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Lampe fluorescente

La lampe fluorescente, appelée également lampe fluorescente compacte (LFC) ou plus simplement lampe fluo-compacte (en anglais, compact fluorescent lamp ou CFL), est une adaptation du tube industriel à un usage domestique. C'est un tube fluorescent émettant de la lumière, dont le tube est miniaturisé, plié en deux, trois ou quatre, ou encore enroulé, doté d'un culot contenant un ballast électronique pour les lampes fluocompactes récentes, ou un ballast ferromagnétique pour les anciennes lampes fluocompactes.

Lampe fluo-compacte.

Elles ont les mêmes avantages et inconvénients que les tubes fluorescents linéaires, à la différence près que le tube n'est pas interchangeable.

Elles tendent à être supplantées par les lampes électroluminescentes qui ont un meilleur rendement et sont mieux adaptées aux allumages et extinctions fréquents.

Historique

Peter Cooper Hewitt avec l'ancĂŞtre de la lampe fluorescente.

L'ancêtre de la lampe fluorescente est la lampe à vapeur de mercure basse pression inventée en 1901 par l'ingénieur américain Peter Cooper Hewitt. Restituant une lumière bleue verdâtre et émettant des rayons UV néfastes pour la peau, elle est alors utilisée pour des studios photographiques et pour l'industrie[1].

Edmund Germer (en), Friedrich Meyer et Hans Spanner brevettent une lampe à haute pression de mercure en 1926[2]. Pour corriger la couleur de la lumière, ils déposent une couche de substance fluorescente sur la face interne de l'ampoule[1].

  • Lampes fluocompactes modernes.
  • En forme torsadĂ©e.
    En forme torsadée.
  • En forme de bâton.
    En forme de bâton.
  • Sous forme couverte.
    Sous forme couverte.

Fonctionnement

La lampe fluorescente compacte est, comme les tubes fluorescents, un cas particulier de la lampe à décharge et fonctionne donc sur le même principe.

Une électrode éjecte des électrons, qui excitent le mercure de l'ampoule. Celui-ci se désexcite en générant des rayons ultraviolets, qui excitent en retour la couche fluorescente à la surface de l'ampoule. Celle-ci émet la lumière blanche de la lampe.

Pour chauffer les électrodes, le « starter » fait passer le courant à travers les électrodes. Quand celles-ci sont suffisamment chauffées, le starter arrête le courant à travers les électrodes, le courant passe à travers les vapeurs de mercure. Cela donne une lumière ultraviolette C ; cette dernière passe à travers le luminophore (phosphore) qui la transforme en lumière visible.

Intérêts

Avantages

La lampe à fluorescence présente plusieurs avantages par rapport à la lampe à incandescence :

  • un meilleur coefficient de performance : la lampe Ă  incandescence a une efficacitĂ© de 14 Ă  25 lm/W, alors que la lampe fluorescente a une efficacitĂ© de l'ordre de 60 Ă  70 lm/W (ainsi une lampe fluorescente de 11 W produira le mĂŞme Ă©clairage qu'une lampe Ă  incandescence de 40 Ă  60 W) ;
  • une durĂ©e de vie de six Ă  quinze fois plus longue que la lampe Ă  incandescence[3] (soit 6 000 Ă  15 000 h contre 1 000 h).

Ainsi, bien que le prix d'achat soit supérieur à celui d'une lampe à incandescence, ses performances élevées en font un produit attractif à l'usage dès le premier achat pour le particulier. À l'échelle d'une nation, le bénéfice énergétique est important ;

  • l'Ă©chauffement Ă©tant rĂ©duit, les risques de dĂ©gâts dus Ă  la chaleur sont rĂ©duits proportionnellement (incendie, dĂ©formation des luminaires, etc.) ;
  • choix de la tempĂ©rature de couleur. Toutefois, en France, dans les magasins grand public, seule la tempĂ©rature de couleurs de 2700K (blanc chaud) a Ă©tĂ© proposĂ©e.

