Huile de palme
Lâhuile de palme est une huile vĂ©gĂ©tale extraite de la pulpe des fruits du palmier Ă huile (Elaies guineensis), un arbre originaire d'Afrique tropicale dont est aussi tirĂ©e lâhuile de palmiste, extraite du noyau de ses fruits.
Huile de palme | |
Huile de palme au Ghana. | |
Identification | |
---|---|
No CAS | |
No ECHA | 100.029.376 |
No CE | 232-316-1 |
Propriétés chimiques | |
Indice dâiode | 44 â 58[1] |
Indice dâacide | 10[2] |
Indice de saponification | 195 â 205[1] |
MatiĂšres non saponifiables | 0,5 %[1] |
Acides gras libres | 3 % Ă 5 %[1] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 36 à 40 °C[1]
j |
Propriétés optiques | |
Indice de rĂ©fraction | 1,453 â 1,456[1] |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
L'IndonĂ©sie et la Malaisie sont aujourd'hui les principaux pays producteurs mondiaux de ce fruit, et concentrent Ă eux deux plus de 85 % de la production. Avec plus de 50 millions de tonnes produites chaque annĂ©e, c'est l'huile vĂ©gĂ©tale la plus consommĂ©e au monde (35 % de la consommation mondiale en 2017). IngrĂ©dient traditionnel des cuisines d'Afrique, d'AmĂ©rique du Sud et d'Asie, elle est actuellement massivement utilisĂ©e dans les pays non producteurs pour la fabrication d'aliments transformĂ©s, en remplacement des graisses animales (saindoux, beurreâŠ) et des huiles vĂ©gĂ©tales hydrogĂ©nĂ©es (dites trans). Ă ce titre, elle est aussi devenue Ă la fin du XXe siĂšcle et au dĂ©but du XXIe siĂšcle l'un des symboles des problĂšmes ou limites rencontrĂ©s par l'agroindustrie monoculturale et le « capitalisme agraire ».
Il existe des controverses au sujet de son effet sur la santé, ainsi que sur les conséquences de sa production sur l'environnement et des conditions de travail liées à la culture des palmiers à huile. Certains critiquent sa haute teneur en acides gras saturés. De fait, une méta-analyse reprenant toutes les études scientifiques publiées sur le sujet conclut en 2015 que l'huile de palme a un impact négatif sur le taux de cholestérol semblable à celui des graisses animales, pas beaucoup plus faible que celui des graisses hydrogénées, et bien plus fort que celui des huiles végétales riches en acides gras insaturés (olive, arachide, etc.).
Les ONG dĂ©noncent, quant Ă elles, le dĂ©veloppement des plantations de palmiers Ă huile, car il entraĂźne une importante dĂ©forestation en Malaisie, IndonĂ©sie et Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, et constitue une grave menace pour diverses espĂšces animales vivant dans ces forĂȘts et dĂ©jĂ en danger d'extinction (orangs-outans, gibbons, tigresâŠ). Cependant, le palmier Ă huile produit beaucoup plus par hectare que les huiles concurrentes (colza, tournesol, soja), donc le remplacer par celles-ci engendrerait encore plus de dĂ©forestation.
Plus récemment, Amnesty International a publié un rapport dénonçant le travail des enfants et le travail forcé dans les plantations d'Indonésie.
Histoire
L'usage alimentaire et mĂ©dicinal d'huile de palme remonte au moins Ă 5 000 ans, comme l'attestent des fouilles archĂ©ologiques en Ăgypte[3]. Les palmiers Ă huile sont probablement originaires des forĂȘts tropicales humides de l'Afrique de l'Ouest, oĂč ils sont exploitĂ©s localement avant d'ĂȘtre introduits en Ăgypte par des commerçants arabes[4] et au BrĂ©sil par les colons portugais au XVe siĂšcle[5].
Les noix de palme (en) servaient Ă nourrir les esclaves objets du commerce triangulaire[6].
Les marchands europĂ©ens commercent avec l'Afrique mais l'huile de palme n'est qu'occasionnellement importĂ©e en Europe, oĂč elle sert d'huile de cuisson ou bien est utilisĂ©e pour la fabrication du savon et des chandelles[7]. Son commerce s'y dĂ©veloppe surtout Ă la fin du XVIIIe siĂšcle, la rĂ©volution industrielle en faisant usage comme lubrifiant mĂ©canique, notamment dans les chemins de fer. Son usage en Europe augmente encore lorsque les rĂ©sidus de noix de palme sont donnĂ©s comme nourriture au bĂ©tail et que l'huile de palme entre dans la fabrication de produits pharmaceutiques[8]. L'arachide du Sahel, arrivant Ă Marseille, va alors rivaliser avec les palmistes du Golfe de GuinĂ©e arrivant Ă Liverpool.
En 1851, le roi Sodji de Porto-Novo signe un traité de commerce et d'amitié avec la France pour l'huile de palme[9]. Il fait planter de nouvelles palmeraies au nord de Porto-Novo, sur les conseils des négociants afro-brésiliens qui tirent bénéfice des Traites négriÚres, réprimée par le British African Squadron[10]. Il fait planter de nouvelles palmeraies au nord de Porto-Novo, dont les savonneries marseillaises seront le débouché.
La fin en 1864 du protectorat français créé par roi Sodji de Porto-Novo est une étape importante dans l'Histoire de la culture de l'arachide car les palmeraies ainsi mises en orbite dans le commerce colonial français en sortent peu aprÚs, obligeant à trouver de nouvelles matiÚres premiÚres pour les savonneries marseillaises qui en avaient profité.
Vers 1870, l'huile de palme constitue la principale exportation de certains pays d'Afrique de l'Ouest, comme le Ghana et le Nigeria[8]. En 1885, William Lever fabrique à Liverpool à échelle industrielle du savon à base d'huile de palme qu'il importe d'Afrique de l'Ouest[11]. Sa fabrique de savon Lever Brothers est devenue par la suite la multinationale Unilever. Jusqu'au XIXe siÚcle, l'éclairage est assuré par des bougies en suif dangereuses et à la combustion ùcre. Les travaux scientifiques de Michel-EugÚne Chevreul conduisent au remplacement de ces chandelles par des bougies stéariques, notamment à base d'huile de palme comme en fabrique depuis cette époque l'entreprise londonienne Price's Candles (en)[12].
En 1854, Price's Candles brevette un procédé de distillation de l'huile de palme qui permet de produire la glycérine utilisée dans de nombreuses compositions pharmaceutiques et cosmétiques et dans les pellicules de photos : la nitroglycérine. Néanmoins l'huile de palme est progressivement supplantée par les huiles minérales et les dérivés du pétrole.
Elle refait une percĂ©e au dĂ©but du XXe siĂšcle dans le domaine de l'industrie alimentaire, qui est aujourd'hui son principal dĂ©bouchĂ© en raison de son faible coĂ»t de production et de ses propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques (bonne conservation, stable Ă haute tempĂ©rature, richesse en ÎČ-carotĂšne)[13].
En 1981, les insectes Elaeidobius kamerunicus qui sont les seuls à polliniser les palmiers sont introduits en Malaisie et Indonésie permettant la culture à grande échelle de celui-ci[14].
Composition
L'huile vierge de palme est de couleur rouge à orange, en raison de sa trÚs forte concentration en caroténoïdes[15]. à température ambiante, elle est généralement semi-solide du fait de la forte proportion d'acides gras saturés[15]. Lorsqu'elle est raffinée pour des usages en agroalimentaire ou en cosmétique, l'huile de palme est de couleur dorée, voire ivoire ou blanche[16].
L'huile de palme brute, de couleur rouge (non raffinĂ©e, ni traitĂ©e) est considĂ©rĂ©e comme l'aliment naturel le plus riche en Alpha et ÎČ-carotĂšne : (500 Ă 700 mg/kg), elle en contient environ 15 fois plus que la carotte. Cette particularitĂ© a Ă©tĂ© utilisĂ©e au Burkina Faso pour lutter contre les carences en vitamine des populations (le ÎČ-carotĂšne pouvant se transformer dans le corps en vitamine A)[17]. C'est Ă©galement la deuxiĂšme huile la plus riche en vitamine E (tocophĂ©rols et tocotriĂ©nols[18]), aprĂšs l'huile de germe de blĂ©. Cette richesse en ÎČ-carotĂšne et en vitamine E de l'huile de palme vierge, disparaĂźt aprĂšs raffinage, chauffage et cuisson. Ces nutriments n'existent plus ou sont trĂšs fortement diminuĂ©s dans l'huile de palme classique.
