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Sandrine Bonnaire

Sandrine Bonnaire, née le à Gannat dans l'Allier, est une actrice, réalisatrice et scénariste française.

Sandrine Bonnaire
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César du meilleur espoir féminin en 1984, elle remporte en 1986 le César de la meilleure actrice pour son rÎle dans Sans toit ni loi et, en 1995, la coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise pour La Cérémonie.

Biographie

Famille, enfance

Sandrine Bonnaire, septiĂšme d'une famille de onze enfants[1], est la fille de Lucienne et Marcel Bonnaire. Elle passe l'essentiel de sa jeunesse Ă  Grigny[1] en rĂ©gion parisienne oĂč elle effectue ses Ă©tudes secondaires au collĂšge Jean-Vilar[2].

Son pĂšre est ouvrier ajusteur[1]. Sa mĂšre est TĂ©moin de JĂ©hovah et c'est la raison pour laquelle elle ne garde pas beaucoup de souvenirs de son enfance, sans fĂȘtes d'anniversaire ni de NoĂ«l[1]. Elle dĂ©clare : « J'ai une amnĂ©sie, peut-ĂȘtre pas inconsciente, mais totale de mon enfance »[3]. Elle ne parle pas de sa mĂšre pour ne pas en dire du mal et doit son Ă©quilibre Ă  son pĂšre qui ne partageait pas les mĂȘmes convictions religieuses. À cause de la destruction d'humains proclamĂ©e et annoncĂ©e plusieurs fois par la doctrine des TĂ©moins de JĂ©hovah, « principe nĂ©gatif et terrorisant » dit-elle, elle dĂ©teste les religions, mais respecte la foi. Elle dĂ©clare : « Il y a un aspect trĂšs castrateur dans les religions. Une espĂšce de soumission et cette idĂ©e du pĂ©chĂ© qui me fait froid dans le dos »[4].

À la mort de son pùre, elle devient le soutien financier de la famille dont la mùre est absente et s'occupe de ses deux petits frùres[1]. Une de ses sƓurs, Sabine, est autiste[1].

CarriĂšre

Figurante, dans La Boum et dans Les Sous-douĂ©s, alors qu'elle tente de dĂ©crocher un CAP de coiffure[1], Sandrine Bonnaire accompagne sa sƓur Corinne, en , Ă  la suite de l'annonce d'un casting dans le journal France-Soir pour faire de la figuration dans le film À nos amours de Maurice Pialat[5]. Mais c'est elle qui est finalement engagĂ©e dans le film oĂč sa jeunesse, sa fraĂźcheur, sa spontanĂ©itĂ© et sa sensualitĂ© crĂšvent l'Ă©cran[1]. Pour sa prestation, elle dĂ©croche Ă  15 ans le CĂ©sar du meilleur espoir fĂ©minin.

Sa carriÚre est désormais lancée et son rapport avec Pialat s'affirme comme une ligne de force dans sa jeune filmographie, puisqu'elle tourne avec lui : Police et Sous le soleil de Satan, récompensé par la Palme d'or au Festival de Cannes en 1987.

Tout au long de sa carriĂšre, elle s'illustre dans un registre plutĂŽt sombre et grave comme dans Sans toit ni loi d'AgnĂšs Varda oĂč elle joue une jeune marginale qui finit par mourir de froid. Son interprĂ©tation lui vaut, en 1986, un deuxiĂšme CĂ©sar, cette fois en tant que « Meilleure actrice », devenant ainsi la plus jeune comĂ©dienne Ă  ĂȘtre distinguĂ©e dans cette catĂ©gorie (18 ans). Elle avoue elle-mĂȘme que son apparence doit Ă©voquer la gravitĂ© ; gravitĂ© que des rĂ©alisateurs comme Patrice Leconte, Jacques Doillon, Jacques Rivette, AndrĂ© TĂ©chinĂ© ou encore Claude Chabrol exploitent Ă  bon escient.

Sa prestation troublante dans Monsieur Hire est saluée par une nouvelle nomination aux Césars et son rÎle subversif de bonne analphabÚte et meurtriÚre dans La Cérémonie est distingué par la coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à Venise en 1995, ex Êquo avec Isabelle Huppert.

Dans les annĂ©es 2000, elle trouve pourtant une note de jeu plus lĂ©gĂšre et pĂ©tillante dans des films comme Mademoiselle de Philippe Lioret ou Je crois que je l'aime de Pierre Jolivet entre autres mĂȘme si elle reste intimement liĂ©e Ă  un cinĂ©ma d'auteur sĂ©rieux.

Marraine en 2001 de la journĂ©e de l'autisme, elle rĂ©alise en 2007 un documentaire sur sa sƓur, intitulĂ© Elle s'appelle Sabine[6], prĂ©sentĂ© au festival de Cannes (Quinzaine des rĂ©alisateurs) la mĂȘme annĂ©e et sorti en salles en 2008.

