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Interruption volontaire de grossesse

L'interruption volontaire de grossesse (ou IVG) désigne un avortement déclenché volontairement, que ça soit de la démarche de la femme qui le subit ou imposé.

Interruption volontaire de grossesse
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Femme médiévale sur le point de prendre une potion abortive à base de plantes.
Classification et ressources externes
CIM-10 O04
CIM-9 779.6
DiseasesDB 4153
MedlinePlus 002912
eMedicine article/252560

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

L'interruption thérapeutique de grossesse (ITG) ou d'interruption médicale de grossesse (IMG) sont les approches médicales.

Le droit de l'avortement diffĂšre suivant les pays.

LĂ©gislation dans le monde

Selon les pays du monde, la lĂ©gislation mais aussi l'accĂšs ou non Ă  des infrastructures de santĂ© appropriĂ©es et Ă  du personnel qualifiĂ©, ainsi que les coĂ»ts, peuvent ĂȘtre des facilitĂ©s ou des obstacles Ă  la possibilitĂ© d'avorter[1] - [2]. Selon les pays, la lĂ©gislation concernant l'avortement diffĂšre ; on constate en 2018 au niveau mondial une rĂ©partition de l'autorisation dans un cadre lĂ©gal strict, avec ou sans conditions, plutĂŽt dans les pays dĂ©veloppĂ©s, tandis qu'il y a davantage de pays oĂč il est illĂ©gal parmi les pays en dĂ©veloppement[1]. Dans certains pays, il est autorisĂ© uniquement sous certaines conditions trĂšs spĂ©cifiques[1]. Dans certains pays du monde, l'avortement est jugĂ© comme un crime : en 2019, c'est notamment le cas au Salvador (oĂč des cas de fausses-couches ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme des crimes, avec de la prison pour les femmes concernĂ©es) et Ă  Malte[3]. En 2019, environ une vingtaine de pays dans le monde ont une lĂ©gislation qui rend l'avortement illĂ©gal dans tous les cas ; d'autres pays le restreignent fortement mais ouvrent la possibilitĂ© du recours Ă  l'avortement dans des conditions bien dĂ©terminĂ©es : par exemple, uniquement dans le cas de risques pour la vie de la mĂšre dans certains pays ; ou bien en cas de viol, risque pour la mĂšre ou malformation grave du fƓtus dans d'autres pays[3]. Dans les pays autorisant l'avortement dans un cadre lĂ©gal, les dĂ©lais de recours Ă  celui-ci (pĂ©riode pendant laquelle la femme peut y avorter, souvent estimĂ©e en semaines de grossesse ou en semaines d’amĂ©norrhĂ©e) sont de durĂ©es diffĂ©rentes en fonction du pays : en 2020, par exemple, ce dĂ©lai est de 12 semaines d'amĂ©norrhĂ©e en France, 14 en Autriche et en Espagne (hors conditions trĂšs particuliĂšres), 18 semaines en SuĂšde, 22 semaines dans certaines conditions aux Pays-Bas ou en Espagne[4], et jusqu'Ă  24 semaines au Royaume-Uni[5]. Par ailleurs, pour les pays ayant lĂ©galisĂ© l'avortement, selon les pays et les lieux, les femmes souhaitant recourir Ă  l'avortement peuvent ĂȘtre confrontĂ©es Ă  des difficultĂ©s d'accĂšs : manque d'information, Ă©loignement ou manque de personnels qualifiĂ©s et d'Ă©tablissements pratiquant l'avortement, manque de lieux et matĂ©riels appropriĂ©s, dĂ©lais allongĂ©s du fait du manque de personnels, etc.[1] - [2] - [4].

Incidence dans le monde

Le nombre total d'avortements provoquĂ©s dans le monde en 2003 a Ă©tĂ© estimĂ© Ă  42 millions, soit un taux moyen de 29 avortements provoquĂ©s pour mille femmes en Ăąge de procrĂ©er[6]. Ce taux est de 12 â€° en Europe occidentale, de 17 â€° en Europe du Nord, de 18 â€° en Europe du Sud, de 21 â€° globalement aux États-Unis et au Canada[6], de 44 â€° en Europe de l'Est[7]. En France, chaque annĂ©e (pour les annĂ©es 2000) il y a environ 201 000[Note 1] Ă  215 000[Note 2] avortements, soit 14 pour 1 000 femmes de 15 Ă  49 ans[8].

La tendance est globalement Ă  la baisse par rapport Ă  1995, annĂ©e oĂč avaient Ă©tĂ© pratiquĂ©es 46 millions d'avortements dans le monde, soit un taux moyen de 35 avortements pour mille femmes en Ăąge de procrĂ©er[6]. Cette baisse est particuliĂšrement forte en Europe de l'Est, oĂč le taux a baissĂ© de 51 % entre 1995 et 2003, contre 17 % Ă  l'Ă©chelle mondiale[7]. Si le nombre global d'avortements a diminuĂ© entre 1995 et 2003, le nombre d'avortements pratiquĂ©s dans des conditions dangereuses a stagnĂ© Ă  prĂšs de 20 millions par an au niveau mondial, et a augmentĂ© de 10 % en Afrique, oĂč le taux a cependant diminuĂ© en raison de l'accroissement en parallĂšle plus rapide du nombre de femmes en Ăąge de procrĂ©er[7].

Rapporté au nombre de grossesses menées à terme, il y avait, en 2003, 31 avortements pour cent naissances d'enfants vivants, dans le monde, avec un pic de 105 avortements pour cent naissances d'enfants vivants en Europe de l'Est[6].

