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Evo Morales

Juan Evo Morales Ayma, dit Evo Morales [ˈeÎČo moˈɟales][alpha 2], nĂ© le dans l'Altiplano, est un dirigeant syndical et homme d'État bolivien. Il est prĂ©sident de la RĂ©publique de Bolivie puis de l'État plurinational de Bolivie du au .

Evo Morales
Illustration.
Evo Morales en 2018.
Fonctions
Président du Mouvement vers le socialisme
En fonction depuis le
(25 ans, 11 mois et 9 jours)
Prédécesseur Création du parti
Président pro tempore de l'Union des nations sud-américaines
–
(11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Mauricio Macri
Successeur Vacant
PrĂ©sident de l'État plurinational de Bolivie[alpha 1]
–
(13 ans, 9 mois et 19 jours)
Élection 18 dĂ©cembre 2005
Réélection 6 décembre 2009
12 octobre 2014
20 octobre 2019 (annulée)
Vice-président Álvaro García Linera
Prédécesseur Eduardo Rodríguez
Successeur Jeanine Áñez
Biographie
Nom de naissance Juan Evo Morales Ayma
Date de naissance
Lieu de naissance Orinoca (Oruro, Bolivie)
Nationalité Bolivienne
Parti politique MAS
Fratrie Esther Morales
Profession Syndicaliste
Religion Catholicisme romain
Résidence Chimoré, Cochabamba

Signature de Evo Morales

Evo Morales
PrĂ©sidents de l'État plurinational de Bolivie

Paysan cocalero (producteur de coca) issu d'une famille aymara d'Orinoca, une ville de mineurs du dĂ©partement d'Oruro, il dirige l’un des principaux syndicats de coca et prend part Ă  des luttes syndicales Ă  partir des annĂ©es 1980. Son arrestation en 1994 et sa grĂšve de la faim le font connaĂźtre dans le pays. Il fonde et prend la tĂȘte du Mouvement vers le socialisme (MAS) en 1997 et se prĂ©sente Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2002, oĂč il arrive en deuxiĂšme position avec 21 % des voix. Il compte l’annĂ©e suivante parmi les meneurs des manifestations paysannes pendant la guerre du gaz, ce qui conduit Ă  la dĂ©mission du prĂ©sident Gonzalo SĂĄnchez de Lozada. Evo Morales remporte ensuite l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2005 avec 53,7 % des suffrages. En 2009, il est rĂ©Ă©lu avec 64,1 % des voix, tandis que son parti obtient la majoritĂ© absolue dans les deux Chambres, puis en 2014 avec 61,4 %.

Bien qu'il ne soit pas le premier chef d'État d'ascendance amĂ©rindienne du pays, il est le premier Ă  s'affirmer en tant que tel et Ă  dĂ©clarer Ă©couter les revendications culturelles et sociales des populations indigĂšnes. Les politiques qu'il met en Ɠuvre se concrĂ©tisent par une rĂ©duction significative de la pauvretĂ©, de l’analphabĂ©tisme et des inĂ©galitĂ©s. Les critiques lui reprochent de ne pas suffisamment traduire dans la pratique ses projets sur la prĂ©servation de l'environnement et de trop souvent soutenir les revendications des indigĂšnes et des classes populaires au risque de porter atteinte Ă  la cohĂ©sion de la sociĂ©tĂ© bolivienne. Sur le plan international, il est proche du prĂ©sident vĂ©nĂ©zuĂ©lien Hugo ChĂĄvez, avec qui il partage certains Ă©lĂ©ments de sa vision socialiste de l'AmĂ©rique latine.

En 2016, il perd un rĂ©fĂ©rendum constitutionnel devant lui permettre de briguer un quatriĂšme mandat prĂ©sidentiel, mais une dĂ©cision controversĂ©e du Tribunal constitutionnel (es), passant outre ce rĂ©fĂ©rendum, l'y autorise. Candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 2019, il est rĂ©Ă©lu avec 47,1 %, mais se rĂ©sout Ă  la tenue d’un nouveau scrutin aprĂšs des manifestations de masse — organisĂ©es par l'opposition qui conteste les rĂ©sultats — Ă©maillĂ©es de violences et aprĂšs que l'Organisation des États amĂ©ricains (OEA) a fait Ă©tat d'irrĂ©gularitĂ©s ; deux mois avant la fin de son troisiĂšme mandat, il annonce finalement sa dĂ©mission depuis son fief de ChimorĂ© oĂč il s'est repliĂ© aprĂšs sa fuite de la capitale Ă  la suite de la dĂ©fection de l'armĂ©e et de la police. Des Ă©tudes du MIT et du New York Times rĂ©vĂšlent par la suite que les conclusions d’irrĂ©gularitĂ©s de l’OEA sont fausses et ne reposent sur rien.

Evo Morales part alors en exil au Mexique, puis en Argentine. Depuis ce pays, aprĂšs l'invalidation de sa candidature comme sĂ©nateur, il gĂšre la campagne de son parti pour les Ă©lections gĂ©nĂ©rales boliviennes de 2020, qui sont remportĂ©es par le MAS et voient notamment l’élection Ă  la prĂ©sidence de l’État de son ancien ministre de l'Économie Luis Arce. Au lendemain de l'investiture de ce dernier, Morales retourne en Bolivie et s'installe Ă  ChimorĂ©.

Origines et jeunesse

Issu d'une famille modeste de paysans amérindiens, il doit rapidement mettre un terme à sa scolarité pour gagner sa vie. Il exerce alors des emplois aussi divers que peintre en bùtiment, maçon, boulanger ou bien encore trompettiste, avant d'effectuer son service militaire obligatoire[1]. Il prend finalement le chemin du Chapare, la zone de colonisation des migrants andins dans les basses-terres du département de Cochabamba.

Sa langue maternelle est l'aymara, il a ensuite appris le quechua au contact des populations migrantes Ă©tablies comme lui dans le Chapare, mais il ne maĂźtrise pas suffisamment bien cette langue pour pouvoir tenir un discours. Il a aussi parfois un espagnol hĂ©sitant, ce qui s'explique par l'interruption de sa scolaritĂ©, ayant dĂ» trĂšs jeune subvenir aux besoins de sa famille[2] - [3]. Quatre de ses six frĂšres sont morts avant l'Ăąge de deux ans, emportĂ©s par la maladie[4] Ă  cause de l’absence de mĂ©dicaments et d’hĂŽpitaux dans les rĂ©gions rurales.

