Michel Temer
Michel Miguel Elias Temer Lulia [miËÊÉw miËÉĄÉw eËliÉs ËtemeÉŸ luËliÉ][2], nĂ© le Ă TietĂȘ (Ătat de SĂŁo Paulo), est un homme d'Ătat brĂ©silien, vice-prĂ©sident de la RĂ©publique de 2011 Ă 2016 et prĂ©sident de la RĂ©publique de 2016 Ă 2018.
Michel Temer | ||
Portrait officiel de Michel Temer (2017). | ||
Fonctions | ||
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Président de la république fédérative du Brésil[N 1] | ||
â (2 ans et 4 mois) |
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Gouvernement | Temer | |
Coalition | MDB-PR-PSD-PSB- PTB-PV-DEM- PRB-PPS-PSDB |
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Prédécesseur | Dilma Rousseff | |
Successeur | Jair Bolsonaro | |
Vice-président de la république fédérative du Brésil | ||
â (5 ans, 7 mois et 30 jours) |
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Ălection | ||
RĂ©Ă©lection | ||
Président | Dilma Rousseff | |
Gouvernement | Rousseff I et II | |
Prédécesseur | José Alencar | |
Successeur | Hamilton MourĂŁo (indirectement) | |
Ministre chef de cabinet chargé de la Transition | ||
â (1 mois et 30 jours) |
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Président | Luiz Inåcio Lula da Silva | |
Gouvernement | Lula II | |
Prédécesseur | Antonio Palocci (indirectement) | |
Successeur | Onyx Lorenzoni (indirectement) | |
Président de la Chambre des députés | ||
â (1 an, 10 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Arlindo Chinaglia | |
Successeur | Marco Maia | |
â (4 ans et 12 jours) |
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PrĂ©dĂ©cesseur | LuĂs Eduardo MagalhĂŁes | |
Successeur | AĂ©cio Neves | |
Député fédéral | ||
â (16 ans, 8 mois et 26 jours) |
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Ălection | (supplĂ©ant) | |
RĂ©Ă©lection | ||
Circonscription | SĂŁo Paulo | |
â (3 ans, 10 mois et 16 jours) |
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Ălection | (supplĂ©ant) | |
Circonscription | SĂŁo Paulo | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Michel Miguel Elias Temer Lulia | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | TietĂȘ (Ătat de SĂŁo Paulo, BrĂ©sil) | |
Nationalité | Brésilienne | |
Parti politique | PMDB/MDB (depuis 1981) |
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Conjoint | Marcela Tedeschi AraĂșjo (depuis 2003) |
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DiplÎmé de | Université de São Paulo Université pontificale catholique de São Paulo |
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Profession | Avocat Procureur Professeur de droit |
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Religion | Catholicisme[1] | |
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Vice-présidents de la république fédérative du Brésil Présidents de la république fédérative du Brésil |
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Fils d'immigrants libanais arrivĂ©s au BrĂ©sil dans les annĂ©es 1920, il grandit dans l'Ătat de SĂŁo Paulo. AprĂšs des Ă©tudes de droit, il devient avocat, procureur de l'Ătat de SĂŁo Paulo, professeur de droit et Ă©crivain.
Membre de la formation centriste Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) à partir de 1981, il siÚge à la Chambre des députés pour São Paulo entre 1987 et 2011. Avec le soutien des gouvernements Henrique Cardoso puis Lula da Silva, il préside à deux reprises la chambre basse du CongrÚs (1997-2001, 2009-2010). Il est élu président national du PMDB en 2001.
Candidat Ă la vice-prĂ©sidence de la RĂ©publique lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2010 aux cĂŽtĂ©s de Dilma Rousseff, il devient le deuxiĂšme personnage de l'Ătat aprĂšs lâĂ©lection de cette derniĂšre Ă la prĂ©sidence. Le ticket est rĂ©Ă©lu Ă l'issue du scrutin prĂ©sidentiel de 2014. Michel Temer, figure incontournable du « centrĂŁo », gagne dĂšs lors en influence et les tensions entre les deux tĂȘtes de l'exĂ©cutif, qui se vouent une animositĂ© rĂ©ciproque, fragilisent la coalition gouvernementale.
