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Nicolas Lebourg

Nicolas Lebourg, né en 1974[1], est un historien français.

Nicolas Lebourg
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Observatoire des radicalités politiques (d)
Directeur de thèse
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Chercheur au Centre d’études politiques de l’Europe latine (CEPEL) à l’université de Montpellier, il est spécialiste de l'extrême droite. Membre du comité de pilotage du programme VIORAMIL (Violences et radicalisations militantes en France) de l’Agence nationale de la recherche et chercheur du programme History of fascism in Europe and Eurasia (Institute for European, Russian and Eurasian Studies, Université George-Washington), il est aussi membre de l'Observatoire des radicalités politiques (ORAP) de la Fondation Jean-Jaurès.

Biographie

Issu d’une famille de gauche, il indique avoir choisi d'étudier l'extrême droite après avoir été choqué par une caricature antisémite de Laurent Fabius en couverture de Minute en 1992[2]. Il milite durant les années 1990 à Ras l'front, dont il part après avoir constaté que cette organisation utilisait « de vieux logiciels gauchistes qui ne correspondaient à rien »[1].

Il étudie la sociologie à Aix-en-Provence, puis l’histoire à Perpignan[1]. Il mène une thèse sur les nationalistes-révolutionnaires qui suscite l'intérêt du politologue Jean-Yves Camus[1]. Il obtient un doctorat en histoire en 2005[3] - [4] - [5].

Il débute comme enseignant à l'université de Perpignan de 2000 à 2015, avant de rejoindre l'université de Montpellier[3]. Il est par ailleurs :

Il fédère un groupe de chercheurs travaillant sur les marges politiques (Sylvain Crépon, Gaël Brustier, Jean-Yves Camus, Stéphane François, Olivier Dard) avec le site « Fragments sur les temps présents », créé en 2008. Libre d'accès, ce dernier se réclame de l'éducation populaire[1]. Nicolas Lebourg indique que ce groupe d'universitaires cherche à ce que le champ de recherche de l'extrême droite « arrête d’être utilisé à des fins politiciennes par la gauche morale et par la droite réac. [...] Nous nous sommes mis d’accord pour balayer tout ça, pour comprendre l’objet pour ce qu’il était »[1].

Il est membre de l'Observatoire des radicalités politiques (ORAP) de la Fondation Jean-Jaurès, fondé en 2014 et qui s'appuie pour une bonne part sur le collectif informel de « Fragments sur les temps présents »[7].

Il adhère brièvement à la Gauche populaire, think tank proche du Parti socialiste créé en 2012 qui plaide pour une meilleure prise en compte des attentes des catégories populaires. Il le quitte sur un désaccord[1].

Souvent sollicité dans les médias, il écrit régulièrement des articles pour Slate[8] Médiapart et Libération, en réaction à l’actualité[1]. Certains de ses propos lui valent parfois d'être accusé de complaisance à l'égard du FN, notamment par Sylvain Bourmeau et Philippe Marlière[1]. La plupart des représentants et des sites d’extrême droite saluent son honnêteté intellectuelle[1]

En 2016, il publie Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrĂŞme droite remettraient la France debout (Éditions Les ÉchappĂ©s). L'ouvrage rassemble dix lettres adressĂ©es Ă  dix Ă©lecteurs types du FN auxquels il se refuse Ă  donner des conseils de vote, nĂ©es de ce qu'il dit ĂŞtre sa « lassitude Â» face aux polĂ©miques politiques[9].

En , il est invité à déjeuner par le président de la République François Hollande, avec Nonna Mayer, Alexandre Dézé, Olivier Dard et Jean-Claude Monod, pour évoquer l'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2017[10]. En , il est entendu par la Commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite[11].

En , en rĂ©ponse au manifeste contre le nouvel antisĂ©mitisme, il signe la tribune « La lutte contre l'antisĂ©mitisme doit ĂŞtre l'affaire de tous Â» qui paraĂ®t dans Le Parisien[12]. Deux ans après, il fait partie des cosignataires d'un appel initiĂ© par SOS Racisme, et rassemblant personnalitĂ©s, associations antiracistes et partis de gauche, demandant au gouvernement d'initier un chantier de prĂ©vention des racismes au sein des forces de l'ordre[13].

En prévision des élections municipales de 2020, il publie une étude[14] dans Le Point[15] avec Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, sur la ville de Perpignan, qui est devenue l'objectif prioritaire du Rassemblement national. Pour ces trois chercheurs, « cette dynamique électorale est le fruit d’une structuration ethno-sociale du territoire, de facteurs économiques, sociaux et culturels, et, enfin, de la rencontre d’une offre et d’une demande politiques ». En février 2020, Nicolas Lebourg, Dominique Sistach et David Giband (tous deux enseignants-chercheurs à l'université de Perpignan ont animé une conférence afin d'apporter un éclairage avant l'élection municipale de Perpignan. Conférence intitulée « Perpignan, une ville en analyses »[16]

En juin 2020, le journal Le Monde publie une note[17] sur l’évolution des mouvements populistes d’extrême droite en Europe qu'il a co-écrit avec Jean-Yves Camus[18]. Les deux chercheurs y expliquent que « si le scrutin européen de 2019 n’a aucunement été le tsunami populiste que certains avaient rêvé ou redouté, l’actuelle pandémie paraît capable au moins de fidéliser les clientèles acquises par les extrêmes droites et aggraver les processus de radicalisation violente ». Cette étude alerte sur la tentation terroriste des plus extrémistes selon Le Figaro[19].

