Forces armées syriennes
Les Forces armées syriennes sont constituées de l'armée syrienne, la marine syrienne, l'armée de l'air syrienne et la défense aérienne syrienne.
Histoire militaire
XIXe siècle
Le , une armée égyptienne vainquit l'armée turque durant la bataille de Konya. Sous la pression diplomatique de la France et du Royaume-Uni craignant que la Russie impériale n'intervienne, un traité est signé et place la Syrie et la Palestine sous contrôle militaire de l'Égypte jusqu'à la mort de Méhémet Ali.
En 1839, l'intervention des forces armées britanniques allié à la Turquie et appuyé par l'Autriche débarquant à Beyrouth et à Acre en fit que Muhammad Ali ayant ses voies de communication coupées dut faire la paix et évacuer la Syrie en [5].
XXe siècle
- Pendant la Première Guerre mondiale
- Sous le Mandat Français
Les Troupes spéciales du Levant étaient des unités militaires constituées durant la période du mandat français en Syrie en complément de l'Armée du Levant. Composées de personnel recruté localement, ces troupes constitueront la base des armées nationales de la Syrie et du Liban. Elles sont encadrées par des officiers et sous officiers français, libanais ou syriens formés à l'École militaire d'Homs.
- L’armée après l'indépendance
De 1948 à 1990, la Syrie fut en conflit quasi permanent avec Israël dans le cadre du contexte du conflit israélo-arabe.
L'armée syrienne, avec d'autres armées arabes, participa à la guerre israélo-arabe de 1948-1949. Malgré les 20 000 hommes déployés, elle fut repoussée par des contre-attaques efficaces de l'armée du futur État hébreu.
Durant la guerre des Six Jours en 1967, l'armée syrienne est bombardée par les forces aériennes et terrestres de Tsahal. Elle est évincée en une journée du plateau du Golan qu’Israël occupe encore aujourd’hui.
En dépit de ses échecs militaires, les services secrets de l'armée fournisse un appui logistique à l'OLP dans l’événement du Septembre noir.
Durant la guerre du Kippour en 1973, l'armée syrienne attaque Israël avec 30 000 hommes. Tsahal qui a dû transférer une grande partie de ses forces dans le Sinaï pour contrer l’offensive égyptienne, a les plus grandes peines à contenir l'assaut. Elle parvient enfin à repousser l'armée syrienne avec de lourdes pertes.
La guerre du Liban qui fait rage depuis plusieurs années amène la Ligue arabe à décider d'une intervention armée. Une force arabe de dissuasion (FAD) est créée en 1976 avec l'appui de 25 000 soldats syriens et envoyée sur place. En 1979, les effectifs de l'armée passent à 40 000 hommes, le retrait des autres pays de la coalition fait passer la FAD sous contrôle syrien exclusif. L’invasion israélienne en 1982 aboutit à la dissolution de la force arabe par les autorités libanaises en 1983. L'armée syrienne participe alors directement au conflit inter religieux que connaît le pays, en appui des milices chiites.
L'accord de Taef, négocié par l'ensemble des belligérants de conflit met fin à la guerre civile. Le Liban, complètement ruiné passe alors de facto sous contrôle syrien.
Le corps expéditionnaire syrien durant la deuxième guerre du Golfe envoyé pour libérer le Koweït entre 1990 et 1991 compta 21 000 hommes et s'acquitta avec succès de sa mission.
L'assassinat de Rafiq Hariri en 2005, attribué à la Syrie, met le président Bachar el-Assad dans une position difficile, et le contraint a évacuer prématurément les 14 000 soldats restants, mettant fin à près de 30 ans d'occupation syrienne du Liban.
XXIe siècle
L'armée joue encore un rôle prédominant dans la vie politique syrienne. Le président actuel, Bachar el-Assad, a été colonel dans l'armée de terre et l'ancien président, Hafez el-Assad, était chef d'état major de l'armée de l'air.
La guerre civile que connait le pays depuis 2011 a durement éprouvé l'ensemble des forces armées syriennes. La désertion de nombreux soldats de confession sunnite et les violents combats urbains qu'a subie l'armée depuis 4 ans ont réduit considérablement les capacités militaires de la Syrie, qui se voit obligée de demander le soutien et l'appui de forces armées étrangères (Hezbollah, Russie, Iran...). On estime que les forces armées gouvernementales sont passés de 400 000 hommes en 2011 à 150 000 hommes en 2015[6]..
