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MĂ©dia social

Les mĂ©dias sociaux[1] - [2] sont des applications web qui permettent la crĂ©ation et la publication de contenus gĂ©nĂ©rĂ©s par l’utilisateur[3] et le dĂ©veloppement de rĂ©seaux sociaux en ligne en connectant les profils des utilisateurs[4].

Le terme recouvre les diffĂ©rentes activitĂ©s qui intĂšgrent la technologie, l’interaction sociale, et la crĂ©ation de contenu. Les mĂ©dias sociaux utilisent l’intelligence collective dans un esprit de collaboration en ligne. Par le biais de ces moyens de communication sociale, des individus ou des groupes d’individus forment un rĂ©seau social[5], collaborent, crĂ©ent ensemble du contenu Web, organisent le contenu, l’indexent, le modifient ou font des commentaires, le combinent avec des crĂ©ations personnelles.

Les termes Web 2.0 et médias sociaux demeurent assez proches et concernent une grande variété de sites différents : les blogs, les wikis, et les réseaux sociaux numériques de tout type. Les médias sociaux utilisent beaucoup de techniques, telles que les flux RSS et autres flux de syndication Web.

Historique

L’histoire et le dĂ©veloppement des rĂ©seaux sociaux remonte Ă  la fin des annĂ©es 1970. Deux passionnĂ©s d’informatique, Ward Christensen et Randy Suess, conçoivent le Computerized Bulletin Board System en 1978. Il s’agit du premier site permettant aux internautes d’échanger des informations (notes, rĂ©unions
) par voie informatique. Dans les annĂ©es qui suivirent, de nombreux autres sites similaires furent conçus[6].

Par la suite, des Ă©tudiants du National Center for Supercomputing Applications (NCSA) de l’Illinois dĂ©veloppent Mosaic, le premier navigateur web permettant d’afficher le World Wide Web. Celui-ci, qui sera rebaptisĂ© plus tard Mosaic Netscape puis Netscape Navigator, est dĂ©voilĂ© en 1993[7]. D’autres navigateurs vont ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s dans les annĂ©es 1990. Cet accĂšs au World Wide Web entraine une dĂ©mocratisation du web[8].

Vers 1995, les premiers marchands, tels qu'Amazon, EBay et Yahoo!, font leur apparition. Ils vont Ă©galement contribuer Ă  cette dĂ©mocratisation, mais leur concept amĂšne Ă©galement un recul du contenu produit par les internautes, puisque ce qui se retrouve sur ces sites est produit principalement par des entreprises ou organisations, comme le souligne Alexandre Coutant et Thomas Stenger. Ces derniers mentionnent toutefois le cas particulier d’Amazon qui invite les gens Ă  publier des avis ou Ă  commenter. En ce sens, il peut ĂȘtre qualifiĂ©, selon eux, comme « le premier site marchant « participatifs » »[8].

Le site web SixDegrees.com, considĂ©rĂ© comme le premier rĂ©seau social, apparait en 1997[9]. Il est suivi en 1999, par la plateforme de discussions entre internautes MSN, rebaptisĂ©es Windows live messenger en 2005, qui fait son arrivĂ©e, de mĂȘme que la premiĂšre plateforme de blogs accessible Ă  un large public, Blogger[8]. Vers 2002, les rĂ©seaux sociaux commencent Ă  se multiplier avec l'apparition, notamment, de Friendster et MySpace. La popularitĂ© autour de certain se dissipe rapidement, comme dans le cas du premier, tandis que d'autres, comme le second, parviennent Ă  s'attirer un public[9].

C’est toutefois quelques annĂ©es plus tard, « Ă  partir de la crĂ©ation des rĂ©seaux socionumĂ©riques, et de l’essor de Facebook [qui arrive en 2004 et devient public en 2006] en particulier, que l’appellation « mĂ©dias sociaux » s’est largement diffusĂ©e »[8]. L'utilisation de ceux-ci connait une importante augmentation dans les annĂ©es qui suivent. Ainsi, dĂšs la fin des annĂ©es 2000, ils sont « largement entrĂ©s dans les mƓurs » des gens[9].

Cadre réglementaire

En Europe, des rĂ©gulateurs considĂšrent que certains rĂ©seaux sociaux n'obtiennent pas un consentement explicite de leurs utilisateurs actifs pour les suivre sur d'autres sites et d'autres applications que ceux auxquels ils sont inscrits. Selon eux, certains, parmi plusieurs milliards d'utilisateurs, n'ont aucune idĂ©e d'une part de la quantitĂ© de donnĂ©es que les rĂ©seaux sociaux peuvent collecter Ă  leur sujet et d'autre part de la maniĂšre dont ces donnĂ©es peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour influencer leur comportement. La possibilitĂ© que les gĂ©ants du secteur ont de manipuler injustement leurs utilisateurs crĂ©e un mal-ĂȘtre en Europe[10]. Au-delĂ  de la rĂ©gulation via le droit des donnĂ©es et le rĂ©glement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es, la question du mode de rĂ©gulation des rĂ©seaux sociaux demeure, ainsi que l'expose, notamment, le rapport, rendu au gouvernement français en , CrĂ©er un cadre français de responsabilisation des rĂ©seaux sociaux : agir en France avec une ambition europĂ©enne[11].

