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Place des Trois Pouvoirs

La place des Trois Pouvoirs (en portugais : Praça dos Três Poderes) est un espace public situé à Brasilia, capitale du Brésil.

Place des Trois Pouvoirs
(pt) Praça dos Três Poderes
Image illustrative de l’article Place des Trois Pouvoirs
Situation
CoordonnĂ©es 15° 48′ 03″ sud, 47° 51′ 41″ ouest
Pays Drapeau du Brésil Brésil
Région District fédéral
Ville Brasilia
DĂ©but Axe monumental
Morphologie
Type Place
GĂ©olocalisation sur la carte : Brasilia
(Voir situation sur carte : Brasilia)
Place des Trois Pouvoirs(pt) Praça dos Três Poderes
Géolocalisation sur la carte : District fédéral
(Voir situation sur carte : District fédéral)
Place des Trois Pouvoirs(pt) Praça dos Três Poderes
Géolocalisation sur la carte : Brésil
(Voir situation sur carte : Brésil)
Place des Trois Pouvoirs(pt) Praça dos Três Poderes

Situation

La place est située à l'extrémité orientale de l'Axe monumental (une avenue de 8 kilomètres, le long de laquelle sont disposés la plupart des ministères et bâtiments officiels du pays). Sur son pourtour s'élèvent les bâtiments qui abritent les sièges des trois pouvoirs du pays, judiciaire, exécutif et législatif, avec le palais de la Cour suprême, siège de la plus haute juridiction du pouvoir judiciaire ; le palais du Planalto, siège de l'exécutif fédéral brésilien et le palais du Congrès national, siège du pouvoir législatif fédéral[1].

Description

Cette place est un espace restangulaie d'environ 120 x 220 m. Le palais du Congrès est le bâtiment le plus grand et le plus massif des trois édifices. Le terrain a été surélevé pour que le législatif domine visuellement le judiciaire et l’exécutif, placés en contrebas[1].

Bâtiments principaux

Pouvoir législatif

Congrès national

Occupant toute la façade ouest de la place, le palais du Congrès national est composé d'un bâtiment principal, semi-enterré, qui s'étend entre les deux voies de l'Axe monumental, et deux tours jumelles qui forment l'Annexe I. La moitié sud du bâtiment principal est occupée par la Chambre des députés et la moitié nord par le Sénat, chaque partie étant surmontée d'une coupole, concave pour la Chambre des députés symbolisant l'ouverture vis-à-vis du peuple et convexe pour le Sénat symbolisant la réflexion[1]. Sous ces coupoles se trouvent les hémicycles. Les deux tours de 28 étages accueillent quant à elles les bureaux des sénateurs et députés et les locaux administratifs. Comme une grande partie de la ville, le bâtiment est l’œuvre de l'architecte Oscar Niemeyer.

Pouvoir exécutif

Le palais du Planalto

Situé au nord de la place, le palais du Planalto est le siège officiel de la présidence de la République. Il s'agit d'un édifice de verre, sous un large toit de béton blanc, soutenu par une série de colonnes recouvertes de marbre blanc[1]. Une des annexes du palais présidentiel abrite également les bureaux officiels du vice-président de la République.

Pouvoir judiciaire

Le Tribunal suprême fédéral

Placé au sud, le Tribunal suprême fédéral est un carré de verre, entouré d’une série de colonnes du même style que celles du palais du Planalto[1] et recouvertes elles aussi de marbre blanc.

Vue panoramique de la place des Trois Pouvoirs avec à gauche le pouvoir judiciaire (Tribunal suprême fédéral - nº3), au centre le pouvoir législatif (Congrès national - nº12) et à droite le pouvoir exécutif (palais du Planalto - nº16).

Utilisation de la place

Cette place est un lieu où le peuple est convoqué par le pouvoir pour de grands moments d’union nationale. C’est ici que Brasilia a été inaugurée, qu’on célèbre la prise de fonctions des présidents ou les victoires en Coupe du monde. C’est ici qu'a été fêtée de la Constitution brésilienne de 1988. Les manifestations populaires sont normalement plus à l'Ouest, sur l'Axe monumental, sur l'esplanade face aux ministères[1].

