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Beurre

Le beurre est un produit laitier[1] extrait, par barattage, de la crĂšme issue du lait[2] gĂ©nĂ©ralement de vache. Cet aliment est constituĂ© par la matiĂšre grasse du lait seulement travaillĂ©e pour amĂ©liorer son goĂ»t, sa conservation et diversifier ses utilisations, que ce soit nature, notamment en tartine ou comme corps gras de cuisson des aliments, ou ingrĂ©dient de prĂ©parations culinaires et notamment pĂątissiĂšres. En France, le produit commercialisĂ© sous le nom de "beurre" doit contenir au moins 82 % de matiĂšres grasses du lait (80 % aux États-Unis et au Canada), le reste Ă©tant constituĂ© de 16 % d'eau et de 2% d'Ă©lĂ©ments divers[1] : sucres (lactose) et protĂ©ines du lait.

La Motte de beurre par Antoine Vollon.
Beurre élaboré au restaurant Jean-Paul Jeunet à Arbois.
Beurre Bordier au restaurant Marc et Paul Haeberlin.
Un petit déjeuner hollandais, Floris van Schooten.

Il est conditionnĂ© pour ĂȘtre utilisĂ© sous la forme d'une pĂąte onctueuse, mais sa consistance, sensible Ă  la tempĂ©rature, passe rapidement de l'Ă©tat solide, lorsque entreposĂ© dans une ambiance fraĂźche, Ă  l'Ă©tat huileux dĂšs le dĂ©but de toute cuisson. Du sel y est ajoutĂ© parfois dans certaines rĂ©gions pour accroĂźtre sa conservation.

Le jaune est sa couleur caractĂ©ristique, d'une tonalitĂ© plus ou moins soutenue, lorsqu'il est issu de laits produits par des bĂȘtes nourries Ă  l'herbe ou par l’ajout de bĂȘtacarotĂšne (E160a) par le transformateur. Sa saveur varie en fonction de son taux de sel quand il est prĂ©sent, mais reste douce comme le lait dont elle provient ; mĂȘme en proportion notable dans un mets, il intervient davantage par une mise en valeur du goĂ»t des autres ingrĂ©dients ou une amĂ©lioration de la texture.

Par extension, le terme « beurre », suivi d'un complément de nom, est employé pour désigner certaines matiÚres grasses alimentaires, comme le beurre de cacao ou le beurre de karité.

Parfois il est dit fautivement que le beurre serait une émulsion, mais cela n'est pas juste[3] : à la température ambiante (par exemple 20 °C), le beurre est composé d'une phase liquide grasse dispersée dans une phase grasse solide, l'eau étant également présente au sein du systÚme : cela correspond à la définition internationalement reconnue des "gels".

Étymologie

Le substantif masculin[2] - [4] - [5] - [6] « beurre » est issu, par l'intermĂ©diaire du latin vulgaire butrum[2], du latin butyrum[4] - [5] - [6], empruntĂ©[4] - [6] au grec[2] - [5] ÎČÎżÏÏ„Ï…ÏÎżÎœ / boĂșturon avec maintien de l'accentuation grecque sur l'antĂ©pĂ©nultiĂšme syllabe[4] - [6].

Le grec ÎČÎżÏÏ„Ï…ÏÎżÎœ / boĂșturon, substantif neutre[6], est composĂ© de ÎČÎżáżŠÏ‚ / boĂ»s (« bƓuf » ou « vache ») et de τυρός / turĂłs (« fromage »)[6]. Le grec τυρός / turĂłs est lui-mĂȘme issu de l'indo-europĂ©en car le fromage, contrairement au beurre, Ă©tait connu des Indo-EuropĂ©ens[6].

Le latin butyrum à accentuation latine[4] sur la pénultiÚme syllabe est à l'origine des formes à t conservé[6] comme l'italien butir(r)o[4] - [6] mais aussi l'anglais butter, le néerlandais boter et l'allemand Butter[6].

Histoire

Le beurre a pu apparaĂźtre avec la domestication des premiers animaux laitiers (chĂšvre, brebis, vaches). Cependant sa fabrication n'est pas si aisĂ©e que celle du fromage qui permet d'obtenir un produit de garde longue. Il faut d'abord obtenir de la crĂšme, or avant l'invention de l'Ă©crĂ©meuse centrifuge (1878), on laisse simplement reposer le lait de 12 Ă  48 heures pour obtenir par coupellation une crĂšme qui n'est pas trĂšs concentrĂ©e (le taux de matiĂšre grasse d'une crĂšme est trĂšs variable, actuellement de 12 Ă  60 %[1]). Pendant ce temps, le produit peut aigrir ou rancir, d'oĂč l'aversion des classiques[7], il Ă©tait bien plus facile de conserver des matiĂšres grasses comme l'huile d'olive ou de carthame voire de la graisse de bƓuf ou de porc.

Expansion des peuples Yamna et des techniques pastorales des steppes, selon Anthony

Selon Shevan Wilkin et al., les peuples de la culture Yamna (peuples des steppes) maßtrisaient au plus haut point la fabrication des produits laitiers et en dépendaient[8], bien que l'on n'ait pas de preuves explicites de fabrication de beurre. Leurs techniques ont pu se transmettre aux régions de l'Europe du Nord par la culture de la céramique cordée et en Inde par les Indo-Iraniens.

Ainsi, le moule Ă  beurre le plus ancien a Ă©tĂ© trouvĂ©, en 2013, dans une tourbiĂšre du comtĂ© d'Offaly (Irlande) et daterait de 3 000 ans av. J.-C.[9]. Sa plus ancienne trace Ă©crite date de 2 500 ans av. J.-C. dont sa fabrication figure sur une plaque de calcaire de l'Ă©poque sumĂ©rienne conservĂ©e au musĂ©e de Bagdad. La scĂšne dĂ©crit la traite des vaches puis la fabrication du beurre dans une grande jarre qui est roulĂ©e. Vers 1500 ans av. J.-C., les MĂ©sopotamiens apprennent Ă  le baratter, en battant la crĂšme prĂ©levĂ©e sur le lait.

Fabrication de beurre, Palestine, 1914

Vers 1 300 ans av. J.-C., les Aryens (Indo-Iraniens issus des cultures des steppes) sĂ©dentarisĂ©s en Inde dĂ©veloppent la technique de clarification du beurre (ghi) pour le conserver ; il s'agit essentiellement d'un chauffage entre 80 et 120°. Cette technique est toujours employĂ©e de nos jours par les Indiens et par les peuples nomades du Sahara ainsi que celle de la conservation Ă  l'air sec et chaud et Ă  l'abri de la lumiĂšre qui entraĂźne une dĂ©shydratation partielle et une fermentation ou rancissement (smen).

Selon la mythologie hindouiste, le monde est issu du Barattage de la mer de lait. Ce barattage permet d'obtenir (outre le beurre) un Ă©lixir hallucinogĂšne, l'amrita, qu'il peut ĂȘtre tentant d'assimiler Ă  du babeurre fermentĂ©. SurabhĂź est la dĂ©esse-vache, source perpĂ©tuelle de lait et de beurre[10].