La contrepartie de services gratuits est parfois sujette Ă  une multitude d'obscures analyses, de profilages et de traitements algorithmiques non-transparents, selon Johannes Caspar, le commissaire Ă  la protection des donnĂ©es de Hambourg en Allemagne[10]. Certains acteurs peuvent analyser chaque action unique, et chaque relation peut ĂȘtre minutieusement contrĂŽlĂ©e par les dĂ©cideurs de ces rĂ©seaux sociaux, selon Giovanni Buttarelli, le ContrĂŽleur europĂ©en de la protection des donnĂ©es qui prĂ©side l'autoritĂ© indĂ©pendante de l'UE. Il considĂšre que les personnes sont traitĂ©es comme des animaux de laboratoires par les acteurs de l'Internet[10]. Toutefois, des autoritĂ©s europĂ©ennes obtiennent l'engagement du rĂ©seau social Facebook d'arrĂȘter l'utilisation de la reconnaissance faciale dans l'union europĂ©enne[10].

Aux États-Unis, l'usage dĂ©bridĂ© de la technologie pose la question de l'anonymat, sur Internet, dans la rue, et dans les manifestations politiques selon des dĂ©fenseurs des libertĂ©s civiles[10].

Le cadre réglementaire évolue aussi en fonction de la jurisprudence, en , un tribunal français condamne à 6 mois de prison avec sursis un internaute ayant publié des injures racistes et sexistes sur Facebook[12].

Distinction entre médias sociaux et réseaux sociaux numériques

Les technologies des médias sociaux prennent différentes formes telles que des blogs, des réseaux sociaux professionnels, des réseaux sociaux d'entreprise, des projets collaboratifs, des forums, des microblogs, du partage de photos, de la revue de produits/services, du bookmarking social, du jeu social, des réseaux sociaux, du partage de vidéos et des mondes virtuels[13].

Les rĂ©seaux sociaux numĂ©riques (RSN) ne sont qu’une autre sous-partie des mĂ©dias sociaux. Parmi les mĂ©dias sociaux, il faut distinguer les outils de publication et de discussion des rĂ©seaux sociaux numĂ©riques que l’on peut diviser en deux types :

  • les RSN de contact pour lesquels les fonctionnalitĂ©s de mise en relation sont principales.
  • les RSN de contenu pour lesquels les fonctionnalitĂ©s de rĂ©seau sont secondaires et sont basĂ©es sur une activitĂ© particuliĂšre.

En 2007, Boyd et Ellison[4] préfÚrent parler de « sites de réseaux sociaux » et les définissent comme une plate-forme de communication basée sur le Web qui permet aux individus de :

  • disposer de profils associĂ©s Ă  une identification unique qui sont crĂ©Ă©s par une combinaison de contenus fournis par l’utilisateur, de contenus fournis par des « amis » et des donnĂ©es du systĂšme - exposer publiquement des relations susceptibles d’ĂȘtre visualisĂ©es et consultĂ©es par d’autres;
  • accĂ©der Ă  des flux de contenus incluant des contenus gĂ©nĂ©rĂ©s par l’utilisateur (notamment des combinaisons de textes, photos, vidĂ©os, mises Ă  jour de lieux et/ou liens) fournis par leurs contacts sur le site.

Un rĂ©seau social permet donc aux utilisateurs d’articuler et de rendre visible leur rĂ©seau, que ce soit pour Ă©tablir de nouvelles connexions ou maintenir des liens existant hors ligne (latents).

En 2009, Thelwall[14] catégorise les réseaux sociaux numériques selon leurs trois objectifs : la socialisation, le réseautage et la navigation (sociale).

MĂ©dias sociaux Outils de discussion Forums de discussion : PhpBB, Discourse
Messageries instantanées : Element, Skype, WhatsApp, Google Hangouts, Viber, Telegram
Réseaux sociaux numériques Outils de publication Wikis : Wikipédia
Blogs : Blogger, Skyblog
Sites de réseaux sociaux Réseaux sociaux numériques de contact Réseaux sociaux généralistes : Diaspora*, Facebook, MySpace, Twitter, VK
RĂ©seaux sociaux professionnels : LinkedIn, Viadeo
Univers virtuels : SecondLife, World of Warcraft
Réseaux sociaux numériques de contenu Micro-publication : Mastodon, Twitter, Pownce
Partage de vidéos : PeerTube, YouTube, DailyMotion, Vimeo, TikTok
Partage de photos : Flickr, Instagram, Pinterest
Partage de liens : Diigo, StumbleUpon, Scoop.it
Partage de musique : Soundcloud, Bandcamp, Deezer
Partage de critiques de livres : Goodreads, Babelio, SensCritique
Livecasting : Justin.tv, Twitch

Partage de code source : GitHub, GitLab

Bien sĂ»r, certains sites peuvent Ă©voluer et recouvrir plusieurs objectifs. Par exemple, bien que Facebook soit utilisĂ© initialement pour ses fonctionnalitĂ©s de mise en relation, les membres partagent Ă©galement de nombreux contenus. Par ailleurs, Twitter, bien qu’originalement dĂ©fini comme un rĂ©seau social numĂ©rique de contenu, est de plus en plus considĂ©rĂ© comme un rĂ©seau social numĂ©rique de contact, les fonctionnalitĂ©s de rĂ©seaux prenant une place grandissante dans les usages (contact interpersonnels, conversations).

Profil de l'utilisation des médias sociaux

Les médias sociaux sont utilisés par une grande partie de la population, en majorité par des jeunes.

Pourcentage des individus utilisant les médias sociaux par tranche d'ùge en France en 2018[15]
Âge Utilisateurs
12-17 ans 76%
18-24 ans 93%
25-39 ans 82%
40-59 ans 59%
60-69 ans 34%
70 ans et plus 14%

Shadow profiles

Certains médias sociaux collectent des données sur des personnes externes et non inscrites à leur service ; ce sont les données des Shadow profiles (profils fantÎmes)[16].

