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Chelsea Manning

Chelsea Elizabeth Manning, nĂ©e Bradley Edward Manning le Ă  Crescent (Oklahoma), est une ancienne analyste militaire de l'armĂ©e des États-Unis de nationalitĂ© amĂ©ricano-britannique qui a Ă©tĂ© condamnĂ©e et incarcĂ©rĂ©e pour trahison aux États-Unis aprĂšs avoir rĂ©vĂ©lĂ© des exactions de soldats amĂ©ricains sur des civils irakiens.

Chelsea Manning
Chelsea Manning en 2017.
Biographie
Naissance
Nationalités
Formation
Tasker Milward Voluntary Controlled School (en)
Montgomery College (en)
Activités
Militaire, militante, informaticienne, analyste militaire
Autres informations
Parti politique
Arme
Grades militaires
Conflit
Condamnée pour
Lieux de détention
Caserne disciplinaire des États-Unis (-), Alexandria City Jail (en) (), Alexandria City Jail (en) (-)
Distinctions
Liste détaillée
signature de Chelsea Manning
Signature

Manning transmet en 2010 à WikiLeaks des documents militaires classés secret défense relevant du domaine de la Défense nationale, notamment sur la mort de civils pendant la guerre d'Afghanistan (Afghan War Diary), ainsi que des preuves visuelles d'exactions de l'U.S. Army pendant la guerre d'Irak (photos de l'humiliation de détenus de la prison d'Abou Ghraib, vidéo du raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad). La diffusion de ces informations lui vaut, le , une condamnation à 35 ans de prison.

Au lendemain de sa condamnation, Manning dĂ©clare ĂȘtre une femme transgenre et entame des dĂ©marches pour changer d'identitĂ© et prendre le prĂ©nom de Chelsea. En 2014, la justice des États-Unis reconnaĂźt son changement de nom en Chelsea Elizabeth Manning. En 2015, l'armĂ©e l'autorise Ă  entamer son traitement hormonal, et le mois suivant, la cour d'appel de l'U.S. Army statue qu'elle doit ĂȘtre dĂ©signĂ©e via des pronoms fĂ©minins ou neutres dans les procĂ©dures lĂ©gales.

Le , l'administration Obama décide de commuer la peine de Manning, rendant possible sa libération anticipée[1]. Elle sort de prison le , sept ans aprÚs son arrestation survenue le [2].

Chelsea Manning est de nouveau emprisonnĂ©e le 16 mai 2019 Ă  la suite de son refus de tĂ©moigner dans l'enquĂȘte concernant WikiLeaks. Elle est dĂ©tenue au Alexandria detention center Ă  Alexandria en Virginie[3]. Le 12 mars 2020, Chelsea Manning est libĂ©rĂ©e le lendemain d'une tentative de suicide, aprĂšs 301 jours d’incarcĂ©ration.

Biographie

Petite enfance

Manning durant sa petite enfance.

Manning naĂźt le Ă  Crescent dans l'Oklahoma, de Susan Fox, originaire du pays de Galles, et son mari, le capitaine Brian Manning. Ce dernier est de nationalitĂ© amĂ©ricano-britannique[4]. Brian a rejoint l'US Navy en 1974 Ă  19 ans, et y a travaillĂ© pendant cinq ans en tant qu'analyste des services de renseignements. Il rencontre Susan dans un Woolworth's alors qu'il est stationnĂ© Ă  Cawdor Barracks (en) au pays de Galles[5]. Leur fille aĂźnĂ©e, Casey, naĂźt en 1976. Le couple rentre aux États-Unis en 1979, emmĂ©nageant d'abord en Californie, puis dans une maison Ă  deux Ă©tages en dehors de Crescent, avec une piscine et 2 hectares de terrain oĂč ils Ă©lĂšvent des cochons et des poulets[6].

Casey a tĂ©moignĂ© devant la cour martiale que leurs deux parents Ă©taient alcooliques, et que leur mĂšre avait Ă©tĂ© constamment soĂ»le pendant sa grossesse. David Moulton, psychiatre de la marine des États-Unis, a tĂ©moignĂ© que les traits du visage de Manning prĂ©sentaient des signes du syndrome d'alcoolisation fƓtale[7]. Casey devient la principale personne Ă  s'en occuper, se levant la nuit pour lui prĂ©parer le biberon. Manning est alimentĂ© uniquement au lait et Ă  la nourriture pour bĂ©bĂ© jusqu'Ă  ses deux ans ; de petite taille pour son Ăąge, Manning atteint 1,57 m Ă  l'Ăąge adulte avec un poids de 105 livres soit environ 48 kg[8] - [9] - [10].

