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Attaque chimique de Douma

L'attaque chimique de Douma du a eu lieu pendant la guerre civile syrienne. L'attaque, qui tue plusieurs dizaines de civils dans un quartier résidentiel, se déroule lors d'un combat mené par l'armée syrienne à la fin de la bataille de la Ghouta orientale, alors que les forces rebelles de Jaych al-Islam sont acculées et encerclées à l'intérieur de la ville de Douma. L'échec des négociations provoque une reprise des frappes aériennes le 6 avril, suivie d'une attaque chimique le lendemain. Jaych al-Islam capitule le 8 avril et ses combattants sont évacués vers le nord de la Syrie, accompagnés de plusieurs milliers de civils.

Attaque chimique de Douma
Date
Lieu Douma
Victimes Civils
Type Attaque chimique au chlore[1]
Morts 43 (identifiés)[2] à 150[3] - [4] - [5] - [6]
BlessĂ©s 500 Ă  1 000 au moins[4] - [7]
Auteurs Drapeau de la Syrie Forces armées syriennes[3] - [8] - [9]
Participants Forces du Tigre[3]
Guerre Guerre civile syrienne
CoordonnĂ©es 33° 35â€Č 00″ nord, 36° 24â€Č 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Syrie
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Attaque chimique de Douma
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Attaque chimique de Douma

L'opposition syrienne, plusieurs pays dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, et plusieurs ONG, comme Human Rights Watch, accusent aussitĂŽt l'armĂ©e syrienne d'ĂȘtre responsable de l'attaque. À cette pĂ©riode du conflit, la culpabilitĂ© du rĂ©gime de Bachar el-Assad dans l'utilisation de sarin et de chlore a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e Ă  plusieurs reprises par les enquĂȘtes conjointes de l'ONU et de l'OIAC, ainsi que par la commission d'enquĂȘte indĂ©pendante des Nations unies sur la situation des droits de l'Homme en Syrie. Le rĂ©gime syrien, soutenu par ses alliĂ©s, la Russie et l'Iran, nie que des armes chimiques aient Ă©tĂ© utilisĂ©es puis conteste les accusations Ă  son encontre, se contredisant. Mais le aprĂšs une enquĂȘte de plusieurs mois, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) confirme l'utilisation de chlore comme arme chimique Ă  Douma le . En 2023, aprĂšs enquĂȘte, l'OIAC confirme la responsabilitĂ© du rĂ©gime syrien.

L'attaque chimique provoque une riposte militaire limitĂ©e des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, qui bombardent dans la nuit du 13 au 14 avril 2018 plusieurs sites liĂ©s au programme d'armement chimique syrien.

Contexte et prélude

Femmes, enfants, hommes, bagages, cars, entassĂ©s pĂȘle-mĂȘle.
Civils et rebelles de la Ghouta orientale arrivant Ă  Idleb le 2 avril 2018.

Au cours de la guerre civile syrienne, le régime syrien de Bachar el-Assad fait usage d'armes chimiques à de trÚs nombreuses reprises[10] - [11] - [12]. Le , la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, fait partie des villes touchées par l'attaque au sarin la plus meurtriÚre du conflit[13] - [14].

En fĂ©vrier 2018, l'armĂ©e syrienne intensifie ses frappes aĂ©riennes contre l'enclave assiĂ©gĂ©e de la Ghouta orientale[15] et lance une offensive au sol le 25, malgrĂ© le vote la veille d'une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies rĂ©clamant l'instauration d'un cessez-le-feu[16] - [17] - [18]. Pendant les combats, en un mois et demi, plus de 1 600 civils sont tuĂ©s par les bombardements du rĂ©gime et de la Russie selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)[4].

Entre janvier et mars, plusieurs attaques chimiques au chlore de faible intensitĂ© sont signalĂ©es Ă  Douma[19] - [20] - [21] - [15] - [22] - [23] - [24] - [25]. DĂ©but mars, l'OSDH Ă©voque 60 cas de suffocations dans la Ghouta[26]. Le 23 janvier, le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Rex Tillerson dĂ©clare que la Russie « porte, en dernier ressort, la responsabilitĂ© pour les victimes de la Ghouta orientale »[27]. Le lendemain, Moscou rĂ©pond en accusant les États-Unis d'« embrouiller » les enquĂȘtes concernant l'utilisation d'armes chimiques en Syrie[27]. Le 25 fĂ©vrier, le ministĂšre russe de la DĂ©fense publie alors un communiquĂ© accusant les insurgĂ©s de « prĂ©parer une provocation, prĂ©voyant un recours Ă  des substances toxiques afin d'accuser les forces gouvernementales d'utiliser des armes chimiques contre la population civile »[15].

Le 21 mars, le groupe salafiste Ahrar al-Cham capitule, suivi par le groupe Faylaq al-Rahmane le 23 mars : leurs combattants sont alors Ă©vacuĂ©s avec des civils vers le gouvernorat d'Idleb ou le nord du gouvernorat d'Alep[28] - [29]. DĂ©but avril 2018, 46 000 personnes (dont un quart de combattants, selon le rĂ©gime) ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es[30], et 95 % de la poche de la Ghouta orientale a Ă©tĂ© reconquise par le rĂ©gime. C'est une dĂ©faite significative des rebelles en Syrie[31]. Seule la ville de Douma, tenue par environ 10 000 hommes de Jaych al-Islam, reste aux mains des rebelles[29] - [32]. Jaych al-Islam nĂ©gocie alors avec la Russie sur les conditions d'une capitulation ou d'un dĂ©sarmement, mais le groupe annonce qu'il refuse « catĂ©goriquement » de quitter Douma[29] - [33]. Un accord est cependant conclu le 1er avril et l'Ă©vacuation de combattants et de civils dĂ©bute le lendemain[34] - [35]. Elle s’interrompt le 5 avril, alors que 4 000 combattants et civils ont quittĂ© Douma, en raison de divergences au sein de Jaych al-Islam[32]. Une tendance menĂ©e par Issam al-Boueidani, le commandant en chef du groupe, refuse toujours d'abandonner Douma, tandis qu'une autre, rassemblĂ©e autour de Samir KaakĂ©, accepte l'accord d'Ă©vacuation[36]. Le rĂ©gime dĂ©cide alors de faire pression sur les rebelles pour obtenir leur capitulation et le 6 avril, les forces aĂ©riennes loyalistes reprennent leurs frappes sur Douma et tuent au moins 40 civils[4] - [37] - [38].

DĂ©roulement

Le 7 avril, l'armée syrienne reprend l'offensive au sol et attaque Douma à l'ouest, à l'est et au sud[39] - [40]. Les frappes aériennes se poursuivent au cours de la journée : selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au moins 30 civils sont encore tués par les bombardements et à 16 h 30, une premiÚre attaque chimique au chlore est signalée par l'OSDH, les Casques blancs et la Syrian American Medical Society (SAMS) qui affirment que onze personnes souffrent de suffocation[41] - [37] - [26].

Le soir du 7 avril, une nouvelle attaque chimique de bien plus grande ampleur a lieu. Elle est signalée à 20 h 30 par les Casques blancs[41] - [42] - [4]. De multiples témoignages, dont ceux des observateurs aériens de Sentry Syria[43] - [44], rapportent qu'un hélicoptÚre du régime syrien a décollé de l'aéroport militaire de Dumeir et lùché une bonbonne chimique[9] - [45] - [46] - [47] - [48] - [49]. Les habitants, qui se trouvaient dans des sous-sols ou dans des piÚces faiblement ventilées, sont atteints mortellement[42] - [50]. Des dizaines de personnes sont tuées dans un seul immeuble[45], sur le toit duquel est retrouvé un baril de chlore[50]. Selon des témoins s'étant exprimé aprÚs que Douma soit retombée aux mains du régime syrien, des morts sont retrouvés aussi dans les sous-sols de bùtiments voisins et dans les rues adjacentes à cet immeuble. Ces témoins entendent la chute de deux barils vers 19h, qui n'explosent pas lors de l'impact, contrairement aux roquettes. Ils sentent une odeur de chlore dans plusieurs sous-sols et ressentent immédiatement des effets du type nausées, vomissements, etc[50]. Seuls ceux qui sortent des sous-sols survivent. Ils avertissent les Casques blancs entre 19h30 et 20 h, mais ces derniers ne peuvent intervenir que vers 21 h en raison des bombardements. Les Casques blancs sauvent 25 personnes dans des bùtiments voisins, qu'ils emmÚnent à l'hÎpital tout proche[50].

