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Mil Mi-24

Le Mi-24 (code OTAN Hind) est un hélicoptère d'attaque soviétique du constructeur Mil avec une capacité de transport léger.

Mil Mi-24D "Hind"
Image illustrative de l’article Mil Mi-24
Un Mil Mi-24 de l’Armée russe

Rôle Hélicoptère tactique armé
Constructeur Drapeau de l'URSS/Drapeau de la Russie Mil
Premier vol
Mise en service 1972
Date de retrait Toujours en service
Nombre construit + de 2 500 exemplaires
Équipage
2/3 + 8 soldats
Motorisation
Moteur Klimov TV3-117
Nombre 2
Type Turbomoteurs
Puissance unitaire 2 200 ch
Nombre de pales 5
Dimensions
Image illustrative de l’article Mil Mi-24
Diamètre du rotor 17,30 m
Longueur 17,51 m
Hauteur 4,25 m
Masses
Ă€ vide 6 500 kg
Charge utile 2 500 kg
Carburant 1 454 kg
Avec armement 11 100 kg
Maximale 11 500 kg
Performances
Vitesse de croisière 260 km/h
Vitesse maximale 346 km/h
Plafond 4 500 m
Plafond avec effet de sol 2 200 m
Plafond sans effet de sol 1 500 m
Vitesse ascensionnelle 900 m/min
Distance franchissable 750 km
Armement
Interne Canon gatling Ă  4 fĂ»ts de 12,7 mm JakB
Externe • 4 paniers Ă  roquettes UB-32-57 de 57 mm
• 4 missiles antichar 9M114 (AT-6 Spiral) ou 4 missiles AT-2 Swatter
Avionique
Pod de visée optronique KPS-53A, IFF, lance-leurres infrarouge et radar, intensificateurs de lumière, détecteurs d'alerte radar et départ de missiles, etc.

Plus de 2 500 exemplaires du Hind ont Ă©tĂ© produits et vendus Ă  travers le monde. Ils ont Ă©tĂ© engagĂ©s dans de nombreux conflits, dont la guerre soviĂ©tique en Afghanistan, la guerre Iran-Irak, les guerres de TchĂ©tchĂ©nie, en CĂ´te d'Ivoire (de 2002 Ă  2004), au Tchad en 2008, et en Ukraine en 2022.

DĂ©veloppement

Au début des années soixante, l’idée de disposer de l’équivalent volant d’un véhicule de combat d'infanterie germe au sein de l’Armée rouge. L’un des avocats de cette idée est le général Mikhaïl Leontievitch Mil, dirigeant du bureau d’étude OKB-329, aussi appelé bureau Mil, du nom de son fondateur et dirigeant. Après quelques années passées à mûrir le concept, Mil dévoile en 1966 dans son usine de Panki, près de Moscou, le V-24, un hélicoptère de combat basé sur un projet d’hélicoptère utilitaire, le V-22. L’appareil présenté est alors une maquette, dont l’objectif est essentiellement de matérialiser le concept d’un hélicoptère de transport de troupes lourdement armé et blindé. À ce titre, le V-24 est effectivement bien doté avec un armement composé de deux canons GSh-23L, quatre à six missiles antichar, deux à quatre paniers contenant chacun seize roquettes S-5, tandis que huit soldats et deux membres d’équipage peuvent prendre place dans la cabine blindée[1] - [2].

La démonstration de Mil ne rencontre pas immédiatement le succès escompté, de nombreux généraux, notamment le maréchal Rodion Malinovski, alors ministre de la défense, ne croyant pas à l’avenir de telles armes. Il parvient néanmoins à convaincre en 1967 le maréchal Andreï Gretchko d’établir une commission pour se prononcer sur la question, celle-ci décidant finalement le , malgré des avis très partagés, de lancer un appel à proposition pour un hélicoptère de soutien[3]. Mil, qui s’était préparé à une telle éventualité, propose rapidement deux concepts initiaux : un hélicoptère léger de sept tonnes ayant un seul moteur et un lourd de plus de dix tonnes disposant de deux moteurs. Cependant, Kamov, le bureau de développement rival de Mil, propose également de son côté un projet moins couteux, dérivé du Ka-25. C’est finalement la proposition d’hélicoptère lourd de Mil qui est retenue le , à la condition toutefois que de nombreuses modifications soient effectuées sur l’armement, la priorité devant notamment être accordée aux missiles, les canons étant considérés par les généraux soviétiques comme dépassés dans la lutte antichar[4] - [5].

