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eCall

L'eCall est une initiative de la Commission européenne visant à introduire dans tous les véhicules vendus dans l'Union européenne, un systÚme d'appel d'urgence automatique basé sur un service public, permettant à une voiture accidentée d'appeler instantanément via un réseau de téléphonie mobile les services d'urgence et d'envoyer sa position précise, que ses occupants soient conscients ou non, et quel que soit le pays de l'UE dans lequel elle se trouve. Ce systÚme, basé sur le E112 (Enhanced[1] 112), c'est-à-dire le numéro unique d'urgence européen 112 amélioré par la géolocalisation, permet une intervention des services d'urgence plus rapide, adaptée à la sévérité de l'accident et au type de véhicule impliqué, réduisant ainsi la mortalité et la gravité des blessures résultant des accidents de la route[2].

Le , le Parlement européen a rendu obligatoire l'équipement par les constructeurs de tous les nouveaux modÚles de véhicules avec le systÚme eCall[3]. La mesure entre en application à partir du , mais l'ensemble du parc ne sera équipé qu'en 2035[4].

La mise en application de l'eCall reste sujette à polémique : le dispositif de géolocalisation, de communication vocale et d'identification qu'il comporte constitue un danger pour les libertés : en cas de détournement de cette technologie, il pourrait permettre de suivre les déplacements de la population en temps réel, d'enregistrer à distance les conversations de l'habitacle ou de constituer un moyen de contrÎle routier. La législation actuelle apporte cependant des garanties théoriques à ce niveau.

Objectifs

Pour l'Union europĂ©enne, l'objectif est de rĂ©duire la mortalitĂ© routiĂšre de 2 500 personnes annuellement en Europe, avec — en mĂȘme temps — une rĂ©duction de la gravitĂ© des consĂ©quences des blessures[5], dans un contexte oĂč 40 000 personnes meurent chaque annĂ©e dans des accidents et 150 000 personnes restent handicapĂ©es Ă  vie[6].

Le label eCall a Ă©tĂ© formĂ© en accolant les mots de la langue anglaise “emergency“ et “call“[7].

Principe de fonctionnement

Lorsque les capteurs du vĂ©hicule dĂ©tectent un accident (par exemple quand un coussin gonflable de sĂ©curitĂ© (« airbag ») est dĂ©clenchĂ©), le systĂšme eCall d'un vĂ©hicule active sa carte SIM et lance un appel Ă  destination du centre d'appel d'urgence par l'intermĂ©diaire du 112. En cas de non-dĂ©clenchement du systĂšme, ou si les occupants d'un vĂ©hicule assistent Ă  un accident sans pour autant y ĂȘtre impliquĂ©s, l'eCall peut ĂȘtre activĂ© manuellement. Une communication vocale s'Ă©tablit alors automatiquement entre l'opĂ©rateur du centre d'appel d'urgence et le vĂ©hicule, afin que les passagers puissent donner des dĂ©tails sur la situation s'ils ont la capacitĂ© de le faire. Dans le mĂȘme temps, l'opĂ©rateur du centre d'appel d'urgence reçoit un ensemble minimal de donnĂ©es (le MSD – Minimum Set of Data), qui inclut la localisation de l'accident (provenant directement du systĂšme de positionnement par satellites du vĂ©hicule), le type du vĂ©hicule (par l'intermĂ©diaire du code VIN) et de maniĂšre optionnelle les donnĂ©es du systĂšme de bord. Il sait Ă©galement si l'eCall a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© automatiquement ou manuellement. En fonction de toutes les informations rĂ©coltĂ©es, l'opĂ©rateur du centre d'appel d'urgence dĂ©ploie les moyens adaptĂ©s pour faire face Ă  la situation.

Le systĂšme Ă©tant prĂ©vu pour fonctionner dans tous les pays de l'Union europĂ©enne — hors zone blanche[5] — il a Ă©tĂ© soumis aux discussions de nombreux groupes de travail de normalisation (CEN, ETSI et 3GPP) pour aboutir Ă  l'adoption de protocoles de communications standards[8]. Il est Ă©galement prĂ©vu que les opĂ©rateurs des centres d'appel d'urgence soient capables de travailler dans plusieurs langues Ă©trangĂšres.

Différentes solutions privées sont aujourd'hui proposées en option par des constructeurs automobiles. Certains services intÚgrent une fonction internationale qui n'est par contre pas accessible dans tous les pays de l'Union européenne.

