WikiLeaks
WikiLeaks (/wÉȘkiËliËks/[3]) est une organisation non gouvernementale sans but lucratif fondĂ©e par Julian Assange en 2006, qui publie des documents classifiĂ©s, les leaks (« fuites »), provenant de sources anonymes. WikiLeaks n'est pas affiliĂ©e Ă WikipĂ©dia ou Ă la Wikimedia Foundation.
WikiLeaks | |
Adresse | www.wikileaks.org[note 1] Adresse IP : http://195.35.109.53/ |
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Description | Lanceur d'alerte |
Slogan | (en) We open governments. |
Langue | Anglais (chaque source Ă©tant dans sa langue originale) |
Propriétaire | Sunshine Press Prod[1]. |
Créé par | Julian Assange[2] |
Lancement | |
Ătat actuel | En activitĂ© |
Sa raison d'ĂȘtre est de donner une audience aux lanceurs d'alertes et aux fuites d'information, tout en protĂ©geant leurs sources. Plusieurs millions de documents relatifs Ă des scandales de corruption, d'espionnage et de violations de droits de l'homme concernant des dizaines de pays Ă travers le monde ont Ă©tĂ© publiĂ©s sur le site depuis sa crĂ©ation.
Son fondateur, Julian Assange est au cĆur d'une affaire politico-judiciaire et mĂ©diatique depuis 2010, vivant dans la crainte de persĂ©cutions des Ătats-Unis, et dâĂȘtre extradĂ© vers le camp de GuantĂĄnamo, Ă la suite de la publication massive de cĂąbles diplomatiques amĂ©ricains sur la guerre en Irak et en Afghanistan â avec notamment la vidĂ©o Collateral murder â et il sâĂ©vertue pour cela Ă Ă©chapper Ă toutes les mesures de coercition de la justice â il se rĂ©fugie notamment pendant 7 ans Ă l'ambassade d'Ăquateur Ă Londres â qui pourrait lâamener Ă un jugement partial par les amĂ©ricains.
En novembre 2010, le site affirme : « les principes généraux sur lesquels notre travail s'appuie sont la protection de la liberté d'expression et de sa diffusion par les médias, l'amélioration de notre histoire commune et le droit de chaque personne de créer l'histoire. Nous dérivons ces principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme. En particulier, l'article 19[note 2] inspire le travail de nos journalistes et autres volontaires[trad 1] - [4]. »
Les publications de WikiLeaks ont fait l'objet de milliers d'articles Ă travers le monde, dĂ©clenchant de violentes polĂ©miques et des tentatives d'intimidation au plus haut niveau. Le site a dĂ» en consĂ©quence faire face Ă des problĂšmes techniques et financiers qui ont menacĂ© son existence mĂȘme[5] - [6]. Cependant, son action trouve de nombreux dĂ©fenseurs, de Noam Chomsky Ă Lady Gaga en passant par Ăric Cantona.
Ă partir de juillet 2010, les rĂ©vĂ©lations de WikiLeaks ont commencĂ© Ă ĂȘtre relayĂ©es par de grands quotidiens nationaux, comme le New York Times, The Guardian, Le Monde, El PaĂs et Der Spiegel, souvent en Une. Par la suite, d'autres mĂ©dias ont eu accĂšs aux informations que publiait en exclusivitĂ© l'organisation, dans le cadre notamment du Cablegate : Aftenposten en NorvĂšge, 20 Minutes en France, Die Welt en Allemagne, Svenska Dagbladet en SuĂšde, Politiken au Danemark et De Standaard en Belgique. Le filtrage des rĂ©vĂ©lations par des mĂ©dias, permettant de leur confĂ©rer un style journalistique plus facile Ă apprĂ©hender et d'occulter d'Ă©ventuelles mentions dangereuses pour des particuliers, est depuis devenu l'une des principales mĂ©thodes de publication de l'organisation.
WikiLeaks suspend officiellement ses activités éditoriales le pour mobiliser toutes ses ressources contre un blocus financier orchestré à son encontre depuis par VISA, Mastercard, Bank of America, PayPal et Western Union[7]. Ce blocus, selon le fondateur de WikiLeaks, a détruit 95 % de ses revenus. L'organisation trouve une parade en acceptant désormais les cryptomonnaies : Bitcoin ou d'autres monnaies électroniques tels Monero ou Zcash (en) qui sont anonymes et intraçables.
En juillet puis octobre 2012, WikiLeaks reprend la diffusion d'informations sensibles concernant respectivement la Syrie (« Syria Files ») et les politiques de dĂ©tention des Ătats-Unis (« Detainee Policies »)[8] - [9]. L'organisation a depuis rĂ©vĂ©lĂ© plusieurs millions de documents, dont 500 000 provenant du seul ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres saoudien.
Ă partir du , WikiLeaks subit une attaque par dĂ©ni de service[10] qui empĂȘche les internautes de se connecter au site et Ă©galement Ă celui du Fonds de DĂ©fense de la NeutralitĂ© du Net (FDN2)[11], plateforme française, permettant de rĂ©aliser des dons au profit de diverses associations dont WikiLeaks. Le site est Ă nouveau accessible dĂšs le 14 aoĂ»t. Une plainte est dĂ©posĂ©e par la FDN2.
En , l'organisation aide Edward Snowden Ă sortir de Hong Kong et Ă obtenir l'asile politique en Russie.
En 2015, l'organisation révÚle que de nombreux membres de l'élite française, y compris trois présidents de la République, ont été espionnés par la NSA.
Lors des semaines précédant l'élection présidentielle américaine de 2016, WikiLeaks révÚle quotidiennement des e-mails piratés de la direction du Parti démocrate, faisant, selon de nombreux médias, ouvertement campagne pour Donald Trump[12] - [13] - [14] - [15] - [16]. WikiLeaks est également accusé par la CIA d'avoir favorisé l'élection de Trump avec l'aide de la Russie[17].
Julian Assange est incarcĂ©rĂ© Ă la prison de haute sĂ©curitĂ© de Belmarsh au Royaume-Uni depuis le , jour de son arrestation Ă l'ambassade d'Ăquateur. La justice britannique le dĂ©tient dans des conditions psychologiquement difficiles[18]. Le [19], la justice britannique autorise formellement son extradition vers les Ătats-Unis (dĂ©cision dont il peut encore faire appel), oĂč il encourt jusquâĂ 175 ans de prison pour «âŻespionnageâŻÂ» dans le cadre de ses activitĂ©s avec WikiLeaks.
Historique
DĂšs le , le nom de domaine wikileaks.org avait Ă©tĂ© enregistrĂ© par John Young, cofondateur de WikiLeaks et fondateur de cryptome.org, autre site qui dĂ©voile Ă©galement des documents confidentiels[20]. Le site web WikiLeaks a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en par quelques personnes engagĂ©es[21] - [2], desquelles Ă©merge ensuite un informel et Ă©volutif comitĂ© consultatif[22] - [23] de neuf personnes. DĂšs , plus de 1,1 million de documents auraient Ă©tĂ© ajoutĂ©s Ă la base de donnĂ©es de WikiLeaks[24] grĂące Ă une communautĂ© d'internautes, composĂ©e de dissidents chinois, iraniens, des mathĂ©maticiens et des technologues d'entreprises Internet des Ătats-Unis, de TaĂŻwan, dâEurope, dâAustralie et dâAfrique du Sud, ainsi que de nombreux anonymes.