Mil construit dans un premier temps une maquette à taille réelle, qui est approuvée par l’armée de l’air en . Un premier prototype est ensuite construit et livré en , cette rapidité s’expliquant par l’utilisation de composants provenant du Mi-14, en particulier les moteurs et le rotor[6]. Les essais en vol libre débutent le , le premier prototype étant rapidement rejoint par un second, puis par dix exemplaires d’essai[7]. Les vols de test alternent avec des vols de démonstration devant démontrer à l’état-major l’efficacité du nouvel appareil. C’est pendant l’une de ces démonstrations qu’un des appareils s’écrasa à la suite d’une erreur de pilotage, tuant toutes les personnes à bord. Cet accident n’empêche pas les tests de validation de commencer quelques mois plus tard, en , ceux-ci révélant toutefois d’importants problèmes de stabilité ainsi que des difficultés liées à l’emplacement de l’armement[8].

La production en série débuta en 1972 ; c'est seulement à ce moment-là que les occidentaux découvrirent l'existence du projet et seulement en 1974 que les premières photos leurs parvinrent.

Les Mi-24 étaient assemblés dans les usines de Rostov-sur-le-Don et d'Arseniev.

Versions

Dessins de profil des versions du Mi-24

Versions de série

  • Mi-24 (appelĂ© V-24 par Mil et aussi codĂ© IzdĂ©liyĂ© 240) Hind-B : prototypes et appareils de prĂ©sĂ©rie avec ailes horizontales et sans point d'emport de missiles (seulement 4 points type BD3-57Kr-V pour roquettes). Rotor de queue du cĂ´tĂ© droit. Premier vol en 1969. Elle a Ă©tĂ© appelĂ©e Hind-B par l'OTAN car elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte après le Mi-24 de sĂ©rie.
    • A-10 : V-24 modifiĂ© en 1975 comme version de records : ailes supprimĂ©es. Plusieurs records franchis par un Ă©quipage fĂ©minin. Tests ultĂ©rieurs avec un fenestron.
  • Mi-24A (IzdĂ©liyĂ© 245) Hind-A : version de sĂ©rie avec ailes inclinĂ©es comportant des points d'emport pour missiles antichar 9M17M (AT-2B Swatter) guidĂ©s manuellement avec le système 9K8 Falanga-M (alias Skorpion) ; cockpit redessinĂ© avec un Ă©quipage de trois personnes; Montage mobile de mitrailleuse NUV-1 avec mitrailleuse monotube Afanasyev TKB-481 de 12,7 mm. Deux prototypes construits en greffant le nouveau nez sur des V-24. Production Ă  l'usine d'Arseniev Ă  partir de 1970.
  • Mi-24B (IzdĂ©liyĂ© 241) Hind-A : version lĂ©gèrement amĂ©liorĂ©e avec FLIR et TV bas niveau de lumière gyrostabilisĂ©s, mitrailleuse Yakoushev/Borzov 9A624 (alias TKB-063) quadritube de 12,7 mm montĂ©e dans une tourelle USPU-24, missiles 9M17P (AT-2C Swatter) Ă  guidage SACLOS 9K8 Falanga-PV (alias Fleyta). Un prototype construit Ă  partir d'un MI624A mais le projet a Ă©tĂ© abandonnĂ© et remplacĂ© par le Mi-24D.
  • Mi-24U (IzdĂ©liyĂ© 241) Hind-C : version d'entraĂ®nement sans canon ni point d'emport sous les ailes
  • Mi-24F (IzdĂ©liyĂ© 245M) Hind-A : nouveau rotor de queue sur le cĂ´tĂ© gauche plus efficace ; ce rotor sera montĂ© sur toutes les versions suivantes du Mi-24. Modifications mineures : antenne de l'IFF SRO-2M Khrom Odd Rods dĂ©placĂ©e sur le radiateur d'huile, Ă©chappement de l'APU allongĂ©e et courbĂ©e vers le bas, sept nervures de rigidification ajoutĂ©es sur le fuselage près des ailes.