L'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) indique en septembre 2020 qu'entre 2015 et 2019, la moyenne annuelle mondiale a Ă©tĂ© de « 73,3 millions d'avortements provoquĂ©s (sĂ©curisĂ©s ou non) »[9] (sans distinguer les IVG et les IMG). Les estimations sont de 29 % d'avortements provoquĂ©s pour les grossesses dĂ©sirĂ©es et 61 % pour les grossesses non dĂ©sirĂ©es ; avec un taux moyen mondial de 39 pour 1000 femmes de 15 Ă  49 ans[9]. Parmi l'ensemble des avortements dans le monde, les estimations sont de 45 % d'avortements provoquĂ©s « Ă  risque » (voire trĂšs risquĂ©s pour un tiers de ceux-ci), dont la majoritĂ© ont eu lieu dans les pays en dĂ©veloppement[9].

Techniques médicalisées

Deux types de méthodes médicalisées existent pour interrompre une grossesse : la méthode médicamenteuse et les méthodes chirurgicales[2]. La premiÚre ne nécessite pas d'hospitalisation, mais est réservée à des grossesses peu avancées : par exemple, jusqu'à cinq semaines de grossesse suivant la loi française, soit sept semaines d'aménorrhée. Au-delà et jusqu'au terme du délai légal d'accÚs à l'IVG, il faut utiliser une méthode chirurgicale[10] - [11].

Voie médicamenteuse

Jusqu'Ă  la 9e semaine d'amĂ©norrhĂ©e (absence des rĂšgles), il est possible de pratiquer une IVG mĂ©dicamenteuse. La prise d'un mĂ©dicament dĂ©clenche les contractions et l’expulsion du fƓtus[12].

Deux produits sont utilisĂ©s : la mifĂ©pristone (RU 486), Ă  action antiprogestative, qui a pour effet d'interrompre la grossesse ; et le misoprostol, analogue de la prostaglandine E1, qui augmente les contractions et permet l'Ă©vacuation de l'Ɠuf. Le protocole en France est gĂ©nĂ©ralement de 600 mg de mifĂ©pristone, suivis, 36 Ă  48 heures plus tard, de 400 ÎŒg de misoprostol[11].

L'association de ces deux produits permet un avortement avec expulsion complĂšte de l'embryon mais semble lĂ©gĂšrement plus efficace lorsque le misoprostol est donnĂ© par voie endovaginale, aboutissant Ă  prĂšs de 95 % de succĂšs[13], bien que cette donnĂ©e soit contestĂ©e[14]. La voie endovaginale a cependant l'avantage d'ĂȘtre mieux tolĂ©rĂ©e[14].

Les principaux effets indésirables de ces deux médicaments sont des saignements génitaux importants et des troubles digestifs divers. Cette combinaison médicamenteuse est par ailleurs contre-indiquée en cas d'insuffisance rénale aiguë ou chronique, hépatique, surrénalienne[15], d'asthme sévÚre[15], de bronchite obstructive, d'anémie, de troubles de la coagulation, d'antécédent cardio-vasculaire et autres contre-indications à l'emploi de prostaglandines[15], en cas d'allergie à la mifépristone[15], et aussi en cas de suspicion de grossesse extra-utérine[15]. Un ùge supérieur à 35 ans ou un tabagisme exposent à des risques cardio-vasculaires[11].

Cette technique mĂ©dicamenteuse permet un avortement « Ă  domicile », largement employĂ©e aux États-Unis[16].

En cas d'Ă©chec de l'avortement chimique, il reste possible de procĂ©der Ă  une IVG chirurgicale[15]. Si toutefois la patiente renonce alors Ă  avorter et dĂ©cide de poursuivre sa grossesse, il existe un risque de malformation du fƓtus[11].

En France, tout mĂ©decin pratiquant des IVG mĂ©dicamenteuses doit avoir signĂ© une convention avec un Ă©tablissement de santĂ© autorisĂ© Ă  pratiquer des IVG. L'IVG mĂ©dicamenteuse nĂ©cessite au moins cinq consultations mĂ©dicales : deux consultations mĂ©dicales prĂ©alables, une consultation pour la prise de la mifĂ©pristone, une autre pour celle du misoprostol, et enfin un rendez-vous de contrĂŽle 15 jours aprĂšs. La prise mĂ©dicamenteuse s'effectue en prĂ©sence du mĂ©decin, d'une sage-femme ou d'une infirmiĂšre dans le cadre d'un centre d'orthogĂ©nie[11]. L'IVG doit ĂȘtre pratiquĂ©e en Ă©tablissement de santĂ© si la femme enceinte souhaite garder son anonymat[11].

Voie chirurgicale

1-Sac amniotique 2-Embryon 3-Doublure utérine 4-Speculum 5-Vacurette 6-Vacurette fixée à une pompe d'aspiration

L'avortement sous anesthĂ©sie locale n'est pas douloureux, sauf pour quelques femmes qui peuvent Ă©prouver des douleurs analogues Ă  celles procurĂ©es par les rĂšgles pendant quelques minutes Ă  la fin de l’aspiration[17] ; nĂ©anmoins les patientes prĂ©fĂšrent gĂ©nĂ©ralement l'anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale (75 % contre 20 % d'anesthĂ©sies locales en France) afin de ne pas « assister » Ă  l'opĂ©ration[17]. Les deux types d'anesthĂ©sie ont une sĂ©curitĂ© Ă©quivalente mĂȘme si leurs complications diffĂšrent[18].

La principale mĂ©thode chirurgicale consiste Ă  aspirer l'embryon Ă  l'aide d'une canule introduite dans l'utĂ©rus. Cette opĂ©ration nĂ©cessite une dilatation prĂ©alable du col de l'utĂ©rus et une anesthĂ©sie, qui peut ĂȘtre locale ou gĂ©nĂ©rale[19]. Le taux de succĂšs de cette mĂ©thode chirurgicale est de 99,7 %[10].

Une autre méthode plus simple, ne nécessitant pas d'anesthésie ou de dilatation du col de l'utérus, est la méthode de Karman. C'est une méthode plus sure et plus rapide que le curetage ou l'aspiration aprÚs dilatation[20].

