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DĂ©partement du Beni

Le département du Beni (en espagnol : Departamento Autónomo del Beni) est un département du nord-est de la Bolivie, situé dans l'Amazonie. Sa capitale est Trinidad.

DĂ©partement du Beni
Blason de DĂ©partement du Beni
HĂ©raldique
Drapeau de DĂ©partement du Beni
Drapeau
DĂ©partement du Beni
Le rĂ­o Blanco dans l'Amazonie bolivienne.
Administration
Pays Drapeau de la Bolivie Bolivie
Gouverneur
Mandat
Alejandro Unzueta (MTS)
2021-2025
Capitale Trinidad
ISO 3166-2 BO-B
DĂ©mographie
Population 422 008 hab. (2012)
Densité hab./km2
GĂ©ographie
Superficie 21 356 400 ha = 213 564 km2
Localisation
Localisation de DĂ©partement du Beni

    GĂ©ographie

    Le dĂ©partement du Beni est le deuxième plus vaste dĂ©partement de Bolivie après le dĂ©partement de Santa Cruz, avec une superficie de 213 564 km2.

    Il est limité au nord-ouest par le département de Pando, au nord-est et à l'est par le Brésil, au sud-est par le département de Santa Cruz, au sud par le département de Cochabamba et enfin par le département de La Paz à l'ouest.

    Il possède de très vastes plaines couvertes de pâturages, appelés pampas ou savanes, et de nombreux étangs. La forêt occupe les rives des nombreuses rivières et se développe aussi au pied des cordillères. Il y a de légères ondulations et des affleurements rocheux dans la région proche du Brésil car c'est là que débute le massif brésilien.

    Le dĂ©partement a un climat tropical humide, avec des prĂ©cipitations moyennes annuelles de 1 000 Ă  4 000 mm. Il y fait donc gĂ©nĂ©ralement chaud bien qu'en certaines saisons des vents froids venant du sud dĂ©clenchent de brusques chutes de tempĂ©rature.

    Plaines du Beni.

    Histoire

    Le département est créé en 1842 par le président José Ballivián.

    La province est en grande partie sous le pouvoir des ganaderos, les grands propriétaires d’élevages bovins et porcins, et nombre de petits paysans sont encore réduits à la condition de péons. Néanmoins, la présence de l’État s'est nettement renforcée sous le gouvernement d'Evo Morales. Celui-ci ménage les intérêts des grands exploitants agricoles tout en s’efforçant d’améliorer les conditions de vie et de travail des petits paysans[1].

    D'après Carlos Javier Cavero, le responsable provincial de l'inspection du travail : « Les grands propriétaires de l’Oriente continuent d’avoir des travailleurs en situation de servage, de péonage, Le ministère du Travail de ce gouvernement a réussi à s’imposer dans ces endroits. Grâce à nos brigades mobiles, nous pénétrons dans les haciendas et écoutons les problèmes des travailleurs. Puis nous allons voir les ganaderos pour essayer de trouver des solutions à l’amiable et pour faire appliquer le droit du travail. Nous obligeons les propriétaires à dédommager les paysans exploités. Ainsi, rien que pour l’année 2018, il y a eu 1 152 plaintes déposées par des travailleurs dans le Beni, et nous avons récupéré 865 314 bolivianos [110 200 euros] en leur faveur. Avant, les gens ignoraient la plupart du temps leurs droits, et on ne leur reconnaissait même pas celui de travailler dans des conditions dignes[1]. »

    D'après le sociologue Wilder Molina : « jamais auparavant il n’y a eu une telle présence physique et financière de l’État dans le Beni ». Et si les ganaderos et leur fédération, qui occupaient toutes les positions de pouvoir locales avant 2006, se mobilisèrent d’abord radicalement contre le gouvernement et son projet d’État plurinational, les choses ont évolué depuis quelques années : l’administration a tout de suite travaillé très fortement avec eux et avec les gens du secteur entrepreneurial. Ils ont construit une relation très étroite »[1].

    Les conditions de vie des paysans se sont améliorées, notamment à travers diverses mesures destinées à faciliter leur travail. Ils ont reçu des machines agricoles, des tracteurs, des engrais, des semences et des animaux reproducteurs, tandis que l’État construisait des systèmes d’irrigation, ainsi que des routes et des ponts leur permettant d’écouler plus facilement leur production sur les marchés[1].

    De 2006 à 2011, le département est dirigé de manière presque continue par Ernesto Suárez (PODEMOS), un adversaire féroce du président Evo Morales. Ce dernier soutient par ailleurs la candidature de Jessica Jordan, Miss Bolivie de 2007, au poste de gouverneur pour l'élection départementale de 2010[2] - [3]. Politiquement, le département élit généralement des représentants plus conservateurs et libéraux que le reste du pays. Des partis, tels que PODEMOS, le Mouvement démocrate social, le Mouvement nationaliste révolutionnaire ou Creemos y bénéficient ou y ont bénéficié d'assises notables.