La production des Mi-24 avec cockpit anguleux fut d'environ 240 appareils et prit fin en 1974.

  • Mi-24D (IzdĂ©liyĂ© 246) Hind-D : version intermĂ©diaire en attente du Mi-24V (le missile 9M114 [AT-6 Spiral] n'Ă©tait pas opĂ©rationnel). OptimisĂ©e pour l'attaque mais conservant la cabine de huit places dans le fuselage ; avant complètement refait avec cockpit biplace en tandem (tireur Ă  l'avant, pilote Ă  l'arrière) dans des cockpits blindĂ©s. Système d'armes hĂ©ritĂ© des Mi-24A/B (pod de visĂ©e optronique KPS-53A, longue sonde de donnĂ©es aĂ©rodynamiques, tourelle de mitrailleuse USPU-24, missiles 9M17P (AT-2C Swatter) avec système de guidage Falanga-P), possibilitĂ© de fixer des rĂ©servoirs de carburant largables de 500 litres sur les points d'emport d'armement, train d'atterrissage modifiĂ©. Premier vol en 1973. Environ 350 appareils construits.
    • Mi-25 : version export du Mi-24D. Les appareils destinĂ©s Ă  l'Afghanistan, l'Angola, Ă  Cuba, Ă  l'Inde et au PĂ©rou (liste non exhaustive) sont de ce type.
    • Mi-24DU (IzdĂ©liyĂ© 249) : version d'entraĂ®nement Ă  double commande et sans tourelle mitrailleuse.
    • Mi-24PTRK : banc d'essais en vol pour le système de tir 9K113 Shturm-V pour le missile 9M114.
Mil Mi-24 de l'armée polonaise.
  • Mi-24V (IzdĂ©liyĂ© 242) Hind-E : version spĂ©cialisĂ©e dans le combat (bien que le compartiment Ă  passagers soit conservĂ©). Moteurs TV3-117V amĂ©liorĂ©s de 2 190 ch, utilisĂ©s avec des filtres PZU depuis 1981 et des disperseurs d'infrarouges Ă  partir de 1984 (surtout en Afghanistan) ; de plus un brouilleur IR L-166V-11E Ispanka ou SOEP-V1A Lipa est montĂ© Ă  l'arrière des moteurs. Sur les derniers appareils, montage du dĂ©tecteur de radar L-006LM Beryoza et remplacement de l'IFF par le SRO-1P Parol ; montage des radios VHF R-863 et R-828. Viseur ASP-17V pour le pilote, HUD pour le tireur ; système de guidage 9K113 Shturm-V des missiles plus volumineux sous le cockpit combinĂ© aux missiles 9M114 (AT-6 Spiral). Utilisation possible de missiles air-air R-60 (AA-8 Aphid), mais leurs faibles performances contre des objectifs Ă  basse altitude Ă  Ă©missions IR limitĂ©es (en fait les adversaires aĂ©riens que le Hind pourrait rencontrer en opĂ©ration) fit qu'ils n'ont pas armĂ© les Mi-24 dans les unitĂ©s. Toutefois, après l'atterrissage du pilote allemand Mathias Rust en Cessna sur la Place Rouge Ă  Moscou le , des unitĂ©s de Mi-24V ont Ă©tĂ© Ă©quipĂ©es de R-60 et utilisĂ©es pour l'interception de cibles venant de la Baltique Ă  basse altitude. Les livraisons de l'appareil ont commencĂ© le ; environ 1 000 appareils ont Ă©tĂ© produits aux usines d'Arseniev et de Rostov-sur-le-Don de 1976 Ă  1986.
    • Mi-35 : version export
    • Mi-24VD (D pour Dorabotanni, Terminator) : banc d'essais en vol produit en 1985 pour tester un armement tirant vers l'arrière. En effet, en Afghanistan les Mi-24 avaient pour tactique de foncer sur leur objectif en le mitraillant, puis le dĂ©passer, faire demi-tour et recommencer. Les moudjahidines avaient tendance Ă  se mettre Ă  couvert pendant la phase de tir pour ensuite tirer sur le Mi-24 lorsqu'il les avait dĂ©passĂ©s. Des mitrailleuses pointĂ©es vers l'arrière avaient Ă©tĂ© bricolĂ©es dans les unitĂ©s. Le Mi-24VD avait une gondole avec des mitrailleuses Outyos NSVT de 12,7 mm a Ă©tĂ© installĂ©e Ă  l'arrière de la baie arrière Ă  avionique. Le mitrailleur devait entrer dans la tourelle en vol, les jambes se plaçaient dans un "pantalon" en toile caoutchoutĂ©e et pendaient dans le vide. Le projet a Ă©tĂ© abandonnĂ© en 1986.
    • Mi-24VP' Hind-E Mod. : version avec canon bitube 23 mm en tourelle mobile, pour remplacer Mi-24P, mais seuls 25 exemplaires produits.
  • Mi-24P (P pour Pushka, canon; Izdelie 243) Hind-F : version dĂ©veloppĂ©e Ă  partir de 1974 avec un canon bitube GSh-30K de 30 mm avec 250 obus, fixĂ© sur le cĂ´tĂ© droit, 20 roquettes de 122 mm S-13 et quatre missiles Kokon (AT-6 Spiral). Environ 620 exemplaires produits de 1981 Ă  1989.
    • Mi-35P : version export
    • Mi-24PS : version spĂ©ciale pour le ministère de l'intĂ©rieur russe
    • Mi-24G : version avec canon dĂ©placĂ©
    • Paniers Ă  roquettes UB-32.
      Mi-24PN : version modernisĂ©e par Rosvertol du Mi-24P, dotĂ©e de capacitĂ©s d'attaques nocturnes, d'un FLIR Zarevo, d'un nouveau système d'arme BREO-24 et d'une nouvelle avionique. Il peut ĂŞtre armĂ© des missiles antichar Shturm et Ataka, de roquettes et d'un canon bitube de 23 mm. Les premiers appareils ont Ă©quipĂ© l'armĂ©e russe dĂ©but 2004.
  • Mi-24KhRK Hind-G1
    • Mi-24RA Hind-G1 Mod.
  • Mi-24K Hind-G2 : Version Ă©quipĂ©e de camĂ©ras. Environ 120 furent produits.
  • Mi-24BMT : version utilisĂ©e pour le dĂ©minage.

