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Système de transport intelligent

Les systèmes de transport intelligents (STI) (en anglais : intelligent transportation systems - ITS) sont les applications des nouvelles technologies de l'information et de la communication au domaine des transports et de sa logistique. On les dit « intelligents » parce que leur développement repose sur des fonctions généralement associées à l'intelligence : capacités sensorielles et de choix, mémoire, communication, traitement de l'information et comportement adaptatif. On trouve les STI dans plusieurs champs d'activité : dans l'optimisation de l'utilisation des infrastructures de transport, dans l'amélioration de la sécurité (notamment de la sécurité routière) et de la sûreté ainsi que dans le développement des services. Le recours aux STI s'intègre aussi dans un contexte de développement durable : ces nouveaux systèmes concourent à la maîtrise de la mobilité en favorisant entre autres l'intermodalité.

Ils font l'objet d'une compétition économique serrée au niveau mondial.

Contexte

Les systèmes de transport intelligents interviennent dans un contexte mondial de congestion du trafic routier (et parfois ferroviaire, métro ou aérien) d'une part et de développement des nouvelles technologies de l'information d'autre part, en particulier dans les domaines de la simulation, du contrôle en temps-réel et des réseaux de télécommunication.

Le monde de la recherche a commencé à se mobiliser autour des années 1960 pour lutter contre les effets néfastes des congestions. En effet, la congestion globale des infrastructures de transport représente un coût socio-économique important en termes de pollution de l'air, de consommation de carburant ainsi que de temps perdu par les usagers dans les transports. Elle a été en constante augmentation dans le monde, résultat de l'accroissement de l'urbanisation, de la croissance démographique et du nombre d'automobiles qui a permis le phénomène dit de rurbanisation, principalement dans les pays développés. On peut distinguer 4 grandes périodes dans le développement des STI :

Dans les pays en développement, les migrations des personnes des habitats ruraux vers les habitats urbains ont progressé assez différemment en comparaison de celles des pays développés. Bon nombre de zones se sont urbanisées sans augmentation significative du parc automobile et sans formation de banlieues. Dans des zones comme Santiago du Chili dotées d'une forte densité de population, recourent à un système multimodal de transport combinant la marche à pied, la bicyclette, la moto, l'autobus et le train. Seule une frange réduite de la population peut se permettre de posséder une voiture. Les STI peuvent aider à une meilleure organisation de la multimodalité et de l'intermodalité.

D'autres parties du monde en voie de développement, comme la Chine, restent largement rurales mais s'urbanisent et s'industrialisent rapidement. Dans ces zones, les infrastructures routières sont développées en parallèle avec la motorisation de la population. De grandes disparités de ressources impliquent que seule une partie de la population peut se motoriser et c'est pourquoi le système de transport multimodal très dense s'entrecroise avec le système de transport motorisé. Dans ces zones, l'infrastructure urbaine se développe moins rapidement que la demande de mobilité, les systèmes STI apparaissent comme un recours pour maintenir un fonctionnement régulier des réseaux de transport urbain.

De récentes actions gouvernementales dans le domaine des STI — spécifiquement aux États-Unis — sont davantage motivées par le besoin ressenti de sécurité du territoire. Bon nombre de STI se focalisent sur la surveillance des routes. Les STI peuvent aussi jouer un rôle important dans une évacuation de masse rapide des centres d'affaires urbains en cas d'évènements causant un nombre important de victimes comme des catastrophes naturelles ou d'autres menaces. Ainsi, une grande partie des infrastructures et des planifications impliquées par les STI sont à mettre en parallèle avec les besoins en matière de sécurité du territoire.

Un embouteillage Ă  PĂ©kin
Une rue de Shanghai

Politique des STI en France

Le Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer (MEEM) porte la politique française des STI, avec le concours des autres dĂ©partements ministĂ©riels concernĂ©s (le Ministère de l’économie pour les aspects industriels, l’innovation et l’économie numĂ©rique ; le Ministère de l’intĂ©rieur pour les aspects de sĂ©curitĂ© routière ; le Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche pour la recherche ; etc.).

