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Vanessa Beeley

Vanessa Beeley, née le , est une blogueuse britannique vivant en France. Elle est connue pour ses prises de position en faveur du président syrien Bachar el-Assad lors du conflit syrien, pour lequel elle est accusée de faire de la propagande, ainsi que pour la désinformation qu'elle diffuse, notamment à propos des secouristes syriens connus sous le nom de Casques blancs et les contenus complotistes qu'elle partage.

Vanessa Beeley
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Blogueuse, propagandiste, théoricienne du complot
PĂšre
Harold Beeley (en)
Autres informations
Membre de
Distinction
Prix Serena Shim (en)

Biographie

Vanessa Beeley est la fille de Patricia Brett-Smith et de Sir Harold Beeley[1] - [2], diplomate britannique, qui fut conseiller du secrĂ©taire d'État des Affaires Ă©trangĂšres Ernest Bevin[3]. Elle commence sa carriĂšre dans le secteur de l'ingĂ©nierie et du recyclage des plastiques au Royaume-Uni et en Europe centrale[4]. En 2021, elle vit en Syrie Ă  Damas[5] - [6].

En mars 2022, son compte Twitter est suspendu pendant quelques heures[7].

Blog

Elle crée son blogue The Wall will fall à la fin de 2012, aprÚs son premier séjour en Palestine[8]. Ses billets portent en général sur le conflit israélo-palestinien, en soutien de la cause palestinienne[3]. Elle dit avoir vécu dans les territoires palestiniens durant des bombardements israéliens ; l'homme politique danois Naser Khader, l'un de ses détracteurs, affirme qu'elle y militait dans des groupes opposés à l'existence d'Israël[3]. En , elle apparaßt au théùtre de la Main d'Or lors d'une conférence sur la Palestine organisée par Dieudonné et Laurent Louis aux cÎtés de Marion Sigaut et Jacob Cohen[9].

Depuis 2015, elle concentre son travail sur la guerre civile en Syrie, prenant parti pour le gouvernement de Bachar el-Assad[10] - [11]. Ses articles de blog et interventions sont mis en avant par les gouvernements syriens et russes[12]. Elle a Ă©galement Ă©crit des textes vecteurs de thĂ©ories du complot , notamment sur le 11 septembre 2001[13], selon lequel l'attentat contre Charlie Hebdo aurait Ă©tĂ© mis en scĂšne[2], mais aussi dĂ©clarĂ© que « les sionistes dirigent la France[14]» et que les Juifs contrĂŽlent l'ONG Human Rights Watch[12]. En 2017, elle apporte Ă©galement son soutien Ă  François Asselineau lors de la campagne pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle française[9] - [15]. Ses Ă©crits sont Ă©galement publiĂ©s sur le site d'extrĂȘme-droite d'Alain Soral, ÉgalitĂ© et rĂ©conciliation[16].

21st Century Wire

Elle intervient Ă©galement sur le site 21st Century Wire, dont elle est la rĂ©dactrice adjointe[1] - [16]. Selon Snopes, 21st Century Wire est un site conspirationniste qui sert essentiellement de relai de propagande pour la dĂ©sinformation des rĂ©gimes russes et syriens concernant la guerre civile en Syrie, 21st Century Wire a accusĂ© sans preuve les casques blancs d'avoir des liens avec le terrorisme. Et Vanessa Beeley fait partie d'un rĂ©seau de blogueurs pro-Assad qui propagent des thĂ©ories du complot dĂ©tournant sur d'autres acteurs la responsabilitĂ© du rĂ©gime syrien dans les atrocitĂ©s commises : l'une de ses thĂ©ories du complot est que le Casques blancs mettraient en scĂšne des massacres Ă  l'arme chimique[17]. Selon le DĂ©codex, 21st Century Wire est un site diffusant rĂ©guliĂšrement des thĂ©ories conspirationnistes[18]. LibĂ©ration le dĂ©crit comme « un site d’information proche de Russia Today, du genre Ă  affirmer que Hitler a en fait fui en Argentine Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale »[16]. EU vs Dsinformation affirme que 21st Century Wire participe Ă  la diffusion d'une thĂ©orie conspirationniste russe concernant une attaque chimique en Syrie[19]. Vanessa Beeley publie des articles Ă©galement sur MintPress News (en)[20].

