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Eliot Higgins

Eliot Higgins, nĂ© en janvier 1979 Ă  Shrewsbury (Shropshire), qui utilisait auparavant le pseudonyme Brown Moses, est un citoyen britannique journaliste citoyen et blogueur, connu pour l'utilisation de sources ouvertes et des rĂ©seaux sociaux pour enquĂȘter sur la guerre civile syrienne, la guerre du Donbass et la destruction en vol du vol 17 Malaysia Airlines. Il a d'abord gagnĂ© l'attention des grands mĂ©dias en identifiant les armes dans des vidĂ©os mises en ligne Ă  partir du conflit syrien[1] - [2].

Eliot Higgins
Eliot Higgins in 2015.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Eliot Ward Higgins
Pseudonyme
Brown Moses
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Journaliste, blogueur, analyste
Autres informations
Blog officiel
Distinction
Prix Hanns-Joachim-Friedrichs (en) ()

Vie et travail

Eliot Higgins est nĂ© en 1979. En 2012, lorsque Higgins commencĂ© Ă  tenir un blog sur la guerre civile syrienne, il Ă©tait un employĂ© en administration et finances qui a passĂ© sa vie Ă  prendre soin de son enfant Ă  la maison ; il est mariĂ© Ă  une femme turque[3] - [4]. Higgins a pris le pseudonyme de Brown Moses, de la chanson de Frank Zappa Brown Moses dans l'album Thing-Fish.

Les analyses de Higgins sur les armes syriennes, qui ont commencĂ© comme un passe-temps hors de chez lui sur ses temps libres, sont frĂ©quemment citĂ©es par la presse et les groupes de droits humains et ont conduit Ă  des questions au parlement britannique. Son blog Brown Moses a commencĂ© en mars 2012 en couvrant le conflit syrien. Higgins opĂšre en suivant plus de 450 chaĂźnes YouTube quotidiennement Ă  la recherche d'images d'armes et en traquant quand de nouveaux types apparaissent dans la guerre, quand, et avec qui. D'aprĂšs le journaliste du Guardian Matthew Weaver, Higgins a Ă©tĂ© « saluĂ© comme une sorte de pionnier » pour son travail.

Higgins n'a pas d'expérience ou de formation dans les armes et est entiÚrement autodidacte, disant que « avant le Printemps arabe, je n'en savais pas plus sur les armes que le propriétaire moyen d'une Xbox. Je n'avais aucune connaissance au-delà de ce que j'avais appris de Arnold Schwarzenegger et Rambo »[1].

Higgins est crĂ©ditĂ© d'ĂȘtre parmi les premiers Ă  faire rapport sur l'utilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e de bombes artisanales par le gouvernement syrien, un phĂ©nomĂšne qui s'est propagĂ© Ă  d'autres pays en difficultĂ© tels que l'Irak pour lutter contre les insurrections et les forces de l'opposition[5] - [6].

Les autres aspects du conflit syrien dĂ©couverts et documentĂ© par Higgins comprennent l'utilisation de bombes Ă  fragmentation en 2012, dont le gouvernement syrien a niĂ© l'utilisation, la prolifĂ©ration des missiles guidĂ©s par infrarouge lancĂ©s Ă  l'Ă©paule (en) comme les MANPADS, et la prolifĂ©ration d'armes de fabrication croate qui serait connectĂ©e aux États-Unis, une histoire plus tard reprise par The New York Times. Il a Ă©galement Ă©tudiĂ© l'utilisation prĂ©sumĂ©e par le rĂ©gime syrien d'armes chimiques, y compris l'attaque chimique de Goutha dans le dĂ©tail[7] - [8]. Theodore Postol, professeur au MIT, et Richard Lloyd un ancien inspecteur d'armes de l'ONU, ont critiquĂ© certains aspects du travail de Higgins[9].

Higgins a utilisĂ© la gĂ©olocalisation pour publier une estimation d'oĂč la vidĂ©o de l’exĂ©cution du journaliste James Foley a Ă©tĂ© faite Ă  l'extĂ©rieur de Raqqa, un bastion de l'État islamique au centre-nord de la Syrie. Higgins utilisĂ© des repĂšres visuels dans des plans de la vidĂ©o et de son interprĂ©tation des images satellite du terrain autour de Raqqa[10].