En 2006, dans le tĂ©lĂ©film Le ProcĂšs de Bobigny, elle joue le rĂŽle d'une personne vivante au moment du tournage, la mĂšre d'une jeune fille mineure ayant avortĂ© en 1972, ce qui donna lieu Ă  un procĂšs historique de l'avortement. Ce qu'elle commente dans une interview : « Ça oblige Ă  mettre de cĂŽtĂ© son ego de comĂ©dienne. Il faut ĂȘtre dans le vrai parce que, toujours, il y a cette pensĂ©e que l’autre, la personne concernĂ©e, verra le film. La pensĂ©e de ne pas trahir, mĂȘme s’il s’agit d’une adaptation »[7].

En 2013, elle travaille avec le chanteur Jacques Higelin et, dans l'album Beau Repaire, elle chante Duo d'anges heureux en duo avec lui[8].

Au printemps 2013,elle tourne pour la premiĂšre fois sous la direction de Claude Lelouch dans son nouveau film Salaud on t'aime oĂč elle a pour partenaires Johnny Hallyday et Eddy Mitchell Le film sort en salles le 2 avril 2014.

En 2014, elle effectue son retour sur scÚne en interprétant, à Valence, L'Odeur des planches de Samira Sedira en lecture théùtrale sous la direction de Richard Brunel.

Le , Ă  l'occasion de la JournĂ©e internationale des femmes, elle participe Ă  un dĂ©filĂ© Ă  Tunis organisĂ© par l'Institut français intitulĂ© « Over fifty... et alors ? », consacrĂ© aux femmes qui ont franchi la barre des cinquante ans[9].  

Le 1er juin 2022 elle apparait travestie en homme dans le clip de la chanson L'Homme qui Court , issue de l'album Radio Londres de l'auteur compositeur interprĂšte Axel Bauer.

Membre et présidente de jury

Engagements personnels

Sandrine Bonnaire est depuis 2007 marraine de l'association « Ciné-ma différence »[16].

En , elle intÚgre l'équipe de campagne de Martine Aubry pour la préparation des primaires socialistes[17]. Elle devient, auprÚs de Patrick Bloche, chargée des sujets « Culture-Média ».

Vie privée

Sandrine Bonnaire n'a aucun lien de parenté avec l'acteur Jean-Paul Bonnaire.

À 20 ans, elle rencontre Jean-Yves Escoffier, un chef opĂ©rateur, qui est de 17 ans son aĂźnĂ©. Ils restent quatre ans ensemble. En 1991, elle rencontre l'acteur amĂ©ricain William Hurt sur le tournage de La Peste de Luis Puenzo. Il est le pĂšre de Jeanne, sa fille aĂźnĂ©e, nĂ©e en 1994. En 2003, elle Ă©pouse Ă  la mairie de Cabourg le scĂ©nariste et dialoguiste Guillaume Laurant – connu pour avoir coĂ©crit Le Fabuleux Destin d'AmĂ©lie Poulain –, qu'elle avait rencontrĂ© lors du Festival du film romantique de Cabourg. Il est le pĂšre d'AdĂšle, sa deuxiĂšme fille, nĂ©e en 2004. Le couple divorce en 2015[18]. Depuis 2018, elle est en couple avec le musicien de jazz Erik Truffaz[19].

En 1993, pour protester contre la publication de photographies prises sans son consentement, elle fait déverser une demi-tonne de fumier devant les locaux du magazine Voici à Paris, devant les caméras de Canal+[20] - [21].

Dans son livre autobiographique Le soleil me trace la route[1], elle rĂ©vĂšle qu'en 2000, Ă  Paris, pendant le tournage du film C'est la vie avec Jacques Dutronc[22], elle est victime d'une trĂšs violente agression (triple fracture de la mĂąchoire et huit dents cassĂ©es[19]), qui lui vaut une lourde intervention chirurgicale avec pose de plaques en titane et de nombreuses sĂ©ances de rĂ©Ă©ducation[23] - [19]. Son agresseur, contre lequel elle a portĂ© plainte et que l'on ne connaĂźt que par son prĂ©nom, Pierre[24], est condamnĂ© Ă  deux ans de prison avec sursis et une forte amende[19]. Toutefois, ce n'est qu'en 2019 qu'elle indique, dans le livre À l'amour, Ă  la vie, un recueil de tĂ©moignages Ă©crit par Catherine Ceylac, qu'il s'agissait en fait d'une agression de son compagnon d'alors, avec lequel elle entrait dans une phase de rupture[25] - [19].