Description de différents médias sociaux

Réseau social numérique de contenu

On parle de RSN de contenu car ceux-ci offrent la possibilitĂ© aux utilisateurs de partager et de consulter des contenus vidĂ©os (YouTube), musiques (Deezer), photos (Flickr), art Conceptuel et art numĂ©rique (Deviant art, Fantia, Nco Nico, Kemono party, Twicomi, Naver ), jeux video ou mĂ©taverse (Second Life, Imvu, Habbo) et autres avec d’autres utilisateurs.

Réseau social numérique de contact

Deux types de RSN de contact peuvent ĂȘtre distinguĂ©s :

  • GĂ©nĂ©raliste : Ils correspondent aux sites comme Facebook oĂč les utilisateurs entretiennent des contacts avec d’autres utilisateurs afin de partager des expĂ©riences et de garder le contact dans le temps.
  • Professionnel : Les sites tels que Linkedin ou Viadeo offrent plutĂŽt aux utilisateurs la possibilitĂ© de se crĂ©er un rĂ©seau de contact professionnel et permettent d’entretenir une e-rĂ©putation sur le web susceptible d’ĂȘtre consultĂ©e par de futurs recruteurs ou partenaires.

Outils de publication

Il existe diffĂ©rents types d’outils de publication sur le web, ils peuvent se prĂ©senter sous la forme de plateformes de blog, plateformes de wikis et les portails de journalisme citoyen. L'utilisation du blog est importante au dĂ©but des annĂ©es 2000, mais est relĂ©guĂ©e au second plan avec l’arrivĂ©e du Web 2.0 et l'Ă©mergence du rĂ©seautage social.

WikipĂ©dia est l’outil de publication le plus visitĂ© chaque mois avec plus de 20 millions de visiteurs uniques mensuels. Le site Twitter est, Ă  son lancement, considĂ©rĂ© comme un outil de micro-publication dĂ» au faible nombre de caractĂšres autorisĂ©s dans un tweet (140). Il est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme un rĂ©seau social numĂ©rique de contact dans les annĂ©es 2010.

Outils de discussion

Les outils de discussion peuvent se présenter sous différentes formes : les forums, les systÚmes de messagerie instantanée et les systÚmes de VoIP. Ce sont des outils de conversation en ligne. Ils sont utilisés pour discuter à distance à la fois dans le cadre de la vie privée tout comme dans celui de la vie professionnelle et permettent d'harmoniser et de synchroniser le travail.

Le leader mondial en matiĂšre d’outil de discussion est le logiciel Skype. En effet, la popularitĂ© de ce logiciel n’a cessĂ© de croĂźtre depuis son lancement en 2003 et il a fini par supplanter Windows Live Messenger en matiĂšre d’outil de discussion qui Ă©tait le leader incontestĂ© avant l’arrivĂ©e de Skype. Cela a conduit au rachat de Skype par Microsoft en 2011 et contribuĂ© Ă  l’expansion du logiciel.

Le jeu en ligne massivement multijoueur peut Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un outil de discussion, bien que ce ne soit pas la principale caractĂ©ristique de ce type de logiciel.

Tendances

En janvier 2023, les médias sociaux les plus utilisés en France sont Facebook, WhatsApp et Instagram. Suivent ensuite Fb Messenger, Snapshap, TikTok, Twitter, Pinterest, Imessage, Linkedln, Skype, Discord, Telegram et Reddit[17] - [18].

Les métiers des médias sociaux

Si la plupart des médias classiques se sont progressivement dotés de fonctions traitant et gérant les activités dites "2.0" et de réseaux sociaux en ligne, le secteur des médias sociaux a développé de véritables nouveaux métiers, répondant à de nouvelles missions. La plupart du temps, ils reformulent cependant des fonctions préexistantes dans les médias classiques, les entreprises et connues dans le premier internet (1995-2000).

Le métier le plus symbolique de ce mouvement est le community manager (ou responsable de communautés), qui est, par exemple, le prolongement naturel du modérateur du début des années 2000, sur les forums en ligne notamment. Le social media editor (ou éditeur de médias sociaux) peut aussi s'apparenter à des fonctions de patrons ou éditeurs de presse dans le cadre de projets d'entreprise indépendants. Mais il peut aussi correspondre à des fonctions de directeur éditorial (ou directeur de rédaction) dans des groupes médias déjà installés, plus globaux et pluridisciplinaires.

Dans les rĂ©dactions de presse, le « journaliste-dĂ©veloppeur » s'est aussi imposĂ© non comme poste explicite, mais comme une tendance de profils en recrutement. Il rĂ©pond Ă  plusieurs besoins mĂȘlĂ©s : de la rĂ©daction de contenus et production multimĂ©dia (photo, audio, vidĂ©o) en ligne et pour les mĂ©dias sociaux; de la manipulation rĂ©guliĂšre d'outils et d'interfaces web 2.0; de la manipulation de code HTML notamment.

La notion de « journaliste-entrepreneur » est aussi apparue dans la foulĂ©e : elle tĂ©moigne d'un fait de l'Ă©poque oĂč de nombreux journalistes, perdant leur poste en rĂ©daction, se reconvertissent professionnellement. Ils Ɠuvrent ainsi comme consultants et/ou enseignants/formateurs en internet et mĂ©dias sociaux, et dĂ©veloppent des projets d'entreprises dĂ©diĂ©s Ă  leurs activitĂ©s et autres.

MĂ©dias sociaux et recrutement

Candidats

Si les candidats ont accĂšs Ă  plus d’informations sur les employeurs potentiels, les recruteurs ont eux aussi accĂšs Ă  davantage de renseignements sur ces derniers. La CNIL rappelle ainsi aux internautes qu’« une grande vigilance s'impose concernant la nature des donnĂ©es mises en ligne et le choix des personnes qui pourront y accĂ©der. En effet, la rĂ©putation de l'internaute peut ĂȘtre mise en cause, dans sa sphĂšre privĂ©e ou professionnelle » (CNIL, 2008).