Des projets de recherche se penchent sur l'adaptation de l'eCall aux deux-roues motorisés[9]. Si le systÚme de déclenchement n'est pas encore fixé, les perspectives d'impact sur cette catégorie d'utilisateurs vulnérables sont trÚs positives[10].

Centre d'appel

Centre d'appels en France

En France, le centre d'appel est centralisé.

Les autoritĂ©s ont dĂ©lĂ©guĂ© pour une durĂ©e de sept annĂ©es l'activitĂ© de plate-forme chargĂ©e de contacter les passagers du vĂ©hicule au Syndicat national des sociĂ©tĂ©s d’assistance (SNSA)[4], qui avait dĂ©jĂ  l'expĂ©rience de gestion des services de SOS “privĂ©s” des constructeurs de type PSA[4].

De ce fait, le coĂ»t du service est pris en charge par les assureurs et leurs filiales spĂ©cialisĂ©es dans l’assistance[4].

Ainsi, le marché est en partie tenu par IMA (MAIF, MACIF et Matmut) et Mondial Assistance (Allianz)[4].

Pour assurer cette activité 24 heures sur 24, deux équipes de dix personnes ont été mises en place[4].

Le SNSA a pour objectif de répondre en 13 secondes et de décider de la nécessité de contacter les secours en 75 secondes[4].

L'appel est réceptionné par une plateforme informatique et renvoie les appels vers des assistants humains qui servent de relais avec les services ad-hoc comme les secours ou les assistances des assurances[11].

Depuis 2013, des « chargĂ©es d’urgence » d'Inter Mutuelles Assistance (IMA) Ă  Niort rĂ©pondent aux appels des eCall gĂ©nĂ©rĂ©s automatiquement par les vĂ©hicules ou par l'appui par un des occupants sur le bouton de SOS[12].

Les appels Ă  IMA sont rĂ©ceptionnĂ©s dans un Open Space oĂč certains appels sont reçus en anglais, allemand, espagnol, portugais, italien et français[12].

Au cours de l'annĂ©e 2021, en France, la plateforme du SNSA a traitĂ© 100 000 alertes eCall par le 112[13].

Impact sur l'amélioration des secours routiers

L'impact envisagĂ© d'une introduction de l'eCall se situe sur plusieurs niveaux, et dĂ©pend en partie de la situation de l'accident. L'impact prĂ©vu est trĂšs positif dans le cas d'un vĂ©hicule seul accidentĂ© sur une route peu empruntĂ©e, lorsque le ou les occupants du vĂ©hicule sont inconscients ou ne peuvent communiquer prĂ©cisĂ©ment leur position. Il l'est dans une moindre mesure dans le cas d'un accident entre plusieurs vĂ©hicules sur une route surveillĂ©e et passante (autoroutes, milieu urbain), oĂč la signalisation d'un accident et sa localisation sont plus aisĂ©es.

Temps d'arrivée des secours

La réduction du temps d'arrivée des secours sur le lieu d'un accident permet de diminuer de maniÚre significative la gravité des blessures des accidents de la route. D'aprÚs le concept d'heure d'or, un blessé grave a en effet un taux de survie maximum s'il est opéré dans l'heure qui suit l'accident. La possibilité d'informer immédiatement de l'accident les autres usagers de la route, ainsi que la réduction du temps d'arrivée des autres services de sécurité pour baliser la zone d'accident et régler ou, éventuellement, dévier le trafic, permet d'éviter les suraccidents, assure la sécurité du personnel des services d'urgence médicale et génÚre une meilleure fluidité du trafic.

Le systĂšme pourrait rĂ©duire le temps de rĂ©ponse des secours de parfois jusqu’à 60 % en zone urbaine et parfois jusqu'Ă  50 % et en zone rurale[14] ou bien jusqu’à 40 % en zone urbaine et parfois jusqu'Ă  50 % et en zone rurale[15].

