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GĂ©olocalisation

La géolocalisation est un procédé permettant de positionner un objet, un véhicule, ou une personne sur un plan ou une carte à l'aide de ses coordonnées géographiques. Certains systèmes permettent également de connaître l'altitude (géolocalisation - dans l'espace - en 3D).

Schéma de principe de la géolocalisation par GPS

Cette opération est réalisée à l'aide d'un terminal capable d'être localisé grâce à un système de positionnement par satellites et un récepteur GPS par exemple, ou par d'autres techniques. De plus, le terminal est en mesure de publier, en temps réel ou de façon différée, ses coordonnées géographiques latitude/longitude. Les positions enregistrées peuvent être stockées au sein du terminal et être extraites ultérieurement, ou être transmises en temps réel vers une plateforme logicielle de géolocalisation. La transmission en temps réel nécessite un terminal équipé d'un moyen de télécommunication de type GSM / GPRS, UMTS, LTE, radio ou satellite lui permettant d'envoyer les positions à des intervalles plus ou moins réguliers. Cela permet à la plateforme de visualiser la position du terminal au sein d'une carte. La plateforme est le plus souvent accessible depuis Internet.

Techniques de géolocalisation

Géolocalisation par géocodeur

Les logiciels de géocodage permettent de calculer et d'attribuer à une adresse ou à un objet référencé dans une carte vecteur des positions X, Y avec une précision de quelques dizaines de mètres en moyenne.

GĂ©olocalisation par satellite

La géolocalisation par satellite consiste à calculer, grâce aux signaux émis par une constellation de satellites prévue à cet effet, la position actuelle sur la face terrestre d'un terminal équipé d'une puce compatible. Cette position est traduite en termes de latitude, longitude et parfois altitude (ex : 43° 5494 N - 1° 48472 E) et peut alors être représentée physiquement sur une carte.

Il existe plusieurs rĂ©seaux de satellites de positionnement, le plus connu est le GPS (Global Positioning System), bien qu'il existe Ă©galement d'autres services, tels GLONASS ou Galileo (en cours de dĂ©ploiement). Dans le cas du GPS, pour que le repĂ©rage spatial fonctionne, un immense rĂ©seau constituĂ© de 27 satellites (dont 3 de secours) tournant autour de la Terre (environ 2 tours en 24 heures) Ă  une altitude de 20 200 km et rĂ©partis sur 6 orbites (4 par orbite) diffĂ©rentes est nĂ©cessaire. Ces satellites constituent un maillage du ciel et servent de repères aux navigateurs GPS dans leur processus de calcul de position. Ce système de satellites est conçu de façon qu’il y en ait toujours au moins quatre « visibles » par les navigateurs GPS, sans quoi la position ne peut pas ĂŞtre dĂ©terminĂ©e.

Pour qu'un terminal soit capable de se géolocaliser grâce au réseau GPS, celui-ci doit être équipé d'une puce électronique compatible GPS.

Le GPS offre une prĂ©cision allant de 10 Ă  100 mètres pour les applications civiles.

GĂ©olocalisation par GSM

Cette technique permet le positionnement d'un terminal GSM en se basant sur certaines informations relatives aux antennes GSM auxquelles le terminal est connecté.

La prĂ©cision du positionnement par GSM peut aller de 200 mètres Ă  plusieurs kilomètres, selon que le terminal se trouve en milieu urbain (oĂą la densitĂ© d'antennes est supĂ©rieure) ou en milieu rural.

Plusieurs techniques existent :

  • diffĂ©rence de temps observĂ©e ou EOTD (enhanced-observed timed difference) : le terminal calcule le temps Ă©coulĂ© entre l'Ă©mission et la rĂ©ception de la requĂŞte envoyĂ©e Ă  l'antenne et peut alors calculer sa distance par rapport Ă  celle-ci ;
  • temps d'arrivĂ©e (time of arrival) ;
  • angle d'arrivĂ©e (angle of arrival) ;
  • Cell ID (identifiant de cellule).

Aujourd'hui, la méthode GSM la plus utilisée est celle du Cell ID (identification de la cellule radio).

Cette méthode consiste à récupérer les identifiants des antennes GSM auxquelles le terminal est connecté. Par la suite, grâce à une base de données faisant le lien entre les identifiants des cellules et les positions géographiques des antennes, le terminal est capable de déterminer sa position et d'émettre une estimation.

Ces bases de données peuvent être mises à disposition par les opérateurs pour leurs abonnés, ou par des sociétés privées qui recensent les antennes GSM ou ayant des partenariats avec les opérateurs. Des bases de données communautaires existent et sont le plus souvent alimentées par les utilisateurs eux-mêmes.

Étant donné que les bases de données Cell ID ne sont pas stockées localement dans le terminal, une connexion internet de type GPRS/EDGE, 3G, 4G ou 5G, peut être nécessaire afin d'émettre une requête pour obtenir la correspondance Cell ID / longitude latitude.

GĂ©olocalisation par Wi-Fi

De la même façon qu'un terminal GSM peut se localiser par la méthode du Cell ID sur un réseau mobile GSM, un terminal Wi-Fi peut utiliser la même méthode en se basant sur les identifiants des bornes Wi-Fi (SSID ou adresses MAC) qu'il détecte. Il existe des bases de données recensant une multitude d'identifiants de bornes d'accès Wi-Fi ainsi que leur position géographique. Ces bases peuvent appartenir à des entreprises privées ou à des communautés qui les publient gratuitement. Ces bases de données sont construites en utilisant la méthode appelée War Driving, qui consiste à parcourir les rues des villes en voiture avec un smartphone ou un ordinateur portable équipé du Wi-Fi et relié à un récepteur de positionnement par satellite, afin de recenser un maximum de points d'accès Wi-Fi.

GĂ©olocalisation par adresse IP (sur Internet)

Cette méthode permet de déterminer la position géographique d'un ordinateur ou de n'importe quel terminal connecté à Internet en se basant sur son adresse IP. Les adresses IP sont gérées par l'IANA, une organisation chargée de découper les blocs d'adresses IP disponibles et de les distribuer de façon très contrôlée aux pays qui en demandent. Toutes ces attributions étant très bien documentées, il est possible de savoir dans quel pays se trouve un terminal connecté à Internet grâce à son adresse IP. La précision des bases de l'IANA s'arrête aux informations que fournissent les opérateurs sur la position géographique des blocs d'adresses. L'affectation des plages d'adresses se fait sur des équipements qui couvrent eux-mêmes une zone arrière (zone géographique qui utilise l'équipement qui annonce les routes sur le réseau). Ces zones arrières dépendent fortement de la topologie du réseau de l'opérateur.

Cette base d'information ne permet donc pas, à elle seule, de disposer d'une granularité fine. Le couplage avec des outils de géolocalisation radio par exemple permet d'augmenter considérablement la précision.

