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ForĂȘt secondaire

La forĂȘt secondaire, par opposition Ă  la forĂȘt primaire, est une forĂȘt (biomasse ligneuse) qui a repoussĂ©, en une ou plusieurs phases aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©truite (par exemple par l'agriculture sur brĂ»lis) ou exploitĂ©e par l'homme par des coupes rases ou avec des impacts plus discrets mais significatifs pour les essences ou la structure forestiĂšres. Selon l'objectif de production sylvicole, ces forĂȘts sont Ă©tablies par deux types de rĂ©gĂ©nĂ©ration provoquĂ©e, la rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle (forĂȘts naturellement rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es) et la rĂ©gĂ©nĂ©ration artificielle (forĂȘts plantĂ©es).

La FAO souligne la place des forĂȘts dans l'ensemble des biomes mondiaux, ses Ă©valuations des ressources forestiĂšres mondiales en 2010 rappelant qu'elles couvrent 31 % de la superficie des terres Ă©mergĂ©es (soit 10 % de la surface du globe)[1]. 93 % de la superficie des forĂȘts du monde est formĂ©e de forĂȘts naturelles (forĂȘts primaires et forĂȘts secondaires qui se sont rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es naturellement). Les forĂȘts primaires occupent 36 % de la superficie forestiĂšre totale, les forĂȘts secondaires 64 % (57 % de forĂȘts naturellement rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es et 7 % de forĂȘts plantĂ©es)[2].
  • Inlandsis et dĂ©serts polaires
  • Toundra
  • TaĂŻga ou forĂȘt borĂ©ale
  • ForĂȘts feuillues caducifoliĂ©es tempĂ©rĂ©es
  • Prairies
  • ForĂȘts sempervirentes subtropicales
  • ForĂȘts sempervirentes mĂ©diterranĂ©ennes
  • ForĂȘts de mousson
  • DĂ©serts arides
  • DĂ©serts et broussailles xĂ©rophytes
  • Steppe aride
  • DĂ©serts semi-arides
  • Savanes
  • Savanes et forĂȘts claires
  • ForĂȘts tropicales caducifoliĂ©es
  • ForĂȘts sempervirentes tropicales
  • Toundra alpine
  • ForĂȘts de montagne
Carte mondiale du World Resources Institute reprĂ©sentant les forĂȘts plantĂ©es (planted forest) et les cultures arbustives (tree crops).
RĂ©gĂ©nĂ©ration en forĂȘt de Rennes (Bretagne)
ForĂȘt de Darney (Vosges et Haute-SaĂŽne) : forĂȘt ancienne en rĂ©gĂ©nĂ©ration
Suberaie dans le massif des Maures (Var) : anciennetĂ© des forĂȘts mĂ©diterranĂ©ennes modifiĂ©es
ForĂȘt du PĂ©loponnĂšse : les forĂȘts mĂ©diterranĂ©ennes ont Ă©tĂ© intensĂ©ment exploitĂ©es depuis l'AntiquitĂ©
Incendie de forĂȘt en GrĂšce : une forĂȘt fragilisĂ©e depuis des millĂ©naires
L'essentiel des forĂȘts naturelles islandaises ont Ă©tĂ© coupĂ©es. Depuis quelques dĂ©cennies, le pays pratique une politique de reforestation pour lutter contre l'Ă©rosion des sols : Úlfarsfell, district de StaĂ°ir (Islande)
La régénération forestiÚre par coupes successives avec un caractÚre jardinatoire[3]
Volume, surface terriĂšre et nombre de tiges en forĂȘt domaniale française de production
ForĂȘt de Mahau sound, (Nouvelle-ZĂ©lande) : la prĂ©sence importante de fougĂšres arborescentes indique une perturbation rĂ©cente, anthropique ou naturelle. Le caractĂšre complexe et stratifiĂ© de la forĂȘt ne doit pas faire penser Ă  un trĂšs haut degrĂ© de naturalitĂ©
ForĂȘt rĂ©cente monospĂ©cifique de cajeputs (Asie du SE)
ForĂȘt d'eucalyptus, massif de la Dame du Mont, Cortes, Leiria (Portugal) : plantation Ă©quienne
ForĂȘt de Pinus radiata, mont Allan (Nouvelle-ZĂ©lande)
Reforestation en Eucalyptus, Pins et Tecks : 627 000 hectares, rĂ©gion de SĂŁo Paulo (BrĂ©sil)
Politiques de replantations en Chine, sur un campus
Succession secondaire : les arbres conquiÚrent l'espace prairial, environs de ƻyrardow, Parc du Paysage de Bolimów, (Pologne)
Redwood endommagé par le typhon Frieda et repousse, Parc Stanley, Vancouver (Canada)