The New York Review of Books publie : « la plupart des apologistes occidentaux d’Assad ne sont prĂ©sents que sur Twitter et sur des sites Web aussi obscurs que 21st Century Wire (un site Web fondĂ© par un ancien rĂ©dacteur en chef du thĂ©oricien du complot amĂ©ricain Alex Jones’s Infowars), mais il serait insensĂ© de les ignorer. Les travaux de ce petit groupe sont Ă©galement diffusĂ©s par un Ă©ventail de thĂ©oriciens du complot d'extrĂȘme gauche et anti-occidentaux ; les antisĂ©mites ; des partisans de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah; libertaires; et groupes d'extrĂȘme droite. Beeley, la fille d'un diplomate britannique, est au centre de leurs prĂ©occupations. »[21].

Selon les autoritĂ©s ukrainiennes, en 2022, 21st Century Wire contient des articles niant l'existence du coronavirus, des « mentions d'une guerre que les États-Unis mĂšneraient en Ukraine », et un « tweet qui parle de Zelensky comme d'un politicien qui extermine son peuple »[22].

Working Group on Syria, Propaganda and Media

En 2019, Vanessa Beeley rejoint le Working Group on Syria, Propaganda and Media (ou "Groupe de travail sur la Syrie, les médias et la propagande"), fondé par des universitaires et anciens universitaires britanniques, aux cÎtés de Tim Hayward, Piers Robinson, David Miller, Paul McKeigue et Tara McCormack. Le groupe soutient le régime de Bachar el-Assad, dont il relaye la propagande, et a attiré l'attention des médias anglophones et les critiques pour avoir défendu des thÚses complotistes, contesté la véracité de l'utilisation d'armes chimiques dans la guerre civile syrienne et participé à une tentative de discrédit du travail de l'OIAC sur l'attaque chimique de Douma en lien avec un agent du renseignement russe et des diplomates russes[23] - [24] - [25] - [26] - [27] - [28].

Guerre civile syrienne

PrĂ©sentĂ©e par les agences d'information officielles russes (RT, Sputnik) comme journaliste indĂ©pendante, elle est aussi trĂšs souvent considĂ©rĂ©e comme une propagandiste au service de Bachar el-Assad[20] - [29], un « fervent soutien »[30], « pro-Assad »[31], etc. Vanessa Beeley ne publie jamais de critique des crimes du rĂ©gime de Bachar el-Assad, bien qu'elle ait reconnu la torture dans une conversation privĂ©e divulguĂ©e, oĂč elle dĂ©clare en outre qu'elle « ne le dira jamais publiquement »[14].

Elle rĂ©fute l’idĂ©e qu’un soulĂšvement populaire se soit produit en Syrie en 2011, qualifiant de « terroristes » les rebelles, critiques et rivaux du rĂ©gime. Elle accuse les gouvernements occidentaux de vouloir renverser le rĂ©gime syrien pour leurs propres intĂ©rĂȘts. Elle prĂ©sente sa rencontre avec le prĂ©sident syrien comme « son plus grand moment de fiertĂ© »[32] - [12].

En , elle effectue son premier voyage en Syrie. Elle s’entretient durant deux heures avec le prĂ©sident syrien, en tant que membre d'une dĂ©lĂ©gation du conseil amĂ©ricain pour la paix (en), rencontre qu'elle dĂ©crit comme sa « plus grande fiertĂ© »[33]. Plus tard, elle est invitĂ©e Ă  Moscou pour discuter de la guerre en Syrie ; elle y rencontre diffĂ©rents officiels russes dont MikhaĂŻl Bogdanov, vice-ministre des Affaires Ă©trangĂšres, et Maria Zakharova, directrice de l'information et de la presse dans le mĂȘme ministĂšre[33].