Son pĂšre travaille en tant que chef de projet en technologie de l'information pour une agence de location de voitures, et est souvent en dĂ©placement. La maison familiale se trouve Ă  plusieurs miles de la ville et sa mĂšre est incapable de conduire. Elle passe ses journĂ©es Ă  boire, alors que son enfant est livrĂ© Ă  lui-mĂȘme, jouant aux legos ou Ă  l'ordinateur. Brian Manning s'approvisionne en nourriture avant ses voyages, et laisse des chĂšques prĂ©-signĂ©s pour les enfants et pour payer les factures. Une voisine a dĂ©clarĂ© que lorsqu'une sortie collective Ă©tait organisĂ©e par l'Ă©cole primaire, elle lui donnait de la nourriture supplĂ©mentaire ou de l'argent pour s'assurer que Manning ait de quoi se nourrir[11].

Divorce des parents et déménagement au pays de Galles

Dans son enfance, Manning est athĂ©e et ouvertement en opposition aux religions, gardant le silence Ă  plusieurs reprises durant la partie du serment d'allĂ©geance au drapeau des États-Unis qui se rĂ©fĂšre Ă  Dieu. Selon les dĂ©clarations ultĂ©rieures de son pĂšre Ă  PBS, Manning excelle alors au saxophone, en sciences, sur l'ordinateur, crĂ©ant son premier site Web Ă  dix ans et autodidacte dans l'utilisation de PowerPoint, gagne trois annĂ©es de suite le grand prix Ă  une exposcience locale, et en sixiĂšme annĂ©e aprĂšs la maternelle, obtient le premier prix Ă  un « quiz bowl ».

À 13 ans, Manning commence Ă  s'interroger sur son orientation sexuelle. C'est Ă  cette Ă©poque que ses parents divorcent ; Manning et sa mĂšre dĂ©mĂ©nagent dans un appartement Ă  Crescent. L'instabilitĂ© de sa mĂšre s'amplifie et, en 1998, elle fait une tentative de suicide[5] ; Casey doit la conduire Ă  l’hĂŽpital, avec Manning assis Ă  l'arriĂšre, devant s'assurer que leur mĂšre continue de respirer. Brian Manning se remarie avec une femme nommĂ©e aussi Susan, qui a un fils d'une relation prĂ©cĂ©dente. Manning rĂ©agit apparemment mal quand le fils de celle-ci prend lui aussi le patronyme de Manning ; il aurait dĂ©clarĂ© Ă  sa mĂšre : « Je ne suis plus personne maintenant. »

En novembre 2001, Manning et sa mĂšre quittent les États-Unis, emmĂ©nageant Ă  Haverfordwest, au pays de Galles, oĂč sa mĂšre a de la famille[5]. Manning va Ă  l'Ă©cole secondaire de Tasker Milward. Un camarade de classe du collĂšge Ed Caesar a dĂ©clarĂ© au Sunday Times que sa personnalitĂ© Ă©tait « unique, vraiment unique. TrĂšs excentrique, il avait des avis sur tout, trĂšs politique, trĂšs intelligent, et s'exprimait bien. » Son intĂ©rĂȘt pour les ordinateurs est constant, et en 2003 avec un ami ils crĂ©ent un site Internet, angeldyne.com, un forum qui propose des jeux et de la musique en tĂ©lĂ©chargement.

Manning devient la cible de vexations Ă  l'Ă©cole en tant que seul AmĂ©ricain et, de plus, perçu comme un garçon effĂ©minĂ©. Manning confie Ă  deux amis dans l'Oklahoma son homosexualitĂ©, mais sans s'ouvrir Ă  ce sujet au pays de Galles. Les Ă©lĂšves de son Ă©cole galloise imitent son accent et, une fois, l’abandonnent pendant une excursion en camping ; Manning se rĂ©veille un matin seul dans le camp, alors que tous les autres avaient rangĂ© leurs tentes et Ă©taient partis en l'abandonnant[12].

Retour aux États-Unis

En 2005, Manning retourne aux États-Unis, craignant que sa mĂšre soit trop malade pour s'en sortir[5], rejoint son pĂšre qui vit en Oklahoma avec sa seconde Ă©pouse et son enfant, et obtient un travail en tant que dĂ©veloppeur dans une entreprise de gĂ©nie logiciel, Zoto. Son pĂšre se montre critique envers son enfant qu'il perçoit comme un garçon effĂ©minĂ©[5].

Manning se retrouve sans emploi aprÚs que son pÚre l'oblige à quitter la maison. Manning vend alors des logiciels piratés pour survivre, avant de rejoindre l'armée[5].

