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TempĂȘte du Columbus Day de 1962

La tempĂȘte du Columbus Day de 1962, aussi connue comme le Big Blow, est une tempĂȘte automnale issue des restes du typhon Freda et qui se classe parmi les plus intenses de tous les temps Ă  avoir frappĂ© les cĂŽtes du nord-ouest des États-Unis et de la Colombie-Britannique. Elle est la plus destructrice tempĂȘte de vent au XXe siĂšcle aux États-Unis, surpassant mĂȘme la tempĂȘte de l'Halloween 1991 (popularisĂ©e par le film En pleine tempĂȘte)[2] - [3].

TempĂȘte du Columbus Day de 1962
Carte de surface de la tempĂȘte prĂšs de intensitĂ© maximale le 13 octobre 1962[1]
Localisation
Pays
Régions affectées
Caractéristiques
Type
TempĂȘte automnale issue d'une transition extratropicale
Pression minimale
960 hPa
Date de formation
Date de dissipation
Conséquences
Nombre de morts
46
Coût
985 millions $US[2] (de 1962)

Cette tempĂȘte tire son nom du Jour de Christophe Colomb car elle a frappĂ© les 12 et , moment de cette fĂȘte fĂ©riĂ©e aux États-Unis. Quarante six personnes furent tuĂ©s par ce systĂšme et les dommages se sont Ă©levĂ©s Ă  l'Ă©poque Ă  985 millions $US[2].

Évolution mĂ©tĂ©orologique

Trajectoire de la tempĂȘte du Columbus Day comparĂ©e Ă  deux autres tempĂȘtes en 1981 et 1995

Le , la tempĂȘte tropicale Freda s'est formĂ©e Ă  800 km de Wake Island, dans le Pacifique central, et s'est dirigĂ©e vers le nord-est tout en s'intensifiant. Elle est passĂ©e au large des Ăźles HawaĂŻ et le est devenue le typhon Freda. AprĂšs avoir atteint son maximum d'intensitĂ© les 6 et , elle s'est ensuite affaiblie en passant sur les eaux froides du Pacifique nord-ouest pour redescendre au niveau d'une dĂ©pression tropicale le [4].

Le systĂšme est devenu ensuite un cyclone extratropical sous l'influence du courant-jet et s'est dĂ©veloppĂ© en tempĂȘte majeure des latitudes moyennes au large de la cĂŽte nord de la Californie. Celle-ci a fourni des cumuls records de pluie dans la rĂ©gion de la baie de San Francisco, retardant quelques match de la sĂ©rie mondiale de baseball de 1962 entre les Giants de San Francisco et les Yankees de New York. Se dĂ©plaçant vers le nord-est, elle a fait ensuite un crochet vers le nord en atteignant le sud-ouest de l'Oregon et a remontĂ© la cĂŽte Ă  une vitesse moyenne de plus de 64 km/h, son centre passant Ă  environ 80 km au large.

La pression centrale du centre est demeurĂ©e assez stable jusqu'Ă  la latitude d'Astoria (Oregon), puis la tempĂȘte s'est mise Ă  faiblir. Elle est passĂ©e sur l'Ăźle de Tatoosh au large l'État de Washington avant de frapper l'Ăźle de Vancouver au Canada le et de se dĂ©faire rapidement ensuite. Une dĂ©pression secondaire s'est formĂ©e dans son quadrant sud-est, lieu de l'occlusion, le et a Ă©tĂ© capturĂ©e dans le flux d'altitude d'ouest[5].

Statistiques

Analyse des vents avec la tempĂȘte du Columbus Day 1962, en gĂ©nĂ©ral Ă  partir des donnĂ©es officielles du National Weather Service[6]

Cette tempĂȘte extratropicale a atteint une pression centrale d'au moins 960 hPa, certaines estimations donnent mĂȘme 955 hPa, ce qui est Ă©quivalent Ă  la pression centrale dans un ouragan de catĂ©gorie 3 dans l'Ă©chelle de Saffir-Simpson[7]. Cependant, son diamĂštre Ă©tait beaucoup plus Ă©tendu que celui d'un systĂšme tropical et son gradient de pression beaucoup plus lĂąche.

