La Prensa (Managua)
La Prensa (nom signifiant, en français : « La Presse »), est un quotidien nicaraguayen, de langue espagnole, publié à Managua.
Histoire
Le journal est fondĂ© le par Pedro JoaquĂn Chamorro Zelaya, arrière-petit-fils de Pedro JoaquĂn Chamorro Alfaro (1818-1890), prĂ©sident du Nicaragua de 1875 Ă 1879, petit-neveu de Diego Manuel Chamorro Bolaños (1861-1923), prĂ©sident de 1921 Ă 1923, et apparentĂ© Ă quatre autres prĂ©sidents issus de la famille Chamorro. De sensibilitĂ© conservatrice, le journal s'est placĂ© dans l'opposition aux rĂ©gimes dictatoriaux successifs de la famille Somoza, de 1936 Ă 1979.
En 1978, Pedro JoaquĂn Chamorro Cardenal, fils du fondateur et lui-mĂŞme directeur de La Prensa, est assassinĂ© sans que le meurtre soit jamais Ă©lucidĂ© (bien que l'opinion publique a fait porter la responsabilitĂ© du crime sur le rĂ©gime du dernier des Somoza, Anastasio Somoza Debayle).
La direction du journal est alors reprise par la veuve de Pedro JoaquĂn Chamorro Cardenal, Violeta Barrios de Chamorro, un temps membre de la Junte de reconstruction nationale, après la chute du rĂ©gime Somoza, puis opposante au rĂ©gime sandiniste.
En 1980, une fraction significative de la rédaction, en désaccord avec la ligne anti-sandiniste prônée par Violeta Chamorro, part avec Xavier Chamorro Cardenal, frère de Pedro Joaquin, fonder un nouveau quotidien orienté à gauche, El Nuevo Diario. La même année, le fils cadet de Violeta, Carlos Fernando, devient rédacteur en chef de Barricada, organe de presse du FSLN.
Le , Violeta Chamorro, candidate à l'élection présidentielle, bat au premier tour le président sandiniste sortant, Daniel Ortega, et est investie présidente le suivant. Ne se représentant pas à l'élection de l'automne 1996, elle passe le relais de la présidence, le , à Arnoldo Alemán.
Depuis le 13 août 2021, La Prensa diffuse ses informations uniquement depuis son site internet faute à un manque de ressources à la suite de la saisie de ses locaux et ses comptes bancaires par le gouvernement nicaraguayen[1]. Le journal maintient depuis 2007 une position critique envers Daniel Ortega (au pouvoir depuis 2007) et son épouse Rosario Murillo[2].
Le 31 mars 2022, Juan Lorenzo Holmann Chamorro, dirigeant du journal est condamné à neuf ans de prison pour des accusations de "blanchiment d'argent". Cette condamnation s'inscrit dans une démarche de musellement de l'opposition du pouvoir en place. Depuis 2021, sept candidats de l'opposition et 39 autres opposants ont été arrêtés[3].
Le journal a admis en 1988 avoir reçu des fonds de la National Endowment for Democracy[4].
Notes et références
- « Nicaragua : le quotidien d'opposition "la prensa" investi par la police », sur TV5MONDE, (consulté le )
- « Nicaragua : le quotidien d’opposition « La Prensa », privé de papier, suspend son édition imprimée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Nicaragua: le gérant du journal d'opposition «La Prensa» condamné à neuf ans de prison », sur RFI, (consulté le )
- « Furor in Nicaragua on C.I.A. Charges », New York Times du 24 septembre 1988.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (es) Site officiel