Le , Michel Temer commence à assurer la fonction de président de la République par intérim dans le cadre de la procédure de destitution de Dilma Rousseff qu'il soutient. Il forme un nouveau gouvernement et devient le suivant, aprÚs la destitution de Rousseff, président de la République de plein exercice. Il est ainsi le troisiÚme vice-président depuis la fin de la dictature militaire à accéder à cette fonction sans y avoir été directement élu.
Sa prĂ©sidence est contrariĂ©e par la pression d'une opposition qui lui reproche son manque de lĂ©gitimitĂ©, par des accusations de corruption et par la poursuite de la crise de 2014 alors qu'il conduit une politique Ă©conomique libĂ©rale. Devenu le prĂ©sident le plus impopulaire de l'histoire du BrĂ©sil, il ne se prĂ©sente pas Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2018, qui est remportĂ©e par le candidat d'extrĂȘme droite Jair Bolsonaro, investi le .
AprÚs son mandat présidentiel, il est mis en cause pour des faits de corruption dans le cadre de l'opération Lava Jato.
Situation personnelle
Naissance et origines
NĂ© Ă TietĂȘ, dans l'Ătat de SĂŁo Paulo, Michel Miguel Elias Temer Lulia est issu d'une fratrie de cinq enfants[3]. Ses parents, producteurs de cafĂ© et de riz de profession[3], sont des Libanais maronites vivant dans le village de Tabourah, dans le district du Koura, au Liban[4]. Michel Temer est ainsi le premier chef de l'Ătat brĂ©silien d'origine libanaise[5]. Il ne parle pas couramment l'arabe, mais il est capable de comprendre le sujet d'une conversation dans cette langue[6] - [7] - [8].
Formation et carriĂšre
Ătudiant Ă la facultĂ© de droit de l'universitĂ© de SĂŁo Paulo (comme quatre de ses sept frĂšres), il obtient son diplĂŽme universitaire en 1964. ImpliquĂ© dans la vie Ă©tudiante, il ne soutient pas le coup d'Ătat instaurant la dictature militaire dans le pays. Il poursuit des Ă©tudes jusqu'en 1974, lorsqu'il quitte l'universitĂ© pontificale catholique de SĂŁo Paulo avec un doctorat en droit public[9] - [10].
Il commence une carriĂšre juridique en travaillant dans un cabinet privĂ© Ă partir de 1963, avant d'intĂ©grer la fonction publique en devenant procureur de l'Ătat de SĂŁo Paulo, en 1970. ParallĂšlement, il rejoint le cabinet du secrĂ©taire d'Ătat Ă l'Ăducation de SĂŁo Paulo, JosĂ© Carlos de Ataliba Nogueira (pt). Il est Ă©galement professeur de droit Ă l'universitĂ© pontificale catholique de SĂŁo Paulo et Ă la facultĂ© de droit de l'Itu[9] - [10].
Vie privée et familiale
D'une premiĂšre union avec Maria CĂ©lia Toledo, Michel Temer est le pĂšre de trois filles, nĂ©es entre 1969 et 1974. Ensuite divorcĂ©, il entretient une liaison avec la journaliste Ărica Ferraz, avec qui il a un fils, nĂ© en 1999.
En 2003, quelques mois aprĂšs avoir l'avoir rencontrĂ©e par l'intermĂ©diaire d'un ami, Temer Ă©pouse Marcela Tedeschi AraĂșjo, de quarante-deux ans sa cadette. Leur fils, Michelzinho, naĂźt la mĂȘme annĂ©e. Anciennement mannequin, Marcela Temer a suscitĂ© la curiositĂ© des mĂ©dias et des rĂ©seaux sociaux lors de la premiĂšre investiture de Dilma Rousseff en 2011 : sa tenue vestimentaire et son Ă©lĂ©gance avaient fait l'objet de nombreux commentaires[11].
Parcours politique
1987-2010 : député fédéral
En 1983, Michel Temer est nommĂ© procureur gĂ©nĂ©ral de l'Ătat de SĂŁo Paulo avant d'en devenir, l'annĂ©e suivante, le secrĂ©taire de la SĂ©curitĂ© publique.
