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Croates

Les Croates (anciennement Guduscanes) sont un peuple vivant principalement en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Ils parlent le croate, une langue slave, et sont majoritairement catholiques de rite romain.

Croates
(hr) Hrvati
Description de cette image, également commentée ci-après
Couple croate de Ĺ ibenik-Knin en costumes traditionnels dalmates.
Populations importantes par région
Drapeau de la Croatie Croatie 3 874 321 (2011)
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine 485 000 env. (2012)
Drapeau des États-Unis États-Unis 411 427 (2012)
Drapeau du Chili Chili 380 000
Drapeau de l'Argentine Argentine 250 000
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 227 510
Drapeau de l'Autriche Autriche 150 719
Drapeau de l'Australie Australie 126 264 (2011)
Drapeau du Canada Canada 110 880
Drapeau de la Serbie Serbie 57 900 (2011)
Drapeau du Brésil Brésil 45 000 env.
Drapeau de la Suisse Suisse 40 484 (2006)
Drapeau de la France France 40 000 env.
Drapeau de la Slovénie Slovénie 35 642 (2002)
Drapeau de la Hongrie Hongrie 25 730
Drapeau de l'Italie Italie 21 360
Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 8 000
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 6 992
Drapeau du Monténégro Monténégro 6 811 (2000)
Drapeau de la Roumanie Roumanie 6 786
Drapeau de la Suède Suède 6 063
Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou 6 000
Drapeau du Danemark Danemark 5 400
Drapeau de la Norvège Norvège 3 909
Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande 2 700
Drapeau de la Slovaquie Slovaquie 2 600
Drapeau de la Belgique Belgique 810
Drapeau de la Russie Russie 400
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 100
Population totale 8 Ă  9,5 millions
Autres
Langues Croate
Religions Majoritairement catholique
Ethnies liées Slaves méridionaux (surtout Serbes, Bosniaques, Monténégrins, Slovènes et Macédoniens)
Tablette de TanaĂŻs

L'origine des Croates

L'origine des Croates avant la grande migration des Slaves est incertaine. L’origine du nom « Croate » (Hrvat en croate) reste une Ă©nigme historique ; elle n’est, en tout cas, pas slave. Plusieurs hypothèses ont Ă©tĂ© avancĂ©es dont la plus vraisemblable est la « thèse iranienne ». Cependant, elle est remise en question par les thèses protochronistes qui font remonter les origines de la première tribu croate Ă  environ 10 000 ans au nord de l'Asie centrale, Ă  la chaĂ®ne de montagne de l'Oural qui, selon ces thèses très prĂ©sentes en Croatie, serait le foyer originel des Slaves. Ces thèses s'appuient sur le projet gĂ©nographique et s'insèrent dans les migrations indo-iraniennes.

La théorie iranienne

Selon une théorie dite « iranienne », les Croates ne seraient pas à l'origine des Slaves, mais parents des Iraniens. La justification est étymologique : le mot Hrvat est interprété comme Horvats, qui dériverait de l’ancien iranien hu-ur-vatha, mot vieux perse qui signifie « allié ». Selon cette théorie, des Croates descendent des Alains, apparentés aux Perses.

La première mention du nom « Croate » (Horouathos) se retrouve dans deux inscriptions en alphabet grec sur la pierre de Tanaïs (en), qui date environ du 3e siècle l'an -520 et qui fut retrouvée dans le port de Tanaïs sur la mer d'Azov, en Crimée. Les deux tablettes sont conservées au musée archéologique de Saint-Pétersbourg (Russie). Un des confluents du fleuve Don, près de la région d'Azov, s'appelait Horvatos.

Des tribus de cavaliers iraniens, en provenance de l’actuel Afghanistan, se seraient installées dans la région au nord de la mer Noire du Ve au Ier siècle av. J.-C. Au IVe ou Ve siècle, avant d'émigrer à nouveau pour s'installer en Europe centrale, dans la région de la haute Vistule (Galicie), fondant l'État de Croatie blanche autour de Cracovie (dont le nom est issu de Horvat). Les Carpates (ceux-ci doivent leur nom à la tribu dace des Carpes) portent aussi leur nom. Ils se seraient slavisés au Ve ou VIe siècle.

La théorie slave

De nombreux historiens pensent que les premiers Croates, tout comme d'autres groupes slaves, étaient des populations d'agriculteurs qui furent simplement dominées par le peuple nomade iranophone des Alains. Il n'est pas établi si les Alains ne furent qu'une caste dominante, une classe guerrière, ou s'ils eurent une bien plus grande contribution. Les traces de leur influence tiennent principalement du domaine philologique et étymologique.

Il n'existe pas de trace écrite préservée jusqu'à nos jours, qui proviendrait de cette région elle-même et concernerait l'ensemble de ces événements. Les historiens en sont réduits à s'appuyer sur des écrits datant de plusieurs siècles après les faits, même si ces écrits dérivent sans doute d'une tradition orale.

Arrivée dans les Balkans des Croates de la Croatie blanche

Au VIIe siècle, la peuplade croate quitta la Croatie blanche, au nord des Carpates et à l'est de la Vistule, pour émigrer vers l'ouest des Alpes dinariques. Le livre De administrando Imperio, écrit au Xe siècle, est la source la plus référencée concernant la migration des peuples slaves vers l'Europe du Sud-Est. Il y est précisé qu'ils migrèrent d'abord vers l'an 600 depuis la région qui couvre maintenant la Galicie vers les régions à l'est et au nord du Danube, sur les versants des Carpates, menés par le peuple turc des Avars.

