ©ration militaire entre ces deux puissances, le transfert de technologie et lâaccĂšs prĂ©fĂ©rentiel Ă lâachat dâĂ©quipements militaires amĂ©ricains[131]. Les gouvernements amĂ©ricains et brĂ©siliens ont conclu un accord permettant aux Ătats-Unis dâutiliser la base militaire brĂ©silienne dâAlcĂąntara, une base dont la position gĂ©ographique prĂšs de lâĂquateur est stratĂ©gique pour le lancement de satellites. Cet accord, permettant entre autres de justifier lâutilisation de cette base militaire, est avant tout un prĂ©texte dâĂ©changes de technologies aĂ©rospatiales et militaires amĂ©ricaines avec le BrĂ©sil[131]. Au niveau Ă©conomique, les Ătats-Unis se sont engagĂ©s Ă soutenir lâentrĂ©e du BrĂ©sil Ă lâOrganisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques (OCDE) sous la condition que ce dernier abandonne son traitement privilĂ©giĂ© Ă titre de «âpays en dĂ©veloppementâ»[132] au sein de lâOrganisation Mondiale du Commerce (OMC)[131], le BrĂ©sil Ă©tant lâun des principaux exportateurs de produits agricoles dans le monde[133]. Cet alignement amĂ©ricain se traduit par le retrait du BrĂ©sil, en , de la CommunautĂ© dâĂtats latino-amĂ©ricains et caraĂŻbes (CELAC), organisation qui, selon Ernesto AraĂșjo, «âoffrait une scĂšne aux rĂ©gimes antidĂ©mocratiques que sont le Venezuela, Cuba et le Nicaraguaâ» et qui agissait comme contrepoids Ă lâOrganisation des Ătats amĂ©ricains (OEA)[130]. Au niveau Ă©cologique, lâalignement sur lâadministration Trump sâillustre par un nĂ©gationnisme environnemental, un dĂ©ni total de lâexistence de la crise environnementale[134] sâexprimant par la renonciation du BrĂ©sil Ă organiser la ConfĂ©rence des Nations unies sur le climat en 2019[130].
Le , il se dit ouvert pour discuter de l'ouverture d'une base amĂ©ricaine[135], ce qui provoque des remous au sein de l'armĂ©e[136]. En , il propose son fils Eduardo Bolsonaro comme ambassadeur aux Ătats-Unis, puis y renonce[137]. Il est lâun des derniers dirigeants Ă reconnaĂźtre la victoire de Joe Biden lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2020[138].
Le lien entre le BrĂ©sil et la Russie dirigĂ©e par Vladimir Poutine se renforce sous sa prĂ©sidence, notamment aprĂšs l'Ă©lection de Joe Biden comme prĂ©sident des Ătats-Unis[139]. En 2020, Vladimir Poutine fĂ©licite le prĂ©sident brĂ©silien pour sa gestion de la pandĂ©mie de Covid-19, pourtant jugĂ©e chaotique, voire irresponsable, par de nombreux Ă©pidĂ©miologistes[140]. Quelques jours avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie de 2022, Jair Bolsonaro est reçu Ă Moscou par Vladimir Poutine : il affirme Ă cette occasion partager « des valeurs communes » avec son homologue, « telles que la croyance en Dieu et la dĂ©fense de la famille », et exprime la solidaritĂ© du BrĂ©sil « avec tous ces pays qui veulent et qui s'engagent pour la paix ». De son cĂŽtĂ©, Vladimir Poutine indique que Rosatom, sociĂ©tĂ© d'Ătat russe spĂ©cialisĂ©e dans l'Ă©nergie nuclĂ©aire, « est prĂȘte Ă participer Ă la construction de nouvelles centrales sur le territoire du BrĂ©sil »[141]. AprĂšs l'invasion, Jair Bolsonaro affiche une position de neutralitĂ© mais dans le mĂȘme temps, le BrĂ©sil vote en faveur de la rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies (dont il est membre non-permanent) qui condamne l'intervention russe[142] - [143]. Par ailleurs, sous sa prĂ©sidence, le BrĂ©sil se refuse Ă suivre les sanctions de l'Union europĂ©enne et des Ătats-Unis envers la Russie et annonce un achat massif de diesel Ă la Russie[144].
Durant sa campagne Ă©lectorale, il accuse la Chine, principal partenaire commercial du BrĂ©sil, d'« acheter le BrĂ©sil » en critiquant lâachat de terre et la prise de participation dans les industries majeures, et rend une visite Ă TaĂŻwan[145] - [146]. Il abandonne cette rhĂ©torique durant son mandat, mais des dĂ©clarations contradictoires du gouvernement brĂ©silien perturbent les relations avec la Chine[145]. En octobre 2019, reçu par le prĂ©sident chinois Xi Jinping, il dĂ©clare que la Chine fait « de plus en plus partie de lâavenir [du BrĂ©sil] » et exprime le souhait « non seulement dâaugmenter, mais aussi de diversifier » les relations commerciales avec PĂ©kin[146]. Radio France internationale Ă©voque alors « un mariage de raison »[145]. En , son fils Eduardo dĂ©clenche une crise diplomatique avec la Chine en accusant « la dictature » de dissimulation au sujet de la propagation du Covid-19 ; en rĂ©action, l'ambassadeur de Chine au BrĂ©sil demande « des excuses au peuple chinois » mais retweete Ă©galement, avant de l'effacer, le message dâun internaute qualifiant la famille Bolsonaro de « grand poison du BrĂ©sil », poussant le ministre des Affaires Ă©trangĂšres Ernesto AraĂșjo Ă demander « une rĂ©tractation »[147].