D’aprĂšs une Ă©tude de RegionsJob (2011)[19], 44% des recruteurs indiquent faire des recherches[20] de type nom/prĂ©nom sur les candidats qui postulent chez eux et 8 % des recruteurs interrogĂ©s dĂ©clarent avoir Ă©cartĂ© un candidat Ă  cause de traces jugĂ©es nĂ©gatives trouvĂ©es en ligne. Les candidats doivent ainsi faire attention Ă  leur identitĂ© numĂ©rique et rĂ©putation numĂ©rique (e-rĂ©putation).

Employeurs

Les mĂ©dias sociaux reprĂ©sentent un dĂ©fi pour la marque employeur des entreprises. En effet, avec le dĂ©veloppement de ceux-ci, les internautes, et Ă  fortiori les candidats, ne sont plus de simples spectateurs. Beaucoup n’hĂ©sitent pas Ă  exprimer leurs opinions en ligne et Ă  remettre en question les Ă©metteurs traditionnels d’information.

Selon RegionsJob (2011)[19], en France, plus de 88 % des candidats interrogĂ©s indiquent se renseigner en ligne avant de postuler Ă  une offre d'emploi, et la moitiĂ© a dĂ©jĂ  abandonnĂ© l’idĂ©e de postuler Ă  la suite des informations trouvĂ©es. NĂ©anmoins, seuls 34 % des sondĂ©s sont allĂ©s chercher ces informations sur un rĂ©seau social professionnel, la plupart utilisant un moteur de recherche[19].

Une autre Ă©tude rĂ©vĂšle que 74 % des salariĂ©s pensent qu’il est facile d’endommager la rĂ©putation d’une entreprise sur les mĂ©dias sociaux. Ainsi, tout internaute peut potentiellement affecter la marque et la rĂ©putation d’un employeur sur des plateformes Ă©chappant Ă  leur contrĂŽle. Ces discussions existent dĂ©jĂ  “hors ligne”, mais les mĂ©dias sociaux permettent de toucher une audience bien plus large, augmentant ainsi les consĂ©quences pour la marque employeur.

Inversement, selon Martin et al. (2009), les mĂ©dias sociaux peuvent permettre aux professionnels RH de contribuer Ă  la stratĂ©gie et Ă  la rĂ©putation de l’entreprise, notamment via le dĂ©veloppement de la marque employeur.

À noter qu’une marque employeur peut ĂȘtre forte mais avoir une mauvaise image. Cela peut ĂȘtre le cas lors de crises comme des licenciements mĂ©diatisĂ©s. Ce fut par exemple le cas pour Danone lors de licenciement dans la branche Lu[21].

Les impacts des médias sociaux sur les jeunes

Avec le tournant du Web 2.0, l’aspect «collectif» prĂŽnant l’échange et le partage est mis de l’avant. L’internaute est donc devenu actif contrairement Ă  autrefois. Comme l’accent est mis sur l’identitĂ©, les utilisateurs interagissent par la mise en scĂšne de soi par les publications qu’ils font. Les informations privĂ©es sont mises Ă  la vue de tous et nous pouvons dire que ces plateformes permettent aux internautes de dĂ©couvrir ce qui les intĂ©resse via les publications de leur fil d’actualitĂ©[22]. Bref, ce nouveau type de rĂ©seaux sociaux apporte son lot d’impacts sur les jeunes, et ce, sous diffĂ©rents niveaux.

Tendance contradictoire de Facebook

Facebook propose une tendance contradictoire Ă  ses utilisateurs. D’une part, il met de l’avant une sollicitation constante lorsque nous devons constamment actualiser notre profil, publier nos informations personnelles ainsi qu’élargir notre rĂ©seau de contacts[23]. Lorsque nous utilisons les rĂ©seaux sociaux, nous devons consentir la collecte de nos donnĂ©es personnelles et par le fait mĂȘme accepter le risque de piratage qui est omniprĂ©sent. Parmi les sources de sollicitation, nous pouvons penser Ă©galement Ă  la publicitĂ© ciblĂ©e qui prend une place de plus en plus grande sur les mĂ©dias sociaux[22]. D’autre part, cette plateforme veut offrir des moyens de garder un certain contrĂŽle sur l’information partagĂ©e. Il est donc difficile de se situer dans cette tendance contradictoire proposĂ©e par Facebook[Note 1].

Sur le plan du sommeil

Les rĂ©seaux sociaux engendrent une augmentation du temps d’écran, ce qui peut entrainer de mauvaises rĂ©percussions sur la qualitĂ© du sommeil des consommateurs quotidiens. Les adolescents d’AmĂ©rique du Nord passent en moyenne 7 heures de leur journĂ©e devant un Ă©cran qui projette de la lumiĂšre bleue[24]. Cette partie du spectre de la lumiĂšre visible rĂ©duit la production de mĂ©latonine[25]. Lorsqu’il y a une diminution de cette hormone communĂ©ment appelĂ©e l’hormone du sommeil, il devient plus difficile de s’endormir et d’avoir un sommeil de qualitĂ©[22]. Une trop grande exposition Ă  la lumiĂšre bleue peut donc ĂȘtre la cause d’insomnies, de parasomnies et d’autres troubles. Un manque de sommeil rĂ©current peut gĂ©nĂ©rer plusieurs problĂšmes de santĂ©. Par exemple, des problĂšmes cardiovasculaires, un systĂšme immunitaire affaiblie, des problĂšmes de mĂ©moire, une baisse des capacitĂ©s physiques ainsi que des impacts nĂ©fastes sur le systĂšme reproducteur[26].