Pour une adresse IP associée à une date et une heure données, les forces de police peuvent obtenir auprès du fournisseur d'accès à Internet la position géographique exacte, le nom et l'adresse communiqués par le titulaire. Toutefois, ces données ne sont conservées qu'un temps limité, temps qui varie selon les pays. Il en va de même pour un espace commercial d'accès à Internet (« cybercafé ») : selon les pays, le commerçant peut être tenu de conserver les dates, les heures et les documents d'identité numérisés pendant une certaine période.

GĂ©olocalisation par RFID

La technologie RFID peut être utilisée pour la géolocalisation en intérieur. Pour ce faire, une série de lecteurs RFID équipés de différents types d'antennes sont positionnés de façon à couvrir l'ensemble de la zone souhaitée. La zone est alors découpée en cases dont la surface varie en fonction du nombre de lecteurs déployés et de leur puissance. Lorsqu'une personne équipée d'un tag RFID actif sera dans ces zones-là, le système sera capable de calculer sa position en se basant sur le nombre de lecteurs qui détectent le tag et de déduire la position approximative de l'individu en se référant au schéma de découpage établi. En temps réel, cette technique reste néanmoins très approximative et permet uniquement de déterminer la pièce ou le couloir dans lequel se trouve la personne géolocalisée.

La précision de la géolocalisation par RFID peut grandement être améliorée si celle-ci s'effectue de façon différée. En effet, une fois tous les déplacements enregistrés, des systèmes informatiques peuvent réaliser toute une série de calculs probabilistes en se basant sur les lecteurs RFID, la puissance de réception et la cohérence des positions d'une personne au sein d'une structure connue. Cela permet, dans les meilleurs cas, d'obtenir une précision de l'ordre du mètre en intérieur.

Les difficultés de la localisation en intérieur en temps réel proviennent de l'environnement en constante évolution (portes fermées ou ouvertes, déplacement de meubles, etc). Ces structures altèrent la puissance et la portée des signaux (effet guide d'ondes par exemple) et rendent très difficile l'utilisation de la triangulation avec la technologie RFID : c'est pourquoi une méthode de prédécoupage en grilles est généralement utilisée.

Cette technique de géolocalisation ne doit pas être confondue avec la localisation en intérieur d'une personne en se basant sur la dernière détection de son tag lors d'une entrée ou sortie de zone. Cette technique est notamment utilisée dans les hôpitaux grâce à des lecteurs RFID faible puissance positionnés dans certaines portes du bâtiment et qui permettent de dire si une personne équipée d'un tag les traverse.

Combinaison de différentes techniques

Il existe plusieurs inconvénients à l'utilisation d'une seule technique de géolocalisation :

  • La dĂ©pendance aux rĂ©seaux satellite : l'incapacitĂ© de les utiliser en intĂ©rieur et le temps de rĂ©ponse Ă  l'allumage ;
  • La dĂ©pendance au rĂ©seau GSM : sa couverture gĂ©ographique, l'accès au rĂ©seau GPRS pour exploiter l'information ;
  • La dĂ©pendance Ă  la prĂ©sence de bornes d'accès Wi-Fi : en zone rurale par exemple.

Des dispositifs qui combinent ces trois techniques et qui sont capables de géolocaliser le terminal dans n'importe quelle situation existent. La précision de ce positionnement varie en fonction des technologies disponibles, mais le temps de réponse à l'allumage et l'adaptabilité seront améliorées. Cela permet par exemple de géolocaliser une personne à l'extérieur en utilisant le GPS et de garder sa trace à l'intérieur des bâtiments ou des tunnels en utilisant la technologie GSM couplée au Wi-Fi pour plus de précision.

L'iPhone d'Apple est un exemple de terminal capable d'utiliser une méthode hybride de géolocalisation grâce à ses interfaces GSM/UMTS, Wi-Fi et à son récepteur GPS. Cette fonction est fournie par la société skyhookwireless, qui en l'occurrence met à disposition les bases de données appropriées pour transformer les identifiants des cellules GSM et des points d'accès Wi-Fi en latitude/longitude et rayon de précision.

Télérelève d'information

La télérelève d'information consiste à récupérer à distance une série d'informations issues de capteurs ou de systèmes informatiques, électroniques ou électriques. La géolocalisation est très souvent couplée à des systèmes de télérelève via des boîtiers télématiques, ce qui permet de combiner la position géographique d'un terminal ou d'un véhicule à une série d'informations annexes relatives à l'objet géolocalisé.

Dans un véhicule, par exemple, ces boîtiers peuvent se connecter au chronotachygraphe (pour le transport routier) ou à divers capteurs ou voyants, permettant de relever des informations telles que :

  • la vitesse du vĂ©hicule
  • les kilomètres parcourus
  • l'Ă©tat d'une porte (ouverte/fermĂ©e)
  • l'Ă©tat d'une remorque (accrochĂ©e/dĂ©crochĂ©e)
  • la tempĂ©rature (pour les camions frigorifiques)

Plateformes logicielles de géolocalisation

Composants

Les composants essentiels d'une plateforme de géolocalisation sont les suivants :

  • Terminal communicant : c'est le terminal qui reçoit les coordonnĂ©es gĂ©ographiques (via GPS ou tout autre moyen) et qui les envoie via un rĂ©seau de tĂ©lĂ©communications Ă  la plateforme;
  • Système informatique capable de recevoir, stocker et traiter les informations : il s'agit des serveurs informatiques qui hĂ©bergent l'infrastructure et qui reçoivent et traitent les donnĂ©es envoyĂ©es par les terminaux. Ce sont les mĂŞmes serveurs qui mettront Ă  disposition l'information aux utilisateurs (via une interface web par exemple);
  • Module cartographique : c'est le module intĂ©grĂ© au système informatique qui va permettre d'afficher la position des terminaux sur un fond cartographique adaptĂ©. Ce module prend en charge les calculs de distances et d'itinĂ©raires, dĂ©tecte l'interaction avec les zones et permet d'avoir accès Ă  des informations sur le terrain (sens interdits, restrictions pour les poids lourds, vitesses autorisĂ©es…).

Architecture temps réel

La position géographique d'un terminal géolocalisé reste néanmoins une information brute qui peut être exploitée et couplée à d'autres données afin de créer une vaste quantité de services à forte valeur ajoutée.

Afin d'exploiter cette information, la donnée (position) générée par un terminal qui se trouve sur le terrain doit être transmise à une plateforme logicielle qui la traite, la présente graphiquement à l'utilisateur et l'associe à d'autres données afin d'enrichir les informations relatives à l'état du terminal ou de la flotte de terminaux.

Voici les étapes de la chaîne de traitement :

  1. Le terminal détermine sa position géographique grâce à une des techniques de géolocalisation citées précédemment (de préférence GPS, GSM et/ou Wi-Fi);
  2. Il envoie ces données vers une plateforme logicielle, soit par le réseau GSM/GPRS, soit par un réseau satellitaire de type Inmarsat;
  3. La plateforme logicielle de géolocalisation traite la donnée et positionne le terminal géographiquement sur une carte moyennant la précision offerte par la technique de géolocalisation utilisée. De plus, en combinant plusieurs informations, notamment récupérées via un système de télérelève (trafic routier, autonomie du véhicule, points à visiter, etc.), des calculs d'itinéraires ou de tournées peuvent par exemple être générés.
  4. La carte ainsi que tous les traitements effectués sont mis à disposition de l'utilisateur par le biais d'un portail web hébergé sur un serveur accessible depuis Internet ou par l'entremise d'une application métier installée sur le poste de travail.