Jair Bolsonaro affiche par ailleurs une forte proximité avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou[148].
Ă l'ONU, le BrĂ©sil fait partie depuis 2019 des trĂšs rares Ătats Ă se prononcer pour le maintien de l'embargo des Ătats-Unis contre Cuba[149].
Ălections gĂ©nĂ©rales de 2022
En , alors qu'il est sans parti depuis son départ du PSL et son échec à faire enregistrer l'Alliance pour le Brésil, Jair Bolsonaro rejoint le Parti libéral (PL) en vue de l'élection présidentielle de 2022[150]. Le , il lance officiellement sa campagne en vue de la présidentielle[151].
Il doit notamment affronter le populaire candidat du Parti des travailleurs, Luiz InĂĄcio Lula da Silva, prĂ©sident de la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative du BrĂ©sil de 2003 Ă 2011. Les premiers sondages donnent Lula en tĂȘte avec une vingtaine de points dâavance, en passe de lâemporter dĂšs le premier tour[152]. Cependant, Jair Bolsonaro parvient Ă rĂ©duire l'Ă©cart pendant la campagne grĂące aux puissantes Ăglises Ă©vangĂ©liques, trĂšs majoritairement conservatrices, qui font campagne en sa faveur et constituent des relais efficaces au sein des classes populaires. Le prĂ©sident fait par ailleurs adopter, quelques semaines avant le scrutin, des aides pour les personnes affectĂ©es par la crise Ă©conomique[153].
Lors du premier tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, le , les rĂ©sultats sont plus serrĂ©s quâattendu : Jair Bolsonaro rĂ©unit 43,2 % des voix exprimĂ©es contre 48,4 % pour Lula. Contrairement Ă ce qui avait Ă©tĂ© annoncĂ©, Jair Bolsonaro rĂ©alise un score Ă©levĂ© (proche de celui de 2018 en pourcentage et plus important en voix), puisque les Ă©tudes dâopinion donnaient environ 10 Ă 15 points dâavance Ă Lula[154].
Ă la Chambre des dĂ©putĂ©s et au SĂ©nat fĂ©dĂ©ral, le parti prĂ©sidentiel arrive nettement en tĂȘte, au dĂ©triment de la gauche et de nombreuses formations centristes (centrĂŁo), historiquement trĂšs puissantes au sein du CongrĂšs national. Beaucoup de candidats bolsonaristes sont par ailleurs Ă©lus gouverneurs[155].
Le 30 octobre 2022, Jair Bolsonaro est battu au second tour de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Le prĂ©sident sortant rĂ©colte 49,1 % des suffrages face Ă son adversaire Lula da Silva, qui est Ă©lu avec 50,9 % des voix. Cette Ă©lection prĂ©sidentielle est ainsi la plus serrĂ©e de lâhistoire du BrĂ©sil.
Passation de pouvoirs
Durant son mandat, Jair Bolsonaro multiplie les critiques et attaques contre le systĂšme Ă©lectoral brĂ©silien, sous-entendant quâil ne concĂšderait pas sa dĂ©faite sâil Ă©tait battu au terme de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Quarante-huit heures aprĂšs l'annonce des rĂ©sultats, plusieurs des soutiens de Bolsonaro (notamment des chauffeurs routiers) bloquent diffĂ©rents axes routiers Ă travers le pays, obligeant les forces de lâordre Ă intervenir pour libĂ©rer les routes[156]. Le , aprĂšs 48 heures de silence, le prĂ©sident annonce lors dâune confĂ©rence de presse au palais de lâAlvorada quâil a lâintention de « respecter la Constitution », concĂ©dant Ă demi-mot sa dĂ©faite, mais sans fĂ©liciter son adversaire. Il dĂ©clare Ă©galement que les manifestations en sa faveur « doivent ĂȘtre pacifiques », et que ces mouvements sont le fruit « dâun sentiment dâindignation et dâinjustice ». Son chef de cabinet annonce dans la foulĂ©e le dĂ©but de la transition entre les deux administrations prĂ©sidentielles[157]. Le 23 novembre, Jair Bolsonaro dĂ©pose un recours officiel devant le Tribunal supĂ©rieur Ă©lectoral, contestant les rĂ©sultats de lâĂ©lection prĂ©sidentielle[158]. Celui-ci est rejetĂ© le jour mĂȘme[159].
DĂ©part pour les Ătats-Unis
Jair Bolsonaro quitte le BrĂ©sil pour les Ătats-Unis le 30 dĂ©cembre, deux jours avant la fin de sa prĂ©sidence, aprĂšs avoir fait ses adieux Ă ses militants, auxquels il a dĂ©clarĂ© avoir « donnĂ© le meilleur de lui-mĂȘme ». Pour la premiĂšre fois depuis 1985, un prĂ©sident brĂ©silien sortant ne remet pas lâĂ©charpe prĂ©sidentielle Ă son successeur[160].
Le mandat prĂ©sidentiel de Jair Bolsonaro sâachĂšve le 1er janvier 2023, Luiz InĂĄcio Lula da Silva lui succĂ©dant Ă la prĂ©sidence du BrĂ©sil.
