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DĂ©partement de Cochabamba

Le département de Cochabamba (en espagnol : Departamento de Cochabamba) est un département du centre de la Bolivie. Sa capitale est la ville de Cochabamba. Le département devient indépendant le par décret suprême du maréchal Antonio José de Sucre. Les frontières du département sont dès lors bien définies et il est doté d'une administration.

DĂ©partement de Cochabamba
Blason de DĂ©partement de Cochabamba
HĂ©raldique
Drapeau de DĂ©partement de Cochabamba
Drapeau
DĂ©partement de Cochabamba
Panorama du Chapare.
Administration
Pays Drapeau de la Bolivie Bolivie
Gouverneur Humberto Sánchez (2021-2026)
Capitale Cochabamba
ISO 3166-2 BO-C
DĂ©mographie
Gentilé Cochabambino, Cochabambina
Population 2 048 793 hab. (2019)
DensitĂ© 37 hab./km2
GĂ©ographie
Superficie 5 536 100 ha = 55 361 km2
Localisation
Localisation de DĂ©partement de Cochabamba

    GĂ©ographie

    Localisation

    Le dĂ©partement de Cochabamba est situĂ© au centre de la Bolivie et couvre une superficie de 55 631 km2. C'est le seul dĂ©partement du pays Ă  ne pas avoir de frontière avec un État voisin. Il est bordĂ© au nord par le dĂ©partement du Beni, au sud par le dĂ©partement de PotosĂ­ ainsi que par le dĂ©partement de Chuquisaca, Ă  l'ouest par le dĂ©partement d'Oruro et par le dĂ©partement de La Paz et Ă  l'est par le dĂ©partement de Santa Cruz.

    Relief

    Son altitude moyenne de 2 558 m est intermĂ©diaire entre l'altitude du dĂ©partement de La Paz et celle du dĂ©partement de Santa Cruz.

    Vue du lac Parquqhucha près de Vacas.

    La Cordillère orientale ou Real entre par l'ouest où elle prend le nom de Tres Cruces. À partir du nœud de Masco Cruz, elle prend le nom de cordillère de Cochabamba. Elle continue ensuite son chemin pour sortir par le sud-est.

    Rivière près de Villa Tunari.

    ExceptĂ© dans les provinces de Carrasco et Chapare, le dĂ©partement est composĂ© de montagnes dont les principales sont : Masco Cruz, Yanakaka, Mosetenes et la principale Tunari dont le sommet culmine Ă  5 020 m d'altitude.

    Les vallées les plus importantes sont la vallée Alto et la vallée Cliza.

    Climat

    Le climat du département de Cochabamba est particulièrement variable, notamment en fonction de l'altitude. Il fait froid dans la région glaciaire de la cordillère, tempéré dans les vallées du flanc de la cordillère, froid à tempéré dans la région de Ceja, tempéré à chaud dans la région des Yungas. La zone du sud-est est celle où il y a le moins de précipitations pluviales, il y fait chaud et sec et elle est caractérisée par une végétation de cactus et de plantes xérophytes. Il demeure que la majorité du département est caractérisé par un climat semi-aride froid (BSk)[1].

    Histoire

    La vallée de Cochabamba, en raison de son climat tempéré et de ses sols fertiles, est habitée par plusieurs peuples autochtones distincts avant l'arrivée des Espagnols sur le territoire, tel que le révèle des preuves archéologiques[2].

    Lors de leur arrivée dans la région, les Quechuas prirent le contrôle de l'ensemble du territoire. Leur élan est cependant stoppé au sud-est, à l'entrée de la vallée de Santa Cruz, par des peuples guaranis. C'est pourquoi le quechua (une langue inca) est majoritairement parlé dans la région, principalement par les peuples indigènes. Ce sont probablement les colonisateurs Incas qui ont donné le nom à la vallée, une composition des mots quechuas Qocha et Pampa, qui signifient respectivement « lagune » et « plaine », en raison des nombreux points d'eau et des grandes vallées qui caractérisent l'endroit[2].

    La capitale départementale, Cochabamba, est créée avant le département, soit le sous le nom de Villa Real de Oropeza, puis est fondée à nouveau inextricablement trois ans plus tard, le , sous son nom actuel. L'objectif initial de la ville était de constituer un centre agricole d'importance pour subvenir aux besoins alimentaires des villes minières de la région[3].

    À l'époque coloniale, lors de l'existence de la vice-royauté du Río de la Plata, le territoire du département est inclus d'abord dans la province de Santa Cruz puis à l'Intendance de Cochabamba, qui regroupe également les basses-terres de l'est de la Bolivie. Plus tard, vers 1810, des contestations populaires s'amorcent contre le pouvoir royaliste espagnol, et ce, dans l'objectif d'accéder à l'indépendance. Les milices populaires entravent notablement les déplacements des autorités entre le nord et le sud, principalement dans les zones rurales du département limitrophes du département d'Oruro. Le territoire est le théâtre de plusieurs combats entre les royalistes et les républicains jusqu'en 1825, moment où les autorités royalistes capitulent et reconnaissent l'indépendance de la vice-royauté[2].