Premiers engagements

À l'Ăąge de 19 ans, il quitte son Altiplano natal, oĂč les mines ferment tour Ă  tour, pour gagner les plaines de la province du Chapare. Avec sa famille, il cultive d’abord du riz, puis des bananes, et enfin de la coca, plante dont la Bolivie est alors le premier producteur au monde[5].

Face aux injustices dont lui semblent ĂȘtre victimes les habitants locaux, dont les revenus principaux sont gĂ©nĂ©rĂ©s par la production de coca, il dĂ©cide de s'engager dans le combat politique et la lutte syndicale. En 1988, le gouvernement dĂ©cide sous la pression internationale de dĂ©truire les rĂ©coltes et de les remplacer par d'autres cultures. La politique d'Ă©radication de la coca (en), financĂ©e pour une grande part par la Drug Enforcement Administration (DEA) provoquera sa rancƓur vis-Ă -vis des États-Unis[6]. Elle nuirait selon lui aux petits exploitants sous couvert de lutte contre les narcotrafiquants.

Émergence politique des cocaleros

Apparue pour la premiĂšre fois lors d'un congrĂšs extraordinaire de la ConfĂ©dĂ©ration syndicale unique des travailleurs paysans de Bolivie (CSTUCB) en 1988, la thĂšse dite de « l'instrument politique » dĂ©fend la crĂ©ation d'un parti politique qui permettrait la participation des syndicats paysans au jeu Ă©lectoral[7]. À partir de 1991, elle devient l'une des revendications portĂ©e par les reprĂ©sentants des cocaleros[8], et, en 1994, elle est majoritaire au sein de la CSTUCB. Toujours en 1994, alors qu'il est l'un des dirigeants du mouvement syndical paysan, Morales est frappĂ© par des policiers puis, accusĂ© d’ĂȘtre « une menace pour la sĂ©curitĂ© nationale », est incarcĂ©rĂ©. pendant quelques jours. Sa grĂšve de la faim le fait connaĂźtre dans tout le pays[5].

Pendant l'ensemble de la décennie 1990, les nombreuses divisions persistant au sein des syndicats de planteurs de coca poussent cependant certains cocaleros à opter pour des stratégies d'alliance avec des partis politiques existants tandis que les fractions les plus radicales du mouvement paysan, comme certains kataristes, refusent tout bonnement le jeu électoral classique. Partagés entre la Gauche unie (Izquierda Unida) et le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) de Jaime Paz Zamora, les syndicats paysans rejoignent aussi progressivement les groupes indigÚnes émergents tandis que se consolide un nationalisme cimenté par l'opposition à une politique anti-coca vécue comme une ingérence américaine.

L'axe Pachakuti constitue en 1993 une premiÚre tentative de candidature autonome, qui obtiendra un élu (Félix Cårdenas Aguilar) à la Chambre des députés. En 1995, une grande partie du mouvement social se fédÚre autour de l'Assemblée pour la souveraineté des peuples (ASP). Elle fait campagne lors des élections législatives de 1997 avec la Gauche unie qui obtient quatre siÚges, dont un remporté par Evo Morales.

Élection comme dĂ©putĂ©

Au cours de la dĂ©cennie, Morales devient ainsi l'une des figures reconnues du mouvement des cocaleros. Élu en 1996 Ă  la tĂȘte des six fĂ©dĂ©rations de syndicats paysans de la rĂ©gion du Chapare, son implantation locale se concrĂ©tise en 1997 par une confortable Ă©lection au Parlement bolivien (plus de 70 % des voix)[9].

Sa notoriété grandissante lui permet de doter le mouvement social paysan de son « instrument politique » avec la création en 1998 de l'« Instrument politique pour la souveraineté des peuples » (IPSP)[10]. La difficulté administrative de fonder un parti le pousse, à l'occasion des élections municipales de 1999, à rejoindre le MAS qui bénéficie déjà d'une personnalité juridique. Autour de ce petit parti ouvrier à la faible audience va progressivement se fédérer une grande partie du mouvement social bolivien.

Expulsion du Parlement

Morales siÚge au Parlement sous les présidences de l'ex-dictateur Hugo Banzer et de Jorge Quiroga, alors que la campagne d'éradication de la coca s'intensifie avec le Plan Dignidad, lancé en 1998, qui affecte particuliÚrement le Chapare. Le député Morales dénonce une « militarisation » du conflit, et affirme en retour le droit des paysans à résister militairement aux troupes boliviennes qui tireraient sur les manifestants.

En janvier 2002, des affrontements opposent durant quatre jours des cocaleros aux forces de sécurité dans la région de Cochabamba, faisant neuf victimes (cinq paysans, trois militaires et un policier)[11]. En raison du soutien de Morales aux revendications des cocaleros, la commission d'éthique du parlement le destitue peu aprÚs de son mandat législatif. En mai 2002, il dépose un recours devant le Tribunal constitutionnel pour violation de ses droits : selon lui, la présomption d'innocence, son droit à la défense et son immunité parlementaire auraient été injustement ignorés[12].

Chef de l'opposition

En 2002, il se prĂ©sente Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle et obtient plus de 20 % des voix, ne comptabilisant au premier tour que deux points de retard sur le candidat Ă©lu (le libĂ©ral SĂĄnchez de Lozada). Il s'impose alors comme une personnalitĂ© capable de fĂ©dĂ©rer l'opposition sociale et politique bolivienne au gouvernement nĂ©olibĂ©ral de Gonzalo SĂĄnchez de Lozada (alias « Goni »). La droite tente alors d'empĂȘcher l'entrĂ©e de dĂ©putĂ©s autochtones (Ă©lus) du MAS au Parlement[13].

Les conflits sociaux s'exacerbent en 2003 concernant un projet d'exportation du gaz naturel (la Bolivie détenant les deuxiÚmes plus grandes réserves de gaz d'Amérique aprÚs le Venezuela) sans industrialisation préalable vers le Chili et, in fine, la Californie. La « guerre du gaz », dans laquelle Morales ainsi que Felipe Quispe sont particuliÚrement actifs, se solde par plus de 80 morts en octobre 2003, le président « Goni » ayant ordonné à l'armée de tirer par hélicoptÚres sur El Alto, la banlieue de La Paz. Les conséquences politiques de ce massacre l'obligent cependant à démissionner[14].

Le conflit du gaz persiste toutefois sous son successeur, Carlos Mesa, qui dĂ©missionne en 2005 pour des raisons Ă©galement liĂ©es Ă  l'industrialisation du pays. C'est aussi l'Ă©poque oĂč le MAS devient la premiĂšre force politique du pays : en 2004, les municipales attribuent au parti quelque 18 % des suffrages.