CarriÚre au sein des forces américaines

En 2013, Manning est analyste militaire de l'Armée américaine de grade Private first class (anciennement Specialist, ou SPC).

Identité de genre

Les premiers éléments de sa transidentité remontent à ses confidences à Adrian Lamo, en 2010, quand, au cours de discussions sur les documents envoyés à Wikileaks, Manning fait état de son identité et de son désir d'entamer une transition[13] - [14] - [15]. Du fait de son placement en détention à partir de juin 2010, Manning n'a alors pas pu avoir accÚs à un traitement hormonal, ce qui explique son apparence masculine en août 2013 lors de sa condamnation.

Il n'existe aucune information infirmant ou confirmant un lien entre son identitĂ© de genre et l'affaire WikiLeaks. Cependant, selon une thĂ©orie, le contexte de la politique Don't ask, don't tell (abrogĂ©e Ă  la fin de 2010) aurait pu avoir une influence et donner une motivation supplĂ©mentaire Ă  Manning pour transmettre des informations Ă  Wikileaks[16]. Son avocat, David E. Coombs, a d'ailleurs utilisĂ© cet argument pour sa dĂ©fense[17]. À l'issue de son procĂšs, Manning annonce son dĂ©sir d'entamer un traitement hormonal, voire une chirurgie de rĂ©attribution sexuelle. NĂ©anmoins, ses conditions de dĂ©tention en prison militaire entravent la rĂ©alisation de ses souhaits[18].

Le , Manning demande publiquement qu'on l'appelle désormais « Chelsea Manning »[18] - [19] et compte demander un changement d'identité conformément à son genre revendiqué[20]. Néanmoins, la plupart des médias continuent de l'appeler Bradley, prénom utilisé depuis le début de l'affaire[21]. Chelsea dit s'attendre à ce que l'évocation des évÚnements ayant eu lieu avant son annonce puisse se faire encore avec le nom de Bradley[20].

Le , la Justice des États-Unis reconnaĂźt le changement de nom de Manning, qui s'appelle dĂ©sormais officiellement Chelsea Elizabeth Manning[22] - [23]. En fĂ©vrier 2015, l'armĂ©e autorise Manning Ă  entamer son traitement hormonal, et le mois suivant, la cour d'appel de l'U.S. Army statue que Chelsea Manning doit dĂ©sormais ĂȘtre dĂ©signĂ©e via des pronoms fĂ©minins ou neutres dans toutes les procĂ©dures lĂ©gales[24].

Affaire Manning

Contexte de l'accusation

Manning en 2012.

En avril 2010, WikiLeaks publie sur Internet une vidĂ©o du raid aĂ©rien du 12 juillet 2007 Ă  Bagdad intitulĂ©e Collateral Murder ; le 7 juillet, les autoritĂ©s des États-Unis dĂ©signent Bradley Manning comme l'informateur de WikiLeaks[25].

Le magazine Wired est le premier Ă  annoncer l'arrestation de Manning : le 6 juin, un article cosignĂ© par Kevin Poulsen raconte comment Manning aurait provoquĂ© son arrestation par ses propres rĂ©vĂ©lations, qui ont Ă©tĂ© ultĂ©rieurement rapportĂ©es aux autoritĂ©s par son interlocuteur, Adrian Lamo[26]. L'article prĂ©cise que ni le dĂ©partement d'État, ni le FBI ni l'ArmĂ©e n'avaient encore confirmĂ© cette arrestation[27]. Le 7 juin, l'ArmĂ©e publie un trĂšs bref communiquĂ© sur cette affaire[28]. Le lendemain, le magazine Wired rapporte que les autoritĂ©s des États-Unis s'interrogent sur la responsabilitĂ© de Manning dans la publication de 260 000 cĂąbles diplomatiques. Le dĂ©partement d'État n'avait alors pas la certitude que les dĂ©pĂȘches aient Ă©tĂ© dĂ©jĂ  transmises Ă  Wikileaks[note 1]. DĂ©but juin, Manning n'est pas encore officiellement accusĂ© ; mais fait l'objet d'une enquĂȘte en tant que suspect[29] tout en Ă©tant dĂ©tenu au KoweĂŻt en vue d'un futur jugement[28].

Le , Wikileaks rend publics les Afghan War Diaries, dont la source est désignée dÚs le lendemain comme étant Manning[30].