Inconvénients

Les inconvénients des lampes fluorescentes sont :

  • ces lampes sont polluantes pour l'environnement en cas de rejet non contrĂ´lĂ© ou de casse Ă  cause du mercure qu'elles contiennent. Elles sont considĂ©rĂ©es comme des dĂ©chets dangereux et doivent faire l'objet d'un recyclage spĂ©cifique[5] ;
  • lors du dĂ©marrage, la puissance lumineuse ne croĂ®t souvent que très lentement — plusieurs dizaines de secondes pour obtenir 80 % de la puissance finale ;
  • ces lampes ne sont pas forcĂ©ment adaptĂ©es Ă  certains contextes d'utilisation oĂą le risque de bris est important (par exemple, les baladeuses) du fait que leur destruction accidentelle pourrait induire un risque pour la santĂ© (tempĂ©rature nĂ©gative, utilisation extĂ©rieure) ;
  • l'allumage et l'extinction trop souvent rĂ©pĂ©tĂ©s de la lampe diminuent la durĂ©e de vie de celle-ci[6] ;
  • en raison de l'absence quasi gĂ©nĂ©ralisĂ©e de circuits correcteurs de facteur de puissance dans la partie redresseur des ballasts Ă©lectroniques incorporĂ©s dans leurs culots, ces lampes absorbent un courant très dĂ©formĂ©[7], conduisant Ă  un taux de distorsion harmonique pouvant atteindre 150 %[7] et un facteur de puissance très infĂ©rieur Ă  l'unitĂ© (de l'ordre de 0,5)[7] - [8]. Un facteur de puissance infĂ©rieur Ă  1 implique qu'il y a un courant qui n'est pas synchronisĂ© avec la tension Ă©lectrique (il n'est donc ni mesurĂ© ni facturĂ© avec des compteurs Ă©lectriques standards), mais gĂ©nère quand mĂŞme des pertes bien rĂ©elles dans le rĂ©seau de distribution final[9] ;
  • coĂ»t Ă©nergĂ©tique de fabrication bien supĂ©rieur aux lampes incandescentes Ă  cause du ballast dont elles ont besoin, superflu dans une lampe incandescente ;
  • si le ballast est ferromagnĂ©tique et non Ă©lectronique, le flux lumineux clignote continuellement Ă  une frĂ©quence double de celle du courant d'alimentation (donc Ă  100 Hz pour l'Europe oĂą cette frĂ©quence est de 50 Hz), comme pour les tubes fluorescents droits. Cet inconvĂ©nient, particulièrement perceptible en vision pĂ©riphĂ©rique, peut produire une gĂŞne oculaire, pouvant aller chez certains sujets sensibles jusqu'Ă  la migraine ;
  • les dimensions (diamètre extĂ©rieur et longueur) sont diffĂ©rentes d'un modèle Ă  un autre, mais elles sont gĂ©nĂ©ralement plus encombrantes qu'une ampoule Ă  incandescence d'Ă©clairage comparable, ce qui les rend souvent incompatibles avec les luminaires existants conçus pour des ampoules Ă  incandescence ;
  • le spectre lumineux n'est pas uniforme. Il est constituĂ© de raies plus ou moins larges et de longueurs d'onde pour lesquelles aucune lumière n'est Ă©mise. Par consĂ©quent l’éclairage produit prĂ©sente un rendu colorimĂ©trique diffĂ©rent de celui de la lumière du jour et de celui des lampes Ă  incandescence.

Débats autour de la présence de mercure

Le seul moment oĂą un utilisateur peut ĂŞtre en contact avec le mercure contenu dans les lampes est lorsque le verre se casse.

La quantité de mercure présent dans ces lampes est faible et présenterait peu de danger à de telles concentrations[10]. Le fabricant de lampes Osram a effectué un test en cassant une lampe dans une pièce afin de mesurer la concentration de mercure. Cette concentration serait restée largement en dessous des valeurs légales autorisées sur un lieu de travail[11].

Une étude réalisée par l'Association Santé Environnement France est plus nuancée : cette étude montre que lors du bris d’une ampoule fluo-compacte, du mercure se dégage et ce quelle que soit l’ampoule testée. Une partie du mercure restant un temps contre les parois, celui-ci ne dégaze pas intégralement au moment même du bris mais la quasi-totalité du mercure est dégazée dans l’air de la pièce pendant la première heure suivant le bris. Il faut donc rester très prudent au moment de la récupération des morceaux d’ampoules et suivre un certain nombre de recommandations[12].