Élection prĂ©sidentielle de 2005

Evo Morales est candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle bolivienne du . Plusieurs sondages le donnent vainqueur dĂšs le premier tour. Le 19 dĂ©cembre, il obtient 53,7 % des voix[15] et devient le premier Aymara Ă  accĂ©der Ă  la plus haute fonction de l'État. Il a pu compter sur le soutien d'Álvaro GarcĂ­a Linera, sociologue qui a thĂ©orisĂ© le mouvement social bolivien, et qui occupe maintenant le poste de vice-prĂ©sident. Symboliquement intronisĂ© le par les reprĂ©sentants indigĂšnes sur les ruines prĂ©-incas de Tiwanaku, il prĂȘte serment, le lendemain, devant le CongrĂšs en prĂ©sence d'une dizaine de chefs d'État d'AmĂ©rique latine et d'Europe.

Président de la Bolivie

Premier mandat

Le 23 janvier, Evo Morales nomme un gouvernement composé de seize ministres issus du MAS et des mouvements indigÚnes, paysans et syndicaux. Pour la premiÚre fois, une femme, Alicia Munoz Ale, obtient le ministÚre de l'Intérieur. Lors du discours qu'il prononce en cette occasion, Morales réaffirme sa volonté de « changer le modÚle néolibéral » et de combattre la corruption, exigeant des membres de son gouvernement un « niveau zéro de corruption et de bureaucratie »[16].

Ses premiĂšres annonces concernent :

  • la production de coca : il affirme sa volontĂ© de lutter contre le trafic de drogue et que l'une des lignes de son futur gouvernement sera : « zĂ©ro cocaĂŻne, zĂ©ro trafic de drogue ». Mais il prĂ©cise : « il ne peut y avoir, sous prĂ©texte de lutte contre la drogue, zĂ©ro coca ou zĂ©ro cocaleros (le nom des cultivateurs de coca), il faut changer ces politiques ». Il dĂ©sire, dans cette optique, voir dĂ©pĂ©nalisĂ©e au niveau international la culture de la coca. La mastication de la feuille de coca est une tradition millĂ©naire[17] en Bolivie, et l'effet, bien que procurant une stimulation, n'a que fort peu Ă  voir avec celui de la cocaĂŻne[18]. Les opposants de Morales l'accusent d'utiliser le prĂ©texte de la dĂ©fense d'une culture traditionnelle pour couvrir le trafic de drogue[19] ;
  • la prĂ©sence militaire Ă©trangĂšre : concernant les États-Unis, il estime que sous couvert de lutte contre la culture de la coca, les États-Unis installent des bases militaires. Il estime qu'actuellement « dans le cadre de politiques de lutte contre le trafic de drogue, les forces armĂ©es et la police sont subordonnĂ©es Ă  des forces Ă©trangĂšres armĂ©es et en uniforme ». S'y opposant, il ajoute : « nous mĂšnerons la lutte contre le trafic de drogue, mais sans aucune intervention policiĂšre ni militaire d'un pays Ă©tranger » ;
  • la gestion des ressources naturelles : il ne compte pas chasser les multinationales du pĂ©trole de son pays, mais nationaliser les entreprises exploitant les ressources naturelles, notamment l'industrie gaziĂšre et Ă©ventuellement pĂ©troliĂšre.

Une assemblée constituante est élue en 2006 afin de réformer la Constitution du pays[13]. Finalement, son gouvernement met l'accent sur l'alphabétisation, la pauvreté (augmentation du salaire minimum de 13 % lors de la seule année 2006[13], la distribution de bons scolaires aux foyers pauvres[13], la loi de redistribution des terres[13]) et la mortalité infantile, se souciant ainsi des classes misérables, en majorité indigÚnes, et largement délaissées auparavant[20]. Il décide également de réduire de moitié son salaire de président et celui des hauts-fonctionnaires[13].

En fĂ©vrier 2007, il renvoie son ministre de l'Éducation, FĂ©lix Patzi, qui soutenait une rĂ©forme de l'Ă©ducation mettant l'accent sur les langues indigĂšnes au dĂ©triment de l'espagnol, prenant ainsi ses distances avec l'indigĂ©nisme radical[13].

En septembre 2008, dans la rĂ©gion de Santa Cruz, des groupes paramilitaires abattent une trentaine de paysans et s'emparent de l’aĂ©roport de la capitale provinciale, ainsi que des champs pĂ©troliers. La facilitĂ© avec laquelle ces groupes neutralisent les forces de sĂ©curitĂ© locale semble suggĂ©rer une complicitĂ© de certains responsables policiers, tandis que le ComitĂ© civique pro-Santa Cruz appelle Ă  la mobilisation contre le gouvernement bolivien. AprĂšs plusieurs semaines de vives tensions, le mouvement sĂ©paratiste donne des signes d’apaisement[21].

RĂ©Ă©lection en 2009

Le 6 dĂ©cembre 2009, Evo Morales est rĂ©Ă©lu en obtenant 64 % des voix, contre 27 % Ă  son principal adversaire, le conservateur Manfred Reyes[20] - [22] - [23]. Le MAS obtient en mĂȘme temps la majoritĂ© absolue au Parlement bolivien. Peu de temps aprĂšs, Manfred Reyes, mis en examen pour corruption, s'enfuit pour les États-Unis, tandis que l'ex-gouverneur de La Paz, JosĂ© Luis Paredes, s'exile en Argentine pour des raisons similaires[20]. L'industriel Branko Marinkovic, ancien prĂ©sident du ComitĂ© civique pro-Santa Cruz qui avait aussi appelĂ© au soulĂšvement contre Morales, prend Ă©galement la fuite (il est soupçonnĂ© d'ĂȘtre liĂ© au complot du boliviano-hongrois Eduardo RĂłzsa-Flores, dĂ©mantelĂ© en avril 2009, et qui visait Ă  assassiner Morales)[24].

DeuxiĂšme mandat

Dans la foulée de son élection, fin décembre 2009 à Copenhague, lors du sommet sur le réchauffement climatique, Evo Morales propose un référendum mondial sur le principe d'un tribunal international climatique et de la défense des droits de la Terre mÚre[25]. En avril 2010, il reprend ces thÚmes lors de la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique que son gouvernement a organisée à Cochabamba[26].