Quatre ans plus tard, le , il remplace Tidei de Lima comme député fédéral, sous la banniÚre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB). à ce titre, il fait partie de l'Assemblée constituante, qui doit alors rédiger une nouvelle constitution pour le Brésil. Michel Temer se place du cÎté des progressistes : opposé à la peine de mort, il contribue à l'inscription, dans la nouvelle loi fondamentale, de la limitation des droits de propriété privée, la stabilité de l'emploi, la semaine du travail à 30 heures et la nationalisation du systÚme financier ; parallÚlement, il soutient la rupture des relations diplomatiques avec les pays légalisant les discriminations raciales, la légalisation de l'avortement et l'instauration d'un régime présidentiel.
Par deux fois, Michel Temer prĂ©side la Chambre des dĂ©putĂ©s, entre 1997 et 2001, puis entre 2009 et son Ă©lection Ă la vice-prĂ©sidence de la RĂ©publique, l'annĂ©e suivante. DĂšs son premier mandat Ă la tĂȘte de la chambre basse, il favorise une communication plus dense pour rendre compte des travaux des dĂ©putĂ©s.
La carriĂšre politique de Michel Temer prend un tournant le lorsqu'il est dĂ©signĂ© prĂ©sident du PMDB ; il devient alors un personnage clĂ© de l'Ă©chiquier politique, puisque son parti politique â longtemps incarnation du « centrĂŁo » â est rĂ©guliĂšrement sollicitĂ© par les gouvernements de tout bord afin de faciliter l'adoption, par les deux chambres du CongrĂšs, des projets de loi. AprĂšs l'Ă©lection de Luiz InĂĄcio Lula da Silva Ă la tĂȘte du BrĂ©sil, il est souvent consultĂ© par ce dernier, qui en fait le principal partenaire de sa majoritĂ© parlementaire bien que, pour la vice-prĂ©sidence, il lui ait prĂ©fĂ©rĂ© JosĂ© Alencar.
Alors prĂ©sident de la chambre basse, Temer est invitĂ©, le , Ă solliciter la vice-prĂ©sidence de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rative au cĂŽtĂ© de Dilma Rousseff, la candidate du Parti des travailleurs (PT) soutenue par le prĂ©sident Lula da Silva pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle du mois d'octobre suivant. Le , Ă l'issue du second tour de scrutin, Rousseff et Temer sont Ă©lus Ă la tĂȘte de l'Ătat brĂ©silien pour un mandat de quatre ans.
2011-2016 : vice-président de la République
Dilma Rousseff et Michel Temer sont investis dans leurs fonctions le . Au cours de ce premier mandat, Michel Temer est souvent appelĂ© par la prĂ©sidente pour dĂ©nouer les crises liĂ©es Ă la majoritĂ© parlementaire et pour faciliter les compromis indispensables Ă l'adoption des projets de loi dĂ©posĂ©s par le gouvernement fĂ©dĂ©ral. Ce rĂŽle vaut au vice-prĂ©sident d'ĂȘtre surnommĂ© « aspirador de pĂł » (« l'aspirateur », en portugais) par les alliĂ©s de la chef de l'Ătat.
Reconduit Ă la vice-prĂ©sidence aprĂšs la rĂ©Ă©lection de Dilma Rousseff en 2014, Michel Temer prend progressivement ses distances vis-Ă -vis de la chef de l'Ătat. Ainsi, le , il explique publiquement qu'il est nĂ©cessaire que « quelqu'un ait la capacitĂ© d'unir le pays », sous-entendant par lĂ que ce n'Ă©tait pas le cas de la prĂ©sidente Rousseff. Cette prise de position est considĂ©rĂ©e par la presse comme Ă©tant une marque de rupture entre les deux tĂȘtes de l'exĂ©cutif. Ă la fin de l'annĂ©e 2015, quelques mois seulement aprĂšs le dĂ©but de son second mandat, le vice-prĂ©sident rĂ©dige et fait publier par la presse, Ă l'intention de Dilma Rousseff, une lettre dans laquelle il se plaint ouvertement du rĂŽle de « vice-prĂ©sident dĂ©coratif » que lui aurait dĂ©volu la chef de l'Ătat[12].
