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PeerTube

PeerTube (/piʁ.tjub/[alpha 1] en français ou /ˈpÉȘə tjuːb/[alpha 2] en anglais) est un logiciel libre d'hĂ©bergement de vidĂ©o dĂ©centralisĂ© permettant la diffusion en pair Ă  pair, et un mĂ©dia social sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, regarder, commenter, Ă©valuer et partager des vidĂ©os en streaming. Il est crĂ©Ă© en 2015 et est dĂ©veloppĂ© depuis 2017 par Framasoft. Il fonctionne sur le principe d'une fĂ©dĂ©ration d'instances hĂ©bergĂ©es par des entitĂ©s autonomes[3]. Son objectif est de fournir une alternative aux plateformes centralisĂ©es telles que YouTube, Vimeo[4] - [5] et plus rĂ©cemment Twitch avec l'ajout de la prise en charge de la diffusion en direct[6].

PeerTube
Description de l'image Logo PeerTube long accented.svg.
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Page d'accueil typique d'une instance PeerTube, montrant les vidéos du moment
Informations
Développé par Framasoft
PremiĂšre version 0.0.1-alpha ()
DerniĂšre version 5.2.0 ()[1]
DĂ©pĂŽt github.com/Chocobozzz/PeerTube
État du projet DĂ©veloppement actif
Écrit en TypeScript
SystĂšme d'exploitation Linux et Unix
Environnement Multiplateforme
Formats lus MPEG-4 Part 14, WebM, 3GPP (d), 3GPP2 (d), FLV (d), Windows Media Video (d), Audio Video Interleave, Format de fichier Quicktime (en), NUT Container, MPEG-1 program stream (d), MPEG Transport Stream, F4V (d), Video Object et .m2ts
Formats Ă©crits MPEG-4 Part 14
Langues Multilingue (28 langues)[2]
Type Application web
Politique de distribution gratuit
Licence AGPL-3.0+
Documentation docs.joinpeertube.org
Site web https://joinpeertube.org

En 2021, environ 80 000 utilisateurs utilisent chaque mois une instance PeerTube. L'ensemble accueille alors plus de 360 000 vidĂ©os et diffuse prĂšs de 18 695 387 vues[7].

Fonctionnement

PeerTube se prĂ©sente comme une application web, installable sur un serveur indĂ©pendant des autres pour ce qui est de l'aspect du site, la gestion des comptes, abonnements, « bouton j'aime » et listes de vidĂ©os. Ces instances peuvent toutefois partager les mĂȘmes vidĂ©os entre elles en s’accordant sur leurs conditions de diffusions, formant ainsi des fĂ©dĂ©rations.

Les fédérations d'instances étant asymétriques, les vidéos d'une instance sont visible chez celles qui la suivent, sans que l'inverse ne s'applique sans qu'elle ne les suive explicitement. Les vidéos restent stockées chez leurs instances d'origine ; la duplication se fait par l'action de l'administrateur d'une instance souhaitant aider une autre instance à servir ses vidéos, incitant à créer des fédérations mettant en commun leur bande passante.

Les fĂ©dĂ©rations sont indĂ©pendantes les unes des autres, ce qui peut permettre l’existence de regroupements variĂ©s et plus ou moins spĂ©cifiques dans leurs thĂ©matiques, politiques de modĂ©ration ou plugins apportant des fonctionnalitĂ©s supplĂ©mentaires. Cette indĂ©pendance couplĂ©e Ă  la redondance communautaire du stockage de vidĂ©os additionnĂ© du pair-Ă -pair lors du visionnage permet Ă  PeerTube de supporter des charges autrement fatales Ă  des serveurs plus modestes.

Au-delà du réseau PeerTube, le logiciel est interopérable avec d'autres réseaux et logiciels, comme les serveurs ActivityPub de microblogage, les clients BitTorrent pour le partage de vidéos ou les clients RSS pour suivre les nouvelles vidéos et commentaires.

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Historique

En 2015, ne trouvant pas de service web auto-hébergeable proposant des fonctionnalités similaires à YouTube, Chocobozzz, alors étudiant, développe un premier prototype de plateforme décentralisée[8] reposant alors essentiellement sur WebTorrent pour distribuer la charge de diffusion de vidéos[9].

En 2017, il est contacté par Framasoft qui cherche alors à développer une autre possibilité que les plateformes centralisées dans le cadre de sa feuille de route Contributopia[10]. L'association l'embauche et lui fournit les moyens nécessaires pour développer le projet[9].