Le 2 juillet 2013, l'avion d'Evo Morales est contraint d'atterrir Ă  Vienne aprĂšs une demande d’atterrissage en urgence car le Portugal, puis l'Espagne, la France (juste avant le passage de la frontiĂšre) et l'Italie lui interdisent le survol de leur territoire. Il est retenu Ă  l'aĂ©roport de Vienne durant plus de 13 heures au prĂ©texte qu'il transporte peut-ĂȘtre Edward Snowden[27]. Lors de son retour en Bolivie dans la nuit du 3 juillet 2013, le prĂ©sident Morales exprime son indignation et sa colĂšre sur la façon dont il a Ă©tĂ© traitĂ©, au mĂ©pris selon lui du droit international. L'Argentine, le Venezuela, l’Équateur, le Nicaragua, le Surinam, l'Uruguay et Cuba font part de leur soutien Ă  Evo Morales, qui demande « des explications claires et franches » aux pays concernĂ©s[27]. Les ambassadeurs de trois pays (Italie, France, Espagne) ainsi que le consul du Portugal sont officiellement convoquĂ©s Ă  La Paz. En aoĂ»t 2013, dans les colonnes du Monde diplomatique, Evo Morales publie l'article « Moi, prĂ©sident de la Bolivie, sĂ©questrĂ© en Europe[27] », oĂč il dĂ©nonce sa sĂ©questration, ce qu'il considĂšre comme un acte de terrorisme d'État. Le ministre français des Affaires Ă©trangĂšres appelle son homologue bolivien pour s'excuser[28].

RĂ©Ă©lection en 2014

Il est rĂ©Ă©lu prĂ©sident au premier tour de l’élection prĂ©sidentielle le 12 octobre 2014. Il considĂšre que ce vote Ă©tait « un dĂ©bat entre deux modĂšles : les nationalisations et les privatisations » et que « les nationalistes l'ont emportĂ© par plus de 60 % ». Cette confortable victoire s'expliquerait par de bons rĂ©sultats obtenus en matiĂšre de politique Ă©conomique et par les succĂšs rencontrĂ©s par les programmes sociaux Ă©laborĂ©s par son gouvernement, qui ont permis une rĂ©duction de l’extrĂȘme pauvretĂ© d'un taux de 38 % en 2006 Ă  19 % en 2014 selon les chiffres des Nations unies [29]. Evo Morales s'engage alors Ă  Ă©liminer l’extrĂȘme pauvretĂ© avant 2025[30].

TroisiĂšme mandat

Evo Morales en 2017.

Evo Morales promeut notamment le « buen vivir », symbole de développement alternatif[31], mariant équilibre écologique et équité sociale[32].

En 2018, il inaugure un nouveau palais prĂ©sidentiel, la Casa Grande del Pueblo, l'ancien Palacio Quemado Ă©tant reconverti en musĂ©e. Ce nouveau bĂątiment, une tour de 29 000 m2 regroupant les services de la prĂ©sidence, de la vice-prĂ©sidence et des ministĂšres, comprend Ă©galement pour le chef de l'État un luxueux appartement de 1 000 m2, avec ascenseur privĂ©, jacuzzi, sauna, salle de gym et salon de massage, ce qui provoque des critiques de l'opposition. L'autorisation de construction a Ă©galement provoquĂ© une polĂ©mique, les constructions hautes Ă©tant normalement interdites dans le centre-ville de La Paz[33].

Référendum perdu de 2016

Le souhait d'Evo Morales de briguer un quatriÚme mandat est évoqué, mais la Constitution le lui interdit. Pour supprimer cet obstacle, qu'il a pourtant instauré en 2009, Evo Morales convoque un référendum constitutionnel.

Au cours de la campagne, des accusations de corruption sont lancĂ©es Ă  son encontre. Evo Morales aurait usĂ© de son influence en faveur de Gabriela Zapata, qui a Ă©tĂ© sa compagne dix ans auparavant, pour permettre Ă  l'entreprise dont elle compte parmi les dirigeants de signer des contrats avec le gouvernement pour des centaines de millions de dollars. Des enquĂȘtes judiciaires sont alors ouvertes[34]. La polĂ©mique prend de l'ampleur lorsque Gabriela Zapata accuse le prĂ©sident d'avoir eu avec elle un fils qu'il aurait refusĂ© de reconnaĂźtre. Au sujet des affaires judiciaires le concernant, Evo Morales est finalement innocentĂ© des accusations de corruption par le rapport d’enquĂȘte, aprĂšs le dĂ©roulement du scrutin, tandis qu'une comparaison d'ADN constate l'absence de lien de parentĂ© entre le prĂ©sident et l'enfant prĂ©sentĂ© comme Ă©tant son fils[35].

Le 22 février 2016, le « non » l'emporte avec 51,3 % des suffrages, ce qui constitue la premiÚre défaite électorale d'Evo Morales[34] - [36]. Pour Evo Morales, cette défaite électorale serait essentiellement due aux accusations calomnieuses lancées contre lui, qui n'ont été démontées qu'aprÚs le scrutin[37].

DĂ©cision du Tribunal constitutionnel

Evo Morales en .

NĂ©anmoins, le Mouvement vers le socialisme cherche des solutions pour contourner ce refus populaire d'une nouvelle candidature de son dirigeant[38]. Les partisans du gouvernement dĂ©signent le 21 fĂ©vrier (date du rĂ©fĂ©rendum) comme le « jour du mensonge ». Une enquĂȘte effectuĂ©e par Market Opinion Research International (Ipsos MORI) indique que 53 % de ses sondĂ©s auraient Ă©tĂ© influencĂ©s par l'affaire Zapata au moment de voter. Juan RamĂłn Quintana, ministre de la PrĂ©sidence, affirme en dĂ©cembre 2016 que la campagne du rĂ©fĂ©rendum a fait l'objet d'une « conspiration » et d'un coup d’État « politico-mĂ©diatique », invoquant notamment « la relation entre l’auteur de la dĂ©nonciation sur le supposĂ© fils d’Evo et l’ambassade nord-amĂ©ricaine »[39]. Il dĂ©clare ainsi envisager « la possibilitĂ© de remettre en question les rĂ©sultats », et Evo Morales lui-mĂȘme indique qu'il entend se reprĂ©senter, malgrĂ© sa promesse du dĂ©but de sa prĂ©sidence d'exercer le pouvoir « temporairement »[19] - [40].

Saisi par le parti, le Tribunal constitutionnel bolivien décide, le , de supprimer la limitation de mandats présidentiels[38]. Dans sa décision, non susceptible d'appel, le tribunal cite la Convention américaine relative aux droits de l'homme et estime que le droit à briguer librement une fonction est supérieur aux dispositions prévues dans la Constitution[38] - [40]. Pour pouvoir se présenter à un troisiÚme mandat, Evo Morales avait déjà précédemment obtenu de la justice que son premier mandat, ayant débuté avant l'adoption de la Constitution en 2009, n'entre pas en ligne de compte[40]. Selon l'avocat constitutionnaliste Bernardo Wayar, il s'agit d'une « rupture de l'ordre constitutionnel, cela veut dire que n'importe quel criminel pourrait se présenter »[41].