Les crĂ©ateurs de WikiLeaks n'ont pas Ă©tĂ© formellement identifiĂ©s[25]. Le site a Ă©tĂ© principalement reprĂ©sentĂ© depuis par Julian Assange. Assange se dĂ©crit comme un des membres du comitĂ© consultatif[24], comprenant : lui-mĂȘme, Phillip Adams, Wang Dan, C. J. Hinke, Ben Laurie, Tashi Namgyal Khamsitsang, Xiao Qiang, Chico Whitaker et Wang Youcai. Cependant, Khamsitsang et d'autres personnes citĂ©es par Assange rĂ©futent ou minimisent leur participation Ă ce comitĂ© consultatif[26]. Ă partir de , ce conseil consultatif n'est plus mis en avant sur le site officiel de WikiLeaks.
Dans son livre This Machine Kills Secrets (en) (Cette machine tue des secrets), Andy Greenberg indique que Julian Assange a développé WikiLeaks sur le modÚle de Nicolas Bourbaki, un pseudonyme collectif utilisé par un groupe de mathématiciens français à partir des années [27].
WikiLeaks est géré depuis sous couvert d'une société de droit islandais Sunshine Press Production[1]. Des journalistes ont comparé cette entreprise avec celle de Daniel Ellsberg, qui divulgua en les Pentagon Papers[28].
Malgré les apparences induites par son nom, WikiLeaks n'est plus un wiki[29]. De plus, WikiLeaks n'a pas de rapport éditorial ou organisationnel avec la Wikimedia Foundation et ses projets collaboratifs dont notamment Wikipédia[30].
En , WikiLeaks lance la plateforme de réseau social FoWL (Friends of WikiLeaks)[31]. Avec la création du parti WikiLeaks, FoWL a été fermé en . Toutefois, plusieurs groupes sont toujours actifs sur Twitter et sur le Web en [32].
Philosophie et fonctionnement
Finalité et objectif
Le site divulgue, de maniĂšre anonyme, non identifiable et sĂ©curisĂ©e, des documents tĂ©moignant d'une rĂ©alitĂ© sociale et politique, voire militaire, qui serait cachĂ©e, afin d'assurer une transparence planĂ©taire. Les documents sont ainsi soumis pour analyse, commentaires et enrichissements « Ă lâexamen dâune communautĂ© planĂ©taire dâĂ©diteurs, relecteurs et correcteurs wiki bien informĂ©s ».
Selon Julian Assange, l'objectif à long terme est que WikiLeaks devienne « l'organe de renseignements le plus puissant au monde »[33].
Toutefois, Mike Pompeo, responsable de la Central Intelligence Agency, déclare en 2017 : « il est temps de dire ce que WikiLeaks est réellement : un service de renseignement non étatique hostile, souvent soutenu par des acteurs étatiques comme la Russie[34]. »
Fonctionnement
Malgré son nom, le site WikiLeaks ne fonctionne plus comme un wiki. à la fois ouvert et sécurisé, les lecteurs ne possédant pas les autorisations appropriées ne pouvaient pas modifier le contenu de WikiLeaks[29].
La sĂ©curitĂ© du site est renforcĂ©e par l'emploi de technologies cryptographiques de pointe. Ă cette fin, des processus mathĂ©matiques et de chiffrement extrĂȘmement sophistiquĂ©s doivent assurer le caractĂšre privĂ©, lâanonymat et lâimpossibilitĂ© dâidentification. Techniquement, WikiLeaks associe des versions remaniĂ©es de Freenet, de Tor ou de PGP Ă des logiciels de conception maison. WikiLeaks pense notamment ainsi ĂȘtre « Ă©tanche aux attaques politiques et lĂ©gales » et, en ce sens, « impossible Ă censurer ».
Les contributeurs peuvent se connecter en mode normal ou en mode sécurisé. à la suite de la publication des révélations de télégrammes de la diplomatie américaine en , le systÚme de boßte aux lettres destinée à recevoir les fuites bénévoles a été provisoirement suspendu, en vue d'en renforcer encore la sécurisation de l'anonymat pour les sources[note 3].
Les informations peuvent ĂȘtre soit diffusĂ©es directement par WikiLeaks, soit transmises de façon chiffrĂ©e Ă des mĂ©dias qui en font une analyse journalistique permettant de les diffuser au grand public sous une forme plus accessible.
Membres
Au-delà de Julian Assange, un certain nombre d'individus ont été reliés à WikiLeaks, notamment Sarah Harrison, Heather Marsh[35] et Jacob Appelbaum.
Analyse
Ce sont des conditions matĂ©rielles particuliĂšres de lâorganisation et de la circulation de lâinformation qui ont permis lâĂ©mergence de WikiLeaks.
En effet, une certaine articulation entre technÚs (révolution technique) et logos (discursivité politique) était nécessairement pour fonder WikiLeaks[36]. De fait, son fondateur, Julian Assange, maßtrisait les techniques cryptographiques nécessaires à la protection de ses sources[37].
La conception de WikiLeaks sâappuie sur plusieurs prĂ©supposĂ©s thĂ©oriques. Selon Assange, la conspiration est un rĂ©seau dâindividus contrĂŽlant la circulation de lâinformation Ă lâintĂ©rieur dudit rĂ©seau[38]. DĂ©tourner lâinformation du rĂ©seau permet dâaffaiblir la conspiration[38]. Câest donc Ă partir de cette conception de la circulation de lâinformation, qu'Assange rĂ©ussit Ă opĂ©rer des changements sociaux[36]. Ătant que « Ă lâheure du web participatif, le citoyen est capable de sâĂ©lever Ă des enjeux politiques importants, ce qui permet de relativiser lâidĂ©e de compĂ©tence »[39], le rĂŽle des mĂ©dias traditionnels dans le cas de WikiLeaks sâen trouve rĂ©duit.
WikiLeaks dĂ©mocratise l'accĂšs Ă certaines informations et Ă©limine les obstacles de leur circulation[39]. Ainsi, la plateforme favorise la force citoyenne vis-Ă -vis les Ă©tats, afin de rĂ©sister Ă lâoppression et la corruption.
WikiLeaks sâinscrit dans une idĂ©ologie amĂ©ricaine, plus prĂ©cisĂ©ment avec le Premier amendement de la Constitution qui garantit la libertĂ© dâexpression[40]. Le but dâAssange est, grĂące Ă WikiLeaks, dâamĂ©liorer le capitalisme en le rendant plus Ă©thique[41].
Publication des fuites et affaires médiatisées
Années 2000
En dĂ©cembre 2006, le cheikh Hassan Dahir Aweys aurait ordonnĂ© de faire assassiner des membres du gouvernement somalien par des hommes de main. Lorsque cette information fut diffusĂ©e, WikiLeaks prĂ©cisa que cela pouvait ĂȘtre une dĂ©sinformation de la part des Ătats-Unis[42].
