AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Front sandiniste de libération nationale

Le Front sandiniste de libération nationale (en espagnol, Frente Sandinista de Liberación Nacional) est un parti politique nicaraguayen fondé en 1961 comme organisation politico-militaire socialiste inspirée par la lutte du général Augusto Sandino.

Front sandiniste de libération nationale
Frente Sandinista de LiberaciĂłn Nacional
Image illustrative de l’article Front sandiniste de libĂ©ration nationale
Logotype officiel.
Présentation
Président Daniel Ortega
Fondation
SiĂšge Managua, Managua
Drapeau du Nicaragua Nicaragua
Fondateur Carlos Fonseca
Journal El Pueblo Presidente
La Voz del Sandinismo
Religion Christianisme[note 1]
Positionnement Actuel : Centre gauche Ă  gauche

Historique : Gauche Ă  extrĂȘme-gauche

Idéologie Sandinisme
‱ Nationalisme de gauche
‱ Anti-impĂ©rialisme
‱ Socialisme dĂ©mocratique
‱ Socialisme du XXIe siùcle
‱ ThĂ©ologie de la libĂ©ration
‱ Christianisme social
‱ Populisme de gauche
‱ Social-dĂ©mocratie

Historique: Marxisme-léninisme (Faction)

Affiliation internationale Internationale socialiste (jusqu'en 2019)
COPPPAL
Forum de SĂŁo Paulo
Couleurs Rouge, noir et blanc
Site web Site officiel
Représentation
Députés
71 / 92
Élus au Parlement centramĂ©ricain
15 / 20

Le FSLN joua un rÎle majeur dans l'histoire du Nicaragua en déclenchant la Revolución Popular Sandinista (révolution populaire sandiniste) en 1979.

Le FSLN est membre de l'Internationale socialiste (IS) jusqu'en janvier 2019, date à laquelle il en a été exclu, accusé de violations des droits de l'Homme et des valeurs démocratiques pendant les manifestations de 2018-2019 au Nicaragua. Aujourd'hui, il est membre de la COPPPAL.

Histoire

Origines

L'organisation a Ă©tĂ© fondĂ©e par Carlos Fonseca, Sergio RamĂ­rez, Francisco Buitrago, Jorge Navarro, Silvio Mayorga (es), Pablo Úbeda (es), GermĂĄn Pomares (es) et TomĂĄs Borge, entre autres. Elle s'organise tant dans les villes que dans les campagnes, le Nicaragua Ă©tant un pays principalement rural, mais au pouvoir centralisĂ© sur les villes. Ses membres sont prĂ©parĂ©s politiquement et militairement pour combattre le rĂ©gime dictatorial d'Anastasio Somoza Debayle.

AprĂšs une premiĂšre dĂ©faite militaire Ă  Raiti et Bocay, dans le nord montagneux du pays, oĂč meurent plusieurs membres fondateurs, le FSLN se restructure et se renforce. Il organise les Ă©tudiants, les intellectuels, les ouvriers et mĂȘme certains grands propriĂ©taires terriens de Matagalpa et Chontales et fonde le FER (Frente Estudiantil Revolucionario, Front Ă©tudiant rĂ©volutionnaire), qui effectue un travail de prise de conscience et de recrutement chez les Ă©tudiants et dans le secteur urbain.

Une seconde opération de guérilla en 1967 à Pancasån (département de Matagalpa) se solde elle aussi par un échec et les combattants sont obligés de se disperser dans la jungle devant les assauts de la Guardia Nacional (Garde nationale, GN), bras armé du régime de Somoza particuliÚrement haï par la population pour ses exactions et ses violations brutales des droits humains.

En 1969, le FSLN publie son programme historique, constituĂ© de 14 points, dont :

  • RĂ©volution agraire - lĂ©gislation laborale et sĂ©curitĂ© ;
  • Gouvernement rĂ©volutionnaire et intĂ©gritĂ© administrative ;
  • RĂ©incorporation de la cĂŽte atlantique ;
  • Émancipation des femmes et respect des croyances religieuses ;
  • Politique extĂ©rieure indĂ©pendante et solidaritĂ© internationale ;
  • ArmĂ©e patriotique populaire et Ă©limination de la Garde nationale ;
  • UnitĂ© de l'AmĂ©rique centrale.