Mises Ă  jour

Mitrailleuse multitubes Yakushev-Borzov YakB de 12,7 mm Ă  l'avant d'un Mi-24
  • Mil M-24VM (export Mi-35M) Hind-J
    • Mil M-24VK-1
    • Mil M-24VK-2
    • Mil Mi-35M. Version export. Fin , le BrĂ©sil a signĂ© avec l'agence moscovite Rosoboronexport un contrat d'environ 300 millions U$D, portant sur l'achat de 12 Mil Mi-35M (prĂ©fĂ©rĂ© Ă  l'Agusta-Westland AW129), dĂ©signĂ© localement AH-2 Sabre, un lot important de pièces dĂ©tachĂ©es, d'armements et une assistance Ă  la formation des Ă©quipages. C'est la première vente de matĂ©riel de combat rĂ©alisĂ©e par la Russie au BrĂ©sil. L'avionique sera fournie par la firme israĂ©lienne Elbit Systems.
  • Tamam Mi-24 HMOSP "Mission-24" : nouvelle avionique compatible avec armements occidentaux
  • Mil Mi-24 Mk. II et Mi-24 Mk. III Super-Hind. Modernisation sud-africaine proposĂ©e par ATE (Advanced Technologies and Engineering) depuis les annĂ©es 1990. Il consiste en un package d'amĂ©liorations portant sur la rĂ©duction du poids, l'avionique, les contremesures et les performances. L'armement en tourelle est remplacĂ© par un canon monotube Vektor F2 de 20mm et les missiles russes sont remplacĂ©s par des ZT-3 Ingwe sud-africains ou des Baryer ukrainiens. La modernisation Super Hind a Ă©tĂ© achetĂ© par l'AlgĂ©rie, l'AzerbaĂŻdjan et le Niger.
  • Sagem

Engagement dans des conflits

Guerre de l'Ogaden

La guerre de l'Ogaden (1977-1978) fut la première utilisation du Mi-24 dans un conflit armé. L'Éthiopie engagea ses Mi-24 contre la Somalie. Les hélicoptères faisaient partie d'un envoi massif d'équipement militaire par l'Union soviétique.