Les Casques blancs recueillent aussi les morts et publient des vidéos montrant des corps sans vie, avec de la mousse blanche s'échappant de leur bouche[4]. Ils déclarent que « des familles entiÚres ont péri étouffées dans les sous-sols »[51]. Les Casques blancs et la Syrian American Medical Society indiquent que les blessés souffrent de « difficultés respiratoires », de « brûlures de la cornée » et dégagent « une odeur semblable à celle du chlore »[4] - [14]. Du sarin pourrait également avoir été employé[14] - [52] - [53]. Pour le médecin humanitaire spécialiste de la médecine de guerre et de la situation en Syrie, Raphaël Pitti : « Une substance mortelle a été ajoutée au chlore »[54] - [55] - [53].

Le lendemain de l'attaque chimique, Jaych al-Islam capitule et un nouvel accord d'Ă©vacuation est conclu avec le rĂ©gime syrien[56] - [57]. Selon les dĂ©clarations Ă  l'AFP du chef du bureau politique de Jaych al-Islam, Yasser Delwane, l'attaque chimique a poussĂ© le groupe Ă  accepter l'accord d'Ă©vacuation[58]. L'Ă©vacuation des combattants de Jaych al-Islam et de plusieurs milliers de civils dĂ©bute le jour mĂȘme et s'achĂšve le 14 avril[59]. La poche de la Ghouta orientale est alors totalement reconquise par le rĂ©gime[59].

Bilan humain

Quelques jours aprĂšs l'attaque, selon les sources, le nombre de morts oscille entre 50 et plus de 100[6].

Le 8 avril, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) affirme que pendant la journĂ©e du 7 avril, les bombardements Ă  Douma ont fait au moins 80 morts, dont 40 par suffocation[42]. L'OSDH affirme cependant alors ne pas ĂȘtre en mesure de « confirmer ou de nier » l'utilisation d'armes chimiques[42].

Le mĂȘme jour, les Casques blancs et la Syrian American Medical Society affirment que 48 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par des « gaz toxiques » et 500 autres, en majoritĂ© des femmes et des enfants, prĂ©sentent « les symptĂŽmes d'une exposition Ă  un agent chimique »[4], tandis que Raed al Saleh, chef des Casques Blancs, affirme que 70 personnes sont dĂ©cĂ©dĂ©es par suffocation[60].

Mohammed Allouche, haut responsable du bureau politique de Jaych al-Islam, évoque également des dizaines de morts et des centaines de blessés dus à « l'inhalation de gaz toxiques qui ont visé la ville de Douma »[51]. Le groupe Jaych al-Islam annonce peu aprÚs que l'attaque a fait une centaine de morts[5].

Tawfik Chamaa, un mĂ©decin syrien de l'Union des organisations de secours et soins mĂ©dicaux (UOSSM), affirme le 8 avril que l'attaque chimique a fait au moins 150 morts[5]. Le 9 avril, l'UOSSM France donne pour sa part un bilan d'au moins 60 morts et 1 000 blessĂ©s[7].

Le 10 avril, l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), dĂ©clare que 70 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es alors qu'elles s’abritaient dans des caves et que « 43 de ces dĂ©cĂšs sont dus Ă  des symptĂŽmes liĂ©s Ă  une exposition Ă  des agents chimiques Ă  haute toxicitĂ© ». L'OMS indique Ă©galement que 500 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es et prĂ©sentent « des signes et symptĂŽmes Ă©voquant une exposition Ă  des agents toxiques »[61].

Laure Stephan, journaliste du Monde indique pour sa part que « le comptage des corps sur les vidĂ©os permet de confirmer la prĂ©sence de 34 cadavres sur le site de l’attaque »[45].

RĂ©actions internationales

Le jour de l'attaque, le groupe Jaych al-Islam d'une part et les ONG Casques blancs et la Syrian American Medical Society d'autre part font état d'un recours au « gaz de chlore toxique » et désignent le régime syrien responsable de cette attaque[62] - [63] - [64], ces derniers publiant un premier bilan et les premiÚres images des victimes.

Sana, l'agence de presse officielle de la Syrie, nie les accusations d'attaques chimiques et cite une source officielle qui les qualifient de « farce », de « fabrications », et affirme que « l'armĂ©e, qui progresse rapidement et avec dĂ©termination, n'a pas besoin d'utiliser une quelconque substance chimique »[4] - [51]. Du cĂŽtĂ© de la Russie, le gĂ©nĂ©ral Iouri Ievtouchenko, chef du Centre russe pour la rĂ©conciliation des parties en conflit en Syrie, « dĂ©ment fermement » les accusations d'attaque chimique[5] - [4]. Le 9 avril, le ministre russe des Affaires Ă©trangĂšres SergueĂŻ Lavrov dĂ©clare que des « spĂ©cialistes militaires se sont dĂ©jĂ  rendus sur place » et qu'ils n'ont « dĂ©couvert aucune trace de chlore ou d’une quelconque substance chimique utilisĂ©e contre les civils »[7] - [65], et que des mĂ©decins militaires russes n'ont pas pu observer de symptĂŽmes d'intoxication aprĂšs examen des patients admis Ă  l’hĂŽpital de la ville[66]. Puis, Ă  partir du 13 avril, le Kremlin accuse le Royaume Uni et d'autres pays d'avoir crĂ©Ă© une mise en scĂšne[67] - [68]. Selon Kate Starbird, spĂ©cialiste des rĂ©seaux de dĂ©sinformation en ligne Ă  l'UniversitĂ© de Washington, les russes ont proposĂ© de nombreuses thĂ©ories du complot jusqu'Ă  en trouver une qui colle, des techniques similaires Ă  celles dĂ©ployĂ©es pour d'autres Ă©vĂ©nements comme le vol MH17 et l'empoisonnement des Skripal[68].

Le ministÚre iranien des Affaires étrangÚres déclare pour sa part que « de telles allégations et accusations par les Américains et certains pays occidentaux sont le signe d'un nouveau complot contre le gouvernement et le peuple syriens, et un prétexte pour une action militaire, qui va certainement compliquer davantage la situation dans ce pays et la région. Alors que l'armée syrienne a le dessus sur le terrain face aux terroristes armés, l'utilisation d'armes chimiques ne serait pas rationnelle de sa part »[69].

Heather Nauert, la porte-parole du dĂ©partement d'État des États-Unis, dĂ©clare pour sa part le 8 avril que « ces informations, si elles sont confirmĂ©es, sont effroyables et exigent une rĂ©ponse immĂ©diate de la communautĂ© internationale. La Russie, avec son soutien sans faille au rĂ©gime, porte la responsabilitĂ© finale de ces attaques brutales »[4] - [42]. Le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump dĂ©nonce pour sa part une « attaque chimique insensĂ©e » et pointe du doigt la « responsabilitĂ© » de la Russie et de l'Iran pour leur soutien Ă  l'« animal Assad »[70] - [41].

Le , peu aprÚs son arrivée au pouvoir, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie serait une « ligne rouge » qui, si elle était franchie, ferait l'objet d'une « riposte immédiate »[71]. Le 8 avril, le ministre des Affaires étrangÚres Jean-Yves Le Drian, déclare que la France « assumera toutes ses responsabilités au titre de la lutte contre la prolifération chimique »[41].

De son cĂŽtĂ©, Boris Johnson, le secrĂ©taire d'État britannique des Affaires Ă©trangĂšres rĂ©clament une enquĂȘte et une « rĂ©ponse internationale forte et solide »[72].