Fin 2015, le tribunal Ă©lectoral de SĂŁo Paulo condamne Michel Temer Ă une amende de 80 000 reais pour avoir rĂ©alisĂ© en 2014 des dons Ă des campagnes Ă©lectorales de son parti, le PMDB, au-delĂ du plafond fixĂ© par la loi[13]. Il risque ainsi d'ĂȘtre dĂ©clarĂ© inĂ©ligible pour une pĂ©riode de huit ans[14]. Cette possibilitĂ© ne l'empĂȘcherait pas de succĂ©der Ă Dilma Rousseff, mais de se prĂ©senter Ă une Ă©lection[15]. Le tribunal Ă©lectoral indique ainsi qu'il se prononcerait sur cette question uniquement en cas de candidature de Temer Ă un scrutin[15].
Alors que la prĂ©sidente Rousseff est de plus en plus fragilisĂ©e par des affaires de corruption liĂ©e au scandale Petrobras, qui implique Ă©galement son mentor Lula, le PMDB retire, le , son soutien au gouvernement de la chef de l'Ătat, celle-ci devant alors gĂ©rer la crise politique la plus grave depuis son Ă©lection Ă la prĂ©sidence. De son cĂŽtĂ©, alors qu'une procĂ©dure de destitution est ouverte pour maquillage des comptes publics Ă l'encontre de Rousseff par le prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s, Eduardo Cunha, rĂ©putĂ© proche du vice-prĂ©sident, Michel Temer se dit « prĂȘt » Ă lui succĂ©der, dans la mesure oĂč la Constitution prĂ©voit que c'est le vice-prĂ©sident qui doit devenir le chef de l'Ătat jusqu'Ă la fin du mandat prĂ©vue du prĂ©sident de la RĂ©publique en fonction[16] - [17]. Les proches de Rousseff, surtout au sein du PT, dĂ©noncent le rĂŽle jouĂ© par le vice-prĂ©sident dans le retrait de son parti de la coalition, certains supposant que, par opportunisme, celui-ci veuille prendre le pouvoir au moyen de la destitution de Dilma Rousseff, alors que Temer lui-mĂȘme est impliquĂ© dans plusieurs affaires de corruption[18].
2016-2018 : président de la République
Succession de Dilma Rousseff
Le , la prĂ©sidente Dilma Rousseff, accusĂ©e â de façon controversĂ©e â d'avoir maquillĂ© des comptes publics, est Ă©cartĂ©e du pouvoir par une procĂ©dure de destitution. Michel Temer, accusĂ© par la prĂ©sidente suspendue d'agir pour l'Ă©carter du pouvoir, assure dĂšs lors les fonctions de chef de l'Ătat pour un dĂ©lai maximum de 180 jours. Il forme un nouveau gouvernement, soutenu par une coalition de partis de centre et de droite, contrairement au gouvernement de Dilma qui Ă©tait plutĂŽt de centre gauche.
Dilma Rousseff est destituĂ©e par le SĂ©nat le . Michel Temer lui succĂšde ainsi formellement Ă la tĂȘte du pays[19]. Il prĂȘte serment le jour-mĂȘme[20] - [21]. En , il affirmera que sa prise de pouvoir constituait un « putsch »[22] - [23] - [24]. AprĂšs JosĂ© Sarney et Itamar Franco, il est le troisiĂšme vice-prĂ©sident aprĂšs la fin de la dictature militaire Ă prendre la tĂȘte du pays sans y avoir Ă©tĂ© Ă©lu. Ă moins d'un mois de ses 76 ans, il est par ailleurs le prĂ©sident le plus ĂągĂ© lors de sa prise de fonction.
Politique Ă©conomique et sociale
DĂšs le , face Ă la situation financiĂšre dĂ©gradĂ©e du BrĂ©sil, son gouvernement annonce une rĂ©duction des dĂ©penses publiques tout en soulignant sa volontĂ© de maintenir les programmes sociaux en faveur des plus pauvres[25]. Il fait nĂ©anmoins voter par le CongrĂšs une revalorisation des salaires des membres du pouvoir exĂ©cutif, de la justice et de la police, des catĂ©gories pourtant « dĂ©jĂ trĂšs privilĂ©giĂ©es » selon l'Ă©conomiste AndrĂ© Nassif[26]. La mesure, refusĂ©e par Rousseff auparavant, risque, selon certains analystes, de susciter l'incomprĂ©hension et de contribuer Ă lâimpopularitĂ© du gouvernement Temer, notamment en raison des coupes budgĂ©taires dĂ©cidĂ©es prĂ©cĂ©demment dans les domaines de l'Ă©ducation et de la santĂ©[26].