AprÚs la présidence
Invasion de la place des Trois Pouvoirs
Le 8 janvier 2023, plusieurs milliers de manifestants nâacceptant pas la dĂ©faite de Jair Bolsonaro Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle envahissent des institutions sur la place des Trois Pouvoirs Ă Brasilia, dont le CongrĂšs national, le palais prĂ©sidentiel du Planalto et le tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral. Des actes de vandalisme et de destruction sont alors commis au sein des bĂątiments. La police militaire ne parvient Ă reprendre le contrĂŽle de la situation quâaprĂšs plusieurs heures[161].
Sur son compte Twitter, Jair Bolsonaro rĂ©agit quelques heures aprĂšs les Ă©vĂšnements : il dĂ©clare condamner les « dĂ©prĂ©dations et invasions de bĂątiments publics » et, accusĂ© par son successeur Lula dâĂȘtre Ă lâorigine des Ă©vĂšnements, rĂ©pond quâil « rĂ©pudie les accusations sans preuves qui mâont Ă©tĂ© attribuĂ©es par lâactuel chef de lâexĂ©cutif du BrĂ©sil »[162]. NĂ©anmoins, il partage le 10 janvier, sur son compte Facebook, une vidĂ©o de lâun de ses partisans, procureur de l'Ătat du Mato Grosso du Sud, oĂč apparaĂźt la lĂ©gende « Lula nâa pas Ă©tĂ© Ă©lu par le peuple : il a Ă©tĂ© choisi par le Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral et par le Tribunal supĂ©rieur Ă©lectoral » ; cette vidĂ©o est retirĂ©e quelques heures plus tard[163] - [164].
Ă la suite de cette publication, le 13 janvier, le juge Alexandre de Moraes annonce que lâancien chef de lâĂtat est dĂ©sormais inclus dans lâenquĂȘte sur le saccage des institutions nationales par certains de ses soutiens[165].
Dirigeant de lâopposition
Jair Bolsonaro revient au BrĂ©sil le 30 mars 2023 avec lâintention de prendre la tĂȘte de lâopposition Ă Lula[166]. Il devient prĂ©sident dâhonneur du Parti libĂ©ral[167].
Le , il est condamnĂ© Ă huit ans dâinĂ©ligibilitĂ© pour avoir abusĂ© de son pouvoir et jetĂ© des doutes infondĂ©s sur le systĂšme de vote Ă©lectronique du pays[168]. Sa dĂ©fense a cependant fait savoir quâelle ferait appel de cette dĂ©cision[169]. Le jugement des sept magistrats du Tribunal supĂ©rieur Ă©lectoral (TSE) de Brasilia, dĂ©cidĂ© Ă cinq voix contre deux, prive donc Ă cette date l'ancien prĂ©sident brĂ©silien d'une candidature en vue de l'Ă©lection prĂ©sidentielle qui aura lieu en 2026[170].
Prises de position et polémiques
Positionnement
Souvent qualifiĂ© de nationaliste, populiste ou fasciste, Jair Bolsonaro est gĂ©nĂ©ralement classĂ© Ă lâextrĂȘme droite de lâĂ©chiquier politique[171] - [172] - [173] - [174]. Selon La Croix, « il devra montrer qu'il a une stature d'homme d'Ătat aprĂšs avoir menĂ© pendant prĂšs de trois dĂ©cennies une modeste carriĂšre de dĂ©putĂ© d'extrĂȘme droite » et « a rĂ©guliĂšrement affichĂ© sans complexe sa nostalgie des âannĂ©es de plombâ de la dictature militaire »[175]. Pour l'Express c'est « l'extrĂȘme droite au pouvoir ». « Dans sa ligne de mire, pĂȘle-mĂȘle : les Noirs, les femmes, les membres de la communautĂ© LGBT, mais aussi les militants de gauche, les Indiens, les membres du mouvement paysan des sans-terre (MST) et d'ONG, les dĂ©fenseurs de l'environnement et les journalistes ». Selon Gaspard Estrada, spĂ©cialiste de l'AmĂ©rique latine Ă Sciences Po, Jair Bolsonaro « sera tentĂ© de prendre des mesures trĂšs dures, sans passer par le Parlement » et craint « une multiplication d'actes violents avec la permission, par omission, du gouvernement Bolsonaro ». Jair Bolsonaro a dit qu'il dĂ©clarerait « terroristes » les militants du MST[176]. Selon Maud Chirio, maĂźtre de confĂ©rences Ă l'universitĂ© Paris-Est-Marne-la-VallĂ©e, son slogan, « Le BrĂ©sil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de tous », est « une rĂ©fĂ©rence assumĂ©e au Deutschland ĂŒber alles (Allemagne au-dessus de tout), l'hymne nazi »[174].
Ses partisans le dĂ©finissent comme un conservateur de droite[177]. Il appartient au courant conservateur dit de la « Bancada B.B.B » (pour « Banc de la Balle, de la Bible et du BĆuf »), qui regroupe les parlementaires liĂ©s aux intĂ©rĂȘts de la police militaire, des Ă©glises Ă©vangĂ©liques et de lâagro-industrie[178] - [179]. Il entretient une relation particuliĂšrement conflictuelle avec les mĂ©dias[180]. Pour le consultant politique Jesus Silva Herzog Marquez, Jair Bolsonaro n'est pas un populiste de droite, comme le prĂ©sente une partie de la presse, mais un fasciste. Au contraire, l'analyste politique Carlos Pereira ne le voit pas comme un fasciste, mais comme un « conservateur prĂ©moderne du XIXe siĂšcle » ne sâĂ©tant « jamais modernisĂ© »[181]. En France, l'historienne Armelle Enders indique : « Bolsonaro est dâailleurs le candidat de la bourgeoisie brĂ©silienne â de la haute Ă la petite â et du patronat, mĂȘme sâil a considĂ©rablement Ă©largi son Ă©lectorat Ă dâautres strates de la sociĂ©tĂ©. [âŠ] Le discours de Bolsonaro, faiblement articulĂ©, se rĂ©duit Ă un ultranationalisme chimiquement pur, totalitaire et vengeur. »[182].