Filmographie

Actrice

Sandrine Bonnaire au festival de Cannes 2000.
Sandrine Bonnaire en 2003 sur le tournage de Le Cou de la girafe.
Documentaires
  • 2007 : Elle s'appelle Sabine[29]
  • 2014 : Ce que le temps a donnĂ© Ă  l'homme sous-titrĂ© Jacques Higelin par Sandrine Bonnaire, 53 min, Arte, [30]
  • 2017 : Marianne Faithfull, fleur d'Ăąme, 62 min, Arte,
Long métrage

Télévision

Voix off

Théùtre

Musique

Publication

  • Sandrine Bonnaire, Le soleil me trace la route : conversations avec Tiffy Morgue et Jean-Yves Gaillac, Paris, Éditions Stock, , 250 p. (ISBN 978-2-234-06323-5)
    Conversations avec Tiffy Gaillac et Jean-Yves Morgue

Distinctions

RĂ©compenses

Sandrine Bonnaire en 2001.

Nominations

DĂ©coration

Notes et références

  1. Jean-Luc Douin, « Sandrine Bonnaire : crever l'écran », Le Monde.fr, .
  2. Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Who's Who in France, J. Lafitte, , p. 302.
  3. « Sandrine Bonnaire est née deux fois » par Marie Guichoux, Palain.org, 4 avril 1997.
  4. « Sandrine Bonnaire : « De mon enfance, je ne garde que les bons souvenirs » », Psychologies.com.
  5. « TĂ©moignages : Sandrine Bonnaire », Cahiers du cinĂ©ma, no 576,‎ , p. 41.
  6. « Elle s'appelle Sabine », France 3.fr.
  7. Interview de Sandrine Bonnaire sur France 2.
  8. Sandrine Bonnaire : « Jacques Higelin incarne la liberté » Télérama.fr, mars 2013.
  9. « Over fifty... et alors ? », sur institutfrancais-tunisie.com (consulté le ).
  10. « L’association du festival du film de Cabourg, loi 1901 », Festival-cabourg.com (consultĂ© le 14 mars 2017).
  11. « Sandrine Bonnaire et Diane Kruger, membres du jury au Festival de Berlin », Pure People.com, 30 janvier 2008.
  12. « Sandrine Bonnaire obligée de renoncer à sa participation à la Berlinale », Pure People.com, 7 février 2008.
  13. « Beaune 2016 : Sandrine Bonnaire présidente du jury », Allociné.fr, 19 février 2016.
  14. « Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012 (édition n°38) », Allociné.fr (consulté le 14 mars 2017).
  15. « Dinard Film Festival 2019. Sandrine Bonnaire sera la présidente du jury », Ouest-France.fr, 22 août 2019.
  16. « CinĂ©-ma diffĂ©rence, c’est
 », Cinemadifference.com (consultĂ© le 14 mars 2017).
  17. « Aubry dévoile son équipe de campagne », Le Figaro.fr avec AFP, 12 juillet 2011.
  18. « Sandrine Bonnaire annonce son divorce et n’est pas prĂȘte Ă  retomber amoureuse », Anthony Martin, Voici.fr, 26 novembre 2015.
  19. « "Il m’a strangulĂ©e" : Sandrine Bonnaire se confie sur les violences conjugales qu’elle a subies », ChloĂ© Friedmann, Le Figaro.fr, 22 octobre 2019.
  20. « En privé avec Sandrine Bonnaire », Ariel Maudehous, Le Figaro.fr, 28 octobre 2012.
  21. « Interview "life" Sandrine Bonnaire » par Thierry Ardisson dans l'émission Tout le monde en parle diffusée le 25 mars 2006, sur le site de l'INA.fr (consulté le 15 mars 2017).
  22. « Sandrine Bonnaire, étranglée et passée à tabac : elle évoque son agression », Gala.fr, 3 octobre 2016.
  23. « Sandrine Bonnaire donne des dĂ©tails sur son agression : "Je nageais dans le bonheur
 et quelques heures plus tard, j'Ă©tais dĂ©truite
" », Pure People.com, 23 fĂ©vrier 2010.
  24. « Sandrine Bonnaire, femme battue : «Il m'a strangulĂ©e, cassĂ© la mĂąchoire et les dents» », La DĂ©pĂȘche du midi,‎ (lire en ligne)
  25. Ronan TésoriÚre, « Violences conjugales : le glaçant témoignage de Sandrine Bonnaire », Le Parisien, 25 novembre 2019.
  26. La Dette d'amour sur Allociné
  27. « L'Âme d'un espion », sur kinoglaz.fr (consultĂ© le )
  28. Umami sur Allociné
  29. « « Sabine » la bien-aimĂ©e »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), GĂ©rard Lefort, LibĂ©ration, 25 mai 2007.
  30. « Ce que le temps a donné à l'homme », sur Arte.tv.
  31. ArrĂȘtĂ© du 17 janvier 2013 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pascale KrĂ©mer, « Sandrine Bonnaire : ma citĂ© HLM, c'Ă©tait comme un village », Le Monde no 22720, Paris, 28-, p. 21, (ISSN 0395-2037) [lire en ligne]

Liens externes

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