Dans la foulée de cette décision de justice, Evo Morales annonce sa candidature à un quatriÚme mandat, invoquant une nécessaire « stabilité »[42].

Le 10 avril 2019, le SĂ©nat des États-Unis adopte une rĂ©solution demandant Ă  Evo Morales de ne pas se prĂ©senter Ă  l’élection prĂ©sidentielle. Douze parlementaires boliviens d'opposition demandent Ă  Donald Trump d’intervenir en ce sens et que « l’OEA fasse de mĂȘme afin d’éviter la consolidation de la dictature totalitaire d’Evo Morales »[43]. Pendant la campagne, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'OEA, Luis Almagro, avait soutenu la possibilitĂ© pour Morales de prĂ©senter sa candidature Ă  un quatriĂšme mandat[44].

PremiĂšres contestations

Au soir des Ă©lections gĂ©nĂ©rales, le , les rĂ©sultats prĂ©liminaires donnent Evo Morales en ballotage, moins de dix points le sĂ©parant de son plus proche adversaire, l’ancien prĂ©sident Carlos Mesa. Mais la durĂ©e de la suspension du dĂ©pouillement dans l'attente du dĂ©compte des bulletins des zones rurales et des Boliviens de l’étranger, qui sont traditionnellement favorables au prĂ©sident socialiste, suscite des interrogations : des observateurs et l'opposition dĂ©noncent une initiative du pouvoir sortant visant Ă  gagner du temps afin de pouvoir truquer les rĂ©sultats[45] - [46]. Une crise politique s’ensuit, avec l’éclatement de protestations et Ă©meutes.

Crise politique post-Ă©lectorale

Evo Morales revendique la victoire le , et dĂ©nonce la grĂšve gĂ©nĂ©rale lancĂ©e par l’opposition et les comitĂ©s de la sociĂ©tĂ© civile comme Ă©tant une tentative de « coup d'État ». Une partie radicale de l'opposition lui lance alors un ultimatum, et Luis Fernando Camacho appelle l'armĂ©e Ă  « se ranger aux cĂŽtĂ©s du peuple »[47] - [48]. Le prĂ©sident sortant est finalement proclamĂ© vainqueur dĂšs le premier tour avec 47,1 % des voix, contre 36,5 % pour Carlos Mesa[49].

Alors que les manifestations se prolongent, faisant trois morts et quelque 200 blessĂ©s[50] - [51] et que Morales table sur un second tour, comme proposĂ© au dĂ©part par l'Organisation des États amĂ©ricains (OEA)[41], les autoritĂ©s boliviennes acceptent l’ouverture d’un audit rĂ©alisĂ© par l’OEA et proposent Ă  la CommunautĂ© civique de Carlos Mesa de s'y associer. Mais cette derniĂšre dĂ©nonce un accord conclu sans reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile ni partis politiques, et rĂ©clame la tenue d'un nouveau scrutin[50] - [52]. Les 8 et , plusieurs unitĂ©s policiĂšres se mutinent, et le prĂ©sident appelle au dialogue avec les partis reprĂ©sentĂ©s au Parlement, mais pas avec les comitĂ©s de la sociĂ©tĂ© civile ayant lancĂ© la contestation. L’offre est refusĂ©e par Carlos Mesa et les formations politiques[50]. Dans la foulĂ©e des Ă©vĂ©nements, le , il est rapportĂ© que les maisons de la sƓur d'Evo Morales et des gouverneurs du Mouvement vers le socialisme des dĂ©partements de Chuquisaca et d'Oruro ont Ă©tĂ© incendiĂ©es[53] - [54].

Le , l’OEA fait Ă©tat d'irrĂ©gularitĂ©s et rĂ©clame un nouveau scrutin, indiquant : « En tenant compte des projections statistiques, il est possible que le candidat Morales soit arrivĂ© premier et le candidat Carlos Mesa second. NĂ©anmoins, il est statistiquement improbable que Morales ait obtenu les 10 points de diffĂ©rence pour empĂȘcher un second tour[43] - [55]. » Au contraire, un papier du Center for Economic and Policy Research (CEPR) indique que « l’analyse statistique des rĂ©sultats des Ă©lections et des feuilles de dĂ©pouillement des Ă©lections du 20 octobre en Bolivie ne montre pas que des irrĂ©gularitĂ©s ou des fraudes ont affectĂ© le rĂ©sultat officiel procurant au prĂ©sident Evo Morales une victoire au premier tour »[56].

DĂ©mission

À la suite des conclusions de l'OEA, qui mettent en lumiĂšre l'ampleur des irrĂ©gularitĂ©s qui vont au-delĂ  de la simple convocation d'un second tour[41], Evo Morales annonce le renouvellement de l'ensemble des membres du Tribunal Ă©lectoral suprĂȘme et la tenue d'une nouvelle Ă©lection prĂ©sidentielle[50] - [57]. La situation continue de se dĂ©grader en cours de journĂ©e : des manifestants prennent possession des mĂ©dias publics et retiennent en otage des membres des familles de personnalitĂ©s politiques proches du prĂ©sident, ce qui entraĂźne la dĂ©mission de plusieurs ministres et dĂ©putĂ©s. Le commandant en chef des armĂ©es, entourĂ© d'officiers, appelle Evo Morales Ă  dĂ©missionner, comme l'y autorise une loi organique[41]. Celui-ci, ayant Ă©galement perdu le soutien d'une partie du mouvement indigĂšne[19], dĂ©missionne dans la soirĂ©e[58] depuis son fief de ChimorĂ©, Ă  Cochabamba, oĂč il s'Ă©tait retranchĂ©[59].

En plus du prĂ©sident, le vice-prĂ©sident Álvaro GarcĂ­a Linera, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e lĂ©gislative plurinationale, qui fait office de successeur constitutionnel, dĂ©missionne lui aussi en dĂ©nonçant un « coup d'État »[60] - [61]. Dans la foulĂ©e, aprĂšs les dĂ©missions de la prĂ©sidente de la Chambre des sĂ©nateurs, du prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s et du premier vice-prĂ©sident de la Chambre des sĂ©nateurs, Jeanine Áñez, seconde vice-prĂ©sidente de cette derniĂšre chambre, se dĂ©clare chargĂ©e de l'intĂ©rim prĂ©sidentiel[62] - [63] - [64]. Evo Morales dĂ©clare alors : « Le coup d’État le plus astucieux et le plus odieux de l’histoire a eu lieu. Une sĂ©natrice issue d’un coup d’État de droite se proclame prĂ©sidente du SĂ©nat, puis prĂ©sidente par intĂ©rim de la Bolivie sans quorum lĂ©gislatif, entourĂ©e d’un groupe de complices et dirigĂ©e par l’armĂ©e et la police, qui rĂ©priment le peuple »[64].