En , son gouvernement prĂ©voit d'augmenter les heures de travail et de repousser l'Ăąge de dĂ©part Ă la retraite[27]. Dans son programme, figurent d'autres mesures d'austĂ©ritĂ©, notamment des coupes budgĂ©taires avec le gel pendant vingt ans de l'augmentation des dĂ©penses via une modification de la constitution[28] - [29] et une modification du programme social Bolsa FamĂlia[30]. Le , il propose de privatiser quatre aĂ©roports du pays ainsi que des installations Ă©lectriques, pĂ©troliĂšres et agricoles[31].
Le gouvernement annonce la suppression des « pharmacies populaires » pour l'été 2017. Créées en 2004 sous la présidence de Lula Da Silva, elles permettaient aux plus défavorisés de se procurer des médicaments à bas prix[32]. En politique environnementale, sous la pression du lobby agroalimentaire, le gouvernement fait annuler certaines lois sur la lutte contre la déforestation et sur la protection des territoires des indigÚnes[22]. Une nouvelle vague de privatisations d'entreprises publiques est décidée pour 2018 et 2019[33].
D'aprĂšs les donnĂ©es de l'Institut brĂ©silien de gĂ©ographie et de statistiques, lâextrĂȘme pauvretĂ© s'est accrue de 11 % au cours de l'annĂ©e 2017 tandis que les inĂ©galitĂ©s reprennent Ă©galement leur progression (l'indice de Gini passant de 0,555 Ă 0,567). La rĂ©duction du nombre de bĂ©nĂ©ficiaires de la Bolsa FamĂlia dĂ©cidĂ©e par le gouvernement en est la cause principale selon l'Ă©tude[34].
Alors que la rĂ©cession sâĂ©tablit Ă plus de 2 % en 2016, le pays renoue avec la croissance Ă partir de 2017[35].
Justice
Le , aprĂšs la mort dans un accident d'avion du juge Ă la Cour suprĂȘme chargĂ© du scandale Petrobras[36], il nomme son ministre de la Justice Alexandre de Moraes pour lui succĂ©der plutĂŽt que de laisser le prĂ©sident de la Cour suprĂȘme dĂ©signer lui-mĂȘme un nouveau magistrat[37]. Cette nomination est alors controversĂ©e, en raison de la proximitĂ© du nouveau juge avec de nombreux politiciens impliquĂ©s dans le scandale Petrobras dont il a dĂ©sormais la charge[36].
Environnement
En , Michel Temer dĂ©cide d'abroger le statut de rĂ©serve naturelle d'une partie de la forĂȘt amazonienne mesurant 4 millions d'hectares[38] pour y permettre l'exploitation miniĂšre par des entreprises privĂ©es et la reconversion de la forĂȘt en cultures pour les entreprises de lâagro-business[39]. Cette autorisation a finalement Ă©tĂ© suspendue sept jours plus tard par le tribunal fĂ©dĂ©ral de Brasilia[39]. Le gouvernement s'expose Ă des accusations de conflit dâintĂ©rĂȘt, le ministre de l'Agriculture Blairo Maggi et sa famille Ă©tant propriĂ©taires de la plus grosse sociĂ©tĂ© de production de soja au monde[40]. Le , Michel Temer signe l'accord de Paris sur le climat, issu de la COP21[41].
Impopularité
DÚs le début de sa présidence, Michel Temer est impopulaire. En , 13 % des sondés se déclarent satisfaits de son action selon l'institut Ibope[42] - [N 2]. Le , une manifestation organisée à São Paulo et rassemblant 100 000 personnes appelle à une élection présidentielle anticipée et au départ de Temer[43].