En , lors d'une Ă©lection au Kenya, le candidat soutenu par lâex-prĂ©sident Daniel Arap Moi, donnĂ© comme favori, a finalement perdu avec une diffĂ©rence de 10 % Ă la suite d'une fuite publiĂ©e par WikiLeaks dĂ©nonçant des dĂ©tournements de fonds[43] - [44]. Cette affaire a valu Ă Julian Assange le prix Amnesty International (New Media) en 2009.
En , WikiLeaks a publiĂ© des documents de la banque suisse Julius BĂ€r, notamment les relevĂ©s bancaires dâenviron 1 600 clients qui avaient un compte dans une filiale aux Ăles CaĂŻmans[45].
En , des documents de travail relatifs à la rédaction de l'Accord commercial anti-contrefaçon sont publiés par WikiLeaks, y braquant l'opinion publique.
Le , WikiLeaks a dĂ©voilĂ© l'intĂ©gralitĂ© du procĂšs de l'affaire Marc Dutroux, le pĂ©dophile belge, en particulier le rĂ©sumĂ© de ses auditions. Il s'agit des 1 235 pages de synthĂšse de l'enquĂȘte destinĂ©es au juge d'instruction, dossier toujours couvert par le secret d'instruction[46]. L'origine de la fuite serait le journaliste luxembourgeois Jean Nicolas, qui a couvert l'affaire et qui avait comme beaucoup de ses confrĂšres accĂšs Ă l'ensemble des documents[47].
Le , peu de temps avant l'effondrement du systĂšme bancaire, WikiLeaks a dĂ©voilĂ© des prĂȘts de sommes anormalement Ă©levĂ©es et des effacements de dettes, accordĂ©s par la banque Kaupthing au profit de particuliers privilĂ©giĂ©s. Ces derniers ont Ă©tĂ© poursuivis et la lĂ©gislation nationale a Ă©voluĂ©, visant Ă faire de lâIslande un « refuge » pour la libertĂ© dâexpression.
Le , WikiLeaks a dĂ©voilĂ© des fichiers contenant des courriers Ă©lectroniques et des programmes provenant du Climatic Research Unit, utilisĂ©s par la suite pour accuser les climatologues concernĂ©s par les emails de manipulation et de destruction de donnĂ©es qui auraient pu discrĂ©diter la thĂšse du rĂ©chauffement climatique anthropique dans son ensemble (voir Incident des e-mails du Climatic Research Unit) bien que des enquĂȘtes indĂ©pendantes ultĂ©rieures aient clairement dĂ©menti ces accusations[48] - [49].
Années 2010
Le [50], WikiLeaks publie une vidéo de l'armée américaine montrant un groupe d'hommes, dont deux photographes de Reuters, tués par un hélicoptÚre Apache lors du raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad[51] - [52]. Cette publication marque le début de la célébrité mondiale du site Internet, jusqu'alors moins connu du grand public que ses propres fuites.
Le , en collaboration avec The Guardian, The New York Times et Der Spiegel, WikiLeaks[53] rend publics les War Logs, 91 000 documents militaires amĂ©ricains secrets sur la guerre en Afghanistan. Le porte-parole du site a affirmĂ© que certains des documents pourraient permettre de prouver d'Ă©ventuels crimes de guerre[54]. Ces documents sont prĂ©sentĂ©s comme tĂ©moignant notamment du double jeu qu'aurait jouĂ© le Pakistan, ainsi que des efforts pour dissimuler le nombre de victimes civiles[55] - [56]. En , le journal pakistanais Dawn accorde une large place aux documents publiĂ©s par WikiLeaks Ă propos du Pakistan et des relations avec les Ătats-Unis.
Le , aprÚs avoir donné une avant-premiÚre aux journaux Le Monde, The Guardian, The New York Times et Der Spiegel, aux télévisions Al Jazeera, SVT, Channel 4 et aux sites Bureau of Investigative Journalism, Iraq Body Count et OWNI[57], WikiLeaks a mis en ligne 391 832 documents secrets sur la guerre en Irak, portant sur une période du au , et révélant, notamment, que la guerre avait fait environ 110 000 morts pour cette période, dont 66 000 civils, et indiquant que les troupes américaines auraient livré plusieurs milliers d'Irakiens à des centres de détention pratiquant la torture[58] - [59].
Le , WikiLeaks commence la rĂ©vĂ©lation de tĂ©lĂ©grammes de la diplomatie amĂ©ricaine. Par cette opĂ©ration, baptisĂ©e « Cablegate » par les mĂ©dias anglo-saxons, plus de 250 000 documents sont rĂ©vĂ©lĂ©s. Leurs publications sont relayĂ©es par cinq grands journaux partenaires du site, dont Le Monde. Selon le New York Times, ces notes « offrent un panorama inĂ©dit des nĂ©gociations d'arriĂšre-salle telles que les pratiquent les ambassades Ă travers le monde »[60] - [61] - [62]. Toutefois, de nombreux acteurs (gouvernements, institutions internationales) condamnent cet acte, notamment parce que « le fait dâignorer les informations que contiennent les documents divulguĂ©s est dangereux », et que cela va « grandir le secret diplomatique ». Julian Assange est interrogĂ© sur The Guardian et revient sur les Ă©vĂ©nements[63].
Rudolf Elmer, un ancien banquier suisse qui est pendant huit ans le responsable de la banque helvĂ©tique Julius BĂ€r aux Ăles CaĂŻmans, l'un des paradis fiscal des CaraĂŻbes, livre Ă WikiLeaks, le des informations sur deux mille comptes en banques domiciliĂ©s dans des paradis fiscaux et appartenant Ă des riches personnalitĂ©s, des entreprises et des personnages politiques[64] - [65]. Cette rĂ©vĂ©lation fait suite Ă une prĂ©cĂ©dente affaire concernant la mĂȘme banque en (cf. supra).
Ă la suite des accidents nuclĂ©aires de Fukushima, dus au sĂ©isme de la cĂŽte Pacifique du TĆhoku en 2011 au Japon, un cĂąblogramme diplomatique amĂ©ricain, auquel le quotidien britannique The Daily Telegraph a eu accĂšs, rĂ©vĂšle quâun expert de lâAgence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA) sâĂ©tait inquiĂ©tĂ© de ce que les rĂ©acteurs japonais nâĂ©taient conçus que pour rĂ©sister Ă des sĂ©ismes dâune magnitude de degrĂ© 7. Selon ce mĂȘme document, le responsable de lâAIEA avait indiquĂ© lors dâune rĂ©union du « Groupe sur la sĂ»retĂ© et la sĂ©curitĂ© nuclĂ©aires » du G8 Ă Tokyo en , que les critĂšres de sĂ©curitĂ© du Japon Ă©taient obsolĂštes[66] - [67]. Un autre cĂąble de indique que le gouvernement japonais sâest opposĂ© Ă lâordre dâun tribunal de fermer une centrale dans lâouest en raison de doutes sur sa rĂ©sistance Ă un sĂ©isme. LâAgence de sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire et industrielle du Japon avait estimĂ© que le rĂ©acteur Ă©tait « sĂ»r » et que « toutes les analyses sur sa sĂ©curitĂ© avaient Ă©tĂ© effectuĂ©es de façon appropriĂ©e »[66].