À partir du , Manning aurait eu des conversations en ligne avec Adrian Lamo[31]. Manning aurait expliquĂ© au hacker Adrian Lamo, avec qui il avait sympathisĂ©, qu'il aurait publiĂ© la vidĂ©o titrĂ©e Collateral Murder. Lamo, ayant eu par le passĂ© des ennuis avec la Justice amĂ©ricaine, aurait alors pris peur, craignant d’ĂȘtre de nouveau suspectĂ© pour complicitĂ©. Il l'a donc dĂ©noncĂ© au FBI, transmettant Ă©galement une copie de ses discussions par courriel avec le soldat au magazine Wired, qui en publie des extraits[32]. Ce geste a aussi Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© comme une manipulation de Lamo de maniĂšre Ă  obtenir la confession de Manning[14], le hacker ayant admis s'ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme un pasteur et comme un journaliste, faisant croire Ă  Manning que tout ce qu'il lui dirait serait couvert par le secret de la confession et le secret professionnel[13].

Poursuites

ArrĂȘtĂ© par l'United States Army Criminal Investigation Command en juin 2010[33] - [34], Manning est d'abord dĂ©tenu plus d'un mois dans une prison militaire de Camp Arifjan, au KoweĂŻt, sans aucune inculpation formelle[25] - [35] - [36]. Le 29 juillet 2010, Manning est emprisonnĂ© sur la base de Quantico, en Virginie. En avril 2011, un groupe d'experts dĂ©termine qu'il est en Ă©tat d'ĂȘtre jugĂ©[37], et le 16 dĂ©cembre 2011, une audience prĂ©liminaire recommande de le faire comparaĂźtre devant une cour martiale[38] - [39]. Manning est inculpĂ© le 23 fĂ©vrier 2012 en cour martiale et choisit de ne pas contester les chefs d'accusation.

Accusations portées contre Manning

Début juillet 2010, Bradley Manning est inculpé de huit chefs d'inculpation criminels et de quatre violations du rÚglement militaire[40].

Deux accusations, fondées sur le Uniform Code of Military Justice (UCMJ) en ses articles 92 et 134, sont portées contre lui : « transfert de données secrÚtes sur son ordinateur personnel et ajout de logiciel non autorisé sur un systÚme informatique confidentiel », ainsi que « communication, transmission et envoi d'information traitant de sécurité nationale à une source non autorisée »[25] - [41].

Il encourt alors 52 ans de prison pour les actes qui lui sont reprochĂ©s[35]. Son avocat militaire commis d'office est le major Thomas F. Hurley. À partir de fin aoĂ»t 2010 son avocat civil est David Coombs[33]. On ne dispose d'aucun tĂ©moignage public de Bradley Manning lui-mĂȘme depuis son incarcĂ©ration. L'une des rares personnes Ă  l'avoir rencontrĂ© depuis Ă  Quantico est David House[4].

Conditions de détention

À Quantico, Manning est soumis Ă  un isolement carcĂ©ral maximum (Maximum Custody Detainee) dans des conditions trĂšs dures : obligation de se tenir dans certaines positions pendant des heures ; ni lit, ni oreiller (en raison des craintes de tentatives de suicide) ; aucun contact avec les autres prisonniers[5]. Ces conditions ont Ă©tĂ© dĂ©crites comme cruelles, inhumaines et dĂ©gradantes par le rapporteur des Nations unies sur la torture[42] - [43], de nombreux intellectuels rappelant par ailleurs que l'isolement dans lequel Manning se trouve est comparable Ă  une situation de torture psychologique et constitue une violation de la Constitution des États-Unis[44] - [4].

ProcĂšs

L'ArmĂ©e amĂ©ricaine ayant refusĂ© de publier les transcriptions du procĂšs de Bradley Manning, la Freedom of the Press Foundation (« Fondation pour la libertĂ© de la presse ») a levĂ© plus de 100 000 dollars afin de retranscrire et mettre Ă  disposition dans le domaine public l'ensemble des dĂ©bats[45].

Le , la cour martiale de Fort George G. Meade dans le Maryland a tranchĂ© : Bradley Manning, Ă  l’origine des fuites de documents classifiĂ©s, est reconnu coupable de vingt des vingt-deux chefs d’accusation qui pesaient contre lui, il est dĂ©clarĂ© coupable de violation de la loi sur l’espionnage par le tribunal militaire ; il est, par contre, dĂ©clarĂ© « non coupable » de collusion avec l’ennemi, un chef d’accusation qui aurait pu lui valoir la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© sans possibilitĂ© de remise de peine[46]. Aux termes du verdict lu par la juge Denise Lin, il encourt 136 ans de prison aprĂšs ĂȘtre reconnu coupable des chefs d'accusation liĂ©s Ă  la violation de la lĂ©gislation sur l’espionnage[47].

Le , il est condamnĂ© Ă  35 ans de rĂ©clusion[48]. Il est incarcĂ©rĂ© Ă  la caserne disciplinaire des États-Unis situĂ©e Ă  Fort Leavenworth[48].