En juillet 1969, la GN découvre une cellule sandiniste dans une maison de Managua, qui est rapidement entourée par 300 gardes, des tanks et des avions. L'unique occupant de la maison, Julio Buitrago (es), membre de la Direction nationale du FSLN et chef de la résistance urbaine, est tué aprÚs trois heures de combat et la maison est démolie. Le tout est retransmis en direct par la télévision, ce qui déclenche chez la population un fort sentiment de sympathie envers les combattants sandinistes.

Six mois plus tard, trois combattants, dont le poÚte Leonel Rugama (es), sont tués au cours d'un combat similaire dans une autre maison de Managua.

En 1970, aprÚs plusieurs opérations (affrontements urbains, braquages de banques) et un grand coup de filet de la GN qui démembre en partie l'organisation, le FSLN décide de passer en « phase silencieuse d'accumulation de forces », qui sera dédiée au renforcement du mouvement et à l'accumulation de ressources financiÚres, matérielles et militaires.

Cette phase aboutit en décembre 1974 à deux actions majeures :

  • La prise de la maison de Chema Castillo, oĂč sont pris en otages plusieurs ministres et diplomates du rĂ©gime somoziste, qui sont libĂ©rĂ©s en Ă©change de la libĂ©ration des prisonniers politiques et d'une forte rançon, entre autres revendications.
  • L'attaque de la caserne de Waslala, qui marque le point de dĂ©part des opĂ©rations militaires Ă  l'Ă©chelle nationale.

Au cours des deux années suivantes, le Nicaragua est le théùtre de durs combats dans la montagne (jungle), dans la campagne et dans les villes. L'état de siÚge est déclaré et la forte répression touche des milliers de nicaraguayens.

En 1976, le Front commence à se scinder en trois tendances, dont les méthodes tactiques et organisationnelles diffÚrent :

  • Le FSLN Proletario,
  • Le FSLN Guerra Popular Prolongada,
  • Le FSLN Insurreccional.

La tendance prolétarienne, d'inspiration idéologique marxiste-léniniste, concentre son attention sur le travail en milieu urbain et motive des grÚves et différentes formes d'actions ouvriÚre. Elle se situe en marge du Front sandiniste, dont l'essentiel porte le combat dans les campagnes et les montagnes, en envisageant un renversement du régime somoziste directement depuis les villes. La tendance guerre populaire prolongée est principalement dirigée par Tomås Borge et développe des thÚses proches du maoïsme, en dirigeant ses efforts à l'adresse des populations rurales. Enfin, la tendance terceriste, dont Daniel Ortega est l'un des principaux représentants, constitue la plus importante des trois tendances. Elle est considérée comme la plus militaire en multipliant les assauts contre la Garde nationale et les tentatives d'insurrection. Nationaliste de gauche, elle milite en faveur de l'unité du Front sandiniste et d'un élargissement de l'alliance aux secteurs libéraux de l'opposition à Somoza.

En , Carlos Fonseca est tué au cours d'un combat dans la jungle de la région de Zinica (es).

En , la branche insurrectionnelle du FSLN lance l'« offensive d'Octobre », qui intensifie la guerre urbaine.

Les trois tendances se réunifient en 1979, avant de porter le coup fatal au régime somoziste.

Renversement de Somoza

En janvier 1978, Pedro JoaquĂ­n Chamorro (es), directeur du journal La Prensa, qui critiquait fortement le rĂ©gime de Somoza, et Ă©poux de Violeta Barrios de Chamorro, est assassinĂ©, ce qui provoque des manifestations massives Ă  Managua. En fĂ©vrier, Camilo Ortega Saavedra (frĂšre de Daniel Ortega), est tuĂ© au combat. En aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e, un commando du FSLN insurrectionnel prend le palais prĂ©sidentiel et retient des dĂ©putĂ©s et des sĂ©nateurs en otage. Anastasio Somoza Debayle est forcĂ© de cĂ©der Ă  leurs revendications (libĂ©ration de prisonniers sandinistes, rançon, propagation d'appels Ă  l'insurrection). En septembre, une grande partie de la population se soulĂšve dans les dĂ©partements de LeĂłn, Matagalpa, Chinandega, EstelĂ­, Masaya et Managua, mais la supĂ©rioritĂ© logistique de la garde nationale oblige les troupes Ă  se replier dans les campagnes et les montagnes, abandonnant au massacre les « enfants insurgĂ©s » des villes. L'insurrection est cependant sans cesse nourrie de nouveaux effectifs issus de la population. Peu Ă  peu, les trois tendances du FSLN se rapprochent et les pays d'AmĂ©rique centrale (Costa Rica, Panama, Mexique, etc.) prennent parti pour la lutte sandiniste et influencent l'opinion mondiale, ce qui isole le rĂ©gime de Somoza. La rĂ©unification du FSLN est signĂ©e en 1979 et l'offensive finale est prĂ©vue pour juillet. Plusieurs fronts de lutte se mettent en place. Ceux-ci sont appelĂ©s, en juin, Ă  combattre la GN et Ă  marcher sur la capitale. Au mĂȘme moment, la population entame une grĂšve gĂ©nĂ©rale qui paralyse le rĂ©gime. Les villes s'insurgent une seconde fois et Somoza rĂ©pond par des bombardements massifs et multiplie les exactions. Un incident diplomatique (l'assassinat, par la GN et devant les camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision, du journaliste de la chaĂźne amĂ©ricaine ABC Bill Stewart) finit de convaincre l'opinion publique des États-Unis. Le gouvernement Carter interrompt le soutien Ă  Somoza. ComplĂštement isolĂ©, celui-ci dĂ©missionne et fuit le Nicaragua en laissant un prĂ©sident intĂ©rimaire, Francisco Urcuyo, qui fuira lui aussi 24 heures plus tard.

