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La Nuit américaine (film)

La Nuit américaine est une comédie dramatique italo-française réalisée par François Truffaut et sortie en 1973.

La Nuit américaine

Réalisation François Truffaut
Scénario François Truffaut
Jean-Louis Richard
Suzanne Schiffman
Musique Georges Delerue
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films du Carrosse
Productions et éditions cinématographiques françaises
Produzioni internazionali cinematografiche
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Comédie dramatique
Durée 112 minutes
Sortie 1973

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Ferrand (François Truffaut), réalisateur sourd d'une oreille, modeste mais expérimenté, tourne un mélodrame, Je vous présente Paméla, aux studios de la Victorine à Nice dans les anciens décors de La Folle de Chaillot.

Le synopsis raconte la passion amoureuse d'un homme pour sa belle-fille avec qui il s'enfuit. Il sera abattu par son fils après que la jeune bru a trouvé la mort dans un mystérieux accident de la route. Alphonse (Jean-Pierre Léaud), acteur immature et capricieux, incarne le fils vengeur alors que Julie Baker (Jacqueline Bisset), star anglaise de retour après une sévère dépression qui lui a fait abandonner son dernier tournage, interprète la bru. Le rôle du père séducteur est attribué à Alexandre (Jean-Pierre Aumont), acteur célèbre ayant fréquenté le Hollywood de la grande époque. Celui de la mère est offert à Séverine (Valentina Cortese), vedette italienne en fin de carrière, ex-amante d'Alexandre, et très portée sur la boisson.

Autour de ce quatuor d'acteurs gravitent Liliane (Dani), la petite amie volage d'Alphonse recrutée comme stagiaire scripte qui en pince pour le cascadeur anglais, Bernard (Bernard Ménez) l'accessoiriste un peu maniaque en conflit permanent avec Joëlle (Nathalie Baye), la scripte dévouée de Ferrand, Stacey (Alexandra Stewart) une actrice de second rôle qui s'avère être enceinte lors du tournage mais protégée par Bertrand, le producteur qui insiste sur la tenue stricte du plan de travail, sans oublier un Jean-François Stévenin enjoué en assistant réalisateur. Il y a aussi Lajoie, régisseur dont la femme résumera en quelques phrases l'intrigue du film : « Qu'est-ce que c'est que ce cinéma ? Qu'est-ce que c'est que ce métier où tout le monde couche avec tout le monde ? Où tout le monde se tutoie, où tout le monde ment. Mais qu'est-ce que c'est ? Vous trouvez ça normal ? »

Cependant, au-delà de la description des turpitudes de la vie de tournage, le seul vrai personnage du film est le cinéma lui-même, « une unanimité de façade, un univers de faux-semblants où on passe son temps à s'embrasser. » Mais il est présenté non pas du point de vue de la création artistique mais dans ce qu'il a de plus artisanal et factice à l'instar du procédé de « nuit américaine » qui consiste à tourner des scènes nocturnes en plein jour.

Ferrand conclut :

« Je sais, il y a la vie privée, mais la vie privée, elle est boiteuse pour tout le monde. Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n'y a pas d'embouteillages dans les films, il n'y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends ? Comme des trains dans la nuit. Les gens comme toi, comme moi, tu le sais bien, on est fait pour être heureux dans le travail de cinéma. »

Fiche technique

Distribution

Non crédités

Autour du film

La Nuit américaine est un exemple de film contenant un film. Truffaut joue lui-même le rôle du metteur en scène dans cette mise en abyme[3].

Le film a été tourné aux studios de la Victorine dans les décors de La Folle de Chaillot, qui consistait en la reproduction d'une place de Paris avec son entrée de métro, ainsi qu'à l'hôtel Atlantic de Nice.

Les interactions entre la vie réelle et les rôles des acteurs sont permanentes. Ainsi Jean-François Stévenin, qui joue le rôle du premier assistant réalisateur, est en parallèle le deuxième assistant réalisateur sur le tournage du film. C'est d'ailleurs à la suite de cette expérience qu'il prendra goût au métier d'acteur. La scripte de la fiction, Joëlle, est le portrait de la collaboratrice de Truffaut, Suzanne Schiffman. Billy Wilder croyait d'ailleurs que Truffaut avait engagé sa propre scripte pour le rôle[4]. Si Nathalie Baye en fut d'abord vexée, elle reconnut plus tard que c'était le meilleur compliment qu'elle pouvait recevoir.

L'hommage aux techniques du cinéma est rendu dès le titre qui désigne un des procédés utilisés pour créer à l'image une nuit artificielle par le biais d'un filtre.

Truffaut dédie ce film aux célèbres actrices du cinéma muet, Lillian et Dorothy Gish.

Jean Seberg Ă©tait le premier choix pour le rĂ´le de Julie Baker mais elle ne donna pas suite.

L'écrivain Graham Greene, grand admirateur de Truffaut, y fait une apparition en tant que Henri Graham, le représentant de la compagnie d'assurances américaine du film. Il semblerait que Truffaut n'en savait rien lors du tournage et ne l'apprendra que plus tard[5].

En novembre 1973, Truffaut séjourne à Londres pour superviser le doublage en anglais de La Nuit américaine ; il a engagé, à cet effet, de "jeunes acteurs américains de Paris" (lettre de François Truffaut à Jean Renoir, 1er décembre 1973). Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Aumont et Valentina Cortese, parfaitement bilingues, se doublent eux-mêmes.

À la sortie du film, Jean-Luc Godard envoya à François Truffaut une lettre critiquant la manière dont est décrite la réalisation d'un long métrage et le qualifia de menteur. Truffaut lui répondit en le traitant entre autres de prétentieux. Cette querelle mit fin à leur longue amitié. Ils ne se revirent plus jamais.

Prix

Notes et références

  1. La Nuit américaine sur le site cinémathèque.fr, consulté le 14 juillet 2017.
  2. Voir sur jpbox-office.com.
  3. Chul-Hwan Roh, « Le film sur le film, une nouvelle approche analytique : son application à 2 films majeurs : "La nuit américaine" de François Truffaut et "Huit et demi" de Federico Fellini », Octaviana, Paris 8,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  4. Thierry Chèze, « Nathalie Baye - Le Roman d'une actrice », Studio Ciné Live n° 82,‎ , p. 47.
  5. Voir sur The Guardian.co.
  6. Anne Diatkine, « La Nuit américaine brille toujours autant », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Voir le film Deux de la vague (2011).

Annexes

Bibliographie

  • François Truffaut, La Nuit amĂ©ricaine, suivi de Journal de tournage de Fahrenheit 451, Seghers, 1974 ; rĂ©Ă©dition, Petite bibliothèque des Cahiers du cinĂ©ma, 2000 (ISBN 978-2866422615)

Article connexe

Liens externes

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