Le lendemain de sa condamnation, Manning rĂ©agit par l'intermĂ©diaire de son avocat en affirmant son espoir d'ĂȘtre graciĂ©. Dans le mĂȘme communiquĂ©, il fait part Ă©galement de son intention d'entamer une thĂ©rapie hormonale et de prendre le nom de « Chelsea Manning »[49].

Le , le commandant de la cour martiale qui avait condamné Bradley Manning refuse sa clémence et confirme la peine de 35 ans de prison[50].

GrĂšve de la faim et tentatives de suicide

Chelsea Manning fait une premiĂšre tentative de suicide le [51].

Le 9 septembre 2016, Manning entame une grĂšve de la faim pour protester contre ce qu'elle a dĂ©crit comme du harcĂšlement de la part des autoritĂ©s carcĂ©rales et du gouvernement. Le 13 septembre 2016, l'Union AmĂ©ricaine des LibertĂ©s Civiles (American Civil Liberties Union – ACLU) annonce que Manning a mis fin Ă  sa grĂšve de la faim, l'ArmĂ©e ayant entĂ©rinĂ© sa demande d'intervention chirurgicale en vue d'une transition sexuelle. Toutefois, l'opĂ©ration n'aura pas lieu avant sa libĂ©ration de prison en mai 2017[52].

Placée à l'isolement, Manning fait une seconde tentative de suicide, le [53].

Une troisiĂšme tentative a lieu le [54]. AprĂšs cette nouvelle tentative de suicide, Chelsea Manning est remise en libertĂ© et conduite Ă  l’hĂŽpital. Chelsea Manning avait Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ©e en mars 2019 pour « entrave Ă  la bonne marche de la justice », aprĂšs avoir refusĂ© de tĂ©moigner contre Julian Assange et Wikileaks dans le cadre d'un procĂšs Ă  huis clos devant un grand jury. Selon elle, cette procĂ©dure est « trĂšs susceptible » de conduire Ă  des abus et son groupe de soutien rappelle que « Mme Manning a dĂ©clarĂ© prĂ©cĂ©demment qu’elle ne renierait pas ses principes, quand bien mĂȘme cela devait lui porter de graves prĂ©judices »[55].

Conséquences et développements de l'affaire Manning

Hillary Clinton accepte « avec regrets » en mars 2011 la dĂ©mission d'un de ses porte-paroles au dĂ©partement d'État, Philip J. Crowley (en), Ă  la suite des propos « pleinement revendiquĂ©s » par ce dernier et qu'un journaliste de la BBC a rapportĂ©s, dans lesquels le traitement que le Pentagone rĂ©serve Ă  Bradley Manning est qualifiĂ© de « ridicule, contre-productif, et stupide »[note 2] - [56] - [57].

Soutiens

DĂ©but 2017, la candidature de Manning au prochain prix Nobel de la paix a Ă©tĂ© proposĂ©e par son cercle de soutien. Selon ce cercle, ce choix est largement justifiĂ© car Manning, par ses rĂ©vĂ©lations, aurait fortement participĂ© au retrait des troupes des États-Unis d'Irak. Sans elle, plusieurs scandales majeurs n'auraient pu ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©s, notamment sur la prison d'Abou Ghraib ou encore sur les programmes d’attaques de drones[58].

Des gens, tenant des drapeaux, des panneaux et une banderole avec notamment écrit dessus « Liberté pour Bradley Manning » en allemand, manifestent dans une rue.
Manifestation Ă  Francfort (Allemagne) en janvier 2012.

Des manifestations de soutien à Bradley Manning ont eu lieu en Allemagne, en Irlande[59], aux Pays-Bas[59], au Canada[59], en Australie[60] et aux États-Unis[59] (à Washington[61], à San Diego[60], à Cambridge / Boston[60], à Oakland[60]
).

On compte parmi ses soutiens :

En France, le , le premier prix au concours international de plaidoiries pour les droits de l'Homme organisé par la Ville de Caen et le Mémorial de Caen est remporté par un jeune avocat lillois pour sa plaidoirie « Bradley Manning : un soldat de la vérité »[66].

Comité de soutien à Bradley Manning

Le ComitĂ© de soutien Ă  Bradley Manning (en anglais : Bradley Manning Support Network) a Ă©tĂ© montĂ© par Mike Gogulski[67], citoyen des États-Unis vivant en Slovaquie, dans le but de lever des fonds pour payer les frais d'avocat de Bradley Manning (estimĂ©s Ă  130 000 dollars)[39]. Un ami de celui-ci, David House, est aussi impliquĂ© dans le montage de ce comitĂ© qui a Ă©tĂ© coordonnĂ© par Courage de rĂ©sister.