Les sylviculteurs parlent de forĂȘts amĂ©nagĂ©es, c'est-Ă -dire en optimisant la production de bois ou de produits commercialement et/ou techniquement plus intĂ©ressants pour le systĂšme Ă©conomique en place au moment de l'amĂ©nagement.

Cette terminologie n'est généralement pas utilisée pour désigner les sylvicultures totalement artificielles, monospécifiques et équiennes comme les plantations de peupliers, d'Eucalyptus (bassin méditerranéen, Brésil, Congo, ßle de Pùques, etc.), de Cryptomeria (La Réunion, Polynésie française), et de Pinus radiata (Nouvelle-Zélande) ou encore d'hévéas (Afrique centrale et Asie du Sud-Est) et de palmiers à huile (Malaisie, Indonésie, etc.), ...

Concept et définitions

Selon la dĂ©finition de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Food and Agricultural Organization, FAO), une forĂȘt est un milieu oĂč le feuillage des arbres couvre au moins 10 % de la superficie (en excluant les terres agricoles ou les surfaces urbanisĂ©es). Ainsi, la forĂȘt couvre environ 30 % de la planĂšte. De maniĂšre courante, deux grands types de forĂȘts sont distinguĂ©es : la forĂȘt primaire (env. 36 % de la surface forestiĂšre mondiale) et la forĂȘt secondaire, l'une se rĂ©fĂ©rant Ă  une vĂ©gĂ©tation naturelle et abritant l’essentiel de la biodiversitĂ© terrestre, sans intervention humaine qui aurait laissĂ© des sĂ©quelles importantes ou observables, l'autre fortement ou entiĂšrement façonnĂ©e par l’homme. Elle a repoussĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©truite ou exploitĂ©e.

DĂ©finitions

DĂ©finir la forĂȘt reprĂ©sente toujours une difficultĂ©, lorsqu'il s'agit de la dĂ©finition de celle-ci dans ses relations avec l'homme. La FAO dĂ©finissait et quantifiait[4] cinq types en 2005[5]:

  • les forĂȘts primaires sont composĂ©es d'espĂšces indigĂšnes, sans trace visible d'activitĂ© humaine, qui n'ont jamais Ă©tĂ© modifiĂ©es par l'homme (avec cependant la prĂ©sence de petits groupes humains qui vivent de ces forĂȘts pour la chasse et la cueillette). En 2005, les forĂȘts primaires reprĂ©sentent 36,4 % des 3 952 millions d'hectares[6] de surfaces forestiĂšres mondiales[7] ;
  • les forĂȘts naturelles modifiĂ©es sont composĂ©es d'espĂšces indigĂšnes, avec des traces d'activitĂ© humaine et une rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle. Les forĂȘts naturelles modifiĂ©es reprĂ©sentent, en 2005, 52,7 % des forĂȘts mondiales ;
  • les forĂȘts semi-naturelles sont des forĂȘts comprenant des espĂšces indigĂšnes, Ă©tablies par plantation, semis ou rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle assistĂ©e. Elles reprĂ©sentent, en 2005, 7,1 % des surfaces forestiĂšres mondiales ;
  • les plantations de production portent des espĂšces introduites (ou indigĂšnes) par semis ou plantations pour la production de bois ou de produits non ligneux. Elles reprĂ©sentent, en 2005, 3,0 % des surfaces forestiĂšres mondiales ;
  • les plantation de protection prĂ©sentent des espĂšces introduites ou indigĂšnes par semis ou plantations pour la protection des sols, des eaux, la conservation de la biodiversitĂ© (voir anciennes RTM). Les plantations de protection reprĂ©sentent, en 2005, 0,8 % des surfaces forestiĂšres mondiales.