Durée de l'intervention

La désincarcération des occupants de véhicules accidentés est une opération délicate et souvent longue. Les équipes de secours ont développé des procédures efficaces pour faire face aux différentes situations, mais la diversité et la solidité des véhicules modernes compliquent souvent la tùche. D'aprÚs une étude de l'ADAC (automobile club allemand), 40 % des interventions sur des véhicules construits entre 1990 et 1992 durent moins de 50 minutes, contre seulement 20 % pour des véhicules construits entre 2005 et 2007[16]. De plus, la présence de dispositifs de sécurité à déclenchement mécanique ou pyrotechnique (coussin gonflable de sécurité, prétensionneur de ceinture) constitue une difficulté supplémentaire dans le processus de désincarcération.

Pourtant, les nouveaux véhicules sont conçus pour prévoir un plan de découpage des tÎles facilitant la désincarcération, plan qui n'est que rarement disponible sur le lieu de l'accident. Permettre aux services de secours d'avoir accÚs dÚs la notification de l'accident au type de véhicule engagé, et donc au plan de désincarcération adéquat, a donc un effet positif sur le temps nécessaire à l'évacuation des blessés.

Données minimales transmises

En plus de la localisation, l’eCall transmet des informations sur le vĂ©hicule dans une structure nommĂ©e MSD (Minimum Set of Data[17]) :

  •  Type de vĂ©hicules (vĂ©hicule de tourisme, vĂ©hicule utilitaire, bus, moto
)
  •  Le code VIN du vĂ©hicule
  •  Son type de carburant
  •  Le nombre de passagers

Données supplémentaires transmises par certains constructeurs

Les constructeurs peuvent proposer une version augmentĂ©e du systĂšme imposĂ© par le rĂšglement europĂ©en. BMW, par exemple, transmet des informations additionnelles telles que : la localisation prĂ©cise, le sens de marche, la vitesse, le nombre de passagers, les mesures prises par les capteurs et le nombre d’airbags dĂ©clenchĂ©s[14].

Coût du systÚme et impact économique

Le modĂšle Ă©conomique du systĂšme eCall et son coĂ»t font l'objet de diverses Ă©tudes[2]. Certaines mettent en avant des Ă©conomies qui pourraient atteindre 26 milliards d'euros par an si tous les vĂ©hicules europĂ©ens Ă©taient Ă©quipĂ©s de l'eCall[18]. Le coĂ»t du systĂšme est rĂ©parti entre l'Ă©quipement des vĂ©hicules, l'Ă©quipement des centres d'appel d'urgence, la mise Ă  niveau des rĂ©seaux de tĂ©lĂ©phonie mobile et la communication en elle-mĂȘme, ce qui implique de prendre en compte les accords d'itinĂ©rance internationale (roaming).

La mise en place d'un discriminateur eCall (ou eCall flag) est prévue pour permettre aux réseaux de téléphonie mobile et aux centres d'appels d'urgence de traiter les eCalls sans modifier en profondeur leur fonctionnement. Grùce au discriminateur, un eCall est alors identifié comme tel dÚs son émission et traité en fonction, sans perturber le traitement des appels d'urgence classiques.

L'eCall est perçu comme une occasion de développement pour le marché trÚs prometteur des télématiques dans l'automobile, en généralisant dans un grand nombre de véhicules une plateforme pouvant accueillir différentes options et services[19].

Les communications avec les services d'urgence sont gratuites pour les usagers[15], mais l'installation obligatoire de l'eCall dans un vĂ©hicule neuf sans rĂ©cepteur de systĂšme mondial de navigation par satellite peut reprĂ©senter un surcoĂ»t d'environ 100 euros[15].

Pour les sociĂ©tĂ©s d'assurance française, le coĂ»t devrait rester marginal, par rapport au prix d’une assurance vĂ©hicule, mais pourrait grimper avec la pĂ©nĂ©tration de l'eCall[4].

Pour les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie, qui ne souhaitent pas communiquer sur ce sujet, selon l'hypothĂšse de 400 000 appels en 2025, de 10 minutes, le cout ne serait que de 0,002 % du volume total des appels fixe et mobile en France en 2016[4].

Historique

Préparation

Le concept d'eCall est présenté en 1999 par le fonctionnaire européen Luc Tytgat, lors du lancement par la commission européenne du projet Galileo (systÚme de positionnement)[20]. En 1998, 170 experts s'étaient réunis à Bruxelles à l'invitation de la Commission, pour analyser la dépendance européenne au systÚme américain GPS, mais aussi pour proposer des applications civiles au projet.

En 2001, le projet est présenté en Allemagne comme systÚme européen d'appel ((en)european calling system)[21] - [22].