Le 9 avril, Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, dĂ©plore la « faiblesse » de la rĂ©action des États membres du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies :

« Un certain nombre d'Etats trĂšs puissants sont directement impliquĂ©s dans le conflit syrien, mais ils ont Ă©tĂ© totalement incapables d'enrayer cette rĂ©gression inquiĂ©tante vers une arme chimique disponible pour tous. [...] Ce haussement d'Ă©paules collectif pour un possible recours Ă  l'une des armes les plus horribles jamais conçues par l'homme est incroyablement dangereux. [...] La condamnation verbale est manifestement trĂšs insuffisante et l'Ă©chec patent de toutes les parties Ă  enquĂȘter correctement sur chaque allĂ©gation d'attaques chimiques encourage l'utilisation de telles armes ignobles et porte atteinte Ă  la lĂ©gitimitĂ© du droit international[73]. »

— Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein

Il prĂ©cise que des armes chimiques ont Ă©tĂ© employĂ©es au moins 35 fois en Syrie depuis 2013, alors que la Convention sur leur interdiction a Ă©tĂ© ratifiĂ©e par 192 États[73] : « Et la rĂ©ponse du monde ? Des mots vides, de faibles condamnations et un Conseil de sĂ©curitĂ© paralysĂ© par l'usage du droit de veto »[73].

L'utilisation d'armes chimiques est condamnée le 8 avril par le pape François, qui déclare : « Des nouvelles terribles nous parviennent de la Syrie avec des dizaines de victimes, dont beaucoup de femmes et d'enfants. Tant de personnes sont frappées par les effets des substances chimiques contenues dans les bombes. [...] Il n'y a pas une bonne guerre et une mauvaise, et rien, rien ne peut justifier l'usage de tels instruments d'extermination contre des personnes et des populations sans défense »[4].

Le 9 avril, Human Rights Watch dĂ©clare que l'attaque de Douma est un « crime de guerre ». Son directeur, Kenneth Roth, dĂ©clare que Bachar el-Assad « a dĂ©jĂ  eu recours par le passĂ© Ă  l'arme chimique, pour ce qu'elle a de terrifiant, en plus du grand nombre de personnes qu'elle tue. Elle dĂ©moralise l'ennemi. [...] Il n'y a aucun doute sur la responsabilitĂ© criminelle du gouvernement Assad [...] et la responsabilitĂ© de la Russie peut aussi ĂȘtre Ă©tablie dans le choix de la stratĂ©gie du gouvernement syrien »[74] - [9].

EnquĂȘtes

Interventions diplomatiques en faveur d'enquĂȘtes

Le 10 avril, la Syrie et la Russie invitent officiellement l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) Ă  venir enquĂȘter sur place Ă  Douma, en assurant ĂȘtre en mesure d'assurer la sĂ©curitĂ© des reprĂ©sentants de l'organisation[75] - [76] - [77]. L'OIAC annonce le mĂȘme jour qu'elle va envoyer une Ă©quipe en Syrie[78]. Cependant, sans mandat de l'ONU, l'OIAC n'est pas autorisĂ© Ă  dĂ©signer les responsables d'une attaque chimique[79].

Le mĂȘme jour, plusieurs projets de rĂ©solutions sont soumis au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies, mais tous sont rejetĂ©s[80] - [75]. Les États-Unis proposent la mise en place pour une durĂ©e d'un an d'un mĂ©canisme d'enquĂȘte indĂ©pendant des Nations unies (Unimi) : douze pays votent pour — les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Éthiopie, le Kazakhstan, les Pays-Bas, la SuĂšde, la CĂŽte d'Ivoire, la GuinĂ©e Ă©quatoriale, le KoweĂŻt, le PĂ©rou et la Pologne — mais la Chine s'abstient, la Bolivie vote contre et la Russie place son veto[80] - [81] - [82] - [83]. Moscou propose alors sa propre rĂ©solution rĂ©clamant la crĂ©ation d'un mĂ©canisme d'enquĂȘte sur les armes chimiques en Syrie : la Russie, la Chine, la Bolivie, l'Éthiopie, le Kazakhstan et la GuinĂ©e votent pour ; le KoweĂŻt et la CĂŽte d'Ivoire s'abstiennent, mais les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la SuĂšde, le PĂ©rou et la Pologne votent contre en dĂ©nonçant le manque d'indĂ©pendance du nouvel organisme envisagĂ© et le fait que le Conseil de sĂ©curitĂ© dispose dans ce projet de l'ultime dĂ©cision d'entĂ©riner ou non les conclusions d'une enquĂȘte[80] - [83]. Un troisiĂšme projet visant Ă  soutenir une enquĂȘte Ă  Douma de l'OIAC est proposĂ© par la Russie : la Russie, la Chine, la Bolivie, l'Éthiopie et le Kazakhstan votent pour ; les Pays-Bas, la SuĂšde, le PĂ©rou, le KoweĂŻt, la CĂŽte d'Ivoire et la GuinĂ©e Ă©quatoriale s'abstiennent ; les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Pologne votent contre, estimant ce projet inutile car l'OIAC est dĂ©jĂ  en partance pour la Syrie et critiquant le fait que ce projet ne permette pas Ă  l'OIAC de dĂ©signer les auteurs des attaques Ă  l'arme chimique, laissant ceux-ci impunis[80] - [84] - [85].

Le 10 avril, une équipe russe entre à Douma pour inspecter l'immeuble dans lequel ont été retrouvées la plupart des victimes[86]. DÚs le lendemain, elle conclut qu'aucun agent toxique n'a été utilisé[86].

Le 12 avril, le prĂ©sident Emmanuel Macron dĂ©clare que la France « a la preuve » que « des armes chimiques ont Ă©tĂ© utilisĂ©es, au moins du chlore, par le rĂ©gime de Bachar el-Assad » Ă  Douma, tout en prĂ©cisant qu'« en aucun cas, la France ne laissera une escalade se faire »[87] - [88]. Le 13 avril, le ministre russe des Affaires Ă©trangĂšres SergueĂŻ Lavrov et l'armĂ©e russe, par l'intermĂ©diaire de son porte-parole Igor Konachenkov, affirment possĂ©der des preuves d'une « provocation prĂ©parĂ©e Ă  l'avance » et accusent le Royaume-Uni d'avoir « exercĂ© une forte pression » sur les Casques blancs pour « mettre en place cette provocation »[89] - [90], accusations que le Royaume-Uni qualifiera de « grotesque, bizarre et de mensonge flagrant »[91]. Le mĂȘme jour, les États-Unis annoncent possĂ©der les preuves de la responsabilitĂ© du rĂ©gime syrien dans l'usage de gaz empoisonnĂ© Ă  Douma, avec « un haut degrĂ© de confiance » d'aprĂšs les porte-paroles de la Maison-Blanche Sarah Huckabee Sanders et du dĂ©partement d'État des États-Unis Heather Nauert : « Nous savons qu'il n'y a que certains pays comme la Syrie qui ont les moyens adĂ©quats et ce type d'armes »[91] - [92]. Un rapport d'Ă©valuation des États-Unis, publiĂ© le 14 avril peu aprĂšs l'annonce du prĂ©sident Donald Trump de lancer des frappes aĂ©riennes, dĂ©crit des informations corroborant l'attaque chimique « multi-sourcĂ©es » provenant d' « utilisateurs de rĂ©seaux sociaux, d'organisations non-gouvernementales et d'autres ressources open-source [...] telles que l'Organisation Mondiale de la Santé», incluant des «vidĂ©os et images des restes de deux bombes cylindriques au chlore », de « nombreuses images fiables de haute rĂ©solution des victimes », ainsi que des « tĂ©moignages rapportant spĂ©cifiquement le dĂ©collage d'hĂ©licoptĂšres Mi-8 », notant plusieurs prĂ©cĂ©dents dans l'usage d'armes chimiques par le rĂ©gime syrien et qu'ils « ne possĂšdent aucune information suggĂ©rant que le groupe Jaych al-Islam n'ait jamais utilisĂ© d'armes chimiques », et qu'« il serait invraisemblable que l'opposition puisse fabriquer un tel volume de rapports mĂ©diatiques sur l'usage d'arme chimique par le rĂ©gime [...] ce qui nĂ©cessiterait une campagne hautement organisĂ©e et compartimentĂ©e pour pouvoir tromper plusieurs mĂ©dias tout en Ă©vitant notre dĂ©tection »[93]. La France publie Ă©galement un rapport d'Ă©valuation nationale faisant Ă©tat de sources et de conclusions similaires[94] - [95].

Le 17 avril, le dĂ©partement d'État des États-Unis dĂ©clare disposer de renseignements selon lesquels du chlore et du gaz sarin ont Ă©tĂ© utilisĂ©s ensemble lors de l'attaque du 7 avril[96] - [97].