Pour transmettre les différentes informations récupérées par le terminal (position géographique ou données provenant de capteurs), nous recensons deux principaux moyens de transmission : le réseau GSM/GPRS et le réseau satellitaire. Pour visualiser les architectures types illustrant ces deux modes de transmission, veuillez consulter les schémas ci-dessous.

  • Architectures d'un système de gĂ©olocalisation temps rĂ©el
  • Architecture d'un système de gĂ©olocalisation par GPS avec remontĂ©e des donnĂ©es via le rĂ©seau GSM/GPRS
    Architecture d'un système de géolocalisation par GPS avec remontée des données via le réseau GSM/GPRS
  • Architecture d'un système de gĂ©olocalisation par GPS avec remontĂ©e des donnĂ©es via le rĂ©seau satellite
    Architecture d'un système de géolocalisation par GPS avec remontée des données via le réseau satellite

Aperçu et fonctionnalités

  • Captures d'Ă©cran de l'interface web d'une plate-forme de gĂ©olocalisation
  • Vue d'ensemble du parc automobile Ă©quipĂ© de boĂ®tiers de gĂ©olocalisation sur un fond cartographique.
    Vue d'ensemble du parc automobile équipé de boîtiers de géolocalisation sur un fond cartographique.
  • Historique des derniers dĂ©placements d'un vĂ©hicule sur fond cartographique Webraska. Notez la remontĂ©e de diverses informations telles que la vitesse du vĂ©hicule, la proximitĂ© d'un point d'intĂ©rĂŞt ainsi que le nom de la rue par gĂ©ocodage inverse.
    Historique des derniers déplacements d'un véhicule sur fond cartographique Webraska. Notez la remontée de diverses informations telles que la vitesse du véhicule, la proximité d'un point d'intérêt ainsi que le nom de la rue par géocodage inverse.
  • Visualisation des donnĂ©es sociales remontĂ©es via un boĂ®tier tĂ©lĂ©matique connectĂ© au chronotachygraphe. Ces informations peuvent ĂŞtre projetĂ©es sur fond cartographique grâce aux donnĂ©es de gĂ©olocalisation.
    Visualisation des données sociales remontées via un boîtier télématique connecté au chronotachygraphe. Ces informations peuvent être projetées sur fond cartographique grâce aux données de géolocalisation.

Voici une liste de fonctions typiquement offertes par les plateformes de géolocalisation professionnelles :

  • Visualisation de la position de l'ensemble du parc gĂ©olocalisĂ©
  • Suivi en temps rĂ©el de terminaux
  • Affichage d'un historique de dĂ©placements
  • CrĂ©ation de points d'intĂ©rĂŞt
  • CrĂ©ation de zones gĂ©ographiques (pour le geofencing) et de routes (corridoring)
  • Configuration d'alertes automatiques par courriel ou SMS sur des Ă©vĂ©nements
  • ParamĂ©trage d'Ă©vĂ©nements (entrĂ©e/sortie de zone, dĂ©passement de vitesse, temps d'arrĂŞt...)
  • Guidage sur tournĂ©e
  • GĂ©nĂ©ration de rapports pĂ©riodiques (temps de conduite, arrĂŞts, vitesses moyennes, zones couvertes...)
  • Localisation des terminaux les plus proches d'un point
  • DĂ©termination du nom et numĂ©ro d'une rue Ă  partir de la position (reverse geocoding)
  • Envoi de commandes vers le terminal et configuration Ă  distance (notamment pour changer la frĂ©quence d'Ă©mission de positions)
  • Fonds cartographiques variables (cartes classiques, cartographie photographique, cartes de fonds marins, cartes provenant d'un SIG, etc.)
  • Configuration d'alertes sur capteurs distants (via tĂ©lĂ©relève)
  • DĂ©tection de mouvement

Types de terminaux existants

Modes de fonctionnement

Typiquement, les terminaux de géolocalisation existants peuvent être classés dans une de ces 3 catégories, même si certains peuvent être configurés pour fonctionner dans un mode au choix :

  • Data loggers : Ces terminaux stockent les positions localement et celles-ci doivent ensuite ĂŞtre extraites ;
  • Data pullers : Ces terminaux envoient leur position Ă  la demande ;
  • Data pushers : Ces terminaux effectuent des envois frĂ©quents de leur position.

Data loggers

Ces terminaux sont généralement équipés de récepteurs GPS et se limitent à stocker dans leur mémoire interne leur position à des intervalles réguliers. Certains loggeurs GPS disposent de slots pour carte mémoire et/ou d'une mémoire interne ainsi qu'un port USB (le terminal est vu comme une clé USB). Cela permet, postérieurement, de télécharger les données sur un ordinateur pour les traiter.

Ce genre de terminaux est surtout utilisé par des sportifs (joggers, amateurs de VTT…) qui téléchargent ensuite les données sur leur ordinateur personnel afin de calculer la durée du parcours ou d'afficher les points sur une carte à l'aide d'un logiciel SIG. Pour des parcours longs et non contrôlés, ce genre de dispositif peut permettre de déterminer le gagnant d'une épreuve et de déterminer si celui-ci est bien passé par des points de contrôle.

Ces terminaux peuvent aussi être combinés à des appareils numériques afin de géotagger les photos en se basant sur l'heure de la prise. Ces terminaux peuvent aussi être utilisés dans le cadre de surveillances ou de suivi de véhicules où l'émission de données serait impossible ou repérable.

Data pullers

Contrairement aux dispositifs de type « push », les data pullers se limitent à envoyer l'information uniquement sur demande. Ces dispositifs sont suffisants dans les cas où la position de l'objet ou de la personne n'a pas besoin d'être connue en continu. Par exemple, la position du véhicule ne sera nécessaire que si celui-ci est volé.

De plus, cette méthode permet aux opérateurs de télécommunications de commercialiser un service de géolocalisation à travers des terminaux mobiles dépourvus de récepteurs GPS et de forfaits data. Il suffit d'avoir le numéro de téléphone du mobile et d'y être autorisé pour envoyer une requête de demande de position. L'opérateur localise alors la position du terminal grâce à la technique du Cell ID et envoie la position de celui-ci. La facturation se fera typiquement à la position.

Data pushers

Ce sont les terminaux les plus utilisés pour des applications professionnelles. Ces terminaux envoient leur position à intervalles réguliers et programmables vers une plateforme de géolocalisation qui traite la donnée en temps réel.