Durant son mandat prĂ©sidentiel, certains mĂ©dias prĂ©sentent l'intellectuel Olavo de Carvalho comme son « gourou », une influence que celui-ci exercerait Ă©galement auprĂšs de ses fils FlĂĄvio, Eduardo et Carlos[183] - [184]. Il joue un rĂŽle dĂ©cisif dans le choix des ministres de lâĂducation Ricardo VĂ©lez RodrĂguez et Abraham Weintraub, et de celui des Affaires Ă©trangĂšres, Ernesto AraĂșjo[184] - [183]. Selon Le Monde, il serait devenu plus influent auprĂšs de Jair Bolsonaro que les militaires occupant les postes stratĂ©giques du pays[185].
Ăconomie
En 2018, il sâaffiche comme un dĂ©fenseur du libre marchĂ© et appelle Ă la privatisation de plusieurs sociĂ©tĂ©s publiques[186]. Des analystes indiquent que son parcours politique nâen fait pas pour autant un partisan acharnĂ© du libĂ©ralisme Ă©conomique[187]. Il tient ainsi un discours protectionniste en dĂ©nonçant lâimportance des investissements chinois au BrĂ©sil ; selon lui, « la Chine n'achĂšte pas au BrĂ©sil : la Chine achĂšte le BrĂ©sil »[68] - [188].
Il a condamnĂ© les aides sociales apportĂ©es aux plus pauvres sous la prĂ©sidence de Lula, estimant que celles-ci « nourrissent une population de bandits et de fainĂ©ants. »[189]. Dans lâentre-deux-tours de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2018, il revient sur sa proposition de supprimer le treiziĂšme mois des salariĂ©s et propose son intĂ©gration dans le programme social Bolsa FamĂlia[189] - [190].
Selon La Croix, « mĂȘme s'il avoue ne rien comprendre Ă l'Ă©conomie, il est parvenu Ă gagner la confiance des marchĂ©s grĂące Ă son gourou Paulo Guedes, un "Chicago Boy" ultra-libĂ©ral qui sera un "super ministre" de son gouvernement, Ă©galement composĂ© de sept militaires, sur 22 ministres au total. »[175]
En , aprÚs avoir fait adopter une réforme des retraites, Jair Bolsonaro s'engage dans une politique d'austérité[191].
La faim progresse au Brésil pendant sa présidence. Selon les données de la FAO, la proportion de Brésiliens en situation d'insécurité alimentaire est passée de 20 % pour la période 2017-2019 à 29 % en 2019-2021[192].
Sécurité et dictature
Mettant lâaccent sur lâimportance de la sĂ©curitĂ© publique, il se montre, avant son Ă©lection, partisan de la majoritĂ© pĂ©nale Ă 16 ans, du port d'armes, de la peine de mort et de l'utilisation de la torture contre les trafiquants de drogue[193] - [194] - [195]. En 2008, pour rĂ©duire la criminalitĂ© et la pauvretĂ©, il se prononce pour un contrĂŽle des naissances au moyen de la stĂ©rilisation forcĂ©e des individus pauvres nâayant pas reçu d'Ă©ducation et des criminels[196]. Il exprime rĂ©guliĂšrement sa nostalgie pour la dictature militaire, qualifiant le coup dâĂtat de 1964 de « rĂ©volution dĂ©mocratique »[197]. Il dĂ©clare dans un entretien radiophonique que l'« erreur de la dictature a Ă©tĂ© de torturer au lieu de tuer »[198]. Il proclame Ă©galement son admiration pour le dictateur chilien Augusto Pinochet[24]. Lors de la campagne prĂ©sidentielle de 2018, il affirme que son objectif est de faire que le BrĂ©sil « ressemble Ă ce qu'il Ă©tait il y a 40 ou 50 ans »[199].
Le , il déclare que s'il est élu président, il lancera une purge « comme jamais le Brésil n'en a connu ». Il dit que les dirigeants du Parti des travailleurs « devront tous pourrir en prison », et déclare, à propos des mouvements de gauche : « Ils vont devoir se soumettre à la loi comme tout le monde. Ou ils s'en vont, ou ils vont en prison. »[200] - [201] - [202]. Peu aprÚs sa prise de fonction, il promet de destituer les fonctionnaires qui auraient des idées « communistes »[203].
AprÚs son élection à la présidence du Brésil, il s'oppose au rétablissement de la peine de mort, considérant qu'il s'agit d'« une clause immuable de la Constitution »[204]. Il encourage l'armement massif des Brésiliens : les permis de possession d'une arme à feu ont augmenté de 474 % de 2018 à 2022[192].