Naturalité

Mieux que la diffĂ©rence entre primaire et secondaire qui tient en grande partie Ă  la qualitĂ© des observations gĂ©ohistoriques et palĂ©obotaniques, il est possible de se rĂ©fĂ©rer au concept de naturalitĂ©. Alors, il n'y a plus vĂ©ritablement opposition entre deux grandes catĂ©gories de forĂȘts-naturelles ou anthropisĂ©es - mais un gradient qui Ă©voque les hĂ©ritages naturels et anthropiques des milieux forestiers sur des temps plurisĂ©culaires ou millĂ©naires. L'archĂ©ologie ne cesse de le dĂ©montrer, les hommes ont toujours vĂ©cu dans les forĂȘts y compris dans celles considĂ©rĂ©es comme hautement et anciennement naturelles.

Reboisements

Les plantations forestiĂšres ou forĂȘts de plantation sont des peuplements forestiers crĂ©Ă©s par plantation ou ensemencement pendant le boisement ou le reboisement, en un peuplement d'espĂšces introduites (plantĂ©s) ou peuplement d'espĂšces indigĂšnes gĂ©rĂ© intensivement (une ou deux essences, classe Ă©quienne, espacement rĂ©gulier, voire clones)[8]. La composition et la classe d’ñge des forĂȘts sont dĂ©terminĂ©es par les cycles de perturbation et de rĂ©gĂ©nĂ©ration. Elles diffĂ©rents selon les rĂ©gions et les pratiques sylvicoles (rĂ©volutions).

Le reboisement - Le renouvellement (rĂ©gĂ©nĂ©ration) de la forĂȘt se fait la plupart du temps de façon naturelle. AprĂšs la rĂ©colte du bois, les jeunes pousses se dĂ©veloppent. Il arrive qu'il soit nĂ©cessaire de reboiser pour accĂ©lĂ©rer le cycle Ă©cologique par exemple ou pallier des perturbations (Ă©pidĂ©mies de nuisibles, maladies, feux, pollution). Le reboisement consiste Ă  favoriser les bonnes essences, adaptĂ©es aux conditions Ă©daphologiques.

Le choix des semences - Les semences (cĂŽnes et fruits) sont cueillis sur des sites spĂ©cifiques (verger Ă  graines au Canada) ou rĂ©coltĂ©s sur les grands arbres sĂ©lectionnĂ©s pour leurs qualitĂ©s gĂ©nĂ©tiques (semenciers) en forĂȘt naturelle ou amĂ©nagĂ©e. Les semences sont adaptĂ©es au territoire Ă©cologique de reboisement.

Les caractéristiques

Les forĂȘts secondaires sont logiquement caractĂ©risĂ©es par des essences dites secondaires et, lorsqu'elles sont jeunes, en gĂ©nĂ©ral, par un plus grand pourcentage d'espĂšces pionniĂšres.

Durant une longue pĂ©riode, elle sera diffĂ©rente de la forĂȘt primaire, avec notamment :

  • un moindre nombre d'arbres trĂšs anciens,
  • moins d'arbres sĂ©nescents,
  • moins de gros arbres morts et moins de nĂ©cromasse de bois mort,
  • une moindre diversitĂ© gĂ©nĂ©tique,
  • un nombre d'espĂšces autochtones rares Ă©galement plus faible.
  • une moindre naturalitĂ©,

et en zone tempérée :

  • moins de zones humides, car ce sont souvent des forĂȘts qui ont Ă©tĂ© drainĂ©es,
  • une fragmentation Ă©cologique plus importante (par routes, layons, cloisonnement et autres pistes forestiĂšres).

NĂ©anmoins, il existe un large Ă©ventail de forĂȘts secondaires, des plus artificialisĂ©es Ă  des forĂȘts d'apparence presque naturelle (que la gestion de type prosilva ou des Ă©cocertification de type FSC encouragent).

Souvent en zone tropicale, on trouve des forĂȘts primaires dans lesquelles on peut distinguer des chapelets des parcelles plus secondaires (rĂ©gĂ©nĂ©ration de zones d'agriculture sur brĂ»lis, souvent Ă  proximitĂ© des fleuves mais pas en zone inondĂ©e en pĂ©riode de crue).