Le curetage (plus prĂ©cisĂ©ment « dilatation et curetage ») est une autre mĂ©thode chirurgicale, qui consiste Ă  utiliser une curette Ă  la place d'un aspirateur. Cette technique apparue au milieu du XIXe siĂšcle tend Ă  ĂȘtre remplacĂ©e de nos jours, dans les pays riches, par la mĂ©thode par aspiration de l’embryon, nettement plus sĂ»re et confortable[21]. Elle est cependant toujours trĂšs utilisĂ©e dans les pays en dĂ©veloppement et peut entraĂźner de graves complications (hĂ©morragies, perforations de l'utĂ©rus, infections) entraĂźnant parfois la stĂ©rilitĂ© voire la mort[21].

La mise sous antibiotiques (doxycycline) est habituelle[22], permettant de diminuer les complications infectieuses d'un curetage[23].

L'utilisation concomitante de mifépristone ou de misoprostol permet de ramollir le col utérin et d'en dilater l'ouverture[24].

De la 7e Ă  12e semaines d’amĂ©norrhĂ©e, l'avortement peut ĂȘtre effectuĂ© par intervention chirurgicale. Cette mĂ©thode est pratiquĂ©e sur une journĂ©e et consiste Ă  aspirer le contenu utĂ©rin sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale[12]. À quatorze semaines d'amĂ©norrhĂ©e, la taille du fƓtus et la solidification de sa tĂȘte ne permettent plus l'aspiration du fƓtus. Il est alors nĂ©cessaire de procĂ©der Ă  la dĂ©coupe du fƓtus et Ă  la rĂ©duction de sa tĂȘte in-utero[25].

Risques et suites médicales

Quelle que soit la technique choisie, il existe des risques dont la patiente doit ĂȘtre informĂ©e. En cas d'avortement clandestin, les risques sont plus nombreux et ont des consĂ©quences souvent plus graves. Dans un contexte favorable, le suivi mĂ©dical est aussi lĂ  pour prendre en compte les Ă©ventuels risques physiques.

Pour l'IVG mĂ©dicamenteuse, il existe des risques d’hĂ©morragie, d’infection, d’échec, d’effets secondaires des diffĂ©rents traitements mĂ©dicamenteux (douleurs, nausĂ©es, vomissements).

Pour l’IVG chirurgicale, il y a des risques inhĂ©rents Ă  tout acte chirurgical, des risques de perforer l’utĂ©rus (1% des cas) avec risque de perforation intestinale, hĂ©morragie, Ă©chec, infection, risques sur la fertilitĂ© future.

Aucune augmentation du risque d'infertilitĂ©, de fausses-couches ou de grossesse extra-utĂ©rine chez la femme qui a eu recours Ă  l'IVG n'a pu ĂȘtre dĂ©montrĂ©e[22].

Il est prĂ©conisĂ© que le praticien discute d'emblĂ©e avec la patiente, Ă  la suite d'une IVG, des moyens de contraception. La pose immĂ©diate d'un stĂ©rilet peut ĂȘtre faite en toute sĂ©curitĂ©[26].

DiffĂ©rentes Ă©motions peuvent ĂȘtre ressenties Ă  la suite d'une IVG. Dans la plupart des cas, il s'agit d'une forme de soulagement. Mais dans d'autres cas, des sentiments comme le regret ou la tristesse peuvent apparaĂźtre[27].

MĂ©dication et psychologie

En France, le systÚme de santé est habitué à recevoir, de maniÚre anonyme, des femmes envisageant une IVG . Toutefois, le MinistÚre de la Santé a publié en un rapport réalisé par la DREES selon lequel l'accompagnement psychologique des femmes demandant une IVG est trop souvent négligé[28].

Avortements clandestins

GĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©s dans des conditions sanitaires mĂ©diocres, les avortements clandestins[29] - [30] sont la cause[31] de complications graves et mĂȘme d'une forte mortalitĂ© fĂ©minine dans de nombreux pays[32] - [33] - [34] - [35].

48 % des avortements pratiqués dans le monde en 2003 l'ont été dans des conditions dangereuses[6]. Plus de 97 % de ces avortements dangereux avaient lieu dans des pays en voie de développement[6] - [36].

Ce sont prĂšs de 20 millions d'avortements qui sont ainsi pratiquĂ©s chaque annĂ©e en dehors de structures adaptĂ©es ou par des praticiens n'ayant pas les compĂ©tences requises, ou auto-administrĂ©s par la femme elle-mĂȘme[36] - [7]. 68 000 femmes en meurent chaque annĂ©e, souvent Ă  la suite d'hĂ©morragies, de septicĂ©mies ou d'empoisonnements, et des millions d'autres femmes en gardent des sĂ©quelles[36], parfois avec une infertilitĂ© secondaire Ă  l'intervention[2].

En 2020, l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) souligne dans le cadre de la prĂ©vention des « avortements Ă  risque » que : « Pratiquement tous les dĂ©cĂšs et cas d’incapacitĂ©s dus aux avortements pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©s par l’éducation sexuelle, l’utilisation de moyens de contraception efficaces, l’accĂšs lĂ©gal Ă  l’avortement provoquĂ© mĂ©dicalisĂ©, et Ă  des soins prodiguĂ©s Ă  temps en cas de complications »[9].

