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Mike Leigh

Mike Leigh [mɑik liː][1], né le à Brocket Hall (Hatfield) dans le Hertfordshire au Royaume-Uni, est un metteur en scène, réalisateur et scénariste britannique.

Mike Leigh
Description de cette image, également commentée ci-après
Mike Leigh, Avril 2008
Naissance
Brocket Hall (Hatfield), Hertfordshire
Royaume-Uni
Nationalité Britannique
Profession Réalisateur
Scénariste
Metteur en scène
Films notables Naked
Secrets et Mensonges
Vera Drake

Il est lauréat de la Palme d'or pour son film Secrets et Mensonges en 1996.

Biographie

Mike Leigh intègre, en 1960, la Royal Academy of Dramatic Art, qu'il quitte deux ans plus tard pour divergence de points de vue[2]. Il étudie ensuite le dessin et le cinéma à la London International Film School[2]. S'il cherche à travailler avant tout au cinéma, il devient auteur et metteur en scène de théâtre et collabore avec plusieurs troupes expérimentales et la Royal Shakespeare Company[2]. Il monte sa première pièce, The Box Play, en 1965[2]. Il réalise son premier film en 1971 en adaptant sa pièce Bleak Moments : le film obtient le Léopard d'or du Festival de Locarno et le Grand Prix du meilleur film à Chicago mais est boudé par le public. Malgré cet échec relatif, cette première réalisation lui vaut d'être reconnu comme le représentant du nouveau cinéma d'auteur britannique à l'instar de Ken Loach[2]. À travers ce portrait d'une secrétaire vivant avec sa sœur handicapée et incapable de communiquer, Leigh construit une mise en scène précise et minimaliste : silences gênés, conversations anodines et actes manqués invitent le spectateur à faire l'expérience de la durée[2].

Il revient ensuite au théâtre, créant deux pièces en 1973 The Jaws of Death et Wholesome Glory, avec Alison Steadman qu'il épouse la même année. Il tourne en parallèle de nombreux téléfilms, contraint de délaisser le cinéma parce que son indépendance d'esprit, sa méthode de travail et la noirceur de ses scripts effraient les producteurs[2]. Il effectue son retour au grand écran en 1988 avec High Hopes, initialement produit par la télévision. Le réalisateur obtient sa première reconnaissance publique en 1993 avec Naked, peinture sombre et désabusée d'un antihéros, qui se voit attribuer les Prix de la mise en scène et d'interprétation masculine (pour David Thewlis) au Festival de Cannes[3] - [4]. Suit Secrets et Mensonges (1996) qui narre les retrouvailles d'une jeune femme noire de bonne famille, abandonnée à la naissance par sa mère biologique, une ouvrière blanche d'un quartier populaire[5]. Le film gagne la Palme d'or à Cannes et vaut à Brenda Blethyn le Prix d'interprétation féminine[6] - [7]. En 2004, c'est à Venise que le cinéaste connaît la consécration en remportant le Lion d'or pour Vera Drake, qui évoque la vie d'une faiseuse d'ange londonienne des années 1950, interprétée par Imelda Staunton récompensée par la Coupe Volpi de la meilleure actrice[8]. Jim Broadbent, l'un des acteurs fétiches de Leigh, avait d'ailleurs déjà obtenu le Prix d'interprétation à Venise pour son rôle de librettiste d'opéra du Londres victorien dans Topsy-Turvy. En 2008, la comédie Be Happy, qui met en scène une institutrice aussi heureuse qu'elle est imprévisible, vaut à Sally Hawkins l'Ours d'argent de la meilleure comédienne au 58e Festival de Berlin. Après quelques années d'absence à Cannes, à la suite d'un contentieux avec la direction qui avait refusé de sélectionner Vera Drake, le cinéaste revient sur la Croisette, en 2010, présenter Another Year, peinture mélancolique, en quatre saisons, de quelques Britanniques d'âge mûr, issus de la middle class[9]. Il participe de nouveau à la compétition cannoise en 2014 grâce à Mr. Turner, fresque biographique consacrée au peintre J.M.W. Turner pour laquelle Timothy Spall, qui incarne le rôle-titre, reçoit le Prix d'interprétation masculine.

Entre humour et gravité, le cinéma de Mike Leigh s'attache à mettre en scène les drames intimes de personnes ordinaires, généralement issues de milieux sociaux défavorisés ou de la classe moyenne inférieure[2] - [3]. De fait, le cinéaste s'ancre dans la tradition britannique du Free cinema dans la manière d'explorer le quotidien sans fard de la classe ouvrière ou de gens simples, gardant avec eux une distance certaine en dépit des situations très dures qu'ils traversent[2]. Avec son compatriote Ken Loach et les frères Dardenne, il est considéré comme celui qui a renouvelé, sur le plan thématique, narratif et esthétique, le cinéma social européen dans les années 1990[3].

Sa méthode de travail s'axe sur l'improvisation[2]. Refusant d'écrire une liste de dialogues précis, il attend surtout que les comédiens participent au scénario et utilisent leurs propres mots à partir d'une recherche sur le terrain et d'un engagement total dans des situations dessinées par un synopsis réduit au strict minimum[2]. Par touches successives, la répétition et l'investissement des acteurs vont approfondir les personnages et le scénario[2].

Mike Leigh fut juré au 50e Festival de Cannes et président du jury de la Berlinale 2012.

Lors du 30e Festival du film britannique de Dinard 2019, fin , il y reçoit un hommage (Hitchcock d'honneur), sous la présidence de Sandrine Bonnaire, en racontant sur scène comment il croisa seul Alfred Hitchcock dans un ascenseur, et s'entretint succinctement avec lui, vers 1964, pour l'unique fois de leurs vies respectives.

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Téléfilms

En tant qu’acteur

Distinctions

Mike Leigh, président du jury de la Berlinale 2012.

Récompenses

Nominations

Théâtre (écriture et mise en scène)

  • Bleak Moments (1970)
  • A Rancid Pong (1972)
  • Wholesome Glory (1973)
  • The Jaws of Death (1973)
  • Dick Whittington and his Cat (1973)
  • The Silent Majority (1974)
  • Babies Grow Old (1974)
  • Abigail's Party (1977)
  • Ecstasy (1979)
  • Goose Pimples (1981)
  • Smelling a Rat (1988)
  • Greek Tragedy (1989)
  • Greek Tragedy (1990)
  • It's a Great Big Shame (1993)
  • Abigail's Party (2002)

Radio

  • Too Much of a Good Thing (1979, diffusé en 2002 sur BBC 3).

Engagements

En , pour protester contre la politique israélienne, il décline l'offre de rendre visite fin à l’école de Cinéma et Télévision Sam Spiegel de Jérusalem, la plus ancienne du pays. Il répond au directeur « Si vous et moi vivons assez longtemps pour voir la paix, une situation juste pour les Palestiniens, et si Gaza retrouve son humanité, je serai le premier à rendre visite à l’école. »[10].

Liens externes

Références

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