La procédure suivante en cas de bris est proposée par ASEF, complétée par les recommandations d'Osram[13] ainsi que la Commission de la sécurité des consommateurs[14] - [15] :

  • bien aĂ©rer la pièce en ouvrant la fenĂŞtre et quitter celle-ci pendant quinze minutes avant de procĂ©der au nettoyage. Couper les Ă©ventuels systèmes de climatisation, VMC[note 1], etc. qui contribueraient Ă  diffuser les vapeurs de mercure ;
  • si la lampe s'est brisĂ©e dans un luminaire, s'assurer que le luminaire ne soit plus sous tension pour Ă©viter de s'Ă©lectrocuter ;
  • rassembler tous les morceaux de la lampe, en balayant. Attention Ă  ne pas utiliser d’aspirateur pour nettoyer les dĂ©bris car cela peut contribuer Ă  rĂ©pandre le mercure Ă  travers la pièce en plus de contaminer l’aspirateur (si un aspirateur est utilisĂ©, Osram prĂ©conise de jeter le sac contaminĂ© de l'aspirateur après l'opĂ©ration. Voir aussi section Recyclage) ;
  • faire attention de ne pas se couper avec un Ă©clat de verre. ProcĂ©der au nettoyage des dĂ©bris et de la zone oĂą a eu lieu le bris, de prĂ©fĂ©rence en utilisant des gants. Utiliser un essuie-tout ou une bande adhĂ©sive afin de ramasser les Ă©clats de verre et particules Ă©parpillĂ©s ;
  • placer tous les dĂ©bris, essuie-tout compris, dans un contenant hermĂ©tique ;
  • continuer la ventilation de la pièce pendant plusieurs heures ;
  • entreprendre les dĂ©marches pour le recyclage de l’ampoule (Osram conseille de jeter les morceaux et la lampe cassĂ©e avec les dĂ©chets mĂ©nagers. Voir section Recyclage).

En France, des chercheurs ont étudié les possibilités de développer des tubes fluorescents sans mercure sur la base d'un plasma de gaz rares afin de diminuer les difficultés de recyclage mais les efficacités lumineuses obtenues restent faibles (de l'ordre des meilleurs halogènes)[16].

Rayons ultraviolets

Ces lampes émettent, comme le soleil, des UV (quoiqu'en proportion variable selon les modèles, mais généralement de faible intensité, la couche fluorescente de la lampe étant censée les absorber et ne réémettre que de la lumière visible - de spectre discret), responsables de cancers de la peau, kératites, cataractes, voire de DMLA[note 2] (et ce d'autant plus si l'exposition a commencé dès l'enfance, puisque le cristallin n'a pas encore jauni, l'œil étant alors dépourvu d'un filtre efficace)[17] - [18].

La lumière réémise par la couche phosphorescente contient un spectre bleu de forte intensité, pouvant être dangereux pour la rétine, même en vision périphérique.

Rayonnement électromagnétique

Ces lampes peuvent Ă©galement Ă©mettre dans d'autres frĂ©quences du spectre Ă©lectromagnĂ©tique, Ă  savoir les ondes radio basses frĂ©quences (50 Ă  500 Hz, gĂ©nĂ©rĂ©es par le ballast et 20 Ă  60 kHz, gĂ©nĂ©rĂ©es par le correcteur d'intensitĂ©), affectant les personnes se dĂ©clarant « Ă©lectrosensibles » et provoquant chez elles cĂ©phalĂ©es, fatigue ou dĂ©mangeaisons, etc. (il est Ă  noter que l'effet des ondes sur les personnes dites Ă©lectrosensibles n'est pas prouvĂ© scientifiquement)[19].

En France, l’Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) prĂ©conise de ne pas se placer Ă  moins de 30 cm d’une lampe utilisant une ampoule fluorescente (0,001 A/m, contre plus de A/m Ă  cm).

Les résultats obtenus par l’équipe du CRIIREM en 2007 montrent que les ampoules testées ne sont pas légales. En effet, les valeurs obtenues sont supérieures à la limite de V/m préconisée par la directive européenne.

Il faut atteindre un mètre pour retrouver une valeur de 0,2 V/m, correspondant au bruit de fond radiofrĂ©quences ambiant. Ă€ ce titre, il est dĂ©conseillĂ© d’utiliser ces ampoules en tant que lampes de chevet ou de bureau.

De plus, aucun blindage électromagnétique du culot n’a été constaté dans le culot des ampoules expertisées ; or celui-ci permettrait d’abaisser considérablement les valeurs des rayonnements radioélectriques observés.