Quelques motivations particuliĂšres

Eugénisme sexuel

Dans plusieurs pays (Inde, Chine, NĂ©pal, ViĂȘt Nam, CorĂ©e du Sud, TaĂŻwan...)[37] oĂč l'avortement est lĂ©gal depuis les annĂ©es 1970, celui-ci est parfois dĂ©tournĂ© de son usage initial afin de sĂ©lectionner le sexe des enfants[38]. La culture de ces pays privilĂ©gie en effet la naissance des garçons, pour des questions d'honneur, de patrimoine familial ou de culte religieux. En dĂ©pit de l'interdiction faite par ces pays d'utiliser l'avortement Ă  des fins sĂ©lectives (en CorĂ©e du Sud, par exemple, il Ă©tait jusqu'en 2009 interdit aux gynĂ©cologues de dĂ©voiler le sexe du bĂ©bĂ©), des millions de fƓtus fĂ©minins sont Ă©liminĂ©s chaque annĂ©e. Il en rĂ©sulte un surplus de naissances masculines depuis plus de vingt ans en Asie, et donc un dĂ©ficit massif de femmes[39] - [40]. Le continent asiatique est ainsi le seul continent Ă  ĂȘtre devenu majoritairement masculin, et des millions d'hommes sont cĂ©libataires, faute de pouvoir trouver une Ă©pouse[41].

Trafics de produits d'avortement

En , le journal The Observer rapporte[42] un trafic illĂ©gal de fƓtus, y compris de fƓtus de plus de 12 semaines, en provenance d'Ukraine et Ă  destination de la Russie, oĂč leurs cellules sont utilisĂ©es par des salons de beautĂ© afin d'offrir des traitements cosmĂ©tiques illĂ©gaux, scientifiquement douteux, et mĂȘme dangereux, Ă  de riches clients en quĂȘte de cures de jouvence. Le journal soupçonne les trafiquants de payer les femmes ukrainiennes 100 livres sterling afin de consentir Ă  avorter et donner leur accord pour l'utilisation du fƓtus par des instituts publics de recherche. Mais d'aprĂšs la police ukrainienne, ces instituts sont gangrenĂ©s par la corruption et revendent ensuite les fƓtus, pour 5 000 livres, Ă  des cliniques privĂ©es, notamment moscovites, oĂč sont pratiquĂ©s ces traitements. Certains mĂ©decins payeraient mĂȘme les femmes ou les tromperaient pour les convaincre de repousser la date de leur avortement, les fƓtus tardifs Ă©tant particuliĂšrement prisĂ©s. D'aprĂšs le ministĂšre russe de la santĂ©, sur 41 cliniques moscovites offrant des traitements Ă  base de cellules souches, 37 seraient hors-la loi.

En , le Daily Mail confirme[43] ce trafic, en provenance d'Ukraine et de GĂ©orgie, vers la Russie, la RĂ©publique dominicaine et la Barbade, centres de tourisme mĂ©dical pour de nombreux Britanniques et AmĂ©ricains aisĂ©s qui viennent s'affranchir des dispositions Ă©thiques interdisant de tels traitements dans leurs pays. Les femmes seraient payĂ©es 200 dollars amĂ©ricains pour avorter lorsque leur fƓtus atteint entre 8 et 12 semaines.

DĂ©bat Ă©thique

Slogans inscrits le long d'une route de campagne (2010, France).

L'Interruption volontaire de grossesse (IVG) est, chez l'ĂȘtre humain, au-delĂ  d'un phĂ©nomĂšne physiologique concernant la femme enceinte, un phĂ©nomĂšne social. La conquĂȘte du droit Ă  l’IVG constitue une part importante du mouvement fĂ©ministe, pour la « libre disposition de son corps » par la femme, contre l'indisponibilitĂ© du corps humain et le droit de naĂźtre de l'embryon.

Dans les pays oĂč l'interruption volontaire de grossesse n'est pas lĂ©galisĂ©e, des mobilisations ont lieu pour l'obtention de ce droit. Dans les pays oĂč l'interruption volontaire de grossesse est lĂ©galisĂ©e, et plus particuliĂšrement aux États-Unis, en Italie et en Espagne, le droit Ă  l'interruption volontaire de grossesse est parfois contestĂ© par certains mouvements dits « pro-vie », qui sont gĂ©nĂ©ralement d'inspiration religieuse ou conservatrice.

Au contraire, il est dĂ©fendu par de nombreux mouvements pro-choix, et notamment Barack Obama qui a rappelĂ© que « Cette dĂ©cision non seulement protĂšge la santĂ© des femmes et la libertĂ© de reproduction, mais symbolise un principe plus large : que le gouvernement n'a pas Ă  se mĂȘler des affaires de famille les plus intimes »[44].

Les partisans du droit Ă  l'avortement considĂšrent souvent que sa condamnation lĂ©gale est immorale dans la mesure oĂč elle conduit Ă  des avortements clandestins, causes de fortes souffrances humaines, tant psychologiques que biologiques. Ainsi, pour les Chiennes de garde :

« Être favorable Ă  la lĂ©galisation de l’IVG, c’est, tout simplement, ĂȘtre sensible Ă  un problĂšme de santĂ© publique (et donc, Ă©conomique) : car une femme qui veut avorter le fera, dans n’importe quelle condition, quitte Ă  mettre sa santĂ© ou sa vie en danger, et quoi qu’en dise la loi. Ainsi, dans les pays oĂč l’IVG est pĂ©nalisĂ©e, les femmes avortent autant que dans les pays oĂč elle est lĂ©gale : interdire l’IVG n’a jamais fait baisser le taux d’avortement. En revanche, interdire l’IVG fait augmenter de maniĂšre dramatique le taux de dĂ©cĂšs des suites d’avortements clandestins : oĂč l’IVG est illĂ©gale, le taux de mortalitĂ© est de 330, en moyenne, pour 100 000 avortements. OĂč l’IVG est lĂ©gale, en revanche, le taux de mortalitĂ© oscille entre 0,2 et 1,2 pour 100 000 avortements. (...) Ce que chacun(e) pense du statut de l’embryon, du commencement de la vie humaine ou de l’existence de l’ñme ne devrait mĂȘme pas faire l’objet d’un dĂ©bat et ne devrait relever que des convictions intimes n’ayant strictement rien Ă  voir avec la lĂ©gislation[45]. »