Selon Le Monde, en 2015, avant l'intervention militaire de la Russie, la situation de l'armée syrienne est catastrophique : « Des trente-six brigades régulières que comptait l’armée, vingt-deux ont disparu corps et biens depuis 2011. Seules quelques compagnies disparates des forces spéciales, la Garde républicaine et la 4e division, des unités quasi exclusivement alaouites, ont survécu au cataclysme, sans être épargnées par la saignée démographique après des années de guerre : elles ne comptent plus qu’un tiers de leurs effectifs et elles étaient alors dispersées aux quatre coins de la Syrie »[7].
Le , un avion de reconnaissance électronique Iliouchine Il-20 avec 15 personnes à bord est abattu par un missile sol-air S-200[8], imputé par la Russie à Israël alors qu'il s'agit d'un tir ami syrien[9].
Le poids de l'armée dans l'économie
L'armée, comme dans la plupart des pays arabes, a toujours représenté un important facteur de cohésion nationale, supplantant les divisions ethniques ou religieuses. Elle symbolise à bien des égard la colonne vertébrale des régimes nationalistes arabes qui l'utilise pour réaliser une union de la population autour des valeurs défendues par eux. L'armée syrienne a notamment été utilisée par la régime pour faire valoir ses revendications irrédentistes sur le plateau du Golan, après son occupation par les israéliens en 1967.
L'armée syrienne a été par le passé un des moteurs arabes de la guerre contre les Israéliens. Elle est fréquemment intervenue dans les nombreux conflits opposants Israël aux pays arabes.
Elle a également été, depuis la prise du pouvoir par le parti Baas en 1963, l'un des principaux outils de répression de ce dernier. Majoritairement constitué d'Alaouites, elle est l'un des piliers, social et économique, sur lequel Hafez El-Assad, puis son fils Bachar Al-Assad, vont construire leur domination sans partage sur la Syrie.
Aujourd'hui, la Syrie connait une guerre civile opposant le régime à des groupes rebelles et djihadistes. Ce conflit a accru le poids (déjà important) de l'armée au sein de l’État, ce qui aboutit a une mise sous tutelle militaire des différents corps de l'administration publique (fonctionnaires administratifs, professeurs, médecins...) et à l'accaparement de la majorité des ressources de l'économie syrienne par les forces de sécurité.
Femmes dans l'armée
En 2013, dans le contexte de la guerre civile syrienne et pour pallier la baisse des effectifs dans l'armée (morts, fuites vers l'Europe, désertions, etc.), le président Bachar el-Assad autorise les femmes à combattre sous uniforme[10].
Budget
La Syrie consacrait 6,2 % de son PIB aux dépenses d'armement en 2004, contre 2,6 % pour la France la même année. En 2011, les dépenses militaires représentaient 2,5 milliards de dollars.
Depuis le début de la guerre civile syrienne, les données concernant le budget de la défense ne sont plus communiqués. On peut néanmoins estimer que le budget a été majoré pour augmenter les capacités militaires d'une armée qui subit de très nombreuses attaques des rebelles et des groupes armés, dont Daech.
Armée de terre en 2011
Organisation
- 3 Corps d'Armée (Damas, Zebdani...)
- Commandement des missiles (Alep)
- Garde Républicaine
- Autres unités indépendantes
- Unités de réserve
Marine de guerre
Elle dispose d’une aptitude aux opérations de lutte anti-sous-marine et de surface.
Principaux matériels en 2011
- Frégates Petya II,
- Patrouilleurs de classe Osa II, armés d'une version améliorée du missile SS-N-2 Styx,
- Vedettes lance-missiles de la classe Komar,
- Hélicoptères de Lutte anti-sous-marine (Kamov Ka-25 Hormone, Kamov Ka-28 (Helix-A), Mi-14PL).
Principaux matériels en service en 2011
Notes et références
- IISS 2011, pp. 272–273
- IISS 2010, pp. 272–273
- Nezib Et Beyrout, Souvenirs d'Orient de 1833 à 1841, Baron d'Armagnac
- Madjid Zerrouky, « Le Tigre » à la reconquête de la Syrie, Le Monde, 8 juillet 2018.
- « L'avion russe disparu abattu par la défense anti-aérienne syrienne », sur ladepeche.fr, (consulté le )
- La Syrie abat un avion russe et fait flamber la tension entre Moscou et Israël
- Nigina Beroeva, « Dans Damas assiégée », Le Figaro Magazine, semaine du 11 décembre 2015, pages 58-70.