Des risques importants de compatibilitĂ© Ă©lectromagnĂ©tique (CEM) sont Ă  craindre chez les personnes appareillĂ©es d’implants ou de prothèses mĂ©dicales, actifs ou non, car elles peuvent ĂŞtre exposĂ©es lors de la mise en service des ampoules Ă  Ă©conomie d’énergie, de façon instantanĂ©e, Ă  des pics de champs Ă©lectriques de l’ordre de 100 Ă  300 V/m (certains pacemakers auraient arrĂŞtĂ© de fonctionner).

Cependant, les erreurs méthodologiques des mesures faites en 2007 par le CRIIREM ont été mises en évidence depuis et en 2010, une campagne d'essais avec un protocole rigoureux a été mis en place par l'ADEME et le CSTB à la demande de l'Afsset[20]. Les résultats ont montré que les cent modèles de lampes testés dans l'essai respectaient les normes en vigueur.

Comparaison des coûts

Lampe fluorescente compacte.

EDF estime que les lampes basses consommation reviennent 2,5 fois moins cher que les lampes classiques en fonctionnement. Le retour sur investissement est bien réel ; il varie toutefois selon la performance et la durée de vie plus ou moins longue du modèle considéré.

À ce jour, on ne trouve pas de bilan énergétique complet (tenant compte de la fabrication et du recyclage) des lampes fluocompactes par les fabricants ou dans d'autres éditions touchant l’environnement, l’énergie etc. La fabrication d'une lampe fluocompacte consomme plus d'énergie que la fabrication d'une ampoule incandescente (mais elle dure plus longtemps), sans parler des produits polluants utilisés et donc de son recyclage.

Tableaux d'Ă©quivalence

Le flux lumineux permet de comparer l'efficacité des lampes.

Puissance d'une lampe
Ă  incandescence (W)
Flux lumineux (lm)
40432
60741
75970
1001 398

(Source : Ademe)

En moyenne, les lampes fluorescentes consomment quatre à cinq fois moins d'électricité, pour un flux lumineux équivalent.

Puissance d'une lampe
fluorescente (W)
Puissance d'une lampe classique
Ă  incandescence (W)
940
1150
1360
1570
2090
27120

Évolution et utilisation

Ces lampes sont apparues sur le marché au début des années 1980, proposées par le groupe hollandais Mazda (lumière), (ensuite racheté par Phillips). Elles remplacent peu à peu les lampes à incandescence et, dans une moindre mesure, les lampes halogène. Les consommateurs, en ce début de XXIe siècle, sont de plus en plus sensibilisés aux enjeux écologiques et économiques que peut représenter l'utilisation d'éclairages moins énergivores.

En France

En 2001, 44 % des foyers français utilisent au moins une lampe basse consommation (étude Sofres). En France, l'éclairage domestique représenterait de 0,6 % à 1,2 % de la consommation totale d'énergie du pays en 2006[21].

Dans le cadre des engagements du Grenelle Environnement, une convention a été signée entre le ministère du Développement durable et différents acteurs de la grande distribution et du bricolage pour le retrait de la vente des ampoules à incandescence et la promotion des lampes basse consommation, traduisant ainsi la réglementation européenne.

  • : retrait des ampoules Ă  incandescence ≥ 100 W
  • : retrait des ampoules Ă  incandescence ≥ 75 W
  • : retrait des ampoules Ă  incandescence ≥ 60 W
  • : retrait des ampoules Ă  incandescence ≥ 40 W
  • : retrait des ampoules Ă  incandescence ≥ 25 W

Selon un sondage réalisée à la mi-juin 2009 par Canal Énergie, un portail d'information dédié aux économies d'énergie pour la marque française d'ampoules basse consommation Lucibel, cette enquête révèle que 90 % des citoyens ont déjà sauté le pas, la majorité étant même satisfaits de leur premier achat. Mais le fait que les consommateurs semblent plutôt positifs en apparence n'empêche pas les critiques de fuser sur la qualité des produits disponibles sur le marché. En effet, quelque 72 % des personnes sondées réclament une baisse des prix, 60 % souhaitent un allumage plus rapide, 44 % une lumière plus agréable et moins blafarde, 39 % une plus grande variété de formes et 23 % un emballage moins polluant. Nuançant ces critiques, Christophe Bennehard, PDG de Lucibel, estime « qu'elles portent sur les premières générations de lampes basse consommation. Ces derniers temps, la recherche a permis de limiter ces défauts ».