    Le lac Angostura, au sud-est de la capitale départementale.

    Nouvellement indépendante, la république est à s'organiser et le département de Cochabamba est constitué sous l'impulsion d'Antonio José de Sucre qui promulgue un décret suprême le [4]. Les territoires les plus à l'est sont définitivement rattachés à Santa Cruz, chef-lieu auquel ils étaient reliés historiquement.

    Durant le 20e siècle, le département se développe notamment par la construction d'infrastructures routières qui permettent un meilleur accès vers les autres régions du pays, notamment celle de la capitale, La Paz. Le prolongement des axes routiers vers l'est fait d'ailleurs perdre au département de Cochabamba sa deuxième place quant au nombre d'habitants au profit du département de Santa Cruz[2].

    Durant les années 1980, un licenciement massif des mineurs de l'altiplano bolivien a pour effet que ceux-ci émigrent vers la province du Chapare pour se lancer dans la culture de la coca, d'ailleurs encouragée par le gouvernement de Luis García Meza. Leur présence dans le nord du département est d'ailleurs toujours bien vivante après plusieurs années[2].

    Population

    Langues parlées

    Les principales langues parlées dans le département sont l'espagnol, le quechua et l'aymara. La plus grande quantité de personnes parlant le quechua se trouvent également dans le département. Il est à noter que sur les 37 langues officielles reconnues par l'État bolivien, un total de 23 sont parlées dans le département, ce qui fait de Cochabamba, ex æquo avec Santa Cruz, le deuxième département bolivien le plus varié linguistiquement, après celui du Beni. Le tableau suivant présente le nombre d'habitants du département âgés de six ans et plus en fonction de leur langue principalement parlée pour l'année 2012[5].

    Langue DĂ©partement Bolivie
    Espagnol 845 818 5 424 685
    Quechua 526 254 1 339 919
    Aymara 37 087 836 570
    Autre langue autochtone 1 492 73 721
    Autre langue 15 469 146 683

    Évolution démographique

    Le tableau suivant présente la population du département selon les recensements boliviens. Il est à noter que les résultats antérieurs à 1882 peuvent avoir une fiabilité variable, considérant les méthodes d'estimation de l'époque qui pouvaient s'appliquer à des territoires plus étendus[6].

    Évolution démographique du département de Cochabamba
    1831 1835 1845 1854 1882 1900 1950 1976 1992
    226 727162 401279 048382 919166 760328 163452 145720 8311 110 205
    2001 2012 2022 - - - - - -
    1 455 7111 762 761—------

    Divisions administratives

    Le département de Cochabamba est divisé en 16 provinces et 201 cantons.

    Province Chef-lieu Superficie
    (km²)
    Population Carte des provinces
    Arani Arani 506 24 372 Carte des 16 provinces du département de Cochabamba
    Esteban Arce Tarata 1 245 32 986
    Arque Arque 1 077 26 283
    Ayopaya Independencia 9 620 63 997
    Campero Aiquile 5 550 40 532
    Capinota Capinota 1 495 26 053
    Cercado Cochabamba 391 564 882
    Carrasco Totora 15 045 140 481
    Chapare Sacaba 12 445 227 404
    Germán Jordán Cliza 305 33 876
    Mizque Mizque 2 730 40 702
    Punata Punata 850 47 653
    Quillacollo Quillacollo 720 303 903
    TapacarĂ­ TapacarĂ­ 1 500 29 712
    BolĂ­var BolĂ­var 413 9 470
    Tiraque Tiraque 1 739 36 738

    Culture

    Cochabamba est peuplé des communautés suivantes : Cotas, Chuis, Sauces, Mojocollos, Kollas et Quechuas. Les communautés de Yuracarés se sont développées dans la forêt amazonienne, dans la zone nord du département.

    Le silpancho, un plat représentatif de la région.

    À cause de son climat, de sa productivité agricole et de son importance commerciale, Cochabamba a récemment attiré un certain nombre de personnes qui ont quitté les communautés minières d'Oruro et de Potosí dans l'altiplano durant la crise de l'étain. Les nouveaux venus sont principalement des Aymaras, ajoutant ainsi un nouvel élément de diversité culturelle dans la ville.

    Actuellement, les groupes conservent leurs traditions et coutumes, se dédiant à l'élaboration d'artisanat avec les ressources naturelles de la région. D'un autre côté, cette région est une réserve de faune et de flore vraiment particulières.

    Le silpancho, composé de riz, de patates, d'œufs, de bœuf ainsi que d'une salade d'oignons et tomates, constitue un plat emblématique du département.