Le , WikiLeaks publie les dossiers dĂ©taillĂ©s de 779 dĂ©tenus du camp de GuantĂĄnamo. Ils contiennent de nombreux dĂ©tails inĂ©dits, rĂ©vĂ©lant entre autres le contenu d'interrogatoires, des photos, des rapports mĂ©dicaux et des mĂ©mos. Selon les informations publiĂ©es, plus de 150 innocents d'origine afghane et pakistanaise ont Ă©tĂ© dĂ©tenus des annĂ©es sans ĂȘtre accusĂ©s. Le public y apprend Ă©galement l'Ăąge du plus jeune dĂ©tenu, 14 ans, et celui du plus ĂągĂ©, 89 ans.
Le puis le , WikiLeaks reprend la diffusion d'informations sensibles concernant respectivement la Syrie (« Syria Files »[8] et les politiques de dĂ©tention des Ătats-Unis (« Detainee Policies »[9]).
Le , WikiLeaks annonce la publication des « Kissinger cables », soit un ensemble de 1,3 million de cùbles diplomatiques, 320 000 documents classés secret défense et 205 901 documents (correspondances, notes, etc.) liés à Henry Kissinger[68].
Le , WikiLeaks annonce que trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été écoutés par la NSA. à la suite de ces écoutes, la classe politique française est scandalisée alors qu'il a eu, ce jour ci, le vote de la loi sur le renseignement. à la suite de ces annonces, Julian Assange prévient que ce n'est que le début d'une longue série et que la classe politique française a été visée, notamment, pour des raisons économiques. WikiLeaks diffuse le à 20 h 00 par le biais de Mediapart et de Libération de nouveaux documents sur l'espionnage d'entreprise du CAC40 par la NSA.
Fin , WikiLeaks dĂ©voile que les Ătats-Unis ont espionnĂ© de hauts responsables du gouvernement et d'entreprises japonais telles que Mitsubishi, ainsi que le gouverneur de la banque centrale Haruhiko Kuroda, depuis au moins [69].
Le , WikiLeaks publie les courriels de John Podesta, ancien directeur de campagne d'Hillary Clinton[70] - [71]. à cause de ses mails publiés sur le net, John Podesta est touché par le Pizzagate, une théorie conspirationniste arguant de la possible existence d'un réseau de pédophilie autour d'Hillary Clinton.
En , WikiLeaks publie les MacronLeaks.
En , WikiLeaks publie Vault 7 qui détaille des activités de la Central Intelligence Agency (CIA) dans le domaine de la surveillance électronique et de la cyber-guerre.
En 2019, le Working group on Syria, propaganda and media, un groupe pro-Assad, publie des documents de travail internes Ă l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) fuitĂ©s par Wikileaks concernant l'attaque chimique de Douma. Ces fuites sont partielles et semblent orientĂ©es : diffĂ©rentes enquĂȘtes incluant le CIJA, la BBC, Bellingcat ou le Times dĂ©montrent que l'origine de la fuite a des liens avec plusieurs ambassades russes, avec Wikileaks, avec Vanessa Beeley, une propagandiste pro-Assad et avec les mĂ©dias russes dâĂtat, qui ont collaborĂ© pour attaquer le travail de l'OIAC et tenter de discrĂ©diter le sĂ©rieux de l'organisation, ainsi que celui de journalistes indĂ©pendants, ce qui a eu pour effet d'amplifier la propagande de guerre du Kremlin et du rĂ©gime Assad, et de nier les droits des Syriens Ă la justice, selon le responsable d'Amnesty International[72] - [73] - [74] - [75] - [76].
Statut juridique
Espace International
DâaprĂšs le sociologue allemand JĂŒrgen Habermas, il existerait, dans le monde international et politique, ce quâon appelle une âsphĂšre publiqueâ ou âespace publicâ. Il sâagit donc de crĂ©er un environnement propice Ă la diffusion dâinformation dans lâespace physique ainsi que dans lâespace virtuel[77]. Dans le cas de WikiLeaks, il sâagit dâun espace virtuel qui transcende les frontiĂšres et devient alors trĂšs difficile Ă cerner en ce qui attrait au statut judiciaire de ce site dâinformations. Diffusant de lâinformation Ă travers les quatre coins du globe, il devient complexe pour des pays, tel que les Ătats-Unis, dâaccuser lĂ©gitimement WikiLeaks de diffusion illĂ©gale de documents alors quâils nâont pas Ă©tĂ© diffusĂ©s sur le territoire amĂ©ricain. LâĂšre digitale remet alors en question ce principe de frontiĂšre et pose la question de savoir selon quelle juridiction les actes de WikiLeaks peuvent ĂȘtre jugĂ©s[78] ?
WikiLeaks prĂŽne, Ă lâinternational, ce quâon appelle le principe de transparence, selon le concept de sphĂšre publique, mentionnĂ© prĂ©cĂ©demment. Ce principe consiste Ă vouloir rendre disponible des documents officiels Ă la communautĂ© publique. Dans le cas de ce site dĂ©fini comme âWhistle Blowerâ, il sâagit de rendre accessibles des documents officiels Ă l'entiĂšretĂ© de la communautĂ© internationale, puisque les garder secrets nuit considĂ©rablement Ă ce concept si essentiel au journalisme politique et Ă la communication politique. Il sâagit de la âtransparence radicaleâ[79]. Alors que les institutions des pays de la communautĂ© internationale sont obligĂ©es, pour la plupart, dâadhĂ©rer Ă ce dit principe, certains y font dĂ©faut et procĂšdent Ă une sĂ©lection dâinformation quâon appelle âgatekeepingâ, au moyen des grandes entreprises numĂ©riques dâaujourdâhui (Google, Bing, etcâŠ)[80]. Cela porte atteinte directement Ă lâaccessibilitĂ© de lâespace public Ă lâĂšre numĂ©rique et WikiLeaks tente dâempĂȘcher ce phĂ©nomĂšne global en exposant de lâinformation non diffusĂ©e.
Le statut judiciaire de WikiLeaks est complexe. Son responsable â Julian Assange â considĂšre WikiLeaks comme un intermĂ©diaire pour la presse. PlutĂŽt que de rĂ©vĂ©ler directement des informations Ă la presse, et de s'exposer Ă ĂȘtre une source rĂ©tribuĂ©e, les informateurs peuvent ne pas informer la presse mais WikiLeaks, qui fournit alors l'information Ă la presse[81]. Les serveurs informatiques web sont localisĂ©s dans des pays europĂ©ens et sont accessibles depuis des connexions internet non censurĂ©es. Le quartier gĂ©nĂ©ral du groupe se trouve en SuĂšde, pays qui dispose de lois particuliĂšres relatives Ă la protection de la confidentialitĂ© des relations entre les journalistes et leurs sources[82] - [83]. WikiLeaks a dĂ©clarĂ© ne solliciter aucune information[82], cependant, son prĂ©sident, Assange, dans un discours en Malaisie a demandĂ© Ă tous une aide pour obtenir des documents relatifs Ă une liste de "Most Wanted Leaks of 2009"[84].