Autour de la MĂ©diterranĂ©e antique le beurre (ÎČÎżÏÏ„Ï…ÏÎżÎœ / boĂștyron) est connu mais peu employĂ© : les Grecs considĂšrent son usage comme une caractĂ©ristique des Thraces[11], qu'ils considĂšrent volontiers comme des rustres incultes, que le poĂšte comique AnaxandridĂšs surnomme les « mangeurs de beurre »[7]. En revanche, ils apprĂ©cient les produits laitiers. Les Grecs anciens comme les Romains n'aimaient pas le beurre et ces derniers, rebutĂ©s par ce produit alimentaire, s'en servaient plutĂŽt comme crĂšme de beautĂ©. Ils estimaient qu'il n'Ă©tait assez bon que pour les peuples « barbares » qui les entourent. L'influence romaine s'est ensuite Ă©tendue en Gaule puis en France, et pendant longtemps, le beurre n'a pas Ă©tĂ© utilisĂ© en cuisine, oĂč il Ă©tait considĂ©rĂ© comme la graisse du pauvre. On lui prĂ©fĂ©rait alors le lard, le saindoux et l'huile d'olive.

L'ajout de sel dans le beurre vient de la nécessité de mieux le conserver. Cette pratique se heurte aux exigences de la gabelle dont les taxes augmentent considérablement le prix du sel. Ces taxes ont concerné de grands pays comme la Chine, l'Inde du Raj britannique, la France d'Ancien Régime. En France, dans les régions qui échappent en partie ou totalement à la gabelle, le beurre acquiert et conservera une réputation de qualité, il s'agit par exemple de la Bretagne, de l'Ouest de la Normandie, des Flandres, du Poitou et de l'Aunis (Histoire du sel). Ces taxes influencent considérablement le type de cuisine, ainsi le sud de la France favorise la cuisine à l'huile d'olive et l'est de la Normandie la cuisine à la crÚme que l'on pouvait conserver aigre mais le saindoux et le suif restent prédominants dans la cuisine ordinaire jusque vers 1900[12].

Beurrier d'apparat, Irlande, 1789

Cependant, Ă  partir du XVIIe siĂšcle, le beurre gagne en popularitĂ©. On trouve alors les beurres d'Isigny, de Gournay, de Chartres et de Vanves. La baratte, dite « normande », permet un meilleur rendement ; ses pales malaxent la crĂšme pour en Ă©vacuer le babeurre. Un Ɠilleton en verre s’éclaircit lorsque la crĂšme se forme en petits grains. La pĂąte obtenue est alors lavĂ©e pour Ă©liminer les impuretĂ©s et battue pour Ă©vacuer le surplus d'eau puis mise dans des moules en bois. Le beurrier, accessoire de table apparaĂźt au XVIIIe siĂšcle[13].

L'écrémeuse inventée en 1878 par Gustaf de Laval permet d'obtenir de façon relativement rapide (une heure au lieu de 12 à 36 heures) des crÚmes concentrées en matiÚres grasses, ce qui facilite grandement la fabrication du beurre. L'invention de la pasteurisation améliore l'hygiÚne des procédés et la conservation[13].

Baratte moderne en inox Ă  entraĂźnement Ă©lectrique

La technique du beurre clarifiĂ© vise le mĂȘme but et permet une conservation jusqu'Ă  deux ans dans des rĂ©cipients de terre. En 1866, NapolĂ©on III lance un concours afin de trouver un remplaçant du beurre, trop dispendieux pour les classes dĂ©favorisĂ©es. Ce sera la margarine, inventĂ©e par le pharmacien Hippolyte MĂšge-MouriĂšs[14]. À partir des annĂ©es 1960 , les barattes sont dĂ©laissĂ©es par l'industrie au profit du butyrateur, machine de fabrication en continu dont le dĂ©bit est plus important[13].

En 2017, l'Europe fait face à une crise du beurre ; le climat et la paupérisation des agriculteurs éleveurs de bovin ayant entraßné une hausse du prix du lait et donc du beurre.

Fabrication

Femme faisant du beurre. Compost et Kalendrier des BergĂšres, Paris, 1499.
Ancien moule Ă  beurre berrichon en bois
Malaxeur Ă  manivelle avec sa burette d'eau pour le lavage du beurre
Fabrication artisanale de beurre, avec une baratte métallique (ouverte) en haut. En bas, à gauche empaquetage manuel, à droite machines de malaxage et d'empaquetage automatique. Autriche, 2005.

Principes et fabrication traditionnelle

Le beurre est obtenu en battant la crĂšme tirĂ©e du lait. Pour obtenir un kilogramme de beurre, il faut environ 20 litres de lait entier. L’opĂ©ration est souvent effectuĂ©e aprĂšs maturation (fermentation lĂ©gĂšre) de la crĂšme pendant 2 jours ce qui en dĂ©veloppe l'arĂŽme.

Le barattage de la crĂšme non-rĂ©frigĂ©rĂ©e rassemble les gouttelettes de matiĂšre grasse en suspension, cette opĂ©ration dure environ 45 min. Le beurre se sĂ©pare alors du babeurre. Il est ensuite malaxĂ© pendant un rinçage Ă  l’eau fraĂźche, pour amĂ©liorer la conservation en Ă©vacuant autant de babeurre que possible. Les barattes modernes assurent le lavage, le rinçage, l'essorage et le malaxage au cours duquel le sel peut ĂȘtre incorporĂ©. Si la baratte n'assure pas ces fonctions, il faut passer le beurre au malaxeur.

Le beurre est ensuite pressĂ© dans un moule afin de lui donner forme et Ă©ventuellement empaquetĂ© ou montĂ© en motte (image d'en-tĂȘte). Autrefois, chaque ferme avait son propre moule avec un dessin gravĂ© dessus pour dĂ©terminer la provenance du beurre que l'on mangeait.

Baratte en bois industrielle, illustration de 1923

Le beurre, salĂ© ou non, est ensuite rĂ©frigĂ©rĂ©. Le conditionnement, s'il a lieu, intervient avant la rĂ©frigĂ©ration. La fabrication en baratte en inox est maintenue pour les productions de luxe : beurres crus (non pasteurisĂ©s), d'appellation, bio. L'utilisation de baratte en bois est devenue rare : beurre d'ÉchirĂ©.

Fabrication industrielle

Aujourd'hui, on utilise dans l'industrie principalement des machines de fabrication en continu (butyrateur ou canon Ă  beurre, procĂ©dĂ© Fritz)[15] plus rapides (de l'ordre de 10 tonnes/heure). Elles assurent toutes les fonctions de fabrication en continu et sont plus simples d'utilisation, en effet une baratte doit ĂȘtre nettoyĂ©e Ă  chaque chargement, l'empaquetage est Ă©galement facilitĂ© car le beurre est extrait en ruban continu[16]. La matiĂšre premiĂšre peut ĂȘtre de la crĂšme congelĂ©e au moins pour partie.