[1] L’ECUYER, Catherine « À combien de temps sont exposĂ©s nos enfants? » Dans la Presse, 18 avril 2001. https://www.lapresse.ca/debats/2021-04-18/pour-un-retour-a-la-realite/a-combien-de-temps-d-ecran-sont-exposes-nos-enfants.php

[2] BOSSO, Luca., FRANCIOILI, Paolo., MIR, Gorguine,. TORRIGIANI , Elio. (7 Janvier 2017) Impact des écrans sur le sommeil des adolescents suisses., (Université de Lausanne) https://www.unisante.ch/sites/default/files/upload/imco/imco2019-gr40-abstract-poster.pdf, page consultée le 9 novembre 2021.

[3] FRIEDMAN, Noah. What happens to your body and brain if you don’t get sleep, 2017, 4 minutes 39 secondes, https://www.youtube.com/watch?v=Y-8b99rGpkM&t=278s, consultĂ© le 15 novembre 2021.  

Sur la plan de la sociabilité

Certains rĂ©seaux sociaux facilitent le contact entre des relations dĂ©jĂ  existantes, d’autres sont plus larges, donc permettent les rencontres, entre autres, grĂące aux champs d’intĂ©rĂȘt commun. Cependant, on dit qu’il y a augmentation de «liens faibles», c’est-Ă -dire de simples connaissances ou bien des amis d’amis, au dĂ©pit des relations durables et solides[27]. Il y a prĂ©sence du phĂ©nomĂšne de rĂ©seautage compulsif qui se dĂ©crit comme Ă©tant la course Ă  avoir le plus d’amis et d’abonnĂ©s sur ces plateformes. Évidemment, il s’agit d’une valeur quantitative et non qualitative[22]. C’est pourquoi nous pouvons dire que les rĂ©seaux sociaux ne sont pas un moyen de renforcer la sociabilitĂ©. Les gros utilisateurs de Facebook sont aussi ceux qui sortent le plus avec leurs amis et leurs proches. On dit Ă©galement que ceux qui ont un entourage prĂ©sent sur les rĂ©seaux sociaux auront moins tendance Ă  Ă©tendre leur rĂ©seau social. Le type de personne pouvant le plus bĂ©nĂ©ficier de la rapiditĂ© et de la facilitĂ© d’utilisation de ces plateformes, sur le plan de la sociabilitĂ©, est l’individu ayant un moindre rĂ©seau de connaissances. Il trouvera plus d’opportunitĂ©s de se crĂ©er de nouvelles connaissances. L’influence des rĂ©seaux sociaux est dĂ©pendante du contexte social et gĂ©nĂ©rationnel. Si l’on se fie au dernier Ă©lĂ©ment, les jeunes ont plus tendance Ă  accepter des inconnus en amis et l’usage de Facebook leur permet aussi de rencontrer leurs amis et d'organiser des Ă©vĂ©nements[23]. De nos jours, la majoritĂ© de la population a un profil sur les plateformes d’Internet[22].

Sur le plan de la santé mentale

Les mĂ©dias sociaux peuvent avoir un effet assez toxique sur la santĂ© mentale des jeunes : Le cyberbullying qui est directement liĂ© aux rĂ©seaux sociaux, trouvant sa source dans ces plateformes. Les jeunes n’ont souvent pas la perception du danger et des conflits sur les rĂ©seaux sociaux. Cependant, la majoritĂ© d’entre eux sont capables de dĂ©finir la problĂ©matique qu’est le cyberbullying et sont conscients des consĂ©quences sur la victime. Il peut s’agir de dĂ©pression, d’anxiĂ©tĂ© ou bien d’isolement par exemple[28]. Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©es, la comparaison malsaine venant du fait que l’accent est mis sur l’identitĂ© et sur l’image que nous prĂ©sentons de nous-mĂȘmes, peut engendrer le mĂȘme type de consĂ©quences. Nous pouvons rajouter Ă  cela que l’estime de soi se trouve souvent amoindrie, puisque nous sommes constamment exposĂ©s Ă  des images d’individus prĂ©sentĂ©s sous leur meilleur jour[22]. DerniĂšrement, la cyberdĂ©pendance est un point Ă  ne pas nĂ©gliger, puisqu’elle peut avoir de nombreuses rĂ©percussions sur la santĂ© mentale, ainsi que les habitudes de vie d’une personne. Que ce soit l’alimentation, les Ă©tudes ou le sommeil par exemple. Elle se dĂ©finit comme Ă©tant un besoin compulsif de se brancher au rĂ©seau Internet et d’en faire une utilisation excessive[29].