Le 27 janvier 2023, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques publie un rapport confirmant que « les forces aĂ©riennes arabes syriennes sont les auteurs » de l'attaque chimique de Douma : « Au moins un hĂ©licoptĂšre Mi-8/17 de l’armĂ©e de l’air arabe syrienne, au dĂ©part de la base aĂ©rienne de Dumayr et opĂ©rant sous le contrĂŽle des Forces du Tigre, a larguĂ© deux cylindres jaunes, qui ont touchĂ© deux immeubles rĂ©sidentiels dans une zone centrale de la ville »[3]. Le rapport indique qu'un cylindre a heurtĂ© un toit, « s'est rompu et a rapidement libĂ©rĂ© un gaz toxique, du chlore, Ă  des concentrations trĂšs Ă©levĂ©es, qui s’est rapidement dispersĂ© dans le bĂątiment, tuant 43 personnes identifiĂ©es et affectant des dizaines d’autres »[3]. Le deuxiĂšme cylindre a quant Ă  lui percutĂ© un appartement, puis s'est partiellement ouvert et « a commencĂ© Ă  libĂ©rer lentement du chlore, affectant lĂ©gĂšrement ceux qui sont arrivĂ©s les premiers sur les lieux »[3].

EnquĂȘtes terrain

L'Ă©quipe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) arrive Ă  Damas le 14 avril[98]. Mais alors que l'enquĂȘte devait dĂ©buter le lendemain, l'Ă©quipe de l'OIAC n'est pas autorisĂ©e Ă  se rendre Ă  Douma[98] - [99]. Les États-Unis et le Royaume-Uni critiquent alors la Russie et dĂ©clarent redouter que cette derniĂšre ne cherche Ă  altĂ©rer le site de l'attaque[98] - [100] - [101] - [102]. La France estime pour sa part « trĂšs probable que des preuves et des Ă©lĂ©ments essentiels disparaissent »[103]. Damas et Moscou affirment alors que la mission de l'OIAC a Ă©tĂ© retardĂ©e pour des raisons de « sĂ©curitĂ© » et affirme qu'elle entrera Ă  Douma le 18 avril, aprĂšs la fin d'opĂ©rations de dĂ©minage[100] - [101]. Des membres de prĂ©cĂ©dentes missions de l'OIAC en Syrie considĂšrent peu vraisemblable que toutes traces se soit Ă©vaporĂ©es ou aient pu ĂȘtre nettoyĂ©es, le sarin Ă©tant dĂ©tectable des mois durant, et le chlore pouvant encore ĂȘtre dĂ©tectĂ© via l'autopsie de corps de victimes[104] - [105].

Le 17 avril, une Ă©quipe de sĂ©curitĂ© de l'ONU part en reconnaissance Ă  Douma, escortĂ©e par la police militaire russe[104] - [106]. Cependant, arrivĂ©e sur un premier site, elle se heurte Ă  une foule importante qui la pousse Ă  partir[104] - [106]. Puis, en arrivant sur le seconde site, l'Ă©quipe essuie des tirs d'armes de petit calibre et une explosion, qui ne font cependant pas de victimes[106]. L'Ă©quipe retourne alors Ă  Damas[104] - [106]. Le lendemain, Ahmet ÜzĂŒmcĂŒ, le directeur de l'OIAC, annonce un nouveau dĂ©lai Ă  la suite de cette attaque[107] - [108] et conditionne l'arrivĂ©e des enquĂȘteurs Ă  un accĂšs « sans entraves » Ă  Douma, indiquant ne pas savoir quand la mission d'enquĂȘte pourra ĂȘtre dĂ©ployĂ©e[104] - [109] - [110]. Le 19 avril, le ministre russe des Affaires Ă©trangĂšres, MikhaĂŻl Bogdanov, accuse pour sa part les rebelles d'avoir cherchĂ© Ă  empĂȘcher l'OIAC de se rendre Ă  Douma[111]. À cette date pourtant, Douma est vide de toute prĂ©sence rebelle, les combattants ayant Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s vers le nord de la Syrie[67] - [59]. Entre-temps, le 18 avril, les Casques blancs annoncent travailler en Ă©troite collaboration avec les enquĂȘteurs, notamment en fournissant la localisation des tombes des victimes de l'attaque, et les enquĂȘteurs ont pu auditionner 22 tĂ©moins amenĂ©s par les autoritĂ©s syriennes Ă  Damas[112].

Finalement, les enquĂȘteurs de l'OIAC peuvent se rendre Ă  Douma le 21 avril et y prĂ©lĂšvent des Ă©chantillons[113] - [114] - [115]. Le 25 avril, les enquĂȘteurs se rendent sur un second site de Douma[116]. Ils achĂšvent leur mission le 3 mai et regagnent ensuite les Pays-Bas[117]. Au total, cent Ă©chantillons ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s sur sept sites[1].

Le 6 juillet 2018, l'OIAC rend un rapport prĂ©liminaire et indique n'avoir pas trouvĂ© de preuve de l'usage de gaz innervant lors de l'attaque, mais des traces de produits chlorĂ©s : « Les rĂ©sultats montrent qu'aucun agent innervant organophosphorĂ©, ou leurs rĂ©sidus, n'ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s. [...] En plus des rĂ©sidus d'explosifs, diffĂ©rents composĂ©s chlorĂ©s ont Ă©tĂ© trouvĂ©s ». Ces traces sont en cours d'Ă©tude afin de dĂ©terminer si celles-ci sont de « source active » et non pas d'origine naturelle. Les enquĂȘteurs indiquent travailler encore Ă  la « localisation » et Ă  la « provenance du cylindre »[118] - [119].

L'OIAC rend son rapport le [8] et conclut qu'il existe « des motifs raisonnables pour penser qu'un agent chimique a Ă©tĂ© utilisĂ© comme arme le 7 avril 2018 », prĂ©cisant que « cet agent chimique toxique contenait un rĂ©actif du chlore (...) vraisemblablement du chlore molĂ©culaire »[1] - [120] - [121]. L'OIAC confirme Ă©galement que deux cylindres contenant le gaz toxique sont tombĂ©s sur le toit d'une rĂ©sidence Ă  Douma[1]. Elle rejette une version donnĂ©e par le rĂ©gime selon laquelle le gaz provenait d'une installation rebelle d'armes chimiques et d'un entrepĂŽt qui avait pu ĂȘtre visitĂ© par les enquĂȘteurs[122]. L'OIAC ne dĂ©signe pas le responsable de l'attaque, car cela ne faisait pas partie de ses attributions au dĂ©marrage de l'enquĂȘte[122].

Les conclusions de l'OIAC sont rejetées le 7 mars 2019 par un porte-parole du ministÚre syrien des Affaires étrangÚres[122].

Fuite d'un document interne Ă  l'OIAC et propagande russe

Le 28 mai 2019, lors d'une rĂ©union des États membres de l'OIAC, son prĂ©sident, Fernando Arias, annonce avoir ouvert une enquĂȘte sur la fuite d'un document interne rendu public par le Working group on Syria, propaganda and media, un groupe soutenant les gouvernements syrien et russe[123] - [124] - [125] - [126] - [127]. Le document de travail, interne Ă  l'OIAC, signĂ© Ian Henderson, soulĂšve une « probabilitĂ© plus Ă©levĂ©e selon laquelle les deux cylindres ont Ă©tĂ© placĂ©s manuellement (...) plutĂŽt que d'avoir Ă©tĂ© larguĂ©s par avion », des conclusions contraires Ă  celles du rapport final de l'OIAC publiĂ© le 1er mars 2019[128] - [129] - [130]. Le document, antĂ©rieur, n'est pas intĂ©grĂ© dans le rapport final. Fernando Arias, indique qu'Henderson Ă©tait un « officier de liaison » du bureau de poste de commandement Ă  Damas ayant « Ă©tĂ© chargĂ© d'assister temporairement la mission dans la collecte d’informations sur certains sites de Douma »[131]. Il ajoute : « Le document produit par ce membre de notre personnel a mis en avant une possible attribution de l’attaque, ce qui n’entre pas dans le mandat de la mission d’établissement des faits. J’ai donc indiquĂ© qu’au-delĂ  de la copie qui serait exclusivement conservĂ©e par la mission, le fonctionnaire serait invitĂ© Ă  soumettre son Ă©valuation Ă  l’équipe d’enquĂȘte et d’identification, ce qu’il a fait, afin que ce document puisse ensuite ĂȘtre utilisĂ© par les enquĂȘteurs »[131]. Un an auparavant, les États membres de l'OIAC ont donnĂ© pouvoir Ă  l'organisme d'identifier les responsables d'attaques chimique en Syrie, et une nouvelle Ă©quipe d'enquĂȘteurs a commencĂ© sa mission d'identification[129] - [132]. La Syrie refuse l'accĂšs de son territoire au directeur de l'Ă©quipe d'identification. Damas et Moscou, son alliĂ©, accusent l'OIAC d'ĂȘtre « politisĂ©e »[132].