Plusieurs personnalitĂ©s ont rejoint ce comitĂ©, parmi lesquelles : Daniel Ellsberg, le lanceur d'alerte qui a livrĂ© pendant la guerre du ViĂȘt Nam les Papiers du Pentagone[68] ; le rĂ©alisateur engagĂ© Michael Moore[68] qui a soutenu le comitĂ© Ă  hauteur de 5 000 dollars[67] ; l'ancien agent de la CIA et militant politique Ray McGovern[69] ; et le colonel Ă  la retraite Mary Ann Wright[69].

WikiLeaks a contribuĂ© au comitĂ© de soutien Ă  hauteur de 15 000 dollars et l'ensemble des fonds levĂ©s par le comitĂ© dĂ©passaient en janvier 2011 les 100 000 dollars[70].

La levée de fonds organisée par cette association a permis de rassembler prÚs de 1 million de dollars[20].

À la suite de l'annonce du changement de genre de Manning, le comitĂ© a entamĂ© une procĂ©dure pour changer son intitulĂ© pour Private Manning Support Network[20].

Soutien de Ron Paul

Ron Paul, chef de file du mouvement libertarien au sein du Parti rĂ©publicain, a apportĂ© son soutien Ă  Bradley Manning le , dĂ©clarant que Manning avait fait plus pour la paix qu'Obama — faisant rĂ©fĂ©rence Ă  l'obtention du prix Nobel de la paix de celui-ci en 2009 : « Pendant que le PrĂ©sident Obama initiait et amplifiait des guerres anticonstitutionnelles Ă  l'Ă©tranger, Manning, dont les actions ont causĂ© exactement zĂ©ro mort, mettait en lumiĂšre la vĂ©ritĂ© derriĂšre ces guerres. Lequel des deux a le plus ƓuvrĂ© pour la paix, la rĂ©ponse est claire. »[note 3]

Libération de 2017

Chelsea Manning lors d'une interview au Wired Next Festival 2018, Milan.

Le , Ă  trois jours de la fin de sa prĂ©sidence, le prĂ©sident Obama rĂ©duit la peine de Chelsea Manning de 35 Ă  7 ans de prison, estimant la peine initiale trop lourde. Elle est libĂ©rĂ©e le [2], le dĂ©lai de quatre mois Ă©tant considĂ©rĂ© comme standard pour permettre Ă  l'administration responsable de rĂ©gler les dĂ©tails de rĂ©habilitation[72] - [73].

Si, en , une pĂ©tition officiellement dĂ©posĂ©e Ă  la Maison-Blanche avait rĂ©coltĂ© 117 299 signatures pour demander que sa peine soit commuĂ©e[74], la dĂ©cision est critiquĂ©e par diverses personnalitĂ©s politiques, aussi bien dans le camp rĂ©publicain que dĂ©mocrate, dont John McCain, le secrĂ©taire Ă  la DĂ©fense Ashton Carter et le prĂ©sident de la Chambre des reprĂ©sentants Paul Ryan, qui la qualifie de « scandaleuse »[75]. Bien que ne la remettant pas en cause sur le fond, Carter estime, Ă  l'instar de McCain, que la dĂ©cision de faire libĂ©rer Manning conduira Ă  saper la discipline militaire, quand bien mĂȘme l'administration Obama a poursuivi plus d'infractions de fuites de secrets que toutes les autres administrations rĂ©unies dans l'histoire des États-Unis, avec neuf Ă  dix cas[73]. Manning, aprĂšs qu'Obama a quittĂ© le pouvoir, rappelle ce fait dans un message ; attitude critiquĂ©e par son successeur Donald Trump, qui y voit une marque d'« irrespect » envers la personne qui l'a fait libĂ©rer.

L'exercice de ce droit de grĂące prĂ©sidentiel est prĂ©vu par l'article II de la Constitution des États-Unis. Cette grĂące s'inscrit dans un lot de 209 dĂ©cisions, portant Ă  1 385 le nombre total de grĂąces accordĂ©es par Barack Obama, soit plus qu'aucun autre prĂ©sident en exercice[76].

Interrogé sur les parallÚles entre Manning et Snowden, le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest insiste sur la différence de comportement aprÚs révélation : Manning fait face à la justice militaire, prenant part à son procÚs, est reconnu coupable et reconnaßt ses torts ; à l'inverse, Snowden a fui en Russie. Le porte-parole définit la Russie comme « un pays qui s'est trÚs récemment employé de façon concertée à ébranler la confiance dans notre démocratie »[73].

