Centrale nucléaire de Nogent
La centrale nucléaire de Nogent est située dans la commune de Nogent-sur-Seine, sur la rive droite de la Seine, dans l'ouest du département de l'Aube (région Grand Est). Elle se situe à 50 km à l'ouest de Troyes et à 110 km au sud-est de Paris[4]. La centrale compte deux unités de production de type réacteur à eau pressurisée (REP) de 1 310 MW.
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune | |
Coordonnées |
48° 30âČ 55âł N, 3° 31âČ 04âł E |
Opérateur | |
Construction | |
Mise en service | |
Direction |
Olivier Garrigues |
Fournisseurs | |
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Type | |
RĂ©acteurs actifs |
2 Ă 1 310 MW |
Puissance nominale |
2 620 MW |
Production annuelle | |
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Facteur de charge |
68,1 % (en 2019) 73,7 % (jusqu'en 2019)[3] |
Production moyenne |
17,50 TWh (2015-2019) |
Production totale |
531,84 TWh (fin 2019) |
Source froide | |
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Site web |
Présentation générale
Les deux réacteurs nucléaires appartenant au palier P'4 développent une puissance unitaire de 1 310 MW.
Chaque réacteur dispose de sa tour de refroidissement de 165 m de haut, soit les plus hautes aprÚs celles de Civaux, Golfech, Cruas, Belleville et Dampierre.
Le terrain, d'une superficie de 212 ha et situé à une altitude de 63 m[5], était prévu, à l'origine du projet, pour pouvoir supporter quatre tranches similaires.
Mises en service en 1988 et 1989[6], les deux tranches produisent en moyenne 16 milliards de kWh (16 TWh) par an, soit un tiers de la consommation annuelle d'Ă©lectricitĂ© de la rĂ©gion Ăle-de-France. La centrale nuclĂ©aire de Nogent emploie prĂšs de 700 personnes.
Les prises d'eau en Seine pour le refroidissement sont de la plus haute importance pour la sûreté de l'installation. La surveillance de l'eau aval fait l'objet d'un double contrÎle par le laboratoire CRECEP (Eau de Paris).
Le contrÎle de la radioactivité de l'air environnant est effectué par l'exploitant.
Caractéristiques des réacteurs
Les caractéristiques des réacteurs en service sont les suivantes :
Nom du réacteur | ModÚle | Capacité [MW] | Exploitant | Constructeur | Début de construction | Raccordement au réseau | Mise en service commerciale | ||
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Thermique (MWt) | Brute (MWe) | Nette (MWe) | |||||||
Nogent-1[1] | P'4 REP 1300 | 3 817 | 1 363 | 1 310 | EDF | Framatome | mai 1981 | octobre 1987 | février 1988 |
Nogent-2[2] | P'4 REP 1300 | 3 817 | 1 363 | 1 310 | EDF | Framatome | janvier 1982 | décembre 1988 | mai 1989 |
Risque incendie
Le site compte 4 800 détecteurs d'incendie[5].
Au cours de l'exercice réalisé à la centrale nucléaire de Nogent par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le , il a été constaté[7] que plus de 50 minutes se sont écoulées entre le moment du déclenchement de l'alerte incendie et l'arrivée sur place de l'équipe de deuxiÚme intervention. Quatre mois aprÚs cet exercice, une nouvelle inspection permet de constater que plus de 45 minutes sont encore nécessaires, les mesures prises entre-temps par EDF s'étant avérées insuffisantes. L'ASN a donc prononcé en avril 2002 une « mise en demeure »[8] au site de Nogent pour qu'il améliore les conditions de lutte contre les incendies.
Chaque semaine est organisé un exercice incendie avec des agents de la centrale et les secours extérieurs.
Maintenance
La maintenance est effectuée en permanence à la centrale de Nogent. Elle se décompose en deux parties :
- la maintenance rĂ©guliĂšre qui se fait tout au long de l'annĂ©e, que la centrale soit en fonctionnement ou Ă l'arrĂȘt (ex. : graissage de pompe, remplacement de petit matĂ©riel) ;
- la maintenance plus lourde qui nĂ©cessite l'arrĂȘt de la centrale. Cette-ci maintenant est effectuĂ©e lors des arrĂȘts simple rechargement (quarante jours), des visites partielles (soixante jours) et des visites dĂ©cennales (plus de trois mois).