Depuis, diverses réglementations visant à interdire progressivement la vente de lampe fluorescentes en Europe ont été adoptées[22] - [23]. En France, les ampoules fluocompactes ont disparu des rayons des magasins vers 2019 au profit des ampoules à LED.

Diversité des caractéristiques

Spectre d'une lampe Narva-Tronic 20 W Colour 860.

Une lampe d'éclairage est caractérisée par le flux de lumière, le rendement lumineux, le rendu des couleurs (IRC), la température de couleur, la durée de vie, le prix, la forme et la taille, le nombre de cycles marche/arrêt et son impact environnemental.

La famille des lampes fluorescentes est hétéroclite. Les caractéristiques varient de manière importante d'un modèle à l'autre, chaque modèle optimisant telle ou telle caractéristique.

Il n'y a donc pas de valeur standard ou de rĂ©fĂ©rence pour ce type de lampe. Par exemple, la durĂ©e de vie est de 5 000 heures pour un modèle simple Ă  plus de 20 000 heures pour un modèle sophistiquĂ©. Le rendement lumineux est Ă©galement variable (du simple au double). La durĂ©e de vie dĂ©pend Ă©galement fortement du type d'utilisation (Ă©clairage continu ou intermittent).

Il n'existe pas de norme permettant de comparer objectivement les caractéristiques utiles de deux ampoules de cette technologie. On remarque des différences de prix très importantes entre des modèles de même puissance. Certains modèles ont un éclairage d'intensité importante dès leur mise sous tension. Certains ont un délai parfois important (supérieur à la seconde) lors des allumages à froid. Certains sont compatibles avec les variateurs, d'autres pas. Toutes ces caractéristiques qui ont un impact très important sur l'utilisation au quotidien ne sont pas clairement affichées par le fabricant pour le consommateur.

Fin de vie

Parfois, en fin de vie, le plastique à proximité des bouts du tube fond en émettant une odeur de plastique brûlé. Au cours de la vie de l'ampoule, les électrodes, à force de migrer des électrons pour maintenir l'arc, s'amincissent, augmentant du coup l'effet de résistance et deviennent de plus en plus chaudes. De plus, l'arc se maintient de moins en moins bien. À un moment donné, le plastique fond et souvent la lampe s'éteint pour ne plus se rallumer. Généralement sur ballast électronique, la lampe s'éteint et ne se rallume plus ou s'allume en orange aux électrodes lorsque le starter est cassé. Mais sur ballast ferromagnétique, l'ampoule peut également s'allumer en orange aux électrodes si le starter est cassé, mais le plus souvent, la lampe clignotera car les électrodes n'émettrons plus assez d'électrons pour maintenir un flux lumineux stable.

Environnement

La lampe usagée ne doit pas être jetée aux ordures ménagères, car elle contient plusieurs substances polluantes :

  • du mercure : la directive RoHS de l'Union europĂ©enne autorise un maximum de mg par lampe fluocompacte, la moyenne Ă©tant de mg, mais les lampes de qualitĂ© peuvent en contenir beaucoup moins (1,5 mg)[24] et la tendance est Ă  la rĂ©duction de la quantitĂ© de ce mĂ©tal, les industriels travaillant Ă  la modification de la formulation des substances fluorescentes, de façon Ă  les rendre recyclables et moins polluantes[25]. Les tubes contiennent quant Ă  eux entre 7 et 15 mg de mercure ;
  • des composants Ă©lectroniques ;
  • du plomb dans le verre ainsi que des dĂ©pĂ´ts dus Ă  la transformation du gaz fluorescent.

L'agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA) estime que 800 millions de lampes fluorescentes sont jetĂ©es chaque annĂ©e, ce qui provoquerait la contamination au mercure de 81 000 km2 d'eau.

Ressources employées et recyclage

Les lampes fluorescentes compactes contiennent plusieurs métaux rares dont le recyclage devrait être développé : terbium, yttrium, europium, gadolinium, lanthane, cérium[26].