Principaux acides gras (proportions moyennes)[19] :
Composé | Famille d'acide gras | Teneur pour 100 g |
---|---|---|
Acide laurique (saturé) | 0,1 g | |
Acide myristique (saturé) | 1 g | |
Acide palmitique (saturé) | 43,5 g | |
Acide stéarique (saturé) | 4,3 g | |
Acide Ă©rucastique (mono-insaturĂ©) | Ï-9 | 0,1 g |
Acide olĂ©ique (mono-insaturĂ©) | Ï-9 | 36,6 g |
Acide palmitolĂ©ique (mono-insaturĂ©) | Ï-7 | 0,3 g |
Acide linolĂ©ique (poly-insaturĂ©) | Ï-6 | 9,3 g |
Acide alpha-linolĂ©nique (poly-insaturĂ©) | Ï-3 | 0,2 g |
Acides gras trans | - | |
Total acides gras saturés | 49,3 g | |
Total acides gras mono-insaturés | 37 g | |
Total acides gras poly-insaturés | 9,3 g | |
Vitamine E | 15,94 mg | |
Vitamine K | 8 ”g |
Sa richesse en acides gras saturĂ©s la rend solide et mallĂ©able Ă tempĂ©rature ambiante, son point de fusion se situe entre 35 °C et 42 °C. De ce fait, câest une graisse vĂ©gĂ©tale (comme le beurre de cacao) et non une huile[20].
Usages
Ă l'Ă©chelle mondiale, lâhuile de palme est principalement utilisĂ©e dans lâindustrie alimentaire (prĂšs de 70 %), dans lâolĂ©ochimie (savon, cosmĂ©tiquesâŠ) et en tant quâagrocarburant (plus de 20 %). En Europe, la moitiĂ© des importations d'huile de palme servent Ă fabriquer les biocarburants ; en France, cette part est mĂȘme de 60â%[21]. Avec plus de 50 millions de tonnes produites chaque annĂ©e, c'est l'huile vĂ©gĂ©tale la plus consommĂ©e au monde (35 % de la consommation mondiale en 2017)[22].
Usage alimentaire
70 % de l'huile de palme consommée dans le monde en 2018 l'est pour un usage alimentaire, mais en Europe cette part est inférieure à 50 %[21].
IngrĂ©dient traditionnel des cuisines d'Afrique, d'AmĂ©rique du Sud et d'Asie, elle est actuellement massivement utilisĂ©e dans les pays non producteurs pour la fabrication d'aliments transformĂ©s, en remplacement des graisses animales (saindoux, beurreâŠ) et des huiles vĂ©gĂ©tales hydrogĂ©nĂ©es (dites trans) dĂ©jĂ interdites pour l'alimentation aux Ătats-Unis[23] et trĂšs limitĂ©es depuis 2021 en Europe[24] . Ă ce titre, elle est aussi devenue Ă la fin du XXe siĂšcle et au dĂ©but du XXIe siĂšcle l'un des symboles des problĂšmes ou limites rencontrĂ©s par l'agroindustrie monoculturale et le « capitalisme agraire »[25] - [26].
Usages traditionnels
Les traces les plus anciennes d'huile de palme remontent Ă cinq mille ans. Elles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es sur une jarre en terre dans une tombe d'Abydos, en Ăgypte.
Lâhuile de palme rouge (ou orangĂ©e) est utilisĂ©e traditionnellement dans les pays producteurs dâAsie, dâAfrique et du BrĂ©sil[27].
Elle entre notamment dans la composition de plusieurs plats traditionnels : le moqueca de peixe (Brésil), l'aloco, attiéké rouge (CÎte d'Ivoire), la sauce graine, (CÎte d'Ivoire) et l'eru, le taro sauce jaune, le ekwan, l'okok, le koki (Cameroun)
- En flacons (Liberia).
- Huile frémissante (Ghana).
- Dans la soupe kandia (Sénégal).
- Dans le moambe (Afrique centrale).
Usages industriels
Afin de remplacer les graisses animales plus chĂšres et difficiles Ă travailler (comme le beurre), l'agro-industrie a utilisĂ© les huiles vĂ©gĂ©tales hydrogĂ©nĂ©es (comme celles prĂ©sentes dans certaines margarines). Or, le processus d'hydrogĂ©nation induit la formation d'acides gras trans, reconnus comme contribuant aux maladies cardiovasculaires[28] - [29]. Les industriels se sont alors tournĂ©s vers lâhuile de palme, qui possĂšde, une fois raffinĂ©e, des qualitĂ©s physiques et organoleptiques satisfaisantes pour la fabrication de nombreux aliments :
- avec sa forte concentration d'acides gras saturés (50 %), l'huile de palme reste solide à température ambiante ce qui permet de limiter l'emploi de graisses hydrogénées ;
- elle est généralement plus stable à la cuisson que d'autres huiles ;
- elle n'a pas de goût ni d'odeur une fois désodorisée[30] ;
- elle permet une bonne conservation du produit fini.
Ces diffĂ©rentes qualitĂ©s font que lâhuile de palme est trĂšs apprĂ©ciĂ©e par les industriels, qui la jugent difficilement substituable d'un point de vue technique, pour certaines de leurs productions.
Bien que cela ne soit pas mis en avant dans l'information au consommateur, on trouve de l'huile de palme dans un grand nombre de produits élaborés par l'industrie agro-alimentaire, en général uniquement désignée comme « huile végétale » dans la liste des ingrédients : chips, croûtons, soupes lyophilisées, pùtes à tartiner, biscuits, lait pour bébé, sardines en boßte, bouillon de poulet instantané, mayonnaise, sauce tomate, céréales, chocolat, glaces, fromage rùpé, fromages analogues, sauces, crÚmes fraiches, pùtes à tartes, plats préparés, sauces pré-faites, biscottes, brioches, biscuits salés et sucrés, etc.[31].
Oléo chimie
L'huile de palme est Ă©galement utilisĂ©e dans la synthĂšse de nombreux produits cosmĂ©tiques. C'est le cas par exemple de certains savons, oĂč elle est utilisĂ©e pour la saponification. Le composĂ© est alors appelĂ© sodium palmate (et sodium palm kerenelate dans le cas de l'huile de palmiste). Elle est Ă©galement utilisĂ©e pour la parfumerie sous la forme de civettone[32], et comme agent hydratant dans les crĂšmes.
Elle est par ailleurs utilisée dans d'autres industries comme lubrifiant.
Agro-carburants
Par rapport aux autres huiles, le rendement de l'huile de palme en fait un choix privilégié pour la production d'agrocarburant. Mais sa composition en fait un carburant que l'on ne peut insérer qu'en quantité limitée car elle fige dans les réservoirs[33].
L'huile de palme peut Ă©galement ĂȘtre hydrogĂ©nĂ©e afin de produire un agrocarburant composĂ© d'alcanes qui ne prĂ©sente pas les inconvĂ©nients de l'huile brute ou de trans-estĂ©rification de triglycĂ©rides d'acides gras : encrassement du moteur, point de figeage Ă©levĂ©. Ce procĂ©dĂ© est mis en Ćuvre Ă partir de 2010 dans une usine Ă Singapour, qui transforme de l'huile de palme provenant de Malaisie[34].
La part de l'huile de palme importée dans l'Union européenne et transformée en agrocarburant « biodiesel » a connu une trÚs forte augmentation de 2008 à 2018. Selon la Fédération européenne pour le transport et l'environnement[35], environ deux tiers de celle-ci étaient raffinés en biodiesel en 2018.
Ăconomie
En plein essor
En douze ans (2006-2018), la production d'huile de palme a presque doublĂ©, de 36,03 Mt Ă 69,6 Mt, dont 87 % en IndonĂ©sie et en Malaisie, le reste en ThaĂŻlande, Nigeria, Colombie et plus rĂ©cemment au Gabon. Les principaux importateurs sont l'Inde (9,5 Mt), l'Union europĂ©enne (6,5 Mt), la Chine (5,1 Mt), le Pakistan (3,1 Mt) et les Ătats-Unis (1,6 Mt). L'huile de palme est un marchĂ© ultra-rentable Ă l'hectare : une plantation de palmier Ă huile produit huit fois plus d'huile qu'un champ de soja et six fois plus qu'un champ de colza, selon l'Alliance française pour l'huile de palme durable[36].