Dans son rapport final rendu le 5 décembre 2019, l'OEA estime qu'il y a eu une « manipulation délibérée » des résultats, et que l'écart réel entre Morales et Mesa est en réalité « minime », impliquant une « série d'opérations délibérées destinées à altérer la volonté exprimée dans les urnes »[65].

Selon le New York Times du , une Ă©tude de trois chercheurs indĂ©pendants montre que l'enquĂȘte diligentĂ©e par l'OEA prĂ©sente des problĂšmes mĂ©thodologiques[66] - [67].

Économie

Au sujet de la gestion des ressources naturelles, il ne compte pas chasser les multinationales du pĂ©trole de Bolivie mais renforcer le rĂŽle de l’État, notamment dans les industries gaziĂšre et pĂ©troliĂšre, et accroĂźtre la proportion revenant Ă  la Bolivie des richesses produites par l'exploitation de ces ressources. En mai 2006, il annonce des contrats d'exploitation des ressources pĂ©troliĂšres plus contraignants pour les compagnies Ă©trangĂšres et Ă©tend les prĂ©rogatives de la compagnie publique nationale[68]. Une vingtaine d’entreprises reviennent dans l’administration publique aprĂšs avoir Ă©tĂ© privatisĂ©es par les gouvernements prĂ©cĂ©dents[69].

En fĂ©vrier 2009, il conclut un accord avec l'industriel français Vincent BollorĂ©, Ă  qui il accorde l'accĂšs au lithium du salar d'Uyuni — qui abrite la majoritĂ© des rĂ©serves mondiales de ce produit — pour sa production de batteries de voitures Ă©lectriques. Mais Morales renonce finalement au projet en raison de l’hostilitĂ© des autochtones[19].

La Bolivie atteint en 2013 son record historique de croissance Ă©conomique avec un taux de 6,5 %[70]. Entre 2005 et 2013, le PIB par habitant est multipliĂ© par deux[71]. Par ailleurs, l'indice de Gini sur les inĂ©galitĂ©s se contracte pour tomber de 58,5 en 2005 Ă  41,6 en 2019[72]. De plus, l'extrĂȘme pauvretĂ© a nettement baissĂ©, passant de 38 % Ă  15 %[73] - [74].

Droit du travail et retraites

À partir de fĂ©vrier 2008, la rĂ©forme des retraites institutionnalisĂ©e par son gouvernement permet Ă  tous les retraitĂ©s boliviens (dont seul un sur cinq disposait d'une retraite auparavant) de percevoir un revenu correspondant Ă  40 % du salaire minimum[75]. Une nouvelle rĂ©forme est engagĂ©e en 2010 pour abaisser l'Ăąge d'accĂšs Ă  la retraite Ă  58 ans[76].

Le salaire minimum est réguliÚrement rehaussé pour atteindre une hausse de prÚs de 300 % depuis 2007 en 2016[69]. En décembre 2016, la Bolivie détient le taux de chÎmage le plus faible d'Amérique du Sud (4,1 %)[77], soit deux fois moins qu'en 2006[78].

Santé et éducation

De 2007 Ă  2014, selon l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), le budget allouĂ© Ă  la santĂ© a progressĂ© de 173 %, ce qui ferait de la Bolivie l'un des pays d’AmĂ©rique du Sud les plus dĂ©terminĂ©s Ă  donner prioritĂ© Ă  la santĂ©[79]. L’Organisation panamĂ©ricaine de la santĂ© indique en 2015 que les campagnes de vaccination ont permis d'Ă©liminer ou de rĂ©duire significativement la poliomyĂ©lite, la rubĂ©ole et la rougeole[80]. En 2017, l'OMS dĂ©clare que la mortalitĂ© infantile a reculĂ© de 50 % et la sous-nutrition chez les enfants de 14 % en une dĂ©cennie[81].

En 2006, Evo Morales a voulu s'inspirer de la campagne d’alphabĂ©tisation de la rĂ©volution cubaine en 1960 et a envoyĂ© dans les campagnes des milliers d’enseignants. PrĂšs d’un million de personnes ont ainsi appris Ă  lire et Ă  Ă©crire. À la fin de l'annĂ©e 2008, Evo Morales annonce que la Bolivie s'est libĂ©rĂ©e de l’analphabĂ©tisme selon les standards posĂ©s par l'Unesco, le taux d’analphabĂ©tisme Ă©tant passĂ© sous les 4 % (contre 13 % en 2005) selon les statistiques gouvernementales. La Bolivie serait ainsi devenue le troisiĂšme pays de la rĂ©gion « libre d’analphabĂ©tisme » aprĂšs Cuba en 1961 et le Venezuela en 2005[82] - [83]. En 2019, l’analphabĂ©tisme ne touche plus que 2,7 % de la population. La Bolivie investit 7,7 % de son PIB dans l’éducation, un record en AmĂ©rique latine, et nombre d’écoles et le taux d’enfants scolarisĂ©s ont nettement augmentĂ©. NĂ©anmoins, la qualitĂ© de l’éducation publique reste critiquĂ©e[78].

Questions sociétales

La Constitution bolivienne adoptĂ©e en 2009 est l’une des premiĂšres au monde Ă  interdire expressĂ©ment la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle ou de l’identitĂ© de genre[84]. Le mariage homosexuel reste toutefois illĂ©gal[84]. En 2010, le Parlement adopte la loi contre le racisme et toutes les formes de discriminations, qui prohibe notamment les discriminations des personnes homosexuelles par des entreprises ou des individus et rend possible d’éventuelles condamnations[85]. En 2016, une loi permet aux transgenres de pouvoir changer l'indication de leur nom et de leur sexe sur leurs papiers d'identitĂ©, aprĂšs consultation d'un mĂ©decin, sans avoir recours prĂ©alablement Ă  une opĂ©ration de changement de sexe[86]. Depuis 2017, le mariage leur est Ă©galement possible[87].

La proportion de femmes dirigeantes syndicales, ministres ou députées a sensiblement augmenté. En 2017, la Bolivie est le deuxiÚme pays au monde avec la plus importante proportion de femmes au sein de son Parlement (52 % à l'Assemblée nationale, 47 % au Sénat)[88].