Si les altĂ©rations n'ont pas Ă©tĂ© trop importantes ou que les parcelles dĂ©truites Ă©taient petites, des espĂšces indigĂšnes variĂ©es y sont encore trĂšs significativement prĂ©sentes. Dans certains cas (forĂȘt humide tropicale ou Ă©quatoriale), il faut plusieurs siĂšcles Ă  plusieurs milliers d'annĂ©es pour retrouver les caractĂšres d'une forĂȘt primaires aprĂšs une perturbation de type coupe rase ou incendie.

Évolution des forĂȘts secondaires

Si tant est que toutes les rĂ©gions du monde s'accordent sur leur dĂ©finition, ces forĂȘts ont considĂ©rablement Ă©voluĂ© au cours de l'histoire au grĂ© des besoins et des pratiques sylvicoles, de l'introduction de nouvelles essences et, plus rĂ©cemment des prĂ©occupations environnementales et du regard sur les services Ă©cosystĂ©miques rendus.

La superficie de la forĂȘt secondaire a fortement augmentĂ© au Moyen Âge en Europe (taillis-sous-futaies), aux XVIIIe et XIXe siĂšcles en AmĂ©rique du Nord, puis Ă  la fin du XXe en zone tropicale humide[9] (en raison de l'exploitation croissante de la forĂȘt primaire. GĂłmez-Pompa et Vasquez-Yanes (1974)[10] ont dĂ©fini leur Ă©poque comme "l'Ăšre des forĂȘts secondaires" dans la car, hormis dans quelques cas exceptionnels, dans la plupart des pays tropicaux, les statistiques ont montrĂ© que la superficie de la forĂȘt secondaire avait dĂ©passĂ© ou tendait Ă  dĂ©passer[11] celle de la forĂȘt primaire[12]. En zone tropicale, la FAO estimait (en 1981) qu'Ă  la fin des annĂ©es soixante-dix, environ 21 millions d'hectares de terres agricoles dĂ©saffectĂ©es au Mexique, en AmĂ©rique Centrale et dans les CaraĂŻbes Ă©taient en cours de recolonisation par la forĂȘt, Ă©voluant vers une forĂȘt secondaire. En AmĂ©rique du Sud, c'Ă©taient 78 autres millions d'hectares de forĂȘts secondaires d'origine comparable qui Ă©taient recensĂ©s par la FAO qui estimait qu'en 1985, ces chiffres atteindraient en AmĂ©rique Centrale et dans les CaraĂŻbes, d'une part, et en AmĂ©rique du Sud, d'autre part, respectivement 23 millions et 83 millions d'hectares[13].

En 2005, la forĂȘt secondaire plantĂ©e ne reprĂ©sentaient selon la FAO que 7 % de la surface boisĂ©e mondiale mais produisait les deux tiers du bois dans le monde et une Ă©tude prospective de la FAO, tablait pour 2030, sur une production de 30 % de cette surface pour atteindre 50 % de tout le bois produits (ce qui signifierait accepter d'autres dĂ©boisements en zone primaire).

Les modes de gestion

La productivitĂ© commerciale et Ă©ventuellement un intĂ©rĂȘt pour la chasse "sportive" et le tourisme dans cette rĂ©gion ont souvent Ă©tĂ© les premiĂšres motivations des amĂ©nageurs. À la fin des annĂ©es 1900, un courant "Ă©cologiste" et certaines Ă©coles de sylviculture ou dynamiques de certification ont cherchĂ© Ă  concilier par une gestion restauratoire et soutenable des objectifs Ă©conomiques, sociaux (incluant fonctions amĂ©nitaires et intĂ©rĂȘt pour la santĂ©) et environnementaux, dont l'efficacitĂ© et les rĂ©sultats sont souvent discutĂ©s.

Les zones de rusticité au Canada-

La migration assistĂ©e - Les forĂȘts sont sensibles au climat, les arbres colonisent des habitats correspondant au mieux Ă  leurs exigences Ă©cologiques. Mais la migration des certaines populations n'est pas toujours possible ou suffisamment rapide au regard des changements environnementaux. La migration assistĂ©e, c'est-Ă -dire le dĂ©placement par l’homme, d'espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales vers des habitats climatiquement adaptĂ©s, est une solution qui commence Ă  ĂȘtre envisagĂ©e sur de vastes territoires forestiers comme au Canada.