La demande en huile de palme a augmenté de 8,7 % par an entre 1995 et 2004[37]. On observe une forte croissance de la consommation mondiale qui pourrait atteindre 40 millions de tonnes en 2020, contre 22,5 millions de tonnes en 2010[38]. Ainsi, l'huile de palme est depuis 2010, la plus consommée dans le monde (25 % de la consommation mondiale en 2010), dépassant de peu l'huile de soja (24 %) et de loin celles de colza (12 %) et de tournesol (7 %)[38].
Cette performance s'explique par son faible coût de production. Le rendement à l'hectare du palmier à huile est en effet dix fois plus élevé que celui du soja[38]. Ainsi, 100 kg de fruits donnent environ 22 kg d'huile[39].
Outre cet avantage, la transformation des fruits en huile nĂ©cessite une huilerie avoisinante aux plantations, ce qui concentre les opĂ©rations de valorisations dans les pays producteurs, comme c'est dĂ©jĂ le cas pour d'autres olĂ©agineux. MalgrĂ© cela, une Ă©tude comparative menĂ©e Ă Sambas (IndonĂ©sie) entre les cultures traditionnelles et une culture de palmier Ă huile, a montrĂ© qu'Ă surface Ă©gale, la mĂȘme annĂ©e, les cultures traditionnelles fournissent plus de travail. En effet la culture de palmier Ă huile demande trĂšs peu de main d'Ćuvre[40]. CĂŽtĂ© revenus 66 % des travailleurs touchent moins que les salaires minimums en IndonĂ©sie quand ils sont employĂ©s dans des plantations de type industriel[41].
Dans les pays comme l'IndonĂ©sie et la Malaisie, le dĂ©veloppement des plantations de palmiers ont Ă©tĂ© la consĂ©quence d'une politique gouvernementale, ainsi les grandes plantations sont subdivisĂ©es en parcelles pour les petits planteurs (small holder). Ces derniers sont des transmigrants ou sont issus de populations locales. Ils doivent alors acheter les terres Ă crĂ©dit auprĂšs de la compagnie mĂšre (nucĂ©lus). Avec les petits exploitants qui convertissent leurs riziĂšres en palmeraies, on compte 3 millions de ces exploitations, reprĂ©sentant la moitiĂ© des cultures[42]. La comparaison de revenu du travail est de 36 âŹ/pers. pour l'huile de palme contre 17 âŹ/pers. pour l'hĂ©vĂ©a et 1,7 âŹ/pers. pour le riz Ă Bongo (Malaisie) et ces valeurs varient suivant le prix dâachat des matiĂšres premiĂšres[43].
Techniques de culture
AprĂšs avoir Ă©tĂ© placĂ©es en fermentation pendant un an dans des conteneurs, les graines sont semĂ©es en pĂ©piniĂšre oĂč elles sont arrosĂ©es au goutte Ă goutte. AprĂšs 2 ans, on peut les planter pour rĂ©colter la noix de palme.
Un palmier donne des fruits deux fois par mois, durant toute l'annĂ©e, et produit pendant 25 Ă 35 ans. Cependant, vers 20 Ă 25 ans, les palmiers deviennent trop hauts et il devient difficile de cueillir les noix de palme ; ils sont alors coupĂ©s, et leur stipe est exploitĂ© notamment dans la construction d'habitations et la fabrication de planchers exotiques. Dans d'autres cas, les plantations sont brĂ»lĂ©es pour pouvoir ĂȘtre replantĂ©es.
Par rapport Ă dâautres cultures, il nây a pas besoin de retourner la terre chaque annĂ©e, de sorte que lâĂ©rosion et le tassement du sol sont moindres[44].
Production
Originaire d'Afrique de l'Ouest, le palmier à huile est maintenant cultivé dans toutes les régions tropicales. Alors que l'Indonésie et la Malaisie ne produisaient ensemble que 5 millions de tonnes en 1976[47], ces pays représentent aujourd'hui plus de 85 % de la production mondiale[48]. Ces deux pays continuent d'accroßtre leur production dans un marché en expansion.
Voici les principaux pays producteurs mondiaux en 2013[49] :
Pays | Production
(millions de tonnes) |
% mondial | |
---|---|---|---|
1 | Indonésie | 26,895 | 49,5 % |
2 | Malaisie | 19,217 | 35,3 % |
3 | ThaĂŻlande | 1,970 | 3,6 % |
4 | Nigeria | 0,960 | 1,8 % |
5 | Colombie | 0,945 | 1,7 % |
6 | Papouasie-Nouvelle-Guinée | 0,500 | 0,9 % |
7 | Honduras | 0,425 | 0,8 % |
8 | CĂŽte d'Ivoire | 0,415 | 0,8 % |
9 | Guatemala | 0,402 | 0,7 % |
10 | Brésil | 0,340 | 0,6 % |
11 | Ăquateur | 0,325 | 0,6 % |
12 | Costa Rica | 0,300 | 0,5 % |
13 | RDC | 0,296 | 0,5 % |
14 | Chine | 0,230 | 0,4 % |
15 | Cameroun | 0,225 | 0,4 % |
Total monde | 54,385 | 100 % |
Consommation
Plus de la moitié de la consommation de l'huile de palme s'effectue dans les pays asiatiques.
Cours
L'huile de palme est cotée à la bourse de Kuala Lumpur.
Part de marché
Class. | Type de huile | Production (tonnes) en 2012[52] |
---|---|---|
1 | Huile de palme | 54 320 000 |
2 | Huile de soja | 43 090 000 |
3 | Huile de colza | 23 910 000 |
4 | Huile de tournesol | 13 840 000 |
5 | Huile de palmiste | 6 250 000 |
6 | Huile de noix | 5 320 000 |
7 | Huile de coton | 5 260 000 |
7 | Huile de coco | 3 590 000 |
8 | Huile dâolive | 2 870 000 |
T | TOTAL | 158 430 000 |
Controverses
Conséquences environnementales
DĂ©jĂ au cours des XIXe et XXe siĂšcles, les superficies de forĂȘts et tourbiĂšres naturelles des principales rĂ©gions productrices (Malaisie et IndonĂ©sie) ont Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©duites. Les responsables sont lâurbanisation[53], les cultures pour la production de bois exotique et de papier[54] (prĂ©alable frĂ©quent aux palmeraies[55]), la riziculture[53] (Projet MĂ©gaRice) et plus rĂ©cemment les palmeraies. Selon un rapport de la FAO, 17 Ă 27 % des milieux naturels seraient dĂ©forestĂ©s en IndonĂ©sie et 80 % en Malaisie[56]. De plus, il est estimĂ© que des 15,5 millions dâhectares des tourbiĂšres de lâAsie du Sud-Est, seulement 32 % existent encore, la plupart Ă©tant dĂ©gradĂ©es[57].
Cette destruction de forĂȘts tropicales et de tourbiĂšres (ces derniĂšres Ă©tant des puits de carbone)[58] aurait ainsi pour consĂ©quence une augmentation des Ă©missions de gaz Ă effet de serre et serait mĂȘme responsable de 70 % de gaz Ă effet de serre produits par l'IndonĂ©sie, troisiĂšme Ă©metteur de CO2 au monde, selon l'ONU[54].
La conversion des tourbiĂšres tropicales en culture pour l'huile de palme requiert la mise en place d'un systĂšme de canaux de drainage, assĂ©chant les tourbiĂšres et les rendant plus sujettes aux incendies. En , les aĂ©roports de Singapour et Kuala Lumpur ont Ă©tĂ© fermĂ©s pendant plusieurs jours Ă cause des feux dans les tourbiĂšres drainĂ©es de lâIndonĂ©sie. Les Ă©missions de CO2 de ces feux correspondent Ă 13-40 % des Ă©missions annuelles de la combustion des Ă©nergies fossiles[59]. Les pertes Ă©conomiques liĂ©es Ă ces feux se chiffrent Ă environ 3 milliards de dollars amĂ©ricains[60]. En plus des pertes de carbone liĂ©s aux feux, la dĂ©gradation des sols organiques et la perte de fonction de sĂ©questration du carbone des tourbiĂšres tropicales mĂšnent Ă 50 % des Ă©missions de CO2 par annĂ©e (1 Gt de CO2)[61]. En fait, la production de biocarburants par la conversion des tourbiĂšres tropicales en culture produit 10 fois plus dâĂ©missions de CO2 que par la combustion des combustibles fossiles[62].