Au sein du MEEM, la Direction générale des infrastructures et de la mer (DGITM) est dotée de longue date d’une Mission des transports intelligents (MTI) chargée de promouvoir et de coordonner le développement des STI et de concourir au rayonnement à l’international des solutions de transport intelligents portées par l’industrie et les opérateurs français. De plus une Agence pour l’information multimodale et la billettique (AFIMB) a été créée et intégrée à la DGITM en 2011.

La stratĂ©gie « MobilitĂ© 2.0 Â» dĂ©voilĂ©e en par le Ministre des transports faisait du dĂ©veloppement des STI l’un de ses axes essentiels et annonçait un effort de structuration des acteurs de la filière française des STI (au sens large) en vue d’établir des visions stratĂ©giques partagĂ©es.

Cette action a abouti Ă  la production en du Livre Vert « MobilitĂ© 3.0 : ensemble pour la mobilitĂ© intelligente Â»,. Sur la base des propositions de ce document, une dĂ©marche collective dite « MobilitĂ© 3.0 Â», soutenue par les diffĂ©rents acteurs institutionnels impliquĂ©s ,s’est engagĂ©e en 2016, avec un horizon de 5 annĂ©es. Elle vise Ă  mobiliser le potentiel d’innovation des STI au service des territoires et du climat, tant au plan national que dans une perspective internationale.

Technologies des transports intelligents

Les technologies utilisées dans les systèmes de transport intelligents varient, allant de systèmes de gestion basiques comme les systèmes de gestion des carrefours à feux, les systèmes de gestion des conteneurs, les panneaux à messages variables (PMV), les radars automatiques ou la vidéo-surveillance aux applications plus avancées qui intègrent des données en temps-réel avec retours d'informations de nombreuses sources, comme les informations météorologiques, les systèmes de dégivrage des ponts, les systèmes de navigation embarqués informant des temps de parcours en temps réel etc. De plus, les techniques prédictives sont développées pour permettre une modélisation avancée et une comparaison avec une base regroupant des données historiques de référence.

Quelques technologies typiquement implantées dans les STI sont décrites dans les sections qui suivent.

Communications sans fil

Diverses technologies de communication sans fil sont proposées pour les systèmes de transport intelligent :

  • des communications Ă  courte portĂ©e (moins de 350 mètres) comme le Wi-Fi,
  • des communications Ă  plus longue portĂ©e comme le WiMAX, le GSM ou les technologies 3G, 4G et la 5G.

Technologies de calcul

De récentes avancées dans l'électronique embarquée ont conduit à disposer dans les véhicules de processeurs informatiques plus performants. Un véhicule type du début des années 2000 aurait entre 20 et 100 modules individuels à base de microcontrôleurs ou de contrôleurs à logique programmable inter-connectés en réseau avec des systèmes d'exploitation non temps réel. La tendance actuelle est d'aller vers quelques modules à base de microprocesseurs un peu plus chers avec une gestion de mémoire hardware et des systèmes d'exploitation en temps-réel. Les nouvelles plates-formes informatiques embarquées permettent l'implantation d'applications logicielles plus sophistiquées, incluant du contrôle de process informatique à base de modélisation, de l'intelligence artificielle et de l'informatique omniprésente. L'intelligence artificielle est probablement la plus importante de ces approches pour les systèmes de transport intelligents.

Géolocalisation par système de positionnement par satellites

Le principe du positionnement par satellites est très proche du principe de triangulation. La distance entre l'utilisateur du terminal GNSS et un certain nombre de satellites de positions connues est mesurĂ©e pour permettre une localisation de l'utilisateur Ă  une dizaine de mètres près. La vitesse de dĂ©placement est aussi disponible.

Cette technologie est nĂ©e avec le GPS amĂ©ricain. Depuis lors, les constellations satellitaires commandant des systèmes de GNSS se sont multipliĂ©es (GLONASS russe, Beidou chinois et prochainement Galileo europĂ©en). Dans un mĂŞme temps les performances des systèmes s’amĂ©liorent significativement. Le recours Ă  des technologies complĂ©mentaires (reconstitution du dĂ©placement par des accĂ©lĂ©romètres, notamment) permet de rĂ©soudre le problème de la perte temporaire du signal GNSS dans les tunnels ou les environnements encaissĂ©s (canyons urbains, etc.).