Cependant, pour les adversaires de l'avortement qui veulent revenir sur les lois actuelles concernant l'avortement, ou le supprimer, que ce soit en se fondant sur une approche religieuse ou non, il s'agit avant tout d'un problĂšme Ă©thique concernant la dĂ©fense de la dignitĂ© de la personne dĂšs l'instant de la conception[46]. Cela soulĂšve d'importants dĂ©bats philosophiques concernant le statut de la personne humaine et le moment oĂč il est question d'un tel statut. En effet, pour le droit français et canadien, seul l'enfant nĂ© a le statut juridique d'une personne. Cependant certaines positions philosophiques, mĂ©taphysiques ou thĂ©ologiques font remonter l'existence d'un ĂȘtre avant sa naissance. Dans leur discours contemporain, ces courants soulignent souvent le fait que, dĂšs sa conception, l'embryon possĂšde l'ensemble du matĂ©riel gĂ©nĂ©tique de la personne adulte.

L'IVG est l'objet de débats dans la plupart des sociétés modernes. Il était traditionnellement interdit, pour différents motifs :

  • de maintien de rites familiaux : dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s, les enfants s'occupent de l'esprit de leurs ancĂȘtres aprĂšs leur mort, notamment dans la tradition chinoise oĂč l'avortement n'a jamais Ă©tĂ© illĂ©gal ni interdit mais Ă©tait une dĂ©cision familiale et/ou sociale Ă  laquelle la femme ne participait pas mais qu'elle subissait uniquement ;
  • dĂ©mographiques : les gouvernements pensant que l'autorisation de l'avortement fait baisser le nombre de naissances, et l'importance de la population Ă©tant une mesure de la puissance ;
  • religieux : la plupart des grands courants religieux interdisent l'avortement car ils le considĂšrent comme une atteinte Ă  la vie humaine. Il existe cependant des confessions et des associations qui ont une vue discordante ;
  • inĂ©galitĂ© entre les sexes : l'homme ayant la primautĂ© dans la dĂ©cision d'avoir (ou non) un enfant, la femme se voyait refuser le droit de prendre la dĂ©cision d'avorter.

Les modifications sociales - affaiblissement de l'influence religieuse et de la sacralisation du processus procrĂ©atif, importance dĂ©croissante du nombre par rapport au bien-ĂȘtre des populations pour les États, progrĂšs mĂ©dicaux, rapports sexuels chez les jeunes relativement plus prĂ©coces dans les pays occidentaux et plus tardifs dans les autres[47], mauvaise information sur les moyens de contraception, affaiblissement du poids des traditions et Ă©galitĂ© des droits entre l'homme et la femme - ont progressivement attĂ©nuĂ© l'interdit, puis permis une lĂ©galisation plus large (extension des cas concernĂ©s, allongement de la pĂ©riode lĂ©gale
).

La difficultĂ© du lĂ©gislateur sera de trancher parmi toutes les positions possibles pour fixer un dĂ©lai lĂ©gal d'IVG, dĂ©lai qui fait nĂ©cessairement des mĂ©contents de part et d'autre. Les uns et les autres pouvant se rĂ©clamer de valeurs peu nĂ©gociables (la dignitĂ© de la vie d'un cĂŽtĂ©, la libertĂ© de l'autre) cela explique que l'avortement soit depuis quelques dĂ©cennies un sujet de controverse inĂ©puisable. En outre, la solution Ă©thique ne peut pas faire l'Ă©conomie d'une rĂ©flexion sur le drame que peut reprĂ©senter le choix dans un sens ou dans l'autre, compte tenu des pressions sociales intenses qui s'entrecroisent sur la question. D'un point de vue lĂ©gal, le statut juridique de la personne est liĂ© Ă  celui d'un dĂ©veloppement suffisant de l'embryon (cette limite Ă©tant variable), autorisant l'avortement en deçà, et en condamnant Ă©ventuellement l'illĂ©galitĂ© au-delĂ . La plupart des pays du monde ayant des lĂ©gislations diffĂ©rentes et variables avec le temps, aucune dĂ©finition unanime de ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un embryon ou personne Ă  part entiĂšre n'a Ă©tĂ© trouvĂ©e, la science ne pouvant pas, Ă  elle seule, apporter une rĂ©ponse.

Religions

JudaĂŻsme

Il est Ă©crit dans la Torah : « Il n'y aura dans ton pays ni femme qui avorte, ni femme stĂ©rile. Je remplirai le nombre de tes jours » (Exode 23;26). Cependant, certaines de ses dispositions concernent la vie fƓtale, directement ou non. La disposition la plus sĂ©vĂšre est liĂ©e Ă  l'interdiction de tuer. Cette interdiction est directe dans le cas oĂč la Halakhah considĂšre que le fƓtus est un ĂȘtre vivant, mais les sources talmudiques ne sont pas univoques ni mĂȘme claires Ă  ce sujet (par exemple, Rachi semble indiquer qu'un fƓtus n'est pas nĂ©cessairement un ĂȘtre humain). Pour ce qui est des autres dispositions, le respect gĂ©nĂ©ralement dĂ» Ă  la vie humaine (manifeste dans l'interdiction de blesser ou de dĂ©truire la semence humaine) conduit Ă©galement Ă  argumenter contre l'avortement. De ce fait, cet acte est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme « contraire Ă  la loi », et rĂ©prouvĂ© en consĂ©quence. Cependant, le Talmud ne considĂšre qu'un fƓtus n'est formĂ© qu'aprĂšs quarante et un jours, un avortement avant ce dĂ©lai est donc considĂ©rĂ© moins sĂ©vĂšrement.