Au pouvoir

Célébration du renversement de Somoza.

Le , les forces sandinistes marchent sur la capitale Managua et finissent de disperser les derniĂšres troupes fidĂšles au rĂ©gime. Une Junta de Gobierno de ReconstrucciĂłn Nacional (junte de gouvernement de reconstruction nationale) est constituĂ©e pour relever le pays d'une situation Ă©conomique particuliĂšrement prĂ©occupante ; outre les 50 000 morts et 100 000 blessĂ©s de la guerre civile, de nombreuses usines et infrastructures ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©truites, les terres sont dĂ©truites ou abandonnĂ©es, et les caisses de l’État ont Ă©tĂ© vidĂ©es avant la fuite de Somoza et des hiĂ©rarques qui lui Ă©taient affiliĂ©s. La bourgeoisie est invitĂ©e Ă  contribuer aux efforts de reconstructions nationales dans le cadre d'une nouvelle Ă©conomie mixte, intĂ©grant un large secteur privĂ© sous rĂ©serve de directives fixĂ©es par l’État. De multiples rĂ©formes sont dĂ©cidĂ©es dĂšs les premiers mois suivant la conquĂȘte rĂ©volutionnaire : Somoza et d'autres grands propriĂ©taires sont expropriĂ©s, les mines, la pĂȘche et les diverses ressources naturelles sont nationalisĂ©es, la rĂ©forme agraire est lancĂ©e, une nouvelle Constitution est adoptĂ©e. Divers programmes sociaux suivent rapidement, dont principalement la campagne d'alphabĂ©tisation qui rĂ©duit considĂ©rablement l'analphabĂ©tisme (de 50 % Ă  13 %), et la construction de centres de santĂ© accessibles gratuitement. La peine de mort est abolie en 1979, les partis politiques et journaux d'opposition sont lĂ©galisĂ©s, et des Ă©lections libres sont instituĂ©es. Un service militaire obligatoire est Ă©galement instaurĂ©, mesure qui rencontre une forte opposition dans les campagnes et favorise l’émergence d'un mouvement armĂ© d'opposition, les Contras, auquel les États-Unis apportent des instructeurs militaires et des financements.

En novembre 1984 a lieu une élection présidentielle (es), que le FSLN, représenté par le candidat Daniel Ortega, remporte avec 63 % des suffrages. Toutefois, l'administration Reagan ne reconnaßt pas ces résultats. Au niveau législatif, la nouvelle Constitution de 1987 enrichit le Code du travail de 1944 de garanties syndicales et de droits sociaux[1].