Selon le ministre bolivien Carlos Romero, le gouvernement d'Evo Morales est confrontĂ© Ă  un taux de criminalitĂ© supĂ©rieur Ă  certains pays voisins, le taux d'homicides, de 10,8 pour 100 000 habitants, dĂ©passant ceux de l'Argentine, du PĂ©rou, du Chili et de l'Équateur, mais restant infĂ©rieur Ă  la moyenne latino-amĂ©ricaine. Divers facteurs en seraient les causes, les principaux Ă©tant la consommation excessive de boissons alcooliques, l'usage d'armes Ă  feu et la consommation de drogues[89]. En 2016, le taux d’homicides recule Ă  8,5 pour 100 000 habitants[90].

Affaires Ă©trangĂšres

En juillet 2007, l’Agence des États-Unis pour le dĂ©veloppement international (Usaid) est accusĂ©e d’acheminer des financements aux groupes d’opposition. Les autoritĂ©s avaient interceptĂ© des documents Ă©voquant la nĂ©cessitĂ© de financer des programmes pour « rĂ©tablir un gouvernement dĂ©mocratique »[21]. Selon des informations dĂ©voilĂ©es par WikiLeaks, les États-Unis auraient versĂ© 4 millions de dollars en 2007 Ă  des organisations sĂ©paratistes de Santa Cruz afin de dĂ©stabiliser le gouvernement bolivien[91].

En 2008, l'ambassadeur amĂ©ricain Philip Goldberg et la DEA sont expulsĂ©s, accusĂ©s d'espionnage et d'opĂ©rations de dĂ©stabilisation. La Bolivie Ă©tait alors confrontĂ©e Ă  une opposition sĂ©cessionniste de la part de certaines provinces, notamment de Santa Cruz. À la suite de cela, les États-Unis ont retirĂ© Ă  la Bolivie le bĂ©nĂ©fice de l'Andean Trade Promotion and Drug Eradication Act et l'ont classĂ©e comme l'un des « mauvais Ă©lĂšves » de sa « guerre contre la drogue »[92].

La Bolivie adhÚre en 2006 à l'Alliance bolivarienne pour les Amériques, fondée à l'initiative de Cuba et du Venezuela, et devient membre permanent du Mercosur en 2015.

Les problĂ©matiques relatives Ă  l’environnement constituent l'axe majeur de la politique extĂ©rieure d'Evo Morales[93]. Depuis l’échec de la ConfĂ©rence de Copenhague de 2009, la Bolivie tente de lancer un front Ă©cologique alternatif pour redĂ©finir les engagements internationaux dans la lutte contre le changement climatique, qui se matĂ©rialise en 2010 avec l'organisation de la ConfĂ©rence mondiale des peuples contre le changement climatique[93] - [94].

À partir du , Evo Morales assure pour la Bolivie la prĂ©sidence pro tempore de l’Union des nations sud-amĂ©ricaines (UNASUR). Cependant, le , l’Argentine, le BrĂ©sil, le Chili, la Colombie, le Paraguay et le PĂ©rou annoncent leur retrait de l’organisation pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e, sur fond de pression du gouvernement fĂ©dĂ©ral des États-Unis et de dĂ©saccord du Venezuela et de la Bolivie sur la candidature argentine de JosĂ© Octavio BordĂłn (es) au poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’UNASUR[95].

En janvier 2019, il assiste Ă  l'investiture du prĂ©sident brĂ©silien d'extrĂȘme droite Jair Bolsonaro[96]. Le mĂȘme mois, il accepte d'extrader Cesare Battisti vers l'Italie, provoquant des critiques au sein de son camp et recevant le soutien de l'opposition[97].

AprÚs la présidence

DĂ©part en exil

Evo Morales au Mexique ().

Un mandat d'arrĂȘt est Ă©mis contre lui le [98]. Le mĂȘme jour, il part avec sa famille et son vice-prĂ©sident en exil au Mexique, prĂ©sidĂ© par son alliĂ© AndrĂ©s Manuel LĂłpez Obrador, aprĂšs l'avoir sollicitĂ© en ce sens[99] - [100]. L'avion mexicain rencontre des difficultĂ©s Ă  obtenir l'autorisation des autoritĂ©s pĂ©ruviennes et Ă©quatoriennes pour survoler leur territoire, mais il peut finalement faire escale dans ces pays[101]. Le 13 novembre, lors d'une confĂ©rence de presse Ă  Mexico, il appelle au dialogue et promet de revenir « tĂŽt ou tard » pour pacifier le pays[102].

Jeanine Áñez dĂ©clare qu'en cas de retour dans le pays, il risquerait des poursuites pour fraudes Ă©lectorales et pour corruption[103] et qu'il n’est pas Ă©ligible Ă  un quatriĂšme mandat[104]. Le 23 novembre, le SĂ©nat et la Chambre des dĂ©putĂ©s approuvent l’annulation des Ă©lections gĂ©nĂ©rales d’octobre et l'interdiction pour un chef de l’État ayant dĂ©jĂ  effectuĂ© un deuxiĂšme mandat d’en faire un troisiĂšme[105] - [106], ainsi qu'une loi d'amnistie pour Morales — contre qui le gouvernement provisoire a portĂ© plainte la veille pour « sĂ©dition » et « terrorisme »[107] —, que la prĂ©sidente par intĂ©rim rejette cependant[108].

Poursuite de la crise politique

Le 8 décembre, Evo Morales est nommé directeur de campagne de son parti pour les élections générales boliviennes de 2020[109].

AprĂšs une brĂšve Ă©tape cubaine, Evo Morales se rĂ©fugie le 13 dĂ©cembre en Argentine, prĂ©sidĂ©e depuis quelques jours par Alberto FernĂĄndez[110]. Un mandat d'arrĂȘt international est Ă©mis contre Morales le 15 dĂ©cembre[111]. Lors de son exil argentin, il affirme ĂȘtre encore le prĂ©sident du pays jusqu'au 22 janvier 2020[112]. Il propose de crĂ©er des milices sur le modĂšle de la Garde nationale vĂ©nĂ©zuĂ©lienne dans le cas oĂč il rentrerait d'exil[113]. Il adoube ensuite l'ancien ministre de l'Économie Luis Arce comme candidat prĂ©sidentiel du MAS[114]. L'Aymara David Choquehuanca a d'abord Ă©tĂ© annoncĂ© comme prĂ©candidat[115], alors que le jeune syndicaliste AndrĂłnico RodrĂ­guez avait les faveurs de Morales[116].