Sur le plan de l'estime de soi

Le concept de « l’estime de soi » est ambiguĂ« puisqu’il s’agit d’une perception propre Ă  chacun(e) sur sa valeur physique et/ou psychologique. Cette notion suscite un fort intĂ©rĂȘt dans le grand public et occupe une position importante au sein de la pyramide de Maslow[30]. L’estime de soi reste toutefois complexe, car comme l’a analysĂ© Christina DorĂ©, professeure de l’universitĂ© de QuĂ©bec en Abitibi-TĂ©miscamingue, « le concept d’estime de soi est au cƓur des discussions des praticiens et des psychologues depuis sa conceptualisation par James en 1890, Ă©tant reconnu pour son rĂŽle-clĂ© tant au plan de la formation identitaire qu’au plan adaptatif[31]». L’estime de soi signifie la capacitĂ© de s’apprĂ©cier, avec ses qualitĂ©s et ses dĂ©fauts, de se sentir digne de recevoir de l’amour d’autrui, et de parvenir Ă  penser Ă  autre chose qu’à soi-mĂȘme. Une faible estime peut ĂȘtre associĂ©e Ă  la dĂ©pression, mais Ă  l’opposĂ©, un rehaussement de l’estime peut faire apparaĂźtre des traits de caractĂšres narcissiques chez un individu[30]. Ce trait de personnalitĂ© a Ă©tĂ© mis en lien avec l’utilisation des rĂ©seaux sociaux et en effet, « les analyses rĂ©vĂšlent que les conduites d’exposition de soi, le nĂ©vrosisme et le narcissisme sont positivement liĂ©s Ă  une utilisation problĂ©matique des rĂ©seaux sociaux, tandis que la conscience, l’agrĂ©abilitĂ© et l’estime de soi sociale lui sont nĂ©gativement associĂ©s[32] ».

Les médias sociaux dans la politique

Depuis les annĂ©es 2010, les mĂ©dias sociaux ont fait leur apparition dans la communication politique et sont apparus comme des outils de pouvoir. Ils sont autant utilisĂ©s par les acteurs politiques que par les Ă©lecteurs et proposent aujourd’hui un service et une utilisation diffĂ©rente des mĂ©dias dits traditionnels. Les mĂ©dias sociaux peuvent chambouler la vie sociale et politique d'un État.

La démocratisation de la parole et la participation au débat public

Les médias sociaux ont permis de libérer la parole. Ils ont permis au citoyen, quelle que soit sa position géographique ou son rang social de participer au débat public, de partager son opinion, d'exprimer ses idées et ainsi aider au jeu démocratique dans son pays. Le citoyen a la possibilité de faire entendre sa voix et qu'elle soit prise en compte. Il peut ainsi se prononcer sur les conditions de vie sociale, la gouvernance locale, l'alternance démocratique[33].

En juin 2015, lors d'une confĂ©rence, l'Ă©rudit Umberto Eco reconnaĂźt ces aspects positifs mais observe aussi Ă  travers eux un risque de populisme numĂ©rique et d'idiocratie : « Les rĂ©seaux sociaux ont donnĂ© le droit Ă  la parole Ă  des lĂ©gions d’imbĂ©ciles qui avant ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort Ă  la collectivitĂ©. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui ils ont le mĂȘme droit de parole qu’un prix Nobel »[34] - [35].

La facilité d'accÚs du citoyen à l'information

Les mĂ©dias sociaux sont devenus une source essentielle d'information pour les internautes. De plus, l’utilisation des mĂ©dias sociaux a permis de briser la barriĂšre sociale entre acteurs politiques et Ă©lecteurs qui s’était formĂ©e ces derniĂšres annĂ©es. On peut constater qu'en 2017 en France, Facebook comporte 31 millions d'utilisateurs actifs, Twitter en comporte 14,1 millions et Youtube, 26 millions d'utilisateurs[36]. Ces mĂ©dias sociaux sont en tĂȘte de la nouvelle information sur l'actualitĂ©. Également, les rĂ©seaux sociaux Ă©tant utilisĂ©s majoritairement par les jeunes, cela permet de les sensibiliser Ă  la vie politique. L'utilisation de mĂ©dias sociaux dans la politique modernise donc les sociĂ©tĂ©s. De plus, grĂące Ă  l'apparition du moyen de smartphone, les internautes ont plus de facilitĂ© Ă  accĂ©der aux mĂ©dias sociaux afin d'ĂȘtre emmenĂ© vers des contenus d'informations. En plus, l'accĂšs Ă  l'information est simple et gratuit. Sans attendre, les utilisateurs peuvent avoir accĂšs aux contenus 24H/24[37]. NĂ©anmoins, mĂȘme si les mĂ©dias sociaux donnent une certaine accessibilitĂ© Ă  l'information, ces derniĂšres peuvent ĂȘtre corrompues et erronĂ©es, ce qui donne naissance Ă  des fake news. C'est pourquoi, il est important de vĂ©rifier les sources de toutes informations.

Les menaces des médias sociaux sur la démocratie

L'essor des rĂ©seaux sociaux, en accompagnant la dĂ©mocratie numĂ©rique, participe Ă  la revitalisation des pratiques dĂ©mocratiques mais ces rĂ©seaux « peuvent desservir la dĂ©mocratie, en polarisant plus encore les opinions, en facilitant les manipulations, en exacerbant les tensions. MĂȘme si l’offre d’informations est toujours plus abondante, se posent les deux problĂšmes de la vĂ©ritĂ© et du pluralisme[38] ».

Les mĂ©dias sociaux peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme un outil pour manipuler l'opinion politique, ce qui est contraire aux valeurs de la dĂ©mocratie. Cela peut ĂȘtre un danger pour la dĂ©mocratie car si un rĂ©gime politique autoritaire se dĂ©veloppe et cherche Ă  manipuler des personnes sur les rĂ©seaux sociaux, il peut faire en sorte de mettre beaucoup de personnes de son cĂŽtĂ© et donc de fragiliser la dĂ©mocratie.

De plus, il est difficile pour les États de contrĂŽler et de se dĂ©fendre sur le cyberespace, car il existe un rĂ©el vide juridique. Le droit ne prĂ©voit pas de lois pour leur dĂ©fense.