Guerre entre le Cambodge et le ViĂŞt Nam

En 1978, les Mi-24A de l'armée de l'air du Viêt Nam attaquèrent les postes et installations des Khmers rouges au Cambodge. Les frappes continuèrent jusqu'en 1986, année durant laquelle les forces khmères furent repoussées jusqu'à la frontière thaïlandaise.

Un Mi-35 Hind de la force aérienne afghane durant une sortie d'entraînement en 2009

Guerre d'Afghanistan

Entre 1979 et 1989, le Mi-24 fut massivement employé en Afghanistan par les forces soviétiques. Sa puissance de frappe était déployée pour détruire les postes des combattants afghans. Mais la livraison par les États-Unis de missiles Stinger aux Moudjahiddin, en plus d'autres missiles de même type fournis par d'autres pays comme la Chine, rendit les Mi-24 et les Mi-8 beaucoup plus vulnérables.

Les pertes s'Ă©levèrent Ă  333 hĂ©licoptères Mi-24 lors des opĂ©rations aĂ©riennes. Un nombre inconnu d'appareils furent perdus Ă  la suite de tirs depuis le sol. Le cockpit Ă©tait fortement blindĂ© et pouvait mĂŞme supporter des projectiles d'un calibre .50 (12,7 mm), mais l'arrière de l'appareil Ă©tait nettement plus vulnĂ©rable.

Les missiles Stinger étant guidés par la chaleur, ils atteignaient l'échappement situé au-dessous du rotor ce qui provoquait la désintégration quasi immédiate de l'appareil. Des contre-mesures et un système de détection de missiles furent ajoutés par la suite dans tous les appareils soviétiques (Mi-4, Mi-8 et Mi-24).

Les combattants afghans surnommaient le Mi-24, le « chariot de Satan » (en arabe : « عربة الشيطان », Shaitan-Arba)[9].

Après l'intervention américaine en Afghanistan, la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) a estimé que le Mi-24 était pourtant l'appareil le plus adapté aux besoins de l'Afghan Air Corps. Aux 12 appareils en service à l'automne 2008 se sont ajoutés 6 appareils provenant des surplus tchèques livrés à Kaboul le [10].

Guerre Iran-Irak

L'aviation de l'armée de terre irakienne utilisa ses Mi-24 dans sa guerre contre l'Iran. Les médias occidentaux ont notamment repris des déclarations irakiennes selon lesquelles les Hind avaient affronté à plusieurs reprises des AH-1J SeaCobra iraniens achetés au temps du Shah, et qu'en , un Mi-24 irakien avait abattu un F-4 Phantom II iranien avec un missile antichar. Cependant, d'anciens pilotes irakiens interrogés ne se souviennent pas d'un tel évènement et pensent qu'il s'agit d'une invention.

Les pilotes irakiens apprĂ©ciaient la distance franchissable, l'armement, la vitesse et la visibilitĂ© du Mi-24, mais pas la grosse taille et le manque d'agilitĂ© de l'appareil, ni le manque de prĂ©cision de son système d'armes. Les Hind irakiens furent peu utilisĂ©s dans un rĂ´le antichar, le seul missile antichar dont ils disposaient, le 9M17 Fleyta (en), manquant de prĂ©cision. Ă€ partir de l'Ă©tĂ© 1982, les Mi-24 furent utilisĂ©s avec des hĂ©licoptères SA.342L Gazelle en Ă©quipes « hunter/killer » : les Mi-24 attaquaient en premier des positions iraniennes Ă  la roquette de 57 mm, essayant de neutraliser les positions antiaĂ©riennes ; les Gazelle suivaient, profitant de la confusion pour utiliser leurs missiles antichars HOT contre des chars iraniens[11].

Guerre civile au Nicaragua

Au début des années 1980, les Mi-24 furent utilisés par l'armée sandiniste au Nicaragua.

Guerre civile du Sri Lanka

La force indienne de maintien de la paix (1987-1990) au Sri Lanka était composée de Mi-24 qui permirent de détruire et limiter l'expansion des troupes tamoules. Depuis 1991 et jusqu'à ce jour, l'armée aérienne du Sri Lanka utilise des Mi-24/35P et des Mi-24V/35. Ils ont été mis à jour avec du matériel électronique israélien.