Le 21 janvier 2020, le Parlement accepte sa démission[117].

Le 3 fĂ©vrier, Morales annonce sa candidature pour un siĂšge de sĂ©nateur[118]. Le 10 fĂ©vrier, le Tribunal suprĂȘme Ă©lectoral donne deux jours Ă  Morales pour complĂ©ter son dossier de candidature, sous peine d'ĂȘtre empĂȘchĂ© de participer au scrutin. Le MAS peut aussi le remplacer[119]. Le 20 fĂ©vrier, sa candidature pour le SĂ©nat est invalidĂ©e au motif qu’il ne rĂ©side pas en Bolivie[120].

Élections gĂ©nĂ©rales de 2020 et retour du MAS au pouvoir

En juillet-aoĂ»t 2020, les partisans de l'ancien prĂ©sident organisent de nouvelles manifestations et des blocages de routes, alors que, dans le contexte de la pandĂ©mie de Covid-19, le gouvernement tente de reporter le scrutin pour la troisiĂšme fois, ce qui est dĂ©noncĂ© par le MAS comme une rĂ©action Ă  la possibilitĂ© pour Arce de le remporter. Le 14 aoĂ»t, le Tribunal suprĂȘme Ă©lectoral adopte une rĂ©solution empĂȘchant tout nouveau report[121]. En aoĂ»t 2020, il est accusĂ© par le gouvernement de transition de Bolivie d'avoir eu des liaisons avec deux mineures, dont l’une aurait eu un enfant avec lui Ă  l’ñge de 15 ans[122] - [123]. Au dĂ©but du mois, le gouvernement accuse Ă©galement l'ancien prĂ©sident d'ĂȘtre derriĂšre les blocus des routes, qui ont provoquĂ© des dizaines de morts dans les hĂŽpitaux du fait de pĂ©nuries d'oxygĂšne[124]. En septembre 2020, Human Rights Watch accuse le gouvernement intĂ©rimaire de persĂ©cutions politiques par manipulation de la justice Ă  l'Ă©gard de l'ancien prĂ©sident[125]. Le 18 octobre 2020, Luis Arce est Ă©lu prĂ©sident. Son investiture a lieu le 8 novembre suivant.

Retour en Bolivie

Le 26 octobre 2020, la justice annonce lever le mandat d'arrĂȘt Ă©mis contre Morales pour « sĂ©dition et terrorisme »[126].

Le 9 novembre, au lendemain de l'investiture de Luis Arce et un an aprÚs son départ du pouvoir, Evo Morales rentre en Bolivie[127]. AprÚs avoir marché plus de 1 200 km à pied de Villazón, ville du sud du pays située à la frontiÚre avec l'Argentine, et visité sa maison familiale située dans sa ville natale à Isallave, il arrive dans son fief de Chimoré à Cochabamba le 12 novembre[128].

Ce retour se déroule en l'absence de son dauphin. Selon l'analyste Carlos Cordero, « Evo Morales est un leader historique mais le pouvoir est aujourd'hui dans les mains de Luis Arce »[128].

Evo Morales est reconduit le 17 novembre 2020 Ă  la tĂȘte du MAS, dont il reprend la prĂ©sidence « active »[129]. Le 15 dĂ©cembre, Ă  l'occasion d'un bureau politique de son parti organisĂ© en vue d'arrĂȘter les listes de candidats pour les Ă©lections locales de 2021, il fait l'objet de jets de chaises[130].

Le , quatre mois aprĂšs l’investiture de Luis Arce Ă  la tĂȘte du pays, les Ă©lections municipales et rĂ©gionales marquent un net recul du MAS, qui perd les principales municipalitĂ©s boliviennes, dont Cochabamba, le fief d'Evo Morales[131].

Activité de footballeur

Grand passionné de football, Evo Morales signe, à l'ùge de 54 ans, un contrat professionnel d'une année en mai 2014 pour jouer en premiÚre division bolivienne avec le club de Sport Boys Warnes[132].

Discours

  • (es) La revoluciĂłn democrĂĄtica y cultural : diez discursos (dix discours d'Evo Morales), Editorial Malatesta, Lima, 2006, 180 p.
  • (fr) Pour en finir avec l'État colonial : discours d'investiture prĂ©sidentielle (prĂ©face de Danielle Mitterrand, traduit de l'espagnol par l'association Le Jouet enragĂ©), Le Jouet enragĂ©, L'Esprit frappeur, Paris, 2006, 87 p. (ISBN 2-84405-227-4)

Hommages et récompenses

Notes et références

Notes

  1. PrĂ©sident de la RĂ©publique de Bolivie du au , puis prĂ©sident de l'État plurinational de Bolivie depuis l'approbation de la nouvelle Constitution le .
  2. Prononciation en espagnol d'Amérique retranscrite selon la norme API.

Références

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  7. Sur la thÚse de l'instrument politique, voir Hervé Do Alto et Pablo Stefanoni, Nous serons des millions. Evo Morales et la gauche au pouvoir en Bolivie, Raisons d'agir, 2008, pp. 54-68.
  8. Kevin Healy, « Political ascent of bolivia's peasant coca leaf producer », Journal of interamerican studies and world affairs, vol. 33 (1), 1991.
  9. Do Alto et Stefanoni, op. cit., p. 60.
  10. Do Alto et Stefanoni, op. cit., p. 61.
  11. Do Alto et Stefanoni, op. cit., p. 71.
  12. « From coca to congress. An Interview With Evo Morales », The Ecologist, 11 novembre 2002.
  13. Roméo Langlois et Pascale Mariani, La Bolivie veut retrouver ses racines indiennes, Le Figaro, 20 mars 2007.
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  15. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/bolivie_509/presentation-bolivie_938/politique-interieure_4492.html.
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  24. L'adversaire de Morales s'est exilé à Miami, Le Courrier, 16 janvier 2010.
  25. Cf. site Primitivi.
  26. Cf. "Morales pour un tribunal climatique", article du Journal du dimanche du 23 avril 2010.
  27. Evo Morales, « « Moi, prĂ©sident de la Bolivie, sĂ©questrĂ© en Europe » : Avec l’affaire Snowden, les Etats-unis accentuent leur dĂ©rive sĂ©curitaire », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Filmographie

  • Abya Yala es nuestra/Abya Yala nous appartient, film documentaire de Patrick Vanier rĂ©alisĂ© en 2007 en France et en Bolivie, France-AmĂ©rique Latine 33, Bordeaux, 2008?, 80 min (DVD).

Liens externes


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