Parmi les terminaux capables d'être géolocalisés et de transmettre l'information en temps réel, nous distinguons :

  • Les terminaux mobiles de type PDA ou smartphones Ă©quipĂ©s d'un GPS et/ou d'un modem GSM/GPRS ;
  • Les boĂ®tiers de gĂ©olocalisation dĂ©diĂ©s embarquant un rĂ©cepteur GPS, un dispositif de tĂ©lĂ©communications (GSM/GPRS ou satellite) et avec une capacitĂ© optionnelle de tĂ©lĂ©relève ;
  • Les dispositifs de poche destinĂ©s aux personnes et embarquant un rĂ©cepteur GPS et un modem GSM/GPRS ou satellite.

Ces dispositifs peuvent nécessiter le branchement à une source électrique ou être autonomes grâce à une batterie interne. En fonction de l'utilisation du terminal, celui-ci pourra être connecté à la batterie d'un véhicule ou disposer d'une grande autonomie (ex : suivi d'objets sans sources électriques comme des conteneurs, colis, animaux, remorques…).

Modes de communication

Voici les différents types de terminaux disponibles selon leur mode de transmission des données :

Terminaux GSM/GPRS

Ce moyen de transmission nécessite un terminal disposant d'un modem GSM/GPRS, 3G/UMTS ou 4G/LTE, ainsi que d'une carte SIM de n'importe quel opérateur avec un forfait « données » (data) adapté. Le terminal nécessite d'être sous couverture GSM/GPRS pour pouvoir envoyer les données vers la plateforme de traitement. Ce type de terminal est utilisé lorsque l'objet ou la personne à géolocaliser reste dans une zone bien couverte par les réseaux mobiles GSM/GPRS/LTE.

Si le forfait alloué à la carte SIM le permet, le terminal peut continuer à envoyer des informations même lorsqu'il se déplace à l'international ou qu'il entre dans une zone couverte par un autre opérateur. Il enverra alors les données en roaming.

Les forfaits GSM/GPRS sont économiquement plus avantageux que les forfaits satellite lorsque l'on souhaite remonter les positions à une fréquence élevée. Ils sont donc à privilégier si les zones où l'équipement se déplace restent bien couvertes par les réseaux GSM/GPRS.

  • Terminaux GSM/GPRS
  • Mouvbox, terminal Ă©quipĂ© d'un rĂ©cepteur GPS et d'un modem GSM/GPRS avec emplacement pour carte SIM. Le modèle peut ĂŞtre reliĂ© Ă  une source Ă©lectrique et possède une bonne autonomie en cas de coupure de l'alimentation grâce Ă  sa batterie. Utilisation type : suivi de remorques, wagons, conteneurs, vĂ©hicules lĂ©gers, colis et marchandises de valeur, antivol pour le matĂ©riel roulant et stockĂ©.
    Mouvbox, terminal équipé d'un récepteur GPS et d'un modem GSM/GPRS avec emplacement pour carte SIM. Le modèle peut être relié à une source électrique et possède une bonne autonomie en cas de coupure de l'alimentation grâce à sa batterie. Utilisation type : suivi de remorques, wagons, conteneurs, véhicules légers, colis et marchandises de valeur, antivol pour le matériel roulant et stocké.
  • Intellitrac X8, terminal Ă©quipĂ© d'un rĂ©cepteur GPS et d'un modem GSM/GPRS avec emplacement pour carte SIM. Ce modèle possède de nombreuses entrĂ©es/sorties analogiques et numĂ©riques permettant sa connexion Ă  de nombreux capteurs dans le but d'effectuer de la tĂ©lĂ©relève de donnĂ©es.
    Intellitrac X8, terminal équipé d'un récepteur GPS et d'un modem GSM/GPRS avec emplacement pour carte SIM. Ce modèle possède de nombreuses entrées/sorties analogiques et numériques permettant sa connexion à de nombreux capteurs dans le but d'effectuer de la télérelève de données.
  • NS100 Personal Tracker, terminal Ă©quipĂ© d'un rĂ©cepteur GPS et d'un modem GSM/GPRS avec emplacement pour carte SIM. Ce modèle est destinĂ© au suivi de personnes grâce Ă  sa dimension rĂ©duite et Ă  sa lĂ©gèretĂ©. Permet d'effectuer des fonctions avancĂ©es telles que la levĂ©e de doute par appel tĂ©lĂ©phonique ou l'envoi d'un message d'alerte Ă  travers son bouton SOS.
    NS100 Personal Tracker, terminal équipé d'un récepteur GPS et d'un modem GSM/GPRS avec emplacement pour carte SIM. Ce modèle est destiné au suivi de personnes grâce à sa dimension réduite et à sa légèreté. Permet d'effectuer des fonctions avancées telles que la levée de doute par appel téléphonique ou l'envoi d'un message d'alerte à travers son bouton SOS.

Terminaux satellite

Ces terminaux envoient les données à travers un réseau de satellites de télécommunications comme Inmarsat. Même si ces types de canaux sont plus restrictifs sur le plan de la quantité de données envoyées, ils peuvent offrir par ailleurs une couverture mondiale sans frais supplémentaires en fonction des satellites et protocoles utilisés.

Cela en fait des terminaux idéaux pour la géolocalisation de conteneurs, navires ou véhicules circulant en plein désert.

Des terminaux similaires sont utilisés dans le cadre du système Argos, destiné à l'étude et à la protection de l'environnement à l'échelle planétaire, même si celui-ci utilise le même réseau satellitaire pour se positionner et pour transmettre les données.

Lorsque le terminal satellite est autonome grâce à une batterie interne, il peut fonctionner jusqu'à 7 ans sans qu'il soit nécessaire d'en remplacer la batterie. Son autonomie varie alors en fonction de la fréquence d'actualisation souhaitée.

Pour des parcours longue distance ou des remontées d’information peu fréquentes, les solutions satellites sont plus économiques que les solutions GSM/GPRS.

  • Terminaux Satellite
  • Le SAT 202, fabriquĂ© par Satamatics est un terminal satellite Ă©quipĂ© d'un rĂ©cepteur GPS et utilisant le satellite Inmarsat D+ pour l'envoi et la rĂ©ception de donnĂ©es. La couverture de ce terminal est mondiale. Utilisation type : suivi de remorques, wagons, containers, vĂ©hicules lĂ©gers, colis et marchandises de valeur, antivol pour le matĂ©riel roulant et stockĂ©.
    Le SAT 202, fabriqué par Satamatics est un terminal satellite équipé d'un récepteur GPS et utilisant le satellite Inmarsat D+ pour l'envoi et la réception de données. La couverture de ce terminal est mondiale. Utilisation type : suivi de remorques, wagons, containers, véhicules légers, colis et marchandises de valeur, antivol pour le matériel roulant et stocké.
  • MT 3550 fabriquĂ© par Transcore, terminal Ă©quipĂ© d'un rĂ©cepteur GPS et utilisant le protocole Globalwave Ă  travers le satellite Inmarsat AOR pour la transmission de donnĂ©es. Autonomie de 1 Ă  7 ans sur pile lithium interne selon la frĂ©quence d'envoi des positions. Dispose de plusieurs entrĂ©es/sorties pour de la tĂ©lĂ©relève. Ce terminal dispose d'une couverture en Europe et dans une partie de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
    MT 3550 fabriqué par Transcore, terminal équipé d'un récepteur GPS et utilisant le protocole Globalwave à travers le satellite Inmarsat AOR pour la transmission de données. Autonomie de 1 à 7 ans sur pile lithium interne selon la fréquence d'envoi des positions. Dispose de plusieurs entrées/sorties pour de la télérelève. Ce terminal dispose d'une couverture en Europe et dans une partie de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Notez que certains dispositifs peuvent combiner les deux modes de transmission de données (GSM/GPRS et Satellite) et basculer d'un mode à l'autre en fonction de la couverture ou du besoin.