Guerre du Golfe

Pendant l'invasion du Koweït par l'Irak, une partie seulement des Mi-24 irakiens fut déployée. Saddam Hussein ne les employa pas en totalité afin de toujours en disposer après la guerre. Des hélicoptères furent envoyés près de la frontière iranienne, avec d'autres appareils irakiens, dans l'espoir d'éviter leur destruction au sol. Mais les Iraniens s'emparèrent de cette flotte et l'utilisèrent dans leur propre armée. Les appareils restants servirent ensuite contre l'insurrection en Irak de 1991.

Croatie

Ils furent utilisés durant l'opération Tempête en 1995, mais avaient déjà été employés en Croatie en 1993.

Macédoine

Entre février et , l'armée de Macédoine a utilisé ses Mi-24V (fournis par l'Ukraine) contre les combattants indépendantistes lors de l'insurrection albanaise de 2001 en Macédoine.

Tchétchénie

Pendant la première et la seconde guerre en Tchétchénie, les Mi-24 russes subirent des pertes importantes. Plus vulnérables aux tactiques de guérilla des combattants tchétchènes, on suppose qu'une dizaine d'hélicoptères furent abattus ou s'écrasèrent. Ces pertes seraient en partie dues au mauvais entretien d'une flotte peu à peu obsolète face à l'armement anti-aérien moderne.

Soudan

En 1995, les forces aériennes soudanaises firent l'acquisition de 6 Mi-24. Ils furent utilisés dans le sud du pays et dans les montagnes nubiennes contre le SPLA. Au moins deux appareils furent détruits en dehors des combats pendant la première année de l'engagement mais pourraient avoir été remplacés.

Douze autres exemplaires furent livrés en 2001 et utilisés de manière intensive dans les champs pétroliers du sud. Ils ont également été engagés dans le conflit du Darfour dès 2004.

Congo

L'armée de l'air indienne engagea ses Mi-25/35 dans la mission de maintien de la paix de l'ONU en République démocratique du Congo.

Guerre d'Irak

Les troupes polonaises utilisent six Mi-24D depuis . L'un des appareils s'est écrasé le dans une base aérienne à Al Diwaniyah. Après la fin de sa mission, la Pologne va probablement céder ses appareils à la nouvelle armée irakienne.

Tchad

Les troupes terrestres du président Idriss Déby dans la guerre civile tchadienne bénéficiaient en du soutien d'hélicoptères dont deux Mi-24/35 pilotés par des mercenaires, la logistique étant en partie assurée par des tchadiens. L'un d'eux se pose en catastrophe le , brisant son rotor[12] - [13].

CĂ´te d'Ivoire

Après l'éclatement de la rébellion en septembre 2002, le gouvernement en de la même année se dote d'armes parmi lesquelles des Mi-24, manœuvrés par des pilotes biélorusses et sud-africains.

Le , ces hélicoptères sont neutralisés sur la base de Yamoussoukro, après l'attaque, par des Soukhoï Su-25 ivoiriens, d’un camp militaire de la force d'interposition française à Bouaké opérant dans cadre de l'opération Licorne, tuant neuf soldats français et un Américain, et en blessant 37 autres. L'armée française a immédiatement réagi en neutralisant l'ensemble des forces aériennes ivoiriennes, soit plusieurs Mi-24/35 et deux Soukhoï Su-25[14].

Ukraine

Des Mi-24 ont été utilisés par l'armée ukrainienne dans un assaut sur la ville de Slaviansk le dans le cadre de la guerre du Donbass. Trois d'entre eux ont été abattus par les pro-russes.

Il est utilisé par les armées russe et ukrainienne lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Deux Mi-24 ukrainiens servent notamment lors d'une attaque contre le dépôt de carburant de Belgorod en Russie[15] - [16].

Au 6 mars 2023, au moins 3 Mi-24P, 5 Mi-35M et un autre russe ont été détruits par l'armée ukrainienne et 3 autres endommagés[17]. L'armée ukrainienne, à la même date, a perdu au moins 3 Mi-24 dont deux identifiés comme des Mi-24P[18].

