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Eduardo Cunha

Eduardo Cunha, nĂ© le Ă  Rio de Janeiro (BrĂ©sil), est un Ă©conomiste, homme de radio et homme d'État brĂ©silien, prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s de 2015 Ă  2016.

Eduardo Cunha
Illustration.
Eduardo Cunha en 2015.
Fonctions
Président de la Chambre des députés du Brésil[N 1]
–
(1 an, 5 mois et 6 jours)
Vice-président Waldir Maranhão
Prédécesseur Henrique Eduardo Alves
Successeur Waldir Maranhão (intérim)
Rodrigo Maia
Biographie
Nom de naissance Eduardo Cosentino da Cunha
Date de naissance
Lieu de naissance Rio de Janeiro (Brésil)
Nationalité Brésilienne
Parti politique PRN (1989-1994)
PP (1994-2003)
PMDB (2003-2017)
MDB (depuis 2017)
Profession Économiste
Religion ÉvangĂ©lisme

Figure de proue du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), proche des milieux évangéliques conservateurs, il déclenche en décembre 2015 une procédure de destitution contre la présidente Dilma Rousseff.

Il est condamné à 15 ans de prison en 2017 pour corruption.

Biographie

Chrétien évangélique engagé[1], il adhÚre en 1989 au Parti de la reconstruction nationale de Fernando Collor de Mello et participe activement à la campagne électorale présidentielle.

En 1991, Collor le nomme prĂ©sident de la Telerj, l'entreprise publique de tĂ©lĂ©communications dans l'État de Rio de Janeiro. À ce poste, il prĂ©pare la privatisation de l'entreprise voulue par Collor. Le Tribunal des comptes de l'Union constate ensuite diffĂ©rentes irrĂ©gularitĂ©s comptables pendant son mandat. Il est aussi impliquĂ© dans un scandale de surfacturation. Il est dĂ©mis de ses fonctions en 1993[2].

Il adhÚre, en 1994, au Parti progressiste (PP). En 1996, il est accusé dans le cadre du scandale Esquema PC (pt) Farias, systÚme complexe de corruption lié au président Collor de Mello. L'action judiciaire est cependant interrompue[2].

En 1998, il est candidat aux Ă©lections de l'État de Rio de Janeiro, mais n'obtient qu'un siĂšge de supplĂ©ant. En 1999, il est nommĂ© prĂ©sident de la nouvelle Compagnie d'habitation (CEHAB) de l'État de Rio de Janeiro, mais il est dĂ©mis de ses fonctions six mois plus tard en raison de soupçons de dĂ©tournement de fonds[2].

TrĂšs proche de l'entrepreneur et dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral Francisco Silva, propriĂ©taire de la radio Ă©vangĂ©lique MelĂłdia FM, il devient directeur de la radio et producteur des Ă©missions du gouverneur de l'État de Rio de Janeiro, Anthony Garotinho. Il anime par ailleurs une Ă©mission quotidienne, populiste et populaire, dont le slogan final est «O povo merece respeito» («Le peuple mĂ©rite le respect»).

Candidat aux élections générales de 2002, il est élu facilement à la Chambre des députés.

En 2003, il quitte le PPB pour adhérer au PMDB. Réélu en 2006, en 2010 et en 2014, il incarne l'opposition à la présidente Dilma Rousseff[3]. Il est élu président de la Chambre des députés en février 2015[4]. En août 2015, il est accusé de corruption et de blanchiment d'argent par le Procureur général de la République Rodrigo Janot[5].

Le , il lance une procĂ©dure de destitution contre la prĂ©sidente Dilma Rousseff basĂ©e sur des accusations de maquillage des comptes de l'État en 2014 et 2015[6] - [7].

Il est cité dans l'affaire des Panama Papers en avril 2016[8].