Les derniÚres visites décennales de la centrale de Nogent se sont déroulées en 2009 pour le réacteur no 1[9] et en 2010 pour le réacteur no 2[10].
Pour ces activités de maintenance, les salariés d'EDF sont appuyés par de nombreux prestataires. Ils réalisent les activités d'assistance aux chantiers (pose d'échafaudage, préparation de chantier, radioprotection, etc.), des activités de soudage, de génie civil, de mécanique et d'électricité.
En juin 2012, le rĂ©acteur no 1 a Ă©tĂ© mis Ă l'arrĂȘt pour procĂ©der au renouvellement du tiers de son combustible et rĂ©aliser la maintenance des matĂ©riels pendant environ 45 jours. En septembre 2012, le rĂ©acteur no 2 est entrĂ© en visite partielle. Les 700 salariĂ©s EDF du site ont participĂ© Ă cette opĂ©ration avec environ 2 000 salariĂ©s d'entreprises prestataires[11].
Incidents
DĂ©cembre 1990 : mort d'un plongeur
Le , un plongeur effectuant une opĂ©ration de dĂ©tartrage des tuyauteries a Ă©tĂ© tuĂ© Ă la suite du redĂ©marrage d'une pompe dans le circuit oĂč il intervenait[12].
Août 1999 : assemblage bloqué
Le , l'un des 193 assemblages[13] est restĂ© accrochĂ© aux internes supĂ©rieurs[14] lors des opĂ©rations de dĂ©chargement du combustible nuclĂ©aire du cĆur du rĂ©acteur no 1. Le bĂątiment rĂ©acteur a Ă©tĂ© Ă©vacuĂ© et interdit d'accĂšs pendant un mois, durĂ©e qui s'est avĂ©rĂ©e nĂ©cessaire pour Ă©tudier et construire un mĂ©canisme permettant de dĂ©crocher l'assemblage. L'incident a Ă©tĂ© reclassĂ© au niveau 1 de l'Ă©chelle INES par l'AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire[15].
FĂ©vrier 2006 : inondation des salles des machines
La nuit du 18 au 19 fĂ©vrier 2006, un incident classĂ© niveau 1 ayant conduit Ă l'arrĂȘt des rĂ©acteurs no 1 et 2 et le dĂ©clenchement du plan d'urgence interne (PUI) s'est produit. La rupture d'une canalisation de retour d'eau de la tour d'aĂ©rorĂ©frigĂ©ration de la tranche 2 (d'un diamĂštre de 3,2 m et situĂ©e sous la salle des machines), a occasionnĂ© un Ă©coulement d'eau dans le sol inondant le niveau â4 m, en zone non nuclĂ©aire, puis le niveau â6 m, noyant les cĂąbles Ă©lectriques d'alimentation de la voie A en menaçant d'entraĂźner une perte du refroidissement Ă l'arrĂȘt alors que le refroidissement principal Ă©tait dĂ©jĂ hors-service. Cette eau s'est infiltrĂ©e dans la galerie gĂ©nĂ©rale et a envahi aussi le niveau -4m de l'autre tranche. Les 2 rĂ©acteurs ont Ă©tĂ© mis en sĂ©curitĂ© trĂšs rapidement. Cet incident aurait pu conduire Ă une perte totale du systĂšme de refroidissement des 2 tranches[16] - [17]
Décembre 2011 : intrusion de neuf antinucléaires
Le 5 décembre 2011, neuf militants de l'organisation non gouvernementale Greenpeace se sont introduits dans la centrale nucléaire de Nogent et deux d'entre eux ont pu atteindre le sommet du dÎme d'un réacteur nucléaire[18]. En juillet 2012, le général Jacques Mignaux annonce que la gendarmerie nationale a mis l'accent sur le renseignement à la suite des intrusions de Greenpeace[19].