L'utilisation de ferments sĂ©lectionnĂ©s, nĂ©cessaire avec des crĂšmes pasteurisĂ©es est systĂ©matique dans l'industrie française afin d'obtenir des beurres goĂ»teux. Ce n'est pas le cas dans les pays anglo-saxons oĂč l'on recherche des beurres neutres (beurre de crĂšme douce)[17]. Certains procĂ©dĂ©s permettent de rĂ©duire encore le temps de fabrication, comme la mĂ©thode du Nizo (initiĂ©e aux Pays-Bas) : on travaille sur des crĂšmes sans maturation biologique prĂ©alable et les ferments sont incorporĂ©s directement dans le beurre[18], cette mĂ©thode reprĂ©sente aujourd'hui 90% du marchĂ©[19].

La couleur est ajustĂ©e aux prĂ©fĂ©rences des marchĂ©s par ajout de bĂȘta-carotĂšne; en France c'est le seul additif autorisĂ© avec le sel pour les beurres standard [20].

Fabrication ménagÚre

Barattage de la crĂšme avec un robot domestique

Certains pétrins ou batteurs lents de robots ménagers conviennent tout à fait pour le barattage. Il existe aussi des barattes manuelles (à partir d'un litre de lait) ou électriques de petite capacité. On peut se fournir en crÚmes non pasteurisées (et/ou bio) pour faire des beurres crus (avec les précautions d'hygiÚne d'usage) et des moules en bois traditionnels.

L'avantage de la fabrication ménagÚre est aussi de récupérer le babeurre.

Usages domestiques

Froid, le beurre se marie bien avec le pain, d’oĂč son utilisation en tartines. Le beurre fond Ă  une tempĂ©rature proche de 30 °C.

Une noix de beurre (comme toute matiĂšre grasse) laissĂ©e Ă  fondre sur un mets chaud permet d’en rehausser le goĂ»t.

Le beurre sert Ă©galement de matiĂšre grasse pour la cuisson des aliments Ă  la poĂȘle. La cuisson « au beurre » est usuellement rĂ©pandue dans la partie nord de la France, par opposition Ă  la partie sud de la France qui cuisine aujourd'hui « Ă  l’huile ».

Le beurre cuit est cependant moins digeste que le beurre cru. Le point de fumĂ©e du beurre est de 177 °C[21], moins Ă©levĂ© selon d'autres sources[22], il peut ĂȘtre plus bas si le produit a Ă©tĂ© conservĂ© plus longtemps. À partir de 130 °C, le beurre fume et se dĂ©grade, des composĂ©s toxiques sont formĂ©s par oxydation des acides gras, comme des hydroperoxydes et des aldĂ©hydes oxygĂ©nĂ©s[23] - [24]

Le beurre est un ingrĂ©dient de base pour beaucoup de recettes — en particulier pĂątes Ă  tarte, pĂątisseries et sauces.

Comme tout produit d'origine animale, le beurre a un impact environnemental (impact climatique via la production de gaz à effet de serre[25]) supérieur à celui de matiÚres grasses d'origine végétale. La production de beurre requiert en effet la conduite d'un élevage bovin, élevage contribuant entre autres à l'émission de méthane.

Le beurre a été utilisé pour la conservation de la viande.

Usages gastronomiques

La qualité gustative, la consistance et la couleur du beurre fermier varient selon la saison, le terroir et la qualité des prairies (diversité et qualité des fleurs et graminées), mais aussi selon la race bovine produisant le lait. Ainsi, François Joseph Grille (d'Angers) en 1825 expliquait qu'en Flandre, à Cassel, il se faisait « un grand commerce de beurre. Pour l'avoir odorant et à bon marché, il faut l'acheter au tems des roses : c'est l'expression du pays. Quand les fleurs couvrent les prairies, les vaches ont du lait excellent, et le beurre en acquiert une qualité d'autant meilleure. Au mois de septembre et aux premiers jours d'octobre, il est encore trÚs-bon et pas trop cher ; mais en novembre et en hiver, indépendamment de ce qu'il est moins propre à faire des provisions, il est aussi d'un prix bien plus élevé ». « La premiÚre qualité se vend pour du beurre de Dixmude » ajoute F. J. Grille ; « Le beurre de Flandre a de la réputation ; il s'en vend moins à Paris que de celui Gournay, d'Isigny, de Bretagne. Cependant on compte qu'il s'en fait huit cent mille myriagrammes dans tout le département [du Nord], et qu'il en est vendu au-dehors cinq cent mille »[26].

Fabrication du beurre Ă  la main.

Le cuisinier prépare différents types de beurres, dont :

  • beurre clarifiĂ© : beurre dont la casĂ©ine et le petit-lait, qui reprĂ©sentent environ 2% de la composition du beurre, ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s[Note 1] ;
  • beurres composĂ©s : sauces chaudes ou froides, salĂ©es ou sucrĂ©es, Ă  base de beurre additionnĂ© de divers ingrĂ©dients et destinĂ©s Ă  accompagner des grillades, des crustacĂ©s cuits au court-bouillon, des lĂ©gumes cuits Ă  la vapeur, sur des canapĂ©s ou des crĂȘpes, tels que : beurre aux noix, beurre d’anchois, beurre d'escargot, beurre d’estragon, beurre de crevettes, beurre de crustacĂ©s, beurre de lavande, beurre de moutarde, beurre de paprika, beurre de poivrons, beurre de roquefort, beurre de saumon fumĂ©, beurre maĂźtre d'hĂŽtel, beurre meuniĂšre, beurre ravigote, beurre d’orange ;
  • beurre blanc : rĂ©duction de vinaigre et d’échalotes montĂ©e au beurre destinĂ©e Ă  l’accompagnement de certains poissons tels que le brochet ;
  • beurre rouge : rĂ©duction d’échalotes et de vin rouge ou de MadĂšre montĂ©e au beurre destinĂ©e Ă  l’accompagnement de certaines viandes.
  • beurre noisette : beurre chauffĂ© jusqu’à obtention d’une couleur blonde destinĂ©e Ă  l’accompagnement de certains aliments tels que les poissons, les cervelles frites et les Ă©pinards ;
  • beurre noir : c'est une sauce oĂč le beurre est chauffĂ© jusqu’à obtention d’une couleur noisette auquel on ajoute un acide (vinaigre, cĂąpres, vin blanc
) destinĂ©e Ă  l’accompagnement de certains aliments tels que l’aile de raie ou la cervelle de veau. Ce n'est pas un beurre brĂ»lĂ©. L'appellation « beurre noir » induit une erreur de comprĂ©hension ce qui a donnĂ© naissance Ă  une lĂ©gende urbaine prĂ©tendant que le « beurre noir » est interdit dans les restaurants[27].

Économie

Beurre au Borough Market, Londres, 2006.