En 2016, elle est — aux cĂŽtĂ©s d'autres auteurs comme Eva Bartlett, Paul Larudee (en) et Rick Sterling — membre du comitĂ© de direction de Syria Solidarity Movement, une organisation fondĂ©e en 2013, financĂ©e par des dons et qui organise des manifestations de soutien au gouvernement syrien et des voyages en Syrie[34] - [35]. En , accusĂ©e par l'homme politique danois Naser Khader d’ĂȘtre un soutien actif de Bachar el-Assad et de Vladimir Poutine, Vanessa Beeley affirme dans le Jyllands-Posten : « je ne suis pas soutenue par Assad ou Poutine. Cela n'a jamais Ă©tĂ© prouvĂ© et ne peut ĂȘtre prouvĂ© ». Elle dĂ©clare Ă  la mĂȘme occasion qu'elle ne fait plus partie de l'organisation Syria Solidarity Movement - mais son nom figure alors encore sur le site du mouvement[3].

Selon le journaliste Oz Katerji, le fait que le représentant du régime de Bachar el-Assad à l'ONU, Bachar al-Jaafari déclare son « amour » pour Eva Bartlett et Vanessa Beeley dans une interview est une preuve supplémentaire de sa proximité avec le régime syrien[36]. Le journaliste Chris York, du Huffington Post, estime quant à lui que Fares Shehabi, parlementaire syrien, est un « trÚs grand fan » de Vanessa Beeley[2].

Elle a été adhérente à la section suisse de Reporters sans frontiÚres, qui la considÚre toutefois comme une « pseudo-journaliste »[37] - [10].

Contre les principaux médias

Beeley accuse les principaux mĂ©dias occidentaux de dĂ©peindre le conflit syrien uniquement Ă  travers les yeux des rebelles et de ne pas dĂ©voiler toute la vĂ©ritĂ©[3] - [37]. Par opposition aux mĂ©dias dits « occidentaux », elle se prĂ©sente comme source d'information alternative sur la Syrie. Elle a notamment accusĂ© Channel 4 d'ĂȘtre « l'un des propagateurs de fausses informations sur la Syrie les plus criminels depuis longtemps, sans doute depuis le dĂ©but du conflit (“one of the most criminal propagators of fake news on Syria for some time, probably since the beginning of the conflict”) »[20]. Elle a Ă©galement refusĂ© de rĂ©pondre aux questions du Huffington Post[14] et du Guardian au sujet des Casques blancs, estimant que ces questions n'Ă©taient pas pertinentes et relevaient de l'Ă©poque du maccarthysme ; peu aprĂšs ce refus, elle rĂ©alise une vidĂ©o critiquant l'approche du Guardian concernant ce sujet[33]. Sur les rĂ©seaux sociaux, elle appelle Ă  signaler aux autoritĂ©s des journalistes indĂ©pendants et mĂ©dias couvrant le conflit syrien pour avoir prĂ©tendument violĂ© la loi britannique contre le terrorisme[38].

Lors d'un meeting de soutien Ă  François Asselineau elle explique « Je suis une journaliste indĂ©pendante qui a passĂ© trois mois en Syrie en 2016 [
] J’ai Ă©tĂ© Ă  Alep pour sa libĂ©ration, une libĂ©ration de l’occupation terroriste financĂ©e par l’Otan. J’ai recueilli des tĂ©moignages vidĂ©os de civils syriens Ă©mergeant [sic] de cinq ans de prison payĂ©s par nos rĂ©gimes au service des États-Unis et de l’Otan. Nous vivons actuellement dans un monde gouvernĂ© par des mensonges, des mensonges diffusĂ©s par nos mĂ©dias compromis de l’État, par nos ONG qui travaillent toutes pour promouvoir l’agenda de l’Otan, dirigĂ© par les États-Unis. Que ce soit au YĂ©men, en Libye, en Irak, en Palestine ou en Syrie, on nous ment ! »[9].

Le site 21stCenturyWire, pour lequel elle est rédactrice associée, est présenté comme complotiste par Conspiracy Watch[9] et Snopes qualifie 21stCenturyWire de « peu recommandable » : il « publie une désinformation pro-Assad parmi une panoplie de pseudosciences et de négationnisme »[39].