En , il laisse entendre que le pĂšre de Felipe Santa Cruz, prĂ©sident de l'ordre des avocats du BrĂ©sil, a Ă©tĂ© tuĂ© par un groupe de gauche auquel il appartenait et non par la junte[205]. En septembre de la mĂȘme annĂ©e, il fait l'Ă©loge de la dictature d'Augusto Pinochet, et s'en prend Ă Alberto Bachelet, pĂšre de l'ancienne prĂ©sidente chilienne Michelle Bachelet, qui venait de dĂ©noncer un « rĂ©trĂ©cissement de l'espace dĂ©mocratique » au BrĂ©sil, en Ă©crivant : « Elle oublie que le Chili n'est pas devenu un nouveau Cuba grĂące Ă ceux qui ont eu le courage de renverser la gauche en 1973 ; parmi ces communistes, son pĂšre »[206].
Hostilité aux minorités
Lors de son élection à la présidence de la République, il est connu des Brésiliens pour ses prises de position sexistes, homophobes et racistes[207]. Ses propos polémiques à l'égard des femmes, des homosexuels, des Noirs et des peuples indigÚnes lui valent des poursuites judiciaires en 2018[208].
Droits des femmes
Avant son élection comme président, il tient des propos ouvertement misogynes[207] - [209]. à la députée fédérale Maria do Rosårio, qui venait de le traiter de violeur, il lance en 2003 qu'il ne pourrait pas la violer, car elle « ne le mérite pas », puis déclare en 2014 que c'est parce qu'elle est mauvaise et laide[210] - [211] - [212] - [213]. En , la justice le contraint à lui présenter des excuses publiques, à payer une amende et à la dédommager[214]. En 2017, il déclare qu'il faut en « finir avec cette histoire de féminicide »[215]. Il prÎne le port d'armes pour les femmes, l'alourdissement des peines pour les violeurs et la mise en place de la castration chimique pour ceux-ci[216].
Il est vivement hostile Ă l'avortement, au planning familial ou encore Ă lâĂ©galitĂ© salariale entre femmes et hommes[207] - [217] - [218]. Câest sous son mandat que le BrĂ©sil rejoint, le 22 octobre 2020, les 34 autres pays signataires de la DĂ©claration de consensus de GenĂšve sur la promotion de la santĂ© des femmes et le renforcement de la famille : il s'agit d'une dĂ©claration antiavortement, qui consacre lâimportance du modĂšle familial traditionnel et le « devoir » de protĂ©ger la vie de tout fĆtus[207]. Il nomme Raphael Camara Medeiros Parente, gynĂ©cologue anti-IVG dĂ©fendant lâabstinence sexuelle, Ă la tĂȘte du secrĂ©tariat du ministĂšre chargĂ© des Soins de santĂ© primaire[207].
Son élection à la présidence de la République engendre une régression générale des droits des femmes dans le pays[207]. Selon les autrices d'un rapport de la Fondation Jean-JaurÚs de 2023 sur les droits des femmes, il contribue largement, avec son gouvernement, à diffuser une culture du viol qui peut expliquer la hausse des féminicides recensés dans le pays sous son mandat[207].
Ces autrices relĂšvent que Jair Bolsonaro « a Ă©tĂ© Ă©lu grĂące aux votes des Ătats les plus aisĂ©s, majoritairement peuplĂ©s de Blancâheâs et dâĂ©vangĂ©liques », qui « [priorisent] la morale religieuse et la protection dâun modĂšle familial traditionnel », et « se montrent hostiles Ă toute politique progressiste en matiĂšre dâĂ©galitĂ© de genre »[207]. De leur cĂŽtĂ©, les chercheurs en genre Laura Barros et Manuel Santos Ă©crivent : « La victoire surprenante de Bolsonaro Ă la prĂ©sidentielle brĂ©silienne s'explique en partie par la maniĂšre dont la crise Ă©conomique a interagi avec les normes de genre en vigueur. Dans les rĂ©gions oĂč les hommes connaissent des licenciements plus nombreux, on constate une augmentation de la part des votes en faveur de Bolsonaro. En revanche, dans les rĂ©gions oĂč les femmes subissent davantage de suppressions d'emplois, ses rĂ©sultats Ă©lectoraux sont proportionnellement plus faibles. Cela peut s'expliquer par le fait que les hommes se sentent plus poussĂ©s Ă voter pour un personnage qui incarne les stĂ©rĂ©otypes masculins de sorte Ă compenser la baisse du statut Ă©conomique et social »[219].
Droits LGBT
Jair Bolsonaro revendique le qualificatif d'homophobe plusieurs fois avant son Ă©lection comme prĂ©sident de la RĂ©publique[alpha 3] - [alpha 4] - [220] et s'oppose Ă l'union civile entre deux personnes de mĂȘme sexe alors que le Conseil national de justice a lĂ©galisĂ© le mariage homosexuel au BrĂ©sil[193] - [221]. Lors de la campagne prĂ©sidentielle de 2018, il se dĂ©fend de toute homophobie[alpha 5] - [222]. AprĂšs son Ă©lection, il se prononce pour des peines plus lourdes pour les agressions homophobes[223]. En , il dĂ©clare « craindre que [le BrĂ©sil devienne] un paradis du tourisme gay »[224], puis rĂ©ussit avec succĂšs Ă faire retirer un spot publicitaire de la banque du BrĂ©sil oĂč apparaissent des personnes noires et transgenres[225]. En juin de la mĂȘme annĂ©e, il critique une dĂ©cision du Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral ayant criminalisĂ© l'homophobie, estimant qu'une telle question relĂšve du pouvoir lĂ©gislatif et que cette dĂ©cision conduira les employeurs à « rĂ©flĂ©chir Ă deux fois » avant d'embaucher des personnes homosexuelles par crainte de poursuites[226]. Les agressions LGBTQIAphobes connaissent une recrudescence au BrĂ©sil aprĂšs son Ă©lection Ă la prĂ©sidence[207].