Applications pratiques de la géolocalisation

Les applications de la géolocalisation sont en plein développement, tant sur le plan privé que sur le plan professionnel. De plus, couplées à des systèmes de télérelève intégrés et sur mesure, de vraies applications métier ont rapidement vu le jour.

Applications professionnelles sur véhicules

La géolocalisation dans le milieu professionnel est presque toujours synonyme de gain de productivité, d'économies de carburant, d'économies de communications et de sécurité accrue. De plus, ces solutions offrent aux responsables de l'exploitation du parc[1] une vision globale et un meilleur temps de réactivité en cas d'incident. Cela permet à l'entreprise utilisant un système de géolocalisation d'améliorer son service client et de réduire ses coûts afin d'accroître sa compétitivité.

Quelques domaines dans lesquels la géolocalisation est communément utilisée sont listés ci-dessous :

Transport de marchandises et logistique

Type de véhicules géolocalisés :

  • Transport de matĂ©riaux dangereux

Possibilités fonctionnelles :

  • Suivi en temps rĂ©el et historique
  • Trajets dĂ©taillĂ©s sur carte
  • DĂ©tection de mouvement
  • DĂ©tection d'Ă©tats : ouverture et fermeture de portes, dĂ©crochage de remorques, dĂ©tection des tempĂ©ratures, comptabilisation d'heures de conduite et de pause, protection des conducteurs, consommation des vĂ©hicules, vitesses moyennes sur tronçon, etc.
  • RepĂ©rage des arrĂŞts
  • Calcul des temps de conduite et de pause
  • GĂ©nĂ©ration des surveillances sur les prĂ©sences en zones (entrĂ©es et/ou sorties de zones)

Propreté urbaine et assainissement

Type de véhicules géolocalisés :

Possibilités fonctionnelles :

  • Suivi en temps rĂ©el et historique
  • Gestion et optimisation des tournĂ©es de collecte
  • Recalcul du trajet en cas d'imprĂ©vu sur la base des points de passage obligatoires
  • Navigation embarquĂ©e couplĂ©e aux points de collecte
  • Saisie d'anomalies en cours de tournĂ©e
  • Comptage de bacs
  • PesĂ©e sur châssis
  • TraçabilitĂ© des opĂ©rations
  • Lecteur de puces dans le cadre de la redevance incitative
  • Rapports de gestion
  • ParamĂ©trage de surveillances (dĂ©passement de charges autorisĂ©es, sortie de zones...)
  • Fond cartographique adaptĂ© au mĂ©tier
  • Facilitation des rĂ©ponses aux rĂ©clamations et traçabilitĂ© en cas de litige
  • DĂ©tection de changement de cap (map matching)

Transport de passagers

Type de véhicules géolocalisés :

Possibilités fonctionnelles :

  • Suivi en temps rĂ©el et historique
  • Calcul du temps avant passage
  • Localisation du vĂ©hicule le plus proche ou dans une zone spĂ©cifique
  • GĂ©nĂ©ration de statistiques (temps d'arrĂŞt moyen, temps de chargement de passagers, calcul du temps de parcours en fonction des plages horaires...)
  • Optimisation des horaires et des trajets
  • DĂ©tection de retard de sortie de zone

Suivi et protection de personnes

Type de personnes géolocalisées :

Possibilités fonctionnelles :

  • Suivi en temps rĂ©el et historique
  • Localisation exacte de lieu d'incident
  • Calcul de proximitĂ©
  • Envoi d'ordres de mission
  • Navigation vers les lieux d'intervention
  • DĂ©tection de verticalitĂ©
  • Bouton SOS avec envoi de message
  • Fonction levĂ©e de doute
  • Alarme par arrachement (via cordon jack)

Protection de marchandises, véhicules et antivol

Type de biens géolocalisés :

  • VĂ©hicules en tout genre
  • Remorques
  • MatĂ©riel de BTP
  • Colis Ă  haute valeur
  • Conteneurs
  • Engins

Possibilités fonctionnelles :

  • Suivi en temps rĂ©el et historique
  • DĂ©tection de mouvement
  • DĂ©tection d'effraction
  • Sortie de zone
  • DĂ©sactivation moteur
  • DĂ©tection de dĂ©crochage de remorque, d'ouverture des portes...

Autres applications

  • Suivi de rallyes en dĂ©sert
  • Suivi et protection des convois humanitaires
  • Suivi de pièces (ex : suivi de pièces d'Airbus A380 provenant de plusieurs pays)
  • Études comportementales (ex : comprendre la diffusion d'une maladie localisĂ©e en observant les mouvements d'une population restreinte)
  • OpĂ©rations Ă©vĂ©nementielles
  • Suivi des vĂ©hicules par les assureurs. Cela permet de calculer les facteurs de risque de l'utilisateur ou de facturer l'utilisateur en fonction du nombre de kilomètres parcourus (Pay As You Drive).
  • Étude de l'habitat et des dĂ©placements de mammifères difficilement observables, dont les individus sont Ă©quipĂ©s de colliers Ă©metteurs, en Ă©cologie ou biologie des populations (exemple : suivi de la population d'ours brun dans les PyrĂ©nĂ©es).
  • RepĂ©rage d'arbres prĂ©cieux en forĂŞt[2]
  • Valorisation du patrimoine

Applications personnelles

Un exemple de GPS drawing réalisé après l'attentat du 22 mai 2017 à Manchester.

Suivi et sécurité des personnes

Type de personnes géolocalisées :

Possibilités fonctionnelles :

  • Localisation et suivi en temps rĂ©el
  • DĂ©tection de sortie de zone (ex : Ă©cole et trajet de retour)
  • DĂ©tection d'immobilitĂ© prolongĂ©e (en cas d'accident ou perte de connaissance d'une personne isolĂ©e)
  • Bouton SOS avec envoi d'un message
  • LevĂ©e de doute (un appel est Ă©mis vers le terminal gĂ©olocalisĂ© qui dĂ©croche automatiquement)

Problématique de protection des informations :

  • En , Ă  l'occasion de la Nuit du Hack, des chercheurs en sĂ©curitĂ© de la sociĂ©tĂ© Synacktiv ont dĂ©montrĂ© qu'il Ă©tait possible de suivre des dĂ©placements grâce Ă  certaines applications de rencontre gĂ©olocalisĂ©e disponibles sur IOS ou Android[3] - [4].