Travaux

Ouvrages

  • Le Monde vu de la plus extrĂŞme droite. Du fascisme au nationalisme-rĂ©volutionnaire, Presses universitaires de Perpignan, Perpignan, 2010, 262p.
  • François Duprat, L’homme qui inventa le Front national, Avec Joseph Beauregard, DenoĂ«l, Paris, 2012, 382p[20].
  • Dans l’Ombre des Le Pen. Une histoire des no 2 du Front National, Avec Joseph Beauregard, Nouveau Monde, Paris, 2012, 391 p.
  • Mort aux bolchos Un siècle d’affiches anticommunistes, Les ÉchappĂ©s, Paris, 2012, 144p.
  • Perpignan, une ville avant le Front national, Avec JĂ©rĂ´me Fourquet et Sylvain Manternach, Fondation Jean Jaurès, Paris, 2014, 134 p.
  • Aux Racines du FN. L’Histoire du mouvement Ordre Nouveau, prĂ©face de Jean-Yves Camus, Avec Jonathan Preda et Joseph Beauregard, Fondation Jean Jaurès, Paris, 2014, 122 p.
  • Rivesaltes, Le Camp de la France de 1939 Ă  nos jours, prĂ©face de Philippe Joutard, Avec Abderahmen Moumen, Trabucaire, Perpignan, 2015.
  • Les Droites extrĂŞmes en Europe (avec Jean-Yves Camus), Paris, Le Seuil, 2015 (traduction anglaise : Far-Right Politics in Europe, Cambridge, Harvard University Press, 2017).
  • Mutations et diffusions de l’altĂ©rophobie. De « l’inĂ©galitĂ© des races » aux concurrences identitaires, avec StĂ©phane François, Presses universitaires de Valenciennes, Valenciennes, 2016.
  • Lettre aux Français qui croient que 5 ans d'extrĂŞme droite remettraient la France debout, Les ÉchappĂ©s, , 132 p. (ISBN 978-2357661240)
  • La Nouvelle Guerre d’AlgĂ©rie n’aura pas lieu (avec JĂ©rĂ´me Fourquet), Paris, Fondation Jean Jaurès, 2017.
  • Dir. avec Isabelle Sommier, La Violence des marges politiques des annĂ©es 1980 Ă  nos jours, Paris, Reveneuve, 2018.
  • Les nazis ont-ils survĂ©cu ? : EnquĂŞte sur les internationales fascistes et les croisĂ©s de la race blanche, Paris, Le Seuil, , 320 p. (ISBN 978-2021413717)[21]

Documentaire

  • François Duprat. Une histoire de l’extrĂŞme droite, 2011[22] - [23].

Notes et références

  1. Mathieu Dejean, « Qui est Nicolas Lebourg, l’incontournable historien du FN ? », sur www.lesinrocks.com, Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  2. Philippe Becker, « Nicolas Lebourg : un œil rationnel sur les droites radicales », La Semaine du Roussillon,‎ (lire en ligne)
  3. « Fiche de Nicolas Lebourg sur le site du Centre d'Études Politiques de l'Europe Latine (CEPEL) » (consulté le ).
  4. Il est en outre titulaire d'un DEA : François Duprat, idéologues, combats et souvenirs, mémoire de DEA, université de Perpignan, 2000 ; cf. Frédéric Charpier, Martine Orange, Erwan Seznec, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours : Le vrai visage du capitalisme français, La Découverte, 889 pages (livre numérique, n. p.).
  5. http://www.sudoc.fr/087750848.
  6. Nicolas Lebourg, sur Fondation Jean Jaurès.
  7. « Deux années de ressources sur les radicalités politiques », sur http://tempspresents.com/, (consulté le ).
  8. « Les articles de Nicolas Lebourg », sur slate.fr,
  9. Voir les interviews https://tempspresents.com/2016/09/14/double-front-des-lettres/
  10. Eric Aeschimann, « Et si Marine Le Pen gagnait ? Hollande consulte », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
  11. « Commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France Mercredi 30 janvier 2019 Séance de 11 heures 30 », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le )
  12. « La lutte contre l’antisémitisme doit être le combat de tous », sur sos-racisme.org, .
  13. « « Ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et la gendarmerie » », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  14. Jérôme Fourquet, Nicolas Lebourg et Sylvain Manternach, « Perpignan, une ville promise au Front national », sur chairecitoyennete.com,
  15. Hugo Domenach, « Municipales : Le Pen remportera Perpignan, si… », sur lepoint.fr,
  16. Made In Perpignan, « Conférence Municipales 2020 – Les clés pour comprendre « Perpignan, une ville en analyses » », sur Made In Perpignan,
  17. Nicolas Lebourg et Jean-Yves Camus, « Les droites extrêmes en Europe, du scrutin européen de 2019 à la pandémie de Covid-19 », sur chairecitoyennete.com,
  18. Lucie Soullier, « Une année dans la vie des partis d’extrêmes droites en Europe », sur lemonde.fr,
  19. Julien Licourt, « Des européennes au Covid-19 : une année avec l'extrême droite », sur lefigaro.fr,
  20. le Monde.fr
  21. « Comment l’idéologie nazie a prospéré après la guerre », mediapart.fr, (consulté le )
  22. Avec Joseph Beauregard, une coproduction 1+1, LeMonde.fr et l’Institut national de l’audiovisuel, diffusion sur lemonde.fr et sur l’ina.fr.
  23. Le Monde.fr

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