La tempĂȘte du Columbus Day a battu des records de basse pression Ă  Astoria (962 hPa) et North Bend (971,9 hPa) en Oregon, ainsi qu'Ă  Hoquiam 970,5 hPa dans l'État de Washington. Les records Ă  Astoria et Hoquiam n'ont Ă©tĂ© battus que le par une tempĂȘte qui donna cependant des vents plus faibles.

Des rafales de vent de 93 km/h et plus, dĂ©passant le critĂšre de vents violents du National Weather Service et du Service mĂ©tĂ©orologique du Canada, furent enregistrĂ©es de San Francisco en Californie Ă  Vancouver en Colombie-Britannique[6]. Les vents violents atteignirent aussi loin Ă  l'intĂ©rieur des terres que Spokane dans l'État de Washington[6]. Plusieurs anĂ©momĂštres furent emportĂ©s par le vent en Oregon et dans l'État de Washington, dont celui des studios de radio-tĂ©lĂ©vision KGW Ă  Portland.

Les vents maximaux furent notĂ©s le , lorsque la tempĂȘte Ă©tait au large de la cĂŽte de l'Oregon. L'anĂ©momĂštre de Cap Blanco perdit une de ses coupelles et enregistra des rafales de plus de 233 km/h, selon certains rapports les rafales ont pu atteindre 288 km/h. À la base aĂ©rienne de Mount Hebo, les vents soufflĂšrent jusqu'Ă  209 km/h sur de longues pĂ©riodes, ce qui correspond Ă  un ouragan de catĂ©gorie 4. Des tuiles du dĂŽme du radar se sont retrouvĂ©es Ă©parpillĂ©es dans les montagnes aux alentours et un morceau de 45 kg faucha des arbres ce qui donna un estimĂ© de rafales jusqu'Ă  270 km/h[8]. À la base radar de Naselle, dans les collines Willapa du sud-ouest de l'État de Washington, une rafale Ă  257 km/h fut enregistrĂ©e.

Dans les zones populeuses d'Oregon[8], il fut notĂ© des rafales de 144,84 km/h Ă  Salem, de 204 km/h Ă  Corvallis dans la vallĂ©e de la Willamette avant que la tour de l'anĂ©momĂštre soit dĂ©truite par le vent et de 187 km/h au pont Morrison dans la rĂ©gion mĂ©tropolitaine de Portland. Dans l'État de Washington, il y a eu des rafales de 125,53 km/h Ă  Olympia, de 142 km/h Ă  la base aĂ©rienne de McChord, de 158 km/h Ă  Bellingham, de 160 km/h) Ă  Renton et de 105 km/h Ă  Seattle.

En Colombie-Britannique au Canada, le systùme frappe les basses-terres du fleuve Fraser le . À Victoria, le vent souffla à 90 km/h avec des rafales de 145 km/h[9].

Impacts

Maison soufflée par les vents

Les dommages furent estimĂ©s Ă  985 millions $US en 1962, dont 750 millions $US aux forĂȘts et 235 millions $US aux propriĂ©tĂ©s et infrastructures[2]. Quarante six personnes ont perdu la vie dont 10 en Colombie-Britannique[2] - [9]. La compagnie d'assurance Metropolitan Life Insurance dĂ©clara que c'Ă©tait le pire dĂ©sastre naturel de 1962.

En moins de 12 heures, entre 26 et 35 millions de mĂštres cubes de forĂȘt furent dĂ©truits du nord de la Californie Ă  la Colombie-Britannique[2]. Il s'agissait lĂ  d'arbres de la forĂȘt pluviale dont certains gĂ©ants comme les sapins Douglas. Cela dĂ©passa la rĂ©colte annuelle dans l'OrĂ©gon et de l'État de Washington Ă  cette Ă©poque, ainsi que les records de dommages enregistrĂ©s aux forĂȘts par les tempĂȘtes ou ouragans survenus sur la cĂŽte Est des États-Unis (la plus importante ayant soufflĂ© 6 millions de mĂštres cubes en 1938).