Critiques générales de son travail

Selon Orient News, des Syriens qui s'opposent à Assad se sont vu refuser l'entrée ou ont été expulsés physiquement de ses conférences par des membres anglais des chabiha[40].

Patrick Hilsman, journaliste indépendant qui a couvert le conflit syrien de 2012 à 2015 souligne que les discours de Vanessa Beeley et Eva Bartlett ne subsistent qu'en raison de l'impression erronée qui prévaut chez leur audience peu informée qu'aucun autre journaliste n'aurait été sur le terrain en Syrie[41].

Pourtant, Vanessa Beeley participe Ă  un Ă©vĂšnement intitulĂ© « media on trial » (les mĂ©dias en procĂšs) pour faire le procĂšs des mĂ©dias pour leur couverture de la Syrie : il s'agissait pour le "jury" de dĂ©terminer si les journalistes qui ont effectuĂ© des reportages depuis des zones de conflit en Syrie et Libye doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des terroristes[39]. L'Ă©vĂšnement, qui devait avoir lieu au musĂ©e de Leeds le , a dĂ» ĂȘtre dĂ©placĂ© par dĂ©cision du conseil municipal. Il avait pour objet de dĂ©terminer si les journalistes de Britain’s Channel 4 et de la BBC devaient ĂȘtre qualifiĂ©s de terroristes[39] - [42]. Pour le Committee to Protect Journalists (ComitĂ© pour protĂ©ger les journalistes), l'Ă©vĂ©nement a des similitudes alarmantes avec ce que font les gouvernements autoritaires pour rĂ©primer le journalisme indĂ©pendant, Ă  savoir, assimiler le reportage sur le terrorisme au terrorisme lui-mĂȘme[39].

Déclarations antisémites et accusations d'antisémitisme

Lors d'une conférence, elle déclare que l'ONG Human Rights Watch est un « faux » groupe de défense des droits de l'homme financé par un milliardaire sioniste et dirigé par une organisation juive, « Washington Elite »[12]. New Statesman et Conspiracy Watch rappellent sa présence aux cÎtés de Dieudonné et Laurent Louis, l'un condamné pour antisémitisme et l'autre pour négationnisme, et son affirmation que : « Les sionistes gouvernent la France ». New Stateman écrit que Vanessa Beeley a un « historique de déclarations antisémites »[43]. Elle a également écrit que le journaliste Shawn Carrie était probablement « un Juif ashkénaze » et l'a qualifié d'« agent sioniste », aprÚs l'article de ce dernier mettant en cause le financement douteux derriÚre l'activisme pro-Assad de Beeley et de ses associés. Le journaliste accuse Vanessa Beeley d'insulte antisémite, affirmant que « son but était de diffamer les journalistes et de susciter la haine »[36].

Elle est Ă©galement accusĂ©e d'antisĂ©mitisme par Jewish News (en)[36], qui affirme qu'elle se rĂ©fĂšre constamment sur les mĂ©dias sociaux Ă  IsraĂ«l commettant un « Holocauste Ă  Gaza », et a Ă©crit en 2012 que « les IsraĂ©liens se comportent comme des Nazis ». Jewish News rapporte aussi un tweet de Joey Ayoub, rĂ©dacteur en chef chez Global Voices, qui affirme que Vanessa Beeley s'est « associĂ©e avec des nĂ©gationnistes de l'Holocauste et mĂȘme des apologistes de l’État Islamique »[44].

Accusations de mensonge et propagande

Selon Orient News (en), site d'information de l'opposition syrienne, Vanessa Beeley aurait dĂ©contextualisĂ© la scĂšne d'un hĂŽpital de campagne, lors d'une confĂ©rence donnĂ©e Ă  Bristol, pour lĂ©gitimer la violence et la souffrance[20]. Malak Chabkoun, de la chaĂźne qatarienne Al Jazeera, Ă©crit que Beeley se prĂȘte volontairement Ă  une opĂ©ration de « blanchiment » de crimes commis par le rĂ©gime d'Assad et ses alliĂ©s[45].