MalgrĂ© ses efforts de reconstruction du pays et de rĂ©formes d'inspiration socialiste, le FSLN doit faire face Ă  l'embargo imposĂ© par les États-Unis, Ă  la guerre d'usure menĂ©e par les Contras, guĂ©rilla anti-sandiniste armĂ©e, entraĂźnĂ©e et financĂ©e par la CIA, et Ă  la corruption interne de plusieurs de ses propres membres. La guerre fait des milliers de victimes. L'Ă©tat d'urgence est dĂ©clarĂ© plusieurs fois et le journal La Prensa, qui s'oppose Ă  la politique du FSLN, est muselĂ© (si l'on suit les accusations des dĂ©tracteurs des sandinistes ; Noam Chomsky indique lui que La Prensa est restĂ©e autorisĂ©e sans censure mĂȘme au paroxysme de la guerre). En mars 1984, les États-Unis font miner les ports du Nicaragua (opĂ©ration Piranha) avec des mines marine spĂ©cialement fabriquĂ©es avec une faible charge explosive pour ne pas couler de navires mais gĂȘner le trafic maritime[2]. Le gouvernement sandiniste porte alors plainte contre les États-Unis auprĂšs de la Cour internationale de justice, qui condamne plusieurs annĂ©es aprĂšs (1986) les États-Unis Ă  verser 17 milliards de dollars de dĂ©dommagement au Nicaragua. Mais les États-Unis refusent de reconnaĂźtre l'autoritĂ© de la CIJ. Le Nicaragua fut aidĂ© financiĂšrement et militairement par Cuba et l'URSS. En particulier, l'Ă©lection des sandinistes coĂŻncide avec l'arrivĂ©e d'hĂ©licoptĂšres en provenance d'URSS, aptes Ă  poursuivre les Contras en fuite aprĂšs leurs agressions. Le 1er mai 1985, le prĂ©sident Reagan impose l'embargo Ă©conomique sur tous les produits Ă  destination du Nicaragua. Quelques semaines plus tard l'URSS se dĂ©clare disposĂ©e Ă  satisfaire tous les besoins pĂ©troliers du pays. En mars 1982 la France de François Mitterrand vendit aussi des armes au Nicaragua Ă  la fois par sympathie pour le FSLN et dans le but d'empĂȘcher le Nicaragua de trop se lier Ă  l'URSS. Et elle le soutint diplomatiquement en 1984 dans son combat contre les minages.

En 1982, le journal Le Figaro, qui adoptait une ligne Ă©ditoriale favorable Ă  la politique extĂ©rieure des États-Unis, publie dans ses pages une photo montrant des cadavres entassĂ©s et brĂ»lĂ©s, accompagnĂ©e de la lĂ©gende « massacres perpĂ©trĂ©s par les sandinistes Ă  l’encontre des Indiens Miskitos ». La photographie connaĂźt une exposition mĂ©diatique internationale lorsque aux Nations unies, la reprĂ©sentante des États-Unis Jeane Kirkpatrick brandit un exemplaire du journal pour illustrer ses propos sur les supposĂ©s crimes sandinistes. AlertĂ©, l'auteur de la photographie se manifeste et explique que celle-ci avait en rĂ©alitĂ© Ă©tĂ© prise quatre ans plus tĂŽt, en 1978, et montraient non des combattants sandinistes mais des membres de la Croix-Rouge brĂ»ler les corps de personnes dĂ©cĂ©dĂ©es pour Ă©viter une Ă©pidĂ©mie. L'appartenance Ă  la Croix-Rouge des personnes Ă©tait bien visible sur la photo originale, mais ne l'Ă©tait plus sur la photo falsifiĂ©e par Le Figaro en raison d'une Ă©paisse fumĂ©e noire artificiellement placĂ©e[3].

Les sandinistes ont Ă©tĂ© accusĂ©s, par les amĂ©ricains, de graves atteintes aux droits humains pendant le conflit, notamment de tortures, de disparitions forcĂ©es et d'exĂ©cutions massives[4] - [5]. La Commission interamĂ©ricaine des droits de l'homme, organe de l'Organisation des États amĂ©ricains contrĂŽlĂ©e par les États-Unis, a enquĂȘtĂ© et confirmĂ© les exactions commises par les forces sandinistes, notamment l'exĂ©cution de 35 Ă  40 Miskitos en dĂ©cembre 1981 et l'exĂ©cution de 75 personnes en novembre 1984[6] - [7].

Dans l'opposition

Finalement, le , le FSLN perd les Ă©lections au profit d'une union libĂ©rale soutenue par les États-Unis et passe dans l'opposition. Selon l'ancien ambassadeur des États-Unis Ă  Managua, Paul Trivelli (en), Daniel Ortega et le Front sandiniste de libĂ©ration nationale reçoivent rĂ©guliĂšrement de l'argent des cartels de la drogue pour financer les campagnes Ă©lectorales au Nicaragua et ont traitĂ© avec le trafiquant colombien Pablo Escobar en 1984 pour lui accorder l'asile. En Ă©change de cet argent, le prĂ©sident Ortega ordonne aux juges de remettre en libertĂ© les trafiquants arrĂȘtĂ©s par les forces de sĂ©curitĂ©.