Condamnation pour corruption

Le , il est suspendu de ses fonctions de dĂ©putĂ© et donc de ses fonctions de prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s par Teori Zavaski, un juge du Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral (STF)[9]. Le juge l'accuse d'avoir « usĂ© de ses fonctions dans son propre intĂ©rĂȘt et de façon illicite pour empĂȘcher que les investigations Ă  son encontre n'arrivent Ă  leur terme »[10]. Cette dĂ©cision est ratifiĂ©e le mĂȘme jour par plusieurs juges du STF[10].

Le , la commission d'éthique du Parlement brésilien recommande sa destitution par 11 voix contre 9[11]. Il démissionne le 7 juillet 2016[12]. Rodrigo Maia lui succÚde[13]. Le , par 450 voix, 10 voix contre et 9 absentions, il est déchu de ses fonctions de député et est condamné à une peine d'inéligibilité par ses pairs, jusqu'en 2027[14].

Le , il est arrĂȘtĂ© Ă  BrasĂ­lia sur ordre du juge Moro[15]. Le , il est condamnĂ© Ă  quinze ans et quatre mois de dĂ©tention pour « corruption », « blanchiment d’argent » et « Ă©vasion illĂ©gale de devises »[16].

En mai 2017, un enregistrement est divulguĂ© dans lequel le prĂ©sident Michel Temer semble donner son accord pour le versement de pots-de-vin afin d’acheter le silence de Cunha. Le 26 mai, l'ancien patron de la banque BVA et un ancien responsable de Petrobras sont arrĂȘtĂ©s, notamment accusĂ©s d'avoir effectuĂ© des versements Ă  Cunha[17].

Notes et références

Notes

  1. Mandat suspendu du 5 mai au . Le vice-président, Waldir Maranhão, assure l'intérim.

Références

  1. (pt) «‘A gente se sente discriminado', diz lĂ­der do PMDB sobre heterossexuais», Último segundo,
  2. (pt) «Eduardo Cunha: carreira recheada de polĂȘmicas», Jornal do Brasil,
  3. (pt) «De onde vem o poder de Eduardo Cunha», Istoé,
  4. (pt) «Eduardo Cunha é eleito em primeiro turno presidente da Cùmara», Carta Capital,
  5. (pt) «Janot apresenta ao STF denĂșncia por corrupção contra Cunha e Collor», G1 (en),
  6. Brésil : une procédure de destitution lancée contre Rousseff, Le Figaro, 2 décembre 2015.
  7. Brésil : la présidente n'est pas inquiÚte, Le Figaro, 2 décembre 2015.
  8. (en) « Panama Papers: The Power Players », sur International Consortium of Investigative Journalists (consulté le )
  9. Brésil: le président du CongrÚs écarté, Le Figaro, 05-05-2016.
  10. Lefigaro.fr avec AFP, « BrĂ©sil: la justice suspend le PrĂ©sident de l'AssemblĂ©e et ennemi de Dilma Rousseff », Le Figaro,‎ (lire en ligne AccĂšs libre, consultĂ© le ).
  11. Le Monde avec AFP, « BrĂ©sil : Mme Rousseff pour de nouvelles Ă©lections, M. Cunha menacĂ© de destitution », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  12. Lefigaro.fr avec AFP, « BrĂ©sil: l'opposant de Rousseff dĂ©missionne », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  13. « BrĂ©sil : un alliĂ© du prĂ©sident par intĂ©rim, Michel Temer, va prĂ©sider l’AssemblĂ©e », sur Le Monde, (consultĂ© le )
  14. Claire Gatinois, « BrĂ©sil : Eduardo Cunha inĂ©ligible jusqu’en 2027 », sur Le Monde, (consultĂ© le )
  15. « Eduardo Cunha, l’architecte de la destitution de Dilma Rousseff, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Claire Gatinois, « Au Brésil, Eduardo Cunha condamné à quinze ans et quatre mois de prison », sur Le Monde, (consulté le )
  17. « Affaire Petrobras : les ramifications du scandale d'État qui Ă©branle le BrĂ©sil s'Ă©tendent jusqu'au BĂ©nin - JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com,‎ (lire en ligne)

Lien externe

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