Sécurité des animaux

Type de personnes géolocalisées :

  • Animaux de compagnie
  • Chevaux
  • BĂ©tail

Sécurité des biens personnels (voitures, plaisance...)

Des boîtiers de géolocalisation sont souvent installés au sein de véhicules personnels (voitures, bateaux de plaisance...) pour faciliter leur récupération en cas de vol.

Applications transverses

Les systèmes Android de Google traquent leurs utilisateurs au travers de la fonction “Location History”, la position des téléphones peut être remontée par un réseau mobile (carte SIM), par Wi-Fi, ou par Bluetooth[5].

L'eCall est une initiative de la Commission européenne visant à introduire dans tous les véhicules neufs vendus dans l'Union européenne, un système d'appel d'urgence automatique basé sur un service public, permettant à une voiture accidentée d'appeler instantanément les services d'urgence tout en envoyant sa position précise, que ses occupants soient conscients ou non, et quel que soit le pays de l'UE dans lequel elle se trouve. Ce système, basé sur le numéro unique d'urgence européen le "E112" amélioré par la géolocalisation, permettrait une intervention des services d'urgence plus rapide, adaptée à la sévérité de l'accident et au type de véhicule impliqué, réduisant ainsi la mortalité et la gravité des blessures résultant des accidents de la route[6].

Dispositions légales concernant la géolocalisation en France

Recommandations de la CNIL

La CNIL, autorité administrative indépendante française chargée de veiller à la protection des données à caractère personnel et de la vie privée, a émis certaines recommandations aux entreprises souhaitant mettre en place un système de géolocalisation de leurs employés[7].

Les finalités du traitement

La loi « informatique et libertés » subordonne la mise en œuvre d’un traitement à l’existence d’une finalité légitime. C’est pourquoi, compte tenu du caractère intrusif des dispositifs traitant la donnée de géolocalisation des véhicules / individus et des informations qui peuvent y être associées, la Commission estime que la mise en œuvre de tels dispositifs n’est admissible que dans le cadre des finalités suivantes :

  • La sĂ»retĂ© ou la sĂ©curitĂ© de l’employĂ© lui-mĂŞme ou des marchandises ou vĂ©hicules dont il a la charge (travailleurs isolĂ©s, transports de fonds et de valeurs, etc.) ;
  • Une meilleure allocation des moyens pour des prestations Ă  accomplir en des lieux dispersĂ©s, (interventions d’urgence, chauffeurs de taxis, flottes de dĂ©pannage, etc.) ;
  • Le suivi et la facturation d’une prestation de transport de personnes ou de marchandises ou d’une prestation de services directement liĂ©e Ă  l’utilisation du vĂ©hicule (ramassage scolaire, nettoyage des accotements, dĂ©neigement routier, patrouilles de service sur le rĂ©seau routier, etc.);
  • Le suivi du temps de travail, lorsque ce suivi ne peut ĂŞtre rĂ©alisĂ© par d’autres moyens.

En revanche, l’utilisation d’un système de géolocalisation ne saurait être justifiée lorsqu’un employé dispose d’une liberté dans l’organisation de ses déplacements (visiteurs médicaux, VRP, etc.). La Commission rappelle que l’utilisation d’un dispositif de géolocalisation ne doit pas conduire à un contrôle permanent de l’employé concerné.

Ă€ cet Ă©gard, la dĂ©claration auprès de la CNIL doit prĂ©voir l'ensemble des finalitĂ©s du traitement. Ainsi, une entreprise qui dĂ©clarerait que le système a pour seule finalitĂ© la localisation des vĂ©hicules les plus proches des clients ne pourrait pas utiliser les informations issues du système pour dĂ©montrer une faute commise par un salariĂ©. S'il le faisait, l'employeur commettrait un dĂ©lit de dĂ©tournement de finalitĂ© passible de 5 ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende.

Frontière entre le travail et la vie privée

Les outils de géolocalisation présentent des risques certains au regard des droits collectifs (droit syndical, droit de grève) et des libertés individuelles (liberté d’aller et venir anonymement, droit à la vie privée) qui doivent être respectés dans le cadre professionnel. La géolocalisation soulève donc deux questions :

  • Celle de la frontière entre travail et vie privĂ©e ;
  • Celle du niveau de contrĂ´le permanent qu’il est admissible de faire peser sur un employĂ©.

La Commission considère ainsi que le responsable du traitement ne doit pas collecter des données relatives à la localisation d’un employé en dehors des horaires de travail de ce dernier. C’est pourquoi la Commission recommande que les employés aient la possibilité de désactiver la fonction de géolocalisation des véhicules à l’issue de leur temps de travail lorsque ces véhicules/dispositifs peuvent être utilisés à des fins privées. Les employés investis d’un mandat électif ou syndical ne doivent pas être l’objet d’une opération de géolocalisation lorsqu’ils agissent dans le cadre de l’exercice de leur mandat.

Information et Droits du salarié

L'entreprise doit obtenir de la part des salariés concernés la signature d'un document spécifiant qu'ils peuvent être à tout moment localisés pendant leurs heures de travail. D'autre part, elle est tenue de mettre en place une procédure leur permettant de couper le service. Les employés doivent être clairement informés de la façon dont ils pourront la mettre en œuvre.

Le responsable du traitement doit procéder, conformément aux dispositions du code du travail et à la législation applicable aux trois fonctions publiques, à l’information et à la consultation des instances représentatives du personnel avant la mise en œuvre d’un dispositif de géolocalisation des employés. Conformément à l’article 32 de la loi du modifiée en et à l’article 34-1 IV[8] du code des postes et des communications électroniques, les employés doivent être informés individuellement, préalablement à la mise en œuvre du traitement :

  • de la finalitĂ© ou des finalitĂ©s poursuivie(s) par le traitement de gĂ©olocalisation ;
  • des catĂ©gories de donnĂ©es de localisation traitĂ©es ;
  • de la durĂ©e de conservation des donnĂ©es de gĂ©olocalisation les concernant ;
  • des destinataires ou catĂ©gories de destinataires des donnĂ©es ;
  • de l’existence d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition et de leurs modalitĂ©s d’exercice ;
  • le cas Ă©chĂ©ant, des transferts de donnĂ©es Ă  caractère personnel envisagĂ©s Ă  destination d’un État non membre de la CommunautĂ© europĂ©enne.

La Commission rappelle que chaque employé doit pouvoir avoir accès aux données issues du dispositif de géolocalisation le concernant en s’adressant au service ou à la personne qui lui aura été préalablement indiqué.

Durée de conservation

Les données relatives à la localisation d’un employé ne peuvent être conservées que pour une durée pertinente au regard de la finalité du traitement qui a justifié cette géolocalisation.