De très nombreux STI s'appuient donc sur cette technologie qui permet le traçage en temps rĂ©el et Ă  bas coĂ»t des mobiles (Ă  savoir : les personnes en dĂ©placement, les marchandises et leurs conteneurs ou les vĂ©hicules) . C’est l’un des dĂ©terminants essentiels de l’essor des STI.

Téléphonie mobile

En admettant que les voitures contiennent au moins un ou plusieurs téléphones mobiles ou cellulaires (Ce qui est largement vérifié dans les pays développés où le taux d'équipement de la population en téléphones mobiles dépasse les 75 %), les téléphones transmettent leur position de façon régulière au réseau - même s'il n'y a pas de communication vocale établie. Ils peuvent alors être utilisés dans les voitures comme des sondes anonymes du trafic. Quand la voiture bouge, le signal du téléphone mobile bouge également. Il est alors possible de mesurer et d'analyser par triangulation les données fournies par le réseau cellulaire - de manière anonyme - puis de convertir ces données en une information précise sur la circulation automobile. Plus il y a de congestion, plus il y a de voitures, de téléphones et donc de sondes. En centre ville, la distance entre les antennes est plus courte (de l'ordre de 300m), la précision est ainsi augmentée. Il n'y a pas d'infrastructure spécifique construite le long des routes - seul le réseau de téléphonie mobile est mis en œuvre. Cette technologie FCD, floating car data (données cellulaires flottantes) offre de grands avantages sur les méthodes classiques de mesure du trafic :

  • des coĂ»ts moindres par rapport aux capteurs et aux camĂ©ras
  • une meilleure couverture
  • une plus grande facilitĂ© de mise en Ĺ“uvre : pas de zones de chantier, moins de maintenance des installations
  • une utilisation dans toutes les conditions mĂ©tĂ©orologiques, mĂŞme en cas de fortes pluies

Le gros inconvénient consiste en la précision de la localisation.

Technologies de capteurs

Les progrès des capteurs ont permis de développer les systèmes de transport intelligent sur la base de données fiables, fréquentes et en grande quantité. Ils permettent des mesures des caractéristiques de véhicules (longueur, silhouette, poids...), de la circulation (débit, taux d'occupation, vitesse...) ou d'évènements (incidents, files d'attente, franchissement de feux rouges...) pour notamment optimiser et améliorer de la sécurité routière. En général, les systèmes tendent à combiner généralement :

  • des systèmes de dĂ©tection pour les STI basĂ©s sur l'infrastructure (route intelligente) ; Les capteurs d'infrastructure sont installĂ©s ou intĂ©grĂ©s dans ou sur les routes, ou Ă  proximitĂ© (immeubles, poteaux, panneaux...). Ils peuvent ĂŞtre installĂ©es lors des travaux prĂ©ventifs d'entretien des routes ou par un système mĂ©canique d'injection de capteurs intĂ©grĂ©s dans la route elle-mĂŞme. Les capteurs de vĂ©hicules, eux, sont soit des dispositifs installĂ©s sur ou dans la route, soit des dispositifs disposĂ©s dans les vĂ©hicules ;
  • des systèmes mesurant les variations environnementales (vent, bruit, pluviomĂ©trie, gel...) ;
  • des capteurs embarquĂ©s et systèmes reliant les vĂ©hicules Ă  l'interne ("vĂ©hicules connectĂ©s").

Boucles électromagnétiques

Les boucles à induction sont placées sous la chaussée pour détecter les véhicules qui passent sur la boucle en mesurant le champ magnétique créé par le véhicule. Les plus simples des détecteurs comptabilisent le nombre de voitures qui passent au-dessus de la boucle pendant un intervalle de temps donné (par exemple 60 secondes, la période standard aux États-Unis), tandis que les capteurs plus sophistiqués estiment également la vitesse, la longueur et le poids des véhicules ainsi que la distance qui les séparent. Les boucles peuvent être placées sur une simple voie ou au travers de plusieurs voies et fonctionnent aussi bien pour des véhicules très lents ou à l'arrêt que pour des véhicules se déplaçant à grande vitesse.