Selon le journaliste Oz Katerji, Vanessa Beeley est une fraudeuse professionnelle qui ment pour dĂ©fendre le rĂ©gime Assad, qui mĂšne « une campagne implacable de mensonges et de distorsions pour promouvoir le rĂ©gime d'Assad Ă  l'Ă©tranger ». Louisa Loveluck, correspondante du Washington Post dĂ©clare « Beeley a justifiĂ© l’emploi d’armes incendiaires contre des civils, recyclĂ© et dĂ©fendu les thĂ©ories du complot dĂ©mystifiĂ©es, et dĂ©crit la rencontre avec Assad comme son plus grand moment. C'est du cheerleading, pas du reportage »[36].

Brian Whitaker, ancien rĂ©dacteur en chef pour le Moyen-Orient au Guardian appelle Vanesssa Beeley la « dĂ©esse de la propagande du conflit syrien »[36] et ajoute que « ses rapports depuis la Syrie sont en dĂ©finitive de la merde ». Whitaker s'attache Ă  dĂ©montrer comment Beeley en vient Ă  ignorer et mĂȘme Ă  nier les faits les plus Ă©vidents, accusant notamment les mĂ©dias de prendre part Ă  un complot destinĂ© Ă  traĂźner le rĂ©gime syrien dans la boue[46].

Selon Patrick Hilsman, journaliste indĂ©pendant qui a couvert le conflit syrien de 2012 Ă  2015, certains de ces blogueurs peuvent donner Ă  des auditoires peu habituĂ©s aux mĂ©dias une impression de lĂ©gitimitĂ© parce qu'ils se sont rendus en Syrie pour y faire des "reportages", alors qu'en rĂ©alitĂ© ils ont Ă©tĂ© escortĂ©s par des gardiens d'un rĂ©gime avec lequel ils sont trop complaisants. Évoquant le cas de Marie Colvin, il rappelle que les vrais journalistes Ă©trangers qui couvrent le conflit s'exposent Ă  des risques considĂ©rables contrairement Ă  des personnages comme Vanessa Beeley et Eva Bartlett qui aprĂšs avoir Ă©tĂ© reçues luxueusement par le gouvernement syrien ont embrassĂ© sa propagande sans se donner la peine de se poser des questions[41].

Selon New Statesman, Vanessa Beeley ment de façon délibérée : en effet, elle a admis dans un message sur un réseau social qu'elle était pleinement informée de la campagne de torture par le régime d'Assad[36]. D'aprÚs Conspiracy Watch, cette information est connue grùce à des captures d'écran d'une conversation privée sur Twitter qui ont fuité, montrant que Vanessa Beeley serait parfaitement au courant de ces tortures, mais refuserait d'en faire état publiquement[9].

Pour Christophe Ayad, journaliste au Monde, elle fait partie d'une « opĂ©ration massive et organisĂ©e de propagande, relayĂ©e par les puissants mĂ©dias du Kremlin, Sputnik et Russia Today (RT) » dans lequel chaque pays occidental est visĂ©, via des « quasi-professionnels de la communication » : la France avec Pierre Le Corf, le Canada avec Eva Bartlett, le Royaume-Uni, avec Vanessa Beeley et Finian Cunningham, l’Allemagne via Albrecht MĂŒller, tous intervenants rĂ©guliers des mĂ©dias d’État russes RT et Sputnik[47] - [48].

Pour Robin Yassin-Kassab, co-auteur de Burning country : au cƓur de la rĂ©volution syrienne, des acteurs tels que Mme Beeley jouent un rĂŽle essentiel dans la diffusion d'informations erronĂ©es sur la Syrie au profit du rĂ©gime. « Je pense qu'ils jouent un rĂŽle important ; il y a quelques annĂ©es, j'aurais qualifiĂ© ces personnes de fous sans intĂ©rĂȘt, mais malheureusement, j'avais tout Ă  fait tort. Ils sont peut-ĂȘtre bien fous, mais ils ne sont pas sans importance. Indirectement, je pense qu'ils ont Ă©tĂ© effectivement trĂšs influents. [Des personnes comme Mme Beeley] aident Ă  introduire les thĂ©ories du complot au sein du courant dominant, c’est leur fonction. Si ce courant Ă©tait sain, cela n'aurait aucune importance »[Note 1].