La Commission estime, au regard des finalités pouvant justifier la mise en œuvre d’un dispositif de géolocalisation, qu’une durée de conservation de deux mois paraît proportionnée.

Les données de localisation peuvent être conservées pour une période supérieure à deux mois si une telle conservation est rendue nécessaire soit dans un objectif d’historique des déplacements à des fins d’optimisation des tournées, soit à des fins de preuve des interventions effectuées lorsqu’il n’est pas possible de rapporter la preuve de cette intervention par un autre moyen. Dans ces cas, une durée de conservation d’un an paraît proportionnée, cette durée ne faisant pas obstacle à une conservation plus longue en cas de contestation, dans ce délai d’un an, des prestations effectuées.

Dans le cadre du suivi du temps de travail, seules les données relatives aux horaires effectués peuvent être conservées pour une durée de cinq ans.

Par ailleurs, les atteintes aux données de géolocalisation peuvent aller au-delà de la simple conservation des données. Les différents services, tels que Foursquare, Plyce, Dis-moi Où?, Ootay, Facebook Places, etc. ont des conditions générales d'utilisation qui ne s'accordent pas forcément avec les dispositifs de retrait de l'information liés aux articles 39 et suivants de la loi « Informatique et Libertés »[9].

Les utilisateurs partagent généralement leur localisation avec leurs contacts sur des réseaux sociaux numériques. Ils perdent alors le contrôle de leurs données. Difficile ensuite d'appliquer le droit à l'oubli ou de demander l'effacement des données.

Personnes ayant accès au suivi

L’accès aux données de géolocalisation doit être limité aux seules personnes qui, dans le cadre de leur fonction, peuvent légitimement en avoir connaissance au regard de la finalité du dispositif (telles que les personnes chargées de coordonner, de planifier ou de suivre les interventions, les personnes chargées de la sécurité des biens transportés ou des personnes ou le responsable des ressources humaines). Le responsable du traitement doit dès lors prendre toutes précautions utiles pour préserver la sécurité de ces données et empêcher, notamment en mettant en place des mesures de contrôle et d’identification, que des employés non autorisés y aient accès.

Jurisprudence

  • Dans un arrĂŞt, il a Ă©tĂ© jugĂ© qu’une filature organisĂ©e par l’employeur afin de contrĂ´ler et de surveiller l’activitĂ© d’un salariĂ© constitue un moyen de preuve illicite, qui ne peut donc ĂŞtre invoquĂ© en justice, mĂŞme lorsque le salariĂ© avait Ă©tĂ© informĂ© de la possibilitĂ© de ce contrĂ´le (Cass.soc., no 00-42.401 Meret c/ StĂ© Wyeth-Lederle) [10].
  • De surcroĂ®t, dans un arrĂŞt de la CA d’Agen en date du , la Cour Ă©nonce, Ă  juste titre, que : « la gĂ©olocalisation d’un vĂ©hicule doit ĂŞtre proportionnĂ©e au but recherchĂ© et que la mise sous surveillance permanente des dĂ©placements des salariĂ©s est disproportionnĂ©e lorsque des vĂ©rifications peuvent ĂŞtre faites par d’autres moyens, comme c’est le cas en l’espèce, puisque l’employeur pouvait mener des enquĂŞtes auprès des clients que le salariĂ© Ă©tait censĂ© visiter (…) qu’il rĂ©sulte de ces Ă©lĂ©ments que la mise en Ĺ“uvre du GPS Ă©tait illĂ©gale comme disproportionnĂ©e au but recherchĂ© et ne peut ĂŞtre admise en preuve ».

De ce fait, la surveillance systématique des déplacements des salariés pourrait être assimilée par les juridictions à une véritable « filature électronique » et constituer ainsi une atteinte à la vie privée de ces derniers. Elle est susceptible de ne pas pouvoir être justifiée par les intérêts légitimes de l’employeur, eu égard à son caractère disproportionné (Dossier thématique de la CNIL).

La Commission rappelle que le dĂ©tournement de finalitĂ© est sanctionnĂ© par l’article 226-21 du Code pĂ©nal, qui prĂ©voit une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.

  • Dans deux arrĂŞts prononcĂ©s par le chambre criminelle de la Cour de cassation (arrĂŞts du ), la Cour rĂ©serve au seul juge du siège (juge d'instruction, JLD), autoritĂ© indĂ©pendante, le contrĂ´le des gĂ©olocalisations judiciaires. Le procureur de la RĂ©publique n'est donc plus habilitĂ© Ă  ordonner de telles mesures de gĂ©olocalisation, notamment en matière de stupĂ©fiants ou de disparition inquiĂ©tante d'enfant.

Police et douanes

La Police, la Gendarmerie et les douanes françaises peuvent avoir deux utilisations de la géolocalisation.

  • La gĂ©olocalisation permet de suivre en temps rĂ©el et obtenir l'historique d'un appareil privĂ© comme un tĂ©lĂ©phone mobile.

Cette prestation est réalisée et facturée par l'opérateur de téléphonie mobile.

  • Pareillement, elles peuvent placer une balise sur un vĂ©hicule ou une marchandise, si possible Ă  l'intĂ©rieur de l'habitacle ou du conteneur, pour suivre ses dĂ©placements futurs.

En application de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, ces deux méthodes sont restreintes par la jurisprudence de la Cour de cassation en date du aux infractions passibles de plus de 3 ans d'emprisonnement. De plus, elles doivent être décidées par écrit par un magistrat (le plus souvent procureur de la République ou juge d'instruction) et ne sont renouvelées que par le juge des libertés.

Si une infraction moindre est finalement révélée par la surveillance, ce n'est pas un vice de procédure. En effet, dans ce dernier cas d'infraction moindre découverte, conformément à la jurisprudence ancienne ci-dessus sur les moyens de preuve, les moyens et les frais engagés sont « proportionné[s] au but recherché », à savoir la résolution d'une infraction passible de plus de 3 ans d'emprisonnement.

Projet de loi relatif à la géolocalisation : procédure accélérée engagée par le Gouvernement le 23 décembre 2013 | Étude d'impact du projet de loi relatif à la géolocalisation, Sénat (France), Document utilisé pour la rédaction de l’article sources principales de ce paragraphe

Dispositions légales concernant la géolocalisation

Avis no 12/2005 du 7 septembre 2005

L’avis no 12/2005 du émis par la Commission de protection de la vie privée belge est une proposition de loi visant à encadrer la surveillance des travailleurs par l’utilisation du système de monitoring associé au système de navigation GPS sur les véhicules de service[11].

Cet avis repose en partie sur les bases posées par la loi du relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel (en particulier l’article 29), la Directive européenne 2002/58/CE du 12 juillet 2002 sur la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques et la loi du relative aux communications électroniques[12].

Ce document incite les employeurs à suivre des dispositions particulières lors de l’utilisation d’un système de géolocalisation des salariés. Il ne fait pas force de loi, mais constitue une base juridique de référence en cas de conflit entre un salarié et son employeur. Le non-respect des conditions décrites dans l’avis n°12/2005 n’est donc pas condamnable en soi, mais peut jouer en la défaveur de l’employeur lors d’un litige porté en justice.