Capteurs vidéo

La mesure du flux de trafic Ă  base de camĂ©ras vidĂ©o est une des autres formes existantes de dĂ©tection du trafic. Comme les systèmes de dĂ©tection vidĂ©o ne nĂ©cessitent pas d'installer des composants directement Ă  la surface ou dans la chaussĂ©e, ce type de système est dit "non intrusif". La maintenance se trouve simplifiĂ©e du fait de l'absence de contact rĂ©pĂ©tĂ© entre les roues et le capteur. Les donnĂ©es vidĂ©o, noir et blanc ou couleur, sont transmises Ă  des processeurs qui analysent les changements de caractĂ©ristiques de l'image vidĂ©o lorsqu'un vĂ©hicule passe grâce Ă  des algorithmes de dĂ©tection du mouvement. Les camĂ©ras sont installĂ©es sur des poteaux ou sur des structures adjacentes aux rues, mais toujours fixes. La plupart des systèmes de dĂ©tection vidĂ©o nĂ©cessitent une configuration initiale pour « apprendre » au processeur l'image de fond de rĂ©fĂ©rence. Cela implique habituellement de prĂ©ciser des mesures connues comme la distance entre les lignes sĂ©parant les voies ou la hauteur de la camĂ©ra au-dessus de la route, mesures normalisĂ©es dans le pays. Selon la marque et le modèle, un seul processeur de dĂ©tection vidĂ©o peut dĂ©tecter le trafic en simultanĂ© pour quatre Ă  huit camĂ©ras, en fonction de la complexitĂ© des algorithmes mis en Ĺ“uvre. Les donnĂ©es types en sortie du système de dĂ©tection vidĂ©o sont, pour chaque voie de circulation, la vitesse et le taux d'occupation de la voie. D'autres systèmes fournissent des donnĂ©es additionnelles tels les intervalles entre vĂ©hicules, la progression du trafic, les vĂ©hicules arrĂŞtĂ©s et peuvent dĂ©clencher des alarmes lorsqu'un vĂ©hicule roulant Ă  contresens est dĂ©tectĂ© par exemple.

RĂ©seaux de capteurs sans fil

Ces dernières années se sont grandement développés des réseaux de capteurs sans fil. Constitués de petits capteurs utilisant la technologie sans fil pour communiquer, ces réseaux semblent adaptés au cas de la gestion du trafic routier urbain[1]. Outre leur réactivité et leur logique de conception naturellement distribuée, ces réseaux possèdent l'avantage d'être facilement intégrables à l'infrastructure urbaine et à faible coût, en comparaison aux boucles électromagnétiques dont le prix et l'installation sont moins accessibles.

Autres capteurs

En France, les boucles électromagnétiques sont les capteurs les plus utilisés. D'autres capteurs existent et sont utilisés suivant les besoins comme les capteurs piézo-céramiques, les tuyaux pneumatiques, les capteurs à hyperfréquence (radar), les fibres optiques, les capteurs à ultrason, à infrarouge, etc.[2].

Applications pour les transports intelligents

Paiement Ă©lectronique

Un portique de péage en flux libre à Singapour. Ce portique collecte les péages à partir des balises RFID actives installées dans les véhicules.
Une balise RFID active utilisée pour le péage électronique

Le paiement électronique [3] a plusieurs intérêts dont les principaux sont :

  • de faire gagner du temps Ă  l'utilisateur
  • d'adapter les tarifs en fonction de catĂ©gories de personnes
  • de sĂ©curiser les paiements
  • de collecter des informations

Plusieurs systèmes de paiement électronique se sont développés au cours des dernières années :