Le corollaire de la dĂ©forestation est l'affectation de la biodiversitĂ©, par la rĂ©duction d'habitat de nombreuses espĂšces endĂ©miques Ă©ventuellement protĂ©gĂ©es comme les orangs-outans et les gibbons. Chaque annĂ©e, environ 5 000 de ces grands singes seraient victimes de l'exploitation des palmeraies[63]. En 2007 on estimait que 98 % des forĂȘts humides indonĂ©siennes, habitat naturel des orangs-outans, auraient disparu en 2022[64].
Cependant, remplacer l'huile de palme par une autre huile comme l'huile de soja engendrerai une déforestation plus importante vu que c'est la plante qui produit le plus d'huile par hectare[14].
Conditions de travail
En , Amnesty International publie un rapport dénonçant le travail des enfants et le travail forcé dans les plantations indonésiennes de palmiers à huile fournissant des entreprises comme Nestlé, Unilever, Kellogg's, Colgate-Palmolive, Elevance Renewable Sciences, Agrupación de Fabricantes de Aceites Marinos, S.A. (AFAMSA), Archer Daniels Midland, Procter & Gamble et Reckitt Benckiser[65] - [66].
L'ONG constate de nombreux abus dans les plantations dans lesquelles elle s'est rendu et qui sont la propriété du grand groupe singapourien des matiÚres premiÚres agricoles Wilmar. Femmes et enfants y travaillent dans des conditions trÚs difficiles, sans équipements de protection alors que des pesticides toxiques sont utilisés. Bien qu'elles travaillent pendant de longues heures, les femmes sont payées en dessous du salaire minimum et sont menacées de réductions de salaire. Certaines ne gagnent que 2,50 dollars par jour (environ 2,30 euros). Quant aux enfants, ùgés entre 8 et 14 ans, qui abandonnent parfois l'école pour venir aider leurs parents dans les plantations, ils réalisent des tùches pénibles comme le transport de sacs pesant jusqu'à 25 kg[67] - [68].
DĂ©bat sur le boycott de lâhuile de palme
Face aux problĂšmes liĂ©s Ă l'huile de palme, certaines marques ont engagĂ© des recherches pour changer les formulations de leurs produits. Dans certains cas, des opĂ©rations de communication ont Ă©tĂ© mises en place pour annoncer lâarrĂȘt de lâusage de lâhuile de palme ou encore ajouter des Ă©tiquettes « Sans huile de palme ».
En 2010, la marque Casino annonce qu'elle cesse d'inclure cette huile dans ses produits alimentaires, en raison de ses risques pour la santé et de son impact sur l'environnement[69].
Ces pratiques ont Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©es par les pays producteurs, notamment la Malaisie qui souligne quâelle « sâest engagĂ©e Ă conserver une couverture forestiĂšre sur 50 % de son territoire, en consacrant 24 % Ă lâagriculture. Par contraste, la forĂȘt ne couvre que 24 % du territoire en France mais les terres agricoles en occupent plus de 50 % »[70]. Cet argument est Ă mettre en perspective, la Malaisie et l'IndonĂ©sie font face Ă une dĂ©forestation rapide et rĂ©cente de forĂȘts Ă haute biodiversitĂ©, comparativement Ă la France qui voit les surfaces de ses forĂȘts augmenter.
EngagĂ© sur cette mĂȘme voie, SystĂšme U a Ă©tĂ© condamnĂ© en par le tribunal de commerce de Paris Ă retirer une publicitĂ© contre l'huile de palme au motif qu'elle constituait « un dĂ©nigrement caractĂ©risĂ© au prĂ©judice » du produit[71]. Ă l'origine de la plainte, l'Association interprofessionnelle de la filiĂšre palmier Ă huile de CĂŽte d'Ivoire (AIPH) estimait que la campagne avait Ă©tĂ© lancĂ©e « sans conviction Ă©cologique aucune, ni analyse scientifique sĂ©rieuse[72] ».
Le boycott simple de l'huile de palme nâest pas encouragĂ© par Greenpeace, qui indique « nous n'avons jamais demandĂ© que l'on boycotte l'huile de palme en gĂ©nĂ©ral, mais seulement celle produite en ayant recours Ă la dĂ©forestation » et ajoute « l'angle nutritionnel n'a Ă©mergĂ© vraiment qu'Ă partir de 2009, et seulement en France, quand certaines entreprises, notamment des distributeurs, ont compris qu'il y avait un intĂ©rĂȘt commercial et en termes d'image Ă ne plus utiliser d'huile de palme dans leurs produits[73] ». Ă ce titre, l'ONG a mis en avant des exploitations durables, mais il reste compliquĂ© pour le consommateur de pouvoir choisir des produits avec de l'huile de palme durable.
Au-delà du boycott, de nombreuses ONG, dont l'ASBL belge Justice et Paix, souhaitent privilégier la responsabilisation couplée des entreprises et des citoyens[74].
Huile de palme dite « durable »
Certification CSPO de la table ronde sur lâhuile de palme durable (RSPO)
Projet initiĂ© par le WWF en 2001 et soutenu par des professionnels du secteur, la premiĂšre table ronde sur l'huile de palme durable (Roundtable on Sustainable Palm Oil ou RSPO) est organisĂ©e en 2003 Ă Kuala Lumpur (Malaisie) et regroupe 200 participants de 16 pays. LâannĂ©e suivante RSPO devient une organisation internationale sans but lucratif basĂ©e Ă Zurich (Suisse)[75]. Parmi les membres fondateurs on trouve ainsi des grandes entreprises productrices, des multinationales, comme Unilever, qui utilisent l'huile de palme pour revendre des produits transformĂ©s, des banques (comme la banque nĂ©erlandaise Rabobank) et le WWF[76].
Depuis 2011, un logo CSPO peut ĂȘtre apposĂ© sur les produits contenant de lâhuile certifiĂ©e.
En 2012, RSPO rĂ©unit plus de 1 000 acteurs volontaires issus de 50 pays diffĂ©rents. On compte des revendeurs, des industriels, des transformateurs, des ONG, des investisseurs[77]âŠ
La certification CSPO (Certified Sustainable Palm Oil) est complexe :
- il existe quatre niveaux de certification de lâhuile ;
- la certification sâeffectue au niveau de lâhuilerie de la palmeraie et non au niveau de lâentreprise. Un producteur participant Ă RSPO ne produit donc pas forcĂ©ment dâhuile CSPO.
Controverses
Cette certification est controversĂ©e sur divers aspects. La premiĂšre critique qui lui a Ă©tĂ© faite est de ne pas ĂȘtre dĂ©livrĂ©e par un organisme indĂ©pendant des industriels, les grandes entreprises productrices sont en effet Ă la fois Ă l'origine des certifications grĂące Ă leur prĂ©sence au sein de la RSPO et rĂ©cipiendaires de ces certifications[78]. Ce conflit d'intĂ©rĂȘts a soulevĂ© des critiques d'ONG qui y voient une preuve d'une tentative de greenwashing.
La seconde critique porte sur les rĂšgles Ă©dictĂ©es par cette table ronde, qui n'imposent que la protection des forĂȘts primaires et des tourbiĂšres, mais pas celle des forĂȘts secondaires[78].
La troisiĂšme critique porte sur les violations manifestes des rĂšgles de la certification[79] - [80] - [81] avec notamment des dĂ©forestations illĂ©gales dans des zones dites protĂ©gĂ©es (forĂȘts primaires)[78] - [76].
Les ONG écologistes dénoncent aussi l'utilisation autorisée d'un pesticide neurotoxique dans les cultures RSPO : le paraquat[82], interdit en Europe.
En , PanEco, une des 33 ONG membres de cette table ronde, investie dans le Programme de conservation des orangs-outans, quitte l'organisation, dénonçant son inaction et son manque d'intégrité[83].