Par exemple, en Colombie-Britannique et en Alberta, les transferts de semences ont Ă©tĂ© Ă©tendues de 200 mĂštres en altitude et on envisage la plantation du mĂ©lĂšze de l’Ouest au-delĂ  de son aire de distribution "actuelle". Outre les transferts altitudinaux et latitudinaux, des mĂ©langes de semences locales et mĂ©ridionales sont utilisĂ©es.

Les interactions entre nouvelles forĂȘts et forĂȘts naturelles

La dĂ©gradation d’espaces forestiers et l’abandon de parcelles agricoles engagent des processus naturels d’émergence de nouvelles forĂȘts. La composition de ces nouveaux Ă©cosystĂšmes diffĂšre des forĂȘts d’origine -primaires ou secondaires - et s’avĂšre parfois mieux adaptĂ©e aux perturbations anthropiques comme les modifications climatiques. Elles reprĂ©sentent quelque 850 millions d’hectares en rĂ©gion intertropicale. Elles garantissent Ă©galement des services Ă©cosystĂ©miques (Ă©puration de l'eau, fourniture de produits forestiers vĂ©gĂ©taux et animaux, protection des sols, stockage de carbone, etc.)[14].

Une bonne partie des nouvelles forĂȘts est issue d’un rĂ©assemblage naturel entre espĂšces indigĂšnes et exotiques. Dans des situations favorables, les plantations anciennes peuvent ĂȘtre colonisĂ©es par des plantes indigĂšnes et des espĂšces animales, comme cela est le cas des forĂȘts tempĂ©rĂ©es amĂ©nagĂ©es depuis des siĂšcles.

Dans les territoires de l'océan Indien

Dans les Ăźles de l’ocĂ©an Indien par exemple, les Ă©cosystĂšmes cherchent un Ă©quilibre entre invasives et indigĂšnes. L'envahissement d'Acacias australiens peut naturellement s’enrichir de plantes indigĂšnes si des reliques de forĂȘts naturelles sont encore prĂ©sentes. À La RĂ©union et Madagascar, des formes d’interactions Ă©cologiques positives (mutualisme) entre espĂšces exotiques et indigĂšnes ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence. À Mayotte, certaines espĂšces introduites, comme le manguier ou l’avocat marron, font parfois partie intĂ©grante de la structure de forĂȘts considĂ©rĂ©es comme naturelles. La prĂ©sence de nouvelles forĂȘts, Ă  Madagascar notamment, peut permettre de diminuer la pression sur les milieux naturels, pour la collecte de bois de feu et du charbonnage.

Au Canada

Les forĂȘts canadiennes couvrent 15 Ă©cozones et occupent 397,3 millions d’hectares (30 % des forĂȘts borĂ©ales mondiales). Les "autres terres boisĂ©es" occupent 12,5 % de cette superficie (milieux humides boisĂ©s et forĂȘts-parcs). L’exploitation forestiĂšre ne touche qu’une petite portion chaque annĂ©e des forĂȘts (rĂ©colte de 0,5 %)[15].

Fonction et vulnĂ©rabilitĂ© des forĂȘts secondaires

Les facteurs climatiques, pédologiques et géomorphologiques influent sur la vulnérabilité des milieux à vocation forestiÚre. Cependant, les facteurs anthropiques jouent souvent un rÎle décisif en accélérant les processus de dégradation par des cultures itinérantes à trop courtes périodes de jachÚre, l'extension des surfaces cultivées sur fortes pentes, l'importance des coupes de bois de feu et commerciales, la progression des cultures de subsistance sur sols forestiers peu fertiles, le surpùturage et l'exploitation miniÚre (orpaillage par exemple).

En zone tempĂ©rĂ©e et pour partie en zone tropicale ou nordique, ces forĂȘts rendent de nombreux services Ă©cosystĂ©miques comme :