Autres monuments

Sur l'esplanade

Musée de la Ville
Musée de la Ville, vue intérieure
  • Le musĂ©e de la Ville[2] : projetĂ© par Oscar Niemeyer, c'est le musĂ©e le plus ancien de Brasilia retraçant l'histoire de la construction et de l'inauguration de la nouvelle capitale. Conçu comme une galerie surĂ©levĂ©e par rapport Ă  l'esplanade, il est recouvert Ă  l'extĂ©rieur et Ă  l'intĂ©rieur de plaques de marbre blanc. L'espace accueille des textes de Niemeyer, Juscelino Kubitschek et du pape Pie XII gravĂ©s dans la pierre ainsi que quelques photographies d'Ă©poque. La façade donnant sur l'esplanade supporte un portrait en bronze de JK.
  • L'Espace Lucio Costa[3] : projetĂ© par Niemeyer et inaugurĂ© le , date anniversaire des 90 ans de Lucio Costa, c'est un musĂ©e souterrain rendant hommage Ă  l'urbaniste de la ville qui contient une maquette Ă  l'Ă©chelle 1:1 000 de 13 Ă— 13 m[4] du Plan pilote rĂ©alisĂ©e en dĂ©cembre 1988[5], une maquette tactile de dimension rĂ©duite pour malvoyants, des photographies d'Ă©poque et des reproductions du projet original.
  • Le pigeonnier, conçu en 1961 par Niemeyer, est une sculpture de bĂ©ton en forme de colonne de section carrĂ©e Ă©vidĂ©e au milieu qui accueille en son centre des espaces de nidification.
  • La statue Les Guerriers, appelĂ©e Ă©galement Les Candangos, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par Bruno Giorgi et reprĂ©sente les constructeurs de Brasilia, appelĂ©s Candangos. Elle fait face au palais prĂ©sidentiel.
  • la statue La Justice, rĂ©alisĂ©e par Alfredo Ceschiatti, est placĂ©e devant le Tribunal fĂ©dĂ©ral suprĂŞme.
  • Le monument Israel Pinheiro rend hommage Ă  l'ingĂ©nieur en chef durant la construction de la ville et premier gouverneur du District fĂ©dĂ©ral. C'est un parallĂ©lĂ©pipède rectangle recouvert de plaques de marbre blanc avec une ouverture accueillant un portrait en bronze de l'homme politique.
  • Le monument UNESCO est une sculpture en bĂ©ton rĂ©alisĂ©e en hommage au fait que la ville soit patrimoine mondial et inaugurĂ©e le par Federico Mayor Zaragoza, alors directeur gĂ©nĂ©ral de l'UNESCO[6].
  • L'Office de tourisme, situĂ© du cĂ´tĂ© est de l'esplanade, est une salle semi-enterrĂ©e au toit de bĂ©ton blanc et aux murs en verre destinĂ©e Ă  l'information aux touristes. Depuis 2010, le bâtiment est vide et en attente de restauration.
  • L'entrĂ©e de l'Espace LĂşcio Costa
    L'entrée de l'Espace Lúcio Costa
  • Le pigeonnier conçu par Oscar Niemeyer
    Le pigeonnier conçu par Oscar Niemeyer
  • La statue Os Candangos
    La statue Os Candangos
  • La statue La Justice
    La statue La Justice
  • Le monument Israel Pinheiro
    Le monument Israel Pinheiro
  • Le monument UNESCO
    Le monument UNESCO
  • Le musĂ©e de la ville, sur la place des Trois Pouvoirs.
    Le musée de la ville, sur la place des Trois Pouvoirs.