En , des scientifiques confirment, via une analyse dĂ©taillĂ©e d'images satellite, ce qu'indiquaient plusieurs Ă©tudes empiriques et enquĂȘtes : la production d'huile de palme certifiĂ©e « durable » a donnĂ© lieu Ă la dĂ©forestation des forĂȘts tropicales de Sumatra et de BornĂ©o et Ă la dĂ©gradation de l'habitat des mammifĂšres en danger au cours des 30 derniĂšres annĂ©es[84] - [85].
Certification agriculture biologique
Lâhuile de palme durable peut aussi ĂȘtre issue de l'agriculture biologique (sans utilisation de pesticides de synthĂšse notamment), elle est alors certifiĂ©e par un organisme indĂ©pendant, comme l'exige la rĂ©glementation. Venant principalement de Colombie, elle est censĂ©e contribuer moins Ă la dĂ©forestation[86].
Toutefois, comme le fait remarquer l'ONG Les Amis de la Terre, cette culture pose des problÚmes sociaux, car elle implique notamment l'accaparement des terres par les entreprises du secteur et l'expropriation de petits producteurs[86]. La principale société du secteur, le groupe Daabon, est accusée d'avoir fait expulser des paysans de leurs terres, avec l'aide des paramilitaires[87] - [88]. Elle serait aussi impliquée dans une usine de production de biocarburants[86].
Certification ISPO
En 2014, lâĂtat IndonĂ©sien devrait lancer sa propre certification : ISPO (Indonesian Substainable Palm Oil). Elle a lâavantage dâĂȘtre obligatoire (contrairement Ă RSPO) et dâĂȘtre plus accessible pour les petits producteurs que RSPO[89].
Autres initiatives
Engagement de marques occidentales
Depuis plusieurs années, les ONG comme Greenpeace (en particulier avec Nestlé[90]) ou WWF (avec un classement des « bons élÚves » RSPO[91]) attaquent directement les marques occidentales sur la question de la déforestation.
DÚs lors, plusieurs industriels ou distributeurs, comme Carrefour, Nestlé ou encore Unilever se sont engagés à utiliser exclusivement de l'huile de palme certifiée durable d'ici 2012 à 2015, pour fabriquer leurs produits[92] - [93].
Le syndicat professionnel, la Collective des Biscuits et GĂąteaux, sâest engagĂ© quant Ă lui Ă diminuer d'ici fin 2013 la quantitĂ© d'huile de palme non durable utilisĂ©e, d'au moins 50 % par rapport Ă 2008 via deux solutions[94] :
- la substitution d'une autre matiĂšre grasse ;
- l'utilisation d'une huile de palme dite durable (type RSPO).
Par ailleurs, certains acheteurs vont rechercher des critĂšres qui ont une « bonne Ă©thique », de ce fait nous pouvons citer lâentreprise NestlĂ©, qui achĂšte 400 000 tonnes dâhuile de palme par an, et qui a dĂ©cidĂ© de tracer ses fournisseurs pour garder ceux qui produisent une huile sans avoir effectuĂ© de la dĂ©forestation au prĂ©alable, ainsi produire une huile zĂ©ro dĂ©forestation est leur objectif dâici 2020[95].
Taxe Nutella
Entre 2013 et 2016 trois versions d'une proposition de loi pour taxer l'importation de l'huile de palme en France sont prĂ©sentĂ©es dans le cadre de la Loi pour la reconquĂȘte de la biodiversitĂ©, de la nature et des paysages. En 2017, le montant de la taxe sâĂ©levait Ă 300 euros la tonne par le SĂ©nat. Il Ă©tait prĂ©vu quâelle augmente de 200 euros chaque annĂ©e dans le but dâatteindre le montant dâimposition de 900 euros en 2020[96]. Par la suite, les dĂ©putĂ©s avaient limitĂ© cette taxation Ă 90 euros en 2016. La disposition sera finalement abandonnĂ©e[97]. En effet, en , lâAssemblĂ©e renonce pour la troisiĂšme fois Ă la taxe Nutella, visant Ă aligner la taxation de lâhuile de palme, trĂšs peu taxĂ©e, sur celle de lâhuile dâolive. Les protestations des principaux producteurs mondiaux d'huile de palme comme lâIndonĂ©sie ou la Malaisie qui dĂ©tiennent 98% de la production mondiale[96] sont en partie responsables de ce changement de position. La difficultĂ© de crĂ©er une taxe visant une seule huile est Ă©galement Ă©voquĂ©e. Les dĂ©putĂ©s ont finalement votĂ© un amendement du gouvernement dont lâobjectif est de revoir dans les six prochains mois « le dispositif actuel de taxation des huiles alimentaires, afin notamment de le simplifier et de favoriser les productions dont la durabilitĂ© fait lâobjet de critĂšres objectifs »[98].
Retrait de la liste des biocarburants en France
L'Assemblée nationale française a voté le , contre l'avis du gouvernement, un sous-amendement au projet de la loi de finances 2019 disposant que les produits à base d'huile de palme ne sont pas considérés comme des biocarburants. De ce fait, l'huile de palme perd, à partir de 2020, l'avantage fiscal lié à l'incorporation de substances végétales dans un carburant fossile ; elle ne pourra plus échapper à la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) majorée qui s'applique en dessous d'un certain taux de mélange (7 % en moyenne pour l'ensemble des carburants)[99].
Cette mesure a été critiquée par la Malaisie[100] (deuxiÚme producteur mondial d'huile de palme) puisqu'elle compromet l'import d'huile de palme par Total pour sa bioraffinerie décriée de La MÚde[101] (importation que Total s'est engagé à limiter à 300 000 tonnes/an)[102].
DĂ©fendu par sept dĂ©putĂ©s de la droite et du centre (MoDem, LREM et LR), un amendement, Ă©galement soutenu par le gouvernement, prĂ©voyant le report Ă 2026 de la suppression de lâhuile de palme de la liste des agrocarburants est adoptĂ© le [103]. Cette dĂ©cision se traduira par un avantage fiscal Ă Total Ă©valuĂ© entre 70 et 80 millions dâeuros. Le dĂ©putĂ© LREM Mohamed Laqhila estime quâil sâagit dâĂȘtre « responsable » et dâaccompagner lâindustriel Total et ses investissements[103]. DĂšs le lendemain, la commission des Finances a approuvĂ© Ă lâunanimitĂ© la tenue dâune nouvelle dĂ©libĂ©ration par rapport Ă cet amendement ; le premier ministre Edouard Philippe demande lui aussi que lâAssemblĂ©e puisse revoter le texte. Lâamendement, prĂ©sentĂ© par des Ă©lus MoDem, LREM et LR des Bouches-du-RhĂŽne, avait reçu un avis dĂ©favorable du rapporteur gĂ©nĂ©ral JoĂ«l Giraud (LREM), nâavait pas Ă©tĂ© dĂ©fendu au micro en sĂ©ance et nâavait pas fait lâobjet du moindre dĂ©bat[104]. Finalement, le , l'amendement est rejetĂ© Ă la quasi-unanimitĂ© de l'AssemblĂ©e nationale[105]. Mais une note de la Direction gĂ©nĂ©rale des Douanes et Droits indirects datĂ©e du maintient toutefois l'exonĂ©ration pour un sous-produit de l'huile de palme, les distillats d'acides gras de palme (en anglais Palm Fatty Acid Distillate - PFAD) qui bĂ©nĂ©ficie ainsi de la niche fiscale de la « taxe incitative relative Ă lâincorporation de bio-carburants » (TIRIB). Les associations CanopĂ©e et Les Amis de la Terre dĂ©posent un recours en rĂ©fĂ©rĂ© devant le Conseil dâEtat pour excĂšs de pouvoir et faire annuler cette note des douanes qui permet Ă Total de bĂ©nĂ©ficier en outre d'un avantage fiscal. Le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s rejette le le recours en rĂ©fĂ©rĂ© [106] pour dĂ©faut du caractĂšre d'urgence[107]. Cependant, le Conseil d'Ătat, saisit par un nouveau recours des deux associations auxquelles se joint Greenpeace, doit trancher cette question sur le fond avant l'Ă©tĂ© 2020[108] - [109] - [110]. Fin 2020, le statut des PFAD ne fait toujours pas l'objet de clarification[111].