Le 15 octobre 2019, la fondation Courage, qui protĂšge des lanceurs d'alerte comme Edward Snowden, Chelsea Manning et Julian Assange, organise la rencontre d'un anonyme se prĂ©sentant comme Ă©tant un lanceur d'alerte et membre de l'OIAC, avec un groupe d'experts et d'activistes auquel est rattachĂ© JosĂ© Bustani, ancien directeur de l'OIAC. Le 23 octobre, la fondation et Wikileaks publient leur rapport qui affirme que les documents auxquels ils ont eu accĂšs — des mails, des SMS et des rapports intermĂ©diaires — rĂ©vĂšlent des « pratiques inacceptables lors de l'enquĂȘte sur l'attaque chimique prĂ©sumĂ©e Ă  Douma »[133] - [134]. CounterPunch et Brian Whitaker, qui s'appuient notamment sur l'Ă©tude des membres du groupe ayant rencontrĂ© le lanceur d'alerte, affirment que la rencontre organisĂ©e par la fondation Courage fait partie d'une opĂ©ration de propagande pro-Assad[135] - [133].

En novembre 2019, Wikileaks publie un courriel, fourni par le lanceur d'alerte, Ă  l'appui duquel le site accuse l'OIAC d'avoir dissimulĂ© des irrĂ©gularitĂ©s (affirmant que le rapport de l’OIAC « dĂ©nature les faits » et reflĂšte un « parti pris non intentionnel »), tandis que le directeur de l'OIAC, Fernando Arias, dĂ©fend le rapport et estime qu'« il est dans la nature de toute enquĂȘte approfondie des membres d’une Ă©quipe d’exprimer des points de vue subjectifs »[136]. Mais ce courriel, de mĂȘme que le prĂ©cĂ©dent document interne ayant fuitĂ©, est mis en avant par la Russie et ses alliĂ©s, qui remettent en question la conclusion de l'OIAC en mars 2019 selon laquelle du chlore Ă©tait utilisĂ© Ă  Douma[137].

Brian Whitaker, journaliste, compare ce courriel aux diffĂ©rents rapports de l'OIAC et conclut que l'auteur du courriel semble oublier « que le rapport intermĂ©diaire n'Ă©tait pas destinĂ© Ă  ĂȘtre le dernier (...) mais un rapport d'avancement dĂ©crivant les activitĂ©s de la Mission, indiquant que les travaux se poursuivaient » et il lui semble raisonnable que certaines conclusions soient laissĂ©es pour le rapport final, puisque des rĂ©sultats de tests Ă©taient encore Ă  l'Ă©tude[138]. L'Ă©quipe d'investigation de Bellingcat fait un comparatif et conclut qu'au moment de sa publication, le courriel est obsolĂšte, que les points qu'il soulĂšve ont Ă©tĂ© pris en compte dans le rapport final, et que WikiLeaks et les quelques mĂ©dias qui ont couvert cette fuite ont « Ă©chouĂ© Ă  comprendre Ă  la fois le contexte dans lequel a Ă©tĂ© Ă©crit ce courriel ainsi que le rapport final de l’OIAC sur Douma lui-mĂȘme »[139].

Le 6 fĂ©vrier 2020, le Directeur gĂ©nĂ©ral de l'OIAC partage les conclusions de l'enquĂȘte indĂ©pendante ouverte en mai 2019 Ă  la suite des fuites de documents internes. L'enquĂȘte rĂ©fute que l'organisation aurait manipulĂ© des preuves concernant les Ă©vĂšnements de Douma et affirme que les deux anciens employĂ©s prĂ©sentĂ©s comme des lanceurs d'alerte avaient peu d'accĂšs direct aux preuves et ont gonflĂ© leur rĂŽle au sein de l'Ă©quipe, l'un n'ayant jamais fait partie de l'Ă©quipe ayant enquĂȘtĂ© Ă  Douma et l'autre seulement pendant une brĂšve pĂ©riode. Le directeur dĂ©clare : « Les inspecteurs A et B ne sont pas des lanceurs d'alerte. Ce sont des individus qui ne pouvaient pas accepter que leur avis ne soit pas Ă©tayĂ© par des preuves ». Il ajoute que les deux hommes ont violĂ© leurs obligations envers l'organisation et pourrait ĂȘtre poursuivis en justice[140] - [141] - [142].

En octobre 2020, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France votent contre donner la possibilitĂ© Ă  JosĂ© Bustani, ancien directeur de l'OIAC, de s'exprimer devant le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies ; il souhaitait dĂ©fendre les lanceurs d'alerte ayant « osĂ© dĂ©noncer de possibles comportements irrĂ©guliers de l'OIAC »[143] - [144].

Fin octobre, l'Ă©quipe d'investigation de Bellingcat publie le brouillon d'une lettre de l'OIAC adressĂ©e Ă  « Alex », rĂ©pondant Ă  ses plaintes et lui expliquant les rĂ©sultats trouvĂ©s aprĂšs que celui-ci ait quitte l'OIAC. Cette lettre n'avait jamais Ă©tĂ© publiĂ©e par Wikileaks ni par les journalistes ayant repris les dires d'Alex (Peter Hitchens, Robert Fisk et Aaron MatĂ©). Bellingcat conclut que ce courrier prouve que les allĂ©gations d'Alex sont fausses, et prĂ©cise que les conclusions de l'OIAC ne sont pas remises en cause, pas mĂȘme par la fĂ©dĂ©ration de Russie ni la RĂ©publique arabe syrienne. Bellingcat ne sait pas si ce courrier Ă©tait connu de Wikileaks ou des journalistes[145].

DiffĂ©rentes enquĂȘtes incluant le CIJA, la BBC et le Times dĂ©montrent que le Working group on Syria, propaganda and media, le groupe pro-Assad Ă  l'origine de la fuite, a des liens avec plusieurs ambassades russes, avec Wikileaks, avec Vanessa Beeley, une propagandiste pro-Assad, avec les mĂ©dias russes d’État, qui ont collaborĂ© pour attaquer le travail de l'OIAC et tenter de discrĂ©diter le sĂ©rieux de l'organisation, ainsi que celui de journalistes indĂ©pendants, ce qui a eu pour effet d'amplifier la propagande de guerre du Kremlin et du rĂ©gime Assad, et de nier les droits des Syriens Ă  la justice, selon le responsable d'Amnesty International[146] - [147] - [148] - [149] - [150] - [151] - [152] - [153].

EnquĂȘtes journalistiques

Le 8 avril, Al Jazeera recueille des tĂ©moignages de survivants et de militants juste aprĂšs l'attaque chimique. L'un des survivants, Khaled Abou Jaafar, dĂ©clare que « des gens sur le toit ont rĂ©ussi Ă  voir les bombes au gaz qui tombaient des avions », dĂ©crivant ce que Jaafar a dit ĂȘtre du gaz vert Ă©manant des bonbonnes tombant du ciel. Ceux qui ont vu ces derniĂšres sont alors descendus prĂ©venir les autres d'Ă©vacuer les sous-sols. Khaled Abou Jaafar raconte qu'il a pu faire trois aller-retours pour Ă©vacuer les enfants, mais qu'ensuite il ne pouvait plus respirer. Il a perdu connaissance, et lorsqu'il s'est rĂ©veillĂ©, on le lavait Ă  l'eau, et une substance jaune sortait de sa bouche. D'aprĂšs lui, les personnes qui ne sont pas sorties des abris sont mortes : « nous sommes entrĂ©s dans ces bĂątiments et avons trouvĂ© des corps dans les escaliers et sur le sol - ils sont morts en tentant de sortir ». La militante Alaa Abou Yasser faisait aussi partie de ceux qui ont essayĂ© d'Ă©vacuer les gens : « Je suis allĂ© dans un bĂątiment oĂč environ 35 personnes Ă©taient mortes Ă  la suite de cette attaque, les scĂšnes que j'ai vues Ă©taient insupportables, c'est comme si je n'avais jamais rien vu dans les films ». Elle a vu sur des cadavres de l'« Ă©cume Ă  la bouche »[154].