    Tourisme

    • Panorama de la capitale dĂ©partementale.
      Le lac Corani, adjacent Ă  la route nationale 4 entre Cochabamba et Villa Tunari.
      Cochabamba est surnommée la « cité jardin » en raison de ses nombreux parcs et jardins malgré un climat très sec. La ville possède un important patrimoine colonial et des ruelles bordées de petits balcons richement décorés. Le Christ de la Concordia surplombe la ville. Un petit téléphérique permet d'y accéder. Au cœur de la ville se trouvent la place du , la cathédrale, Cala Cala ainsi que l'immense marché, la Cancha. El Prado est une longue avenue agrémentée par sa promenade centrale et bordée de cafés et restaurants. El Cinecenter est une infrastructure moderne qui offre des possibilités de restauration sur le pouce. La Avenida America est un autre lieu de promenade. Au bout de l'avenue, à l'est, se trouve le Palacio Portales, une ancienne maison de maître reconvertie en musée par les autorités locales. Il possède un jardin arboré et ombragé. Un peu au nord La Recoleta est une place et église d'où part une voie piétonne qui conduit à des restaurants branchés. Le Monumento à las Heroinas est un promontoire au cœur de la ville. La ville compte également un temple mormon.
    • Ă€ quelques kilomètres, au-dessus du village de Sipe Sipe se trouve le site inca d'Inka Raqay. On y cĂ©lèbre tous les ans le solstice d'hiver (Inti Raymi) dans la nuit du 21 juin.
    • La province de Chapare, zone de climat subtropical, est situĂ©e au nord de Cochabamba.
    • Incachaca est situĂ© Ă  80 km de Cochabamba sur la route de Santa Cruz. C'est un endroit offrant des zones particulièrement propices Ă  la pĂŞche sportive.

    Transports

    De par sa situation centrale, le département de Cochabamba jouit d'infrastructures de transport variées qui le lient avec l'ensemble des autres régions de Bolivie. Plusieurs des routes nationales boliviennes traversent ou rejoignent le département.

    Quant au transport ferroviaire, le département est lié au réseau de chemin de fer de l'ouest du pays, avec des arrêts à Cochabamba, Arani et Aiquile.

    Le métro léger de Cochabamba en construction, en 2019.

    En ce qui a trait au transport aérien, l'aéroport international Jorge Wilstermann constitue le principal aéroport du département et est situé dans sa capitale. Des vols journaliers assurés par les compagnies aériennes Aerosur, Boliviana de Aviación et Ecojet sont possibles vers les principales villes du pays, telles que La Paz, Santa Cruz de la Sierra, Tarija et Trinidad. Il s'y offre également des liaisons vers des villes secondaires partout dans le pays. Quelques liaisons internationales desservent également l'aéroport, mais à plus faible fréquence, telles que depuis et vers Buenos Aires, São Paulo et Madrid. L'aéroport de Chimoré, situé dans la province du Chapare, est inauguré en 2015 et permet également des liaisons nationales.

    La ville de Cochabamba constitue également un carrefour pour les liaisons en autobus. Au terminal situé au centre-ville, il est possible de rejoindre plusieurs villes partout au pays. Un système léger sur rail est d'ailleurs en construction à Cochabamba. Le réseau appelé Mi Tren (es) devrait comporter trois lignes et 22 stations lorsque terminé, il devait à l'origine être inauguré en 2020.

    Personnalités

    • Jaime Laredo (°1941 Ă  Cochabamba) : violoniste et chef d'orchestre amĂ©ricain.
    • Manfred Reyes Villa (°1955 Ă  La Paz) : maire (1993-2000, 2021-) puis prĂ©fet (2006-2008) de Cochabamba.

    Fêtes et jours fériés

    Date Nom Remarques
    26 janvierAnniversaire de TapacarĂ­
    2 févrierFête de San JoséProvince de Quillacollo
    19 marsVierge de la Candelaria
    2 et 3 maiSanta Vera Cruz Tatala
    13 maiNotre Dame de Mayo et Notre Dame de Fátima
    27 maiHeroĂ­nas de la Coronilla
    2 juilletSan BenitoProvince de Punata
    16 juilletRecoleta (Indépendance)
    26 juilletSanta Ana (Cala Cala)
    6 aoûtAnniversaire civique national
    15 aoûtVierge de UrqupiñaProvince de Quillacollo
    14 septembreAnniversaire du DĂ©partement
    12 octobreVierge du Rosario[7]
    4 décembreSanta Bárbara (Vacas)Province d'Arani

    Notes et références

    1. DB-City, « Département Cochabamba, Bolivie », sur fr.db-city.com (consulté le )
    2. (es) Alura Gonzales, « Historia de Cochabamba - Las Culturas de los Valles Bolivianos », sur BoliviaBella (consulté le )
    3. (es) Gobierno Autónomo Departamental de Cochabamba, « Cochabamba », sur www.gobernaciondecochabamba.bo (consulté le )
    4. (es) Derechoteca, « DECRETO SUPREMO del 23 de Enero de 1826 – 1 », sur www.derechoteca.com (consulté le )
    5. (es) Instituto Nacional de EstadĂ­stica, Censo de PoblaciĂłn y Vivienda 2012 Bolivia - CaracterĂ­sticas de la poblaciĂłn, La Paz, , 200 p. (lire en ligne), p. 36
    6. (es) Instituto Nacional de EstadĂ­stica, Censo de PoblaciĂłn y Vivienda 2012 Bolivia - CaracterĂ­sticas de la poblaciĂłn, La Paz, , 200 p. (lire en ligne), p. 11-12
    7. Bolivia.com

    Liens externes

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