Syrie

Plusieurs appareils ont été et sont toujours employés par l'armée russe pour les opérations menées en Syrie, notamment dans les environs de Lattaquié.

Burundi

Deux Mi-24 furent utilisés par les Forces armées burundaises contre les différentes rébellions durant la guerre civile de 1993-2007.

Utilisateurs

Culture populaire

Le Hind est apparu dans plusieurs jeux vidéo :

Des recréations plus ou moins réussies du Hind sont apparues dans plusieurs films américains, l'une des exceptions étant Die Hard : Belle journée pour mourir, qui met en scène un véritable Hind. Les films d'origine russe mettent également en scène de véritables Hinds. Avalon, film japonais tourné en Pologne, a également bénéficié d'un Hind.

Références

  1. Mladenov 2010, p. 5.
  2. Gordon et Komissarov 2001, p. 6-7.
  3. Gordon et Komissarov 2001, p. 7.
  4. Gordon et Komissarov 2001, p. 8-9.
  5. Mladenov 2010, p. 6.
  6. Gordon et Komissarov 2001, p. 9.
  7. Gordon et Komissarov 2001, p. 12.
  8. Gordon et Komissarov 2001, p. 13.
  9. (en) Elly Farelly, « "Satan's Chariot" – Powerful Soviet-Designed Helicopter Is Still In Active Service Today », War History Online, (consulté le ).
  10. (en-GB) Craig Hoyle, « PICTURE: Afghan army accepts donated Mi-24 attack helicopters », sur Flightglobal.com, (consulté le )
  11. (en) Tom Cooper et Farzad Bishop, « Fire in the Hills: Iranian and Iraqi Battles of Autumn 1982 », sur ACIG.info, (consulté le ).
  12. Attrition, Air Forces Monthly, (ISSN 0955-7091), août 2008, p. 86 et septembre 2008, p. 92
  13. Marc Chassillan, la force aérienne tchadienne, Air Fan no 357, ISSN 0223-0038, août 2008, pages 36 à 41
  14. « http://www.jeuneafrique.com/Chronologie-pays_62_C%C3%B4te%20d%27Ivoire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  15. Gaétan Powis, « Incroyable raid de deux hélicoptères Mi-24 ukrainiens sur la Russie », sur Air&Cosmos, (consulté le )
  16. Benjamin Chabert, « Guerre en Ukraine. À Belgorod, une possible attaque du territoire russe par l’Ukraine », sur Ouest-France, (consulté le )
  17. Oryx, « Attack On Europe: Documenting Russian Equipment Losses During The 2022 Russian Invasion Of Ukraine », sur Oryx (consulté le )
  18. Oryx, « Attack On Europe: Documenting Ukrainian Equipment Losses During The 2022 Russian Invasion Of Ukraine », sur Oryx (consulté le )
  19. « Le Brésil a reçu ses derniers Mi-35M », sur Info-aviation,
  20. (en) Santiago Rivas, « Brazilian Air Power », Combat Aircraft Monthly, vol. 13, no 5,‎ , p. 53
  21. « La Força Aérea Brasileira va retirer du service ses Mil Mi-35 Hind-E. », sur avionslegendaires.net, (consulté le ).
  22. (en) Arnaud Delalande, « Iraqi Mi-35M crashed near al-Kut airbase » (consulté le ).
  23. « Le Pakistan négocie l’achat de Mi-35 », sur info-aviation,
  24. (en) « Peru Gets Upgraded Mi-25 Gunships to Boost Drug Fight », sur Ria Novosti, (consulté le )
  25. « Sagem va moderniser les Mi-24 ukrainiens », sur Journal de l'Aviation, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Yefim Gordon et Dmitriy Komissarov, Mil Mi-24 Hind Attack Helicopter, Shrewsbury, Airlife Publishing, (ISBN 1840372389).
  • (en) Alexander Mladenov, Mil Mi-24 Hind Gunship, t. 171, Oxford, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », (ISBN 9781846039539).
  • « 100 armes qui ont fait l'histoire », Guerre et Histoire, no hors sĂ©rie n°1,‎ , p. 60-71 (ISSN 2115-967X).

Voir aussi

Liens externes

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