  • La billettique avec par exemple en Ile de France par exemple le système de pass Navigo
  • Le tĂ©lĂ©pĂ©age (en anglais ETC pour Electronic Toll Collection) qui permet d'automatiser la collecte du pĂ©age et aux vĂ©hicules de franchir les pĂ©ages sans avoir besoin de s'arrĂŞter, voire (dans le cas du pĂ©age en « route ouverte » ou « flux libre ») Ă  la vitesse normale du trafic, rĂ©duisant ainsi la congestion aux zones de pĂ©age. Cette automatisation permet aussi le dĂ©veloppement de zones cordon comme Ă  Singapour et Ă  Londres oĂą une taxe spĂ©ciale est collectĂ©e lorsque l'on entre dans un centre-ville congestionnĂ©. Le tĂ©lĂ©pĂ©age fonctionne soit par lecture d'une balise RFID par radio, soit par lecture de la plaque minĂ©ralogique par camĂ©ra (voir le pĂ©age urbain de Londres).
  • Le billet Ă©lectronique qui permet Ă  l'opĂ©rateur de diminuer ses coĂ»ts de fonctionnement et au client de choisir son voyage confortablement chez lui.

À ces nouveaux systèmes s'ajoutent des systèmes bien connus tels que la carte bancaire qui ne sert pas uniquement à payer mais dont le numéro peut aussi servir de caution (encaissement en cas de problème) ou les billets magnétiques utilisés dans les transports en commun qui permettent de transmettre des informations au système.

L'interopĂ©rabilitĂ© de ces systèmes Ă  l'Ă©chelle nationale, europĂ©enne voire mondiale est un enjeu important sur le plan du service Ă  l’usager client.

Gestion des urgences

La gestion d'urgence [4], en particulier en cas d'accident de la route, utilise au maximum des systèmes automatisés de recueil de l'information et des transmissions performantes. Les principaux enjeux sont la rapidité d'intervention, l'évitement d'accidents en chaîne et le rétablissement de la circulation.

Quelques exemples de STI aidant en cas de situation d'urgence sont :

  • la DĂ©tection Automatique d'Incidents (DAI) par les capteurs routiers installĂ©s sur l'infrastructure et qui prĂ©viennent l'exploitant du rĂ©seau.
  • Les services d'assistance Ă  l'automobiliste (ex : appel automatique des secours en cas de collision, envoi automatique de la localisation prĂ©cise du lieu d'accident) qui ne sont pas encore bien dĂ©mocratisĂ©s.

Gestion du trafic

Le but de la gestion du trafic peut être de fluidifier les axes routiers, de favoriser la circulation des transports publics au détriment des usagers de la voiture particulière, d'encourager le report modal de la voiture particulière vers les transports en commun etc. Les SAGT (Systèmes d'Aide à la Gestion de Trafic) sont présents sur les 3 étapes fondamentales de la gestion du trafic :

  • Le recueil de donnĂ©es de trafic via les capteurs sur les infrastructures ou dans les vĂ©hicules
  • Le traitement de ces donnĂ©es grâce Ă  des systèmes informatiques de plus en plus performants et qui sont capables de gĂ©rer de plus en plus de donnĂ©es.
  • L'action sur les usagers principalement en leur fournissant de l'information par les panneaux Ă  messages variables (PMV), la radio (par exemple en France, une iso-frĂ©quence est utilisĂ©e sur tout le territoire pour l'information concernant les autoroutes : 107,7 MHz), internet, mais aussi grâce Ă  tous les systèmes personnels, comme les systèmes de guidage intĂ©grant l'information en temps rĂ©el sur le trafic. Ces derniers systèmes sont regroupĂ©s sous l'appellation spĂ©cifique SAI (Systèmes d'Aide Ă  l'Information).

La gestion de l'information routière en France est effectuée par le Centre National d'Information Routière (CNIR) sous le nom plus connu de Bison Futé et assisté par les 7 Centres Régionaux d'Information et de Coordination Routière (CRICR). Ils établissent des prévisions de trafic et conseillent les meilleures heures de départ selon les régions, et des d'itinéraires de délestage des principales routes. Ils informent aussi les usagers de la route en temps réel sur leur temps de parcours probable et les itinéraires à emprunter suivant les directions.

En 2016, le MEEM a lancé une application Bison Futé pour smartphone Android et Apple. Accessible gratuitement et sans publicité, cette application permet un accès immédiat aux prévisions et une visualisation, en direct de l’état du trafic.