Production mondiale de beurre (lait de vache) et principaux pays producteurs en 2018[28] :

PaysProduction, 2018
(en t)
1 Drapeau des États-Unis États-Unis892.801
2 Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande502.000
3 Drapeau de l'Allemagne Allemagne484.047
4 Drapeau de la France France352.400
5 Drapeau de la Russie Russie257.883
6 Drapeau de l'Irlande Irlande237.800
7 Drapeau de la Turquie Turquie215.431
8 Drapeau de l'Iran Iran183.125
9 Drapeau de la Pologne Pologne177.260
10 Drapeau du Mexique Mexique153.674
11 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni152.000
12 Drapeau du Canada Canada116.144
13 Drapeau de la Biélorussie Biélorussie115.199
14 Drapeau du Brésil Brésil109.100
15 Drapeau de l'Ukraine Ukraine100.000
Source : FAOSTAT

Dénomination et variétés

LĂ©gislation

La production de beurre et sa dĂ©nomination sont lĂ©galement encadrĂ©es. La rĂ©glementation impose la prĂ©sence de 16 % maximum d’eau dans au moins 82 % de matiĂšre grasse d’origine laitiĂšre (80 % s'il s'agit de beurre salĂ©), pour que le produit obtienne la dĂ©nomination de « beurre »[29] - [30]. La dĂ©nomination « beurre allĂ©gĂ© » (ou « demi-beurre ») nĂ©cessite quant Ă  elle au moins 41 % de matiĂšre grasse d'origine laitiĂšre.

La matiĂšre grasse du lait est principalement faite de triglycĂ©rides, dont les molĂ©cules sont composĂ©es d'un rĂ©sidu de glycĂ©rol et de rĂ©sidus d'acides gras (environ 500 sortes diffĂ©rentes)[31]. Les divers triglycĂ©rides ayant des constitutions molĂ©culaires diffĂ©rentes, ils ont des points de fusion diffĂ©rents, qui s'Ă©tagent entre −10 °C et + 55 °C. Cette propriĂ©tĂ© est d'ailleurs utilisĂ©e pour « fractionner » la matiĂšre grasse laitiĂšre et obtenir des fractions ayant des comportements de fusion diffĂ©rents, que l'on peut ensuite recombiner pour produire des matiĂšres grasses facilement tartinables, par exemple.

En France, « auront seuls droit Ă  l'appellation « au beurre », « beurre », « petit beurre », « grand beurre », ou Ă  toute autre appellation similaire contenant le mot beurre, de mĂȘme que « Ă  la crĂšme », les produits d'alimentation prĂ©sentĂ©s ou fabriquĂ©s notamment dans les biscuiteries, confiseries, pĂątisseries, boulangeries, restaurant, grands magasins, foires et marchĂ©s, prĂ©parĂ©s exclusivement soit au beurre, soit Ă  la crĂšme. L'emploi des appellations « Ă  base de beurre ou de crĂšme », « prĂ©parĂ© au beurre ou Ă  la crĂšme », ou appellations similaires, est interdit lorsque les produits visĂ©s au paragraphe prĂ©cĂ©dent ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s en tout ou partie avec d'autres matiĂšres grasses que le beurre ou la crĂšme »[32], sauf pour la liste europĂ©enne des exceptions qui comprend « beurre de cacahouĂšte » et « beurre de cacao »[33].

Variétés

Réclame de 1895 dans La Nouvelle Chronique de Jersey pour une baratte inventée par Philippe Le Sueur Mourant.

On distingue différentes variétés de beurre sur la base de leur contenance en sel, la pasteurisation ou non, l'alimentation des vaches, etc. Ces distinctions ne font pas nécessairement l'objet d'appellation officielle ou marchande.

  • Le beurre cru est obtenu exclusivement Ă  partir de crĂšme crue (non pasteurisĂ©e ou ayant subi un traitement thermique). Il n'a pas le mĂȘme goĂ»t que les beurres pasteurisĂ©s, car les tempĂ©ratures atteintes lors de la pasteurisation (cependant moins Ă©levĂ©es que lors d'une cuisson) modifient ou dĂ©truisent certaines molĂ©cules et modifient les caractĂšres organoleptiques. Ne bĂ©nĂ©ficiant pas des avantages de la pasteurisation, il se conserve Ă©galement moins longtemps : 15 jours Ă  3 semaines au lieu de 2 Ă  3 mois[20]
  • Le beurre de baratte est un beurre fabriquĂ© en baratte (et non pas avec un butyrateur) selon les mĂ©thodes traditionnelles avec une crĂšme maturĂ©e (la baratte est en principe en inox, ou en verre pour les plus petits modĂšles)[20]
  • Le beurre de crĂšme douce est fabriquĂ© Ă  partir d'une crĂšme non maturĂ©e (la maturation acidifie la crĂšme et lui donne du goĂ»t)[17]
  • Le beurre fin est un beurre industriel provenant de crĂšme congelĂ©e pour partie (jusqu'Ă  30%). La crĂšme utilisĂ©e pour un beurre extrafin ne doit pas avoir Ă©tĂ© congelĂ©e[20].
  • La couleur et la texture du beurre dĂ©pendent de l’alimentation des vaches. Le beurre d'hiver est jaune pĂąle et plutĂŽt dur, alors que les vaches sont gĂ©nĂ©ralement nourries au foin. Le beurre d'Ă©tĂ© est plus mou, et plus colorĂ© grĂące aux pigments (ÎČ-carotĂšne et chlorophylle) contenus dans l’herbe que broutent les vaches. Certains fabricants ajoutent du ÎČ-carotĂšne au beurre.
  • Le beurre sec (14 % d'eau au lieu de 16), souvent utilisĂ© comme beurre de tourage en pĂątisserie, est plus dur et a un point de fusion plus Ă©levĂ© que le beurre gras[34]. Le beurre d'hiver est considĂ©rĂ© comme un beurre sec, tandis que le beurre d'Ă©tĂ© est considĂ©rĂ© comme un beurre gras. Le beurre Charentes-Poitou est Ă©galement un beurre sec, tandis que les beurres de Normandie et de Bretagne sont des beurres gras.
  • Le beurre de culture, non salĂ©, contient une culture bactĂ©rienne ajoutĂ©e Ă  la crĂšme Ă  baratter pour lui donner une saveur « champĂȘtre ».
  • Le beurre fouettĂ© est du beurre qu’on a fouettĂ© et qui contient de l’air : il est plus facile Ă  tartiner.
  • Le beurre pommade est du beurre travaillĂ© pour faire les petits fours[16].
  • Le beurre tendre, beurre facile Ă  tartiner ou beurre frigotartinable (cette derniĂšre expression Ă©tant plutĂŽt utilisĂ©e en Belgique) peut ĂȘtre obtenu suivant plusieurs procĂ©dĂ©s. Il peut ĂȘtre traitĂ© mĂ©caniquement (triturage Ă  zĂ©ro degrĂ©) et subir un lĂ©ger Ă©crĂ©mage afin de le rendre plus facile Ă  tartiner au sortir du rĂ©frigĂ©rateur[35] ou Il peut subir l'ajout d'acides gras saturĂ©s[36] - [37]. Dans ce dernier procĂ©dĂ©, on enrichit donc un beurre normal de graisses saturĂ©es provenant d'un autre lot de beurre. Ces graisses saturĂ©es ayant un point de fusion infĂ©rieur Ă  celui des acides gras insaturĂ©s, le beurre reste mou Ă  la tempĂ©rature du frigo.
  • Le beurre allĂ©gĂ© contient de 60 Ă  62% de matiĂšres grasses, le beurre lĂ©ger de 39 Ă  41%. Ces beurres contiennent aussi des additifs : conservateurs, Ă©mulsifiants, 
[20]
  • Beurre aromatisĂ© : aux Ă©pices, fines herbes
[20]
  • Beurre de lait de chĂšvre, brebis, bufflonne, yack : bien qu'actuellement en Occident la quasi-totalitĂ© du beurre consommĂ© provienne de lait de vache, il existe un marchĂ© de niche pour ces beurres auxquels on attribue de nombreux bienfaits prouvĂ©s ou non. Ces allĂ©gations de santĂ© sont cependant Ă  relativiser. La consommation de ces beurres a pu ĂȘtre importante en Asie centrale et au Moyen-Orient.