Pour La Presse, Vanessa Beeley est complotiste et « dans l’ensemble, les confĂ©rences de Mme Beeley ont pour objectif de disculper le rĂ©gime syrien et de justifier le recours Ă  la force, notamment contre les Casques blancs. » Pour Rudy Reichstadt, elle joue le rĂŽle de « relais symbolique de la violence physique qui est infligĂ©e par le rĂ©gime syrien Ă  son propre peuple »[43]. Ce dernier Ă©crit Ă©galement que « Vanessa Beeley s’est fait une spĂ©cialitĂ© dans la diffusion des propagandes du Kremlin et de son alliĂ©, le rĂ©gime de Bachar el-Assad, sur ce qui se passe en Syrie »[50].

DĂ©solidarisations

Diverses institutions se sont dĂ©solidarisĂ©es ou ont annulĂ© des confĂ©rences ou prises de paroles prĂ©vues par Vanessa Beeley[42] - [51]. Le Centre d’études et de recherches internationales et le Groupement interuniversitaire pour l’histoire des relations internationales contemporaines de l'universitĂ© de MontrĂ©al se sont dissociĂ©s d'une confĂ©rence qui devait avoir lieu Ă  l'universitĂ©[52].

Concernant la prĂ©sence de Vanessa Beeley Ă  une confĂ©rence sur les guerres futures Ă  l'Ă©cole militaire de Saint-Cyr, Checknews indique qu'elle Ă©tait inscrite au programme du sĂ©minaire accessible en ligne. Un capitaine de l'Ă©cole dĂ©clare : « C'est la premiĂšre version du programme. Elle devait effectivement intervenir. Finalement elle n'a pas pu ». Le cabinet du ministĂšre des ArmĂ©es envoie ensuite Ă  Checknews une nouvelle version du programme du sĂ©minaire oĂč ne figure plus Vanessa Beeley, affirmant qu'elle n'avait pas Ă©tĂ© invitĂ©e Ă  s'exprimer lors de ce colloque, et expliquant qu'il veillera « Ă  ce que cela ne se reproduise plus »[42].

L'université d'Uppsala a présenté ses excuses[53] aprÚs que les étudiants en journalisme se soient plaints du cours donné par Vanessa Beeley, estimant qu'il s'agissait de propagande[54]. La direction de l'université s'est dit consternée d'avoir appris aprÚs qui était Vanessa Beeley, et a demandé des comptes à l'enseignant qui l'avait invitée, expliquant qu'il était totalement inacceptable qu'elle puisse intervenir sans contradicteur, et que cela portait atteinte à l'image de l'université[55].

La section suisse de Reporters sans frontiĂšres dĂ©missionne en du Club suisse de la presse, aprĂšs avoir rĂ©clamĂ© en vain l’annulation d’une confĂ©rence ayant pour thĂšme l'organisation des Casques blancs syriens[56], subventionnĂ©e par le Club et organisĂ©e par son directeur Guy Mettan, rĂ©putĂ© avoir des biais pro-russe, et programmant une intervention de Vanessa Beeley[57] - [10].

DĂ©sinformation au sujet des Casques blancs

Vanessa Beeley fait partie des personnes les plus influentes sur les réseaux sociaux à l'encontre des Casques Blancs[58].

Elle dénigre l'organisation non gouvernementale des Casques blancs syriens à travers ses articles et ses conférences. En plus d'affirmer que leurs actions serviraient la politique américaine visant à changer de régime en Syrie[34] ou à « diaboliser l'intervention russe »[59], elle les accuse également de terrorisme, les décrivant comme proche des mouvements djihadistes tels que le front al-Nosra ou Daech[10], voire Al-Qaïda[33] - [60], ou encore de l'OTAN[61] - [59]. Elle estime que l'organisation s'est développée dans d'autres pays, tels que le Venezuela, la Malaisie ou les Philippines, et est un agent « du colonialisme américain, de l'impérialisme britannique, du globalisme européen, de l'extrémisme des pays du Golfe et du parasitisme israélien ». Elle accuse également les secouristes de trafic d'organes d'enfants[6]. Vanessa Beeley qualifie les Casques blancs de « cibles légitimes » pour des frappes militaires[61] - [1] - [6], en violation directe du droit humanitaire international[2]. Beeley intervient lors d'une conférence du cabinet ministériel d'Assad intitulée « White Helmets: Fact or Fantasy? ».