Flux, sécurité et confort dans les transports publics

Les STI sont utilisés dans les transports publics de voyageurs pour optimiser l'exploitation du réseau, pour améliorer le confort des usagers et leur sécurité. Ils sont regroupés sous l'appellation SAEIV (Systèmes d'Aide à l'Exploitation et à l'Information Voyageurs[5])

Des exemples de systèmes intelligents passent par :

  • la billettique (automatisation des ventes, instauration d'une plus grande flexibilitĂ© des tarifs utile pour une meilleure gestion des taux de remplissage des bus et autres)
  • l'automatisation des engins (mĂ©tros automatiques, bus guidĂ©s)
  • l'information aux voyageurs (temps d'attente actualisĂ©s, favorisation du report modal de la voiture vers les transports publics - voir le site du PREDIM)
  • le dĂ©veloppement de nouveaux services comme le transport Ă  la demande[6], l'autopartage ou le vĂ©lopartage.

Contrôle du respect de la réglementation

Les nouveaux moyens de contrôle du respect de la réglementation sont les radars automatiques pour le contrôle de la vitesse et le Contrôle automatisé du franchissement de feux rouges.

Ces systèmes font appel à des technologies telles les flash infrarouges utilisés de nuit pour lire les plaques minéralogiques sans éblouir les conducteurs ou des capteurs précis pour déterminer la vitesse des véhicules.

Le contrôle du respect de la réglementation dans les transports en commun (par caméra ou autres équipements) répond aussi à des objectifs économiques de lutte contre la fraude et le vandalisme.

Toutefois, ces systèmes sont aussi utilisés à des fins de prévention et de répression des crimes, et photographient notamment les passagers des véhicules.

Certains de ces dispositifs sont également associés à la prévention et à la répression de la criminalité.

Gestion des flottes et du fret pour le transport de marchandises

Les STI se sont rapidement développés dans le domaine du transport de marchandises, d'autant plus aisément que les flottes de véhicules, trains ou autres engins sont complètement identifiées et peuvent être facilement équipées [7]. Par exemple aujourd'hui, toutes les flottes sont équipées de systèmes de navigation embarqués. Outre les véhicules, le fret (conteneurs, palettes, colis...) peut aussi voyager muni de systèmes de localisation pour suivre l'avancement et éviter les pertes. L'apport des STI intervient dans plusieurs champs :

  • L'intĂ©gration de la chaĂ®ne de transport et de la logistique (suivi des vĂ©hicules, des marchandises)
  • La prise en compte de la multimodalitĂ© et de l'intermodalitĂ©
  • L'application de la rĂ©glementation et la protection de l'environnement (notamment dans le cas du transport de matières dangereuses pour lesquelles un suivi particulier est obligatoire.)

Quelques systèmes à l'étude sont par exemple le télépéage poids lourds intéropérable, les systèmes ferroviaires d'information et de communication interopérables ou le système d'information fluvial. Comme les transports de marchandises s'effectuent au niveau international, l'interopérabilité des systèmes implantés au sein d'un même pays et entre les différents pays est un enjeu considérable. Pour le transport ferroviaire par exemple, l'harmonisation des infrastructures éviterait les changements de trains aux frontières des pays qui augmentent considérablement les coûts et les temps de trajet.

Gestion de données partagées

Un "historique" de données est indispensable au fonctionnement des SAGT ou SAEIV. Pour connaître les caractéristiques des réseaux, les caractéristiques de la demande de trafic et des problèmes récurrents, il est indispensable de disposer de bases de données. Les nouvelles technologies permettent de stocker des volumes importants d'information. L'enjeu réside aujourd'hui dans la gestion de ces données. Par exemple, la création de base de données communes regroupant les données de différents exploitants est intéressante pour analyser et comprendre les situations de trafic.