    Population

    Sa population Ă©tait estimĂ©e Ă  411 399 habitants en 2005. Parmi les 362 521 habitants du dĂ©partement recensĂ©s en 2001, 249 152 vivaient dans des villes et 113 369 Ă  la campagne. 32,75 % des plus de 15 ans d'âge (27,79 % dans les villes et 44,65 % dans les campagnes) estimaient faire partie de l'un ou l'autre peuple amĂ©rindien. Enfin, en 2001, il y avait 97,41 % des habitants âgĂ©s de plus de 6 ans qui parlaient espagnol (99 % dans les villes et 93,73 % dans les campagnes).

    En 2012, la population est de 422 008 habitants, la densité de sa population est de 2 habitants par kilomètre carré, soit le deuxième département le moins dense de la Bolivie après le département de Pando.

    Langues parlées

    La principale langue parlée dans le département est largement l'espagnol, suivi de loin par le chimane, le quechua et l'aymara. Il est à noter que sur les 37 langues officielles reconnues par l'État bolivien, un total de 26 sont parlées dans le département, ce qui fait du Beni, le département bolivien le plus varié linguistiquement. En conséquence, plusieurs peuples indigènes de la Bolivie sont présents dans le département. En termes de variété linguistique, les départements de Santa Cruz et de Cochabamba arrivent en deuxième position avec 23 langues officielles chacun parlées sur leur territoire respectif. Le tableau suivant présente le nombre d'habitants du département âgés de six ans et plus en fonction de leur langue principalement parlée pour l'année 2012[4].

    Groupe de Chimanes, peuple indigène du département.
    Langue DĂ©partement Bolivie
    Espagnol 235 664 5 424 685
    Chimane 8 307 8 904
    Quechua 4 345 1 339 919
    Aymara 3 435 836 570
    Autre langue autochtone 5 635 64 817
    Autre langue 4 051 146 683

    Évolution démographique

    Évolution de la population du Beni[5]
    1831 1845 1854 1882 1900 1950 1976 1992 2001 2012 2022
    41 228 48 406 114 922 16 744 32 180 71 636 168 367 276 174 362 521 422 008 —

    Il est à noter que les résultats antérieurs à 1882 peuvent avoir une fiabilité variable, considérant les méthodes d'estimation de l'époque qui pouvaient s'appliquer à des territoires plus étendus[5].

    Villes principales

    L'Ă©glise de la SantĂ­sima Ă  Trinidad.

    Le tableau suivant présente la population des cinq plus grandes villes du Beni, selon les données des recensements officiels boliviens.

    Ville Recensement

    (2001)

    Recensement

    (2012)

    Trinidad 75 285 106 596
    Riberalta 63 385 89 022
    GuayaramerĂ­n 33 187 41 814
    San Borja 16 620 40 864
    San Ignacio de Moxos 20 496 21 114

    Divisions administratives

    Le département du Beni est subdivisé en huit provinces :

    Province Superficie
    (km²)
    Population
    (2001)
    Chef-lieu Carte des provinces
    Cercado 12 276 82 653 Trinidad Carte des provinces du département de Beni
    Iténez 36 576 18 878 Magdalena
    José Ballivián 40 444 68 174 Santos Reyes
    Mamoré 18 076 12 397 San Joaquín
    Marbán 15 126 14 454 Loreto
    Moxos 33 316 21 643 San Ignacio de Moxos
    Vaca DĂ­ez 22 434 116 421 Riberalta
    Yacuma 34 686 27 901 Santa Ana del Yacuma

    Économie

    On a prouvé la présence d'étain, de manganèse, de plomb, de platine, d'or, de béryllium et de colombite dans le sous-sol. Le département, par son climat et son sol est apte à toutes sortes de cultures tropicales ; le maïs, le cacao, le café, la vanille, le yuca ou Manioc, le riz, la papaye, les citrons et autres fruits tropicaux. L'élevage s'est fortement développé, avec actuellement environ 2 millions de têtes de bétail, qui se nourrissent principalement dans des pâturages naturels ou gagnés sur la forêt (« Le Beni est actuellement sous la pression d'un élevage de bétail répandu et largement non-réglementé »)[6]. Les rivières sont réputées particulièrement poissonneuses, et abritent une grande variété d'espèces.

    Notes et références

    1. Maëlle Mariette, « En Bolivie, mérites et limites d’une « révolution » pragmatique », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
    2. Jessica Jordan llama a luchar por la dignidad de Beni y liberarla de patrones, FM Bolivia, 7 janvier 2010
    3. Mondo Cane, La RepĂşblica, 9 janvier 2010
    4. (es) Instituto Nacional de EstadĂ­stica, Censo de PoblaciĂłn y Vivienda 2012 Bolivia - CaracterĂ­sticas de la poblaciĂłn, La Paz, , 200 p. (lire en ligne), p. 36
    5. (es) Instituto Nacional de EstadĂ­stica, Censo de PoblaciĂłn y Vivienda 2012 Bolivia - CaracterĂ­sticas de la poblaciĂłn, La Paz, , 200 p. (lire en ligne), p. 11-12
    6. (en) Jo Peacock, Christopher M. Tonra, Johnathan King et G. Matt Davies, « Restoration of gallery forest patches improves recruitment of motacú palms (Attalea princeps) while diversifying and increasing wildlife populations », PLOS ONE, vol. 16, no 4,‎ , e0250183 (ISSN 1932-6203, PMID 33914765, PMCID PMC8084217, DOI 10.1371/journal.pone.0250183, lire en ligne, consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

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