  • source importante de bois, car elles trĂšs productives par le fait qu'elles ont Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralement amĂ©nagĂ©es pour y faciliter la pousse, la coupe et le dĂ©bardage d'essences objectifs ou d'accompagnement. Mais elles peuvent aussi parfois ĂȘtre largement surexploitĂ©es et trĂšs vulnĂ©rables au feu ou aux maladies ;
  • mĂȘme relativement artificialisĂ©es, elles peuvent (selon leurs modes de gestion, notamment sur sols fragiles) jouer un rĂŽle majeur pour la rĂ©gulation et l'Ă©puration naturelle des eaux pluviales et de surface ou pour le maintien du carbone du sol et d'une partie de la diversitĂ© biologique par exemple (Brown et Lugo, 1990) ;
  • contribuant Ă  la lutte contre la dĂ©sertification et perte de sols (Ă©rosion, salinisation et alcalinisation), et donc indirectement et en aval, Ă  une moindre augmentation des zones mortes et de la turbiditĂ© et pollution des cours d'eau et la destruction d'Ă©cosystĂšmes associĂ©s comme les mangroves et les rĂ©cifs ;
  • rĂŽles sociaux (amĂ©nitĂ©s paysagĂšres et urbaines, intĂ©rĂȘt touristique et de qualitĂ© de vie en milieu rural, avec cependant aussi un risque accru de zoonoses et maladies Ă©mergentes) ;
  • moyen d'attĂ©nuer la pression exercĂ©e sur les forĂȘts plus naturelles et/ou dites primaires,
  • moyen de diminuer les pertes nettes de superficies boisĂ©es, alors que la dĂ©forestation de 13 millions d’hectares par an se poursuivait en 2008 selon la FAO (2009)[16].

Certains auteurs espĂšrent qu'une rationalisation de la gestion forestiĂšre permettrait Ă  l'humanitĂ© de bĂ©nĂ©ficier d'une ressource durable en bois et produits autres que le bois[17] (gibier, mĂ©dicaments, etc), sans avoir recours Ă  de nouvelles destructions de forĂȘt primaire (Brown et Lugo, 1990). Le constat est nĂ©anmoins que les forĂȘts primaires et anciennes continuent Ă  reculer dans une grande partie du monde.

Notes et références

  1. (en) Khan Towhid Osman, Forest Soils, Springer Science & Business Media, , p. 133
  2. FAO, Evaluation des ressources forestiùres mondiales 2010. Rapport Principal, FAO Éditions, , p. 13
  3. Albert Fron (prĂ©f. Louis Marchand), Économie sylvo-pastorale : ForĂȘts, pĂąturages et prĂ©s-Bois, Ed. Hachette, coll. « EncyclopĂ©die des connaissances agricoles », , fig., XVI - 170 (lire en ligne), p. 47-48
  4. « Glossaire ForĂȘt », sur greenfacts.org, (consultĂ© le )
  5. Les situations plus récentes de la FAO, par exemple celle de 2015, ne se réfÚrent plus à cette typologie.
  6. « Étendue des forĂȘts et des autres terres boisĂ©es mondiales », sur fao.org, (consultĂ© le )
  7. « Figures reprĂ©sentant les caractĂ©ristiques des forĂȘts », sur fao.org, (consultĂ© le )
  8. Service canadien des forĂȘts : glossaire de terminologie forestiĂšre : ou
  9. FAO
  10. Gomez-Pompa A., Vasquez-Yanes C., 1974 - Studies on secondary succession of tropical lowlands ; the life cycle of secondary species. In Proceedings of the First International Congress of Ecology, La Haye, 336-342
  11. Estimations fondĂ©es sur les taux de dĂ©boisement, par manque d'informations prĂ©cises sur la superficie occupĂ©e par des forĂȘts secondaires, parfois difficiles Ă  diffĂ©rencier sur les images satellites
  12. Finegan B., 1992 - El potencial de manejo de los bosques hĂșmedos secundarios neotropicales de tierras bajas. Centro AgronĂłmico de InvestigaciĂłn y Enseñanza, CATIE, Turrialba, Costa Rica, 27 p
  13. FOOD AND AGRICULTURE ORGANIZATION OF THE UNITED NATION (FAO), 1981 - Proyecto para la evaluación de los recursos forestales de la América Tropical. FAO, Informe Técnico 1, 343 p.
  14. CIRAD, 2011 - Nouvelles forĂȘts tropicales. Valoriser des Ă©cosystĂšmes inĂ©dits
  15. Inventaire des forĂȘts du Canada
  16. Communiqué de presse FAO, 27 février 2009
  17. FAO, 2003, les produits forestiers non ligneux

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Brown S. et Lugo A.E, 1990 -Tropical secondary forests. Journal of Tropical Ecology, Cambridge university press 6, 1: 1-32

Articles connexes

Liens externes

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