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ArrĂȘt de tranche

Un arrĂȘt de tranche est un arrĂȘt de la production d'un rĂ©acteur nuclĂ©aire dans une centrale nuclĂ©aire. Ces arrĂȘts sont nĂ©cessitĂ©s tous les 12 ou 18 mois environ (selon le taux de fonctionnement du rĂ©acteur) pour remplacer le combustible nuclĂ©aire usĂ© et procĂ©der Ă  des opĂ©rations de contrĂŽle et de maintenance sur des parties de l'installation qui ne sont normalement pas accessibles pendant son fonctionnement normal[1] - [2].

Une des tranches de la Centrale nuclĂ©aire de Belleville est Ă  l'arrĂȘt

DĂ©roulement

Les Ă©tapes clĂ©s d'un arrĂȘt de tranche sont les suivantes[3]:

  1. Mise Ă  l'arrĂȘt Ă  froid du rĂ©acteur
  2. Ouverture de la cuve
  3. DĂ©chargement du combustible
  4. Maintenance du réacteur complÚtement déchargé
  5. Rechargement du combustible
  6. Fermeture du circuit primaire et mise sous vide
  7. Redémarrage du réacteur

DiffĂ©rents types d'arrĂȘt de tranche

Il existe en principe trois types diffĂ©rents d'arrĂȘt de tranche.

ArrĂȘt pour simple rechargement (ASR)

Il s’agit des arrĂȘts de tranche pour renouveler un tiers du combustible du rĂ©acteur, d'une durĂ©e de 30 jours environ. Les ASR sont effectuĂ©s tous les 12 ou 18 mois environ.

Visite partielle (VP)

Il s'agit non seulement de renouveler un tiers du combustible mais aussi d'effectuer des opérations de maintenance plus avancées. D'une durée de 60 jours environ, les VP sont effectuées en alternance avec les ASR.

En France

En France, les arrĂȘts de tranche sont effectuĂ©s tout au long de l'annĂ©e, ils sont programmĂ©s en fonction des prĂ©visions de consommation d'Ă©lectricitĂ© donc en dehors des pĂ©riodes de forte consommation (hiver) liĂ©es Ă  l'utilisation massive du chauffage Ă©lectrique. Les opĂ©rations de maintenance sont effectuĂ©es par des entreprises sous-traitantes d'EDF, 7 Ă  8 arrĂȘts de tranche simultanĂ©s peuvent toucher le parc nuclĂ©aire français. Pour assurer la maintenance de l'ensemble du parc Ă©lectro-nuclĂ©aire français, 9500 agents EDF sont habilitĂ©s et les entreprises prestataires habilitĂ©es emploient 20 000 salariĂ©s. Pendant l'arrĂȘt d'une tranche, plus de 1000 personnes travaillent sur l’installation[3].

L'AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire met en ligne, depuis 2005, des avis d'information sur les arrĂȘts de tranche dans lesquels elle prĂ©sente le contexte de l'arrĂȘt, les principaux chantiers rĂ©alisĂ©s, les actions de contrĂŽle ainsi que les principaux Ă©vĂ©nements survenus au cours de l'arrĂȘt[4].

Les nomades du nucléaire

Selon Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l'Inserm, EDF a choisi de confier les travaux de maintenance de ses centrales nucléaires à des entreprises prestataires extérieures car, du fait du caractÚre saisonnier de ces missions, il serait impossible pour le personnel permanent EDF d'assurer le travail de maintenance tout en respectant les limites annuelles de doses radioactives[5].

En 1995, selon Dominique Huez, médecin du travail EDF, les sous-traitants reçoivent 80 % de la dose collective reçue sur l'ensemble des travaux de maintenance et sont trois fois plus touchés par les accidents du travail. Et cette dose est trois fois et demie supérieure à celle que subissent les agents EDF[6].

Références
  1. Note d'info EDF - ArrĂȘts de tranche: la maintenance pour assurer la sĂ»retĂ© et la disponibilitĂ© des centrales nuclĂ©aires de mars 2010 "Si un rĂ©acteur fonctionne en continu, il est nĂ©cessaire de l’arrĂȘter tous les 12 ou 18 mois pour en recharger le combustible et rĂ©aliser la maintenance de matĂ©riels situĂ©s dans la partie nuclĂ©aire et non nuclĂ©aire de l’installation, normalement inaccessibles pendant son fonctionnement."
  2. « ArrĂȘts de rĂ©acteurs », sur asn.fr via Wikiwix (consultĂ© le ).
  3. « http://www.edf.com/fichiers/fckeditor/Commun/En_Direct_Centrales/Nucleaire/General/Notes_Info/note_information_arret_tranche_mars2010.pdf »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  4. « ArrĂȘt de rĂ©acteurs de centrales nuclĂ©aires », sur asn.fr via Wikiwix (consultĂ© le ).
  5. https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/04/26/a-dampierre-avec-les-nomades-du-nucleaire_1510216_3244.html "EDF était confronté à une contradiction irréductible, liée au travail en milieu contaminé. Avec un personnel permanent, il est impossible de gérer le travail de maintenance des centrales tout en respectant les limites de doses annuelles, car ce sont des missions saisonniÚres mais trÚs coûteuses en doses radioactives. EDF a donc choisi d'externaliser le risque."
  6. Emmanuel PONCET, « EDF et sous-traitance : la rude existence des nomades du nuclĂ©aire », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
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