Peu aprÚs sa prise de fonction, il remplace les directeurs des médias publics par des personnalités issues du secteur privé, ouvertement opposés aux gouvernements de la période précédente[44].
Le , une manifestation est organisée contre lui lors du carnaval de Rio[45]. Le , il quitte le palais présidentiel et retourne au palais du vice-président, de peur de « fantÎmes »[46]. Le , les syndicats appellent à une grÚve générale, la premiÚre depuis plus de vingt ans, contre l'allongement de la durée des cotisations retraites et la suppression de certains droits du travail[47]. PrÚs de 40 millions de personnes y participent[48]. à cette date, Temer connaßt par ailleurs un taux d'approbation situé à moins de 10 %[49]. Le 25 mai, en réaction à une manifestation ayant rassemblé entre 25 000 et 100 000 personnes, Temer déploya l'armée puis la retira à la suite de critiques[50].
En , la Commission pastorale de la terre dénonce un fort accroissement de la répression contre le mouvement paysan des sans terres. Selon elle, les assassinats ont augmenté de 25 % - dont 10 paysans abattus par la police le - et les incarcérations de 86 %[51].
En , 65 % des sondĂ©s sont favorables Ă son dĂ©part de la prĂ©sidence[52]. Fin , il ne recueille que 5 % d'opinions favorables[53]. En 2018, aprĂšs la condamnation de l'ancien prĂ©sident Luiz InĂĄcio Lula da Silva et favori du scrutin Ă une peine de quinze ans de prison, qui compromet les chances de celui-ci d'ĂȘtre candidat, l'hypothĂšse d'une candidature du prĂ©sident sortant pour combler le vide face au candidat d'extrĂȘme droite Jair Bolsonaro est Ă©voquĂ©e[54], malgrĂ© des intentions de vote qui stagnent Ă 1 %[55].
AprÚs la présidence
Lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022, Michel Temer soutient au premier tour la candidature de Simone Tebet, investie par le MDB (ex-PMDB), puis ne donne aucune consigne de vote pour le second tour, qui oppose Lula Ă Jair Bolsonaro. Il reproche au premier d'avoir parlĂ© de « coup d'Ătat » en 2016, se positionne « contre le PT » au niveau national et appelle Ă voter en faveur de l'ancien ministre de Bolsonaro TarcĂsio de Freitas (RĂ©publicains) pour l'Ă©lection gouvernorale dans l'Ătat de SĂŁo Paulo[56].
Accusations de corruption
Visant son gouvernement
Quelques semaines aprĂšs la constitution de son gouvernement, les ministres de la Planification et de la Transparence sont contraints Ă la dĂ©mission sur fond d'accusations de corruption[57] - [58]. Un troisiĂšme ministre, chargĂ© du Tourisme, est Ă©galement visĂ© par une enquĂȘte pour avoir reçu de l'argent d'entreprises privĂ©es en Ă©change de possibles faveurs dans la conclusion de contrats, dĂ©cide d'abord de rester au gouvernement[59], puis dĂ©missionne Ă son tour[60]. En , plusieurs des principaux alliĂ©s politiques de Michel Temer, dont le prĂ©sident du SĂ©nat, le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, le prĂ©sident du PMDB et un ancien prĂ©sident de la RĂ©publique se voient placĂ©s sous une demande d'arrestation pour leur implication dans le scandale de corruption de Petrobras[61].
Le dĂ©missionne le secrĂ©taire du gouvernement, accusĂ© de trafic d'influences dans le cadre d'un projet immobilier auquel pourrait Ă©galement ĂȘtre mĂȘlĂ© Michel Temer[62]. Le , accusĂ© dâĂȘtre mĂȘlĂ© Ă l'affaire Petrobras, c'est au tour de l'un des plus proches conseillers du prĂ©sident de dĂ©missionner[63]. Le , le secrĂ©taire Ă la Jeunesse dĂ©missionne aprĂšs des dĂ©clarations polĂ©miques. InvitĂ© Ă sâexprimer au sujet des assassinats de prĂšs d'une centaine de prisonniers Ă quelques jours d'intervalle dans deux prisons brĂ©siliennes, il avait rĂ©pondu « Il faudrait en tuer plus, il faudrait un massacre par semaine »[64]. Le , Michel Temer nomme Wellington Moreira Franco au poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la PrĂ©sidence, mais le 8 fĂ©vrier, la Justice suspend sa nomination pour son implication dans l'affaire Petrobras[65] - [66]. Le , la Cour suprĂȘme annule cette suspension[67]. En juin, le dĂ©putĂ© Rodrigo Rocha Loures du PMDB, dĂ©crit comme Ă©tant un proche conseiller du prĂ©sident, est arrĂȘtĂ© Ă la suite de la divulgation d'une vidĂ©o le montrant prendre une valise de billets, apparemment liĂ©s Ă des pots-de-vin[68]. Le , Geddel Vieira Lima, ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du gouvernement, est arrĂȘtĂ© pour obstruction Ă la justice[69].