Dans le monde entier, on assiste Ă  une attaque contre la dĂ©mocratie. La plupart des pays visĂ©s tiennent des Ă©lections dĂ©mocratiques. Par exemple, les États-Unis ont traversĂ© une crise de confiance envers la dĂ©mocratie. Le 6 janvier 2021, l'assaut du Capitole a tĂ©moignĂ© du danger que peuvent avoir les rĂ©seaux sociaux sur la dĂ©mocratie. En effet, le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump a incitĂ© sur les rĂ©seaux sociaux ses partisans Ă  aller au Capitole et l'envahir pendant la rĂ©union de confirmation du rĂ©sultat de l'Ă©lection du 3 novembre 2020 par le congrĂšs. Les partisans pro-Trump ont donc envahi les capitoles, ont brisĂ© des fenĂȘtres, beaucoup ont Ă©tĂ© armĂ©s. Cet assaut a une forte signification symbolique car l'attaque contre le Capitole est une attaque indirecte contre la dĂ©mocratie. Dans ce cas, les rĂ©seaux sociaux ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour manipuler une population, afin d'agir contre la dĂ©mocratie.

L'interaction avec les politiques

Les mĂ©dias sociaux offrent aux acteurs et aux institutions politiques, ainsi qu'Ă  la population, des possibilitĂ©s d'interaction. GrĂące aux mĂ©dias sociaux, la communication n'est plus uniquement verticale. C'est-Ă -dire de l'institution ou du politique au citoyen. DĂ©sormais, la communication est horizontale. Elle permet donc au citoyen de rĂ©agir directement Ă  l'information ou au point de vue politique. Pour les politiciens, c'est un moyen privilĂ©giĂ© de diffusion de leurs messages politiques. La forte interactivitĂ© ainsi que le fait de pouvoir soigner son image et fĂ©dĂ©rer une communautĂ© par le biais de ces mĂ©dias sociaux sont les facteurs pouvant expliquer le succĂšs de ces derniers dans la communication politique. Mais aussi, de dĂ©couvrir les domaines d'intĂ©rĂȘt, les besoins des populations et de constituer des rĂ©seaux de soutien[39]. Par exemple, c'est le cas des gilets jaunes. Durant l'annĂ©e 2018, les gilets jaunes ont pu bĂ©nĂ©ficier des mĂ©dias sociaux afin de s'informer. 59% se dĂ©finissant comme "gilet jaune" s'informe sur les rĂ©seaux sociaux dont Facebook, Twitter et les sites de vidĂ©os en ligne dont YouTube[40].

Cependant les mĂ©dias mĂ©diaux peuvent ĂȘtre eux-mĂȘmes sources de problĂšmes quand ils sont mal utilisĂ©s. Leur utilisation dans la communication politique reprĂ©sente Ă©galement certains risques non nĂ©gligeables. La vĂ©racitĂ© des informations publiĂ©es et relayĂ©es ainsi que l’apparition de comptes automatisĂ©s sont autant de problĂšmes reprĂ©sentant les faiblesses de ces mĂ©dias. De plus, l’utilisation des mĂ©dias sociaux par les acteurs politiques risque Ă©galement de dĂ©tĂ©riorer la qualitĂ© du dĂ©bat de fond, les Ă©lecteurs se basant davantage sur l’image que le candidat se construit (Instagram) et non plus sur les idĂ©es de fond de ce dernier.

Usurpations d'identité et imposteurs

Dans certains cas, il peut arriver que certaines personnes ou entreprises usurpent une ou plusieurs identitĂ©s afin de promouvoir un point de vue. En particulier certaines thĂ©ories accrĂ©ditent certaines entreprises russes d'avoir utilisĂ© de ce stratagĂšme pour influencer les Ă©lections des États-Unis en 2016[41].

Les médias sociaux dans le commerce

Les médias sociaux prennent de plus en plus de place dans la vie des entreprises, que ce soit dans leur gestion, le marketing, les publicités, les communications, les profits, etc. En effet, « aujourd'hui, on ne se demande plus si l'on « devrait » utiliser les médias sociaux pour faire connaßtre notre entreprise, mais bien « comment » s'y prendre »[42]. Le tout est maintenant possible grùce à l'apparition du Web 2.0 en 2004[43]. Sa création est due à l'augmentation considérable du nombre d'utilisateurs[44]. Celui-ci laisse davantage de pouvoir et de possibilités aux internautes ainsi qu'aux échanges sociaux entre ceux-ci[43]. Sa création se décrit en tant que regroupement des différentes pages internet en une seule, en l'apparition de communautés en ligne, des réseaux sociaux, de l'accÚs au service Web et des échanges sur les wikis[45].

Le web 2.0 a été instauré dans le but de promouvoir les réflexions et d'amener de nouvelles idées[45]. Les réseaux sociaux ont donc apporté de nombreuses opportunités aux firmes telles que; l'engagement, les regroupements sur les pages internet, l'accentuation des relations avec le client, les actes de communications viraux, l'atteinte d'une plus grande clientÚle, le site Web devenu un lieu de regroupement pour les clients, l'amélioration de l'expérience client pour attirer l'émerveillement de la marque, la divulgation du lancement des nouveautés, l'incitation d'anciens consommateurs à encourager l'entreprise en ligne, l'essaie de nouveaux concepts marketing, l'introduction de marchés différents et nouveaux, l'accélération des différentes promotions de la marque et interrelié les aspects de l'entreprise pour la personnifier, le tout à faibles coûts[42].

Ensuite, pour ce qui est des éléments à tenir compte, la planification est trÚs importante. En effet, il faut prévoir le temps qui sera nécessaire à cette activité ou le temps alloué à trouver une personne-ressource spécialisée dans le domaine du marketing des réseaux sociaux ainsi que les coûts reliés à cette personne. Il faut aussi déterminer les personnes qui seront en charge de l'activité dans l'équipe et la formation qu'ils devront suivre réguliÚrement afin de rester à l'affut des derniÚres tendances et avancés.