Les quinze années qui suivent sont marquées par trois défaites électorales successives du candidat du FSLN Daniel Ortega et par les pactes conclus par celui-ci avec le chef libéral Arnoldo Alemån.

Retour au pouvoir

Daniel Ortega est réélu président du Nicaragua au premier tour le . Sa femme Rosario Murillo est peu appréciée au sein des anciens membres du Front sandiniste de libération nationale considérée comme « conflictuelle » et « manipulatrice ». Dora María Téllez, ancienne ministre de la Santé sandiniste, confirme qu'elle « a déjà purgé toute la vieille génération sandiniste »[8].

Son gouvernement lance alors le programme « zero hunger » de lutte contre la faim, en dĂ©veloppant la production alimentaire autonome dans les zones les plus pauvres. Il s’appuie sur l’aide financiĂšre du Venezuela d’Hugo ChĂĄvez.

En octobre 2009, une dĂ©cision de la Cour suprĂȘme autorise Daniel Ortega Ă  briguer un second mandat prĂ©sidentiel consĂ©cutif[9] et il remporte la prĂ©sidentielle en novembre 2011 avec 62,6 % des voix[10].

Son gouvernement tend Ă  entretenir des relations non conflictuelles avec le patronat, tout en favorisant certaines avancĂ©es sociales. Les rĂ©sultats sont jugĂ©s assez bons en matiĂšre de rĂ©duction de la pauvretĂ© et de dĂ©veloppement Ă©conomique, permettant une avancĂ©e significative dans les campagnes de l’eau et de l’électricitĂ© ; l’octroi de plus de 138 000 titres de propriĂ©tĂ© en faveur des classes populaires ; la rĂ©duction de la mortalitĂ© infantile (de 90 Ă  50 pour 100 000) ; la construction de dix-huit nouveaux hĂŽpitaux ; la gratuitĂ© de l’éducation et de la santĂ© ; une administration plus efficace ; une nouvelle loi fiscale introduisant le concept de « progressivitĂ© » ; la construction ou l‘amĂ©lioration de 900 kilomĂštres de route ; une sĂ©rie de programmes sociaux – « Tous avec toi », « Les rues pour le peuple », « Usure zĂ©ro » (prĂȘt solidaire Ă  des femmes pour la crĂ©ation de petites entreprises), l’alimentation pour les enfants des Ă©coles, les « paquets scolaires » (cahiers, crayons, rĂšgles, etc.)[11].

En 2018, lors des manifestations au Nicaragua, Sergio Ramírez, co-fondateur du Front sandiniste de libération nationale et vice-président de Daniel Ortega de 1985 à 1990, appelle le peuple à démocratiser le régime et déclare « Oui, le régime de Daniel Ortega est une dictature »[12].

Le FSLN est membre de l'Internationale socialiste (IS) jusqu'en janvier 2019, date à laquelle il en a été exclu, accusé de violations des droits de l'Homme et des valeurs démocratiques pendant les manifestations de 2018-2019 au Nicaragua[13] - [14].

Jeunesse sandiniste

La Jeunesse sandiniste a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1979 et est aujourd'hui composĂ©e de six branches : le Mouvement sportif Alexis Arguello (du nom du champion du monde de boxe), le Mouvement Ă©cologiste Guardabarranco, le Mouvement culturel Leonel Rugama, la FĂ©dĂ©ration des Ă©tudiants du secondaire (FES), le RĂ©seau des jeunes communicateurs et la Promotion solidaire (PromotorĂ­a Solidaria). Milton Ruiz, le coordonnateur gĂ©nĂ©ral de la JS, affirme que « seul le FSLN a su donner un tel rĂŽle protagoniste aux jeunes une implication rĂ©elle dans les diffĂ©rentes campagnes d’éducation, de solidaritĂ©, dans l’accompagnement des familles, l’organisation des “barrios” [quartiers] et de la communautĂ© »[11].

Droits de l'Homme

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a mis sur pied un systÚme de suivi et de compte rendu sur la situation des droits humains au Nicaragua, le Conseil des droits de l'Homme se refuse a accepter l'impunité pour les crimes de droit international et les graves violations des droits humains, dont les exécutions extra judiciaires et des actes de torture[15]. En 2018, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a publié un rapport sur les violations des droits de l'homme commises par le gouvernement sandiniste, y compris des informations sur la répression brutale des manifestants à la suite de la crise politique du Nicaragua[16].