À la suite de la remise en du rapport dit Jutand, le gouvernement a mis en place, à travers plusieurs textes législatifs et réglementaires, une politique spécifique d’ouverture des données de transports produites et détenues par les opérateurs publics et privés. Cette politique rejoint les objectifs de la Commission européenne. Il s’agit de favoriser la réutilisation de ces données par des tiers pour le développement de nouveaux services à l’usager, marchands ou non marchands. Selon les cas, cette mise à disposition des tiers s’entend gratuitement ou non. La nécessité de préservation du secret industriel ou commercial des opérateurs en position concurrentielle est prise en compte.

Véhicules connectés et véhicules autonomes

De façon générale, on rattache également au domaine des STI les développements, en cours de par le monde, ayant trait à la connexion des véhicules routiers (véhicule avec l’infrastructure, de véhicule à véhicule) ainsi qu’à leur automatisation croissante (on parle alors de véhicules automatiques, de véhicules autonomes ou encore de véhicules à délégation de conduite partielle ou totale).

Ces avancées technologiques concernent aussi bien la voiture particulière que les poids lourds ou les véhicules de transport collectif (navettes).

Ces évolutions font l’objet d’une fiche spécifique, voir ci-dessous.

La plupart des applications décrites plus haut génère des données personnelles ou assimilées portant la trace du comportement individuel des usagers ou clients. Leur mise en œuvre et leur éventuelle conservation ou réutilisation sont soumises aux règles de droit commun en matière de confidentialité des données personnelles (et notamment aux dispositions de la Loi dite Informatique et Libertés).

Recharge sans contact

A l'avenir certains véhicules pourraient recharger leur batterie par induction (c'est-à-dire sans contact) à partir d'un système de champ magnétique placé dans la route elle-même[8].

RĂ©glementation

En France, le décret du 14 avril 2021 suggère des cas d'utilisation du système de transport intelligent [9] en ce qui concerne les:

  • donnĂ©es strictement nĂ©cessaires Ă  la dĂ©tection d'accidents, d'incidents ou de conditions gĂ©nĂ©ratrices d'accidents situĂ©s dans l'environnement de conduite du vĂ©hicule, Ă  l'exclusion des donnĂ©es destinĂ©es aux systèmes de communications aux centres d'appels d'urgence[9],
  • donnĂ©es d'observation de l'infrastructure routière, de son Ă©tat et de son Ă©quipement dans l'environnement de conduite du vĂ©hicule et sont limitĂ©es Ă  ce qui est strictement nĂ©cessaire pour caractĂ©riser l'Ă©tat de l'infrastructure et de ses Ă©quipements[9],
  • donnĂ©es d'observation des conditions d'Ă©coulement du trafic routier[9],
  • donnĂ©es du vĂ©hicule caractĂ©risant le fonctionnement de ses systèmes, composants ou entitĂ©s techniques[9],

Références

  1. Sébastien Faye (Département Informatique et Réseaux, Groupe RMS : Réseaux, Mobilité et Services), « Rapport Technique: Contrôle du trafic routier urbain par un réseau de capteurs sans-fil » [PDF], sur telecom-paristech, (consulté le ).
  2. SETRA, 1995. Les capteurs de trafic routier. Guide technique. 68p
  3. Janin J.F., 2003. Des transports intelligents ? Comment y parvenir. Lyon : CERTU.
  4. GRETIA (Cohen S.), 2005. Systèmes et méthodes de détection automatique des incidents routiers. Paris : DSCR-INRETS
  5. CERTU, 2003. Les systèmes d'aide à l'exploitation et à l'information des transports publics urbains de surface : Evolutions et perspectives. Lyon : CERTU
  6. CERTU/GART/ADEME/UTP, 2006. Le transport à la demande : état de l'art, éléments d'analyse et repères pour l'action. Lyon : CERTU
  7. Jouette E., 2008. Systèmes de transport intelligents et transport de marchandises. France : DGMT
  8. « La route intelligente : 3 défis et 1 virage à négocier »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Connexion 21
  9. « Ordonnance no 2021-442 du relative à l'accès aux données des véhicules », sur Légifrance (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Organisations dans le domaine des STI

Les services du MEDDE

Autres

Sites internet consacrés aux STI

Les STI dans le domaine de la recherche

Revues, journaux et médias

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