Enfin, il y a le temps consacrĂ© au suivi de l'expĂ©rience ainsi que son Ă©volution et des rĂ©sultats obtenus. Ceci permettra de peaufiner la stratĂ©gie marketing courante afin d'aller chercher encore plus de clients[42]. Plus de quatre milliards d'internautes utilisent les rĂ©seaux sociaux dans le monde en 2021, d'oĂč l'importance d'avoir une visibilitĂ© sur internet pour les entreprises[46]. Des recherches ont dĂ©montrĂ© que 80% du temps, les consommateurs ont fait des recherches sut internet avant de se procurer un produit, faisant ainsi confiance au point de vue des autres acheteurs[44].

De plus, les firmes peuvent maintenant avoir accĂšs Ă  des donnĂ©es en lien avec les achats faits par les consommateurs, leurs comportements, leurs goĂ»ts, ainsi que leurs commentaires. Ils ont aussi accĂšs Ă  d'incroyables outils, comme des analyses statistiques de leurs publicitĂ©s marketing, des donnĂ©es sur leurs clients actuels et futurs, etc. Les publicitĂ©s en ligne sont offertes Ă  faibles coĂ»ts[47]. Par contre, ils ont le dĂ©savantage d'ĂȘtre imprĂ©visibles. En effet, un concept qui fonctionne bien pour une entreprise ne fonctionnera pas nĂ©cessairement bien pour une autre[47].

Des sociĂ©tĂ©s comme Facebook disposent de traceurs sur au moins un tiers des sites web, et connaissent les intentions d'achat ou de vote des internautes avant les internautes eux-mĂȘmes. Ces connaissances des utilisateurs sont vendues Ă  des tiers selon le modĂšle Ă©conomique Ă©tabli[48].

Elaborer une stratĂ©gie social media est devenu indispensable pour ces entreprises tiers qui souhaitent diffuser de la publicitĂ© ciblĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux. Chaque mĂ©dia social a un usage diffĂ©rent auprĂšs des utilisateurs, d’oĂč l’importance pour ces entreprises de bien choisir le rĂ©seau social sur lequel elles souhaitent communiquer avec leurs futurs clients[49].

Structure Ă©conomique des plateformes

Pour comprendre l’économie de plateforme, il faut d’abord dĂ©finir l’économie de partage qui est une Ă©conomie qui est stimulĂ©e par exemple par le troc, l’échange de services et de rencontre. La mutualitĂ© de ses Ă©changes en est la caractĂ©ristique principale.

L'économie de plateforme catégorise de façon logique les rÎles selon les marchés, comme : les consommateurs et les fournisseurs de biens ou de services. Les rÎles étant fixés, les plateformes deviennent compétitives en comparaison aux marchés traditionnels.

Qu’est-ce qu’une plateforme? «Une plateforme est une offre technique et commerciale diffusĂ©e dans un environnement numĂ©rique contrĂŽlĂ© par un chef d’orchestre qui est le pivot de la mise en relation entre offreurs et demandeurs d’un bien ou d’un service.»[50] À la suite de quoi, pour produire des revenus, la plateforme doit ĂȘtre attirante, fonctionnelle et sĂ©curisĂ©e pour attirer les revenus publicitaires et de remises sur les Ă©changes, autant pour le vendeur que pour l’acheteur.

L’économie de plateforme a aussi apportĂ© deux changements majeurs au systĂšme traditionnel du marchĂ© biface. PremiĂšrement, des plateformes, dont le simple rĂŽle est de mettre en contact les vendeurs et les clients, ont fait leur apparition et ont profitĂ© de l’effet de rĂ©seau, ce qui leur a permis Ă  la fois de prendre de l’expansion rapidement et d’isoler la multitude d’offres et de demandes sur le marchĂ©. DeuxiĂšmement, elles ont commencĂ© Ă  faire usage des algorithmes publicitaires afin de vendre les habitudes de consommation des demandeurs aux fournisseurs de produits et services.

Algorithme publicitaire

Un algorithme publicitaire c'est «l'extraction automatisĂ©e d’informations pertinentes depuis des bases de donnĂ©es massives Ă  des fins de prĂ©vision ou d’exclusion (consommation, risques, fidĂ©lisation, dĂ©finition de clientĂšles nouvelles
)»[51]

De la collecte de donnĂ©es Ă  son utilisation concrĂšte par le gouvernement, les entreprises, les scientifiques et mĂȘme les individus, il est composĂ© de trois processus trĂšs importants, la dataveillance en est le premier et est une collecte massive de donnĂ©es anonymes et non subjectives qui proviennent de tous les types de recherches faites sur les pages web. Ensuite il y a le datamining qui est le regroupement de ces donnĂ©es Ă  partir de corrĂ©lations subtiles entre elles par des hypothĂšses. Pour finir on retrouve le profilage algorithmique qui est en son sens l'utilisation des statistiques produites au prĂ©alable afin d’anticiper les comportements humains et d’en crĂ©er une norme gĂ©nĂ©rale dĂ©pourvue de tout profilage discriminatoire.

Ces trois processus, que l’algorithme publicitaire utilise, sont d’autant diffĂ©rents, mais ils ont besoin de chacun d’eux pour exister et donner les meilleures probabilitĂ©s statistiques Ă  chaque demande, recherche, message provenant de l’espace internet. Les entreprises les utilisent donc pour obtenir, corriger et bonifier leurs publicitĂ©s et leurs offres de services et les adaptent plus facilement Ă  la clientĂšle ciblĂ©e.

Notes et références

Notes

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Voir aussi

Articles connexes

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Filmographie

Liens externes

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