La loi juive autorise l'avortement si le fƓtus constitue une menace directe pour l'intĂ©gritĂ© de la femme enceinte. Les limites de cette menace sont cependant trĂšs discutĂ©es. La Mishna dit explicitement que le fƓtus doit ĂȘtre sacrifiĂ© pour sauver la mĂšre, parce que la vie de la mĂšre a prioritĂ© sur celle de l'enfant qui n'est pas nĂ©. Par suite, la plupart des autoritĂ©s rabbiniques autorisent l'avortement en cas de menace vitale pour la femme, mais d'autres Ă©tendent cet avis au cas du risque d'aggravation d'une maladie physique ou psychique de la mĂšre[48].

Dans leur immense majoritĂ© (exception du rabbin Eliezer Waldenberg), les autoritĂ©s juives ne reconnaissent pas les infirmitĂ©s du fƓtus comme une indication de l'interruption de la grossesse. Le rabbin et posseq Moshe Feinstein interdisait ainsi les diagnostics prĂ©nataux qui entraĂźnent les parents Ă  demander une action abortive. Il allait mĂȘme plus loin en Ă©crivant : « Ces derniĂšres annĂ©es on a observĂ© un nombre croissant d'avortements rĂ©alisĂ©s. Il est interdit aux mĂ©decins qui respectent la Torah de participer Ă  un avortement de quelque maniĂšre que ce soit, que la patiente soit juive ou non. La prohibition de l'avortement est une prohibition universelle et elle s'applique aussi bien aux non-juifs qu'aux juifs »[49]. NĂ©anmoins, le rabbin et posseq Shaul Israeli autorise dans certaines circonstances l'avortement en cas de maladie du fƓtus, et ajoute mĂȘme que cela ressort de la Mitzvah d'aimer son prochain.

Bouddhisme

Le bouddhisme fixe le dĂ©but de la vie humaine, bhava, aux premiers signes de conscience : capacitĂ© de ressentir le plaisir ou la douleur et d'y rĂ©agir[50]. C'est alors que l'ĂȘtre hĂ©rite du karma passĂ©[51]. ConcrĂštement, selon Ajahn Brahm[50], on peut l'assimiler Ă  l'apparition du systĂšme nerveux, Ă  la capacitĂ© de ressentir la souffrance et de manifester une volontĂ© ; un embryon hors de la matrice maternelle (par exemple pour la recherche ou la fĂ©condation in vitro) « n'est pas reconnu comme une vie humaine, et donc les considĂ©rations Ă©thiques propres Ă  l'ĂȘtre humain ne s'y appliquent pas ».

Le bouddhisme interdit l'avortement lorsqu'il supprime une vie, le premier précepte de l'éthique bouddhique étant : ne pas tuer (l'acte de tuer étant constitué dÚs lors qu'il y a intention de tuer, effort de tuer et mort de la victime).

Selon le code monastique du bouddhisme theravāda, le Vinaya, un moine qui recommande ou facilite un avortement commet une faute grave (parajika) et encourt une expulsion immédiate du Sangha.

Dans le bouddhisme tibétain, le dalaï-lama reconnaßt qu'il existe des situations justifiant l'avortement (interruption médicale de grossesse)[52]. La délimitation précise des situations concernées est généralement reconnue comme un problÚme social dépassant le cadre de la philosophie bouddhiste. D'un point de vue moral, seule la compassion, la Karunā, peut justifier une telle action.

Christianisme

La trĂšs grande majoritĂ© des Églises chrĂ©tiennes s'oppose Ă  l'avortement.

Catholicisme

L'Église catholique rĂ©affirme dans l'encyclique Evangelium VitĂŠ sa condamnation de l'avortement direct. Pour le pape Jean-Paul II, « Celui qui est supprimĂ© est un ĂȘtre humain qui commence Ă  vivre, c'est-Ă -dire l'ĂȘtre qui est, dans l'absolu, le plus innocent qu'on puisse imaginer : jamais il ne pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un agresseur, encore moins un agresseur injuste ! Il est faible, sans dĂ©fense, au point d'ĂȘtre privĂ© mĂȘme du plus infime moyen de dĂ©fense, celui de la force implorante des gĂ©missements et des pleurs du nouveau-nĂ© »[53]. L’Église ne s’est pas formellement prononcĂ©e sur le moment prĂ©cis de l’animation de l’ĂȘtre humain mais selon le Donum Vitae, elle invite Ă  respecter la vie dĂšs sa conception[54].

Dans les textes magistĂ©riels et le catĂ©chisme de l'Église catholique, l'avortement « direct » est considĂ©rĂ©, s'il est effectuĂ© « en pleine connaissance et avec entier consentement », comme un pĂ©chĂ© extrĂȘmement grave : il entre dans la catĂ©gorie des « pĂ©chĂ©s mortels », c'est-Ă -dire qui dĂ©truisent la charitĂ© dans le cƓur de l’Homme[55] - [56]. Selon le droit canon, il entraĂźne une excommunication latae sententiae (automatique, sans prononcĂ© de la peine) dĂšs lors que la personne qui le rĂ©alise est ĂągĂ©e de plus de 16 ans et a une pleine conscience de son acte. Il concerne la femme qui le pratique et les mĂ©decins ou para-mĂ©dicaux qui participent Ă  la procĂ©dure. En revanche, l'avortement indirect, oĂč la mort du fƓtus n’est pas voulue mais est la consĂ©quence de soins prodiguĂ©s Ă  la mĂšre, n'est pas condamnĂ©[57].

Il existe cependant des personnes et des groupes qui, tout en se rĂ©clamant du catholicisme, contestent l'enseignement du MagistĂšre sur l'avortement (et d'autres points), comme l'atteste par exemple le document « A Catholic Statement on Pluralism and Abortion », publiĂ© en 1984 dans le The New York Times et signĂ© par un grand nombre de thĂ©ologiens amĂ©ricains. L'association Catholics for Choice[58], principalement active aux États-Unis, dĂ©fend Ă©galement l'idĂ©e selon laquelle l'avortement peut ĂȘtre un choix moral acceptable dans certains cas ; les confĂ©rences Ă©piscopale des États-Unis et du Canada considĂšrent nĂ©anmoins qu'elle ne peut se rĂ©clamer du catholicisme[59]).