Bellingcat, s'appuyant sur une sĂ©rie de six vidĂ©os postĂ©es sur Youtube, Ă©tudie le cas du bĂątiment touchĂ© par l'attaque du 7 avril vers 19h30, lorsque deux hĂ©licoptĂšres du gouvernement sont vus au-dessus de Douma. Trois vidĂ©os montrent au total 34 cadavres Ă  l'intĂ©rieur du bĂątiment. Une vidĂ©o tournĂ©e sur le toit d'un bĂątiment montre un cylindre jaune, qui est identique aux cylindres de gaz comprimĂ© dĂ©jĂ  observĂ©s dans le passĂ© lors du signalement d'attaques au chlore en Syrie. Cette vidĂ©o montre aussi la ville aux alentours du bĂątiment, ce qui permet de le gĂ©olocaliser. Une vidĂ©o, filmĂ©e par SMART new agency, un mĂ©dia d'opposition, montre la sortie des cadavres de l'immeuble, qui est gĂ©o-localisable par des dĂ©tails filmĂ©s sur sa façade extĂ©rieure. La gĂ©olocalisation est identique Ă  celle obtenue pour la vidĂ©o filmĂ©e sur le toit de l'immeuble. La vidĂ©o de SMART new agency permet aussi de voir de multiples dĂ©tails de l'intĂ©rieur du bĂątiment, par exemple un vĂ©lo ayant un panier blanc, que l'on retrouve dans les autres vidĂ©os filmĂ©es uniquement Ă  l'intĂ©rieur du bĂątiment. Bellingcat conclut que toutes les vidĂ©os ont Ă©tĂ© filmĂ©es au mĂȘme endroit. Par ailleurs, Bellingcat signale que le rĂ©seau Sentry Syria, dont les membres observent le ciel et les vols de l'armĂ©e russe et syrienne, rapporte que deux hĂ©licoptĂšres de transport Hip ont dĂ©collĂ© de la base aĂ©rienne de Doumeir au nord de Damas en direction de Douma vers 19h00 et que vers 19h30 deux hĂ©licoptĂšres Hip ont Ă©tĂ© vus au-dessus de Douma. Selon Bellingcat, ce type d'hĂ©licoptĂšre a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© utilisĂ© lors de prĂ©cĂ©dentes attaques au chlore. Toutes ces observations permettent Ă  Bellingcat de conclure qu'il est « hautement probable » qu'une attaque chimique a eu lieu, effectuĂ©e par largage de cylindre de gaz, le plus probable Ă©tant l'utilisation du chlore. Bellingcat indique que ce type de cylindre n'a jamais Ă©tĂ© utilisĂ© pour du sarin, qui semble un dispositif improbable pour ce type de neurotoxique, mais qu'un autre agent chimique ayant les mĂȘmes effets que le sarin a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© utilisĂ©[46] - [49].

Visite de presse du 16 avril

Le 16 avril 2018, alors que les experts de l'OIAC ne sont pas encore autorisés à se rendre à Douma, le régime syrien organise une visite de presse à l'intérieur de la ville[155], à laquelle participent différents grands reporters dont Stefan Borg pour TV4 SuÚde, Seth Doane pour CBS News, Bassem Mroue pour l'Associated Press et Robert Fisk pour The Independent[156] - [157].

  • Robert Fisk est, depuis 2013, considĂ©rĂ© comme favorable au camp loyaliste[158] - [157] - [159] - [160] - [161]. Il a visitĂ© l'hĂŽpital de Douma et a rapportĂ© le tĂ©moignage d'un mĂ©decin qui ne travaillait pas la nuit du 7 avril. Ce dernier, qui dĂ©signe les rebelles comme des « terroristes », adoptant ainsi le langage du rĂ©gime, affirme que les personnes qui se sont retrouvĂ©es Ă  l'hĂŽpital souffraient d'hypoxie (manque d'oxygĂšne), en raison de leur confinement dans des tunnels lors d'un bombardement ayant soulevĂ© de la poussiĂšre et affirme aussi que les images diffusĂ©es dans les mĂ©dias ont Ă©tĂ© tournĂ©es par un « Casque Blanc » qui a criĂ© « Gaz ! », provoquant ainsi une scĂšne de panique dans l'hĂŽpital. Lui-mĂȘme n'Ă©tait pas prĂ©sent cette nuit-lĂ  mais dit que « tous les mĂ©decins savent ce qui s'est passĂ© ». Robert Fisk n'a pas pu rencontrer les deux mĂ©decins de garde la nuit du 7 avril, ceux-ci Ă©tant partis Ă  Damas dans le cadre d'une enquĂȘte sur les armes chimiques[162]. L'article de Robert Fisk est abondamment repris par les mĂ©dias russes RT et Sputnik, ainsi que par des sites conspirationnistes[158]. Pour Conspiracy Watch, l'article est « emblĂ©matique des manquements de son auteur Ă  la plus Ă©lĂ©mentaire dĂ©ontologie », Ă©tant donnĂ© que « le mĂ©decin interviewĂ© n’avait pas Ă©tĂ© tĂ©moin direct de la situation qu’il rapportait » et qu'« il Ă©tait Ă©vident que l’homme n’allait pas mettre en cause le rĂ©gime alors qu’il Ă©tait sous le contrĂŽle de ses agents »[158].
  • De leur cĂŽtĂ© Stefan Borg pour TV4 Sweden, Seth Doane pour CBS News comprennent qu'ils ne sont pas autorisĂ©s Ă  se rendre sur le site de l'attaque et considĂ©rant qu'il leur faut une autorisation pour tout, dĂ©cident d'Ă©chapper Ă  la garde des agents gouvernementaux pour trouver par eux-mĂȘmes, grĂące aux coordonnĂ©es GPS, le lieu de l'attaque. Ils interrogent un rĂ©sident qui dĂ©clare avoir survĂ©cu Ă  l'attaque mais avoir perdu sa femme, sa mĂšre et ses frĂšres dans l'attaque chimique, et Stefan Borg, dans le sous-sol du bĂątiment affirme dĂ©celer une odeur qu'il ne reconnaĂźt pas et ajoute que sa gorge lui fait mal[156] - [163] - [164].
  • Tandis que l'Associated Press a interviewĂ© un tĂ©moin : Khaled Mahmoud Nuseir, raconte qu'il a vu sa famille morte, de la mousse Ă  la bouche, dans un abri souterrain oĂč s'est rendu l'AP, qui a constatĂ© une odeur Ă©trange. Plusieurs survivants interviewĂ©s tĂ©moignent avoir senti une odeur bizarre eux aussi le 7 avril, tandis que des gens criaient: « c'est du chlore ». Khaled Mahmoud Nuseir accuse les rebelles d'ĂȘtre responsables de l'attaque, le journaliste prĂ©cise que l'interview a lieu non loin des troupes gouvernementales. Le mĂ©decin Ahmed Abed al-Nafaa, qui a quittĂ© la Syrie aprĂšs le 7 avril, tĂ©moigne qu'il a vu des hĂ©licoptĂšres dans le ciel avant l'attaque prĂ©sumĂ©e et que lorsqu'il a voulu entrer dans l'abri souterrain, il a Ă©tĂ© submergĂ© par une odeur de chlore et ses camarades l'en ont sorti. L'AP rapporte que dimanche 15 avril, la tĂ©lĂ© syrienne a diffusĂ© des interviews de mĂ©decins affirmant n'avoir trouvĂ© aucune trace de gaz toxique Ă  Douma et conclut que les rĂ©cits des personnes interviewĂ©es contredisent la version des Syriens et des Russes, qui nient toute attaque chimique[165].