En raison des menaces que divers Ătats peuvent subir par les divulgations de documents confidentiels, le spĂ©cialiste des lois Ben Saul (en) considĂšre que Julien Assange est la cible d'enquĂȘtes de portĂ©e mondiale visant Ă le diaboliser en tant que criminel et terroriste, sans preuve et sans base lĂ©gale[85]. Le Center for Constitutional Rights (en) a Ă©mis une dĂ©claration alarmante sur de multiples exemples dâirrĂ©gularitĂ©s dans les procĂ©dures d'arrestation[86].
Investigations judiciaires des USA
Le dĂ©partement de justice des EU a commencĂ© une enquĂȘte judiciaire sur WikiLeaks et sur Julian Assange peu de temps aprĂšs la divulgation de communications diplomatiques confidentielles[87] - [88]. LâAttorney General, Eric Holder, a affirmĂ© que l'investigation Ă©tait active et en cours[88]. The Washington Post a indiquĂ© que la justice enquĂȘtait notamment sur de possibles violations de la loi de 1917 sur l'espionnage, une action considĂ©rĂ©e comme difficile en raison du Premier amendement de la Constitution des Ătats-Unis qui protĂšge les droits de la presse[87] - [89]. En particulier, plusieurs affaires abordĂ©es par la Supreme Court (p. ex. Bartnicki v. Vopper) ont Ă©tabli prĂ©cĂ©demment que la Constitution locale protĂšge la re-publication d'informations initialement obtenues illicitement dans le cas oĂč l'Ă©diteur de publication n'a pas lui-mĂȘme violĂ© la loi pour l'acquisition de ces informations[90]. Les enquĂȘteurs fĂ©dĂ©raux ont Ă©galement considĂ©rĂ© la possibilitĂ© de poursuivre Assange pour trafic de propriĂ©tĂ© gouvernementale volĂ©e, mais cette mĂ©thode est plus difficile Ă mettre en Ćuvre sur du vol de propriĂ©tĂ© intellectuelle que sur du vol de propriĂ©tĂ© physique[91]. Dans tous les cas, pour ĂȘtre jugĂ©, Assange devrait ĂȘtre extradĂ© vers les Ătats-Unis, une procĂ©dure compliquĂ©e qui pourrait ĂȘtre retardĂ©e par une extradition prĂ©alable en SuĂšde[92]. L'un des avocats d'Assange considĂšre au contraire qu'une extradition en SuĂšde pourrait accĂ©lĂ©rer l'extradition aux Ătats-Unis[93].
Ăquipe de dĂ©fense
WikiLeaks fait l'objet de quelques centaines de procédures judiciaires à travers le monde du fait de ses révélations. PrÚs d'une centaine d'avocats ont travaillé pour l'organisation, dont l'équipe de défense est actuellement dirigée par Baltasar Garzón[94]. Parmi les conseils juridiques les plus reconnus ayant accepté de défendre l'organisation, figurent Amal Clooney, Michael Ratner ou encore Gareth Pierce.
Site web : hébergement instable
Les lieux d'hébergement des pages et du nom de domaine de WikiLeaks fluctuent au gré des pressions nationales ou internationales sur les hébergeurs[note 4] - [95] - [96].
Ătats-Unis et SuĂšde
Avant l'affaire du Cablegate en novembre- (cf. infra), WikiLeaks Ă©tait hĂ©bergĂ© aux Ătats-Unis, sur les serveurs d'Amazon et en SuĂšde. WikiLeaks possĂšde deux serveurs dans un bunker antinuclĂ©aire Ă Stockholm[97] - [98].
Ă la suite du Cablegate, Amazon avait dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter l'hĂ©bergement de WikiLeaks (sous pression politique, selon WikiLeaks[99]), faisant ainsi acte de censure, puisqu'aucune dĂ©cision de justice n'a prouvĂ© l'illĂ©galitĂ© du site. Ă la mĂȘme Ă©poque, EveryDNS, le prestataire DNS de WikiLeaks, cessait d'hĂ©berger le nom de domaine wikileaks.org[note 5].
Ă partir du , le nom de domaine wikileaks.org est de nouveau actif. Il serait hĂ©bergĂ© aux Ătats-Unis, chez Dynadot. Toutefois, lâurl wikileaks.org redirige l'utilisateur vers lâextension « .info » du site WikiLeaks, soit : wikileaks.info. Or, la lĂ©gitimitĂ© et la sĂ©curitĂ© d'accĂšs de cette adresse sont remises en question par The Spamhaus Project[100] - [101], nonobstant les dĂ©nĂ©gations formulĂ©es par le site visĂ©[102]. Ainsi, aprĂšs quâune page dâavertissement de Spamhouse eut rĂ©pandu des rumeurs â considĂ©rĂ©es comme calomnieuses â Ă lâencontre de wikileaks.info[100] - [101], le site Ă©lectivement dĂ©signĂ© par les allusions dĂ©cide dâadresser une rĂ©partie â publiquement consultable sur le Web â Ă lâadresse des principaux intĂ©ressĂ©s[102]. MalgrĂ© une mise Ă jour de la page concernĂ©e, Spamhouse demeure dubitatif, face Ă la lĂ©gitimitĂ©, la souverainetĂ© â voire la sĂ©curitĂ© d'accĂšs pour l'internaute â liĂ©es Ă l'url portant ladite extension « .info », telle que subordonnĂ©e Ă WikiLeaks, soit : wikileaks.info[103] - [note 6]. La position de Spamhouse est cependant contredite par le diagnostic Google. La conclusion technique est « wikileaks.info ne semble pas avoir servi d'intermĂ©diaire pour l'infection de sites Web » et « wikileaks.info n'a pas hĂ©bergĂ© de programmes malveillants au cours des 90 derniers jours ».
France et Suisse
Le , Ă la suite de la diffusion des tĂ©lĂ©grammes issus de la diplomatie amĂ©ricaine, les rĂ©actions internationales â hostiles au site â se sont multipliĂ©es et renforcĂ©es. Ă dessein de mieux prĂ©server la pĂ©rennitĂ© du site, l'hĂ©bergement des pages est, depuis le , en partie assurĂ© par les responsables de WikiLeaks sur des serveurs louĂ©s Ă la sociĂ©tĂ© OVH, sise en France ; l'autre partie demeurant implantĂ©e en SuĂšde[104] - [105]. Le , Ă la suite du Cablegate, Amazon avait dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter l'hĂ©bergement de WikiLeaks, sous pression politique selon WikiLeaks[99], faisant ainsi acte de censure puisqu'aucune dĂ©cision de justice n'a prouvĂ© l'illĂ©galitĂ© du site. Le site utilise dĂ©sormais le nom de domaine wikileaks.ch[96] - [105] - [106] - [107].
Tel Ă©tait (en substance) le message succinct apparaissant, au matin du , sur le nouveau site web de l'organisation, dont lâĂ©noncĂ©, en barre dâadresse url, porte, Ă ce jour, l'extension .ch[106], propre au territoire suisse[96]. Lors dâun entretien tĂ©lĂ©visĂ©, accordĂ© Ă la RTS, en date du , Julian Assange avait dĂ©jĂ Ă©voquĂ© l'hypothĂšse vraisemblable de solliciter lâasile politique en Suisse[108].