En 2007 le projet est reporté.

En 2011, le projet est de nouveau promu par la Commission européenne[23]. Elle soumet un projet de rÚglement au Parlement et au conseil européens le 13 juin 2013[24].

Au terme de la procédure législative, le 29 avril 2015, le Parlement européen adopte le RÈGLEMENT (UE) 2015/758[25] visant à rendre eCall obligatoire sur les nouveaux véhicules à partir d'avril 2018.

Selon le rÚglement, la présence du dispositif eCall décrit par les standards européens sera une condition nécessaire pour homologuer un nouveau modÚle de véhicule (automobile, petit véhicule utilitaire) et le vendre en Europe.

En dĂ©cembre 2015, dans le cadre d'un projet similaire aux États-Unis, alors qu'un conducteur commettait un dĂ©lit de fuite, son vĂ©hicule a lancĂ© un appel tĂ©lĂ©phonique aux secours lors du dĂ©clenchement des airbags. Ceci qui a conduit ultĂ©rieurement Ă  la dĂ©couverte du dĂ©lit. Ce cas de figure n'avait pas Ă©tĂ© envisagĂ©[26].

En avril 2016, une question sur eCall est intégrée à l'examen de Code de la route, à l'occasion de la réforme du permis de conduire.

Protocole d'entente sur l'eCall

En 2013, à travers la signature du protocole d'entente sur l'eCall (Memorandum of Understanding), de nombreuses parties prenantes ont montré leur soutien au projet et se sont engagées à appuyer son introduction[27]. Parmi les signataires sont présents 15 des 27 pays de l'UE, 3 pays de l'Association européenne de libre-échange et de nombreuses entreprises et associations, telles que l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), l'association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), ou encore des clubs automobiles comme l'ADAC. Le parlement européen a également exprimé à plusieurs reprises son soutien à l'introduction de l'eCall[28].

DĂ©ploiement

Le systÚme est déployé dans l'Union européenne (UE en bleu), et en Islande, en NorvÚge et en Suisse (AELE en vert)

Le systÚme est déployé dans l'Union européenne, et en Islande, en NorvÚge et en Suisse[6].

Depuis 2003, la technologie existe[11].

Plusieurs constructeurs avaient déployé ces technologies depuis 2004[15].

La plupart des constructeurs automobiles mondiaux se sont accordĂ©s pour installer eCall sur tous leurs vĂ©hicules Ă  destination du marchĂ© communautaire Ă  partir du 1er octobre 2017, prenant une marge de 7 mois nĂ©cessaire pour respecter l'obligation d'avril 2018. À cette date les vĂ©hicules non conformes devront ĂȘtre adaptĂ©s ou vendus en dehors de la communautĂ©.

Dans le contexte du Brexit, le Royaume-Uni n'a pas quitté l'Union européenne avant avril 2018, c'est pourquoi la norme s'applique aussi au Royaume-Uni.

En 2017, 4% du parc automobile français en est équipé[29]. En avril 2018, 5 % du parc automobile français en est équipé[11].

À l'Ă©tĂ© 2021, 90% des vĂ©hicules neufs vendus au RU sont Ă©quipĂ©s[30].

À la fin de 2021, le France compte 2 millions de vĂ©hicules lĂ©gers Ă©quipĂ©s d’eCall selon les donnĂ©es du ministĂšre de la Transition Ă©cologique et l'Europe 15 millions pour 300 millions de vĂ©hicules[31].

RĂšglements

Depuis juillet 2018, l'homologation de ces dispositifs est soumis au RĂšglement CEE-ONU no 144 intitulĂ© « Prescriptions uniformes relatives aux systĂšmes automatiques d’appel d’urgence (AECS) »[32].

Dans le cadre du rÚglement CEE-ONU, le principe de fonctionnement réglementaire est le suivant :

  • L'AECD est le dispositif automatique d’appel d’urgence ;
  • Lors de la rĂ©ception du signal de dĂ©clenchement, l’AECD doit envoyer des donnĂ©es et Ă©tablir une liaison vocale avec le PSAP (centre de rĂ©ception des appels d’urgence[33]) ;
  • en cas d'Ă©chec de la transmission de donnĂ©es, l’AECD doit de nouveau essayer d’envoyer les donnĂ©es ;
  • en cas de perte de la liaison vocale, il doit s’efforcer de rĂ©tablir cette liaison ;
  • en cas d'Ă©chec de communication sur le rĂ©seau mobile terrestre public, les donnĂ©es sont stockĂ©es en mĂ©moire non volatile et la communication est retentĂ©e ultĂ©rieurement[32].