Côté est de la place

  • Le drapeau national, projet conçu par l'architecte SĂ©rgio Bernardes, est le plus grand drapeau du pays avec 286 m2 de superficie. Il culmine Ă  100 m de hauteur, symboliquement au-dessus de chacun des Ă©difices des trois pouvoirs qui bordent la place, au sommet d'un mât formĂ© par un faisceau conique de 24 tubes mĂ©talliques reprĂ©sentant le nombre d'unitĂ©s fĂ©dĂ©rales au moment de son inauguration en 1972. Son remplacement chaque premier dimanche du mois donne lieu Ă  une cĂ©rĂ©monie officielle[7].
  • Le PanthĂ©on de la Patrie et de la LibertĂ©[8] et la Flamme Ă©ternelle de la Patrie est un musĂ©e rendant hommage aux hĂ©ros et hommes illustres du BrĂ©sil. Il ne contient aucun corps. Comme beaucoup d'autres monuments de la place, le PanthĂ©on et le monument adjacent sont recouverts de plaques de marbre blanc, et comme divers autres bâtiments bordant l'Axe monumental, ils font l'objet en 2010 d'une rĂ©novation et sont fermĂ©s au public.
  • Le drapeau du BrĂ©sil.
    Le drapeau du Brésil.
  • Le PanthĂ©on de la Patrie Ă  droite et la Flamme Ă©ternelle Ă  gauche.
    Le Panthéon de la Patrie à droite et la Flamme éternelle à gauche.

Histoire de la place

Cette place a été conçue en 1956 en même temps que le plan pilote, lorsque Juscelino Kubitschek qui vient d’être investi président, lance un projet de construction d’une nouvelle capitale[1]. Un concours d'architecture et d'urbanisme est lancé, plusieurs équipes se font concurrence et lancent des conceptions. Le projet lauréat, celui de l'architecte-urbaniste Lúcio Costa est annoncé en début d'année 1957[9]. La place est nommée place des trois pouvoirs dans le document explicatif associé au projet de Lúcio Costa[10] - [11]. La place est inaugurée en même temps que la ville, le 21 avril 1960[12]

Différentes constructions se sont ensuite rajoutées au premiers édifices.

Le 8 janvier 2023, une insurrection par des partisans de l'ancien-président Jair Bolsonaro a envahi cette place et s'est emparée provisoirement des bâtiments du Congrès, de la Cour suprême et du Palais présidentiel. C'était un dimanche, il n'y avaient aucune session en cours dans ces bâtiments. Les insurgés n'ont réussi à rallier à leur cause ni la police ni l'armée, même si des complicités dans la police et le manque de réaction du pouvoir régional ont peut-être facilité la prise des bâtiments. L'insurrection a été contenue, puis la police a fait évacuer les lieux et a procédé à des arrestations[13].

Dès le 10 janvier 2023, le président brésilien en exercice Luiz Inácio Lula da Silva a traversé la place des Trois-Pouvoirs entouré des chefs du législatif et du judiciaire, des gouverneurs, de parlementaires et de maires du pays, de façon symbolique[1].

Voir aussi

Notes et références

  1. Laurent Vidal et Bruno Meyerfeld, « Brésil : " La place des Trois-Pouvoirs, à Brasilia, n’est pas condamnée à devenir un cimetière de la démocratie " », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. (pt) Site officiel
  3. (pt) Site officiel
  4. (pt) Brasiliatur
  5. Données issues de diverses plaques informatives placées à proximité ou dans le musée.
  6. Donnée issue de la plaque de bronze placée sur la sculpture.
  7. Données issues de la plaque informative placée à proximité du mât.
  8. (pt) Site officiel
  9. Frederic Edelmann, « Lucio Costa », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. (pt) « A Praça dos Três Poderes », sur Vitruvius,
  11. (pt) LĂşcio Costa, RelatĂłrio para o Plano Piloto, Documents officiels sur Brazilia, (lire en ligne)
  12. A. Lechien, « Brasilia inaugurée il y a 60 ans : qui était Oscar Niemeyer, l'architecte qui n'aimait pas les angles droits? », RTBF,‎ (lire en ligne)
  13. Chantal Rayes, « Brésil : avec l’assaut des lieux de pouvoir, "le bolsonarisme s’est tiré une balle dans le pied" », Libération,‎ (lire en ligne)

Liens externes

  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopĂ©die gĂ©nĂ©raliste :
  • (pt) Vue panoramique 360Âş de la place sur GuiaBSB
  • Vue satellite avec descriptions sur Wikimapia
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