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José Bustani

JosĂ© MaurĂ­cio Bustani est un diplomate brĂ©silien qui fut le premier directeur gĂ©nĂ©ral de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) en 1997 avant d'ĂȘtre limogĂ© Ă  l'initiative du gouvernement des États-Unis en . Il a Ă©tĂ© ambassadeur du BrĂ©sil au Royaume-Uni de 2003 Ă  2008, puis ambassadeur du BrĂ©sil en France.

José Maurício Bustani

Bustani est nĂ© en 1945 Ă  Porto Velho (BrĂ©sil). Il a reçu un diplĂŽme de droit de l'UniversitĂ© pontificale catholique de Rio de Janeiro en 1967 et, la mĂȘme annĂ©e, a frĂ©quentĂ© l'Institut Rio Branco (pt), aprĂšs quoi il est entrĂ© dans la diplomatie brĂ©silienne.

Directeur général de l'OIAC

Bustani est nommé directeur général de l'OIAC en 1997. Il est le premier à occuper ce poste. Son mandat, d'une durée de quatre ans, doit venir à expiration en 2001, mais en 2000, il est unanimement réélu pour une nouvelle durée de quatre ans.

RĂ©vocation

Peu aprĂšs, Bustani tombe en disgrĂące aux yeux des États-Unis. À la requĂȘte de John Bolton, alors sous-secrĂ©taire d'État amĂ©ricain pour le contrĂŽle des armes et la sĂ©curitĂ© internationale, une rĂ©union spĂ©ciale est tenue Ă  La Haye le dimanche et Bustani est rĂ©voquĂ© par un vote de 48 voix contre 7 et 43 abstentions[1]. L'administration Bush formule principalement trois griefs contre Bustani : « conduite polarisante menant Ă  la confrontation », « problĂšmes de mauvaise gestion » et « prĂ©conisation de rĂŽles inappropriĂ©s pour l'OIAC ». Selon Bustani, un des vĂ©ritables motifs pour lesquels les États-Unis veulent sa rĂ©vocation est que ses initiatives tendant Ă  faire entrer l'Irak dans l'OIAC et Ă  lui faire ainsi accepter des enquĂȘtes sur place risquent de compromettre les plans amĂ©ricains d'une invasion de l'Irak sous prĂ©texte d'armes de destruction massive[2] - [3] - [4].

Eric Terzuolo, le reprĂ©sentant permanent des États-Unis Ă  l'OIAC, rĂ©pond que la version de Bustani dĂ©forme les faits, dĂ©clarant : « Nous serions trĂšs heureux si l'Irak se joignait Ă  la Convention sur les armes chimiques. Nous croyons Ă  l'universalitĂ© de la convention », mais il ajoute que l'OIAC ne doit pas ĂȘtre vue comme un substitut aux instances existantes Ɠuvrant au sein des Nations unies en matiĂšre d'inspection des armes[3]. Selon un article du New York Times en date du , d'autres dĂ©lĂ©guĂ©s Ă  l'OIAC ont confirmĂ© la version de Bustani[5].

Selon Bustani, Bolton l'aurait menacĂ©, lui disant, « Nous ne pouvons pas accepter votre style de gestion. Vous avez 24 heures pour quitter l'organisation, et si vous ne vous conformez pas Ă  cette dĂ©cision de Washington, nous avons des moyens de riposter contre vous. » AprĂšs une pause, Bolton aurait rajoutĂ©, « Nous savons oĂč vivent vos enfants. Vous avez deux fils Ă  New York. ». Sans pouvoir confirmer la totalitĂ© des dĂ©clarations de Bustani Ă  ce sujet, d'anciens dĂ©lĂ©guĂ©s Ă  l'OIAC ont fait part de souvenirs allant dans le mĂȘme sens[6].

Au Monde Diplomatique, Bustani dira : « J’ai rencontrĂ© des difficultĂ©s dĂšs le dĂ©but. Les AmĂ©ricains n’acceptaient pas que les fonctionnaires de l’OIAC puissent enquĂȘter chez eux. Souvent ils ne pouvaient mĂȘme pas entrer dans les usines chimiques. Dans ces conditions, il n’était pas possible de vĂ©rifier si elles fabriquaient des produits chimiques Ă  des fins pacifiques. La principale difficultĂ© Ă©tait l’examen des Ă©chantillons. Il Ă©tait presque impossible de faire cet examen ailleurs que dans les laboratoires amĂ©ricains, nous n’avions donc aucune garantie que les rĂ©sultats ne seraient pas faussĂ©s. La mise en demeure lors d’une inspection n’était pas admise par les AmĂ©ricains non plus. A chaque inspection, ils voulaient changer les rĂšgles du jeu[7]. »

Notes et références

  1. Pour le détail des votes, voir U.S. Department of State, Archive, Removal of OPCW Technical Secretariat Director-General Jose Bustani, en ligne.
  2. (en) « Comment: George Monbiot says that the US is attempting to launch an international coup », sur the Guardian, (consulté le )
  3. (en-US) Hannah Wallace, « A Coup in The Hague », sur Mother Jones (consulté le )
  4. (en-GB) « Arresting John Bolton », sur George Monbiot (consulté le )
  5. (en) Marlise Simons, « To Ousted Boss, Arms Watchdog Was Seen as an Obstacle in Iraq », sur The New York Times,
  6. (en) Mehdi HasanMehdi HasanMarch 29 2018 et 6:03 P.m, « “We Know Where Your Kids Live”: How John Bolton Once Threatened an International Official », sur The Intercept (consultĂ© le )
  7. « Putsh chimique à l'américaine », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le )

Liens externes

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