Le rĂšglement prĂ©voit que dans 95 % des cas la prĂ©cision du gĂ©o-positionnement doit ĂȘtre meilleure que 15 mĂštres en zone Ă  ciel ouvert, et meilleure que 40 mĂštres en zone de canyon urbain[32].

RĂ©gions appliquant le rĂšglement CEE-ONU

Les rĂ©gions ou pays membres qui adhĂšrent Ă  ce rĂšglement CEE-ONU depuis le 19 juillet 2018 sont : l'Union europĂ©enne, la Russie, le Japon, la CorĂ©e, l'Australie, la NorvĂšge, la Turquie, l'Ukraine, l’Égypte, l'Afrique du Sud, la ThaĂŻlande et le Royaume-Uni[34].

Utilisations

12 000 dĂ©clenchements d’eCall ont eu lieu en 2019[35].

45 000 dĂ©clenchements d’eCall ont eu lieu en 2020[36].

100 000 alertes eCall ont eu lieu en 2021, en France[13].

Critiques

D'aprÚs l'ADAC, en Allemagne les systÚmes ont été programmées avec les centres d'appel des constructeurs allemands qui peuvent ainsi commercialiser des services et des offres supplémentaires, comme l'organisation du service de remorquage, la réparation de la voiture endommagée ou la fourniture d'un véhicule de remplacement. Mais cette intermédiation pose des difficultés pour contacter les secours dans certaines circonstances: erreur de format des coordonnées GPS, compétences linguistiques, horaire de fermeture du centre d'appel, fin d'abonnement[37].

Rappels

En Europe, entre 2018 et 2021, 10 défauts ont été trouvés en Belgique (1), en Allemagne (7) au Royaume-Uni (1) et au Portugal (1) sur des équipements d'origines coréennes, allemande, britannique, japonaises, ou suédoises[38].

Les défauts sont divers et peuvent concerner le non fonctionnement du systÚme aprÚs accident, un défaut logiciel, un défaut de configuration, une mauvaise géolocalisation par le systÚme de géolocalisation, une mauvaise identification du véhicule, ou un non fonctionnement des appels vocaux[38].

Ces défauts ont été trouvés sur des véhicules des marques KIA, Mercedes-Benz, VW, Land Rover, Toyota, Lexus et Volvo[38].

Ils ont conduit Ă  des rappels dans plusieurs pays : Allemagne, Pologne, Slovaquie, SuĂšde, Bulgarie, Croatie, Danemark, Finlande, GrĂšce, Islande, Irlande, Luxembourg, Portugal, SlovĂ©nie, Estonie, Hongrie, Malte, Pays-Bas, NorvĂšge[38]. Des rappels ont Ă©galement eu lieu aux États-Unis, notamment sur 1,3 million de vĂ©hicules Mercedes-Benz[38].

Technologies utilisées

L'eCall utilise des technologies 2G et 3G[39].

Utilisations dérivées et danger pour les libertés

Le systĂšme eCall, comme tous les systĂšmes Ă©lectroniques embarquĂ©s pouvant communiquer avec l’extĂ©rieur, devrait permettre techniquement de gĂ©olocaliser les vĂ©hicules en permanence, mĂȘme sans accident, mais aussi d'Ă©couter les conversations de l'habitacle Ă  l'insu des usagers. L'installation obligatoire de ce systĂšme dans tous les vĂ©hicules pose donc d'importantes questions en rapport avec les libertĂ©s informatiques et le droit Ă  la vie privĂ©e, vis-Ă -vis des dĂ©rives que pourrait connaitre l'utilisation de cette technologie[40]. Avec ce systĂšme les vĂ©hicules pourront ĂȘtre suivis en temps rĂ©el dans tous leurs dĂ©placements[41].