HĂ©bergement miroir international
Le , afin de pallier les failles prĂ©cĂ©dentes, WikiLeaks lance un appel aux volontaires, requĂ©rant l'hĂ©bergement de sites miroirs. Ainsi, dĂšs le , le site se retrouve rapidement hĂ©bergĂ© sur plusieurs dizaines de serveurs, eux-mĂȘmes reliĂ©s Ă diverses dĂ©clinaisons de noms de domaines pluriels.
Parmi les milliers de site miroirs apparus dans les semaines suivantes, on peut citer au moins deux quotidiens Ă audience nationale, Dagsavisen en NorvĂšge et LibĂ©ration en France, qui ont aussi fait le choix d'abriter un miroir de WikiLeaks sur leurs serveurs. La rĂ©daction de LibĂ©ration indique, en premiĂšre page du quotidien, le , vouloir « empĂȘcher l'asphyxie du site WikiLeaks Ă l'heure oĂč des gouvernements et des entreprises cherchent Ă bloquer son fonctionnement sans mĂȘme une dĂ©cision de justice »[109].
Notoriété et essaimage
En phase de test, avant son développement grand public en 2007, le site était surtout actif dans sa version native anglophone ; à terme, il devrait comporter des versions en douze langues (dont le français). En novembre 2007, WikiLeaks annonçait avoir déjà reçu 1,2 million de documents.
Depuis décembre 2010, de nombreux sites miroir ont été ouverts, afin d'échapper aux cyberattaques menées contre WikiLeaks ; en outre, divers sites d'essaimage voient le jour[110] ; lesdits sites publient, au fil de l'eau : les conséquences des affaires dévoilées via WikiLeaks, les actions menées contre WikiLeaks et les réactions de WikiLeaks.
Le principe mĂȘme de WikiLeaks a fait Ă©cole :
- OpenLeaks, crĂ©Ă© par des dissidents de l'Ă©quipe WikiLeaks, notamment l'ancien porte-parole Daniel Domscheit-Berg, qui reprochent Ă Julian Assange son « manque de transparence » et son « autoritarisme »[111] - [112] - [113], a vu le jour le et devrait ĂȘtre opĂ©rationnel mi-2011[114] ;
- En France :
- Un premier WikiLeaks territorial, wikileaks13, sous-titré « Le site de l'indignation citoyenne », destiné à dénoncer les pratiques irréguliÚres dans la région marseillaise, a fait son apparition sur la toile le [115] ;
- Mediapart a ouvert le [116] son FrenchLeaks[117] ;
- Al Jazeera a lancé en janvier 2011 Al Jazeera Transparency Unit (AJTU)[118] ;
- Le New York Times réfléchit à un dispositif permettant d'attirer les informations transmises par les lanceurs d'alerte ;
- QuébecLeaks lancé le , s'est donné pour objectif d'« atteindre une transparence complÚte de la part du gouvernement du Québec »[119] - [120] ;
- Le Wall Street Journal a lancé, le , sa Safe House[121] (Coffre-fort).
WikiLeaks est un phénomÚne récent de société qui intéresse vivement l'ensemble des médias y compris le cinéma[122].
RĂ©actions
Les diffĂ©rentes divulgations â essaimĂ©es par le site WikiLeaks â ont entraĂźnĂ© un certain nombre de rĂ©actions (majoritairement hostiles), Ă©manant des Ătats, organismes ou personnes concernĂ©es qui, pour justifier ou lĂ©gitimer leurs positions, mettent gĂ©nĂ©ralement en exergue les notions Ă©thiques de manipulation et/ou de mise en danger des personnes Ă©lectivement citĂ©es ou impliquĂ©es dans le processus en cours.
Ă l'opposĂ©, des associations de dĂ©fense de la presse, de la libertĂ© d'expression, de la transparence, ont gĂ©nĂ©ralement pris la dĂ©fense de WikiLeaks, face Ă ce qu'ils considĂšrent comme relevant dâun acte dĂ©libĂ©rĂ© de censure[123]. Le site et son porte-parole ont Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'effet Streisand. La dĂ©fense de WikiLeaks prend Ă©galement une forme musicale et humoristique[124].
En décembre 2010, l'ancien agent du FBI Coleen Rowley a affirmé que « si le site avait existé en 2001, le 11 septembre aurait sans doute été évité »[125].
Plusieurs pays et organismes ont intentĂ© ou envisagent des poursuites judiciaires[126]. Ces poursuites font suite aux premiĂšres rĂ©actions internationales d'opposition Ă WikiLeaks (cf. supra). Selon les lois en vigueur dans les diffĂ©rents pays, ces poursuites sont dirigĂ©es, alternativement, vers le site lui-mĂȘme (voire sa rĂ©daction) et, plus Ă©lectivement, Ă l'adresse individualisĂ©e de son porte-parole : Julian Assange.
En , Ă la suite de la publication de courriers Ă©lectroniques de hauts responsables du parti dĂ©mocrate sur le site WikiLeaks, lâadministration Obama Ă©voque la possibilitĂ© que la Russie essaye d'orienter les Ă©lections Ă la prĂ©sidentielle des Ătats-Unis en faveur de Donald Trump[127].
Liste dâĂ©vĂ©nements en rĂ©actions Ă lâactivitĂ© de WikiLeaks
Date | ĂvĂšnements |
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WikiLeaks fĂȘte ses 10 ans. RetranchĂ© Ă Londres dans lâambassade de lâĂ©quateur, le fondateur Julian Assange fait une sortie sur la place publique devant des centaines de journalistes afin de sâexpliquer et rĂ©pondre aux nombreuses questions et allĂ©gations dirigĂ©s vers lui. Il sâexpose volontairement aux mĂ©dias de masse agissant comme un quatriĂšme pouvoir. AprĂšs 10 ans, le fondateur initial de WikiLeaks dĂ©fend toujours ses convictions de la mĂȘme maniĂšre, malgrĂ© les accusations qui sont portĂ©es contre lui et lâorganisation. Se dĂ©finissant comme un mĂ©dia indĂ©pendant, aprĂšs dix ans dâexistence, lâune des critiques qui revient le plus souvent est celle que lâorganisation de WikiLeaks nâest pas diffĂ©rente des autres en Ă©tant aussi dĂ©pendante du gouvernement que nâimporte quelle autre organisation mĂ©diatique[181]. | |
Les Ătats-Unis accusent Julian Assange dâespionnage en raison de rĂ©vĂ©lations de documents confidentiels des Ătats-Unis en 2010. Le fondateur de WikiLeaks fait donc face Ă 17 chefs dâaccusations, crĂ©ant une Ă©norme controverse dans le milieu journalistique en raison du non-respect du premier amendement amĂ©ricain quant Ă la libertĂ© de presse[182] |
Ătats-Unis
Au début de l'année 2008, la banque suisse Julius BÀr a intenté une action en justice contre wikileaks.org, qui publiait des documents portant sur une affaire de blanchiment aux ßles Caïmans l'impliquant. Devant une cour de justice de Californie, la banque a obtenu en février 2008 que la société californienne Dynadot efface l'adresse wikileaks.org de ses registres DNS. Techniquement, ceux-ci font le lien entre le nom de domaine wikileaks.org et l'adresse IP du serveur qui héberge le site. Le contenu du site n'avait donc pas été effacé et restait (et reste) accessible via cette adresse[183]. Le , le juge fédéral Judge White est revenu sur sa décision et a autorisé non seulement l'opérateur à réactiver l'adresse, mais aussi WikiLeaks à maintenir disponibles les documents publiés sur la banque Julius BÀr[184].