La margarine autrefois appelée beurre végétal n'a plus droit à cette appellation. Pour les rendre solides et tartinables, les graisses sont hydrogénées[38]. En plus de rendre la préparation végétale « facile à tartiner », les graisses hydrogénées permettent d'augmenter la durée de conservation.

Conservation

Une plaquette de beurre. L’emballage particulier permet une plus longue conservation au rĂ©frigĂ©rateur.

Le beurre a une durĂ©e de conservation limitĂ©e : 2 Ă  3 mois pour le beurre standard pasteurisĂ© au rĂ©frigĂ©rateur, 15 jours Ă  3 semaines pour le beurre cru. Il est sensible Ă  la rĂ©action d’oxydation par l’oxygĂšne de l’air qui dĂ©grade ses composants. L’oxydation est encore plus rapide sous l’effet des rayons ultraviolets ou de la chaleur. Le beurre est alors rance, il est caractĂ©risĂ© par un goĂ»t et une odeur gĂ©nĂ©ralement jugĂ©s dĂ©sagrĂ©ables en Occident mais qui peut ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e : au Tibet, on l’ajoute au thĂ©, en Afrique du Nord, le smen est un produit traditionnel recherchĂ©. Pour limiter le rancissement, le beurre doit donc ĂȘtre conservĂ© au rĂ©frigĂ©rateur dans un emballage fermĂ©, Ă  l’abri de l’air et de la lumiĂšre.

Le beurre salé et le beurre demi-sel se conservent plus longtemps que le beurre doux grùce à la présence du sel, conservateur naturel. Historiquement l'usage du beurre salé était généralisé, mais l'instauration de la gabelle en a découragé l'incorporation, sauf dans les régions cÎtiÚres qui étaient exemptées[39].

La rĂ©action d’oxydation du butanal (un aldĂ©hyde de forme R-CHO) par le dioxygĂšne de l’air donne de l’acide butanoĂŻque (un acide carboxylique saturĂ© de forme R-COOH) : 2 C4H8O + O2 donne 2 C4H8O2.

Le beurre peut ĂȘtre congelĂ©[40].

En retirant l'eau et les ingrédients non lipidiques du beurre, on obtient du beurre concentré, butteroil ou huile de beurre semblable au beurre clarifié[16] qui se conserve mieux que le beurre. Il est surtout conservé en fûts sous atmosphÚre d'azote ou de CO2.

Le beurre salĂ© se conserve Ă  la tempĂ©rature de la piĂšce pendant 2 ou 3 jours et au moins 8 semaines au rĂ©frigĂ©rateur. Le beurre non-salĂ© se conserve au rĂ©frigĂ©rateur jusqu’à 8 semaines.

Au Moyen-Âge, les mottes de beurre Ă©taient conservĂ©es dans des pots de grĂšs, recouvertes d'eau salĂ©e[41].

Pour obtenir du beurre pasteurisé et allonger sa durée de conservation, on chauffe le lait (ou la crÚme) à 72 °C pendant 15 secondes[42].

Préservations d'appellations d'origine

Dans l'Union européenne, 5 appellations d'origine sont enregistrées à la Commission européenne via une AOP.

France (3 appellations d'origine qui font l'objet d'une préservation nationale via une AOC[20]) :

Belgique :

  • le beurre d'Ardenne, une appellation d'origine prĂ©servĂ©e par arrĂȘtĂ© royal.

Luxembourg :

  • le beurre rose - Marque Nationale du Grand-DuchĂ© de Luxembourg.

Composition et propriétés physiques

Beurre
Identification
No CAS 8029-34-3
Propriétés chimiques
Indice d’iode 26–38[45]
Indice d’acide 0,5–35[45]
Indice de saponification 210–230[45]
Propriétés physiques
T° fusion 20 à 23 °C[45]
Masse volumique 0,91 g·cm-3[45]
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,45[45]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Il est riche en vitamine A. Il contient Ă©galement de la vitamine D et de la vitamine E[46]. Avec plus de 730 kcal pour 100 g, il est trĂšs Ă©nergĂ©tique. Le beurre contient 63 % d'acides gras saturĂ©s, 26 % d’acides gras mono-insaturĂ©s et 3,7 % d’acides gras poly-insaturĂ©s[31]. De plus, le beurre contient du cholestĂ©rol, un peu de protĂ©ines et d'eau[46].

Composition du beurre (en g pour 100 g) :

Acide grasTypeBeurre, sans sel[47]
Acide palmitiquesaturé21,7
Acide oléiquemono-insaturé19,96
Acide stéariquesaturé10,0
Acide myristiquesaturé7,44
Acide butyriquesaturé3,23
Acide linoléiquepoly-insaturé2,73
Acide alpha-linoléniquepoly-insaturé0,39[48]
Acide lauriquesaturé2,59
Acide capriquesaturé2,53
Acide caproïquesaturé2,0
Acide capryliquesaturé1,19

Le beurre fond progressivement entre 20 et 38 degrés Celsius, selon l'effet additif de la fusion de ses composants, le beurre étant un mélange de triglycérides dont la composition moyenne change selon l'alimentation de la vache[49]. Techniquement, il s'agit d'une plage de fusion[50].

Santé

Une revue systématique de 2016 n'a pas mis en évidence de lien entre la consommation de beurre et les risques de mortalité, de maladie cardio-vasculaire et de diabÚte[51].

Histoire de la législation française

La lĂ©gislation sur la protection des beurres a Ă©voluĂ© en France Ă  partir de la RĂ©volution. Dans un premier temps les prĂ©occupations de l’époque de la rĂ©daction du Code pĂ©nal de 1810 ne sont pas Ă  la protection des produits du terroir ; avec le bouleversement Ă©conomique consĂ©cutifs Ă  l’essor industriel du milieu du XIXe siĂšcle, le lĂ©gislateur en vient Ă  prendre en considĂ©ration de nouveaux impĂ©ratifs. Comme le vin ou les engrais, le beurre bĂ©nĂ©ficie alors d’une protection spĂ©cifique destinĂ©e notamment Ă  enrayer la chute de son cours Ă  l’exportation[52]. La dĂ©couverte de la margarine Ă©tant un Ă©vĂšnement dĂ©cisif dans la mise en place de cette lĂ©gislation spĂ©cifique, nous pouvons avec Christophe Gris distinguer deux pĂ©riodes[53]. La premiĂšre va de 1810 Ă  1887, le lĂ©gislateur se contente alors d’une rĂ©pression centrĂ©e sur la vente frauduleuse. La seconde va de 1897 Ă  1980, le lĂ©gislateur met en Ɠuvre progressivement, sur le modĂšle du vin, des mĂ©canismes prĂ©ventifs pour Ă©viter que des beurres destinĂ©s Ă  la fraude ne soient fabriquĂ©s. C’est l’émergence d’encouragements Ă  la production de produits de qualitĂ© aujourd’hui connus sous le titre d’appellation d’origine contrĂŽlĂ©e.