Le gouvernement du Nicaragua fait l'objet de nombreuses critiques, dont notamment de celles d'Amnesty international pour sa répression des revendications sociales[17].

Humberto Ortega a critiquĂ© la dĂ©rive autoritaire de son frĂšre Daniel Ortega. Il lui a demandĂ© de libĂ©rer les prisonniers politiques et lui a reprochĂ© la mort en prison d’Hugo Torres JimĂ©nez, un des hĂ©ros de la rĂ©volution sandiniste[18].

Sandinisme dans la fiction

Nicaragua de Munoz et Sampayo, Révolution et chocolat de Suyapa et Auquier (tome 1) Suyapa et Minck (tome 2), Muchacho de Lepage racontent, dans des styles différents, différents ùges de cette révolution sandiniste aux élans touchants et aux allures « communardes ».

Le FSLN est abordé dans le documentaire italien de Giuseppe Ferrara Contra-diction - Il caso Nicaragua (1988), produit par la Confédération générale italienne du travail.

Dans le jeu vidéo Metal Gear Solid: Peace Walker, le personnage d'Amanda commande une faction du FSLN.

Le FSLN est présent au cinéma dans le film Under Fire, sorti en 1983.

Carla's Song est un film de Ken Loach dont l'action se situe en pleine guerre entre sandinistes et contras.

Notes et références

Notes

  1. Le parti est ouvertement chrĂ©tien, cependant, il n'indique pas explicitement Ă  quelle Église il adhĂšre, bien que le prĂ©sident Daniel Ortega et le vice-prĂ©sident Rosario Murillo soient catholiques romains et que la majoritĂ© des Nicaraguayens soient catholiques.

Références

  1. Julien Dufrier, « Le syndicalisme au Nicaragua depuis le retour du Frente Sandinista de LiberaciĂłn Nacional (2007-2016) », Cahiers des AmĂ©riques latines, no 86,‎ , p. 89–109 (ISSN 1141-7161 et 2268-4247, DOI 10.4000/cal.8364, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Bob Woodward (trad. de l'anglais), C.I.A. Guerres secrĂštes, 1981-1987, Paris, Stock, , 606 p. (ISBN 2-234-02086-7).
  3. (en) « Photo cited by Haig of Nicaraguan genocide was fake », sur upi.com, .
  4. Moore, John Norton (1987) The Secret War in Central America. University Publications of America. p. 143 (ISBN 978-0890939611)
  5. Miranda, Roger and Ratliff, William (1993) The Civil War in Nicaragua. Transaction. p. 193 (ISBN 9781412819688)
  6. (en) « OAS Study Says Miskito Indians Suffered Abuse From Sandinistas », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) « Annual Report 1992–1993 », Inter-American Commission on Human Rights, (consultĂ© le )
  8. « Le Nicaragua vit sous le mauvais Ɠil de sa «diablesse» », Le Temps,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. « Nicaragua : la Cour suprĂȘme ouvre la voie Ă  une rĂ©Ă©lection d'Ortega », .
  10. « Daniel Ortega réélu pour un troisiÚme mandat au Nicaragua », .
  11. « Nicaragua : une contre-enquĂȘte », AmĂ©rica Latina en Movimiento,‎ (lire en ligne)
  12. Anne Proenza, « Nicaragua : «Oui, le rĂ©gime de Daniel Ortega est une dictature» », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (es) « Internacional socialista expulsa al FSLN », sur El Nuevo Diario (consulté le )
  14. (es) « Internacional Socialista expulsa al FSLN nicaragĂŒense y reconoce al venezolano GuaidĂł », sur DW.COM, (consultĂ© le )
  15. « Nicaragua. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies prend une mesure importante pour remĂ©dier Ă  la crise des droits humains », sur Amnesty International, (consultĂ© le )
  16. (es) Carlos Salinas Maldonado, « La ONU denuncia a Daniel Ortega por arrestos, violaciones y torturas a disidentes políticos en Nicaragua », sur El País, (consulté le )
  17. « La critique et les revendications sociales sont étouffées par le gouvernement », sur Amnesty International Suisse (consulté le )
  18. (en) « Humberto Ortega and the political chess match in Nicaragua », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.