En relation avec le scandale Odebrecht, la Justice ouvre en avril des enquĂȘtes sur 42 dĂ©putĂ©s, 29 sĂ©nateurs et 3 gouverneurs appartenant Ă la majoritĂ© prĂ©sidentielle[70].
En juillet, plusieurs autres personnalitĂ©s politiques dont le ministre des Sciences et Technologies, le ministre des Mines et de lâĂnergie, le ministre des Villes, le ministre de l'IntĂ©gration nationale, le ministre de l'Industrie et du Commerce et le nouveau prĂ©sident du SĂ©nat sont atteints par des rĂ©vĂ©lations de la revue Ăpoca sur les pots-de-vin versĂ©s par la multinationale de lâagroalimentaire JBS[71].
Le concernant
Le , Michel Temer dĂ©ment toute implication dans quelque scandale de corruption liĂ© Ă Petrobras alors que Sergio Machado, ancien prĂ©sident de Transpetro (pt), une filiale de Petrobras, le met personnellement en cause dans le cadre d'un accord avec la justice visant Ă rĂ©duire sa peine[72] - [73]. Le une enquĂȘte prĂ©liminaire est ouverte Ă son encontre[74]. Le dĂ©bute son procĂšs pour le financement illĂ©gal prĂ©sumĂ© de sa campagne Ă©lectorale de 2014[75]. Le , le Tribunal suprĂȘme Ă©lectoral, rejette, par quatre voix contre trois, l'invalidation de sa campagne prĂ©sidentielle de 2014 oĂč il Ă©tait alors colistier de Dilma Rousseff, ce qui lui permet de rester au pouvoir et d'Ă©viter une peine d'inĂ©ligibilitĂ© de huit ans[76]. Plus tĂŽt, le tribunal avait refusĂ© de prendre en compte les preuves liĂ©es Ă Odebrecht, dans le cadre de l'opĂ©ration Lava Jato[77].
Le , le journal brĂ©silien O Globo l'accuse, enregistrement Ă l'appui, d'avoir ordonnĂ© le versement de pots-de-vin pour acheter le silence dâEduardo Cunha, ancien prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s, ce qui entraine des manifestations demandant sa destitution[78]. Le , la Cour suprĂȘme ouvre une enquĂȘte pour obstruction Ă la justice et pour corruption passive[79]. Le , il demande sans succĂšs la suspension de l'enquĂȘte le visant[80]. Alors que Temer avait plusieurs fois refusĂ© de quitter le pouvoir et que des motions de destitution avaient Ă©tĂ© Ă©mises par l'opposition, le ministre de la Culture et celui de la Ville dĂ©missionnent[81] - [82]. Le 31 mai, la Cour suprĂȘme autorise son interrogatoire par Ă©crit[83].Le , Temer refuse de rĂ©pondre Ă ces questions et dĂ©nonce une « comĂ©die » et « inquisition arrogante »[84], aprĂšs avoir Ă©tĂ© selon lui, malmenĂ© moralement par les policiers[77]. Le , la justice l'accuse formellement de ce chef d'accusation[52]. Il qualifie alors les accusations dont il fait l'objet de « fiction » et dĂ©nonce l'absence de « preuves concrĂštes », ajoutant qu'il « s'agit d'une attaque injurieuse et infamante Ă [sa] dignitĂ© personnelle »[85].