Église orthodoxe

La position de l'Église orthodoxe rejoint, sur le plan de la morale, celle du catholicisme mais, en accord avec le principe dit « d'Ă©conomie » (soumission de la loi gĂ©nĂ©rale Ă  chaque personne en prenant en compte son existence et ses limites) qui lui est propre, elle peut autoriser une personne Ă  pratiquer l'IVG si l'Ă©vĂȘque ou le prĂȘtre discerne l'avĂšnement d'une dĂ©tĂ©rioration psychologique ou spirituelle dans le cas contraire.

Protestantisme

Les Églises protestantes historiques (presbytĂ©rienne, Ă©piscopalienne, mĂ©thodiste
) adoptent des positions variĂ©es.

Christianisme évangélique

La majoritĂ© des Ă©glises chrĂ©tiennes Ă©vangĂ©liques est contre l’interruption volontaire de grossesse et soutient le recours aux agences d’adoption et aux agences de support social pour les mĂšres qui veulent garder leur bĂ©bĂ©[60].

Islam

L'islam de maniÚre générale prohibe l'avortement au nom du « respect de la vie humaine ». Le verset du Coran suivant :

« Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvretĂ© ; c'est Nous qui attribuons leur subsistance ; tout comme Ă  vous. Les tuer, c'est vraiment un Ă©norme pĂ©chĂ©. »[61]: est utilisĂ© par les exĂ©gĂštes pour soutenir l'interdiction de l'avortement de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Cet interdit est plus ou moins strict suivant les circonstances et l'Ă©tat de dĂ©veloppement du fƓtus.

Dans l'art et la culture

Cinéma (sélection)

Littérature (sélection)

  • L'Enfant est une nouvelle de l'Ă©crivain français Guy de Maupassant publiĂ©e en 1883 et qui traite de l'avortement Ă  la fin du XIXe siĂšcle.
  • Les PrĂ©-Personnes (paru en 1974 aux États-Unis, en 1975 en France), nouvelle de l'Ă©crivain de science-fiction amĂ©ricain Philip K. Dick, qui dĂ©crit une sociĂ©tĂ© futuriste oĂč le « droit Ă  l'avortement » s'Ă©tend jusqu'Ă  l'Ăąge de 12 ans.
  • L'ƒuvre de Dieu, la part du Diable (1985), roman de l'Ă©crivain amĂ©ricain John Irving traitant extensivement des dilemmes moraux que l'on peut voir dans l'avortement.
  • La Vacation, premier roman de l'Ă©crivain français Martin Winckler, P.O.L, 1989.Il raconte comment Bruno Sachs, mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, dĂ©couvre une rĂ©alitĂ© difficile : mĂȘme si l'IVG est une libertĂ© indispensable pour permettre aux femmes de ne pas ĂȘtre assujetties Ă  la grossesse, une IVG ça fait mal Ă  tout le monde, y compris aux soignants. Il raconte enfin comment, pour faire face Ă  cette souffrance, Bruno Ă©crit un livre.
  • L’ÉvĂšnement, de l'Ă©crivaine française Annie Ernaux, Paris, Gallimard, 2000, 129 p. En 1963, quatre ans avant la lĂ©gislation de la pilule contraceptive et douze ans avant la loi Veil, ce rĂ©cit autobiographique dĂ©crit le parcours du combattant d’une jeune Ă©tudiante pour avorter.
  • Dix-sept ans, de la journaliste, rĂ©alisatrice et Ă©crivaine française Colombe Schneck, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, 2015, 96 p. (ISBN 978-2-246-85608-5). Dans cet ouvrage, l'auteur raconte l'I.V.G. qu'elle a subie Ă  cet Ăąge, en 1984[62].
  • Le Choix, de DĂ©sirĂ©e et Alain Frappier. Éditions la ville brĂ»le, 2015, 119 p. Entre le documentaire et l'autobiographie, ce roman graphique raconte l'Ă©popĂ©e de la lutte fĂ©minine pour le droit Ă  l'avortement et Ă  la contraception.
  • Ta grossesse, de la romanciĂšre et universitaire française Suzanne Duval, Collection Fiction, P.O.L, 2020, 176 p (ISBN 9782818049778).

Notes et références

Notes

  1. 201 434 en 2001.
  2. 215 390 en 2006.