DĂ©but 2018, Framasoft lance un financement participatif sur KissKissBankBank[11]. Une premiĂšre version bĂȘta publique est lancĂ©e en et la sortie de la premiĂšre version stable a lieu en . En , quelques mois aprĂšs la premiĂšre version bĂȘta, 113 instances du logiciel sont accessibles sur le web, hĂ©bergeant alors plus de 10 000 vidĂ©os[12].

Fin , diffĂ©rentes chaĂźnes vidĂ©os YouTube, dont celle de la Fondation Blender[13], l'OpenCourseWare du MIT[14] ou encore Human Beatbox, se trouvent bloquĂ©es avec un message laissant penser Ă  des problĂšmes de violation de copyright. Google annonce des changements de licence aprĂšs la coupure, obligeant les chaĂźnes comportant plus de 100 000 abonnĂ©s Ă  activer la monĂ©tisation (par la publicitĂ©)[15]. D'aprĂšs la Fondation Blender, Google l'aurait activĂ©e automatiquement pour sa chaĂźne, la poussant Ă  crĂ©er sa propre instance PeerTube[16] - [17]. Le , la campagne de financement atteint l'objectif minimal de 20 000 euros, et finit le avec 53 100 euros, au-dessus du second objectif[11] - [18].

Sepia, mascotte de Peertube.

En , PeerTube passe en v2.0[19] et officialise sa mascotte : Sepia[20].

En , un second financement participatif progressif en quatre Ă©tapes est lancĂ© de juin Ă  novembre 2020, cette fois sans passer par KissKissBankBank mais gĂ©rĂ© seulement par Framasoft. Il a pour objectif la sortie d’une troisiĂšme version majeure incluant une recherche globale entre les instances, des outils de modĂ©ration, la gestion de plugins, de listes de lecture, et la diffusion en direct[21] - [22]. Fin octobre, le projet Debian fait une donation de 10 000 euros[23], juste avant une clĂŽture de la campagne pour 68 262 euros[6], dĂ©passant ainsi l'objectif initial de 60 000 euros.

En janvier 2021, PeerTube passe en v3.0[24].

Le ministĂšre français de l'Éducation nationale a financĂ© des fonctionnalitĂ©s d'Ă©dition vidĂ©o de la version 4.2 dans le cadre du projet apps.education.fr pilotĂ© par la Direction du numĂ©rique pour l'Ă©ducation[25].

En 2022 l'Union Européenne ouvre sa propre instance PeerTube[26].

Fonctionnalités

Technologies vidéo

PeerTube accepte les formats vidéos supportés nativement par les navigateurs, et si le transcodage est activé, ne génÚre de vidéos qu'au format H.264 / MPEG-4 AVC. Depuis 2019, la diffusion par WebTorrent est supplantée par une version pair à pair de HLS[27].

Moyen de diffusion

PeerTube diffuse toujours l'ensemble des versions d'une vidéo via HTTP, assurant l'interopérabilité de clients simples. Cependant les navigateurs web sont amenés à utiliser la technologie WebTorrent pour lire une vidéo pour en répartir la charge en bande passante du serveur[28] avec d'autres navigateurs. Chaque instance PeerTube comporte ainsi un tracker torrent et chaque navigateur web visionnant une vidéo par ce moyen va automatiquement la repartager tant qu'elle visionne la vidéo. Ce mécanisme est désactivable, tant par l'administrateur que par le visiteur.

Depuis 2019, une version pair à pair d'HLS[27] est prévue pour remplacer WebTorrent afin de mieux supporter la lecture de vidéos de taille importante, ou la diffusion en direct. Depuis 2021, c'est le moyen de diffusion activé par défaut sur les nouvelles instances de PeerTube. Les deux moyens de diffusions peuvent coexister, au prix d'un stockage doublé.

Mise en ligne

Les comptes d'un serveur PeerTube peuvent ĂȘtre limitĂ©s par un quota correspondant Ă  la taille gĂ©nĂ©rĂ©e par la vidĂ©o mise en ligne, mais les utilisateurs ne sont pas systĂ©matiquement limitĂ©s Ă  leur crĂ©ation, contrairement aux nouveaux utilisateurs sur YouTube. Le choix dĂ©pend essentiellement de l'administrateur de l'instance, de mĂȘme que la taille maximale d'une vidĂ©o pouvant ĂȘtre mise en ligne, par dĂ©faut fixĂ©e Ă  8 Go. Les serveurs l'ayant activĂ© permettent aussi aux utilisateurs de diffuser des vidĂ©os en direct depuis 2021.