The Guardian, dans un article du 17 avril 2018, rapporte que le Docteur Ghanem Tayara, directeur du Syndicat des organisations de soins mĂ©dicaux et de secours (UOSSM), a dĂ©clarĂ© que les mĂ©decins qui se sont occupĂ©s des patients dans les heures qui ont suivi l'attaque du 7 avril ont Ă©tĂ© informĂ©s que leurs familles seraient menacĂ©es s'ils tĂ©moignaient publiquement ou fournissaient des preuves. Le chef de la plus grande agence de secours mĂ©dicale syrienne affirme que les responsables syriens ont saisi des Ă©chantillons biologiques, et ont forcĂ© les mĂ©decins Ă  abandonner leurs patients. Certains mĂ©decins syriens interviewĂ©s directement par The Guardian affirment avoir subi des intimidations de la part du rĂ©gime et que cela a empirĂ© avec l'arrivĂ©e des experts de l'OIAC en Syrie. Ils tĂ©moignent de façon anonyme craignant pour leur vie et celle de leur famille. Le Docteur Ghanem Tayara, qui est basĂ© Ă  Birmingham, s'est rendu en Turquie pour superviser le dĂ©part de Syrie de certains des mĂ©decins de Douma. Il affirme que tout mĂ©decin ayant quittĂ© Douma a Ă©tĂ© fouillĂ© minutieusement pour vĂ©rifier qu'il ne partait pas avec des Ă©chantillons. Il dĂ©clare aussi que la police militaire russe est fortement impliquĂ©e et mĂȘme dirige les opĂ©rations de surveillance. Selon Tayra, les mĂ©decins de Douma connaissaient les effets du chlore, mais n'avaient encore jamais rien vu de comparable Ă  ce qui s'est produit le 7 avril : ils ont observĂ© une atteinte du systĂšme nerveux et de la mousse. D'aprĂšs l'un des mĂ©decins interviewĂ© par The Guardian, leurs collĂšgues mĂ©decins qui sont passĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©vision syrienne ont Ă©tĂ© contraints de mentir pour pouvoir rester en Syrie en affirmant qu'il ne s'Ă©tait rien passĂ©. Un autre mĂ©decin dĂ©clare que personne ne peut tĂ©moigner, car il leur a Ă©tĂ© dit que sinon les centres mĂ©dicaux seraient dĂ©truits en plus de ceux qui y travaillent. The Guardian cite aussi le cas de Abou Walid, un survivant qui tĂ©moigne qu'il a vu son fils tousser et qu'ensuite il a perdu connaissance pendant cinq heures. Lorsqu'il s'est rĂ©veillĂ©, on l’aspergeait d'eau et il a Ă©tĂ© prĂ©venu que sa famille Ă©tait morte dans l'attaque chimique. Un autre mĂ©decin tĂ©moigne que les rĂ©sidents eux aussi sont contraints de dire que rien n'a eu lieu[105].

Le New York Times, dans un article sorti le 25 juin, affirme que leur enquĂȘte « a rĂ©vĂ©lĂ© de nombreux Ă©lĂ©ments de preuve qui contredisent M. Assad et ses alliĂ©s », Ă  savoir qu'aucune attaque chimique n'aurait eu lieu Ă  Douma le 7 avril. Parmi ces Ă©lĂ©ments, les bosses sur l'avant de la bombe, les marques de treillis et les cĂąbles trouvĂ©s dans les dĂ©bris « sont la preuve que la bombe a Ă©tĂ© larguĂ©e d'un aĂ©ronef » (« aircraft », dans le texte). Et comme « l'armĂ©e syrienne contrĂŽle l'espace aĂ©rien au-dessus de Douma, il serait presque impossible que l'attaque ait Ă©tĂ© orchestrĂ©e par des combattants de l'opposition qui n'ont pas d'aviation ». De plus, la corrosion noire est une preuve qui confirme que le chlore a Ă©tĂ© utilisĂ© dans l'attaque, car elle est « similaire Ă  celle qui est causĂ©e lorsque le mĂ©tal est exposĂ© au chlore et Ă  l'eau »[166].

Analyses

Les nĂ©gociations entre Moscou et les rebelles de la Ghouta ont Ă©chouĂ© quelques jours avant l'attaque chimique. Bachar el-Assad exigeait que Jaych al-Islam rende les armes ou quitte la ville, mais le groupe aurait affirmĂ© vouloir y rester en tant que « force de police locale », Ă  la fureur du gouvernement syrien. L'arme chimique aurait alors Ă©tĂ© utilisĂ©e comme moyen de guerre psychologique. Selon un communiquĂ© publiĂ© le 8 avril par l’agence syrienne officielle SANA au lendemain de l’attaque de Douma, Jaych al-Islam aurait demandĂ© Ă  nĂ©gocier avec Damas, et non plus avec Moscou comme c'Ă©tait le cas jusque-lĂ . Le journal libanais L'Orient-Le Jour, dĂ©clare que « selon certaines sources, Bachar el-Assad aurait dĂ©cidĂ© de s’imposer face Ă  la position russe, laquelle aurait permis une prĂ©sence islamiste Ă  sa porte ». L'Orient-Le Jour estime que Bachar el-Assad n'a aucune crainte d'une rĂ©action des occidentaux, ceux-ci redoutant un embrasement gĂ©nĂ©ralisĂ©, et qu'il s'attend Ă  des frappes - Ă©ventuelles - limitĂ©es comme ce fut le cas en 2017 aprĂšs l'attaque chimique de Khan Cheikhoun[57] - [167].

Pour le politologue Ziad Majed, de l'American University of Paris : « À chaque fois que le rĂ©gime utilise des armes chimiques, on se demande pourquoi
 Mais il faut bien comprendre que Bachar al-Assad a fait du meurtre une stratĂ©gie dĂ©libĂ©rĂ©e. Il est dĂ©cidĂ© Ă  exterminer ou dĂ©placer une partie de la sociĂ©tĂ© pour crĂ©er une Syrie plus homogĂšne. Dans cette mĂȘme Ghouta, l’armĂ©e syrienne a tuĂ© 1 500 personnes en 2013 avec du gaz sarin. Quel prix a payĂ© le rĂ©gime ? Aucun. Il sait qu’il peut continuer. Il envoie un message aux rebelles en disant : "Nous faisons ce que nous voulons, personne ne nous arrĂȘtera, vous n’avez rien Ă  nĂ©gocier." »[41]. D'un point de vue stratĂ©gique, il explique que « le principal groupe de Douma, Jaych al-Islam, disposait encore de plusieurs milliers de combattants » et qu'avec ces frappes, « Bachar al-Assad les pousse au dĂ©sespoir et leur rappelle qu’ils devront de toute façon se plier Ă  ses conditions » car « en poussant les habitants Ă  quitter leurs abris et Ă  sortir dans les rues, les gaz les exposent aux bombes de l’aviation, leur ĂŽtant leurs ultimes protections ».

Pour le gĂ©ographe Fabrice Balanche, chercheur au Washington Institute for Near East Policy, il n'y « aucun doute » sur l'implication de l'armĂ©e syrienne dans l'attaque chimique de Douma, car « d'un point de vue tactique, les gaz sont utilisĂ©s car il y a des tunnels, des caves, des bunkers oĂč sont rĂ©fugiĂ©s les combattants mais Ă©galement des civils, et il n'y a guĂšre d'autre moyen pour les en faire sortir. [...] et c'est un instrument de terreur, par consĂ©quent cela a poussĂ© les rebelles Ă  accĂ©lĂ©rer leur dĂ©part de Douma »[168].

Un journaliste de l'opposition syrien estime que le régime syrien veut terroriser la population afin qu'elle fasse pression sur les rebelles pour qu'ils partent.

The Intercept estime plausible que le chlore soit utilisé comme arme de terreur et non arme de destruction[25] : contrairement au sarin qui est inodore et invisible, le chlore a une forte odeur et une couleur vert clair caractéristiques, et les victimes peuvent donc tenter de le fuir[169] - [25].