En 2015, Higgins, a collaborĂ© avec l'Atlantic Council comme co-auteur du rapport Hiding in Plain Sightː Putin's War in Ukraine qui examinait l'engagement militaire direct de la Russie en Ukraine. Le rapport a inspirĂ© le documentaire Selfie Soliders dans lequel le correspondant de Vice News Simon Ostrovsky (en) a suivi des traces numĂ©riques laissĂ©es par un soldat russe nommĂ© Bato Dambaev qui a Ă©tĂ© envoyĂ© pour combattre dans l'est de l'Ukraine. En juin 2015, Ă  l'invitation de l'ancien Premier ministre de Belgique Guy Verhofstadt, Higgins avec Maks Czuperski (co-auteur du rapport de l'Atlantic Council) ont prĂ©sentĂ© Hiding in Plain Sight au Parlement EuropĂ©en, aux cĂŽtĂ©s de la figure de l'opposition russe Ilya Yashin et de l'ancien prĂ©sident du gouvernement russe MikhaĂŻl Kassianov[11].

Eliot Higgins a rejoint le Digital Forensic Research Lab du Atlantic Council en tant que senior non-resident fellow en 2016[12].

RĂ©ception

Higgins a reçu beaucoup d'Ă©loges et de soutien de la part de groupes des droits humains, de journalistes et d'organisations Ă  but non lucratif. "Brown Moses est parmi les meilleurs lĂ -bas quand il s'agit de surveillance des armes [utilisĂ©es] en Syrie", a dĂ©clarĂ© Peter Bouckaert, directeur de la division urgences de Human Rights Watch[13] Le reporter de guerre du New York Times C. J. Chivers a dit que certains de ses collĂšgues journalistes devraient ĂȘtre plus honnĂȘtes au sujet de la dette qu'ils ont envers le blog Brown Moses de Higgins. "Beaucoup de gens, qu'ils l'admettent ou pas, se sont appuyĂ©s sur le travail quotidien de ce blog pour choisir les innombrables vidĂ©os qui circulent depuis le conflit" a-t-il dĂ©clarĂ©[13]. Amnesty International a dĂ©clarĂ© que le Brown Moses Blog a Ă©tĂ© vital pour prouver que le gouvernement syrien de Bachar El Assad a utilisĂ© des missiles balistiques, une information par la suite utilisĂ©e pour envoyer une mission de recherche en Syrie[14].

Eliot Higgins a Ă©tĂ© un sujet d'intĂ©rĂȘt pour les Britanniques et les mĂ©dias amĂ©ricains. Son portrait a Ă©tĂ© imprimĂ© par The Guardian[13], The Independent[15], The Huffington Post[16] et The New Yorker[17]. Des contenus Ă  son sujet ont Ă©tĂ© diffusĂ©s sur la chaĂźne Channel 4 News[14] et sur CNN International[18]. Il a Ă©galement Ă©tĂ© couvert par des sources non anglophones[19].

Bellingcat

Le 15 juillet 2014, Higgins lance un nouveau site web appelĂ© Bellingcat, destinĂ© aux citoyens-journalistes pour enquĂȘter sur les Ă©vĂ©nements en cours Ă  l'aide d'informations open-source telles que des vidĂ©os, des cartes et des photos. Son lancement est financĂ© par une campagne Kickstarter[20]. L'Ă©quipe d'analystes auto-didactes de Bellingcat est composĂ©e de Higgins et huit bĂ©nĂ©voles[21].