Le , la juge Theresa Buchanan de la cour de justice de Virginie, agissant pour le gouvernement Obama, a enjoint à Twitter de lui fournir des renseignements sur Julian Assange et trois autres personnes réputées proches de WikiLeaks : Birgitta Jónsdóttir, parlementaire islandaise, Jacob Appelbaum, chercheur américain en informatique et Rop Gonggrijp, collaborateur hollandais de WikiLeaks[185] - [186] - [187].
France
Le , alors que WikiLeaks (qui Ă©tait hĂ©bergĂ© jusqu'au 1er dĂ©cembre par Amazon Ă Seattle) a transfĂ©rĂ© une partie de son site chez OVH (hĂ©bergeur Ă Roubaix), le ministre chargĂ© de l'Ăconomie numĂ©rique Ăric Besson veut requĂ©rir lâinterdiction dâhĂ©berger le site de WikiLeaks en France, arguant â entre autres motifs pluriels â de la violation du « secret des relations diplomatiques » et de la mise en danger « des personnes protĂ©gĂ©es par le secret diplomatique »[188] - [189] - [190]. Face Ă cette demande, OVH â firme qui, en France, loue des serveurs dĂ©diĂ©s Ă l'hĂ©bergement (partiel) de WikiLeaks â a saisi la justice, afin quâelle se prononce plus clairement sur la lĂ©galitĂ© de ce site, quant Ă son implantation sur le territoire français[191].
Le , la justice française, se basant sur la loi du relative Ă la confiance dans l'Ă©conomie numĂ©rique (LCEN), estime qu'une dĂ©cision en rĂ©fĂ©rĂ© ne peut ĂȘtre prise et qu'un dĂ©bat contradictoire sur le fond de l'affaire est nĂ©cessaire[192]. Ce rejet autorise implicitement l'hĂ©bergement de WikiLeaks en France, mais il ne s'agit que d'une victoire temporaire pour l'association : cette situation ne tiendra qu'en l'absence d'une action en justice de la part d'une personne ayant un intĂ©rĂȘt Ă agir[193]. Le , Ăric Besson indique que la dĂ©cision d'interdire l'hĂ©bergement de WikiLeaks en France revient au Premier ministre François Fillon, sur la base du rapport, encore confidentiel, rĂ©digĂ© par le CGIET[194].
En , l'organisation rĂ©vĂšle que l'Ă©lite politique et Ă©conomique française a fait l'objet d'un dense espionnage de la part des Ătats-Unis.
Royaume-Uni
Julien Assange, prĂ©sent sur le sol britannique, faisant l'objet d'un mandat d'arrĂȘt international lancĂ© par la SuĂšde (infra), l'un de ses avocats dĂ©clare le que son mandant et lui-mĂȘme se prĂ©parent Ă organiser une rencontre avec la police britannique[195] - [196]. Dans cette rencontre prĂ©vue le lendemain, Julian Assange pouvait Ă©ventuellement nĂ©gocier sa libertĂ© provisoire, contre le versement prĂ©alable d'une caution, dont le montant se serait situĂ© entre 100 000 ÂŁ Ă 200 000 ÂŁ[197].
Le , Julian Assange se prĂ©sente Ă la police britannique comme annoncĂ© la veille ; il est gardĂ© en dĂ©tention, aprĂšs que le juge Howard Riddle de la Cour de justice de Westminster eut rejetĂ© sa demande de mise en libertĂ© sous caution ; Assange doit rester en dĂ©tention au moins jusqu'au [198]. Ă Londres, le groupe baptisĂ© « Justice pour Assange » a appelĂ© Ă manifester devant le tribunal de Westminster[160]. : aprĂšs l'avoir placĂ© en dĂ©tention provisoire depuis le (Ă dessein allĂ©guĂ© â entre autres motifs invoquĂ©s â d'assurer sa sĂ©curitĂ©, face aux menaces dont il ferait lâobjet), le juge Howard Riddle (du tribunal de Westminster) consent, finalement, Ă la libĂ©ration anticipĂ©e de Julian Assange, sous condition subordonnĂ©e au versement d'une caution prĂ©alable[199] - [200].
Le Parquet britannique[note 9], fait immĂ©diatement appel de cette dĂ©cision ; consĂ©quence : Julian Assange reste potentiellement libĂ©rable, nĂ©anmoins, il doit demeurer en dĂ©tention provisoire, jusqu'Ă ce que la Haute Cour de justice ait statuĂ©[199] - [200]. : la Haute Cour de Londres valide la demande de libertĂ© conditionnelle de Julian Assange[201] - [202]. Assange reste en libertĂ© surveillĂ©e, avec bracelet Ă©lectronique, dans l'Est de l'Angleterre, en attendant un procĂšs dont la date doit ĂȘtre annoncĂ©e vers le et par lequel il risque l'extradition vers la SuĂšde.
Le , aprĂšs une courte audience de procĂ©dure, la date du a Ă©tĂ© fixĂ©e pour l'audience plĂ©niĂšre de deux jours qui doit statuer sur l'extradition d'Assange vers la SuĂšde[203] ; la libertĂ© surveillĂ©e se poursuit au manoir de Ellingham Hall chez Vaughan Smith[204], avec pointage quotidien au poste de police de Beccles. : la justice britannique commence Ă examiner la demande d'extradition de Julian Assange, formulĂ©e par la SuĂšde, dans le cadre d'une enquĂȘte le visant, concernant une allĂ©guĂ©e « agression sexuelle »[205]. Cette audience a Ă©tĂ© prolongĂ©e jusqu'au , puis reportĂ©e au [206]. : le juge anglais Howard Riddle du tribunal londonien de Belmarsh, statuant sur la forme de la procĂ©dure, a prononcĂ© la possible extradition de Julian Assange vers la SuĂšde d'ici dix jours. Assange a indiquĂ© qu'il ferait appel de ce jugement ; il dispose de sept jours pour interjeter officiellement appel devant la Haute cour de Londres[207] - [208] - [209] - [210]. L'appel est rejetĂ©[211], ainsi que celui deux ans plus tard devant la Cour SuprĂȘme du Royaume-Uni[212]. Julian Assange se rĂ©fugie alors Ă l'ambassade d'Ăquateur Ă Londres. En , le Groupe de travail sur la dĂ©tention arbitraire de l'ONU conclut cependant que Julian Assange est victime dâune dĂ©tention arbitraire et doit retrouver sa libertĂ© de mouvement[213].