Racisme
Il est accusé de tenir à plusieurs reprises des propos racistes[alpha 6] - [alpha 7], notamment envers les peuples indigÚnes et les Noirs, qu'il ne souhaite pas voir bénéficier des quotas ethniques dans les universités[alpha 8] - [227] - [228] - [24] - [217] - [229]. Il est également hostile aux revendications des paysans sans-terre, qualifiant ses membres de « terroristes »[alpha 9] - [51] - [202].
Travail des enfants
En , en Ă©voquant son propre passĂ© de planteur de maĂŻs et de cueilleur de bananes Ă l'Ăąge de huit ans, tout en Ă©tudiant en parallĂšle, il dĂ©clare : « Quand un enfant ĂągĂ© de neuf ou dix ans travaille quelque part, il y a plein de monde pour dĂ©noncer le travail forcĂ© ou le travail des enfants. Mais s'il est en train de fumer du crack, personne ne dit rien ». Il ajoute que « le travail donne de la dignitĂ© aux hommes et aux femmes, peu importe l'Ăąge » et que l'affirmer n'est pas « de la dĂ©magogie » mais « la vĂ©ritĂ© ». Ses propos suscitent alors une polĂ©mique dans un pays oĂč le travail des enfants est interdit avant 16 ans, sauf pour les apprentis, qui peuvent commencer dĂšs l'Ăąge de 14 ans[230].
Scandale des bijoux
En , un journal brésilien révélait l'affaire des bijoux de Bolsonaro. Il est accusé d'avoir tenté de faire passer en contrebande des bijoux au Brésil, offerts par la famille royale d'Arabie saoudite. En 2021, dons de 3 millions d'euros offerts par l'Arabie saoudite à Michelle Bolsonaro. De plus, un deuxiÚme ensemble d'articles de luxe de 70 000 euros, que Jair Bolsonaro aurait réussi à faire passer clandestinement au Brésil, a été révélé[231]. Cependant, Bolsonaro a nié avoir fait rien illégal[232]. En outre, le , un tribunal brésilien a ordonné à Bolsonaro de restituer les bijoux. En vertu de la loi brésilienne, les agents publics ne peuvent conserver que les cadeaux à la fois hautement personnels et d'une valeur monétaire minimale. De plus, les voyageurs entrant au Brésil avec des marchandises d'une valeur supérieure à 1 000 dollars sont tenus de les déclarer et de payer les taxes d'importation[233].
Politique internationale
En 1999, alors qu'il est membre du Parti progressiste (droite conservatrice), il dĂ©clare dans le journal EstadĂŁo de S.Paulo qu'Hugo ChĂĄvez est un « espoir pour l'AmĂ©rique latine » et qu'il « espĂšre que sa philosophie arrivera au BrĂ©sil ». InterrogĂ© sur le soutien de la gauche vĂ©nĂ©zuĂ©lienne Ă Chavez, il rĂ©pond : « Je ne suis pas anticommuniste et lui non plus. En fait, il n'y a rien de plus proche du communisme que le milieu militaire »[234] - [235]. Il sâoppose par la suite Ă ChĂĄvez, quâil qualifie de « dictateur », au mĂȘme titre quâEvo Morales ou Fidel Castro[236]. En 2020, il apporte son soutien Ă lâidĂ©e suggĂ©rĂ©e par Donald Trump dâune intervention au Venezuela pour destituer NicolĂĄs Maduro[103].
Il exprime son admiration pour le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump[177], Ă qui il rend visite pour son premier dĂ©placement Ă lâĂ©tranger et sa premiĂšre rencontre bilatĂ©rale comme prĂ©sident du BrĂ©sil[237]. Il souhaite obtenir des Ătats-Unis le statut dâ« alliĂ© majeur non membre de lâOTAN » qui permettrait lâachat de matĂ©riel et de technologie militaire amĂ©ricains, ainsi qu'une ouverture des marchĂ©s nord-amĂ©ricains Ă lâindustrie brĂ©silienne[237]. L'AFP remarque qu'il « s'est totalement alignĂ© sur l'administration Trump depuis sa prise de fonctions »[238].
Pro-IsraĂ«l, il appelle au transfert Ă JĂ©rusalem de lâambassade brĂ©silienne en IsraĂ«l, et Ă la fermeture de l'ambassade de Palestine au BrĂ©sil[239] - [240]. L'universitaire RaphaĂ«l Gutmann relĂšve en 2019 que cette prise de position, qui vise Ă sĂ©duire les Ă©vangĂ©liques, n'a pas Ă©tĂ© mise en Ćuvre « sous la pression de lâagronĂ©goce trĂšs actif dans les pays musulmans », et considĂšre que « ce changement de cap illustre lâessence populiste du bolsonarisme »[21]. En , il devient le premier chef d'Ătat Ă©tranger Ă se rendre au Mur des Lamentations Ă JĂ©rusalem en compagnie d'un Premier ministre israĂ©lien, en l'occurrence Benjamin Netanyahu, alors en campagne Ă©lectorale[238]. Selon l'AFP, « il cherche Ă flatter son Ă©lectorat Ă©vangĂ©lique, trĂšs attachĂ© Ă IsraĂ«l et qui a fortement contribuĂ© Ă sa victoire aux Ă©lections »[238].