En fin de vie, ces lampes sont des déchets classés comme dangereux, par le mercure qu'elles contiennent, et doivent faire l’objet d’une collecte sélective et d’un traitement dans des filières appropriées. Elles ne doivent pas être mises avec le reste des déchets ménagers. N'étant pas recyclés, les quelques milligrammes de mercure contenus par chacune d'elles se retrouvent dans la nature. Le polluant se diffuse alors dans l’air, passe dans le sol et peut même contaminer les nappes phréatiques. (Pour cette même raison, on ne jette plus les thermomètres à la poubelle)[12].

Le recyclage de ces lampes dans un circuit spécialisé est indispensable pour limiter l'impact sur l'environnement. Présentement, les tubes fluorescents constituent la majeure partie de l’ensemble de ce type d’éclairage. Les édifices privés et publics utilisant cet éclairage doivent payer pour l'élimination appropriée de leurs tubes.

Pour le grand public, le revendeur doit reprendre les lampes usagées. Des services de récupération sont disponibles dans tous les magasins de bricolage et dans la plupart des grandes surfaces. L'intégralité des lampes sont marquées par le symbole d'une « poubelle barrée », contribuant à l'information du grand public.

En France, Récylum, une société anonyme à but non lucratif créée en , soumise à l’agrément et au contrôle des pouvoirs publics, intervient sur l’élimination des déchets issus de ces équipements. En 2012, à la suite de l'établissement de quotas chinois à l'exportation de terres rares, qui menacent la fourniture d'industries de haute technologie en Europe ou Amérique, des entreprises se présentant comme issues du domaine des (éco-)technologies ou ayant besoin de scandium, d'yttrium et des terres rares du groupe des lanthanides, ont incité des industriels à ouvrir des unités de recyclage, dont en France avec Recylum afin de récupérer dans les lampes fluocompactes en fin de vie notamment du lanthane, du cérium, et surtout de l'yttrium, de l'europium, du terbium et du gadolinium aujourd'hui précieux[27]. Pour cela, Rhodia a ouvert en 2011 une unité de récupération de poudre blanche de lampes à Saint-Fons, ainsi qu'une unité de récupération/retraitement à La Rochelle[27] mais la diminution de la demande en terres rares et le remplacement des lampes fluocompactes par des lampes électroluminescentes ont fait chuter les prix et les ateliers de recyclages des terres rares ont fermés en 2016 [28].

Le mercure des lampes fluocompactes n’est pas recyclé. Lors du processus de recyclage de ces ampoules, ce métal toxique est isolé puis stabilisé et solidifié. Il est ensuite envoyé dans une ISDD (installation de stockage de déchets dangereux)[29].

Controverses

Dans son livre Lampes toxiques : des croyances Ă  la rĂ©alitĂ© scientifique paru en 2016[30] - [31] qui synthĂ©tise l'Ă©tat des connaissances scientifiques sur les effets sanitaires et environnementaux des lampes basses consommation, SĂ©bastien Point rappelle que les intensitĂ©s des champs radiofrĂ©quence et ultraviolet Ă©mis par les lampes fluocompactes en fonctionnement, et la quantitĂ© de mercure libĂ©rĂ©e dans l'air en cas de bris, sont trop faibles pour reprĂ©senter un risque pour la population gĂ©nĂ©rale. Il dĂ©nonce certains discours qu'il considère « trop alarmistes » et souligne que la conception et la promotion des lampes fluocompactes et des LED est « un enjeu majeur pour rĂ©pondre aux besoins en Ă©clairage des 8 milliards d’êtres humains que comptera la planète en 2025 ».

Notes et références

Notes

  1. Acronyme : ventilation mécanique contrôlée.
  2. Acronyme : dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Références