Le , la revue Veja rĂ©vĂšle dans son numĂ©ro du jour que les renseignements Abin auraient espionnĂ© Edson Fachin, rapporteur de l'opĂ©ration Lava Jato et qui avait ouvert une enquĂȘte Ă l'encontre du prĂ©sident de la RĂ©publique[86], Ă la demande de Temer, ce que l'intĂ©ressĂ© dĂ©ment[87]. Le , le Folha de S. Paulo rĂ©vĂšle qu'il aurait fait rĂ©nover avec des pots-de-vin la maison de sa fille, par l'intermĂ©diaire d'un ex-colonel prĂ©sentĂ© comme son « homme de paille » pour la rĂ©ception des pots-de-vin de la multinationale JBS[88]. Le patron de cette derniĂšre, Joesley Mendonça Batista l'accuse d'ĂȘtre Ă la tĂȘte de la « plus dangereuse organisation criminelle du pays »[89]. Le suivant, le rapporteur parlementaire prĂ©conise sa mise en accusation[90].
Le , alors qu'il a fait suspendre des ministres de leurs fonctions pour qu'ils puissent exercer leur mandat de parlementaires[91], la Chambre des députés rejette sa mise en accusation, 263 députés se prononçant contre l'ouverture d'un procÚs, 227 pour et deux s'abstenant[92].
Le , la police fédérale demande au parquet son inculpation et celle de sa fille au sujet du versement présumé de pots-de-vin à des parlementaires en 2017 en échange de la signature d'un décret favorable aux entreprises portuaires[93]. Il est inculpé le [94].
Il est arrĂȘtĂ© le dans le cadre de l'opĂ©ration Lava Jato[95]. Un de ses proches, le colonel Lima, est Ă©galement arrĂȘtĂ©[96]. Le , Michel Temer est libĂ©rĂ© en vertu de l'habeas corpus[97]. Il est inculpĂ© le [98]. Il est de nouveau arrĂȘtĂ© le [99], puis libĂ©rĂ© une semaine plus tard[100].
DĂ©corations
Décorations brésiliennes
- Grand collier et grand de l'Ordre national de la Croix du Sud, de droit en qualité de grand maßtre de l'ordre.
- Grand collier de l'Ordre de Rio Branco, de droit en qualité de grand maßtre de l'ordre.
- Grand collier de l'Ordre brésilien du Mérite (en), de droit en qualité de grand maßtre de l'ordre.
- Grand-croix de l'Ordre brésilien du Mérite militaire (en), de droit en qualité de grand maßtre de l'ordre.
- Commandeur (en 2013) puis grand-croix (en 2016) de l'Ordre du mérite judiciaire militaire, de droit en qualité de grand maßtre de l'ordre.
- Grand-croix de l'Ordre brésilien du Mérite naval (en), de droit en qualité de grand maßtre de l'ordre.
- Grand-croix de l'Ordre du Mérite aéronautique, de droit en qualité de grand maßtre de l'ordre.
DĂ©corations Ă©trangĂšres
- Grand-croix de l'ordre du LibĂ©rateur San MartĂn (Argentine).
- Grand-croix de l'ordre du Dannebrog (Danemark).
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur (France).
- Grand-croix de l'ordre national du MĂ©rite du Paraguay (en) (Paraguay).
- Grand-croix de l'ordre du Christ (Portugal).
- Grand-officier de l'ordre de l'Infant Dom Henrique (Portugal).
Notes et références
Notes
- Par intérim du 12 mai au , durant la suspension de Dilma Rousseff.
- MalgrĂ© cette impopularitĂ©, un sondage, rĂ©alisĂ© en juillet 2016 par Datafolha et Ă la fiabilitĂ© contestĂ©e, indique que la moitiĂ© des BrĂ©siliens sont pour son maintien Ă la tĂȘte du pays jusqu'en 2018. Cf. « Datafolha admite manipulação em pesquisa que favoreceu Temer », sur GGN - O jornal de todos os brasis (consultĂ© le ), www.20minutes.ch, 20 Minutes, 20 Min, www.20min.ch, « 1 BrĂ©silien sur 2 veut que Temer reste au pouvoir », sur 20 Minutes (consultĂ© le ).
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