PeerTube accepte presque tous les formats et encodages vidĂ©o courants, comme MPEG-1, MPEG-2, H.264 AVC, H.265 HEVC, VC-1, VP8, VP9, et AV1 pour la vidĂ©o et MP3, AAC, FLAC, Vorbis, Opus, et Dolby Digital (AC-3) pour l'audio. GrĂące Ă  l'usage sous-jacent de Ffmpeg, presque tout conteneur peut ĂȘtre mis en ligne sur les instances ayant activĂ© le transcodage. Une recommandation est faite quant Ă  la mise en ligne de vidĂ©os afin de permettre la diffusion du mĂ©dia en attente de son transcodage final : dĂ©but 2021, cette recommendation indique H.264 AVC pour la vidĂ©o, AAC pour l'audio, dans un conteneur MP4 utilisant faststart.

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Fédération

PeerTube utilise également le protocole ActivityPub, un standard du W3C, afin de permettre un partage d'information avec d'autres services décentralisés comme Mastodon (e.g. un compte Mastodon peut commenter une vidéo publiée sur une instance PeerTube). Cela permet d'avoir un « écosystÚme » de plateformes décentralisées en opposition aux systÚmes centralisés et notamment des GAFAM[29]. Cet écosystÚme se veut davantage résistant à la censure et aux attaques sur le réseau, les services centralisés étant considérés comme des points de défaillance.

Chaque serveur PeerTube peut hĂ©berger un nombre de vidĂ©os en rapport avec les ressources allouĂ©es (espace de stockage en particulier). Tout l'intĂ©rĂȘt du systĂšme repose sur la fĂ©dĂ©ration des instances PeerTube : chaque serveur peut s'abonner Ă  d'autres serveurs, dont il va redistribuer les vidĂ©os. Cette mise en rĂ©seau permet ainsi d'hĂ©berger un grand nombre de vidĂ©os sans nĂ©cessiter d'infrastructures Ă©quivalentes Ă  celles des gĂ©ants du web.

Limites

Si la nature dĂ©centralisĂ©e du rĂ©seau d'instance PeerTube le rend rĂ©silient et lui permet de s'adapter Ă  des communautĂ©s d'intĂ©rĂȘt variĂ©es, elle crĂ©e des problĂšmes techniques intrinsĂšquement diffĂ©rents de ceux de ses homologues centralisĂ©s.

DĂ©couverte de contenus

Le moteur de recherche de chaque instance n'a connaissance que des vidĂ©os locales et de celles des instances suivies. Pour trouver une vidĂ©o provenant d'une instance trĂšs peu suivie, il peut ĂȘtre nĂ©cessaire d'effectuer une mĂȘme recherche dans un grand nombre d'instances. Cela peut s'avĂ©rer hasardeux et fastidieux, surtout pour un nĂ©ophyte. Pour combler ce manque Framasoft a mis en place en septembre 2020 le serveur SepiaSearch qui permet de faire des recherches sur l'ensemble des instances PeerTube qui lui sont connues, lui-mĂȘme une instance du logiciel open source search-index.

De mĂȘme, le systĂšme de recommandation de vidĂ©os et de comptes ne peut se faire comme sur YouTube, oĂč les suggestions convergent vers du contenu dĂ©jĂ  aimĂ© par des comptes Ă  l'historique similaire[30], selon un algorithme inadaptĂ© Ă  des instances PeerTube par nature trop petites pour l'usage de modĂšles statistiques se reposant sur l'usage massif de donnĂ©es.

SystĂšme publicitaire

Un certain nombre de vidĂ©astes diffusant des vidĂ©os s'attendent dĂ©sormais Ă  ce que la plateforme oĂč ils diffusent leur vidĂ©o les rĂ©munĂšre, sur le modĂšle popularisĂ© par YouTube. PeerTube ne dispose cependant pas de systĂšme similaire par dĂ©faut, jugeant qu'il n'est viable qu'Ă  l'Ă©chelle d'une grande plateforme et en ciblant les utilisateurs pour garantir un prix par vue correct[31], et qu'il dĂ©forme la dynamique des recommandations en alignant son intĂ©rĂȘt avec celui de rĂ©gies publicitaires[32], empĂȘchant de le transposer directement Ă  PeerTube.

La mise en place de publicité est possible, l'administrateur doit alors installer une extension[33], qui ne s'applique cependant pas à la diffusion sur les autres instances. Les meilleurs moyens d'obtenir un revenu restant la sponsorisation des vidéos et l'appel aux dons - ce dernier étant mis en avant dans l'interface de visualisation d'une vidéo.

Notes et références

Notes

  1. Prononciation en français de France standardisé retranscrite selon la méthode de l'alphabet phonétique international (API).
  2. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la méthode de l'alphabet phonétique international (API).