RĂ©glementation de la vente

Au Moyen Âge, « celui qui vend le beurre » s'appelle le beurrier avant de dĂ©signer au XVIe siĂšcle, le pot[54].

AprĂšs la RĂ©volution française, la protection des beurres n’est pas organisĂ©e de façon spĂ©cifique. En effet, l’article 423 du Code pĂ©nal de 1810 dispose « quiconque aura trompĂ© l’acheteur sur le titre des matiĂšres d’or ou d’argent, sur la qualitĂ© d’une pierre fausse vendue pour fine, sur la nature de toute marchandise ; quiconque par l’usage de faux poids, de fausses mesures aura trompĂ© sur la quantitĂ© de chose vendue
 ». Ce texte gĂ©nĂ©ral est utilisĂ© pour les fraudes courantes. Par exemple, il n’est pas rare d’augmenter le poids du beurre par le mouillage. Le mouillage est obtenu en augmentant la quantitĂ© d’eau naturellement contenue dans la crĂšme lors du barattage. Le beurre est chargĂ© d’eau. Il est plus lourd lors de la vente, ce qui permet de faire de meilleurs profits avec la mĂȘme quantitĂ© de lait. Pour caractĂ©riser l’infraction il faut que la marchandise soit exposĂ©e Ă  la vente, et il faut montrer que l’agent ait eu la volontĂ© de tromper l’acheteur. Que faire si la marchandise est stockĂ©e, et non exposĂ©e ? Que faire lorsque le marchand se dĂ©fend en disant « qu’il ne savait pas » ? Le beurre est frelatĂ© par des pommes de terre, du suif, de la farine, de la craie, ou de l’acĂ©tate de plomb(II). Dans son rapport fait au nom de la commission d’initiative parlementaire, RichĂ© s’exprime en ces termes : « Si quelques marchands d’une conscience molle soudoient la complaisance des domestiques des maisons riches, il est plus regrettable encore que la spĂ©culation immorale exploite l’ignorance ou la timiditĂ© des enfants qui vont faire des achats pour les petits mĂ©nages. [
] On sait combien la probitĂ©, dont la campagne devrait ĂȘtre le dernier asile est parfois Ă©trangĂšre Ă  l’origine du lait »[55].

En 1851, une loi est votĂ©e en vue de rĂ©primer les corruptions et falsifications des denrĂ©es alimentaires. L’intĂ©rĂȘt de ce texte est de dĂ©placer la charge de la preuve. En effet, la simple constatation de la falsification renverse la prĂ©somption d’innocence, et de bonne foi, du vendeur. Il devra se dĂ©fendre en montrant qu’il a lui-mĂȘme Ă©tĂ© trompĂ© ; qu’il ignorait la falsification. La question s’est posĂ©e de savoir si l’ajout de borate de soude dans le beurre devait ĂȘtre entendu comme une falsification, dans la mesure oĂč il s’agissait d’un conservateur dont l’usage Ă©tait rĂ©pandu dans la profession. La jurisprudence considĂ©ra qu’il n’y a pas de falsification si cette addition est faite en proportion suffisamment faible[56].

Une fois les contours de l’infraction cernĂ©s, il fallait mettre en Ɠuvre des mĂ©canismes cohĂ©rents de sanction pĂ©nale. Or la rĂ©pression du Code pĂ©nal de 1810 des tromperies Ă©tait subordonnĂ©e Ă  l’existence d’un contrat de vente. Quelle mĂ©nagĂšre allait porter plainte pour une fraude portant sur son quart de beurre ? Dans son rapport, RichĂ© expose la situation suivante : « Les individus remettent souvent Ă  la sociĂ©tĂ© le soin de les protĂ©ger ; la perspective de supporter Ă©ventuellement des frais glace d’ailleurs les parties civiles. ». Le rapporteur nous le prĂ©cise : en 1848, d’aprĂšs la statistique criminelle, il y a eu 113 affaires de tromperies sur la nature, dans lesquelles ont comparu 143 prĂ©venus. Seulement 4 parties civiles ont Ă©tĂ© jointes aux actions publiques[57]. La loi de 1851 ne vise plus seulement la vente, mais encore la mise en vente d’une marchandise falsifiĂ©e ou corrompue. Et de plus en plus l’idĂ©e suivant laquelle les marchands sont responsables des produits qu’ils vendent commence Ă  apparaĂźtre. Encore une fois sous la plume de RichĂ©, l’on peut lire ceci : « Puisque la perte rĂ©sultant de la dĂ©tĂ©rioration doit tomber sur quelqu’un, elle doit s’arrĂȘter au marchand qui, n’étant pas consommateur n’éprouvera qu’un dommage pĂ©cuniaire, et que l’attention Ă  laquelle sa profession l’oblige pourrait souvent prĂ©server de tout dommage ».

Initialement les sanctions prévues étaient des amendes ou la prison. La loi de 1851 ajoute des mesures de publicité de la sanction, aux frais du condamné, sur les murs de son établissement. La loi de 1851 prévoit de plus la confiscation des machines ayant permis de constituer la fraude.

L'apparition de la margarine

La margarine est inventĂ©e par le français Hippolyte MĂšge-MouriĂšs nĂ© le Ă  Draguignan d’un pĂšre instituteur[58]. Il fait partie d’un service du gouvernement français chargĂ© d’effectuer des recherches pour l’amĂ©lioration des produits alimentaires. « Une tĂąche trĂšs prĂ©cise lui est confiĂ©e. Il doit mettre au point un produit susceptible de remplacer le beurre, de coĂ»ter moins cher, et se conservant mieux. ». Selon Alphen, deux faits montrent que NapolĂ©on III encouragea particuliĂšrement ses travaux. D’une part, Ă  la lecture du brevet[59], l’on remarque la formulation : « Cette Ă©tude qui a Ă©tĂ© entreprise sous une Haute inspiration. ». D’autre part, MĂšge fut autorisĂ© Ă  poursuivre ses expĂ©riences Ă  la Ferme impĂ©riale de la Faisanderie dans le bois de Vincennes. On le sait, NapolĂ©on III Ă©tait particuliĂšrement prĂ©occupĂ© par les difficultĂ©s des plus humbles. MĂšge observe ceci : lorsque les vaches sont soumises Ă  un jeĂ»ne prolongĂ©, elles continuent Ă  produire du lait. Il en dĂ©duit que les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă  la fabrication du lait ne se trouvent pas directement dans l’alimentation des vaches mais dans leur graisse. Par divers procĂ©dĂ©s de broyage et de pression il va rĂ©ussir Ă  sĂ©parer la stĂ©arine de l’olĂ©omargarine[60]. Les fabricants de margarine proposent Ă  la vente un produit dont l’aspect est trĂšs proche de celui du beurre. Ils les nomment « beurre factice », « beurrine », « beurre bon marchĂ© », « simili-beurre », de sorte qu’il ne s’agit ni d’une tromperie ni d’une falsification. Des beurres rances sont mĂ©langĂ©s Ă  la margarine, et les pratiques frauduleuses se multiplient d’autant plus que les experts ont le plus grand mal Ă  dĂ©tecter avec certitudes toutes les fraudes, surtout lorsque moins de dix pour cent de margarine est mĂ©langĂ© au beurre[61].