À l'ONU, lors d'un dĂ©bat sur l'attaque syrienne de Khan Cheikhoun du , faisant suite Ă  la publication d'un rapport conjoint de l'ONU et de l'OIAC accusant le gouvernement syrien de l'attaque, Pyotr Ilyichev (en), reprĂ©sentant de la Russie aux Nations unies, expose la prĂ©sentation de Beeley[14] (« The White Helmets - Fact or Fiction »), les reprĂ©sentants russes concluant que « leurs travaux Ă©taient basĂ©es sur des tĂ©moignages indirects, dont la plupart ont Ă©tĂ© fournis par l'opposition et par des ONG qui n'ont aucune crĂ©dibilitĂ©, comme les Casques blancs qui sont Ă©troitement associĂ©s aux terroristes du front al-Nosra[61] ». Pour Eliot Higgins, diaboliser ainsi les organisations les mieux placĂ©es pour collecter des informations sur les attaques chimiques et autres crimes de guerre est devenu une stratĂ©gie clĂ©, et Vanessa Beeley se trouve « au centre de l'effort pour discrĂ©diter les Casques blancs[61] ».

Plusieurs médias ont démontré que ces accusations sont infondées, et qu'une campagne contre l'organisation des Casques blancs a été mise en place, sans doute à la suite de la proposition de cette organisation au Prix nobel de la paix en 2016[10]. Le Guardian publie en une étude complÚte de la « machine de propagande » concernant les attaques contre les Casques blancs, impliquant notamment Vanessa Beeley[62], considérée comme la plus active sur les réseaux sociaux[33], et en liens étroits avec d'autres propagandistes comme Eva Bartlett, Carla Ortiz[63] - [13]. Elle s'était notamment faite l'écho d'une vidéo montrant une simulation d'intervention des casques blancs lors de leur participation au Mannequin Challenge, déclarant que la vidéo faisait douter de la véracité des autres vidéos diffusées par les sauveteurs[33] - [5]. L'étude Killing the Truth, dont les informations sont reprises dans Der Spiegel[13], se fait également l'écho de cette campagne de désinformation. Snopes, un site anti-canular, conclut[64] que « les accusations semblent [portées] sur la base de motivations politiques, pas de preuves. » Eliot Higgings considÚre qu'ils sont victimes de propagande parce que « l'importance des Casques blancs est précisément que leurs preuves nous permettent d'exposer les souffrances civiles causées, et niées, par le gouvernement russe. »[64] - [59]. Scott Lucas ajoute que cela a également l'effet de légitimer les attaques contre eux[14].

Ukraine

En septembre 2022, Vanessa Beeley est "observatrice" pour les pseudo-rĂ©fĂ©rendums organisĂ©s par la Russie pour justifier l'annexion de territoires ukrainiens. Elle est accusĂ©e par l'Ukraine, ainsi que d'autres observateurs Ă©trangers invitĂ©s par la Russie pour servir de caution lors de ces rĂ©fĂ©rendums contestĂ©s par la communautĂ© internationale de s'ĂȘtre rendue en Ukraine illĂ©galement. Des dĂ©putĂ©s europĂ©ens appellent Ă  ce que tous les propagandistes qui ont volontairement contribuĂ© Ă  ces rĂ©fĂ©rendums d'annexion soient sanctionnĂ©s ; Vanessa Beeley est alors citĂ©e en exemple[65] - [22].

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. “I think they play an important role, a couple of years ago, I would have dismissed these people as irrelevant lunatics, sadly I was very wrong. They may well be lunatics, but they are not irrelevant. Indirectly I think they have been very influential indeed,” he said. “[People like Ms Beeley] help to feed conspiracy theories into the mainstream, that’s their function. If the mainstream was healthy, they wouldn’t be relevant” [49].

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