Le professeur ThĂ©odore Postol (en) estime que la cinquantaine de victimes mortes dans un mĂȘme immeuble est due Ă  un ensemble de conditions particuliĂšres : si le toit avait Ă©tĂ© plus Ă©pais, le cylindre ne l'aurait pas traversĂ© et le chlore aurait pu se rĂ©pandre Ă  l'air libre. Mais le cylindre, que le professeur estime avoir Ă©tĂ© larguĂ© par l'armĂ©e syrienne, a atterri de telle maniĂšre qu'il a dĂ©versĂ© son contenu dans la piĂšce sous le toit. S'appuyant sur une Ă©tude du bĂątiment menĂ©e par le Forensic Architecture, le professeur estime que la diffusion du gaz dans un espace clos a conduit Ă  une concentration du chlore plusieurs centaines de fois supĂ©rieure Ă  la dose lĂ©tale. Descendant vers les Ă©tages infĂ©rieurs, le chlore aurait certes perdu en densitĂ©, mais cette derniĂšre serait restĂ©e suffisante pour ĂȘtre mortelle[25]. Les calculs de Bellingcat montrent Ă©galement que les concentrations de chlore dans le bĂątiment Ă©taient suffisantes pour ĂȘtre mortelles, mais le site ajoute que cela n'exclut pas que des agents neurotoxiques, plus lĂ©taux que le chlore, aient Ă©galement pu ĂȘtre utilisĂ©s[169].

De mĂȘme, pour Nicolas Tenzer, prĂ©sident du centre d'Ă©tudes et de rĂ©flexions pour l'action politique et chargĂ© d'enseignement Ă  Sciences-Po Paris, il n'y a « absolument aucun doute » sur la responsabilitĂ© du rĂ©gime de Bachar el-Assad, « c'est le seul Ă  possĂ©der de tels stocks aujourd'hui, qui n'ont d'ailleurs pas Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s »[170].

Scott Ritter, ancien inspecteur de l'ONU, estime le 11 avril 2018 que des preuves concrÚtes sont nécessaires avant que les Américains ne frappent la Syrie[171], puis, en juin 2018, aprÚs lecture du document interne ayant fuité de l'OIAC, évoque la possibilité d'une responsabilité des rebelles[172]. Pour CounterPunch, la thÚse d'une mise en scÚne par les rebelles n'est pas crédible, et le site doute que les rebelles aient pu « monter un cylindre de gaz pesant 150 kg » au sommet d'un immeuble « sans se faire voir »[173].

Mezri Haddad, journaliste, Ă©crivain, philosophe et diplomate tunisien, estime que le rĂ©gime syrien n'avait pas intĂ©rĂȘt Ă  bombarder Douma avec des armes chimiques, car, selon lui, la ville Ă©tait « quasiment libĂ©rĂ©e » des rebelles[174].

Selon Jean-Marc Lafon, cofondateur de l'institut Action rĂ©silience : « Il ne reste plus beaucoup de troupes syriennes qui soient, d'un point de vue opĂ©rationnel, trĂšs efficaces. Donc ces troupes-lĂ , il est important de faire en sorte qu'elles soient dĂ©ployĂ©es le moins longtemps possible Ă  un endroit pour les envoyer Ă  un autre. Et c'est l'un des intĂ©rĂȘts opĂ©rationnels d'utiliser des armes chimiques, mĂȘme si la victoire Ă  court terme est assurĂ©e : cela limite la durĂ©e de la prĂ©sence de troupes efficaces sur un territoire et cela permet de les dĂ©ployer trĂšs vite ailleurs oĂč on en a grand besoin. Bachar Al-Assad a un intĂ©rĂȘt opĂ©rationnel Ă  utiliser des armes chimiques et c'est pourquoi il y a un intĂ©rĂȘt concret Ă  en dissuader l'utilisation »[175].

Conséquences

Dans la nuit du 8 au 9 avril 2018, l'aĂ©roport militaire T-4, Ă©galement appelĂ© l'aĂ©roport militaire de Tiyas, situĂ© entre Homs et Palmyre, est la cible d'une frappe aĂ©rienne, menĂ©e par deux avions de combat F-15 depuis l'espace aĂ©rien libanais, qui font au moins 14 morts[176] - [177]. Bien qu'ayant menacĂ© d'effectuer une riposte militaire en reprĂ©sailles Ă  l'attaque chimique de Douma, les États-Unis et la France dĂ©mentent ĂȘtre impliquĂ©s[176] - [177]. Mais rapidement, la Russie accuse IsraĂ«l, imitĂ© par la Syrie qui se rĂ©tracte aprĂšs avoir dans un premier temps accusĂ© les États-Unis[176] - [177]. L'armĂ©e israĂ©lienne, qui effectue rĂ©guliĂšrement des frappes aĂ©riennes en Syrie, et qui avait notamment dĂ©jĂ  bombardĂ© la base aĂ©rienne de Tiyas en fĂ©vrier, « dĂ©cline tout commentaire »[176] - [177].

Dans la nuit du 13 au 14 avril 2018, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France[178] - [179] lancent une attaque aĂ©rienne sur quatre positions du gouvernement syrien, dont un centre de recherche, un complexe militaire stockant des armes chimiques prĂšs de Homs et un poste de commandement. Le secrĂ©taire Ă  la dĂ©fense amĂ©ricaine James Mattis la dĂ©crit comme Ă©tant une « frappe ponctuelle afin d'envoyer un message clair au prĂ©sident syrien Bachar el-Assad et ses lieutenants meurtriers », sans notification prĂ©alable Ă  la partie russe, tout en Ă©vitant « au maximum » les positions russes et civiles afin de « ne pas accroĂźtre les tensions dans la rĂ©gion »[180] - [181]. Toutefois, selon CNN, citant des sources proches du gouvernement amĂ©ricain, Mattis aurait, au cours d'une rĂ©union le 12 avril 2018, conseillĂ© Ă  Trump d'attendre des preuves plus dĂ©finitives avant de mener une Ă©ventuelle attaque, le mettant en garde contre une escalade militaire[182]. Les États-Unis et la France ont publiĂ© des rapports d'Ă©valuation dĂ©taillant les informations sur lesquelles se sont fondĂ©es la dĂ©cision d'une frappe aĂ©rienne[93] - [94].

D'aprĂšs The Guardian, « les stratĂšges [des États-Unis, Royaume-Uni et France] sont anxieux d'Ă©viter de dĂ©truire des Ă©quipements russes ou du personnel russe stationnĂ©s en Syrie, pouvant potentiellement provoquer une rĂ©action de Moscou », le scĂ©nario d'« une attaque sur le palais prĂ©sidentiel d'Assad a Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e » et il semble que de potentielles ripostes occidentales seraient « focalisĂ©es sur les capacitĂ©s chimiques prĂ©sumĂ©es de la Syrie », comme le Centre d'Études et de Recherche Ă  l'ouest de Damas que « les États-Unis soupçonnent d'ĂȘtre impliquĂ© dans la prĂ©paration d'armes chimiques », ainsi que sur « les bases aĂ©riennes oĂč les armes chimiques sont prĂ©sumĂ©es avoir Ă©tĂ© stockĂ©es et les avions ayant prĂ©tendument Ă©tĂ© utilisĂ©s pour les attaques » et les postes de commandement[91].

Les États-Unis et leurs alliĂ©s ont tirĂ©, selon les autoritĂ©s, deux fois plus de munitions que le raid de 2017 soit 105 au total. Les AmĂ©ricains ont envoyĂ© 85 missiles et ont utilisĂ© trois navires de l'United States Navy et des bombardiers B-1[183] - [184].

La France a tiré 9 missiles SCALP-EG depuis des Dassault Rafale et employé 3 missiles de croisiÚre navals depuis la frégate multi-missions Aquitaine[178] - [185].

La participation britannique est un tir de 8 missiles Storm Shadow depuis 4 chasseurs Tornado GR4 de la Royal Air Force stationnés sur la base aérienne britannique Akrotiri à Chypre contre un complexe militaire à 24 km à l'ouest de Homs[186].

Le 16 avril 2018, la France engage une procĂ©dure de retrait de la LĂ©gion d'honneur de Bachar el-Assad[187], mais ce dernier la rend avant la fin de cette procĂ©dure par le biais de l'ambassade de Roumanie qui parraine les intĂ©rĂȘts français en Syrie en protestation des bombardements de BarzĂ© et de Him Shinshar par l'armĂ©e française et qualifie Ă©galement la France de « rĂ©gime esclave » des États-Unis[188] - [189].

Liens externes

Vidéographie

Articles

Notes et références

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