Dans le centre et le nord de la Californie, les pluies diluviennes associĂ©es avec le front froid de la dĂ©pression, causĂšrent des inondations importantes et des coulĂ©es de boue. La rĂ©gion de la baie de San Francisco fut particuliĂšrement touchĂ©e : À Oakland, il est tombĂ© un record de 115 mm de pluie pour une pĂ©riode de 24 heures le et Sacramento a enregistrĂ© 96 mm. En moyenne, il est tombĂ© 180 mm de pluie durant toute la tempĂȘte[10].

Dans la vallĂ©e de la Willamette, les maisons intactes Ă©taient l'exception et le cheptel a grandement souffert de l'Ă©crasement des Ă©tables. Dans la partie nord de la vallĂ©e, deux pylĂŽnes Ă©lectriques d'une hauteur de 150 mĂštres furent renversĂ©s. Dans la rĂ©gion de Portland, plusieurs stations de tĂ©lĂ©vision et de radio perdirent leurs antennes et Ă©quipement de transmission. Les rĂ©parations prirent plusieurs mois. Les coupures Ă©lectriques furent gĂ©nĂ©rales dans tout le nord-ouest Ă  cause des bris importants au rĂ©seau de distribution et elles durĂšrent plusieurs semaines Ă  certains endroits plusieurs.

Un lieu historique Ă  East Salem en Oregon, une Ă©table ayant servi de rendez-vous clandestin en 1860 Ă  des dĂ©putĂ©s dĂ©mocrates de l'État partisans de l'esclavage, fut dĂ©truit.

En Colombie-Britannique, la dĂ©vastation aux arbres est importante, en particulier, 21 % du Parc Stanley de Vancouver est dĂ©vastĂ©[9]. La plupart des routes furent ainsi coupĂ©es par les arbres cassĂ©s. Les pertes de courants furent aussi gĂ©nĂ©rales, les gens durent utiliser du matĂ©riel de camping pour cuisiner et s'Ă©clairer. Les bardeaux des toits s'envolĂšrent et les rĂ©parations furent faites avec les moyens du bord. L'onde de tempĂȘte causa de sĂ©rieux problĂšmes dans les ports et les industries durent fermer leur portes, faute de courant[4].

Épilogue

Les effets de la tempĂȘte du Columbus Day sont encore visibles : des routes forestiĂšres utilisĂ©es par les chasseurs et pĂȘcheurs sportifs ont Ă©tĂ© ouvertes pour rĂ©cupĂ©rer les arbres tombĂ©s Ă  l'Ă©poque; des Ă©tudes furent entreprises pour dĂ©terminer la pĂ©riode de retour d'un tel phĂ©nomĂšne et des moyens Ă  prendre pour renforcer les infrastructures comme les tours de transmissions et les pylĂŽnes Ă©lectriques.

Liens externes

Notes et références

  1. (en) U. S. Weather Bureau, « Daily Weather Maps: October 13, 1962 » (consulté le )
  2. (en) Bureau de Seattle du National Weather Service, « Does the Pacific Northwest really get severe weather? », Skywarn, NOAA, (consulté le )
  3. (en) Walter Drag (Bureau de Taunton du National Weather Service), « A comparative retrospective on the Perfect Storm », NOAA (consulté le )
  4. (en) Al Sholand, « October 12, 1962: Typhoon Freda stormed in to town », Ville de Port Moody, (consulté le )
  5. (en) U. S. Weather Bureau, « Daily Weather Maps: October 17, 1962 » (consulté le )
  6. (en) Wolf Read, « The "Big Blow" of Columbus Day 1962 » (consulté le )
  7. (en) Robert E. Lynott et Cramer Owen P, « Detailed analysis of the 1962 Columbus Day windstorm in Oregon and Washington », Monthly Weather Review,‎
  8. (en) Bureau de Portland, Oregon, du National Weather Service, « Some of the Area's Windstorms », NOAA, (consulté le )
  9. Service météorologique du Canada, « De 1961 à 1980 », Les phénomÚnes météorologiques les plus importants du 20e siÚcle, Environnement Canada, (consulté le )
  10. J. L. Baldwin, « Columbus Day Storm », Weekly Weather and Crop Bulletin, dĂ©partement du Commerce des États-Unis,‎ , p. 1

Source

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