En , aprÚs que Jean-Yves Le Drian a rencontré des membres d'ONG environnementales, Jair Bolsonaro annule l'entretien prévu avec celui-ci[241]. Sa mauvaise relation avec Emmanuel Macron est avancée pour justifier cette décision[242]. En août-, s'ensuit une polémique entre les deux hommes, Jair Bolsonaro et deux de ses ministres, dénonçant une ingérence de Macron et critiquant la premiÚre dame Brigitte Macron[243].
Environnement
Affichant un dĂ©ni du changement climatique, il se prononce pour le retrait du BrĂ©sil de l'accord de Paris sur le climat et pour la fusion du ministĂšre de l'Environnement brĂ©silien avec celui de l'Agriculture (qui promeut l'Ă©levage et la culture industrielle du soja transgĂ©nique) ; il renonce finalement Ă cette fusion lors de la formation de son gouvernement[244]. Il veut aussi construire une autoroute traversant la forĂȘt amazonienne. Il entend rĂ©pondre au lobby agroalimentaire en ouvrant de nouveaux droits Ă la culture du soja et Ă l'Ă©levage, et en ouvrant les territoires des communautĂ©s indigĂšnes aux entreprises miniĂšres, tout en assouplissant les lois relatives Ă la protection de l'environnement. Il dit vouloir interdire des ONG Ă©cologistes[245] - [246]. En 2019, en rĂ©action aux prises de positions de Jair Bolsonaro, les deux plus gros contributeurs au Fonds Amazonie, la NorvĂšge et l'Allemagne, suspendent leurs subventions Ă ce fonds notamment destinĂ© Ă Ă©tudier et Ă prĂ©server la forĂȘt[247].
En , L'Express indique que « de tous les domaines oĂč la politique du prĂ©sident d'extrĂȘme droite suscitait des inquiĂ©tudes â droits humains et sociaux, Ă©ducation, privatisations â, l'environnement apparaĂźt celui oĂč son action est la plus implacable »[248]. Huit anciens ministres brĂ©siliens de l'Environnement (tous ceux encore en vie depuis la transition) se rĂ©unissent en Ă SĂŁo Paulo afin de dĂ©noncer le « dĂ©mantĂšlement systĂ©matique, constant et dĂ©libĂ©rĂ© des politiques environnementales »[248]. En , aprĂšs avoir minimisĂ© les chiffres de la dĂ©forestation, Jair Bolsonaro limoge Ricardo Galvao, directeur de l'Institut national de recherches spatiales, chargĂ©e de mesurer la dĂ©forestation de l'Amazonie, aprĂšs avoir accusĂ© celle-ci de publier des donnĂ©es « mensongĂšres, au service des ONG »[249].
En 2019, à un journaliste lui demandant comment combiner « croissance et préservation de l'environnement » avant de rappeler que « la population mondiale augmente de plus de 70 millions par an » ce qui justifie un planning familial, il répond de façon ironique : « Il suffit de manger un peu moins. Vous me parlez de pollution environnementale. Il suffit de faire caca un jour sur deux, ce sera mieux pour tout le monde »[250].
Le , alors que l'Institut national de recherches spatiales du BrĂ©sil (INPE) venait d'alerter sur le fait que la dĂ©forestation en a Ă©tĂ© prĂšs de quatre fois plus importante qu'en (bien que l'annĂ©e soit moins sĂšche), et alors que des incendies la dĂ©vastent depuis des mois, Jair Bolsonaro insinue que les ONG environnementales sont responsables des feux de forĂȘt et mĂȘme qu'elles en auraient provoquĂ©[247]. Le , il fait appel Ă l'armĂ©e pour Ă©teindre ces incendies[251]. Dans le mĂȘme temps, sa cote de popularitĂ© chute[252].
En , le cacique Raoni Metuktire, dĂ©fenseur emblĂ©matique de la forĂȘt amazonienne, demande Ă la Cour pĂ©nale internationale d'enquĂȘter pour « crimes contre l'humanitĂ© » contre Jair Bolsonaro, accusĂ© de « persĂ©cuter » les peuples autochtones en dĂ©truisant leur habitat et en bafouant leurs droits fondamentaux[253]. En , l'ONG autrichienne AllRise dĂ©pose, elle aussi, une plainte Ă la CPI pour « crimes contre l'humanitĂ© » contre le prĂ©sident brĂ©silien, mettant en cause son rĂŽle dans la dĂ©forestation et ses impacts attendus sur la vie et la santĂ© humaine Ă travers le monde[107].
En octobre 2021, la Cour PĂ©nale Internationale reçoit une nouvelle plainte visant le PrĂ©sident Bolsonaro. Ămanant de lâONG autrichienne AllRise, elle pointe la responsabilitĂ© de Jair Bolsonaro dans la dĂ©forestation et ses rĂ©percussions sanitaires sur la planĂšte[254]. Des Ă©tudes attestent que la dĂ©forestation au BrĂ©sil (10 500 kilomĂštres carrĂ©s pendant le mandat de Jair Bolsonaro contre 6 500 kilomĂštres carrĂ©s entre 2009 et 2018) a fait de lâAmazonie, puits de carbone vital, un Ă©metteur net de COâ en 2020. Les experts Ă©valuent Ă 180 000 le nombre de dĂ©cĂšs supplĂ©mentaires dans le monde imputables Ă la dĂ©forestation sous le mandat de Jair Bolsonaro, dâici la fin du XXIá” siĂšcle.