Parmi ses plus importants projets, Bellingcat a dĂ©montrĂ© que la destruction en vol du Malaysia Airlines Vol 17 en Ukraine Ă©tait due Ă  la frappe d'un missile anti-aĂ©rien tirĂ© par une unitĂ© russe, la 53e brigade Buk, basĂ©e dans la ville de Koursk[22]. Son travail a Ă©tĂ© pris en compte par la police nĂ©erlandaise enquĂȘtant sur le crash, Higgins a Ă©tĂ© interviewĂ© Ă  deux reprises par les enquĂȘteurs[23]. Le 31 mai 2015, Bellingcat publie un rapport accusant entre autres de retouche d'images les images satellite publiĂ©s par le MinistĂšre russe de la DĂ©fense[24]. Les photos concernaient l'emplacement des lanceurs ukrainiens de missile Buk Ă  peu prĂšs au moment oĂč le MH17 a Ă©tĂ© abattu[25]. L'utilisation par Bellingcat d'une error level analysis dans son rapport a Ă©tĂ© critiquĂ© par Jens Kriese, un professionnel de l'analyse d'images[26] - [27]. Toutefois, les conclusions de Bellingcat Ă  propos du champ depuis lequel le missile a Ă©tĂ© tirĂ© ont Ă©tĂ© confirmĂ©es en septembre 2016 par l'Ă©quipe commune d'enquĂȘte sur le MH17[28].

Bellingcat a Ă©galement travaillĂ© sur l'utilisation de diffĂ©rents armements notamment non conventionnels[29], au cours de la guerre civile syrienne et la guerre civile yĂ©mĂ©nite[30], effectue de nombreuses enquĂȘtes sur les attaques revendiquĂ©es par aucun des belligĂ©rants, publie des rapports sur l'utilisation de l'artillerie russe en Ukraine, sur le raid d'El Junquito au Venezuela[31], sur les agents de renseignements russes suspectĂ©s d'ĂȘtre responsables des empoisonnements de SergueĂŻ et Ioulia Skripal[32], et de celui d'AlexeĂŻ Navalny[33], sur les attentats de Christchurch, Bellingcat contribue Ă©galement Ă  l'identification de criminels, dont le suprĂ©maciste Daniel Borden, auteur d'actes criminels Ă  Charlottesville.

Travail sur l'alt-right en ligne

Peu de temps aprĂšs l'attentat du 12 aoĂ»t 2017 Ă  Charlottesville, Eliot Higgins annonce avoir dĂ©tectĂ© une opĂ©ration massive lancĂ©e sur Internet par des trolls d'extrĂȘme droite destinĂ©e Ă  faire croire que des internautes antifascistes amĂ©ricains soutiennent l'usage de la violence contre les femmes d’extrĂȘme droite[34]. Cette opĂ©ration consisterait en une diffusion massive de tweets comportant des mĂšmes et des messages basĂ©s notamment sur des photos de femmes battues et des appels Ă  la violence[35]. Higgins a repĂ©rĂ© ce qu'il pense ĂȘtre les prĂ©paratifs de l'opĂ©ration sur le forum 4chan. Le message originel postĂ© sur ce forum anonyme donnait pour consignes de chercher des images de violences faites aux femmes, d’y ajouter le logo de groupes antifascistes et des slogans appelant Ă  la violence, puis de les poster sur Twitter avec des hashtags habituellement utilisĂ©s par les antifascistes tels que #PunchANazi (frappez un nazi)[35]. Certains montages ont Ă©tĂ© directement diffusĂ©s par des trolls d'extrĂȘme droite et des figures de l'alt-right, d’autres l'ont Ă©tĂ© par des faux comptes Twitter d'antifascistes dĂ©diĂ©s Ă  la dĂ©sinformation, crĂ©Ă©s en grand nombre[36].