La loi de 1887

Bien que conscient de la perte de valeur du beurre du fait de la margarine, le lĂ©gislateur est lent Ă  mettre en Ɠuvre une loi spĂ©ciale. Une loi serait tant le moyen de protĂ©ger les beurres de la fraude, que la margarine de qualitĂ© qui est attaquĂ©e par la mauvaise rĂ©putation. Le mot beurre doit dĂ©signer une substance prĂ©cise : « C’est tromper l’acheteur que de lui vendre ce produit nouveau sous le nom de beurre[62]. » Le prĂ©fet de Paris, dans son rapport du [63] prĂ©cise que « le point de fusion de la margarine est abaissĂ© par l’addition de certaines huiles vĂ©gĂ©tales dans des proportions variables. Les huiles animales n’étant jamais assez neutres au goĂ»t pour passer inaperçues, les fraudeurs utilisent la partie solide de l’huile d’olive, de coton, de sĂ©same, ou encore la graisse de maĂŻs. La propriĂ©tĂ© de ces huiles est de dissoudre les cristallisations de la margarine. ». Le but est d’éviter que la fraude ne soit dĂ©tectĂ©e par les experts. Les consĂ©quences seront catastrophiques pour la margarine, et le beurre. Une vĂ©ritable crise de confiance s’installe, et la loi de 1887 ne parvient pas Ă  rassurer. Jusque-lĂ , il revenait au ministĂšre public d’établir la preuve de l’intention frauduleuse lorsque le beurre Ă©tait mĂ©langĂ© avec de la margarine. DĂ©sormais, il y a une prĂ©somption de fraude Ă  l’égard de toute personne dĂ©tenant une substance altĂ©rĂ©e. Le vendeur a l’obligation d’informer l’acheteur que la substance qu’il lui vend n’est pas du beurre. L’article 1 est ainsi rĂ©digĂ© : « Il est interdit d’exposer, de mettre en vente, de vendre, d’importer ou d’exporter sous le nom de beurre de la margarine ». Or la loi ne dĂ©finit pas ce qu’est le beurre. Le beurre salĂ© est-il du beurre ? La margarine est-elle tout le reste ? La loi ne sanctionne pas les noms de fantaisie qui continuent Ă  se multiplier. Le lĂ©gislateur doit Ă  nouveau intervenir. Il met dix ans Ă  le faire avec la loi de 1897.

Protection de la notion de beurre dans le commerce

Dans le commerce, rĂ©server l’appellation « beurre » aux seuls produits issus de la crĂšme, nĂ©cessite la mise en place de moyen coercitifs destinĂ©s Ă  vĂ©rifier si la loi est bien respectĂ©e.

Dans la loi de 1897, le beurre est enfin dĂ©fini et il est dĂ©sormais interdit « de dĂ©signer sous le nom de beurre avec ou sans qualificatif, tout produit qui n’est pas exclusivement fait avec du lait ou de la crĂšme
 »[64]. Il y a un dĂ©placement de l’infraction de l’exposition Ă  la dĂ©signation. C’est-Ă -dire qu’il suffit de contrĂŽler la marchandise dĂ©signĂ©e sous le nom de beurre, et si elle contient autre chose que les composĂ©s du lait, l’infraction est constituĂ©e. À cette sĂ©paration de droit, la loi ajoute une sĂ©paration de fait. Les pains de margarine doivent ĂȘtre identifiĂ©s par un conditionnement spĂ©cifique. Les points de vente ne doivent pas ĂȘtre les mĂȘmes, et les locaux doivent-ĂȘtre identifiĂ©s par des enseignes spĂ©ciales. Les fabriques de margarine doivent se dĂ©clarer, et Ă  ce titre elles ont obligation d’ĂȘtre contrĂŽlĂ©es en permanence par, au moins, un inspecteur indĂ©pendant.

La loi de 1897 crĂ©e un corps d’inspecteurs spĂ©cialement dĂ©partis Ă  la surveillance de la fabrication et du commerce du beurre et de la margarine. Leur rĂŽle est avant tout de dissuader les fraudeurs. Ce sont des agents nommĂ©s par le ministĂšre. Ils sont choisis parmi les agents des contributions indirectes[65]. Leur rĂŽle est double. Ils veillent tant Ă  l’intĂ©gritĂ© des relations commerciales qu’à la santĂ© publique. Ils ont un grand pouvoir d’investigation, et Ă  ce titre, ils sont tenus Ă  la discrĂ©tion. Ils ne doivent pas rĂ©vĂ©ler les secrets de fabrication dont ils auraient connaissance dans l’exercice de leurs fonctions[66]. La fraude des beurres ne peut bien souvent s’établir qu’à la suite d’une constatation scientifique. Il faut alors procĂ©der au prĂ©lĂšvement d’échantillons destinĂ©s Ă  ĂȘtre analysĂ©s. La circulaire du vient encadrer les modalitĂ©s de prĂ©lĂšvement. À la suite de ce prĂ©lĂšvement, l’inspecteur dresse un procĂšs-verbal dont un exemplaire est remis Ă  l’exploitant contrĂŽlĂ©.

Le contrĂŽle

Les efforts lĂ©gislatifs rĂ©alisĂ©s en direction de la protection du beurre vont conduire Ă  l’amĂ©lioration notable de la qualitĂ© des produits mis en vente sur les marchĂ©s.

La rĂ©pression devenant de plus en plus prĂ©sente, les fabricants sont obligĂ©s de rĂ©agir. Un assainissement notable des marchandises est constatĂ©. Par ailleurs, tout un commerce nouveau Ă©merge. En effet des entreprises proposent aux laiteries-beurreries des appareils variĂ©s destinĂ©s pour les uns Ă  contrĂŽler le lait lors de l’achat, pour d’autres Ă  amĂ©liorer le rendement en Ă©vitant les gaspillages. De nombreux ouvrages plaident pour une meilleure hygiĂšne. Des Ă©coles destinĂ©es Ă  former les exploitants sont crĂ©Ă©es. C’est le cas par exemple de l’école professionnelle de laiterie de SurgĂšres en 1906. Des revues sont publiĂ©es, comme la Revue gĂ©nĂ©rale du lait, mais aussi des ouvrages destinĂ©s Ă  accompagner l’exploitant d’une laiterie beurrerie, comme celui de Renaux Manuel pratique de laiterie-beurrerie.