Le rÚglement européen (UE) 2015/758[25] traite le risque pour la vie privée de l'utilisation des données :

« ConformĂ©ment aux recommandations qui ont Ă©tĂ© formulĂ©es par le groupe de travail «Article 29» sur la protection des donnĂ©es et qui figurent dans le «Document de travail sur la protection des donnĂ©es et le respect de la vie privĂ©e dans l’initiative "eCall"», adoptĂ© le 26 septembre 2009, tout traitement de donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel par l’intermĂ©diaire du systĂšme eCall embarquĂ© devrait respecter les rĂšgles en matiĂšre de protection des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel prĂ©vues par la directive 95/46/CE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 24 octobre 1995 relative Ă  la protection des personnes physiques Ă  l’égard du traitement des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel et Ă  la libre circulation de ces donnĂ©es et par la directive 2002/58/CE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 12 juillet 2002 concernant le traitement des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel et la protection de la vie privĂ©e dans le secteur des communications Ă©lectroniques (directive vie privĂ©e et communications Ă©lectroniques), notamment pour garantir que les vĂ©hicules Ă©quipĂ©s des systĂšmes eCall embarquĂ©s, en mode de fonctionnement normal relatif au systĂšme eCall basĂ© sur le numĂ©ro 112, ne sont pas traçables et ne font pas l’objet d’une surveillance constante et que l’ensemble minimal de donnĂ©es envoyĂ©es par le systĂšme eCall embarquĂ© comprend les informations minimales requises pour un traitement appropriĂ© des appels d’urgence. »

Officiellement, l'Ecall ne devrait donc pas permettre d'Ă©couter les conversations dans l'habitacle Ă  distance sans intervention de l'utilisateur, sauf dans le cas oĂč un appel d'urgence a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© automatiquement.

Le rÚglement européen (UE) 2015/758[25] impose aux constructeurs d'installer le systÚme eCall dans tous les nouveaux modÚles de voitures depuis le 31 mars 2018[3] - [42]. La présence du systÚme à bord des véhicules n'a cependant pas été rendue obligatoire par le code de la route. La loi n'interdit donc pas aux propriétaires de retirer l'eCall de leur véhicule.

Équivalents dans les pays tiers

Des systĂšmes Ă©quivalents peuvent Ă©galement exister dans des pays tiers Ă  l'union europĂ©enne, par exemple en Russie, ou chez General Motors aux États-Unis[43].

Le systĂšme russe est dĂ©veloppĂ© sous l’appellation ERA-GLONASS (pour « Emergency Reaction for road Accidents using GLONASS »). Il utilise la constellation de satellites GLONASS et pourrait ĂȘtre compatible avec les eCall europĂ©ens[43].

Aux États-Unis, la sociĂ©tĂ© General Motors commercialise depuis 2004 comme cela se fait en Europe, une offre baptisĂ©e « OnStar » comprenant un paquet de services de sĂ©curitĂ© (voiture volĂ©e, fonctionnalitĂ© Ă  distance), d'aides Ă  la conduite ainsi qu'un service similaire Ă  l'eCall[43].

Enjeu

L'eCall est l'un des premiers systÚmes connectés du véhicule connecté, et c'est le premier qui fasse l'objet d'une obligation réglementaire.

