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Marie Colvin

Marie Catherine Colvin, nĂ©e le Ă  Oyster Bay (États-Unis) et morte le Ă  Homs (Syrie), est une journaliste amĂ©ricaine, spĂ©cialiste du monde arabe, tuĂ©e lors d'un reportage Ă  Homs, durant la guerre civile syrienne, par un bombardement du rĂ©gime syrien visant le centre de presse oĂč elle se trouvait.

Marie Colvin
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Biographie
Naissance
DécÚs
(Ă  56 ans)
Homs
Nationalité
Formation
Université Yale
Oyster Bay High School (en)
Activité
Période d'activité
Ă  partir de
Conjoint
Juan Carlos Gumucio (en)
Autres informations
A travaillé pour
The Sunday Times (Ă  partir de )
Distinctions
Liste détaillée
Foreign Reporter of the Year (en) (, et )
Prix du courage en journalisme ()
Prix Anna-PolitkovskaĂŻa ()
Héros de la liberté de la presse ()

Biographie

En 2001, victime d’un Ă©clat de grenade, Marie Colvin perd son Ɠil gauche lors d’un reportage au Sri Lanka. Depuis ce jour, elle portait souvent un cache-Ɠil noir[1] - [2].

En 2011, elle couvre les rĂ©volutions tunisienne, Ă©gyptienne et libyenne notamment pour l’émission Anderson Cooper 360° de CNN[1]. RĂ©mi Ochlik et Marie Colvin se trouvent aux cĂŽtĂ©s du photographe Lucas Dolega lorsque ce dernier est tuĂ© par la police en Ă  Tunis[1].

Conflit syrien et décÚs

Nom de Marie Colvin sur le Mémorial des reporters de Bayeux.

EntrĂ©e clandestinement en Syrie, Marie Colvin y est la correspondante de la rĂ©volution syrienne pour le journal britannique Sunday Times. Elle y est tuĂ©e le Ă  l’ñge de 56 ans. Sa mort survient lors du bombardement, par les forces armĂ©es syriennes, d’une maison transformĂ©e en centre de presse dans le quartier rebelle de Baba Amr oĂč elle se trouve. Le photojournaliste français RĂ©mi Ochlik, 28 ans, de l’agence IP3 Press, est tuĂ© lors de la mĂȘme attaque.

Deux autres journalistes, Édith Bouvier du Figaro et Paul Conroy, photojournaliste indĂ©pendant britannique, sont blessĂ©s au cours de cette attaque, et deux autres sont indemnes, le photo-reporter William Daniels, du Figaro Magazine et Time Magazine, et le journaliste espagnol Javier Espinosa d'El Mundo[3] - [4]. Les quatre journalistes sont Ă©vacuĂ©s du quartier assiĂ©gĂ© Bab Amr par des militants syriens et des membres de l'ArmĂ©e syrienne libre, dans diffĂ©rentes opĂ©rations qui ont coĂ»tĂ© la vie Ă  plusieurs Syriens. Les dĂ©pouilles de Marie Colvin et RĂ©mi Ochlik ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©es par le Croissant Rouge syrien[5] - [6] - [3].

Justice

En 2016, la famille de Marie Colvin porte plainte Ă  Washington contre le gouvernement de la RĂ©publique arabe syrienne et affirme qu'ils ont la preuve que le gouvernement syrien avait directement ordonnĂ© son assassinat dans le but de l'empĂȘcher de couvrir les atrocitĂ©s commises par le rĂ©gime[7]. Le dossier tend Ă  dĂ©montrer que Marie Colvin a Ă©tĂ© traquĂ©e et visĂ©e dĂ©libĂ©rĂ©ment. Elle accuse notamment le gĂ©nĂ©ral Issam Zahreddine d'avoir dirigĂ© l'opĂ©ration[8] - [9]. Cette version est Ă©tayĂ©e par le tĂ©moignage d'un ancien officier des renseignements syriens[10] - [11]. Il affirme avoir vu un agent d'informateur montrer sur une carte l'emplacement du centre de presse aux responsables du renseignement[12]. Cet ancien officier affirme Ă©galement que le gĂ©nĂ©ral Rafik Shahadah a dĂ©clarĂ© « Marie Colvin Ă©tait une chienne et maintenant elle est morte. » et que le dĂ©cĂšs a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© par l'armĂ©e syrienne et le chef du rĂ©seau des informateurs rĂ©compensĂ© pour la rĂ©ussite de la mission[13] - [12].