Finalement, le Conseil d'Ătat confirme, le , que tous les produits Ă base dâhuile de palme sont exclus des biocarburants[112].
En , Total Ănergies annonce qu'elle utilisera moins de 100 000 tonnes d'huile de palme en 2021 pour ses agrocarburants et plus du tout Ă compter de 2023, au profit de la filiĂšre de rĂ©cupĂ©ration d'huile de friture et de graisse animale, ce qui restera rentable pour sa raffinerie de La MĂšde (Bouches-du-RhĂŽne)[113], dĂ©criĂ©e dĂšs son projet, dont en raison de l'insuffisance de son Ă©tude d'impact sur effets directs et indirects sur le climat[114].
Santé
Acides gras saturés
Historiquement, la production d'huile de palme s'est développée afin de remplacer l'utilisation des huiles végétales hydrogénées dans l'industrie alimentaire, car celles-ci contribuent aux maladies cardio-vasculaires en augmentant le taux de mauvais cholestérol (LDL-cholestérol) tout en diminuant le taux de bon cholestérol (HDL-cholestérol)[29].
Cependant, les acides gras saturés, qui composent l'huile de palme pour moitié, augmentent aussi le taux de mauvais cholestérol dans le sang et peuvent donc aussi entraßner des risques cardio-vasculaires. Mais, contrairement aux acides gras trans, les acides gras saturés augmentent également le bon cholestérol (HDL-cholestérol)[29].
Les dangers des acides gras saturĂ©s pour la santĂ© sont de plus en plus Ă©voquĂ©s[28]. Un lien statistique existe entre le taux dâacides gras saturĂ©s dans lâalimentation, lâhypercholestĂ©rolĂ©mie et la surmortalitĂ© des Occidentaux par maladie cardio-vasculaire si les proportions idĂ©ales entre les diffĂ©rents types dâacides gras ne sont pas respectĂ©es dans lâalimentation[28] - [29]. Ce danger est d'autant plus insidieux que dâune part, les instances de santĂ© ont surtout mis en garde la population contre les acides gras dâorigine animale dans la prĂ©vention cardiovasculaire, et que d'autre part, il nây a pas Ă ce stade dâobligation dâaffichage (lâhuile de palme figurant le plus souvent dans les compositions des aliments sous la mention dâ« huile vĂ©gĂ©tale »)[115] - [116] - [28].
La prĂ©sence dâhuile de palme dans le lait artificiel en poudre pour bĂ©bĂ© inquiĂšte certains parents. Toutefois, les nourrissons ont un besoin particulier dâacides gras saturĂ©s. La composition de lâhuile de palme avec 50 % dâacides gras saturĂ©s est proche de celle du lait maternel[117]. MalgrĂ© cette composition, lâabsorption des acides gras n'est pas identique entre l'huile de palme et le lait[118] et l'huile de palme rĂ©duit lâabsorption de calcium[119].
Une méta-analyse, reprenant toutes les études publiées sur le sujet, publiée en , donne pour conclusion que l'huile de palme a un impact négatif sur le taux de cholestérol semblable à celui des graisses animales, pas beaucoup plus faible que celui des graisses hydrogénées, et bien plus fort que celui des huiles végétales riches en acides gras insaturés[120]. Les auteurs soulignent que les études montrant un impact moins négatif de cette huile sont généralement de mauvaise qualité scientifique[120].
Contaminants
Les esters glycidyliques dâacides gras (GE), le 3-monochloro-propanol-1,2-diol (3-MCPD) et le 2-monochloro-propanol-1,2-diol (2-MCPD) sont retrouvĂ©s particuliĂšrement dans les huiles et graisses de palme, en raison de leur raffinage Ă des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es (Ă 200°C environ)[121]. Comme le glycidol, composĂ© parent des GE, est considĂ©rĂ© gĂ©notoxique et cancĂ©rigĂšne, l'EFSA n'a pas fixĂ© de seuil de sĂ©curitĂ© pour les GE. Selon la prĂ©sidente du CONTAM (groupe dâexperts de lâEFSA sur les contaminants de la chaĂźne alimentaire), « Lâexposition des bĂ©bĂ©s consommant uniquement des prĂ©parations pour nourrissons constitue une inquiĂ©tude particuliĂšre car elle atteint jusquâĂ dix fois le niveau considĂ©rĂ© comme peu prĂ©occupant pour la santĂ© publique »[121]. La dose journaliĂšre tolĂ©rable (DJT) fixĂ©e par l'EFSA pour le 3-MCPD et ses esters dâacides gras Ă©tait de 0,8 microgrammes par kilogramme de poids corporel (”g/kg de poids corporel/jour) en 2016, augmentĂ©e Ă 2 ”g/kg de poids corporel/jour en 2017, d'aprĂšs les Ă©lĂ©ments de preuve reliant cette substance Ă des lĂ©sions affectant les organes observĂ©es dans les essais sur des animaux et les effets nĂ©fastes possibles sur les reins et sur la fertilitĂ© masculine[121] - [122]. D'aprĂšs l'EFSA, il n'y a pas suffisamment de donnĂ©es pour fixer un seuil de sĂ©curitĂ© pour le 2-MCPD[121].
Notes et références
- (en) Alfred Thomas, Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, Release 2002, 6th Edition, Fats and Fatty Oils, Wiley-VCH Verlag GmbH & Co.
- (en) J. G. Speight, Norbert Adolph Lange, Lange's handbook of chemistry, New York, McGraw-Hill, , 16e Ă©d., 1623 p. (ISBN 978-0-07-143220-7 et 0071432205, LCCN 84643191), p. 2.808.
- (en) Kenneth F. Kiple, A Movable Feast : Ten Millennia of Food Globalization, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 57.
- (en) B.A. Ndon, The Oil Palm, Concept Publications, , p. 248-250.
- (en) F.I. Obahiagbon, « A Review: Aspects of the African Oil Palm (Elaeis guineesis Jacq.) », American Journal of Biochemistry and Molecular Biology,â , p. 1â14.
- Pierre Joseph André Roubaud, Histoire générale de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, Des Ventes de la Doué, , p. 584.
- Thomas Fowell Buxton, De la Traite des esclaves en Afrique et des moyens d'y remédier, A. Bertrand, , p. 366-367.
- (en) S.O. Aghalino, « BRITISH COLONIAL POLICIES AND THE OIL PALM INDUSTRY IN THE NIGER DELTA REGION OF NIGERIA, 1900-1960 », African Study Monographs, vol. 21, no 1,â , p. 19-33 (lire en ligne [PDF]).
- Chritian Roche, L'Afrique noire et la France au XIXe siĂšcle, Karthala, , p. 125
- Frédéric Angleviel, Chants pour l'au-delà des mers, L'Harmattan, , p. 178
- Raymond Vacquier, Au temps des factoreries, 1900-1950, Karthala Ăditions, , p. 94.
- Elie Volf, Michel-EugĂšne Chevreul 1786-1889 : un savant, doyen des Ă©tudiants de France : des corps gras et de la chandelle Ă la perception des couleurs, Paris, Ăd. L'Harmattan, , p. 108.
- Emmanuelle Grundmann, Un fléau si rentable : vérités et mensonges sur l'huile de palme, Paris, Calmann-Lévy, , 264 p..
- Quora, « Que faut-il penser de l'huile de palme? », sur Slate.fr, (consulté le )
- « L'huile de palme rouge », sur www.peko-peko.fr, (consulté le )
- Syed Mohd Hadi Syed Hilmi, Noor Hidayu Othman, Norliza Saparin et Seri Suriani Jahaya, Procédé De Production D'une Huile De Palme Raffinée Ayant Une Teneur En 3-Mcpd Réduite, (lire en ligne)
- Institut de Recherche pour le DĂ©veloppement - De l'huile de palme rouge pour lutter contre les carences en vitamine A.
- Elsevier, « Le point sur lâhuile de palme », sur Elsevier Connect (consultĂ© le )
- (en) USDA National Nutrient Database for Standard Reference.
- « Graisses végétales: qu'est-ce que c'est? », sur Le Figaro.
- Huile de palme : le monde nâen a jamais consommĂ© autant (et ce nâest pas une bonne nouvelle), Ouest-France, 1er octobre 2019.