Le New York Times souligne que cette grùce présidentielle permet en outre de soulager l'armée, qui n'a plus à gérer la demande de Chelsea Manning de transition de genre, demande à laquelle l'administration militaire n'est pas habituée[73].

AprĂšs sa libĂ©ration, Chelsea Manning est l'objet d'un documentaire de Tim Travers Hawkins, qui la suit avec sa camĂ©ra. En juillet 2017, elle se fait photographier par Annie Leibovitz pour le magazine Vogue[77]. Elle participe Ă  la marche des fiertĂ©s de New York, travaille Ă  l'Ă©criture de ses mĂ©moires et compte s'installer dans le Maryland, prĂšs de l'endroit oĂč elle a vĂ©cu avec sa tante[78].

Détention pour refus de témoignage en 2019 et libération en 2020

Le 8 mars 2019, Chelsea Manning est Ă  nouveau emprisonnĂ©e, Ă  l'Ăąge de 31 ans, pour entrave Ă  la bonne marche de la justice par le juge fĂ©dĂ©ral Claude Hilton[79]. AssignĂ©e Ă  comparaĂźtre devant un grand jury, elle refuse de tĂ©moigner contre WikiLeaks[80] - [81]. « Mme Manning restera Ă©crouĂ©e tant qu'elle ne reviendra pas sur sa dĂ©cision ou jusqu'Ă  ce que le grand jury soit dissous », a averti le juge Hilton du tribunal d'Alexandria[82]. Chelsea Manning condamne le secret des audiences qui prĂ©vaut dans la procĂ©dure de « Grand Jury », dĂ©clarant : « Nous avons vu cette procĂ©dure manipulĂ©e un nombre incalculable de fois Ă  des fins politiques. Je ne suis en rien concernĂ©e par cette affaire et je suis indignĂ©e d’ĂȘtre contrainte de me mettre en danger en participant Ă  cette pratique injuste. » AprĂšs l'expiration des deux mois de dĂ©tention, Chelsea Manning est libĂ©rĂ©e le 9 mai 2019, avant mĂȘme sa sortie elle reçoit une nouvelle citation Ă  comparaĂźtre pour tĂ©moigner devant le grand jury chargĂ© d'enquĂȘter sur WikiLeaks[83].

Le 16 mai 2019, elle est dĂ©clarĂ©e coupable d'outrage Ă  la justice pour avoir refusĂ© de tĂ©moigner devant un grand jury fĂ©dĂ©ral et est renvoyĂ©e en prison. Le juge fĂ©dĂ©ral Anthony Trenga a assorti sa sanction d'une amende de 500 dollars par jour si, passĂ© un dĂ©lai de 30 jours, Manning refuse encore de comparaĂźtre. L'amende passera Ă  1 000 dollars par jour sous 60 jours. Elle Ă©crit une lettre au juge Anthony Trenga pour expliquer son refus : « Je m'oppose Ă  ce grand jury ... qui vise Ă  effrayer les journalistes et les Ă©diteurs, qui servent un bien public crucial. J'ai ces valeurs depuis mon enfance, et j'ai eu des annĂ©es d'enfermement pour y rĂ©flĂ©chir. Pendant une grande partie de cette pĂ©riode, ma survie dĂ©pendait de mes valeurs, de mes dĂ©cisions et de ma conscience. Je ne les abandonnerai pas maintenant. »[84] - [85] - [86] - [87] - [88]. Chelsea Manning est alors incarcĂ©rĂ©e au Alexandria detention center[3].

En dĂ©cembre 2019, Nils Melzer, le rapporteur spĂ©cial de l’ONU sur la torture et les traitements humains, dĂ©nonce les mesures de coercitions que le gouvernement amĂ©ricain fait subir Ă  Manning, qu’il considĂšre « constitutifs de [] torture ou [
 de] traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants ». Il Ă©crit : « La pratique de la privation coercitive de libertĂ© pour outrage au civil [
] implique l'infliction intentionnelle de souffrances mentales et Ă©motionnelles de sĂ©vĂ©ritĂ© croissante Ă  des fins de coercition et d'intimidation sur ordre des autoritĂ©s judiciaires ». Mettant en garde que « les victimes d'un confinement coercitif prolongĂ© ont manifestĂ© des symptĂŽmes post-traumatiques et d'autres consĂ©quences graves et persistantes sur la santĂ© mentale et physique », Melzer a dĂ©clarĂ© que la dĂ©tention de Manning n'Ă©tait pas une sanction lĂ©gale mais une mesure coercitive de durĂ©e indĂ©terminĂ©e et sĂ©vĂšre, assimilable Ă  de la torture, et devrait ĂȘtre interrompue sans dĂ©lai[3] - [89].