Recommandations LĂ©gales

L’avis n°12/2005 du définit quatre principes à respecter par l’employeur[13] :

Interdiction de géolocaliser les employés en dehors des heures de travail : La géolocalisation d’un salarié en dehors des heures de présence comptabilisées par l’entreprise est une atteinte à sa vie privée. Tout système de géolocalisation de ses employés utilisé par une entreprise doit proposer la possibilité d’être désactivé facilement par le salarié en dehors de son temps de travail.

Confidentialité des informations recueillies : L’enregistrement de données de localisation interdit à toute autre personne que l’utilisateur de traiter l’information recueillie ou même d’en prendre connaissance sans que celui-ci ne donne son consentement à l’autorité chargée de la collecte des données (dans le cas d’un système de géolocalisation des salariés en entreprise, l’employeur).

Respect des finalités de l’outil de géolocalisation : La collecte de données de localisation des salariés ne peut exister que pour des finalités déterminées, explicites et légitimes qui en justifient l’installation et l’utilisation, et ne pas être traitées ultérieurement de manière incompatible avec ces finalités. En d’autres termes, l’employeur doit être en mesure de justifier l’objectif de la mise en place d’un tel système et ne pas dévier de cet objectif lors de l’utilisation réelle du matériel. Tout litige se verrait en faveur de l’employé géolocalisé si une utilisation des informations recueillies était réalisée dans un autre but.

Respect de la proportionnalité des méthodes de contrôle : Les méthodes de contrôle employées pour localiser les salariés d'une entreprise doivent être proportionnelles à la finalité de l’utilisation définie (et acceptée par les employés) lors de l’installation du système.

Dans le cas d’un système de localisation installé en vue de contrôler l’exécution des missions confiées aux travailleurs, ce contrôle ne peut être que ponctuel et justifié, soit par des indices faisant soupçonner des abus de la part de certains salariés, soit par un contexte où le contrôle est effectué dans l’intérêt de la sécurité des travailleurs. De manière générale, un contrôle permanent avec lecture systématique des données enregistrées par le système de localisation est considéré comme disproportionné. Dans le cas où le système de géolocalisation est utilisé en vue d’optimiser les déplacements des travailleurs (vendeurs, commerciaux, techniciens de terrain), des contrôles tout au long de la journée sont justifiés dès lors que le suivi des personnes n’est pas continu.

Déclaration à la Commission de la Protection de la Vie Privée

La loi du relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel stipule que tout système informatique collectant en Belgique des données à caractère privé doit être déclaré auprès de la Commission de la protection de la vie privée[14].

Publication de la géolocalisation par des services internet

Certains services Internet demandent l'accord de leurs utilisateurs pour collecter leurs géolocalisation pour ensuite publier, vendre ou fuiter ces informations[15].

Ces services webs sont divers et peuvent comprendre des applications sportives (comme Strava), sociales (comme Facebook), de cartographiques (comme Google), touristiques (comme Tripadvisor) ou commerciales (comme Groupon)[15].

Dans le cas de Strava, les informations publiées par des militaires permettent d'obtenir des informations éventuellement sensibles. Les données publiées par Strava semblent également localiser — d'après le New York Times — l'emplacement supposé secret d'un centre de commande de missiles taïwanais[16].

Toutefois, lorsque les personnes prennent conscience de la dimension de cette collecte massive d'information, elles deviennent plus réticentes à l’utilisation de tels services, lorsqu'elles ne souhaitent pas que le moindre de leur déplacement soit monitoré[15].

En pratique, ces applications par défaut partagent ces informations, mais il existe une possibilité de désactiver cette surveillance en recourant à des menus cachés[15].

Les géolocalisations qui sont partagées pour lutter contre le vol de véhicules peuvent aussi parfois être dévoilés[17].

Notes et références

  1. La géolocalisation et ses applications concrètes pour la gestion de flotte
  2. Testé par le service forestier du Land de Rhénanie-Palatinat a essayé de géoréférencer près de 2200 arbres en 2010-2011 ; selon Dietz J. [2011]. Localisation et surveillance des arbres de valeur : une expérience allemande au sein du projet CoForKo. Wallonne 115 : 25-37 (13 p., 3 tab., 3 réf.)
  3. « Conférences - Nuit du Hack ~ 2 - 3 juillet 2016 », sur nuitduhack.com (consulté le )
  4. « Comment les utilisateurs de Tinder ou Happn peuvent être suivis (presque) à la trace », sur 01net.com (consulté le )
  5. https://qz.com/1183559/if-youre-using-an-android-phone-google-may-be-tracking-every-move-you-make/
  6. eSafetySupport.org: Ă©tudes sur l'impact de l'eCall
  7. Délibération CNIL concernant la géolocalisation, Délibération no 2006-066 du 16 mars 2006 portant adoption d'une recommandation relative à la mise en œuvre de dispositifs destinés à géolocaliser les véhicules automobiles utilisés par les employés d'un organisme privé ou public.
  8. Loi no 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés
  9. Willy Duhen
  10. Cass. soc., 26 avril 2006, Société Argedis c/ M. Jeannot Audin, no 04-43.582, F-P+B, La surveillance d'un salarié sur son lieu de travail par son supérieur, même s'il n'en a pas été informé, ne constitue pas un mode de preuve illicite
  11. Commission de la Protection de la Vie Privée (Belgique), Avis no 12/2005 du 7 septembre 2005, 2005, p. 1
  12. Institut belge des services postaux et des télécommunications, Loi du 13 juin 2005 relative aux communications électroniques (texte intégral), 2005
  13. mobile token, Géolocalisation du personnel et respect de la vie privée, En Belgique, que dit la loi ?, 2012, p. 2-3
  14. Olivier Moreno, La géolocalisation des travailleurs, 22/12/2005
  15. https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/jan/29/strava-app-mapping-every-move
  16. https://www.nytimes.com/2018/01/29/world/middleeast/strava-heat-map.html
  17. https://gizmodo.com/passwords-to-access-over-a-half-million-car-tracking-de-1818624272

Voir aussi

Bibliographie

  • Lamy Droit de l’informatique et des rĂ©seaux (lamy guide), collection LAMY droit de l’immatĂ©riel, 2009
  • BENSOUSSAN A., Informatique et LibertĂ©s, Francis Lefebvre, 2009
  • Willy DUHEN, « Aspects juridiques des nouveaux systèmes de gĂ©olocalisation », Actes du colloque Media 09, Aix-en-Provence, PUAM, 2010
  • Willy DUHEN, La gĂ©olocalisation et le droit de la protection des donnĂ©es personnelles: la dissolution du droit d'opposition
  • TORRES C., DUFIEF V., Echos, 14 Sept. 2006, p.14 ; n° 4981
  • RAY J.-M., Les Cahiers du DRH- n°114,

Technique

Critique (sociologie)

Liens externes

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