Si la loi de 1897 Ă©tait particuliĂšrement efficace pour lutter contre les falsifications que pouvait subir le beurre du fait de son mĂ©lange avec la margarine, en revanche, elle Ă©tait totalement inopĂ©rante pour la lutte contre les autres suppositions. La loi de 1905 en est le complĂ©ment nĂ©cessaire. La loi de 1905 relative Ă  la rĂ©pression des fraudes dans la vente de marchandises et des falsifications des denrĂ©es alimentaires et des produits agricoles est une avancĂ©e considĂ©rable. Pour la premiĂšre fois, une marchandise est protĂ©gĂ©e en raison de sa provenance, de son origine. Sont considĂ©rĂ©es comme des tromperies les manƓuvres ayant pour but de faire croire au consommateur qu’il achĂšte un produit qui provient de telle rĂ©gion alors qu’il provient de telle autre, Ă  condition de montrer que la cause de la vente Ă©tait l’origine du produit. Elle instaure elle aussi des contrĂŽles, et un mode de prĂ©lĂšvement propre des Ă©chantillons. Or celui-ci n’est pas le mĂȘme que celui de la loi de 1897, ce qui pose des problĂšmes de procĂ©dure. En effet, suivant qu’il s’agit d’une fraude par addition de margarine, ou par addition d’huile vĂ©gĂ©tale par exemple, la procĂ©dure Ă  utiliser Ă  peine de nullitĂ© du prĂ©lĂšvement n’est pas identique. Cela pose en pratique d’énormes difficultĂ©s, si bien que le lĂ©gislateur intervient avec la loi du 23 juillet 1907 pour harmoniser les procĂ©dures.

Sur le modĂšle de la protection des vins le beurre ne va plus seulement bĂ©nĂ©ficier d’une protection contre la fraude, mais encore, les meilleurs bĂ©nĂ©ficieront d’une valorisation. Avec la loi de 1919, un nouveau mode de protection des marchandises est mis en place. Les tribunaux civils sont saisis par les particuliers, et ils dĂ©limiteront des appellations d’origine. Il s’agit d’une protection a posteriori ouverte Ă  toute personne « qui prĂ©tendra qu’une appellation d’origine est appliquĂ©e Ă  son prĂ©judice direct ou indirect et contre son droit Ă  un produit naturel ou fabriquĂ© et contrairement Ă  l’origine de ce produit, ou Ă  des usages locaux, loyaux et constants ». Pour se prĂ©valoir d’un prĂ©judice, il faut donc montrer un usage indu d’une appellation. En 1979, l’appellation « beurre Charentes-Poitou », « beurre des Charente », « beurre des Deux-SĂšvres » est protĂ©gĂ©e Ă  la condition de respecter un cahier des charges trĂšs prĂ©cis[67].

La protection par l’appellation d’origine contrĂŽlĂ©e, c’est avant tout l’histoire de la France. Ce n’est pas la simple protection d’une graisse alimentaire vis-Ă -vis d’une autre, c’est encore la confrontation de deux conception du commerce. Le beurre s’oppose Ă  la margarine en ce sens que le beurre est obtenu Ă  partir du lait, c’est-Ă -dire Ă  partir d’un produit de la vache destinĂ© Ă  transmettre la vie. À l’inverse, la margarine est fabriquĂ©e Ă  partir de la graisse des bovins, c’est-Ă -dire Ă  partir d’un animal mort. D’un cĂŽtĂ© l’on accompagne un processus naturel, de l’autre l’homme crĂ©e, transforme : c’est l’industrie. L’industrie suscite la mĂ©fiance. La margarine devait lutter contre le mythe de l’artisanat Ă  la française, et ainsi, dans l’introduction d’un ouvrage destinĂ© aux professionnels de la beurrerie, l’on pouvait lire : « Nous n’avons l’intention de traiter que de la fabrication dans la ferme modeste de nos campagnes ; ce livre s’adresse au plus grand nombre, aux petits cultivateurs, Ă  la fermiĂšre qui fait elle-mĂȘme le beurre qu’elle va vendre, Ă  cette bonne mĂ©nagĂšre qui est toujours toute disposĂ©e Ă  faire bien, et qui, une fois instruite et suffisamment renseignĂ©e, ne demande pas mieux que d’apporter les plus grands soins Ă  ce travail dont la rĂ©ussite et les bĂ©nĂ©fices font son lĂ©gitime orgueil. »[68].

Le cadre européen

Les vieux débats entre beurre et matiÚre grasse végétale ont trouvé une place élargie de discussion dans l'Union européenne. L'harmonisation des définitions des produits laitiers n'est pas encore parfaite mais le RÚglement 1234/2007[69] (remplacé par le RÚglement 1308/2013[70]) réserve bien le terme « beurre » aux produits laitiers. Des exceptions pour « usage traditionnel » sont prévues, par exemple pour le beurre de cacao, le beurre de cacahuÚte, qui ne contiennent pas de beurre, la liste des exceptions pouvant évoluer[33]. Par ailleurs, il existe des beurres non laitiers et non alimentaires comme le beurre de karité. Au Canada on emploie le terme « beurre d'érable » pour un produit obtenu en concentrant du sirop d'érable, qui ne contient aucune matiÚre grasse.

Les signes de qualité prévus par la législation française (AOC et IGP) sont repris par la réglementation européenne sous les noms de AOP (Appellation d'Origine Protégée) et IGP, et protégés dans l'ensemble de l'Union européenne[71].

Régime séparé de TVA

En France, il faut noter que le beurre bénéficie de la TVA à taux réduit (5,5 %) commune à presque tous les produits alimentaires tandis que les margarines et matiÚres grasses végétales continuent à se voir imposer par exception la TVA à taux normal (20 %)[72].

Arts

ƒuvres artistiques autour du beurre :

Curiosités

Iolanthe rĂȘveuse, bas-relief en beurre par Caroline S. Brooks (1840-1913)

La Tour de Beurre de la cathĂ©drale de Rouen est une tour en pierre jaune en forme de motte de beurre construite de 1485 Ă  1506 et dont les frais de construction ont Ă©tĂ© couverts par les dispenses perçues sur les fidĂšles rouennais pour pouvoir manger du beurre en pĂ©riode de carĂȘme.

Le beurre fait l'objet chaque annĂ©e d'un pardon dans la chapelle Notre-Dame-du-Krann Ă  SpĂ©zet en Bretagne. La statue de la Vierge est revĂȘtue pour l'occasion d'une cape de couleur crĂšme et des mottes de beurre sculptĂ©es lui sont offertes.

Notes et références

Notes

  1. Pour clarifier le beurre, il faut le faire fondre à feu trÚs doux de maniÚre que les graisses, la caséine et le petit-lait se séparent puis à retirer la caséine et le petit-lait du beurre fondu.
  2. Le pourcentage de sel acceptable n'est pas défini dans la réglementation française. Cependant, le beurre d'intervention ne peut avoir une teneur en sel supérieure à 2 % (appendice 2). Le pourcentage de sel est indiqué dans la liste d'ingrédients selon la rÚgle « QUID ».

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  71. Site de la Commission européenne, Politique de qualité des produits agricoles
  72. Application des différents taux de TVA

Voir aussi

Bibliographie

  • Bruno Bertheuil (photogr. Maria Greco Naccarato), Le Beurre, Rouen, Ă©d. des Falaises, , 112 p. (ISBN 978-2-84811-250-3)

Articles connexes

Liens externes

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