- « Huile de palme », Greenpeace France,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Les acides gras trans bannis des Ătats-Unis dans trois ans », sur sante.lefigaro.fr, (consultĂ© le )
- « Acides gras « trans » limitĂ©s par lâUE : que se passe-t-il au niveau molĂ©culaire pour quâils soient nocifs ? », sur The Conversation (consultĂ© le )
- Centre dâĂ©tudes et de prospective du ministĂšre de lâAgriculture, de lâAgroalimentaire et de la ForĂȘt (2014), DĂ©fis sociaux et environnementaux du capitalisme agraire. Le cas des plantations de palmier en huile en Asie du Sud-Est ; Analyse no 71, juin 2014 ; tĂ©lĂ©chargeable : http://agriculture.gouv.fr/publications-du-cepou http://agreste.agriculture.gouv.fr/publications/analyse/
- Barral S (2015), Capitalismes agraires : économie politique de la grande plantation en Indonésie et en Malaisie , SciencesPo les Presses, Paris, 238 p. (ISBN 9782724617306)
- Supertoinette - Huile de palme et de palmiste.
- Huile de palme : la Palme de la malbouffe, sur TSR (Télévision Suisse Romande) du 8 octobre 2008.
- Les gras trans sur le site du MinistÚre de la Santé du Canada.
- « Refining into Refined, Bleached and Deodorised (RBD) palm oil and RBD palm kernel oil | Wilmar International », sur www.wilmar-international.com (consulté le )
- « Le petit guide vert », sur blogspot.fr (consulté le ).
- (en) « Synthesis of civetone from palm oil products », Journal of the American Oil Chemists' Society, Springer Berlin / Heidelberg, vol. 71, no 8,â , p. 911â913 (ISSN 0003-021X et 1558-9331).
- http://www.60millions-mag.com/actualites/archives/vague_de_froid_gare_aux_pannes_de_voiture
- « Neste Oil va construire la plus grande usine de biodiesel au monde », energie-ecolo.com, 2 décembre 2007.
- (en) Nico Muzi, « Almost two-thirds of palm oil consumed in the EU is burned as energy - new data », sur transportenvironment.org, (consulté le ).
- Huile de palme : un marchĂ© en quĂȘte d'un modĂšle plus durable, Les Ăchos, 13 novembre 2018.
- Florence Carpentier, Quentin Hacquard, Pierre Jaouen, Julie Lebeau & Célia Pasquetti, « La déforestation et l'industrie : le cas de l'Indonésie », La déforestation et l'utilisation des bois tropicaux, Agropolis Museum, (consulté le ).
- Mattea Battaglia, « Noyé dans l'huile de palme. L'explosion de la demande mondiale », Le Monde Magazine, no 39, supplément au Monde no 20336, 12 juin 2010, p. 14.
- (en) FAO: Oil Palm.
- (en)Milieudefensie, 2008. Policy, practice, pride and prejudice. Review of legal, environmental and social practices of oil palm plantation.
- (en)Friends of the Earth, LifeMosaic and Sawit Watch 2008. Losing Ground The human rights impacts of oil palm plantation expansion in Indonesia.
- Page 15 le rapport WWF cite un petit agriculteur de Sumatra « Ne pensez pas que nous cherchons Ă affamer notre famille ; nos choix sont rĂ©flĂ©chis et personne ne nous oblige Ă convertir nos riziĂšres en palmier Ă huile. Il se trouve simplement que cette culture nous permet aujourdâhui dâobtenir des revenus plus importants que ce que nous permettent de dĂ©gager les cultures traditionnelles ».
- (en)Why do Farmers Prefer Oil Palm? Lessons Learnt from Bungo District, Indonesia Feintrenie, L.; Chong, W.K.; Levang, P.
- ONU (FAO) - Le palmier Ă huile hybride prospĂšre au Kenya.
- « FAOSTAT, Bilans alimentaire (ancienne méthodologie et population) : Production - Quantité - Groupes de produits : Huile de palme », sur FAO.org (consulté le ) (1961-2013).
- « FAOSTAT, Nouveaux bilans alimentaire (données préliminaires) : Production - Quantité - Groupes de produits : Huile de palme », sur FAO.org (consulté le ) (2014-2017).
- HervĂ© Kempf, « Sumatra : le palmier Ă l'assaut de la forĂȘt vierge », Le Monde,â (lire en ligne).
- « FAOSTAT », sur www.fao.org (consulté le )
- « FAOSTAT », sur faostat3.fao.org (consulté le )
- « Palm oil in the North American consumer market », sur Friends of the Earth
- (en)United States Department of Agriculture - Foreign Agricultural Service - Palm Oil: World Supply and Distribution.
- (en)United States Department of Agriculture - Foreign Agricultural Service - Major Vegetable Oils: World Supply and Distribution.
- « DĂ©forestation :âlâIndonĂ©sie face Ă un dĂ©sastre Ă©cologique », Le Figaro,â (lire en ligne).
- Indonésie : le géant papetier APP promet encore de cesser la déforestation.
- Sauvons la forĂȘt indique : « lâindustrie de lâhuile de palme est trĂšs liĂ©e Ă celle du bois exotique : les coĂ»ts dâinvestissements pour les plantations de palmiers Ă huile sont financĂ©s par la vente et lâexploitation des essences rares ».
- (en)FAO. Forestry Paper 154 Forests and energy Key issues. Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome, 2008.
- (en) Wetlands International, « A quick scan of peatlands in Malaysia », Wetlands International-Malaysia,â (lire en ligne)
- Rapport de Greenpeace[PDF], novembre 2007.
- (en) Susan E. Page, Florian Siegert, John O. Rieley et Hans-Dieter V. Boehm, « The amount of carbon released from peat and forest fires in Indonesia during 1997 », Nature, vol. 420, no 6911,â , p. 61â65 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/nature01131, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Luca Tacconi, « Fires in Indonesia: causes, cost and policy implications », Centre for International Forestry Research Occasional Paper No. 38,â (lire en ligne)
- (en) Hans Joosten, « The Global Peatland CO2 Picture: peatland status and drainage related emissions in all countries of the world », Wetlands International,â (lire en ligne)
- (en) John Couwenberg, RenĂ© Dommain et Hans Joosten, « Greenhouse gas fluxes from tropical peatlands in south-east Asia », Global Change Biology, vol. 16, no 6,â , p. 1715â1732 (ISSN 1365-2486, DOI 10.1111/j.1365-2486.2009.02016.x, lire en ligne, consultĂ© le )
- Les Amis de la Terre [lire en ligne].
- [PDF] (en) Rapport du PNUE (Programme de Nations Unies pour l'Environnement) - 2007.
- « Huile de palme : travail des enfants et travail forcé », Amnesty International France,
- Charlotte Cieslinski, « Colgate, Nestlé⊠achÚtent de l'huile de palme produite par des enfants », L'Obs,
- AFP, « Travaux forcĂ©s, exploitation dâenfants⊠des abus dans la production de lâhuile de palme », Le Monde,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
- Laurence Defranoux, « Amnesty Ă©pingle une huile de palme «durable» exploitant des enfants », LibĂ©ration,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- AFP, « L'huile de palme va disparaĂźtre des produits alimentaires de la marque Casino », Le Monde,â (lire en ligne).
- Le Figaro Bourse - Huile de palme : les pays producteurs en colĂšre.
- SystÚme U doit retirer ses pubs contre l'huile de palme, lesechos.fr, publié le 10 décembre 2012.
- « Huile de palme : colĂšre des producteurs contre SystĂšme U », Le Figaro,â (lire en ligne).
- « L'huile de palme, une mĂ©fiance trĂšs française », Le Monde,â (lire en ligne).
- « Huile de palme : vers une responsabilitĂ© citoyenne ? », Commission Justice & Paix - Belgique francophone,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en)RSPO - History.
- « Huile de palme "durable" : un outil de greenwashing pour berner le consommateur », sur leplus.nouvelobs.com,
- RSPO - Transformer le marché pour faire de l'huile de palme durable une norme.
- « RSPO ou la mauvaise blague du durable », sur vivresanshuiledepalme.blogspot.fr,
- (en) « United Plantations certified despite gross violations of RSPO standards », sur greenpeace.org,
- Les Amis de la Terre. EXPOSĂ - AOĂT 2010. L'huile de palme « durable » pousse Ă la dĂ©forestation Cultures Ă©nergĂ©tiques, changement d'affectation des sols indirect, Ă©mission de gaz Ă effet de serre.