SuĂšde
Depuis le , un mandat d'arrĂȘt international a Ă©tĂ© Ă©mis spĂ©cifiquement Ă l'encontre de Julian Assange, par l'entremise d'Interpol[214] - [215] - [216], Ă la suite de plaintes pour dĂ©lit de « sexe par surprise », improprement repris par des mĂ©dias sous le vocable de viol[217]. Bien qu'aucun lien officiel avec les publications de WikiLeaks n'ait Ă©tĂ© Ă©tabli, les dĂ©placements internationaux et les autres activitĂ©s de son porte-parole s'en retrouvent compliquĂ©s[62]. La sĂ©vĂ©ritĂ© de la justice suĂ©doise et le zĂšle des autoritĂ©s britanniques paraissent suspects aux yeux mĂȘme de fĂ©ministes. Des fuites de documents sur Internet concernant cette affaire ont Ă©tĂ© constatĂ©es par l'AFP le [218]. Julien Assange n'a jamais Ă©tĂ© mis en examen et les accusations d'agression sexuelle sont prescrites en aoĂ»t 2015 mais Ă la demande de la justice suĂ©doise qui n'a pas levĂ© le mandat d'arrĂȘt le visant[219], les autoritĂ©s britanniques maintiennent une position invariablement rĂ©affirmĂ©e depuis 2012 de vouloir arrĂȘter Julien Assange en vue de son extradition dĂšs qu'il posera le pied dehors[220] - [221]. Ce dernier reste enfermĂ© dans l'ambassade d'Ăquateur, disant craindre en fait une extradition dĂ©guisĂ©e vers les Ătats-Unis oĂč il est inculpĂ© pour la divulgation de documents menaçant leur sĂ©curitĂ©[222] - [223].
Suisse
: le Parti pirate suisse dĂ©pose une plainte pĂ©nale â auprĂšs du MinistĂšre public de la ConfĂ©dĂ©ration â contre PostFinance (organisme financier de La Poste), invoquant une violation du secret postal ayant prĂ©sidĂ© Ă la fermeture ostentatoirement publique du compte que Julian Assange avait ouvert dans cet Ă©tablissement[224].
Bibliographie
Ătude
- « The spatial bonds of WikiLeaks », Rodrigo Firmino, Lucas Melgaço, Dariusz Kloza, 2018[225].
Documentaire
- The War You Don't See (en), documentaire britannique de 2010 écrit, produit et réalisé par John Pilger avec Alan Lowery, qui met en cause les médias pour le rÎle qu'ils ont joué dans les conflits en Irak, en Afghanistan et en Israël / Palestine. Il a été diffusé au Royaume-Uni et en Australie[226].
- WikiLeaks : enquĂȘte sur un contre-pouvoir, documentaire rĂ©alisĂ© en 2010 par Luc Hermann et Paul Moreira. Coproduction LCP / PremiĂšres Lignes. 52 min.
- We Steal Secrets: The Story of WikiLeaks, documentaire d'Alex Gibney (réal.), 2014.
- Risk, documentaire réalisé par Laura Poitras, sorti en 2016[227].
Fiction
- Le CinquiÚme Pouvoir (The Fifth Estate), réalisé par Bill Condon et sorti en 2013 : film sur la fondation de WikiLeaks, la personnalité et les méthodes de Julian Assange, son amitié et son conflit avec Daniel Domscheit-Berg, dont le livre autobiographique a inspiré en partie le film. Julian Assange dénonce son caractÚre mensonger[228].
Organisations similaires
Il existe des alternatives à WikiLeaks, moins médiatiques, comme Secrecy News et Cryptome[229].
Notes et références
Notes
- (en) « The broader principles on which our work is based are the defence of freedom of speech and media publishing, the improvement of our common historical record and the support of the rights of all people to create new history. We derive these principles from the Universal Declaration of Human Rights. In particular, Article 19 inspires the work of our journalists and other volunteers »
- (fr) « Un extrait dudit document (publiĂ© en anglais) exprime ceci : Nous ne cherchons pas Ă voler vos informations personnelles, pas plus que nous ne sommes intĂ©ressĂ©s par vos numĂ©ros de carte de crĂ©dit. Nous ne cherchons non plus pas Ă attaquer les infrastructures critiques d'entreprises, telles que celles qui seraient affiliĂ©es Ă MasterCard, Visa, PayPal, Amazon ou autres. Notre seul et unique objectif consiste Ă sensibiliser la population Ă lâexistence pĂ©renne de WikiLeaks, i. e. : attirer lâattention des mĂ©dias, face aux mĂ©thodes sournoises employĂ©es par lesdites entreprises financiĂšres susnommĂ©es, lesquelles ne reculent devant rien pour tenter de saborder WikiLeaks, tout en s'acharnant Ă rĂ©duire sa capacitĂ© de fonctionnement Ă nĂ©ant. »
- Les URL et DNS d'accĂšs Ă WikiLeaks sont parfois momentanĂ©ment perturbĂ©s, soit par une affluence trĂšs importante, soit par des manĆuvres malveillantes.
- Article 19 de la DĂ©claration universelle des droits de l'homme : « Tout individu a droit Ă la libertĂ© d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas ĂȘtre inquiĂ©tĂ© pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de rĂ©pandre, sans considĂ©rations de frontiĂšres, les informations et les idĂ©es par quelque moyen d'expression que ce soit. »
- L'encart suivant était présent sur la page de soumission des articles : « NOTE: At the moment WikiLeaks is not accepting new submissions due to re-engineering improvements the site to make it both more secure and more user-friendly. Since we are not currently accepting submissions during the re-engineering, we have also temporarily closed our online chat support for how to make a submission. We anticipate reopening the electronic drop box and live chat support in the near future. »
- RĂ©pertoire des sites miroir sous : mirror.wikileaks.info ; il s'agit de l'url subsidiaire, mentionnĂ©e â en personne â par Julian Assange lui-mĂȘme, au cours d'un live chat online, organisĂ© le , Ă lâattention des lecteurs du quotidien dâinformation britannique The Guardian.
- Le site wikileaks.org, sous l'IP 46.59.1.2, était redevenu actif dÚs le 3 décembre 2010 au soir.
- Hormis la seule extension « .info », affiliée au site désigné, Spamhouse n'émet aucune forme de réserve particuliÚre, quant à la fiabilité des « autres » sites miroirs promus par WikiLeaks.
- Les hacktivistes â contraction de hackers et activistes (que l'on pourrait Ă©galement traduire par : cybermilitants, cyberrĂ©sistants, voire cyberactivistes) â sont des hackers, dont la motivation est principalement idĂ©ologique.
- Câest sur ce dit compte suisse quâauraient dĂ» ĂȘtre versĂ©s des dons spĂ©cifiquement destinĂ©s Ă assurer la dĂ©fense de Julian Assange.
- , en sa qualitĂ© de reprĂ©sentant des intĂ©rĂȘts de la justice suĂ©doise
Références
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Annexes
Articles connexes
- Julian Assange
- Fuite d'information
- Lanceur d'alerte
- Chelsea Manning
- Raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad
- Révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par WikiLeaks
- Afghan War Diary
- Vault 7 (Central Intelligence Agency)
- Kissinger cables
- Affaire des courriels d'Hillary Clinton
- Espionnage de l'ĂlysĂ©e par la NSA
- MacronLeaks
- Operation Payback
- Edward Snowden
- FOIA. Loi qui oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents, à quiconque en fait la demande, quelle que soit sa nationalité.
- OpenLeaks
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) WikiLeaks Central, an endorsed unofficial WikiLeaks resource
- (en) WikiLeaks Australian Citizens Alliance