Notes et références

  1. Signifiant « augmenté ».
  2. eSafetySupport.org: Ă©tudes sur l'impact de l'eCall
  3. Résolution législative P8_TA(2015)0099 du Parlement européen du 28 avril 2015 pour le déploiement du systÚme eCall embarqué fondé sur le service 112
  4. Thomas LE BARS, « Le bouton d’urgence eCall obligatoire dans les voitures neuves : qui va payer ? », sur capital.fr, (consultĂ© le ).
  5. Yves Martin, « ECall - L’appel d’urgence obligatoire dans les voitures neuves - ActualitĂ© », sur quechoisir.org, UFC-Que Choisir, (consultĂ© le ).
  6. Marion Candau, « Avec eCall, l’UE espĂšre Ă©viter 1500 morts par an », sur euractiv.fr, (consultĂ© le ).
  7. « Les nouveaux vĂ©hicules homologuĂ©s doivent ĂȘtre Ă©quipĂ©s du systĂšme d'appel urgent eCall / BX1 », sur BX1, (consultĂ© le ).
  8. eSafetySupport.org : statut des différents groupes de travail pour le développement de standards pour l'eCall
  9. saferider-eu.org : site du projet de recherche Saferider
  10. Springerlink.com : Ă©tude d'impact de l'appel d'urgence automatique par le centre de recherche finlandais VTT
  11. Julie Guesdon, avec agences, « L'Ecall, obligatoire dans les véhicules neufs, alertera les secours en cas d'accident » AccÚs libre, sur franceinter.fr, (consulté le ).
  12. « A la rĂ©ception des SOS automatiques, des cris, des hurlements et parfois pire le silence », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  13. « Quatre ans aprÚs, quel bilan pour l'eCall 112 dans les véhicules ? », sur argusdelassurance.com, (consulté le ).
  14. https://www.planet-sansfil.com/lunion-europeenne-impose-la-fonction-ecall-sur-tous-les-vehicules-bmw-va-plus-loin/
  15. https://www.ouest-france.fr/economie/automobile/securite-les-voitures-desormais-equipees-de-l-appel-d-urgence-ecall-5675232
  16. ADAC.de: étude de l'ADAC sur les procédures de désincarcération
  17. (en) W15-0680 EN 15722 2015 Published 64_e_stf (3)
  18. ec.europa.eu : fiche d'information sur l'eCall
  19. generation-nt.com
  20. Europeans, Euronews, 1999
  21. "GSM-Schutzengel (Automatic Emergency Call System to locate accident victims using GSM Technology)",Jugend forscht, 2001
  22. "GSM-Schutzengel (GSM Guardian Angel) emergency calling service", GSM-Schutzengel, 2001. Retrieved 4 July 2012.
  23. "EU adopts automobile emergency calling service eCall", Telecom Paper, 8 September 2011. Retrieved 16 November 2011.
  24. « COM/2013/0316 - Document details page », sur www.ipex.eu (consulté le )
  25. RÚglement (UE) 2015/758 du Parlement européen et du Conseil de l'Union européenne du 29 avril 2015
  26. Elle tente de s’enfuir aprĂšs un accident, sa voiture prĂ©vient la police, revue de presse, 20 minutes, 12 dĂ©cembre 2015
  27. ec.europa.eu : liste des signataires du Memorandum of Understanding sur l'eCall
  28. europarl.europa.eu : résolution du parlement européen
  29. https://www.onisr.securite-routiere.interieur.gouv.fr/sites/default/files/2019-09/Bilan%20de%20l%20accidentalit%C3%A9%20routi%C3%A8re%20de%20l%20ann%C3%A9e%202018.pdf
  30. https://nationalhighways.co.uk/road-safety/ecall/
  31. https://www.argusdelassurance.com/juriscope/analyses-d-experts/quatre-ans-apres-quel-bilan-pour-l-ecall-112-dans-les-vehicules.189292
  32. « Accord concernant l’adoption de RĂšglements techniques harmonisĂ©s de l’ONU applicables aux vĂ©hicules Ă  roues et aux Ă©quipements et piĂšces susceptibles d’ĂȘtre montĂ©s ou utilisĂ©s sur les vĂ©hicules Ă  roues et les conditions de reconnaissance rĂ©ciproque des homologations dĂ©livrĂ©es conformĂ©ment Ă  ces RĂšglements », sur unece.org.
  33. En anglais : Public safety answering point.
  34. [PDF] Accord concernant l'adoption de rÚglements techniques harmonisés de l'ONU applicables aux véhicules. Régulation n°144 (AECD/AECS) page 293 UNECE, mars 2020
  35. La sécurité routiÚre en France - bilan 2019 - ONISR
  36. La sĂ©curitĂ© routiĂšre en France - bilan de l’annĂ©e 2020 - ONISR 2021
  37. (en) Cristiano Antonino, « Appel d'urgence, les systÚmes eCall ralentissent-ils l'arrivée de l'aide? », sur emergency-live.com, (consulté le ).
  38. (en) Mercedes rappelle plus d'un million de vĂ©hicules aux États-Unis Ă  cause d'un problĂšme potentiel eCall ; date:20 fĂ©vrier 2021 ;consultĂ© le=4 avril 2021.
  39. https://www.01net.com/actualites/bientot-la-fin-du-reseau-mobile-3g-en-france-2054842.html
  40. « Page 404 », sur Ligue des conducteurs (consulté le ).
  41. Frédéric Darne, « ECall obligatoire en 2018 en Europe », sur legipermis.com, (consulté le ).
  42. Automobile : l'appel d'urgence eCall en service le 1er avril lepoint.fr, le 29 mars 2018
  43. « Mobilité intelligente », sur Mobilité intelligente (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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