- Greenpeace, décembre 2009. La face cachée de Sinar Mas.
- Les Amis de la Terre, avril 2011. Arnaque Ă l'huile de palme durable, 12 questions pour comprendre les enjeux.
- (en) « PanEco resigns from RSPO over âsheer level of inactionâ », sur news.mongabay.com,
- (en) « Certified 'sustainable' palm oil fields endanger mammal habitats and biodiverse tropical forests over 30 years », sur phys.org (consulté le )
- (en) Roberto Cazzolla Gatti et Alena Velichevskaya, « Certified âsustainableâ palm oil took the place of endangered Bornean and Sumatran large mammals habitat and tropical forests in the last 30 years », Science of The Total Environment, vol. 742,â , p. 140712 (ISSN 0048-9697, DOI 10.1016/j.scitotenv.2020.140712, lire en ligne, consultĂ© le )
- Stanislas Kraland, « L'huile de palme issue de l'agriculture biologique: mode d'emploi », sur huffingtonpost.fr,
- Stefania Summermatter, « En Colombie, lâhuile de palme bio est contestĂ©e », sur swissinfo.ch,
- LorĂšne Lavocat, « En Colombie, la guerre civile a prĂ©servĂ© la forĂȘt de la destruction », sur reporterre.net,
- (en) « Indonesian Sustainable Palm Oil (ISPO) », sur sustainablepalmoil.org (consulté le )
- Effet de Terre - NestlĂ© change dâhuile de palme, enfin presque.
- « Pour une production responsable dâhuile de palme », sur wwwf.fr, (consultĂ© le ).
- (en) Update on deforestation and palm oil, Nestlé Global, mis à jour le 12 janvier 2011.
- Développement durable : Greenpeace pose Unilever en modÚle sur l'huile de palme, de l'AFP sur L'Expansion.com, publié le 2 mai 2008.
- La Collective Biscuits et GĂąteaux conclut la premiĂšre charte PNA, Agraalimentation.fr, 13 octobre 2011.
- « Les mirages de l'or rouge », sur La Presse+, (consulté le )
- « Suppression de la taxe Nutella: la production dâhuile de palme va doubler dâici 2030 | Emploi Vert », sur www.emploi-vert.fr (consultĂ© le )
- « Nouvel abandon de la taxe «Nutella» sur l'huile de palme en France - RFI », (consulté le )
- « L'AssemblĂ©e renonce Ă la taxe Nutella », Le Figaro,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « L'huile de palme sortie de la liste des biocarburants », Les Ăchos, 19 dĂ©cembre 2018.
- (en-US) « Palm oil in biodiesel ban will hurt global economy », sur The Malaysian Reserve, (consulté le ).
- « La bioraffinerie de La MĂšde, un projet dĂ©criĂ© dĂšs le dĂ©part », Les Ăchos, (consultĂ© le ).
- « Bio-raffinerie de La MÚde : Total importera 300.000 tonnes par an d'huile de palme », sur Actu-Environnement (consulté le )
- Sophie Chapelle, « Huile de palme : le gouvernement cÚde au lobbying de Total », sur Bastamag,
- Huile de palme : la commission des Finances et Edouard Philippe demandent un nouveau vote Ă lâAssemblĂ©e, Sud-Ouest, 15 novembre 2019.
- Couac politique autour de l'avantage fiscal sur l'huile de palme, Les Ăchos, 15 novembre 2019.
- « Avantage fiscal pour les biocarburants produits Ă partir de rĂ©sidus dâhuile de palme », sur conseil-etat.fr, (consultĂ© le )
- « Huile de palme et biocarburants: nouveau recours devant le Conseil d'Etat », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Des ONG dĂ©noncent le maintien de lâexonĂ©ration fiscale pour un ersatz de lâhuile de palme », sur Le Monde, .
- « Huile de palme : les associations en colÚre face à l'exonération fiscale d'un dérivé d'huile de palme avant une hypothétique concertation », sur 20 Minutes, .
- (en) Chris Bowers, « Oil major Total undermining French palm oil diesel law with doublespeak », sur transportenvironment.org, .
- « PLF 1Úre partie: aprÚs les débats en commission, la démission écologique », sur Réseau Action Climat,
- « Coup dur pour Total : le Conseil dâĂtat interdit lâusage dâhuile de palme dans les biocarburants », sur Reporterre,
- « Biocarburants : TotalEnergies va se passer de l'huile de palme à compter de 2023 », sur Actu-Environnement (consulté le )
- « Bioraffinerie de La MÚde : l'étude d'impact aurait dû prendre en compte ses effets sur le climat », sur Actu-Environnement (consulté le )
- Delphine Bourdet, « MatiÚres grasses : gare à l'huile de palme ! », Doctissimo, 4 février 2010, mis à jour le 17 mai 2011.
- Audrey Chauvet, « L'huile de palme, passagÚre clandestine de nos repas », 20minutes.fr, 22 juillet 2010.
- BioCoop - Le point sur les matiÚres grasses végétales biologiques.
- X. R. Guo, Q. Sun, C. Zhu et S. P. Han, « Effects of infant formula containing palm oil on the nutrient absorption and defecation in infants: a meta-analysis. », Chinese journal of pediatrics, vol. 47, no 12,â , p. 904â910 (ISSN 0578-1310, PMID 20193141, lire en ligne, consultĂ© le )
- Steven E. Nelson, Joan A. Frantz et Ekhard E. Ziegler, « Absorption of Fat and Calcium by Infants Fed a Milk-Based Formula Containing Palm Olein », Journal of the American College of Nutrition, vol. 17, no 4,â , p. 327â332 (ISSN 0731-5724, DOI 10.1080/07315724.1998.10718770, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Ye Sun, Nithya Neelakantan, Yi Wu et Rashmi Lote-Oke, « Palm Oil Consumption Increases LDL Cholesterol Compared With Vegetable Oils Low in Saturated Fat in a Meta-Analysis of Clinical Trials », The Journal of Nutrition,â , jn210575 (ISSN 0022-3166 et 1541-6100, PMID 25995283, DOI 10.3945/jn.115.210575, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Contaminants liés aux processus de transformation dans les huiles végétales et les aliments », sur European Food Safety Authority, (consulté le )
- « Mise à jour du niveau de sécurité pour le 3-MCPD dans les huiles végétales et les aliments », sur European Food Safety Authority, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Stéphanie Barral, Capitalismes agraires : économie politique de la grande plantation en Indonésie et en Malaisie, SciencesPo les Presses, Paris, 2015, 238 p. (ISBN 9782724617306).
- (en) R.H.V. Corley and P.B. Tinker, The oil palm, John Wiley & Sons, Hoboken, NJ, 2016 (5e Ă©d.), 680 p. (ISBN 9781118953297).
- Emmanuelle Grundmann, Un fléau si rentable : vérités et mensonges sur l'huile de palme, Calmann-Lévy, Paris, 2013, 261 p. (ISBN 978-2-7021-4445-9).
- Leslie Hayoun, « Huile de palme et de palmiste : un état des lieux en 2015 », Université Paris 5, 2015, 120 p. (thÚse de pharmacie).
- Alain Rival et Patrice Levang, La palme des controverses : palmier à huile et enjeux de développement, Quae, Versailles, 2013, 98 p. (ISBN 978-2-7592-2049-6).
Films
- Ămilie Lancon, Palme, une huile qui fait tache, Magneto Presse, 2013
- Patrick Rouxel, Green, 2009
Articles connexes
- Huile de palmiste
- Huile végétale
- Palmier Ă huile
- Palmeraie
- Kabakrou
- Raffinerie d'huile de palme de La MĂšde
- Agropalma (1er producteur sud-américain d'huile de palme)
Liens externes
- (en) Rapport complet sur l'exploitation de l'huile de palme [PDF] (synthĂšse [PDF])
- Huile de palme - Effets sur les forĂȘts tropicales
- (en) Marché et production de l'huile de palme, FAO [PDF]
- L'huile de palme sur le site Faire ses courses pour la planĂšte[PDF]
- LâAlliance Française pour une Huile de palme durable