Février 2014 : mise hors service erronée d'une alarme
Le 1er fĂ©vrier 2014, lors de l'arrĂȘt du rĂ©acteur no 2 pour un contrĂŽle pĂ©riodique, une alarme du systĂšme de surveillance du flux neutronique[20] a Ă©tĂ©, Ă plusieurs reprises pendant six heures, mise hors service de façon inappropriĂ©e ; cet incident a Ă©tĂ© classĂ© au niveau 1 de l'Ă©chelle INES[21].
Mars 2014 : réglage défectueux d'une alarme
Le 15 mars 2014, lors de l'arrĂȘt du rĂ©acteur no 2 pour effectuer le renouvellement partiel du combustible, un Ă©cart au niveau d'une alarme du systĂšme de surveillance du flux neutronique a Ă©tĂ© constatĂ© ; cet incident a Ă©tĂ© classĂ© au niveau 1 de l'Ă©chelle INES[22].
Crues de la Seine
Lors de la crue de la Seine en mai 2013, la centrale de Nogent a fonctionné normalement[23], seuls quelques branchages ont légÚrement obstrué des entrées de puisage de pompes.
Notes et références
- (en) « Nuclear Power Reactor Details - NOGENT-1 », sur pris.iaea.org (consulté le )
- (en) « Nuclear Power Reactor Details - NOGENT-1 », sur pris.iaea.org (consulté le )
- moyennes des valeurs sur PRIS AIEA pour chaque réacteur du site
- EDF, « Nogent-sur-Seine », sur energies.edf.com (consulté le )
- D'aprĂšs documentation EDF, 2010.
- ASN, « Centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine », sur asn.fr (consulté le )
- inaccessible le 11 avril 2013, sur asn.gouv.fr
- [PDF] inaccessible le 11 avril 2013, sur asn.gouv.fr
- ASN, ArrĂȘt pour deuxiĂšme visite dĂ©cennale du rĂ©acteur no 1, sur asn.fr, 30 octobre 2009
- ASN, ArrĂȘt pour visite dĂ©cennale du rĂ©acteur no 2 de la centrale nuclĂ©aire de Nogent-sur-Seine, sur asn.fr, 4 mai 2010
- Mathieu Gibet, Centrale nuclĂ©aire : 45 jours pour recharger et changer des matĂ©riels, L'Est-Ăclair, 25 juin 2012
- [PDF] Comité antinucléaire "Stop Nogent-sur-Seine", p. 5, sur dissident-media.org (consulté le 11 avril 2013)
- Un « assemblage combustible » est une structure qui pÚse 750 kg et contient plus de 600 kg de dioxyde d'uranium.
- Les « internes supĂ©rieurs » sont une structure alvĂ©olĂ©e comprenant une plaque de maintien des assemblages combustibles par leurs pions de centrage. Ces Ă©lĂ©ments situĂ©s dans la partie haute du rĂ©acteur doivent ĂȘtre retirĂ©s de la cuve du rĂ©acteur avant de pouvoir procĂ©der aux opĂ©rations de dĂ©chargement du combustible.
- Incident Ă Nogent-sur-Seine, sur dissident-media.org, 1999
- ASN, « Réacteurs 1 et 2 Inondation des salles des machines », sur asn.fr, (consulté le )
- Claude Boyer, « Nouvel incident grave à Nogent », sur dissident-media.org, (consulté le )
- Le Nouvel Observateur, Des militants de Greenpeace s'introduisent dans une centrale nucléaire, 5 décembre 2011
- Michel Cabirol, Nucléaire : la gendarmerie surveille étroitement Greenpeace, La Tribune du 18 juillet 2012
- Flux émis par le combustible présent dans la cuve d'un réacteur.
- ASN, « Mise hors service erronée d'une alarme du systÚme de surveillance du flux de neutrons », sur asn.fr, (consulté le )
- Le Figaro, « Incident à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Véronique Selles, La centrale nucléaire de Nogent « hors d'eau », sur lyonne.fr, 13 mai 2013.