Références

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  28. http://www.sante.gouv.fr/drees/etude-resultat/er-pdf/er712.pdf
  29. Selon le site Risal dans Mexique : avorter en sĂ©curitĂ©, une revendication indigĂšne : « En AmĂ©rique latine, 4,2 millions d’avortements clandestins sont pratiquĂ©s par an dans des conditions dangereuses. Seul Cuba a dĂ©pĂ©nalisĂ© l’avortement. »
  30. Dans Avortement : une revendication toujours actuelle en Europe, : « Ainsi, environ 20 000 avortements clandestins ont lieu au Portugal chaque annĂ©e. À la suite de ces avortements illĂ©gaux, souvent pratiquĂ©s dans des conditions insalubres, extrĂȘmement dangereuses et traumatisantes pour les femmes, environ 5 000 femmes doivent ĂȘtre transportĂ©es Ă  l'hĂŽpital en urgence, et depuis 20 ans, une centaine de ces femmes en sont mortes. À titre de comparaison, une portugaise a 150 fois plus de risques de mourir Ă  la suite d'un avortement qu'une nĂ©erlandaise. » et « LĂ©galiser l’avortement, c’est aussi ne plus en faire un sujet tabou, c’est donc en parler, et donner au personnel compĂ©tent la possibilitĂ© d’informer et d’éduquer l’opinion publique. »
  31. Les chiennes de garde rapportent que : « interdire l’IVG fait augmenter de maniĂšre dramatique le taux de dĂ©cĂšs des suites d’avortements clandestins : oĂč l’IVG est illĂ©gale, le taux de mortalitĂ© est de 330, en moyenne, pour 100 000 avortements. OĂč l’IVG est lĂ©gale, en revanche, le taux de mortalitĂ© oscille entre 0,2 et 1,2 pour 100 000 avortements »
  32. Le site afrik.com rapporte dans L’avortement clandestin en Afrique ; Un drame silencieux qui tue 300 000 femmes tous les ans : « Selon l’Organisation mondiale de la santĂ©, 4,2 millions d’avortement Ă  risque se produisent tous les ans en Afrique, entraĂźnant prĂšs de 300 000 dĂ©cĂšs. Au niveau mondial, 44 % des femmes qui meurent Ă  la suite de complications dues Ă  un avortement non mĂ©dicalisĂ©, sont africaines. Il reprĂ©sente mĂȘme en Ouganda et au Ghana, l’une des premiĂšres causes de mortalitĂ©. »
  33. Au Gabon en 2001, l'avortement est la premiÚre cause de mortalité maternelle selon la directrice de la santé maternelle et infantile du Gabon, Patricia Makaya (information rapportée dans /REPETITION CORRIGEE*/SANTE-GABON : Recrudescence des avortements clandestins, pouvoirs publics impuissants)
  34. Au Kenya, pays oĂč l'avortement est illĂ©gal : « Des statistiques officielles montrent que 30 Ă  50 pour cent de tous les dĂ©cĂšs en couches sont directement imputĂ©s Ă  l'avortement clandestin. Au Kenya, le taux de mortalitĂ© maternelle est actuellement de 414 dĂ©cĂšs pour 100 000 naissances vivantes, selon l'EnquĂȘte sur la santĂ© dĂ©mographique du Kenya de 2003. » rapporte SANTE-KENYA : Rompre le silence autour de l'avortement
  35. Le comité des droits économiques, sociaux et culturels, des Nations Unies, au sujet de Trinité-et-Tobago, dans une observation de juin 2002 : « Le Comité note avec préoccupation que les avortements clandestins sont à l'origine du taux élevé de mortalité maternelle résultant des infections et des complications dues à des interventions faites dans des conditions non hygiéniques par du personnel sans formation. »
  36. (en) Grimes DA, Benson J, Singh S et Als. Unsafe abortion: the preventable pandemic, Lancet, 2006;368:1908-1919
  37. (en) Études sur l'Inde, la Chine, le ViĂȘt Nam et le NĂ©pal, Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP)
  38. Article sur le dĂ©ficit de femmes dĂ» Ă  l'« avortement sĂ©lectif en Asie »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  39. Une Chine sans femmes ?, Isabelle Attané, Perrin, Paris 2002
  40. Quand les femmes auront disparu ; L'élimination des filles en Inde et en Asie, Bénédicte Manier La Découverte poche, Paris, 2008
  41. Il manque 100 millions de femmes en Asie ((en) More Than 100 Million Women Are Missing), Amartya Sen, New York review of Books, 1990
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  43. (en) A barbaric kind of beauty - Daily Mail, 7 août 2006
  44. (fr) http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jFsss_lTcymIXS7z0k2ZA2vP4Kag , AFP, consulté le 23 janvier 2009
  45. Calixto des Chiennes de garde, Pour ou contre l’avortement : un faux dĂ©bat, 30 juillet 2004
  46. Voir par exemple dans Le catholicisme pour les Nuls : « L'avortement consiste à mettre fin à une vie humaine avant l'accouchement. Quelles qu'aient été les circonstances de sa conception, dÚs qu'une vie humaine a été conçue, elle a de la valeur. Un philosophe le disait déjà dans l'Antiquité (Tertullien, Apologétique, IX, 8) : « Il est déjà un homme, celui qui le sera » »
  47. du fait de l'augmentation de la scolarisation des femmes, de leur accÚs plus important au marché de l'emploi et de l'urbanisation
  48. Explorations talmudiques, Georges Hansel, Ă©ditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0578-3)
  49. Responsa of Rav Moshe Feinstein : Translation and Commentary : Care of the Critically Ill par Moshe Feinstein et Moshe David Tendler, p. 52. Traduction du texte original en anglais.
  50. (en) When Does Human Life Begin in This Body? by Ajahn Brahm [PDF]
  51. (en) The Process of Rebirth
  52. (en) « If the unborn child will be retarded or if the birth will create serious problems for the parent, these are cases where there can be an exception. I think abortion should be approved or disapproved according to each circumstance. » — Dalai Lama, The New York Times, 28 novembre 1993
  53. Encyclique Evangelium VitĂŠ, 58.
  54. « Donum VitÊ sur le respect de la vie humaine naissance et la dignité de la procréation », sur vatican.va, (consulté le ).
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  56. Congrégation pour la doctrine de la foi - Déclaration questio de abortu sur l'avortement provoqué, 1974
  57. L’Église admet des cas d’avortement thĂ©rapeutique
  58. (en) "US-based Catholic group, feminists oppose Vatican position at UN", Agence France-Presse, le 15 mars 2000.
  59. (en) "Comment by the Canadian Conference of Catholic Bishops Regarding a group calling itself 'Catholics for a Free Choice'" (site internet de la conférence épiscopale canadienne).
  60. Robert Woods, Evangelical Christians and Popular Culture: Pop Goes the Gospel, Volume 1, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 44
  61. « Coran, 17, 31 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  62. Luc Le Vaillant, « Colombe Schneck. Pilule passée », sur Libération, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Généralités

MĂ©thodes contraceptives

Droits des femmes

Opposition au principe de l'IVG

Lien externe

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