  1. (en) Mary Bellis, « The History of Fluorescent Lights », sur inventors.about.com
  2. (en) U.S. Patent 2,182,732
  3. Comment choisir votre fluocompacte ?
  4. Éclairage ergonomique- Effet de papillotement
  5. DĂ©chets dangereux. Les ampoules basse conso, Consoglobe.com, octobre 2009
  6. Dunkel war's, Haltbarkeit von Energiesparlampen. In: Ă–KO-Test, no 3, 2009.
  7. « Caractéristiques électriques des lampes - Guide de l'Installation Électrique », sur fr.electrical-installation.org (consulté le )
  8. Jean-Pierre Colléter, « Les lampes », Lycée Robert Schuman (consulté le 11 août 2018).
  9. Legrand, « DĂ©phasage - Énergies - Puissances » [PDF], sur www.alpestechnologies.com (consultĂ© le ) : « Un facteur de puissance infĂ©rieur Ă  1 conduira Ă  une consommation d’énergie rĂ©active d’autant plus importante qu’il se rapproche de 0 (inductance). […] Les appareils de comptage d’énergie enregistrent les consommations d’énergie active et rĂ©active. Les fournisseurs d’électricitĂ© font gĂ©nĂ©ralement apparaĂ®tre le terme tg ø au niveau de leur facture, [soit le] quotient entre l’énergie rĂ©active Er (kvarh) et l’énergie active Ea (kWh) consommĂ©es pendant la mĂŞme pĂ©riode. »
  10. Non, l'ampoule basse conso n'est pas dangereuse, sur Rue 89 (consulté le 20 mars 2010).
  11. Broken Lamp Test, sur osram.fr
  12. Synthèse ASEF : ampoules basse consommation et santé, sur asef-asso.fr
  13. Que faire en cas de bris d'une ampoule contenant du mercure ?, sur osram.fr
  14. Lampes fluocompactes : sous surveillance…, article sur le site du CSC
  15. Science et Vie 2009, p. 77
  16. « Étude et optimisation de l'efficacité énergétique d'enseignes lumineuses sans mercure excitées en régime d'impulsions électriques », sur archives-ouvertes.fr (consulté le 10 avril 2017)
  17. (en) Low-energy bulbs 'worsen rashes', BBC News, 4 janvier 2008
  18. (en) Allison Vuchnich, « 16:9 The Bigger Picture », sur globaltv.com, (consulté le ).
  19. « Le rayonnement des ampoules fluocompactes mis en cause » (consulté le ).
  20. « Analyses des champs électromagnétiques associés aux lampes fluorescentes compactes, Protocole de mesure de l’exposition humaine aux champs électromagnétiques émis par des lampes fluorescentes compactes », saisine no 0497, Afsset, février 2009.
  21. « Les économies d'énergie, c'est juste des ampoules basse consommation ? », sur manicore.com (consulté le 24 octobre 2008).
  22. « Declaration sur EN 12 464 », sur afe-eclairage.fr (consulté le 12 septembre 2022).
  23. « Évolution de la Réglementation Européenne 2022 – 2023 », sur sylvania-lighting.com (consulté le 12 septembre 2022).
  24. Philips, « Éclairer un futur plus écologique : Efficacité énergétique & mercure », sur lighting-a-greener-future.com, 2007
  25. « Monaco : une génération « propre » d'ampoules à économie d'énergie » [PDF], Sophianet, 22 janvier 2008
  26. ADEME, « Étude du potentiel de recyclage de certains métaux rares », juillet 2010, p. 8
  27. Actu environnement, « Focus sur le procédé de recyclage des terres rares issues d'ampoules basse conso hors d'usage », 26 septembre 2012
  28. « La Rochelle : fermeture de l’atelier de recyclage des terres rares de Solvay d’ici fin 2016 » (consulté le )
  29. Recylum, « Comment nos lampes sont recyclées ? », sur Recylum (consulté le )
  30. Liste des ouvrages par auteur : Point SĂ©bastien
  31. « Lampes toxiques / Afis Science - Association française pour l’information scientifique », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Articles de fond :

Technologies :

Évolutions :

Liens externes

Bibliographie

Articles

  • « Ampoules basse conso », Sciences et Vie, Mondadori France, no 1104,‎ , p. 74-79.
  • Martine Souques, « Les lampes basse consommation d’énergie », Science et pseudosciences, no 285,‎ (lire en ligne).
  • SĂ©bastien Point, « Lampes fluocompactes : une technologie verte ? », Science et pseudosciences (site web),‎ (lire en ligne).
  • « Le tube fluorescent veut passer au vert », industrie et technologies,‎ (lire en ligne).
  • « Le recyclage des ampoules progresse, mais reste loin de l'objectif », Science et Avenir,‎ (lire en ligne).

Ouvrages

  • SĂ©bastien Point, Lampes toxiques : des croyances Ă  la rĂ©alitĂ© scientifique, Éditions book-e-book, 2016.
  • SĂ©bastien Point, Étude et optimisation de l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique d'enseignes lumineuses sans mercure excitĂ©es en rĂ©gime d'impulsions Ă©lectriques, thèse de doctorat de physique des plasmas, GREMI/ADEME, 2008.
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