Le 11 mars 2020, Ă  deux jours d’une audience pour rĂ©pondre Ă  son refus de tĂ©moigner, Chelsea Manning est hospitalisĂ©e aprĂšs une tentative de suicide, selon son groupe de soutien[90] - [91]. Le 12 mars 2020, le juge Anthony Trenga dĂ©clare que « le tribunal considĂšre que la comparution de Mme Manning n’est plus nĂ©cessaire et que son maintien en dĂ©tention ne rĂ©pond plus Ă  un objectif de coercition », et Chelsea Manning est libĂ©rĂ©e[92].

Candidature aux élections sénatoriales de 2018

Le , le journal The Washington Post remarque la candidature de Chelsea Elizabeth Manning sur un document disponible sur le site de la Commission électorale fédérale, précisant qu'elle se présente dans le Maryland pour le Parti démocrate[93] - [94] - [95] - [96] ; elle officialise sa candidature dans une vidéo YouTube[97] : « Nous vivons une époque difficile, une époque de peur, d'oppression et de haine. »

Le 26 juin 2018, Manning termine deuxiÚme parmi les huit démocrates en lice pour l'investiture de leur parti au Sénat américain lors de l'élection primaire du Maryland. Manning reçoit 5,8 % des voix, contre 80,4 % pour le sénateur sortant Ben Cardin.

AprÚs sa détention

AprĂšs sa sortie de prison en 2017, Chelsea Manning donne rĂ©guliĂšrement des confĂ©rences auprĂšs d'Ă©tudiants. Cela s'interrompt avec la pandĂ©mie de covid-19. Elle travaille comme consultante en cybersĂ©curitĂ© auprĂšs de plusieurs entreprises sur l'intelligence artificielle et les crypto-monnaies. Elle rĂ©side dans le quartier de Brooklyn Ă  New York et frĂ©quente les milieux musicaux locaux, renouant avec une passion pour la musique trĂšs prĂ©sente dans sa jeunesse[5]. En 2019 et 2020, elle passe 18 mois en prison avant d'ĂȘtre Ă  nouveau libĂ©rĂ©e. Elle explique souffrir de solitude et avoir de nombreuses difficultĂ©s Ă  s'adapter au monde qui l'entoure aprĂšs sa libĂ©ration, notamment en raison de son syndrome post-traumatique[5]. À l'inverse, elle estime que lorsqu'elle Ă©tait en prison, elle avait davantage de liens et de contacts avec les autres prisonniers[5].

En octobre 2022, Manning publie ses mémoires, sous le titre Readme.txt[5].

Notes et références

Notes

  1. Ce n'est qu'Ă  partir du 28 novembre 2010 que Wikileaks diffuse ces dĂ©pĂȘches.
  2. (en) « ridiculous and counterproductive and stupid ».
  3. (en)« “While President Obama was starting and expanding unconstitutional wars overseas, [Chelsea] Manning, whose actions have caused exactly zero deaths, was shining light on the truth behind these wars,” the former Republican presidential contender told U.S. News. “It's clear which individual has done more to promote peace.”[71] ».

Références

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  4. (en) La question de la double nationalité de Bradley Manning - née de mÚre britannique, sur le sol américain - a été soulevée par le journaliste Glenn Greenwald « The inhumane conditions of Bradley Manning's detention », salon.com, le 15 décembre 2010. La législation britannique le confirme.
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    Pour la piscine et la maison, voir Nicks, 23 septembre 2010.
    Pour la rencontre dans un Woolworth's, voir McKelvey, Tara. « Bradley Manning's disrupted family life », BBC News, 22 aout 2013.
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    Pour les chÚques pré-signés et la voisine, voir Nakashima, May 4, 2011.
    Pour le pÚre qui s'approvisionnait en nourriture, voir « Interview Brian Manning » et « Interview Jordan Davis », PBS Frontline, mars 2011.
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Annexes

Articles connexes

Vidéographie

  • XY Chelsea (en), documentaire de Tim Travers Hawkins, 2019 (sortie en salle en France le 30 octobre), 92 min
    « L’enfer intĂ©rieur de Chelsea Manning, lanceuse d’alerte graciĂ©e par Obama, retracĂ© dans « XY Chelsea » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Biographie

  • Chelsea Manning, README.txt, Fayard, , 320 p.
    « Les mĂ©moires de Chelsea Manning, lanceuse d’alerte amĂ©ricaine : « A Quantico, je m’efforçais de survivre, minute aprĂšs minute » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
    « Chelsea Manning : «J’ai Ă©crit “Readme.txt” pour la future moi» », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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