Références

  1. (en) Matthew Weaver, « How Brown Moses exposed Syrian arms trafficking from his front room », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. (en) Patrick Radden Keefe, « Rocket Man », The New Yorker,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. (en) Bianca Bosker, « Inside The One-Man Intelligence Unit That Exposed The Secrets And Atrocities Of Syria's War », The Huffington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. (en) Atika Shubert, « In his living room, blogger traces arms trafficking to Syria », CNN International,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. (en) Eliot Higgins, « The Mystery of the Syrian Barrel Bombs », Brown Moses Blog, sur Brown Moses Blog, (consulté le ).
  6. (en) Jonathan Marcus, « Syria conflict: Barrel bombs show brutality of war », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. (en) Ian Burrell, « With Isis, Assad and Putin exposed, who's next on citizen journalist Eliot Higgins' list? », The Independent,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. (en) Patrick Radden Keefe, « The blogger who tracks Syrian rockets from his sofa », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. (de) « Ein-Mann-Nachrichtenagentur », SĂŒddeutsche Zeitung,‎ (lire en ligne).
  10. (en) Eliot Higgins, « The Hills of Raqqa – Geolocating the James Foley Video », Bellingcat, sur Bellingcat, (consultĂ© le ).
  11. (en) « Boris Nemtsov's "Putin.War" & Atlantic Council's "Hiding in Plain Sight: Putin's War in Ukraine" », sur Putin. War, ALDE Group.
  12. (en) « Eliot Higgins - Nonresident Senior Fellow, Digital Forensic Research Lab, Future Europe Initiative », sur Atlantic Council.
  13. (en) Matthew Weaver, « How Brown Moses exposed Syrian arms trafficking from his front room », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. (en-GB) Paraic O'Brien, « Brown Moses: the British blogger tracking Syrian arms », Channel 4 News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. Ian Burrell, « With Isis, Assad and Putin exposed, who's next on citizen journalist Eliot Higgins' list? », The Independent,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. (en) Bianca Bosker, « Inside The One-Man Intelligence Unit That Exposed The Secrets And Atrocities Of Syria's War », The Huffington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. (en) Patrick Radden Keefe, « Rocket Man », The New Yorker,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. Atika Shubert, « In his living room, blogger traces arms trafficking to Syria », CNN International,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  19. Eliot Higgins, « The Brown Moses Blog Fundraiser Launches! », Brown Moses Blog, (consulté le ).
  20. (en) Eliot Higgins, « Bellingcat, for and by citizen investigative journalists », Kickstarter (consulté le ).
  21. (en) Maxim Tucker, « Meet Eliot Higgins, Putin’s MH17 Nemesis », Newsweek,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. (en) Julian Borger, « MH17: Dutch Safety Board to publish preliminary report on disaster », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  23. Charlotte Alfred, « The Citizen Journalists Challenging Assad And Putin's Story Of War », The Huffington Post,‎ (lire en ligne).
  24. « Forensic Analysis of Satellite Images Released by the Russian Ministry of Defense: A bell¿ngcat Investigation », Bellingcat, (consulté le ).
  25. (en-GB) « MH17 – Forensic Analysis of Satellite Images Released by the Russian Ministry of Defence », Bellingcat, (consultĂ© le ).
  26. (en) Benjamin Bidder, « 'Bellingcat Report Doesn't Prove Anything': Expert Criticizes Allegations of Russian MH17 Manipulation », Spiegel Online International,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  27. « ZEIT ONLINE | Lesen Sie zeit.de mit Werbung oder im PUR-Abo. Sie haben die Wahl. », sur www.zeit.de (consulté le )
  28. https://www.theguardian.com/world/2016/sep/28/flight-mh17-shot-down-by-missile-brought-in-from-russia-ukraine-malaysia-airlines.
  29. (en) Janosch Deeg, « How Bellingcat Investigators Verified the Brutal Use of Cluster Munitions in Ukraine », sur Scientific American (consulté le )
  30. (en-GB) « American-Made Bomb Used in Airstrike on Yemen Wedding », sur bellingcat, (consulté le )
  31. « InvestigaciĂłn revela lo ocurrido durante las Ășltimas horas de Óscar PĂ©rez - Efecto Cocuyo », sur web.archive.org, (consultĂ© le )
  32. (en) « Documents reveal Salisbury poisoning suspects' Russian defence ministry ties », sur the Guardian, (consulté le )
  33. Rédaction Internationale, « Empoisonnement de Navalny : un commando spécial envoyé par le Kremlin ? », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  34. (en) Seyward Darby, « The Rise of the Valkyries; In the alt-right, women are the future, and the problem », sur Harper's Bazaar, september 2017 issue (consulté le ).
  35. Lina Rhrissi, « L’opĂ©ration de trolls pour faire croire que les « antifas » appellent Ă  la violence contre les femmes », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
  36. Lina Rhrissi, « L’opĂ©ration de trolls pour faire croire que les « antifas » appellent Ă  la violence contre les femmes », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).

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