Les Avars alliés aux Slaves orientaux pénétrèrent dans l'Ouest des Balkans jusqu'à la mer Adriatique, détruisant Salone. Selon le livre De administrando Imperio, le deuxième mouvement de migration des Croates commença autour de l'an 620, quand l'empereur byzantin Héraclius demanda l'aide des Croates de Croatie blanche pour contrer les Avars qui menaçaient l'Empire byzantin. Un certain nombre de tribus croates — sept selon la légende — franchirent le Danube et la Drave, conquirent les provinces romaines de Pannonie, Dalmatie, Illyrie et Norique occupées par les Avars. Ils étaient menés par cinq frères — Klukas, Lobel, Kosenc, Muhlo et Hrvat — et leurs deux sœurs — Tuga et Buga. En 625, les Croates battirent les Avars et arrivèrent sur l'Adriatique. Ils s’installèrent comme fédérés de l’Empire byzantin en Illyrie occidentale, en Pannonie et en Dalmatie.

De Administrando Imperio mentionne également une autre version des évènements, où les Croates ne furent pas invités par Héraclius, mais vainquirent les Avars et s'installèrent de leur propre initiative après avoir émigré depuis les environs de l'actuelle Silésie. Cette version est confirmée par les écrits d'un certain archidiacre Thomas, Historia Salonitana, datant du XIIIe siècle. Pourtant, le rapport de l'archidiacre Thomas, de même que la Chronique du prêtre de Dioclée du XIIe siècle, affirment que les Croates n'arrivèrent pas de la façon décrite par le texte byzantin. À la place, ces travaux prétendent que les Croates furent un groupe slave qui resta après l'occupation et le pillage de la province romaine de Dalmatie par les Goths et leur chef Totila. La Chronique de Dioclée, en revanche, parle de l'invasion des Goths (sous le commandement de Svevlad (en), puis de ses descendants Selimir et Ostroilo) après laquelle les Slaves n'ont fait que prendre la suite.

Quelles que soient les différentes interprétations, les peuplades slaves s'installèrent finalement dans la région située entre la Drave et la mer Adriatique, à l'ouest des provinces romaines de Pannonie et de Dalmatie.

Les Ă©tablissements croates hors de Croatie

Dans l'ancienne Croatie Blanche

Croatie blanche

Dans l'ancienne Croatie rouge

Croatie rouge

En Autriche

La présence des Croates est attestée dans le Sud-Est de l'Autriche actuelle :

  • En Styrie (entre Judenburg et Leoben), existe un endroit qui s'appelait Kraubat. Ce nom apparaÄ«t Ă  de nombreuses reprises dans diffĂ©rentes chartes des XIe siècle et XIIe siècle sous la mention Chrowat (Croate) ;
  • En Carinthie, existe un endroit appelĂ© Kraut, Ă©galement dĂ©rivĂ© du nom Chrowat, mentionnĂ© dans plusieurs chartes des XIe siècle et XIIe siècle. Il y eut en Carinthie une paroisse croates dès le Xe siècle. D'anciens manuscrits la mentionnent sous l'appellation pagus Crouuati. Cette mention apparaĂ®t mĂŞme dans des chartes royales. Les recherches menĂ©es par Felicetti situent ce pagus Crouuati dans la plaine de Gosposvetsko (en) oĂą les premiers ducs slaves de Carinthie avaient un Ă©tablissement.

Dans les républiques yougoslaves de 1948 à 1991

[1]
RĂ©publiques 1948 1953 1961 1971 1981 1991
Bosnie-HerzĂ©govine 614 123 (23,9 %) 654 229 (23,0 %) 711 665 (21,7 %) 772 491 (20,6 %) 758 140 (18,4 %) 755 895 (17,3 %)
MontĂ©nĂ©gro 6 808 (1,8 %) 9 814 (2,3 %) 10 664 (2,3 %) 9 192 (1,7 %) 6 904 (1,2 %) 6 249 (1 %)
Croatie 2 975 399 (78,7 %) 3 128 661 (79,5 %) 3 339 890 (80,3 %) 3 513 647 (79,4 %) 3 454 356 (75,1 %) 3 736 356 (78,1 %)
MacĂ©doine 2 060 (0,2 %) 2 710 (0,2 %) 3 750 (0,3 %) 3 882 (0,2 %) 3 307 (0,2 %) 2 450 (0,1 %)
SlovĂ©nie 16 069 (1,1 %) 17 978 (1,2 %) 31 429 (2,0 %) 42 657 (2,5 %) 55 625 (2,9 %) 54 212 (2,8 %)
Serbie 169 894 (2,6 %) 162 158 (2,3 %) 196 411 (2,6 %) 184 913 (2,2 %) 149 368 (1,6 %) 105 406 (1,1 %)
Yougoslavie 3 784 353 (24,0 %) 3 975 550 (23,5 %) 4 293 809 (23,1 %) 4 526 782 (22,1 %) 4 428 005 (19,7 %) 4 660 568 (19,8 %)

Notes et références

  1. Source [PDF]
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