Références

  1. « https://github.com/Chocobozzz/PeerTube/releases/tag/v5.2.0 », (consulté le )
  2. « Liste de langues traduites », sur weblate.framasoft.org
  3. Vincent Hermann, « PeerTube : le « YouTube dĂ©centralisĂ© » passe en bĂȘta publique », Next Inpact,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Camille Suard, « PeerTube veut devenir l'alternative française et décentralisée à YouTube », sur 01net.com, (consulté le ).
  5. Dominique Desaunay, « Vidéos à la demande: PeerTube, un anti-YouTube plus libre? », sur rfi.fr, Radio France Internationale, (consulté le ).
  6. Vincent Hermann, « PeerTube v3 déploie son moteur de recherche et la diffusion en direct P2P », sur www.nextimpact.com, (consulté le )
  7. (en) Framasoft, « Statistiques du réseau PeerTube », sur instances.joinpeertube.org (consulté le ).
  8. Pauline Verge, « PeerTube, une tentative d'alternative française et décentralisée à YouTube » AccÚs libre, sur Le Figaro, (consulté le )
  9. HélÚne Chevallier, « FramaTube, l'alternative libre à YouTube » AccÚs libre, sur France Inter, (consulté le )
  10. Framasoft, « Contributopia : dégoogliser ne suffit pas » AccÚs libre, sur Framablog, (consulté le )
  11. « PeerTube, a free and federated video platform » AccÚs libre, sur KissKissBankBank (consulté le )
  12. (en) Framasoft, « Statistiques du réseau PeerTube », sur instances.joinpeertube.org (consulté le ).
  13. (en) Francesco Siddi et Ton Roosendaal, « YouTube Blocks Blender Videos Worldwide », sur blender.org, (consulté le )
  14. (en) MIT OpenCourseWare, « Statement on OCW Videos Blocked on YouTube », sur www.ocw-openmatters.org, (consulté le )
  15. (en) Ernesto Van der Sar, « YouTube’s Blocks MIT Courses, Blender Videos, and More (Updated) », sur torrentfreak.com, (consultĂ© le )
  16. (en) Ernesto Van der Sar, « PeerTube: A ‘Censorship’ Resistent YouTube Alternative », sur torrentfreak.com, (consultĂ© le )
  17. (es) David Onieva, « Cuando YouTube falla para los creadores de contenidos, pueden migrar a otra plataforma que les dé un mayor control », sur adslzone.net, (consulté le )
  18. Bastion Lion, « PeerTube, le « YouTube décentralisé », réussit son financement participatif » AccÚs libre, sur Le Monde, (consulté le )
  19. Vincent Hermann, « PeerTube 2.0 : protocole vidéo HLS, plugins, listes d'extraits et des idées pour la suite » AccÚs libre, sur Nextinpact, (consulté le )
  20. (en) Pouhiou, « PeerTube's mascot », sur framacolibri.org,
  21. « Nos plans pour PeerTube v3 : collecte perlée, du live pour cet automne », sur Framablog, (consulté le )
  22. « Une feuille de route en 4 étapes », sur Framablog (consulté le )
  23. Debian Project publicity team, « Don de Debian pour le développement de Peertube », sur bits.debian.org, (consulté le )
  24. « PeerTube v3 : ça part en live », Framablog,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  25. Thierry Noisette, « Libre et open source express: CitĂ©Libre de Paris, Éducation nationale et PeerTube, migration vers GNU/Linux, Microsoft et GNOME », sur ZDNet France, (consultĂ© le )
  26. « L’Union europĂ©enne lance deux nouvelles plateformes de rĂ©seaux sociaux », sur touteleurope.eu, (consultĂ© le )
  27. (en) Chocobozzz, « Documentation de l'architecture de PeerTube », sur Framagit (consulté le )
  28. « PeerTube, une plate‐forme Web de vidĂ©os fĂ©dĂ©rĂ©e utilisant le P2P - LinuxFr.org », sur linuxfr.org, (consultĂ© le ).
  29. « PeerTube - l’hĂ©bergement libre de vidĂ©os est sur les rails », sur ZDNet France (consultĂ© le ).
  30. (en) Paul Covington, Jay Adams et Emre Sargin, « Deep Neural Networks for YouTube Recommendations », Proceedings of the 10th ACM Conference on Recommender Systems, ACM,‎ , p. 1-2 (DOI 10.1145/2959100.2959190, lire en ligne)
  31. (en) Mathias BĂ€rtl, « YouTube channels, uploads and views: A statistical analysis of the past 10 years », Convergence: The International Journal of Research into New Media Technologies,‎ (DOI 10.1177/1354856517736979, lire en ligne)
  32. (en) Framasoft, « PeerTube FAQ: Are you going to support advertisments? », sur github.com,
  33. « plugin koukoku », de développement du plugin expérimental koukoku d'ajout de publicité

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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