Peuples autochtones
En novembre 2019, un collectif dâavocats et juristes brĂ©siliens (parmi lesquels figurent deux anciens ministres de la Justice brĂ©siliens JosĂ© Carlos Dias et JosĂ© Gregori, lâavocate française AmĂ©lie RobineâŠ), dĂ©pose une plainte contre Jair Bolsonaro pour incitation au gĂ©nocide des peuples indigĂšnes devant la Cour PĂ©nale Internationale (CPI)[255]. DâaprĂšs les juristes, le discours de Jair Bolsonaro « sape lâapplication des lois qui protĂšgent lâenvironnement et mĂ©prise les peuples indigĂšnes, cause la violence contre ces peuples, et contre les militants des droits sociaux et environnementaux ». Parmi les accusations visant Jair Bolsonaro : tentative de dĂ©mantĂšlement de la Fondation nationale de lâIndien (FUNAI), baisse des budgets du ministĂšre de lâEnvironnement, licenciement des salariĂ©s des dĂ©partements sociaux et environnementaux opposĂ©s Ă ces politiques de dĂ©mantĂšlement⊠Selon le Collectif de dĂ©fense des droits de lâHomme (Cadhu), le choix dâun procureur gĂ©nĂ©ral alignĂ© sur le programme anti-droits de Jair Bolsonaro et certaines des tentatives dâingĂ©rence du prĂ©sident brĂ©silien indiquent que les enquĂȘtes liĂ©es Ă ces crimes ne figurent pas parmi les objectifs de Jair Bolsonaro.
En aoĂ»t 2021, câest au tour de l'Articulaçao dos Povos IndĂgenas Brasil (Apib) dâaccuser Jair Bolsonaro pour crime de gĂ©nocide et Ă©cocide devant la Cour PĂ©nale Internationale[256]. Une premiĂšre pour une reprĂ©sentation de peuples indigĂšnes avec Ă sa tĂȘte, lâavocat Luiz Henrique Eloy Amado, originaire du peuple Terena. DâaprĂšs lâavocat, Jair Bolsonaro a menĂ© une politique « anti-indigĂšne explicite, systĂ©matique et intentionnelle » qui a transformĂ© « des organismes publics et des politiques auparavant dĂ©diĂ©s Ă la protection des peuples indigĂšnes en outils de persĂ©cution » de cette minoritĂ© dans l'intention de « crĂ©er une nation sans peuple indigĂšne ».
Culture
En , il propose, en cas de victoire à la présidentielle, de nommer comme ministre de la Culture l'ancien acteur Alexandre Frota (pt)[257]. Il indique ensuite vouloir supprimer le ministÚre de la Culture[258] ; cette suppression était déjà envisagée en 2016 par le gouvernement Temer[259].
En conflit avec les médias, qu'il accuse de le calomnier, il signe un décret dispensant provisoirement les entreprises de publier leurs résultats sur les pages des journaux[260].
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Ălections prĂ©sidentielles
Notes et références
Notes
- Hamilton Mourão assure l'intérim du 28 janvier au 13 février 2019, du 8 au 16 septembre 2019 et du 30 au 31 décembre 2022.
- Prononciation en portugais brésilien retranscrite selon la norme API.
- En 2013, il affirme qu'il est « trÚs fiÚrement homophobe ». Cf. (pt) CanalTwtv, « TWTV _ Deputado Jair Bolsonaro falando sobre Homosexualismo », (consulté le )
- Il laisse entendre en 2011 qu'il souhaiterait voir son fils tué dans un accident s'il était homosexuel.
- Il affirme vouloir « gouverner pour tous, y compris pour les gays, parce qu'il y a des gays qui sont des pĂšres, qui sont des mĂšres ». Cf. « Jair Bolsonaro 1ïžâŁ7ïžâŁ on Twitter », Twitter,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- En 2008, devant la Chambre des dĂ©putĂ©s, s'exprimant au sujet du reprĂ©sentant amĂ©rindien Jacinaldo Barbosa, il estime qu'il « devrait manger du foin, lĂ dehors, pour maintenir ses origines. » Cf. (pt-BR) « NotĂcias - Povos IndĂgenas no Brasil », sur pib.socioambiental.org (consultĂ© le )
- En avril 2017, lors d'une conférence au club hébraïque de Rio de Janeiro, il affirme « Vous avez déjà vu un Japonais faire l'aumÎne ? Parce que c'est une race qui porte la honte sur son visage. C'est différent, de cette race qui est là en bas, ou de cette minorité qui rumine à cÎté. ». Cf. (en-US) The Intercept Brasil, « Eu sou Jair Bolsonaro », sur The Intercept, (consulté le )
- Au sujet des peuples autochtones, il ne veut pas « un centimÚtre de plus pour les Indiens ni pour ces bons à rien de quilombolas ». Les Quilombolas sont des paysans descendant des esclaves qui étaient parvenus à s'échapper des plantations avant l'abolition de l'esclavagisme en 1888. Depuis 1988, l'article 68 de la constitution brésilienne leur garantit le droit à des terres.
- Il affirme voir en eux des « voyous » et le « bras armé du PT ». Il déclare également : « nous allons donner des fusils aux producteurs ruraux, ce sera leur carte de visite pour les envahisseurs »
Références
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Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
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- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Bibliographie
- Da Silva J.M (2021) Le bolsonarisme, idĂ©ologie de lâacommunication. Hermes, La Revue, 87(1), 293-299.