Les proches de RĂ©mi Ochlik, les journalistes rescapĂ©s de l'attaque, et la Ligue des Droits de l'Homme accusent Ă©galement le rĂ©gime syrien d'avoir commanditĂ© l'attaque contre le centre de presse afin d'empĂȘcher les journalistes de tĂ©moigner de la reprise sanglante de Homs par l'armĂ©e de Bachar el-Assad et dissuader les mĂ©dias internationaux de couvrir le conflit[14] - [13].

En 2019, un tribunal amĂ©ricain dĂ©clare le gouvernement syrien coupable de son assassinat et condamne la Syrie Ă  verser 302 millions de dollars de dommages et intĂ©rĂȘts Ă  la famille de la journaliste. Le juge estime le rĂ©gime de Damas coupable d'une attaque « intolĂ©rable » contre les mĂ©dias[15] - [16].

Hommage

AprĂšs sa mort, l’universitĂ© d'État de New York Ă  Stony Brook crĂ©e le Marie Colvin Center for International Reporting (Centre Marie Colvin pour les reportages internationaux) en son honneur. Sa famille crĂ©e Ă©galement le Fonds commĂ©moratif Marie Colvin par l'intermĂ©diaire de la Fondation de la CommunautĂ© de Long Island, qui s'efforce de faire des dons au nom de Marie Colvin en l'honneur de son action humanitaire[17].

Filmographie

2019 - Les dix derniĂšres annĂ©es de la vie de Marie Colvin, et notamment son dernier reportage en Syrie, qui lui a coĂ»tĂ© la vie, sont adaptĂ©s Ă  l’écran dans le film Private War par Matthew Heineman. Elle est interprĂ©tĂ©e par l'actrice Rosamund Pike.

Récompenses

Durant sa carriÚre, Marie Colvin a reçu plusieurs distinctions pour son travail[1] :

  • Prix Meilleur correspondant Ă©tranger par la presse britannique, pour ses reportages en Yougoslavie, en Iran, au Sri Lanka et au Zimbabwe.
  • Prix Courage en journalisme par la Fondation internationale des femmes.
  • Prix du journaliste de l'annĂ©e de l'Association des journalistes de la presse Ă©trangĂšre
  • Prix Anna-PolitkovskaĂŻa Reach All Women in War.

En , l’Institut international de la presse (IPI) dont le siùge est à Vienne la nomme World Press Freedom Hero[18].

Références

  1. Mort de Marie Colvin, journaliste de guerre américaine
  2. La France veut un accÚs sécurisé aux victimes en Syrie
  3. Adrien Jaulmes et Service Infographie, « Comment Édith Bouvier a survĂ©cu Ă  l'enfer de Homs », sur Le Figaro.fr, (consultĂ© le )
  4. « Le photographe Paul Conroy dénonce "un massacre aveugle", un "siÚge médiéval, une boucherie" », sur LExpansion.com, (consulté le )
  5. « Retour d'Edith Bouvier et William Daniels: le scĂ©nario d’une exfiltration Ă  haut risque », sur RFI, (consultĂ© le )
  6. « Syrie : ils témoignent », sur France Culture, (consulté le )
  7. (en) « War reporter Marie Colvin was tracked targeted and killed by Assad's forces, family says », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  8. Samia Medawar, Issam Zahreddine, héros pour les uns, criminel de guerre pour les autres, OLJ, 20 octobre 2017.
  9. (en) Tony Allen-Mills, « Death of Assad general won’t halt Colvin lawsuit », The Sunday Times,‎ (ISSN 0956-1382, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. (en-US) Johnny Dwyer et Ryan Gallagher, « Target: Journalist: How the Assad Regime Tracked and Killed Marie Colvin for Reporting on War Crimes in Syria », sur The Intercept, (consulté le )
  11. « Comment le rĂ©gime syrien a assassinĂ© des journalistes occidentaux », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en-CA) News et World, « ‘Marie Colvin was a dog, and now she’s dead’: Chilling new documents released on attack that killed U.S. reporter in Syria | National Post », (consultĂ© le )
  13. Le JDD, « RĂ©vĂ©lations sur l'implication de la Syrie dans le meurtre de journalistes Ă©trangers, dont deux Français », lejdd.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  14. « Journalistes tuĂ©s Ă  Homs : six ans aprĂšs, des familles rĂ©clament des poursuites contre des dignitaires syriens », Europe 1,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  15. parismatch.com
  16. (en-GB) Owen Bowcott Legal affairs correspondent, « US court finds Assad regime liable for Marie Colvin's death in Syria », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consultĂ© le )
  17. « MARIE COLVIN », sur www.licf.org (consulté le )
  18. AFP, « Deux journalistes tuées en Syrie primées », sur le site lefigaro.fr du 2 mai 2013.

Liens externes

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