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Saindoux

Le saindoux est un aliment obtenu en faisant fondre de la graisse de porc sans viande (panne et lard gras). Il est de couleur blanche, brillant, moelleux et soyeux. Il est très largement employé dans de nombreuses préparations culinaires comme les rillettes par exemple. Avec le beurre, les huiles, etc., c'est une matière grasse de cuisson en cuisine, en particulier dans les régions du Nord et de l'Est de la France, en Belgique et en Allemagne.

Saindoux
Image illustrative de l’article Saindoux
Une motte de saindoux

Caractéristiques

Son point de fusion est assez élevé (au-dessus de 30 °C), de même que sa température critique (200 °C-210 °C). C'est ainsi qu'il peut être employé en friture et qu’il est particulièrement bien adapté aux cuissons longues. Assez pauvre en eau, on peut le conserver longtemps au sec et au frais, surtout si l'on prend la peine de le recuire régulièrement.

Sa saveur typée et son astringence le limitent aujourd’hui aux préparations avec lesquelles il s'accommode le mieux : le porc, l'oignon et le chou (ou la choucroute), ou encore dans certaines pâtisseries. Il est régulièrement utilisé dans l'industrie pour les biscottes et les biscuits.

Les bardes de saindoux qui restent au fond de la casserole, nommées grattons ou greubons, sont grillées, de forme et couleur champignonnesque, pour servir de gâteau apéritif servi avec tous les alcools.

Comme la plupart des graisses animales, il contient beaucoup d'acides gras saturĂ©s. C'est Ă©galement un aliment riche en Ă©nergie avec 896 kcal pour 100 grammes[1].

Le saindoux est utilisé en boulangerie pour confectionner la pâte brisée, la pâte à pâtés et certaines pâtisseries, comme les pies. Il est aussi utilisé pour les longues cuissons, les fritures, la confection de certains bonbons gélifiés, et même dans des domaines non alimentaires, comme le cirage de chaussures.

Mélangé à de la soude (hydroxyde de sodium), le saindoux (Adeps suillus selon la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques) sert de base à la fabrication de savons, sous la dénomination sodium lardate.

Étymologie

Le nom provient de l'ancien français saim, et ses multiples variantes (saime, sayn, seyme, sainme, saïn, sain, saing, saaing, sein, seing, sayen, saiien, xen), signifiant « graisse » ou « onguent », issu du latin saginem ou sagina pour « gras », « engraisser », et du suffixe dois (dous ou doulx), signifiant « doux », rappelant le goût non amer du saindoux[2].

En Espagne

En Espagne, il s'utilise dans certaines recettes usuelles sucrées, comme l'ensaimada, les mantecados, la coca bamba ou les polvorones. Il est aussi utilisé pour la conservation des aliments cuits que l’on place dans des pots et sur lesquels se verse le saindoux chaud.

En Italie

Piadina.

Nommé strutto, son utilisation en Italie remonte probablement aux Étrusques. Il fut supplanté par l'huile d'olive, dont la production s'est diffusée entre les VIIIe et les VIe siècles av. J.-C.. Il a repris de l'importance au Moyen Âge, sous l'influence des invasions barbares. C'est une matière grasse encore très présente en Lombardie, Émilie-Romagne, dans les Marches et en Campanie, où il apporte un caractère umami aux préparations dans lesquelles il s'intègre, comme un « exhausteur de goût »[3].

Il est un ingrédient essentiel de nombreuses préparations : dans les pâtes de certains pains et des gressins (pizza, brioches, piadine des Marches et d'Emilie-Romagne, schiacciatina de Mantoue, crescentina modenese et gnocco fritto de Modène, coppia ferrarese IGP de Ferrare, taralli des Pouilles...) ; dans les tourtes et les beignets (erbazzone d'Emilie-Romagne, casatiello de Naples, seadas et pardulas de Sardaigne...). Dans la pâtisserie, il apporte une texture friable (cannolo de Sicile, sfogliatella de Naples...). Il est utilisé en friture grâce à son point de fumée élevé (250°C, chiacchiere du carnaval, patacia de Lombardie...)[3].

Composition

Pourcentage[4]
Acide oléique41,2
Acide palmitique23,8
Acide stéarique13,5
Acide linoléique10,2
Acide myristique1,3
Acide alpha-linoléniqueAcide α-linolénique1,0
Acide erucastiqueAcide Ă©rucastique1,0
Acide laurique0,2
Acide caprique0,1
Acide monique 0.05

Sécrétion

Il est principalement produit en Chine, en Allemagne et au Brésil[5].

PaysProduction, 2018
(en t)
1 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine2 544 847
2 Drapeau de l'Allemagne Allemagne549 989
3 Drapeau du Brésil Brésil508 600
4 Drapeau des États-Unis États-Unis447 474
5 Drapeau de la Russie Russie434 100
6 Drapeau de l'Italie Italie215 513
7 Drapeau de la Pologne Pologne174 649
8 Drapeau de la Roumanie Roumanie148 997
9 Drapeau de la France France146 519
10 Drapeau du Mexique Mexique143 842
Source : FAOSTAT

Notes et références

Bibliographie

  • François-RĂ©gis Gaudry avec Alessandra Pierini, Stephane Solier, Ilaria Brunetti, On va dĂ©guster l'Italie, Vanves, Hachette Livre (marabout), , 464 p. (ISBN 978-2-501-15180-1).

Articles connexes

Liens externes

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